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20.05.2025 à 16:14

Podcast "L'Europe en 3 minutes"

Rédaction Toute l'Europe
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71 - Un nouveau départ pour les relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni Le 19 mai 2025 à Londres, l'UE et le Royaume-Uni ont tenu leur tout premier sommet bilatéral depuis le Brexit. Objectif affiché par le Premier ministre britannique Keir Starmer : initier un "reset" des relations avec Bruxelles. Ce rapprochement marque-t-il un […]

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Texte intégral (9672 mots)
Podcast 3 minutes pour comprendre l'Europe

71 - Un nouveau départ pour les relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni

Le 19 mai 2025 à Londres, l'UE et le Royaume-Uni ont tenu leur tout premier sommet bilatéral depuis le Brexit. Objectif affiché par le Premier ministre britannique Keir Starmer : initier un "reset" des relations avec Bruxelles. Ce rapprochement marque-t-il un tournant durable ?

70 - 75 ans de la déclaration Schuman : un moment fondateur pour l'Union européenne

La Fête de l'Europe, le 9 mai 2025, marque les 75 ans de la Déclaration de Robert Schuman annonçant la création de la CECA. Retour sur un discours fondateur, point de départ de la construction européenne. 

69 - Droits de douane : l'UE face aux défis du commerce international

Entre protection économique et affirmation géopolitique, les droits de douane constituent un levier stratégique pour l’Union européenne. Alors que Donald Trump alimente une politique protectionniste, Bruxelles doit jongler entre défense de ses intérêts, respect des règles de l’OMC, et rivalités entre grandes puissances. 

68 - L'Europe de la santé, comment l'UE affronte les crises et prépare l'avenir

L’Union européenne ne dicte pas les politiques de santé aux Etats membres, mais les soutient et les coordonne. De la gestion des crises aux grands enjeux de prévention, découvrez comment elle façonne l’avenir des soins en Europe. 

67 - La politique de sécurité et de défense de l'Union européenne

Pour gérer des crises et assurer des missions de maintien de la paix hors de ses frontières, l'Europe agit grâce à sa politique de sécurité et de défense commune

66 - Le droit d'auteur dans l'UE : comment protéger les œuvres et les créateurs

Dans l'Union européenne, les créateurs sont protégés par le droit d'auteur. Ils peuvent décider d'autoriser ou non la diffusion de leurs œuvres, ainsi que leur reproduction et percevoir une rémunération lors qu'elles sont utilisées.

65 - L'union douanière européenne, un pilier d'intégration et de protection

Depuis sa création, l’union douanière européenne s’impose comme un élément structurant du marché unique. Facilitant les échanges entre Etats membres tout en protégeant les citoyens et les entreprises, elle représente bien plus qu’un simple espace de libre circulation des marchandises.

64 - Intelligence artificielle : les principales mesures de l'IA Act

Première tentative internationale pour réguler cette technologie, le règlement européen sur l’intelligence artificielle encadre les usages et les modèles selon les risques qu’ils font peser sur les citoyens.

63 - Le Groenland, un territoire convoité entre l'Europe et l'Amérique

Tout au nord du globe, un territoire grand comme quatre fois la France suscite les convoitises. Pourtant, le Groenland est couvert à 85 % de glace et peuplé d'à peine 55 000 habitants, soit la population d'une ville comme Vannes ou Laval.

62 - Institutions de l’UE : tout comprendre au Conseil européen

Présidé par António Costa, le Conseil européen réunit les chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 Etats membres de l’UE. Il dessine les grandes lignes de l’avenir de l’Union européenne. 

61 - Comment la Commission européenne surveille la dette publique des Etats membres, avec le Pacte de stabilité et de croissance

Depuis les années 1990 et la mise en place de la monnaie unique, les Etats membres doivent respecter des règles en matière de dette et de déficit. Si elles ont souvent été transgressées, aucun pays n’a jamais été sanctionné pour autant.

60 - UE-Mercosur : que contient cet accord de libre échange ?

Focus sur le contenu de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur… un sujet qui suscite beaucoup d’interrogations.

59 - Elections américaines : l’élection de Donald Trump et ses conséquences pour l’Europe

Avec le retour du républicain à la Maison-Blanche, une nouvelle période de turbulences s’ouvre. Comme président lors de son premier mandat ou comme candidat ces derniers mois, le milliardaire américain s’est montré peu affectueux vis-à-vis des Européens.

58 - Elections américaines : quelles relations entre Etats-Unis et Europe depuis 2020 ?

Depuis l'élection de Joe Biden en 2020, les relations entre les Etats-Unis et l'Union européenne se sont nettement améliorées. Malgré ce rapprochement, des tensions subsistent, notamment sur les questions commerciales et la rivalité stratégique avec la Chine.

57 - Commerce : comment l’Union européenne se protège de la concurrence déloyale des puissances étrangères

L'Union européenne dispose de plusieurs instruments de défense commerciale pour protéger ses entreprises. Des mesures antidumping au filtrage des investissements, elle adapte constamment ses outils pour faire face aux défis posés par le commerce international.

56 - Comment les commissaires européens sont-ils nommés ?

Après les élections européennes de juin 2024, Ursula von der Leyen a été reconduite pour un second mandat à la tête de la Commission européenne. Si les 26 autres commissaires européens sont proposés par les Etats membres, ils doivent être auditionnés puis approuvés par les eurodéputés.

55 - La politique européenne du sport : quand l’Union européenne forme une seule équipe

Dans le domaine du sport, l’Union européenne appuie les politiques des Etats membres. Du soutien aux infrastructures à la lutte contre le dopage, en passant par l’inclusion des personnes en situation de handicap, l’UE contribue à bâtir un modèle européen du sport, pour toute la société.

54 - Les "top jobs", ces postes clés de l'Union européenne

Du président de la Commission européenne à celui du Conseil européen, l'année 2024 est celle du renouvellement des "top jobs" de l'Union. Découvrez le rôle de ces postes à responsabilité.

53 - Elections européennes 2024 : à quoi ressemble le nouveau Parlement européen ?

Si les élections européennes ont créé une onde de choc en France, elles n'ont pas fondamentalement changé les équilibres politiques du Parlement européen. Focus sur la composition du nouvel hémicycle.

52 - Elections européennes 2024 : mais pourquoi aller voter le 9 juin ?

Les élections européennes se tiennent du 6 au 9 juin dans l’ensemble de l’UE, et le dimanche 9 juin en France. A quelques jours du scrutin, on vous donne trois raisons de vous déplacer pour choisir les 81 eurodéputés français qui siègeront parmi les 720 élus du Parlement européen.

51 - Quel est le rôle de la Commission européenne ?

Composée de 27 commissaires, un par Etat membre, la Commission européenne est l’organe exécutif de l’Union européenne. “Gardienne des traités”, elle propose les lois européennes et les met en œuvre.

50 - Le Spitzenkandidat, cette tête de liste qui brigue la présidence de la Commission européenne

Du 6 au 9 juin 2024, les citoyens vont élire les 720 membres du Parlement européen. Mais ces élections auront aussi un impact sur le choix du futur président de la Commission européenne. En particulier si celui-ci est issu du système de “Spitzenkandidat”.

49 - 1er mai 2004 : le plus grand élargissement de l’Union européenne

Pologne, Hongrie, République tchèque… Le 1er mai 2004, 10 pays intègrent en même temps l’Union européenne. 20 ans après, de nouveaux Etats toquent à la porte de l’UE.

48 - Elections européennes 2024 : comment ça marche ?

Du 6 au 9 juin 2024, les Européens des 27 Etats membres élisent le nouveau Parlement européen. Les Français envoient 81 eurodéputés à Bruxelles et Strasbourg. Découvrez l’essentiel sur ce scrutin. 

47 - Comment fonctionne le Parlement européen ?

Le Parlement européen est l’une des principales institutions de l’Union européenne. A quelques mois des élections européennes et du renouvellement de ses membres, découvrez son rôle et son fonctionnement. 

46 - Numérique : à quoi sert le Digital markets act (DMA) ?

A compter du 6 mars, plusieurs grandes entreprises comme Google ou Apple doivent respecter le règlement européen sur les marchés numériques. Découvrez ce texte phare de l’Union européenne, conçu pour sortir de la domination des géants du web.

45 - Deux ans de guerre en Ukraine : qu'a fait l'Union européenne ?

