25.04.2025 à 17:21
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Dans Le cas Trump (Écosociété), Alain Roy dresse un portrait stupéfiant du personnage : menteur compulsif, héritier dégénéré, populiste enragé. Trois pôles structurent sa lecture – le mensonge, le narcissisme, la destructivité – et éclairent le vide sidéral d’un homme tout entier tourné vers lui-même.
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Il ment, il triche, il humilie. Il séduit aussi. Playboy raté devenu président, figure grotesque et inquiétante à la fois, Trump incarne une époque où la vérité vacille et où le pouvoir attire les narcissiques blessés.
Pour mieux comprendre le phénomène, Roy a franchi la frontière canadienne pour se rendre à un des meetings de Trump — pas piqué des hannetons. À travers un regard clinique, Roy démonte l’illusion Trump. Il révèle la mécanique intime d’un imposteur. C’est la première convocation d’Alain Roy Au Poste.
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20.04.2025 à 13:20
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Retour sur l'actualité, préparation des émissions à venir, prochain·e·s invité·e·s, la vie Au Poste, tambouille dominicale et café du matin!
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Ce matin, un peu de lecture (Quand les monarques nous font taire de l’ami Ritchy Thibault et Le cas Trump d’Alain Roy que nous recevrons vendredi), de la musique (deux nouveaux génériques signés JC), on cause de Frontières, et de la formidable série Crimes contre l’Humanité sur France Télévision).
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19.04.2025 à 09:20
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Avec Noëlie, victime du porno hardcore ainsi que deux des autrices de "Sous nos regards": Hélène Devynck et Alice Géraud.
Nos PV de synthèse sont des remontages de -30 minutes au gré des semaines.
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Alice Géraud est journaliste d’investigation, autrice de nombreux ouvrages sur les violences sexuelles. Hélène Devynck, elle aussi journaliste et autrice, a notamment témoigné contre PPDA. Ensemble, elles participent au livre collectif « Sous nos regards », publié aux éditions du Seuil, qui rassemble les voix de 15 femmes pour raconter l’horreur derrière les tournages pornos French Bukkake et Jacquie & Michel. Aux côtés d’elles dans Au Poste, Noélie, victime, l’une des 47 plaignantes, livre un témoignage d’une puissance rare. Une émission sur la haine des femmes, les violences sexuelles industrialisées, et la lutte pour la justice.
Retrouvez la causerie intégrale ici
Droit de réponse la société JetM Technology, propriétaire et exploitante de la marque Jacquie et Michel :
La société propriétaire et exploitant la marque « Jacquie & Michel » n’a jamais été mise en examen dans un dossier judiciaire, par ailleurs sans aucun lien avec French Bukkake. Il n’y aaucun procès à venir pour la société exploitant « Jacquie & Michel ».
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17.04.2025 à 12:30
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Depuis 8 ans, Noëlie, victime du porno hardcore, se bat pour faire retirer les vidéos de viols en réunion qu'elle a subis : 242 pénétrations en trois jours. Avec elle, Hélène Devynck et Alice Géraud, nous avons parlé de ce qu'il faut appeler la porno-criminalité.
Conditions de «tournage», effets de dissociation, recrutement sur des mensonges, fric monstre pour les uns, humiliations totales pour les autres, mort sociale, droit à l'oubli, responsabilité des consommateurs: deux heures d'une grande sincérité. Attention, c'est dur et c'est cru.
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« Ce n’est pas du cinéma. Ce sont des violences réelles. » Noélie l’affirme dès son arrivée hors champ. Ce qu’elle a vécu n’a rien à voir avec un scénario. Ce qu’elle a vécu, c’est une série de viols, de tortures, d’humiliations filmées, diffusées, consommées. Et qui continuent de hanter son quotidien. Face à elle, Alice Géraud et Hélène Devynck, autrices de récits puissants dans l’ouvrage collectif Sous nos regards, confirment : « Le porno amateur est un leurre. Ce sont des violences réelles, organisées, tarifées, revendiquées. »
Droit de réponse la société JetM Technology, propriétaire et exploitante de la marque Jacquie et Michel :
La société propriétaire et exploitant la marque « Jacquie & Michel » n’a jamais été mise en examen dans un dossier judiciaire, par ailleurs sans aucun lien avec French Bukkake. Il n’y aaucun procès à venir pour la société exploitant « Jacquie & Michel ».
Dans un studio tendu mais solidaire, l’émission creuse la réalité de ces tournages dits « amateurs », qui ne le sont en rien : faux profils pour piéger les femmes, manipulations psychologiques, contrats bidons signés à la volée, premières agressions pour « casser les défenses » – ce que Noélie appelle le viol d’abattage. Et puis des scènes tournées à la chaîne, comme dans ce hangar du 13e arrondissement de Paris où Noélie a subi 242 pénétrations en trois jours.
