18.11.2024 à 19:47
Human Rights Watch
(Berlin, 18 novembre 2024) – Des experts du continent africain et de la diaspora africaine en provenance d’autre pays du monde ont appelé les gouvernements européens à remédier à leur passé colonial et à ses impacts qui perdurent, lors de la conférence « Dekoloniale Berlin Africa » tenue à Berlin le 18 novembre. Cette conférence a été organisée comme une « contre-version décoloniale » de la Conférence de Berlin de 1884/85, qui s’est ouverte il y a 140 ans.
Des représentants d’Afrique et des personnes d’origine africaine se sont réunis lors de la conférence du 15 novembre 2024 pour réfléchir à l’histoire et aux impacts durables de la colonisation, 140 ans après l’ouverture de la Conférence africaine de Berlin de 1884/5, lors de laquelle les puissances européennes ont étendu leur emprise coloniale sur le continent africain. Des organisations de la société civile travaillant sur les sequelles du colonialisme dans le monde, y compris son impact actuel sur les droits humains, ont également participé à la conférence du 15 novembre.
Lors de la conférence Dekoloniale Berlin Africa, 19 experts ont discuté de la manière dont les héritages de ces injustices historiques sont liés au racisme systémique et aux inégalités dans le monde. Parmi les 19 experts figuraient le présentateur britannique Gary Younge, lauréat de plusieurs prix, l’artiste angolais Kiluanji Kia Henda, l’avocate camerounaise Alice Nkom ainsi que Pumla Dineo Gqola, universitaire sud-africaine, écrivaine primée et militante pour l’égalité des sexes.
« Prendre en compte ces héritages coloniaux européens n’est pas une option pour les gouvernements européens, c’est une obligation en vertu du droit international des droits humains », a déclaré Almaz Teffera, chercheuse sur les questions de racisme en Europe à Human Rights Watch. « Les gouvernements européens devraient accepter la nécessité d’un processus de réparation centré sur les victimes, en reconnaissant les préjudices et les dommages issus de leurs actions historiques au fil des ans et qui perdurent, et en y remédiant. »
Texte complet en anglais en ligne ici.
Site Amnesty International
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15.11.2024 à 21:38
Human Rights Watch
(Genève) – Le gouvernement nord-coréen devrait d’urgence donner suite aux recommandations émises dans le cadre du quatrième Examen périodique universel (EPU) de la situation des droits humains en Corée du Nord au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ont conjointement déclaré Human Rights Watch et l’ONG Transitional Justice Working Group (TJWG - « Groupe de travail sur la justice transitionnelle »).
Le 11 novembre, suite à l’EPU au sujet de la Corée du Nord tenu le 7 novembre, le Conseil des droits de l’homme a publié un rapport préliminaire contenant 88 recommandations, notamment coopérer avec les mécanismes des droits humains de l’ONU, mettre fin à la torture, libérer les prisonniers politiques, mettre fin au travail forcé et garantir le droit à la liberté d’expression ; toutefois, la Corée du Nord a rejeté de fait ces recommandations,
« Le rejet par la Corée du Nord des nombreuses recommandations visant à améliorer la situation des droits humains reflète le mépris flagrant du gouvernement à l’égard des normes internationales des droits humains, et des droits des citoyens », a déclaré Simon Henderson, directeur adjoint de la division Asie à Human Rights Watch. « Le gouvernement nord-coréen devrait mettre fin à sa répression brutale des droits fondamentaux, et à l’isolement croissant de son peuple. »
Plusieurs États membres de l’ONU ont exhorté la Corée du Nord à mettre en œuvre les recommandations contenues dans le rapport historique publié par la Commission d’enquête de l’ONU en 2014, y compris en clarifiant la situation et le lieu où se trouvent les personnes disparues de force. Le rapport de 2014 avait conclu que les violations généralisées et systématiques des droits humains par le gouvernement nord-coréen constituaient des crimes contre l’humanité. La Corée du Nord a précédemment rejeté les recommandations formulées dans ce rapport.
Lors du dernier EPU concernant la Corée du Nord, des États membres de l’ONU ont adressé au gouvernement nord-coréen au total 306 recommandations, recouvrant une longue liste de violations des droits humains et de crimes contre l’humanité. Plusieurs gouvernements ont souligné que la Corée du Nord devrait prendre des mesures immédiates pour remédier à sa crise des droits humains, notamment en prenant des mesures pour lutter contre la malnutrition et la famine chroniques et évitables, causées en partie par le détournement de ressources essentielles au profit des dirigeants militaires et de ses programmes d’armement.
En avril dernier, Human Rights Watch et TJWG ont conjointement transmis leurs recommandations dans le cadre du quatrième cycle de l’EPU de la Corée du Nord. Les deux organisations ont souligné les contrôles de plus en plus stricts imposés par le gouvernement et la poursuite des violations des droits humains, notamment la détention arbitraire, la torture et les procès inéquitables, qui contribuent au climat de peur et d’obéissance dans le pays.
Lors de l’EPU, de nombreux pays ont appelé la Corée du Nord à prendre des mesures concrètes pour défendre les droits civils et politiques, y compris en révisant ou abrogeant la Loi sur le rejet de la pensée et de la culture réactionnaires et d’autres lois qui violent les droits à la liberté d’expression et de circulation. En mars 2024, Human Rights Watch a publié un rapport documentant les sévères restrictions de circulation imposées par la Corée du Nord entre 2018 et 2023, et leur impact sur les moyens de subsistance des citoyens, et leur accès aux produits de première nécessité tels que la nourriture et les médicaments.