Depuis que la Russie a envahi l'Ukraine, l'Union européenne a apporté un très fort soutien à Kiev. Aide financière, militaire et humanitaire, accueil de réfugiés, sanctions contre Moscou… les Européens se sont positionnés en faveur des Ukrainiens de multiples manières.

44- Comment fonctionne la politique agricole commune (PAC) ?

Indispensable au revenu des agriculteurs mais régulièrement critiquée, la politique agricole commune ne cesse de faire parler d’elle depuis sa création.

43 - Le DSA, ou Digital services act : comment ça marche ?

Depuis le mois d’août 2023, l’Union européenne dispose d’un nouvel instrument pour lutter contre la désinformation et les contenus illicites en ligne. Son nom : la loi sur les services numériques, ou DSA.

42 - Les traditions de Noël dans l’Union européenne

En France, Noël, c’est le sapin décoré de guirlandes dans le salon, le calendrier de l’Avent ou encore la messe de minuit dans la nuit du 24 au 25 décembre. Mais les 26 autres pays de l’Union européenne ont eux aussi leurs propres traditions.

41 - Capitales européennes de la culture : à quoi sert ce label convoité ?

Les capitales européennes de la culture sont un label prestigieux, aux retombées médiatiques et économiques importantes pour les lauréats. Alors que Bourges héritera de la distinction en 2028, découvrez ses origines et ses atouts.

40 - Comment la Cour de justice de l'UE fait-elle respecter le droit européen ?

La Cour de justice de l’UE est l’une des sept institutions européennes. Chargée de faire respecter le droit européen dans les Etats membres, elle est à l’origine de nombreuses décisions qui ont des conséquences importantes sur la vie des citoyens.

39 - Les relations de l’Union européenne avec Israël et la Palestine

Premier partenaire commercial d’Israël, premier donateur d’aide au développement à la Palestine au monde, l’Union européenne est engagée de longue date en faveur du processus de paix.

38 - Diversité linguistique : 24 langues pour traduire l’Union européenne

Français, anglais, allemand… l’Union européenne compte 24 langues officielles, pour 27 Etats membres. Un savant mélange qui n’empêche pas les Européens de se comprendre, même si l’anglais a tendance à prendre le pas sur les autres langues maternelles.

37 - A quoi sert la Banque centrale européenne ?

Institution monétaire de l’Union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) veille à la stabilité des prix dans la zone euro et surveille les banques nationales. Elle est indépendante des Etats membres.

36 - Copernicus : l'Europe et le monde vus depuis l'espace

Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre, fête ses 25 ans en 2023. Ses applications sont multiples. Fort de ses constellations de satellites, Copernicus permet aux scientifiques de mesurer le changement climatique et de mieux connaître notre atmosphère. Il aide aussi les pompiers à évaluer l’étendue des feux de forêt ou les autorités à surveiller les frontières.

35 - Feux de forêt : l’Union européenne fait face à un été de tous les dangers

Alors que le changement climatique augmente les risques de feux de forêt, l’Union européenne mobilise son mécanisme de protection civile pour lutter contre les incendies. Sur le Vieux Continent, comme dans le reste du monde.

34 - 9 mai : qu’est ce que la Journée de l’Europe ?

Chaque année depuis 1986, le 9 mai est l’occasion de fêter l’Europe. Mais que commémore-t-on ? Et surtout, à quoi sert cette Journée de l’Europe ?

33 - Guerre en Ukraine : quel impact sur la défense européenne ?

Tournant géopolitique majeur, la guerre en Ukraine a poussé les Etats membres de l’Union européenne à revoir leurs priorités communes en matière de défense. S’il n’existe pas d’armée européenne, les Vingt-Sept agissent davantage collectivement.

32 - Fake news : que fait l'Union européenne contre la désinformation ?

Code de bonnes pratiques, législation sur les services numériques, publicité politique… l'Union européenne étoffe peu a peu sa panoplie pour lutter contre la propagation des fausses nouvelles. Tour d'horizon.

31 - L'Union européenne veut améliorer les compétences numériques des Européens

Réseaux sociaux, démarches administratives, banques en ligne… le numérique est désormais incontournable dans nos vies personnelle et professionnelle. C'est pour accompagner cette tendance que l'UE cherche à donner un coup de pouce aux compétences des Européens en matière de digital. Tout en essayant d'éviter que le fossé ne se creuse entre les Etats membres.

30 - Espace Schengen : comment les Européens oublient les frontières ?

Instauré en 1995, l'espace Schengen est un territoire européen où plus de 400 millions de personnes peuvent circuler librement, sans contrôles aux frontières.

29 - Que fait l’Europe pour protéger la biodiversité ?

Le combat pour une planète vivable ne concerne pas que le climat. La protection de la nature en est aussi une composante essentielle. Pour préserver la biodiversité, l'Union européenne mène ainsi de nombreuses actions.

28 - La fin des voitures thermiques dans l’Union européenne en 2035

C'est une révolution : dès 2035, il ne sera plus possible de commercialiser des voitures thermiques neuves dans l'UE. Mais concrètement, comment cette profonde transition en matière de transports va-t-elle être réalisée ?

27 - Erasmus+, le programme pour la mobilité en Europe

En 35 ans, Erasmus+ est devenu l'un des programmes les plus emblématiques de l'Union européenne. Il permet désormais à de très nombreux publics de profiter d'une mobilité partout en Europe.

26 - Discours sur l'état de l'Union : le grand oral de la Commission européenne

Instauré en 2010, ce discours prononcé par la présidente de la Commission européenne est devenu un rendez-vous incontournable de la rentrée politique européenne.

25 - Présidence française du Conseil de l'UE : des objectifs atteints malgré la guerre en Ukraine

Entre le 1er janvier et le 30 juin 2022, la France a conduit les travaux du Conseil de l'Union européenne. Avec un agenda rapidement bousculé par l'attaque russe contre Ukraine.

24 - Législation, contrôle : quelles sont les relations entre les parlements nationaux et les institutions européennes ?

Les parlementaires nationaux des Etats membres de l'UE ne sont pas uniquement chargés d'élaborer les lois de leur pays. Ils entretiennent également des relations avec les institutions européennes en exerçant une double mission de transposition de la loi européenne dans le droit national et de contrôle des politiques européennes.

23 - Eurojust : pilier de la coopération judiciaire européenne 

Créé en 2002, Eurojust a pour objectif d'améliorer la coopération entre les Etats membres dans les enquêtes visant des faits de criminalité grave comme le trafic de drogue, d'êtres humains, la criminalité informatique ou encore les crimes de guerre, notamment depuis la guerre en Ukraine.

22 - Sécurité et défense : quel est le processus d'adhésion à l'Otan ?

L'Organisation du traité de l'Atlantique nord ou Otan est une alliance politico-militaire entre pays d'Europe et d'Amérique du Nord dont la mission essentielle est la défense collective. Mais pour y adhérer il faut respecter certains critères qui sont examinés par ses Etats membres.

21 - Les institutions européennes, moteur de l'UE

L'Union européenne compte sept institutions officielles définies par les traités : quatre se partagent le pouvoir décisionnel, deux agissent sur les questions économiques et une sur les activités judiciaires.

20 - Construction européenne : les traités qui ont façonné l'UE 

Alors que le nouveau quinquennat d'Emmanuel Macron est une fois de plus placé sous le signe de l'Europe, Toute l'Europe vous propose une petite piqûre de rappel sur les traités qui régissent l'Union.

19 - Monarchies et républiques : quels sont les régimes politiques des Etats européens ? 

Quels sont les régimes politiques des 27 Etats membres de l'UE, qui en possède le pouvoir exécutif et comment sont élus les représentants du peuple de chaque pays ? Toute l'Europe vous propose de répondre à toutes ces questions dans ce podcast.

18 - Elargissement : comment rejoint-on l'Union européenne ?

Intégrer l’Union européenne n’est pas une mince affaire. Quelles étapes les pays candidats à l’adhésion doivent-ils suivre et à quels critères sont-ils tenus de se conformer ?

17 - Que fait l'Union européenne pour l'égalité femmes-hommes ?

En 2022, la lutte pour l'égalité entre les femmes et les hommes reste un sujet d'actualité. Elle est également l'une des priorités affichées par l'Union européenne depuis sa création.

16 - La politique agricole commune : comment nourrir les Européens ?