Elle ne parle pas seulement pour elle. Elle porte la voix d’une cinquantaine d’autres plaignantes, et de centaines d’autres femmes détruites par la même industrie. Une industrie qui maquille le viol en scénario, la torture en fantasme, et vend ces images sur des plateformes qui ne retirent rien. « Je veux que ces vidéos disparaissent. Je veux juste être humaine à nouveau. »
La parole est libre, précise, et profondément politique. Alice Géraud parle de « capitalisme sexuel de prédation », Hélène Devynck d’une « guerre contre les femmes ». Les témoignages dans le livre – comme celui de Loubna, enfermée deux jours, nourrie avec une carcasse de poulet pour chien, violée et filmée, dévoilent une haine crue, sadique, systémique, orchestrée par des hommes qui se « paient en viols » et nomment leurs victimes « sacs à foutre ».
Le tchat est bouleversé. Sorcière écrit : « Quelle nausée. » Osora : « J’ai les larmes aux yeux. » Mais ce qui domine, c’est la colère. Une colère froide, méthodique, structurée. Hélène Devynck le dit : « Ce procès n’est pas juste un procès. C’est un moment de vérité contre le patriarcat. »
Le système judiciaire, lui, tarde. Si le procès de French Bukkake aura lieu, son audiencemment n’est pas encore fixé. Et celui de Jacquie & Michel est à l’arrêt, à force de recours des avocats et de changements de juges. Pourtant, les producteurs sont souvent les mêmes, les méthodes identiques, et les images toujours en ligne. « Je ne peux pas me montrer à visage découvert. Ma vie est encore en danger. », dit Noélie. Son combat est aussi un cri pour toutes les autres.
« Même la dignité nous est refusée. »
Noélie
Elle raconte comment, après avoir été reconnue, un homme est venu frapper à sa porte pour « conclure », persuadé que le consentement allait de soi. Elle évoque le racisme crasse qui marque les titres des vidéos, la solitude institutionnelle, les rejets dans les commissariats, les moqueries des policiers, les contrats bidons brandis comme s’ils justifiaient tout.
Mais ce qu’on retient aussi, c’est la force de ce trio. La sororité. « Ce livre, ce n’est pas juste une enquête. C’est un acte politique. », insiste Alice Géraud. Écrire pour redonner de l’humanité, faire exister les femmes autrement qu’en orifices, comme les appelle un producteur cité dans le livre. Donner de la chair, des mots, du droit à l’oubli, du droit tout court.
Hélène Devynck rappelle l’enjeu : « Ce procès va être suivi dans le monde entier. Il n’y en a pas eu beaucoup comme ça. » Et Alice Géraud d’ajouter : « J’espère qu’un jour, Noélie pourra être assise en face de la caméra. »
« Si je ne vais pas au bout, qui le fera ? »
Noélie
Une question qui claque comme une promesse. Et qui appelle une réponse collective.
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Parce que les faits décrits dans l’émission relèvent parfois de viols, de traite d’êtres humains, de proxénétisme et d’actes de torture. Il ne s’agit pas de fiction érotique, mais de crimes filmés.
Elles hébergent et diffusent des vidéos issues de viols réels, parfois sans vérification ni retrait. Les victimes n’ont souvent aucun recours pour les faire disparaître.
Parce qu’il pourrait faire reconnaître juridiquement les actes de torture et de barbarie, maintenir le procès en cour d’assises, et ouvrir la voie à une requalification générale de la violence sexuelle filmée.
Parce qu’ils participent à la demande qui rend ce système possible. Regarder ces vidéos alimente une industrie qui repose sur la douleur réelle de femmes, comme Noélie ou Loubna.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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15.04.2025 à 13:38
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Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza ont tué près de 200 journalistes palestiniens en dix-huit mois. Une hécatombe jamais vue dans l’histoire de ce métier, dénoncent les principales organisations de défense des journalistes, qui appellent la profession à se rassembler à Paris et à Marseille, mercredi 16 avril. Au Poste se joint à l'appel
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Ce n’est pas courant pour un journaliste d’écrire son testament à l’âge de 23 ans. C’est pourtant ce qu’a fait Hossam Shabat, correspondant de la chaîne qatarie Al-Jazeera Mubasher dans la bande de Gaza. Le jeune homme, conscient que les bombardements israéliens sur le Territoire palestinien ont drastiquement réduit l’espérance de vie des membres de sa profession, a composé un court texte, à publier s’il devait lui arriver malheur.