Pendant la pandémie de Covid-19, le gouvernement a imposé des mesures extrêmes aux citoyens ainsi qu’aux diplomates et aux employés de l’ONU et d’organisations internationales, provoquant le départ de plusieurs d’entre eux. Lors du récent EPU, les représentants de 16 pays ont déclaré que la Corée du Nord devrait accorder un accès sans entrave aux observateurs des droits humains de l’ONU. Plusieurs d’entre eux ont aussi appelé la Corée du Nord à autoriser le transfert d’aide humanitaire et au développement de l’ONU.
Plusieurs pays membres du Conseil des droits de l’homme ont appelé à la libération des prisonniers politiques en Corée du Nord ; parmi eux, neuf pays ont recommandé la fermeture des camps de prisonniers politiques. Plus de 20 pays, dont la Corée du Sud et l’Irlande, ont également exhorté la Corée du Nord à garantir la protection contre la torture dans les centres de détention, notamment contre les personnes rapatriées de force dans ce pays.
Le Canada a appelé la Corée du Nord à mettre fin aux avortements forcés qui ont été imposés à des femmes rapatriées, comme le montrait le rapport de l’ONU de 2014. Plusieurs pays ont recommandé à la Corée du Nord de ratifier la Convention contre la torture et la Convention internationale contre les disparitions forcées, et de ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale. La Gambie a appelé la Corée du Nord à mettre fin au travail forcé subi par des Nord-Coréens vivant à l’étranger. La Namibie et le Sri Lanka ont exhorté la Corée du Nord à devenir membre de l’Organisation internationale du travail, et à ratifier ses principales conventions.
Le gouvernement nord-coréen devrait accepter les recommandations des pays membres de l’ONU, ont réitéré Human Rights Watch et TJWG.
« Sous le régime de la famille Kim, la Corée du Nord a utilisé les exécutions, les prisons politiques et les camps de travail, la torture et les procès-spectacles comme outils pour attiser le climat de peur d’obéissance », a déclaré Ethan Hee-Seok Shin, analyste juridique au Transitional Justice Working Group. « La communauté internationale ne devrait plus détourner son regard. Les États membres de l’ONU devraient dialoguer directement avec le gouvernement nord-coréen et dans le cadre des forums de l’ONU, et l’inciter à respecter obligations internationales en matière de droits humains. »
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Sur X : https://x.com/hrw_fr/status/1858519920301965820
14.11.2024 à 20:38
Human Rights Watch
(Beyrouth) – Depuis la mi-octobre, les autorités houthies du Yémen ont soumis au Parquet pénal spécialisé les dossiers d’au moins 12 individus, dont d’anciens employés de l’ambassade des États-Unis et des Nations Unies, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui ; les Houthis les ont accusés de crimes dont certains sont passibles de la peine de mort, tout en les privant de leur droit à une procédure régulière. Depuis le 31 mai, les autorités houthies ont arrêté arbitrairement et fait disparaître de force des dizaines de membres du personnel des Nations Unies et de la société civile ; des sources bien informées ont indiqué à Human Rights Watch que le nombre de personnes détenues n’a cessé d’augmenter.
Depuis le 10 juin, les autorités houthies ont diffusé sur les réseaux sociaux plusieurs publications et vidéos dans lesquelles on voit 10 hommes yéménites, dont certains font partie du groupe de 12 hommes susmentionnés, avouer avoir espionné pour les États-Unis et Israël. Il existe toutefois un risque élevé que ces aveux aient été obtenus sous la contrainte. Human Rights Watch a précédemment documenté le recours à la torture par les Houthis pour extorquer des aveux, et trois personnes dont les cas étaient bien connus sont mortes en détention au cours de l’année écoulée. La publication de telles vidéos d’« aveux » porte atteinte au droit à un procès équitable, et manque de crédibilité.
« Les Houthis ont régulièrement fait preuve d’un mépris pour les procédures régulières et les protections fondamentales des accusés depuis leur prise de contrôle de Sanaa, la capitale du Yémen, et ce mépris n’a fait que s’accentuer au cours des derniers mois », a déclaré Niku Jafarnia, chercheuse sur le Yémen et Bahreïn à Human Rights Watch. « Les récents décès dans les centres de détention des Houthis devraient alarmer la communauté internationale, et inciter à agir immédiatement afin que les centaines d’autres personnes détenues arbitrairement par les Houthis ne connaissent pas le même sort. »
Human Rights Watch a mené des entretiens avec trois personnes, dont deux fonctionnaires de l’ONU, qui sont au courant de ces affaires pénales. Parmi les 12 personnes faisant l’objet d’une enquête du Parquet pénal spécialisé des Houthis figurent d’anciens employés de l’ambassade des États-Unis au Yémen et des membres du personnel de l’ONU arrêtés entre 2021 et 2023. Plusieurs d’entre eux ont été détenus au secret depuis leur arrestation, sans accès à leur famille, ce qui constitue une forme de disparition forcée.
Suite du communiqué en ligne en anglais.
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