Mise en place dès le début des années 1960, la politique agricole commune est un ensemble de mesures qui visent à développer et moderniser l’agriculture du continent.

15 - Culture : les Européens unis dans la diversité

Les Etats membres de l'Union européenne conduisent individuellement leur politique culturelle et artistique, soutenus par les institutions grâce à des subventions, des événements pour faciliter l'accès à la culture, la protection et la promotion de la culture européenne dans le monde.

14 - La politique migratoire européenne

Compétence partagée entre l'Union européenne et les Etats membres, la politique migratoire européenne agit sur le contrôle de l'immigration légale, sur la lutte contre l'immigration irrégulière et la gestion des demandes d'asile.

13 - PFUE : six mois à la tête du Conseil de l'UE pour la France

Du 1er janvier au 30 juin, la France préside le Conseil de l’Union européenne. Dans cet épisode de “l’Europe en 3 minutes”, nous revenons sur son rôle et les enjeux de ces six mois..

12 - Euro : la monnaie commune fête ses 20 ans

A l'occasion de l'anniversaire de la monnaie unique, retour sur nos billets et pièces de monnaie présents dans nos porte-feuilles depuis déjà 20 ans.

11 - Les Etats de l'Union européenne sont-ils toujours souverains ?

La France se fait-elle dicter ses décisions par l’Europe ? Réponse dans ce podcast.

10 - De 1950 à nos jours : l'histoire de l'Union européenne

Comment l’Union européenne est-elle née ? Et comment s’est-elle ensuite développée ? (Re)découvrez les étapes marquantes d’une riche et longue histoire : celle de la construction européenne.

9 - Sécurité alimentaire : quel est le rôle de l'Union européenne ?

Dans cet épisode, nous allons voir ensemble comment l’Union européenne contrôle ce qui se trouve dans nos assiettes. OGM, pesticides, ou encore agriculture bio… l’Europe joue un rôle primordial sur notre consommation, notre santé, mais aussi sur l’industrie agro-alimentaire.

8 - Le plan de relance européen, la réponse aux conséquences économiques de la pandémie

Voici le troisième épisode de notre série consacrée aux questions économiques, avec un sujet dont vous avez peut-être entendu parler ces derniers mois : le plan de relance européen.

7 - Déficit public : à quoi sert la règle des 3 % ?

Dans cet épisode, nous parlons de la fameuse règle des 3 % de déficit public. Un chiffre qui encadre le budget des Etats membres depuis 30 ans. Mais à quoi correspond-il réellement ?

6 - Budget européen : comment ça marche ?

Dans ce premier épisode de notre trio sur "l'économie", nous parlons argent, finances et gros sous puisque nous nous intéressons au budget de l’Union européenne. Avec trois questions simples : à quoi sert-il, d’où vient-il, et qui décide de son montant ?

5 - Le Pacte vert, le grand chantier de l'Union européenne pour lutter contre le changement climatique

Coup de projecteur sur le grand chantier européen du moment : le Pacte vert, soit la feuille de route environnementale fixée par la Commission européenne pour les 30 prochaines années. Avec en ligne de mire, la neutralité climatique à l'horizon 2050.

4 - Brexit, un feuilleton européen

Quelles sont les nouvelles relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne ? Comment le divorce s'est-il opéré ? Retour sur un feuilleton qui a marqué l'histoire européenne de ces dernières années : le Brexit.

3 - Quel rôle joue l'UE dans les campagnes de vaccination ?

Si le gouvernement français fait régulièrement le point sur l’avancée de la vaccination dans le pays, celle-ci obéit pourtant à une stratégie européenne organisée en amont. Négociation des contrats avec les laboratoires, répartition des doses entre Etats membres ou encore validation scientifique des vaccins, découvrez le rôle qu’a joué l’Europe dans ces campagnes inédites.

2 - La saga des relations entre la Commission européenne et les laboratoires

Face aux laboratoires, la Commission européenne a tenté de négocier des livraisons de doses au meilleur prix et dans des conditions légales optimales. Ce qui n’a pas été sans mal, tant les relations entre l’exécutif européen et ces grandes compagnies ont été marquées par des litiges, des conflits, voire des passes d’armes musclées. Retour sur cette saga, encore loin d’être achevée.

1 - Qu'est-ce que le pass sanitaire européen ?

Depuis plusieurs mois, le document est devenu la norme pour les voyageurs en Europe. Ce dispositif destiné à faciliter les déplacements sur le territoire de l’Union européenne est entré en vigueur le 1er juillet. Comment fonctionne-t-il, et en quoi permet-il de circuler plus facilement ? La réponse en trois minutes.


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20.05.2025 à 15:48

[Podcast] Un nouveau départ pour les relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni

Hugo Palacin
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C'est un événement qui aurait été inimaginable il n'y a encore pas si longtemps. Lundi 19 mai 2025, les dirigeants de l'Union européenne et du Royaume-Uni se sont retrouvés à Londres pour le tout premier sommet bilatéral depuis… le Brexit. Seulement cinq ans après leur divorce, les deux parties entament déjà ce qui ressemble à […]

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Texte intégral (1840 mots)

C'est un événement qui aurait été inimaginable il n'y a encore pas si longtemps. Lundi 19 mai 2025, les dirigeants de l'Union européenne et du Royaume-Uni se sont retrouvés à Londres pour le tout premier sommet bilatéral depuis… le Brexit. Seulement cinq ans après leur divorce, les deux parties entament déjà ce qui ressemble à une réconciliation.

Le "Reset" de Keir Starmer prend forme

Ce rapprochement est largement impulsé par Keir Starmer, le Premier ministre britannique, en poste depuis juillet 2024. Le travailliste mène une politique de repositionnement de son pays vis-à-vis de Bruxelles, qu'il a appelée "Reset", "réinitialisation" en français. L'objectif est clair : retisser des liens avec l'Union européenne pour contribuer à relancer l'économie britannique, comme il l'a annoncé en ouverture de ce sommet.

Il s'agit du premier sommet entre le Royaume-Uni et l'Union européenne, et il marque une nouvelle ère dans nos relations. (…) C'est de cela qu'il s'agit aujourd'hui : sortir des vieux débats dépassés, regarder vers l'avant et non vers l'arrière, se concentrer sur ce que nous pouvons faire ensemble pour agir dans l'intérêt national.
Keir Starmer

Keir Starmer

Premier ministre du Royaume-Uni, lors de l'ouverture du sommet entre son pays et l'UE, le 19 mai 2025.

Jusqu'ici, Starmer avait surtout multiplié les déclarations d'intention. Le sommet du 19 mai est venu joindre de premiers actes forts aux discours optimistes du Premier ministre. La pièce maîtresse de cette rencontre est un pacte de sécurité et de défense. Son objectif : renforcer la coopération militaire entre les deux parties, dans un monde secoué par la guerre en Ukraine et les incertitudes autour des États-Unis de Donald Trump.

Des lignes rouges persistent côté britannique

Londres et Bruxelles ont également établi une feuille de route pour négocier autour d'une série de dossiers encore litigieux. Les Britanniques aimeraient parvenir à un accord vétérinaire, faciliter la circulation des artistes en tournée européenne, ou encore reconnaître des milliers de qualifications professionnelles. De leur côté, les Européens souhaiteraient rétablir le programme Erasmus+ avec le Royaume-Uni, ou encore prolonger l'accès de leurs pêcheurs aux eaux britanniques.

Les sujets ne manquent pas, mais les deux parties assurent faire preuve de bonne volonté. Certaines lignes rouges ont toutefois été énoncées côté britannique : pas de retour dans l'union douanière, dans le marché unique, et pas de rétablissement de la libre circulation des personnes. Keir Starmer joue la carte de la prudence, sachant qu'une remise en cause des lignes directrices du Brexit pourrait diviser la société britannique.

Ce sommet marque-t-il une simple détente ou le début d'un nouveau chapitre entre Européens et Britanniques ? L'avenir le dira. Mais une chose est sûre : après le froid polaire des années post-Brexit, les relations entre Londres et Bruxelles ont retrouvé un peu de chaleur.