Ces mots ont finalement été postés sur les réseaux sociaux lundi 24 mars. «Si vous lisez ceci, cela signifie que j’ai été tué», commence le message dans lequel le reporter d’Al-Jazeera évoque ses nuits à dormir sur le trottoir, la faim qui n’a jamais cessé de le tenailler et son combat pour «documenter les horreurs minute par minute». «Je vais enfin pouvoir me reposer, quelque chose que je n’ai pas pu faire durant les dix-huit mois passés», conclut le reporter palestinien, tué par un tir de drone israélien sur la voiture dans laquelle il circulait, à Beit Lahia, dans le nord de Gaza. Un véhicule qui portait le sigle TV et le logo d’Al-Jazeera.
En un an et demi de guerre dans l’enclave côtière, les opérations israéliennes ont causé la mort de près de 200 professionnels des médias palestiniens, selon les organisations internationales de défense des journalistes telles Reporters sans frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), en lien avec le Palestinian Journalists Syndicate (PJS). Dans l’histoire de notre profession, tous conflits confondus, c’est une hécatombe d’une magnitude jamais vue, comme le démontre une récente étude de l’université américaine Brown.
Au moins une quarantaine de ces journalistes, à l’instar de Hossam Shabat, ont été tués stylo, micro ou caméra à la main. C’est le cas de Ahmed al-Louh, 39 ans, caméraman de la chaîne Al-Jazeera, qui a péri dans une frappe aérienne, alors qu’il tournait un reportage dans le camp de réfugiés de Nusseirat, le 15 décembre 2024. Et de Ibrahim Mouhareb, 26 ans, collaborateur du journal Al-Hadath, tué par le tir d’un char, le 18 août 2024, alors qu’il couvrait le retrait de l’armée israélienne d’un quartier de Khan Younès. Des cas soigneusement documentés par les organisations précitées.
Tous ces confrères et consœurs portaient un casque et un gilet pare-balles, floqué du sigle PRESS, les identifiant clairement comme des professionnels des médias. Certains avaient reçu des menaces téléphoniques de responsables militaires israéliens ou bien avaient été désignés comme des membres de groupes armés gazaouis par le porte-parole de l’armée, sans que celui-ci ne fournisse de preuves crédibles à l’appui de ces accusations. Autant d’éléments qui incitent à penser qu’ils ont été délibérément visés par l’armée israélienne.
D’autres de nos collègues de Gaza sont morts dans le bombardement de leur domicile ou de la tente où ils s’étaient réfugiés avec leurs familles, comme des dizaines de milliers d’autres Palestiniens. C’est le cas de Wafa al-Udaini, fondatrice du collectif de journalistes 16-Octobre, tuée dans une frappe sur la ville de Deir al-Balah, le 30 septembre 2024, avec son mari et leurs deux enfants. Et de Ahmed Fatima, une figure de la Maison de la presse de Gaza, une ONG soutenue par des bailleurs européens, qui formait une nouvelle génération de journalistes.
Le 13 novembre 2023, un missile a frappé l’étage de l’immeuble où il résidait avec son épouse et leur fils de 6 ans, à Gaza-ville. Les parents ont réchappé à l’explosion, mais l’enfant a été blessé au visage. Ahmed Fatima l’a pris dans ses bras et s’est précipité dans la rue pour l’amener à l’hôpital. A peine avait-il parcouru cinquante mètres qu’un second missile s’abattait à proximité de lui et le tuait. Six jours plus tard, le 19 novembre, le fondateur et directeur de la Maison de la presse, Bilal Jadallah, mourrait à son tour dans le tir d’un char israélien sur son véhicule.
D’autres ont survécu, mais dans quelles conditions ? Le journaliste reporter d’images Fadi al-Wahidi, 25 ans, est paraplégique depuis qu’une balle lui a sectionné la moelle épinière, le 9 octobre 2024, alors qu’il filmait un énième déplacement forcé de civils, comme l’a rapporté le média d’investigation Forbidden Stories. Wael al-Dahdouh, célèbre correspondant d’Al-Jazeera à Gaza, a quant à lui appris la mort de sa femme et de deux de ses enfants dans un bombardement, en plein direct, le 25 octobre 2023. Pour les journalistes palestiniens, «couvrir» la mort d’un collègue ou d’un proche fait désormais partie d’une macabre routine.
Nous déplorons également la mort des quatre journalistes israéliens qui ont péri dans l’attaque terroriste menée par le Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que celle de neuf confrères libanais et d’une consœur syrienne lors de frappes israéliennes. Mais l’urgence est aujourd’hui à Gaza. Pour tous les défenseurs des droits humains, un constat s’impose : l’armée israélienne cherche à y imposer un black-out médiatique, à réduire au silence, autant que possible, les témoins des crimes de guerre commis par ses troupes, au moment où un nombre croissant d’ONG internationales et d’instances onusiennes les qualifient d’actes génocidaires. Cette volonté de faire obstacle à l’information se traduit également par le refus du gouvernement israélien de laisser la presse étrangère pénétrer dans la bande de Gaza.