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20.05.2025 à 15:23

Dates, participants, enjeux… tout savoir sur la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan à Nice

Florian Chaaban
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Un sommet majeur consacré à l’océan. Du 9 au 13 juin 2025, Nice deviendra pour quelques jours la capitale mondiale de la protection de ces étendues d'eau salée, qui couvrent près de 71 % de la surface du globe. La ville azuréenne accueillera la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3), co-organisée par […]

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Texte intégral (1469 mots)
Les 193 États membres de l’ONU sont invités à participer à la troisième Conférence des Nations-Unies sur l’Océan prévue à Nice du 9 au 13 juin prochain - Crédits : Nuture / iStock
Les 193 États membres de l’ONU sont invités à participer à la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan prévue à Nice, du 9 au 13 juin prochain - Crédits : Nuture / iStock

Un sommet majeur consacré à l’océan. Du 9 au 13 juin 2025, Nice deviendra pour quelques jours la capitale mondiale de la protection de ces étendues d'eau salée, qui couvrent près de 71 % de la surface du globe. La ville azuréenne accueillera la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan (UNOC 3), co-organisée par la France et le Costa Rica, dans un contexte international marqué par l’urgence climatique.

Qu'est-ce que l'UNOC ?

L'UNOC est une conférence internationale sous l'égide de l'ONU, visant à mobiliser tous les acteurs (États, ONG, scientifiques…) pour préserver les océans et garantir leur utilisation durable. Régulateur des grands équilibres environnementaux, pourvoyeur de riches ressources et de biodiversité, mais aussi vecteur majeur d’échanges économiques et lien essentiel entre pays et communautés humaines, l’océan est aujourd’hui menacé par de nombreuses pressions comme les effets du changement climatique, la pollution et la surexploitation des ressources marines.

Après deux premières éditions à New York (2017) et à Lisbonne (2022), la France et le Costa Rica co-organisent la 3e Conférence des Nations unies sur l’Océan.

Quand l'événement va-t-il se dérouler ?

Le coup d’envoi sera donné le 8 juin, Journée mondiale de l’océan, par une grande parade maritime en baie des Anges. Les chefs d’État arriveront ce jour-là, veille de l’ouverture de la conférence sur le port de Nice, pour assister aux festivités.

Puis, dès le lundi 9, les chefs d’État et de gouvernement plancheront sur la protection de l’océan. "La plupart seront à Nice jusqu’au 11 juin", a déjà indiqué le Quai d’Orsay. Mais les délégations poursuivront leur travail jusqu’au 13 juin.

Qui y participe ?

Les 193 États membres de l’ONU sont invités. À ce jour, plus de 150 délégations sont attendues, représentant un peu plus de 30 000 personnes, dont 50 chefs d’État.

Parmi eux, le Brésil, qui accueillera la COP30 sur le climat en novembre, a confirmé sa présence. Les États-Unis participeront également, malgré l’incertitude politique liée au retour au pouvoir de Donald Trump, qui s’est retiré fin janvier de l’Accord de Paris, pacte mondial de lutte contre le réchauffement climatique. La Russie, en revanche, n’a pas encore confirmé sa venue, en raison du contexte en Ukraine.

Quels sont les enjeux ?

La volonté affichée par l’ONU est "d’accélérer l’action et de mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan". Ainsi, l’UNOC 3 vise à mettre en œuvre l’objectif de développement durable n°14 (ODD 14) des Nations unies sur l’environnement marin autour de trois priorités, afin d’aboutir à un projet d’accord ambitieux :

  • œuvrer à l’aboutissement des processus multilatéraux liés à l’océan - notamment le traité sur la haute mer ratifié par 21 États seulement - afin de rehausser le niveau d’ambition pour la protection de l’océan ;
  • mobiliser des financements pour conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable et soutenir le développement d’une économie bleue durable ;
  • renforcer et mieux diffuser les connaissances liées aux sciences de la mer pour une meilleure prise de décision politique.

Le "Plan d’action de Nice pour l’océan", composé d’une déclaration politique et d’une liste d’engagements volontaires de la part des parties prenantes, sera adopté à l’issue des discussions internationales menées lors de ce grand rendez-vous.

Quel est le programme ?

Chaque matin auront lieu les séances plénières, au cours desquelles les États membres de l’ONU exprimeront leurs engagements en faveur de l’océan. Les après-midis seront consacrés à deux sessions de dialogues réunissant les États membres, les agences onusiennes ainsi que des représentants de la société civile (ONG, scientifiques, entreprises…).

Ces dialogues, appelés "Ocean action panels", favoriseront la mobilisation des différents acteurs et le lancement de projets concrets pour la protection de l’océan. Ils contribueront à inscrire la conférence dans une dynamique d’action en proposant des solutions concrètes, portées collectivement. Le programme détaillé de la troisième Conférence des Nations unies sur l’Océan est disponible ici.

À noter que cette conférence sera précédée de trois événements spéciaux : le One Ocean Science Congress (4-6 juin 2025, à Nice), le Blue Economy and Finance Forum (7-8 juin 2025, à Monaco), et la Conférence dédiée à la Coalition Ocean Rise & Coastal Resilience (7 juin 2025, à Nice).

Dans un contexte de dérèglement climatique et de tensions géopolitiques, l’UNOC 3 représente une opportunité unique pour replacer l’océan au cœur de l’agenda mondial.

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20.05.2025 à 14:56

Commerce : qu'est-ce que l'accord de libre-échange entre le Mercosur et l'Union européenne ?

Arthur Olivier
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Un cinquième de l'économie mondiale et 750 millions de personnes : c'est ce que pèsent aujourd'hui l'Union européenne et les quatre pays fondateurs du Mercosur, à savoir l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, et l'Uruguay. De quoi donner une idée des conséquences d'un éventuel accord de libre-échange entre ces deux mastodontes commerciaux. Le 28 juin 2019, […]

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Le Mercosur (ou "Mercosul" en portugais brésilien) représente plus de 80 % du PIB d'Amérique latine
Le Mercosur (ou "Mercosul" en portugais) représente plus de 80 % du PIB d'Amérique latine - Crédits : daboost / iStock

Un cinquième de l'économie mondiale et 750 millions de personnes : c'est ce que pèsent aujourd'hui l'Union européenne et les quatre pays fondateurs du Mercosur, à savoir l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, et l'Uruguay. De quoi donner une idée des conséquences d'un éventuel accord de libre-échange entre ces deux mastodontes commerciaux.

Le 28 juin 2019, la Commission européenne annonçait que le traité UE-Mercosur était bouclé, prêt à passer les dernières étapes de ratification. "C’est un accord réellement historique", avait alors réagi le président de l'exécutif européen de l'époque, Jean-Claude Juncker. Mais depuis cette date, l'accord de libre-échange n'a toujours pas été appliqué. Retour sur ce projet controversé.

Qu'est-ce que le Mercosur ?

Le "marché commun du Sud", ou Mercosur, est un espace de libre circulation des biens et des services en Amérique latine. Il regroupe cinq pays : l'Argentine, le Brésil, le Paraguay, l'Uruguay et la Bolivie. La Bolivie y a adhéré mi-2024 et dispose de plusieurs années pour adopter les règles du Mercosur, tandis que le Venezuela en a été suspendu en 2016 pour des raisons liées à des violations de droits de l'homme et à des crises politiques internes. Le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Guyana, le Pérou et le Surinam sont des membres associés au Mercosur.

Ses États membres élaborent une politique commerciale commune et coordonnent plusieurs de leurs politiques. Certaines législations et pratiques ont aussi été harmonisées afin de garantir le bon fonctionnement de ce marché. Ces pays sont par exemple en train de supprimer les frais téléphoniques supplémentaires lorsque leurs citoyens voyagent dans un autre État membre, à l'image de ce qui existe déjà dans l'Union européenne.

Le Mercosur a pris forme avec le traité d'Asunción (Paraguay), signé le 26 mars 1991. Parfois considéré comme le 3e bloc économique après l'Union européenne et le trio Canada/États-Unis/Mexique, le Mercosur représente plus de 80 % du PIB sud-américain.

Quel est l'objectif de l'accord entre l'UE et le Mercosur ?

Comme tout accord de libre-échange, l'objectif du traité avec le Mercosur est d'intensifier les échanges de biens et de services entre l'UE et les économies latino-américaines. En d'autres termes, donner un coup de fouet au commerce transatlantique.

Les entreprises européennes se heurtent aujourd'hui à des barrières commerciales lorsqu'elles exportent vers cette région. Le Mercosur applique par exemple des droits de douane de 27 % sur le vin et de 35 % sur les voitures et les vêtements importés depuis l'UE. Des normes et réglementations différentes imposent par ailleurs aux exportateurs européens des procédures pour prouver que les produits de l'UE répondent à certaines exigences en matière de sécurité alimentaire ou de santé animale. Les entreprises brésiliennes ou argentines ont des contraintes comparables si elles veulent exporter vers l'Union européenne.

Selon la dernière analyse d'impact commandée par la Commission européenne, un accord engendrerait 0,1 % de croissance supplémentaire dans l'UE à l'horizon 2032. Côté Mercosur, la croissance pourrait augmenter de 0,3 %.

Les accords de libre échange

L'Union européenne compte aujourd'hui près de 50 accords commerciaux avec des pays du monde entier. Alors que le multilatéralisme de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est en panne, les accords bilatéraux de libre-échange sont devenus centraux dans la stratégie commerciale européenne. Plus ou moins approfondis, ces partenariats comportent toujours une diminution des droits de douane.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, la construction européenne s'est réalisée parallèlement à la libéralisation des échanges mondiaux, à laquelle elle a contribué. L'UE s'est elle-même fondée sur les principes de libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux, qui sont les quatre libertés de son marché unique.

Quelles sont les dispositions commerciales de l'accord ?

Le traité commercial entre l'UE et le Mercosur prévoit d'éliminer plus de 90 % des droits de douane imposés par le Mercosur et l'UE aux produits venant de part et d'autre de l'Atlantique. Le marché européen s'ouvrirait ainsi plus largement aux produits agricoles sud-américains, sur la base de quotas progressivement introduits. A terme, ce sont ainsi 99 000 tonnes de bœuf par an qui pourraient par exemple entrer en Europe à un taux préférentiel (7,5 %), ainsi que 60 000 tonnes de riz et 45 000 tonnes de miel sans obstacles tarifaires.

Les droits de douane du Mercosur seraient quant à eux progressivement éliminés sur les voitures, les machines, la chimie, les vêtements, le vin, les fruits frais ou encore le chocolat venus d'Europe.

Des mécanismes de sauvegarde autoriseraient les deux parties à limiter temporairement les importations en cas de préjudice grave porté à leur économie. Le Mercosur reconnaîtrait également 350 indications géographiques de l'UE, qui protègent les produits européens de haute qualité de la contrefaçon, à l'image du prosecco italien ou du roquefort français.

Entre l'accord de principe de 2019 et la signature de décembre 2024, le traité a subi quelques modifications. Un délai de 18 ans a par exemple été accordé pour supprimer totalement les droits de douane du Mercosur sur les voitures électriques et hybrides, au lieu de 15 ans comme prévu en 2019. En contrepartie, ils seront réduits de 35 à 25 % dès l'entrée en vigueur de l'accord, avec la possibilité d'activer des mesures de sauvegarde si les importations augmentent trop rapidement.

En outre, le Brésil s'est engagé à ne pas imposer de droits de douane sur des matières premières critiques (nickel, cuivre, aluminium, acier, titane) à destination de l'UE. D'autres matières premières verraient leurs droits réduits.

Au-delà des clauses purement commerciales, chaque partie s'engage à ouvrir ses marchés publics aux entreprises de l'autre continent. La version révisée de l'accord octroie notamment des flexibilités au Brésil en la matière, tandis que les entreprises européennes auraient accès aux marchés publics brésiliens non seulement au niveau national, mais aussi à l'échelle subfédérale. Un mécanisme de règlement des différends permettrait par ailleurs aux pays de contester juridiquement certaines mesures prises par un État allant à l'encontre des bénéfices commerciaux prévus. Le traité contient également des engagements visant à garantir le respect des droits de propriété intellectuelle. Enfin, il est assorti de nouvelles clauses environnementales (voir plus bas).

Les relations UE-Mercosur

L'Union européenne est le second partenaire commercial des pays du Mercosur, après la Chine. L'UE est aussi le premier investisseur étranger dans la région. À l'inverse, le Mercosur représente le 11e partenaire commercial des Vingt-Sept et seulement 2 % de leurs exportations.

Quelles sont les principales critiques à l'encontre du traité UE-Mercosur ?

Comme beaucoup d'accords de libre-échange, le traité entre l'UE et le Mercosur est sous le feu de critiques. Outre l'opacité des négociations, ses opposants dénoncent les potentielles conséquences sociales, environnementales et sanitaires d'un tel projet.

Sur le plan économique et social, ses détracteurs l'accusent notamment de contribuer à importer plus de produits agricoles dans l'UE sans pour autant respecter toutes ses règles. Bien que l'accord prévoie des engagements en matière de droits du travail ou de conditions de travail décentes, ces importations pourraient favoriser une concurrence déloyale vis-à-vis des agriculteurs européens dans certains secteurs. Ceux-ci ont d'ailleurs été nombreux à exprimer leur opposition au projet, lors de manifestations en début puis en fin d'année 2024.

D'un point de vue écologique, les opposants au traité UE-Mercosur soulignent que l'intensification des flux commerciaux contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. D'aucuns alertent également sur les écarts entre l'UE et le Mercosur en matière de normes environnementales. La question de la déforestation en Amazonie et des pressions sur la savane brésilienne est également soulevée par des ONG comme Greenpeace.

Quant aux critiques sur le volet sanitaire, elles portent principalement sur le fait que les produits agricoles sud-américains sont soumis à des normes moins strictes qu'en Europe en matière de pesticides et d'antibiotiques. Bien que les produits importés doivent respecter les normes de l'UE et ne pas contenir de substances interdites (hormones, certains pesticides…), le contrôle et la traçabilité des produits importés comporteraient des lacunes. Au sein de l'UE notamment, les contrôles sanitaires et phytosanitaires restent sous la responsabilité des États membres, soulevant des inquiétudes quant à leur uniformité et leur efficacité.

La France opposée au traité UE-Mercosur

La France reste opposée à l'adoption définitive du traité UE-Mercosur. Après la signature de l'accord le 6 décembre 2024, le président Emmanuel Macron a déclaré que le projet restait "inacceptable en l'état", exprimant ses préoccupations quant à l'impact sur l'agriculture française et l'environnement. En novembre 2024, le Parlement français avait majoritairement approuvé la position du gouvernement dans les négociations sur l’accord, soit un rejet du texte “en l’état”.

Selon la Commission européenne, les clauses miroirs défendues par la France n'ont pas fait l'objet de négociations et ne figurent donc pas dans la version finale de l'accord.

L'accord signé en 2024 répond-il à ces critiques ?

Consciente de ces risques, la Commission européenne a négocié de nouvelles garanties vis-à-vis des pays du marché sud-américain. Le traité de libre-échange UE-Mercosur révisé de 2024 contient ainsi de nouvelles dispositions sur l'accord de Paris pour le climat et la déforestation. L'UE aurait désormais le droit de suspendre partiellement ou totalement ses relations commerciales avec un pays du Mercosur, dans le cas où ce dernier mettrait en péril l'accord sur le climat. Les deux parties se sont également engagées à mettre fin à la déforestation illégale d'ici 2030.

La Commission européenne a par ailleurs prévu de créer un fonds d'indemnisation des agriculteurs. D'un montant de plus d'un milliard d'euros, il pourrait être activé en cas de crise exceptionnelle affectant des secteurs sensibles comme le bœuf, la volaille ou le sucre.

Quelles sont les prochaines étapes pour valider le traité ?

Ouvertes à la fin des années 1990, les négociations entre l'UE et le Mercosur avaient abouti à un accord de principe en juin 2019. Le processus a ensuite été suspendu, en raison notamment des mesures du président brésilien de l'époque Jair Bolsonaro, qui ont aggravé la déforestation. Les discussions avaient ensuite repris avec l’élection de Luis Inácio Lula da Silva (dit "Lula"), fin 2022.

A la suite des élections européennes de juin 2024, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait clairement affiché la volonté d'aboutir à un compromis d'ici la fin de l'année. Tandis que le nombre d’États opposés au traité se réduisait, laissant la porte ouverte à une majorité au Conseil de l'Union européenne.

L'UE et le Mercosur sont parvenus à signer un accord le 6 décembre 2024. Le texte doit désormais être traduit dans les 24 langues officielles de l'UE et finalisé sur le plan juridique. Il sera ensuite proposé au Conseil de l'Union européenne, qui doit l'adopter à la majorité qualifiée des États membres.