N’oublions pas la situation en Cisjordanie occupée, où l’on commémorera, dans quelques jours, les trois ans de la mort de Shireen Abu Akleh. La correspondante vedette d’Al-Jazeera a été abattue à Jénine, le 11 mai 2022, par un soldat israélien qui n’a eu aucun compte à rendre pour son crime. L’agression par des colons, le 24 mars dernier, de Hamdan Ballal, coréalisateur du documentaire oscarisé No Other Land, qui a été ensuite arrêté par des soldats dans l’ambulance qui l’emmenait se faire soigner, témoigne de la violence à laquelle s’exposent ceux qui tentent de raconter la réalité de l’occupation israélienne. Elle révèle aussi l’impunité offerte quasi systématiquement à ceux qui cherchent à les faire taire.
En tant que journalistes, viscéralement attachés à la liberté d’informer, il est de notre devoir de dénoncer cette politique, de manifester notre solidarité avec nos collègues palestiniens et de réclamer, encore et toujours, le droit d’entrer dans Gaza. Si nous demandons cela, ce n’est pas parce que nous estimons que la couverture de Gaza est incomplète en l’absence de journalistes occidentaux. C’est pour relayer et protéger, par notre présence, nos confrères et consœurs palestiniens qui font preuve d’un courage inouï, en nous faisant parvenir les images et les témoignages de la tragédie incommensurable actuellement en cours à Gaza.
Les principaux syndicats de journalistes (SNJ, SNJ-CGT et CFDTJournalistes), Reporters sans frontières, le Prix Albert-Londres, la Fédération internationale des journalistes, la Fédération européenne des journalistes, le collectif Reporters solidaires et la commission journalistes de la Scam vous invitent à un rassemblement, le mercredi 16 avril, à 18 heures, devant l’Opéra Bastille, à Paris, et sur le Vieux-Port, à Marseille, autour des mots d’ordre suivants : «Gaza, Stop au massacre des journalistes palestiniens» ; «Halte à l’impunité des auteurs de ces crimes» ; «Ouverture immédiate de ce territoire à la presse internationale».
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15.04.2025 à 08:19
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Avec Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA.
Nos PV de synthèse sont des remontages de -30 minutes au gré des semaines.
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14.04.2025 à 12:40
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Depuis fin janvier, la République démocratique du Congo et le Rwanda sont à nouveau en guerre : le groupe rebelle M23, qui sévit dans l’est du Congo et qui est soutenu par Kigali, a fait tomber Goma et Bukavu, les grandes villes de la région du Kivu, où les troubles n’ont jamais cessé depuis trente ans.
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« Le M23, ce n’est pas un groupe rebelle comme les autres : c’est un outil. » Dès les premières minutes, Colette Braeckman pose le ton. La journaliste belge, grande figure du Soir, ne se contente pas de dénoncer, elle expose, relie, démonte les rouages d’un conflit trop souvent relégué aux marges de l’actualité. Dans un échange dense et passionné avec le journaliste Michael Pauron et le tchat en ébullition, elle revient sur cette « guerre oubliée » entre le Congo et le Rwanda. Un conflit alimenté par les ambitions économiques, les complicités politiques et le silence de la communauté internationale.
« On ne peut pas comprendre ce conflit si on ne regarde pas le pillage. » Colette Braeckman insiste : derrière les massacres et les déplacements de population, il y a les minerais, les métaux rares, les routes commerciales. Et un acteur principal : le Rwanda, dont l’armée soutient activement le M23, malgré les dénégations officielles. « Ils n’ont même plus peur d’être vus », dit-elle. Le cynisme est total.
« L’ONU documente, mais ne condamne jamais vraiment. »
Colette Braeckman
Quand son interlocuteur évoque la passivité de la France, l’invitée répond sans détour : « C’est le silence complice. » Elle pointe du doigt les doubles discours : les grands États qui se disent préoccupés, mais continuent de commercer, d’armer, de protéger leurs alliés stratégiques. Et derrière ce jeu diplomatique, ce sont des villages entiers qui brûlent, des enfants qui fuient, des femmes qui disparaissent. Le tchat s’enflamme : « Où sont les grands médias ?! » écrit InesK. Un autre, Tonton_Makuta, résume ce que beaucoup pensent : « Si c’était l’Ukraine, on en parlerait tous les jours. »
Ce n’est pas la première fois que Colette Braeckman est confrontée à l’impunité. Elle a couvert le génocide des Tutsi en 1994, elle y était. Elle a vu de ses yeux la mécanique du crime, la lenteur de la justice, les jeux d’influence. « Il faut oser regarder l’Histoire en face », dit-elle, en évoquant aussi la responsabilité coloniale et les compromissions de la Belgique. On sent que le sujet reste vif. La parole tremble parfois, mais ne faiblit jamais.