Fin 2024, plusieurs États membres — parmi lesquels la France, la Pologne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et l’Autriche — avaient exprimé leur volonté de bloquer l’accord au Conseil. En mai 2025, la ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, a rencontré ses homologues hongrois, autrichien et allemand, dans le but de renforcer cette opposition. Paris cherche à consolider et élargir la minorité de blocage, en veillant notamment à ce que des pays clés comme la Pologne et l’Italie y restent engagés. Si toutefois le texte est bel et bien adopté par les États membres, ce sera ensuite au Parlement européen de le valider, à la majorité simple des suffrages exprimés.

Enfin, l'accord pourrait être soumis au vote des parlements nationaux. Du moins en partie. Etant considéré comme un accord "mixte", certaines de ses dispositions (non commerciales) doivent en principe être soumises à un tel vote. Si toutefois la Commission européenne décide de scinder l'accord en deux volets, comme elle l’a fait pour le traité UE-Canada (CETA), son volet purement commercial pourrait entrer en application sans passer par cette étape. Seul le volet politique resterait soumis à un vote des parlements nationaux.

Pour le moment, un porte-parole de la Commission européenne a indiqué qu'une proposition ne verrait pas le jour avant la fin de l'été 2025. Les discussions devraient donc reprendre d'ici l'automne.

Une compétence exclusive

La politique commerciale commune est une compétence exclusive de l'Union européenne. En ce qui concerne les traités de libre-échange, la Commission européenne doit recevoir un mandat de négociation des États membres. Une fois les pourparlers achevés avec la partie tierce, le texte doit ensuite être validé par les pays de l'UE (à la majorité qualifiée) et le Parlement européen.

Lorsque les traités contiennent des dispositions non commerciales (notamment environnementales ou relatives aux investissements), chaque État doit également ratifier le traité avant sa mise en œuvre.

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20.05.2025 à 14:49

La répartition des compétences entre l'Union européenne et les Etats membres

Valentin Ledroit
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Dans les Etats membres, le droit de l'Union européenne encadre un large éventail de domaines, avec des effets pour un grand nombre d'acteurs : citoyens, entreprises, administrations, associations, etc. Pour que l'Union européenne puisse agir, elle doit cependant y être autorisée. Ainsi, elle ne possède aucun pouvoir qui ne soit défini par les traités. Par […]

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Crédits : Loic Seigland / iStock

Dans les Etats membres, le droit de l'Union européenne encadre un large éventail de domaines, avec des effets pour un grand nombre d'acteurs : citoyens, entreprises, administrations, associations, etc.

Pour que l'Union européenne puisse agir, elle doit cependant y être autorisée. Ainsi, elle ne possède aucun pouvoir qui ne soit défini par les traités. Par exemple, en matière de nationalité, les règles permettant à un individu de devenir Français sont exclusivement définies par la France, hors du cadre européen.

De quelles compétences dispose l'Union européenne ?

Lorsqu’elles sont définies par les traités, les compétences de l’UE diffèrent selon les domaines.

Les compétences exclusives

On nomme "compétences exclusives" les domaines dans lesquels des législations et des actes contraignants ne peuvent être adoptés qu’au niveau de l’Union européenne, et non par un Etat membre seul - sauf quand l’UE les y autorise.

Définies à l'article 3 du traité sur le fonctionnement de l'UE, les compétences exclusives sont au nombre de six : l’union douanière ; l’établissement de règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur ; la politique monétaire pour les pays de l’UE dont la monnaie est l’euro ; la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche ; la politique commerciale commune ; la conclusion d’accords internationaux sous certaines conditions.

Si la Commission européenne dispose de prérogatives importantes dans certains domaines de compétence exclusive de l’UE (commerce ou concurrence par exemple), elle n’agit pas sur d’autres comme la politique monétaire, principalement gérée par la Banque centrale européenne.

Par ailleurs, chaque Etat membre est directement impliqué dans la définition des règles qui s’appliquent en ces domaines. D'une part, les chefs d'Etat et de gouvernement participent aux réunions du Conseil européen qui fixe les grandes orientations. D'autre part, les ministres prennent part au processus de décision dans leurs domaines respectifs au sein du Conseil de l'UE.

Les compétences partagées

Les “compétences partagées” concernent quant à elles les domaines pour lesquels légiférer et adopter des actes contraignants peut être fait aussi bien au niveau européen que par chacun des Etats membres, indépendamment des autres. Plus exactement, les Etats membres ne peuvent agir que si l’UE a décidé de ne pas le faire ou si elle n’a pas encore proposé de législation.

Définies à l'article 4 du traité sur le fonctionnement de l'UE, les compétences partagées s'appliquent dans treize domaines : le marché intérieur ; la politique sociale (pour certains aspects) ; la cohésion économique, sociale et territoriale (politique régionale) ; l’agriculture et la pêche (à l’exclusion de la conservation des ressources biologiques de la mer) ; l’environnement ; la protection des consommateurs ; les transports ; les réseaux transeuropéens ; l’énergie ; l’espace de liberté, de sécurité et de justice ; les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique (pour certains aspects) ; la recherche, le développement technologique et l’espace ; la coopération au développement et l'aide humanitaire.

Les compétences d'appui

Les "compétences d'appui" regroupent les domaines dans lesquels l’UE peut intervenir uniquement pour appuyer les actions des Etats, mais sans harmoniser leurs législations et réglementations.

Définies à l'article 6 du traité sur le fonctionnement de l'UE, les compétences d'appui concernent sept domaines : la protection et l’amélioration de la santé humaine ; l’industrie ; la culture ; le tourisme ; l’éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et le sport ; la protection civile ; la coopération administrative.

Les compétences particulières

Enfin, l’Union européenne dispose de compétences particulières dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) : chaque Etat conserve sa souveraineté en la matière, mais l’UE dispose d’un cadre pour mieux coordonner l’action des Vingt-Sept.

Quels sont les grands principes qui régissent l'intervention de l'Union européenne ?

L'action de l'Union européenne est basée sur le respect de plusieurs grands principes. Certains ont été reconnus explicitement par les traités, d’autres par la jurisprudence de la Cour de justice. Le traité de Lisbonne mentionne explicitement trois grands principes qui régissent le fonctionnement de l’Union européenne :

  • En vertu du principe d’attribution, l’Union n’agit que dans les limites des compétences que les États membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités établissent. Toute compétence non attribuée à l’Union dans les traités appartient aux États membres.
  • En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence exclusive, l’Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l’action envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu’au niveau régional et local, mais peuvent l’être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée, au niveau de l’Union.
  • En vertu du principe de proportionnalité, le contenu et la forme de l’action de l’Union n’excèdent pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités.

Enfin, la primauté du droit européen sur les législations nationales stipule, elle, qu’en cas de conflit entre les normes nationales et européennes, ce sont ces dernières qui s’appliquent. Au fil des années, le principe a progressivement été reconnu dans tous les Etats membres, même s'il continue parfois de faire l'objet d'interprétations de la part de certaines juridictions.

La répartition des compétences entre l'Union européenne et les Etats membres

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20.05.2025 à 14:30

Guerre en Ukraine : chronologie des événements

Lucas Da Silva
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Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit ukrainien directement liés à l'Union européenne. De la fin de l'URSS à l'intervention russe en Géorgie Avec l’effondrement de l’Union soviétique, l'Ukraine redevient officiellement indépendante le 24 août 1991. Après 1991, plusieurs républiques ex-soviétiques héritent d'une partie de l'arsenal nucléaire de l'ex-URSS. Kiev est […]

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Depuis 2014, l'armée ukrainienne lutte contre les forces sécessionnistes soutenues par la Russie dans la partie orientale du pays - Crédits : ministère de la Défense d'Ukraine / Flickr
Depuis 2014, l'armée ukrainienne lutte contre les forces sécessionnistes soutenues par la Russie dans la partie orientale du pays - Crédits : ministère de la Défense d'Ukraine / Flickr

Cette chronologie non exhaustive se concentre sur les événements du conflit ukrainien directement liés à l'Union européenne.

De la fin de l'URSS à l'intervention russe en Géorgie

Avec l’effondrement de l’Union soviétique, l'Ukraine redevient officiellement indépendante le 24 août 1991.

Après 1991, plusieurs républiques ex-soviétiques héritent d'une partie de l'arsenal nucléaire de l'ex-URSS. Kiev est d'abord réticente à l'idée de démanteler l'ensemble de ses armes nucléaires, à cause notamment des dangers qui pèsent sur l'indépendance de son Etat et de la montée du nationalisme russe. Mais après de longues négociations, les chefs d'Etat américain Bill Clinton, russe Boris Eltsine, et ukrainien Leonid Kravtchouk signent en janvier 1994 un accord trilatéral pour garantir la dénucléarisation du pays.

A cette occasion, le président américain Bill Clinton annonce que cette décision ouvre la porte à une coopération militaire entre l'Otan et l'Ukraine.

L'accord est confirmé par le mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994. Celui-ci garantit la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine en échange du transfert de son arsenal nucléaire à la Russie et de sa ratification du traité de non-prolifération des armes nucléaires.

Fin 1994, l'Otan se déclare ouverte à l'adhésion de pays démocratiques d'Europe orientale. Une position critiquée par la Russie, qui reproche aux Etats-Unis leur volonté d'expansion, mais qui se concrétise avec l'intégration de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque au sein de l'Alliance atlantique le 8 juillet 1997.

Entre-temps, le 27 mai 1997, est signé l'Acte fondateur Otan-Russie. Cet accord de coopération et de partenariat vise à construire une paix durable en Europe et une sécurité mutuelle entre l'Alliance atlantique et la Fédération de Russie. A travers des consultations régulières entre les parties, ce traité doit contribuer à instaurer une relation de confiance entre Moscou et ses voisins européens, et ainsi entériner la pacification des relations entre l'Occident et la Russie dans le contexte post-Guerre froide. Avec la signature de cet accord, dans le but de rassurer Moscou, l'Otan affirme "n'avoir aucune intention […] de déployer des armes nucléaires sur le territoire des nouveaux membres" ni d'y stationner des forces de combat permanentes.

Nouveau président de la Russie à partir du 31 décembre 1999, Vladimir Poutine tente d'abord un rapprochement avec l'Alliance atlantique, allant jusqu'à évoquer la possibilité d'une intégration de son pays à l'Otan. Mais d'autres ex-membres du bloc soviétique (Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie) rejoignent à leur tour l'organisation le 29 mars 2004. L'adhésion à l'Otan de pays de l'ex-URSS pousse Vladimir Poutine à changer de position.

En novembre 2004, une partie du peuple ukrainien se révolte pour contester la réélection truquée du président pro-russe Viktor Ianoukovytch et demander un rapprochement avec l’Union européenne. C'est la révolution orange, qui porte au pouvoir l’un de ses meneurs, l'opposant Viktor Iouchtchenko, après un troisième tour organisé en décembre. Si l'Ouest du pays vote majoritairement pour M. Iouchtchenko, l'Est majoritairement russophone se prononce largement en faveur de M. Ianoukovytch.

Carte de l'Ukraine, illustrant la division (à partir d'un recensement de 2001) entre une partie occidentale comprenant une très faible proportion de population russophone et une partie orientale - principalement le Donbass et la Crimée - affichant une part importante d'habitants russophones - Crédits : Prachatai / Flickr
Carte de l'Ukraine illustrant la division (à partir d'un recensement de 2001) entre une partie occidentale comprenant une très faible proportion de population russophone et une partie orientale - principalement le Donbass et la Crimée - affichant une part importante d'habitants russophones - Crédits : Prachatai / Flickr

Sous la nouvelle présidence de 2005 à 2010, l’Ukraine se rapproche ainsi de l'Union européenne. Des négociations sur un accord d'association sont lancées à partir de 2007 (le texte ne sera signé qu'en 2014). De son côté, la Russie tâche de conserver son influence à l’est de l'Ukraine, notamment en Crimée où l'armée russe occupe le phare du cap Sarytch à partir d'août 2005.

Dans un discours prononcé le 10 février 2007 à l'occasion de la Conférence de Munich sur la sécurité, Vladimir Poutine fustige l'interventionnisme américain et l'installation de bases de l'Otan aux frontières de la Russie ("on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des bases américaines […] de 5 000 militaires chacune", déclare notamment le président russe), en violation des "promesses" occidentales de ne pas étendre les limites de l'organisation en direction de l’URSS. Des engagements qui figurent explicitement dans les comptes-rendus de discussions des années 1990-1991 entre Mikhaïl Gorbatchev et les dirigeants de l'Ouest sur l'appartenance de l'Allemagne réunifiée à l'Otan, sans pour autant avoir été formalisés dans un traité. Ils sont depuis utilisés par le Kremlin, de Boris Eltsine à Vladimir Poutine, pour dénoncer la "trahison" des Occidentaux.

En avril 2008, lors du sommet de Bucarest, l'Alliance entérine la perspective d'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine. Le président russe Dmitri Medvedev déclare alors qu'aucun pays ne serait satisfait à l'idée de voir un bloc militaire s'approcher de ses frontières.

En août 2008, l'armée de Géorgie lance un assaut contre les séparatistes d'Ossétie du Sud, soutenus par la Russie, entraînant en retour une intervention militaire de cette dernière pour appuyer les rebelles. Au terme d'un conflit rapidement remporté par Moscou, les parties signent entre le 12 et le 16 août un plan de paix réalisé sous la médiation du président français Nicolas Sarkozy, qui assume alors la présidence du Conseil de l'Union européenne. Le 25 août, la Russie déclare reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, une décision condamnée par plusieurs capitales occidentales.

21 novembre 2013 : le président ukrainien Viktor Ianoukovytch refuse de signer un accord avec l'UE et se tourne vers la Russie

Principal opposant au président Viktor Iouchtchenko, Viktor Ianoukovytch lui succède à son tour en 2010. Ouvertement pro-russe, il tourne brusquement le dos à l'Union européenne en novembre 2013, avec laquelle l'Ukraine prévoyait de signer un accord d'association (en négociation depuis 2007). Souhaitant relancer les relations avec Moscou, il obtient la levée des barrières douanières avec la Russie, la promesse d'une baisse du prix du gaz russe ainsi qu'un prêt de plusieurs milliards de dollars. Cette volte-face suscite de vives protestations en Ukraine et provoque l'apparition du mouvement "Euromaïdan" de novembre 2013 à février 2014. Celui-ci débouche sur la "révolution de février" (ou "révolution de Maïdan"), la démission du président Viktor Ianoukovytch et sa fuite en Russie. Ces contestations sont marquées par une extrême violence et des centaines de morts, dont plusieurs personnes tuées par les forces policières.

La manifestation "Euromaïdan" à Kiev, le 27 novembre 2013 - Crédits : Evgeny Feldman / Wikimedia Commons
La manifestation "Euromaïdan" à Kiev, le 27 novembre 2013 - Crédits : Evgeny Feldman / Wikimedia Commons

Fin février - début mars 2014 : manifestations "Antimaïdan" dans l'est de l'Ukraine et sécession de Donetsk et de Louhansk

A la suite des manifestations "Euromaïdan", un nouveau gouvernement favorable au rapprochement avec l'Union européenne prend la relève en Ukraine à partir du 23 février. A compter de la fin du mois de février 2014, cette séquence débouche sur des contestations "Antimaïdan" dans de nombreuses villes de l'est de l'Ukraine ainsi qu'en Crimée. Les soulèvements pro-russes s'amplifient en avril 2014 lorsque des séparatistes occupent les bâtiments gouvernementaux des villes de Donetsk, Louhansk et Kharkiv. A la suite de référendums locaux, deux entités indépendantes aux noms de "République populaire de Donetsk" et "République populaire de Louhansk" sont auto-proclamées. Les référendums d'autodétermination ne sont reconnus ni par l'Union européenne, ni par les Etats-Unis, ni par la Russie qui se contente du silence (mais qui les reconnaîtra en février 2022). Kiev considère ces territoires séparatistes comme tenus par des organisations terroristes.