« Je suis entrée dans le métier avec cette idée : arriver comme une page blanche. »
Colette Braeckman
Elle évoque aussi sa méthode : lire, rencontrer, mais surtout tout oublier pour mieux écouter. C’est ce regard direct, cette disponibilité radicale qui donnent à ses récits une profondeur rare. Dans Mes carnets noirs, elle revient sur ses six décennies de terrain. Mais ici, ce sont les vivants d’aujourd’hui qu’elle défend : « Chaque jour, des gens meurent au Nord-Kivu dans l’indifférence générale. »
Dans la deuxième moitié de l’émission, le débat s’ouvre : la présence de l’armée ougandaise, le rôle de la Chine, les contradictions de l’ONU et cette question : peut-on encore parler de guerre locale ? La journaliste répond avec gravité : « C’est une guerre mondiale à bas bruit. » Le Congo est au cœur d’enjeux stratégiques bien plus vastes qu’on ne le dit et dans cet échiquier, la vie des civils pèse peu.
À plusieurs reprises, on sent chez elle un mélange de tristesse et de colère contenue. Quand elle dit : « Il n’y a pas d’après tant qu’il n’y a pas de justice », on comprend que ce n’est pas juste une phrase. C’est un appel. Un cri. Celui de ceux qui ne veulent pas se résigner.
« L’Afrique des Grands Lacs est notre miroir. Ce que nous faisons là-bas, c’est ce que nous sommes ici. »
Colette Braeckman
Et si ce conflit devenait enfin visible ? Si le journalisme reprenait sa place ? Si les politiques cessaient de protéger les prédateurs ? À la fin de l’émission, l’invitée du jour n’offre pas de solution magique. Mais elle impose une exigence : dire la vérité, coûte que coûte.
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Parce qu’elle est complexe, ancienne, et qu’elle dérange des intérêts économiques puissants. Mais aussi parce que les grandes puissances préfèrent détourner le regard.
Selon Colette Braeckman et de nombreux rapports de l’ONU, le Rwanda soutient militairement le M23, pour contrôler une partie des ressources du Kivu.
De ne pas agir, de ne pas nommer les responsabilités, et parfois même de protéger certains régimes. Leur inaction participe au maintien du conflit.
Parce que les ressources du Congo alimentent les industries du monde entier. Parce qu’une telle impunité crée un précédent et parce qu’il en va de la dignité humaine.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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12.04.2025 à 08:21
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Karl Laske et Vincent Nouzille, journalistes d’investigation chevronnés, reviennent sur le parcours d’Abdallah Senoussi, figure centrale de l’appareil sécuritaire libyen. À travers leur livre, ils interrogent les zones d’ombre des relations entre la France et la Libye.
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« Le chef des services secrets libyens avait du sang sur les mains. Et pourtant, des responsables français sont allés le voir pour négocier. » Dès les premières minutes, le ton est donné. Karl Laske et Vincent Nouzille déroulent l’enquête d’une vie. Celle d’un pacte impossible, entre un État démocratique et un terroriste condamné. Et au centre, les 170 morts du DC-10 d’UTA au dessus du désert du Ténéré et les 270 de Lockerbie. Deux attentats majeurs des années 80, commandités par le régime libyen et restés longtemps sans véritable réponse judiciaire.
« Ce n’est pas une théorie : ce sont les archives libyennes elles-mêmes qui le disent. »
Vincent Nouzille
Ces archives, découvertes par Samir Shegwara, lanceur d’alerte libyen emprisonné à Tripoli, puis libéré en attente de son procès,révèlent une série de tractations diplomatiques et secrètes. « Il y a tout : les dates, les noms, les cadeaux, les promesses. » Un récit qui plonge dans les coulisses du pouvoir, où la justice est sacrifiée sur l’autel de la raison d’État.
Les faits sont glaçants : rencontres secrètes entre l’avocat de Sarkozy, Thierry Herzog, et les défenseurs de Senoussi, cadeaux de luxe, promesse d’alléger la peine du maître espion en échange d’un soutien financier à la campagne de 2007. Des épisodes validés par les juges, mais largement ignorés par les grands médias.
« Ce procès est historique, et pourtant, il s’est tenu dans un quasi-silence médiatique. »
Karl Laske
Dans le chat, ChronoPolitik résume ce que beaucoup pensent : « Les victimes ont été vendues pour du pétrole et des avions. » Et c’est bien là tout l’enjeu du livre : replacer la justice au centre du débat. Les familles de victimes se sont d’ailleurs constituées parties civiles. Leur douleur, palpable à l’audience, tranche avec le cynisme des négociateurs de l’époque.
Le duo Laske-Nouzille ne se contente pas de dénoncer. Il documente. Avec méthode: tests d’explosifs, préparations d’attentats, correspondances internes, tout est là, jusqu’aux rapports détaillant le mode opératoire des attentats. Le tout validé par les enquêteurs français, écossais et américains.
« Les services secrets français savaient. La diplomatie française savait. Et tout le monde s’est tu. »
Karl Laske
Une autre affaire, celle de la responsabilité du pouvoir français dans l’effacement progressif des crimes de Senoussi, se dessine. Le procès de Sarkozy devient celui d’un système. Avec ses hommes de l’ombre, ses intermédiaires, ses valises pleines, et ses silences bien gardés.
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Parce qu’il était à la fois chef des services secrets, beau-frère du dictateur et cerveau présumé de plusieurs attentats majeurs, dont celui du DC-10 d’UTA.
Ils dévoilent, documents à l’appui, une série de tractations visant à alléger la peine de Senoussi en échange d’un soutien financier à la campagne de 2007.
Parce qu’elles ont été validées par la justice française, écossaise et américaine, et recoupées avec d’autres sources par les auteurs et les enquêteurs.
Elles pourraient relancer les enquêtes sur les attentats de Lockerbie et du DC-10, mais aussi renforcer l’accusation dans le procès pour corruption de Nicolas Sarkozy.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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10.04.2025 à 20:47
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En public, Besancenot régale. Il commence doucement, puis monte et lâche son flot. Avec lui, on a causé de son nouveau livre «En finir avec les présidents», du Présidentialisme, de la gauche, de son organisation, de sa nécessité à s'unir sans se trahir. Et de quelques souvenirs savoureux. Un sacré moment.
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« Sans président et sans présidentialisme. » La phrase claque dès les premières minutes. Olivier Besancenot ne fait pas dans la dentelle : son nouvel essai est une charge frontale contre le cœur du régime. Un livre bref, mais dense, qui remonte l’histoire du présidentialisme français jusqu’au bonapartisme, en passant par la guerre d’Algérie et la naissance de la Vᵉ République. Ce soir-là, au Poste, on sent que le sujet le touche au plus profond. Dans un échange vif, complice, parfois acide, avec Dufresne et une salle engagée, l’ancien facteur de Levallois-Perret puis de Neuilly évoque l’histoire pour mieux dénoncer les dérives du présent. Quand il parle d’Emmanuel Macron, Besancenot précise : « Ce n’est pas qu’une question de personne. C’est une question de fonction. » Il ne veut pas d’un autre chef, il ne veut plus de chef du tout.
L’invité démonte la logique du pouvoir solitaire. Une logique verticale, autoritaire, qui, selon lui, empêche tout processus démocratique réel. Pour lui, « le présidentialisme, c’est la matrice du problème », une architecture politique qui rend possible toutes les dérives : celles d’aujourd’hui comme celles à venir.
« On est suspendus à un seul homme. C’est ça le scandale. »
Olivier Besancenot
Et le tchat d’ajouter : « Ce n’est plus une démocratie, c’est un spectacle d’illusionniste » (Zoé Lib).
Ce n’est pas une lubie d’ultragauche. C’est une démonstration historique. L’ancien porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste, rappelle que la Vᵉ République naît en pleine guerre d’Algérie, pensée comme un régime d’exception. Il souligne l’héritage colonial du présidentialisme, et l’obsession française pour l’homme providentiel. Le tchat approuve : « Toujours les mêmes mécanismes de domination. » (Rachid A).
« La Vᵉ République, c’est un modèle autoritaire hérité de la guerre et de la colonisation. »
Olivier Besancenot
Pas question de rester dans la critique stérile. Besancenot croit à la puissance du collectif, à l’autonomie des luttes sociales. Ce n’est pas une illusion : c’est un choix stratégique. Il s’oppose à la logique électorale qui réduit toute dynamique à une candidature. « On a le droit de rêver d’autre chose qu’un bulletin de vote tous les cinq ans. »
Il revient longuement sur la mobilisation place de la République, sur les cortèges autonomes, les colères antifascistes, les nouvelles formes d’insoumission. Pas de dogme, mais une certitude : l’émancipation ne viendra pas d’en haut.
« Le vrai front populaire, il est dans la rue, pas dans les urnes. »
Olivier Besancenot
La montée de l’extrême droite ? Il ne l’élude pas mais il en dénonce la récupération cynique : « On nous rejoue le scénario du barrage républicain sans jamais interroger les causes. » Pour lui, lutter contre l’extrême droite exige d’attaquer le système qui la rend possible, y compris le présidentialisme.
Il s’en prend aux commentateurs aux éditorialistes qui, dès la moindre manif, « sortent les jumelles de 2027 », comme s’il ne s’agissait que de préparer la prochaine présidentielle.
« L’antifascisme ne se décrète pas, il se construit. »
Olivier Besancenot
Dufresne joue le contradicteur avec malice. Il évoque les critiques, les doutes, les écueils. Besancenot ne s’en dérobe pas. Il répond tout en nuance, parfois avec une ironie tranchante. La complicité est palpable, les désaccords assumés. Le public aussi s’en mêle. Une voix s’élève : « Mais alors, on fait quoi ? » Réponse immédiate de Besancenot : « On construit des contre-pouvoirs. Pas des candidats. »
Une formule que l’on retiendra : « J’aimerais qu’à gauche, on soit capable de douter ensemble à haute voix » La soirée se termine dans un tempo soutenu, presque trop court. Il doit filer : CNews l’attend, ce qui fait rire tout le monde. Mais il aura dit l’essentiel. Un premier passage Au poste dans les locaux de la fac du Campus Censier,face à une salle attentive et participative qui donna lieu à l’évocation de quelques souvenirs savoureux. Un sacré moment!
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Parce qu’il considère que cette forme de pouvoir centralisé favorise l’autoritarisme, bloque les dynamiques démocratiques et empêche l’émergence de contre-pouvoirs populaires.
Selon Besancenot, oui. Il alimente la personnalisation du pouvoir et légitime des formes de gouvernance autoritaires qui ouvrent un boulevard à l’extrême droite.
Pas un programme clé en main, mais une stratégie : reconstruire des espaces de démocratie directe, renforcer les luttes sociales, et sortir du réflexe messianique du « sauveur ».
Parce qu’elle remet en cause toute une culture politique ancrée dans l’histoire française — celle du chef, du candidat, de l’homme providentiel et cela fait vaciller les fondations mêmes du régime.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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10.04.2025 à 11:03
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Depuis un an, Sandrine Rousseau a présidé une commission d’enquête sans précédent sur les «violences commises dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité» (cinq mois de travaux, près de 400 professionnels auditionnés). On a attendu que le rapport, rédigé par Erwan Balanant (Les Démocrates), soit rendu public hier, pour inviter Sandrine Rousseau, bien connue de nos services, à nous en parler librement.
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« Le viol, c’est une manière de posséder l’autre pendant des années ».C’est une émission qu’on n’oubliera pas. Une heure trente bouleversante, frontale, sans échappatoire. Ce matin-là, Sandrine Rousseau vient poser, non pas des idées, mais des faits. Elle parle lentement parfois, s’interrompt, pleure presque, puis repart. Et nous, on écoute. Le rapport parlementaire qu’elle préside, dont Erwan Balanant député modem était rapporteur, a été publié la veille, est un séisme pour le monde de la culture. Plus de 300 pages, des dizaines de témoignages, 86 recommandations. Le mot « système » revient en boucle, mais ici il ne s’agit pas d’un slogan : il s’agit de décrire une mécanique violente, organisée, banalisée.
« Ce n’est pas un monde de dérapages, c’est un monde organisé autour de la violence. »
Sandrine Rousseau
Dès les premières minutes, Rousseau ne tourne pas autour du pot. Le patriarcat, dans le monde de la culture, est une structure de pouvoir. Il repose sur l’exploitation des corps, la hiérarchie des rôles, la peur, le chantage au travail. Tout y est normalisé, ritualisé, institutionnalisé.
« Le viol n’est pas un accident, c’est une fonction. »
Sandrine Rousseau
Elle raconte les témoignages glaçants : une enfant de 15 ans à qui un directeur de casting demande de mettre un œuf dans son vagin ; des actrices qu’on pousse à jouer blessées, ou à retarder leurs soins pour une meilleure image ; des scènes de sexe tournées sans consentement réel, parfois sous alcoolisation forcée. À ce moment-là, le tchat explose : « Ce n’est pas une industrie du cinéma, c’est une industrie du silence. » (Juliette C).
La sidération ne vient pas que des actes, mais de ce qui suit : rien. Pas de sanctions, pas de régulations, pas de remises en question. L’omerta règne, entretenue par le pouvoir des agents, des institutions, des festivals, des écoles. Le silence est stratégique. Il protège les violeurs, pas les victimes.
« Aujourd’hui, ne pas voir, ne pas entendre, c’est confortable. Demain, ça doit être condamné. »
Sandrine Rousseau
Sandrine Rousseau raconte les auditions à huis clos. Les victimes, tremblantes, la voix nouée, parfois les mains écrivant mot à mot leurs témoignages. Et en face, des hommes de pouvoir, sûrs d’eux, posés, dominateurs. Tout est dit dans leurs corps, dit-elle. Un théâtre de l’impunité.
Le cinéma n’est pas un monde à part. C’est un monde où le travail passe par le corps. Mais ce que Rousseau dénonce, ce n’est pas cette exposition, c’est la dépossession. Ce qu’on apprend aux actrices, dès l’école, c’est que leur corps ne leur appartient plus.
« On leur apprend à mimer des fellations. À se déshabiller. À être soumises. »
Sandrine Rousseau
Et là, le cœur de l’émission bat plus fort. Dufresne s’arrête, laisse la députée parler. Elle détaille la logique de soumission progressive : d’abord l’école, puis le plateau, puis le montage. À chaque étape, on prive les femmes de leur droit de dire non. Le tchat réagit : « Tout commence dans la formation. On forme à l’abandon de soi. » (Lea H).
Le rapport propose une mesure explosive : un droit de regard des actrices sur le montage, pour les scènes de nudité. Un mini-final cut. Immédiatement, Dufresne pose la question : est-ce que ça remet en cause le sacro-saint pouvoir de l’auteur à la française ? Rousseau assume. Oui, l’exception culturelle ne peut pas justifier l’exception à la loi. Le talent n’excuse pas l’agression.
« Montrer le sexe d’une actrice sans son accord, ce n’est pas du talent. C’est du voyeurisme. »
Sandrine Rousseau
Elle cite Geneviève Sellier, les travaux sur le culte de l’auteur, la mise sur piédestal des réalisateurs masculins, l’effacement du talent des femmes.
Une part du rapport est dédiée à la protection des enfants, souvent ignorée. Sandrine Rousseau se dit « terrassée » par les témoignages : enfants violés, enfants incités à simuler des actes sexuels, enfants dirigés dans des scènes de violences sans formation, sans protection, parfois sans même que les parents soient informés des rôles.
« C’est pas normal. Tout le monde le sait, tout le monde laisse faire. »
Sandrine Rousseau
Là encore, des recommandations : encadrement des castings, certifications, surveillance, coordination obligatoire sur les scènes dites sensibles. Et surtout : rappeler que les acteurs et actrices, même enfants, sont des salariés, protégés par le droit du travail.
Sandrine Rousseau ne se contente pas de cibler les individus. Elle attaque la chaîne de responsabilité. Agents, CNC, festivals, écoles, critiques, journalistes : tous participent, parfois par passivité, au système de l’impunité.
Elle cite le cas de Bertrand Cantat : condamné, mais applaudi ; programmé, mais glorifié. Elle cite aussi Adèle Haenel, jamais réhabilitée, oubliée, effacée.« Adèle Haenel est une héroïne. Et personne ne l’a dit. »
Sandrine Rousseau
Les violences subies par Maria Schneider, Judith Godrèche, Anna Mouglalis sont des les violences sexistes et sexuelles connues du grand public mais combien sont encore dans l ‘ombre?,
Ce rapport dépasse le cinéma. Ce que Rousseau montre, c’est une grille de lecture du monde. Un monde de domination masculine, de fragilisation des femmes, de confiscation de la parole. Dufresne parle de révolution. Rousseau confirme.
« On ne viole pas quelqu’un au hasard dans un couloir. Le viol s’inscrit dans une histoire. Une histoire sociale, politique, patriarcale. »
Sandrine Rousseau
Et elle lance un appel : au Festival de Cannes où elle ne sera pas invitée…, aux institutions, à la société. Le rapport est là. À vous de le prendre ou de l’enjamber. C’est avec grand plaisir que Sandrine Rousseau, en grande habituée, est à nouveau revenue AuPoste nul doute que ce ne sera pas la dernière.
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Parce qu’il brise l’omerta dans un secteur longtemps intouchable : le monde de la culture. Il donne la parole aux victimes, documente un système de domination patriarcale et propose des moyens concrets pour en sortir. C’est un signal fort pour toute la société.
Parce que c’est un secteur hyper-exposé où les corps sont les outils de travail principaux, et où les rapports de domination sont particulièrement visibles. Le cinéma, par sa lumière, peut devenir un levier de transformation pour les autres domaines professionnels.
Encadrement strict des castings, présence obligatoire de coordinateurs d’intimité, droit de regard sur le montage pour les scènes de nudité, responsabilisation des agents artistiques, sanctions contre l’inaction des employeurs, protection renforcée des enfants sur les plateaux.
Parce qu’elle remet en cause des pouvoirs profondément ancrés, comme le statut d’auteur tout-puissant, l’exception culturelle française ou l’idée que l’art serait au-dessus du droit du travail. Elle s’attaque frontalement à la culture de l’impunité et à l’organisation patriarcale de la création.
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Cet article est le fruit d’un travail humain, d’une retranscription automatique de l’émission par notre AuBotPoste revue et corrigée par la rédaction.
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