Carte de l'Ukraine avec les territoires du Donbass (en marron) en guerre civile et la Crimée (en violet) annexée par la Russie - Crédits : RGloucester / Wikimedia Commons
Carte de l'Ukraine avec les territoires du Donbass (en orange) en guerre civile et la Crimée (en violet) annexée par la Russie - Crédits : RGloucester / Wikimedia Commons

Mars 2014 : la Crimée et Sébastopol sont annexés par la Russie

Pendant ce temps, des séparatistes pro-russes, avec le soutien du président Vladimir Poutine, s'emparent de la ville ukrainienne de Sébastopol, capitale de la péninsule de Crimée. En effet, ceux-ci sont aidés par les "petits hommes verts", qui se sont révélés être des soldats russes. Moscou nie toute présence de ses armées sur le territoire ukrainien et défend l'idée qu'il s’agit simplement de forces d'autodéfense locale. Le 11 mars 2014, le parlement de Crimée déclare l'indépendance du territoire. Le rattachement de la Crimée à la Russie a officiellement lieu cinq jours plus tard, après un référendum. L'Ukraine n’a d’autre choix que de retirer ses troupes et d’abandonner le contrôle de la région. Le 17 mars 2014, l'Union européenne soumet la Russie à ses premières sanctions pour son action dans la crise ukrainienne et pour l'annexion de la Crimée. Ces mesures (principalement économiques) seront reconduites tous les six mois sans interruption.

25 mai 2014 : élection du pro-européen Petro Porochenko à la présidentielle ukrainienne

Le conflit du Donbass gagne en intensité lorsque, début mai 2014, l'armée ukrainienne lance une grande opération militaire afin de reprendre les villes contrôlées par les sécessionnistes. L'élection présidentielle de mai 2014 porte Petro Porochenko, soutien de la révolution de Maïdan, au pouvoir dès le premier tour. Il propose le 20 juin 2014 un plan de paix, mais le cessez-le-feu n'est pas respecté et les actions militaires s'accentuent. Petro Porochenko interdit également toute coopération avec la Russie et s'oppose à un rétablissement des liens diplomatiques (quasiment rompus dès son arrivée au pouvoir) avec Vladimir Poutine sans retour de la Crimée sous l'autorité de l’Ukraine.

6 juin 2014 : premier entretien au "format Normandie"

François Hollande, Angela Merkel, Vladimir Poutine et Petro Porochenko se rencontrent en Normandie à l'occasion du soixante-dixième anniversaire du débarquement allié. Il s'agit de la première réunion entre le président russe et son homologue ukrainien depuis l'éclatement du conflit à l'est de l'Ukraine. Ces rendez-vous quadripartites ("format Normandie") entre la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine se succéderont en vue de poser les bases d'un cessez-le-feu.

27 juin 2014 : l'Ukraine signe un accord de libre-échange avec l'Union européenne

Après un premier volet politique signé en mars 2014, l'accord d'association entre l'Ukraine et l'UE est conclu le 27 juin 2014 avec la signature de son volet économique. Ce traité engage l'Union et l'Ukraine à coopérer sur leurs politiques économiques et à établir des règles communes (droits des travailleurs, suppression des visas, accès à la Banque européenne d'investissement…). La Russie prévient, par la voix d'un haut diplomate russe, que l'accord aura de "graves conséquences". Il est ratifié par l'Union européenne le 11 juillet 2017 et entre définitivement en vigueur le 1er septembre suivant.

17 juillet 2014 : crash du vol MH17 abattu dans la région de Donetsk

Début juillet 2014, l’armée ukrainienne reprend plusieurs villes de la région de Donetsk et repousse les pro-russes. Le Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, assurant le vol MH17, est abattu au-dessus de la région par un missile, tuant les 298 passagers dont deux tiers de Néerlandais. Si les différentes parties au conflit s’accusent mutuellement de l'origine du tir, l'hypothèse d'un type de missile sol-air que les séparatistes savent utiliser prévaut. La crise s'internationalise, les Etats-Unis menaçant Moscou de sanctions. Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit et demande l'ouverture d'une enquête internationale. Le parquet néerlandais affirmera le 28 septembre 2016 que le missile a bien été tiré depuis le territoire contrôlé par les séparatistes, et que le matériel de tir a été acheminé depuis la Russie. Le 24 mai 2018, les enquêteurs internationaux parviendront à la même conclusion. La Russie continue quant à elle de nier toute implication directe et de rejeter les conclusions internationales.

5 septembre 2014 : signature du protocole de Minsk

Alors que la situation devient critique jusqu'à la fin du mois d'août 2014 - l'ONU dénombre plus de 1 100 morts et plus de 3 400 blessés en Ukraine seulement entre la mi-avril et la fin du mois juillet 2014, un accord de cessez-le-feu immédiat est conclu dans la capitale biélorusse entre les représentants de l'Ukraine, de la Russie, de la République populaire de Donetsk et de la République populaire de Louhansk : c'est le protocole de Minsk. Mais celui-ci est violé au bout de quelques jours, les combats reprenant sans trêve. De 2014 à 2015, le conflit fait plus de 10 000 morts, des dizaines de milliers de blessés et près de deux millions de personnes déplacées.

11 février 2015 : accord de paix "Minsk II"

Les dirigeants de l’Ukraine, de la Russie, de l’Allemagne et de la France se réunissent de nouveau en Biélorussie avec son chef de l'Etat Alexandre Loukachenko afin d’imposer un nouveau cessez-le-feu, qui doit être effectif à partir du 15 février 2015. En plus du cessez-le-feu, l'accord comprend des mesures telles que le retrait des armes lourdes de chaque côté, l'échange de prisonniers, la restauration des frontières de l'Ukraine ou encore le retrait des troupes étrangères. Mais si les combats d'envergure cessent, des affrontements de moindre ampleur se poursuivent néanmoins dans l'est sécessionniste : le 13 avril 2015, les ministres des Affaires étrangères des quatre pays signataire de "Minsk II" font part de leur inquiétude devant la recrudescence des violations du cessez-le-feu et la constatation de combats autour du port de Marioupol, convoité par les sécessionnistes. Les périodes de trêves succèdent aux combats, avec des cessez-le-feu régulièrement signés mais aussitôt enfreints. A titre d'exemple, le 19 octobre 2016, un nouveau sommet se tient entre Moscou, Kiev, Paris et Berlin, mais l'on constate que le conflit est gelé et qu'il donne lieu à des violences et à des affrontements fréquents dans le Donbass entre l'armée ukrainienne et les séparatistes… De nombreuses violations du cessez-le-feu sont observées.

Les dirigeants présents pour la signature de l'accord de Minsk II le 11 février 2015, de gauche à droite : Alexandre Loukachenko (Biélorussie), Vladimir Poutine (Russie), Angela Merkel (Allemagne), François Hollande (France), Petro Porochenko (Ukraine) - Crédits : Kremlin / Wikimedia Commons
Les dirigeants présents pour la signature de l'accord de Minsk II, de gauche à droite : Alexandre Loukachenko (Biélorussie), Vladimir Poutine (Russie), Angela Merkel (Allemagne), François Hollande (France), Petro Porochenko (Ukraine) - Crédits : Kremlin / Wikimedia Commons

25 novembre 2018 : affrontements en mer Noire entre navires russes et ukrainiens

Les accords de Minsk sont de nouveau fragilisés par un attentat : le séparatiste prorusse Alexandre Zakhartchenko, dirigeant de l'autoproclamée République populaire de Donetsk, est tué par l’explosion d’une bombe le 31 août 2018. Les séparatistes et la Russie attribuent la responsabilité de cet assassinat aux services ukrainiens. Par la suite, le 25 novembre se produit l'incident du détroit de Kertch : la marine russe ouvre le feu sur des navires ukrainiens, qui sont arraisonnés par les Russes, et capture les marins ukrainiens. Moscou affirme que ces navires se trouvaient dans les eaux territoriales de la Crimée. Les Russes souhaitent en réalité prendre le contrôle de la mer Noire, près du port de Marioupol. Le lendemain, M. Porochenko instaure la loi martiale dans les régions frontalières de la Russie pour une durée de 30 jours.

21 avril 2019 : élection de Volodymyr Zelensky à la présidence ukrainienne

L'acteur et humoriste Volodymyr Zelensky fait campagne contre la corruption, tout en affichant une ligne moins virulente que le président sortant Porochenko vis-à-vis de la Russie. Il prône un cessez-le-feu dans le Donbass mais aussi l’organisation d’un référendum sur l'entrée de l’Ukraine dans l’Otan. Elu président le 21 avril 2019, il promet de relancer les discussions diplomatiques avec Moscou au sujet de la guerre du Donbass. Mais trois jours après seulement, Vladimir Poutine autorise la délivrance de passeports russes à des habitants des régions de Donetsk et de Louhansk, une décision qui va à l’encontre des accords de Minsk. Le 1er octobre, les représentants ukrainiens et russes de nouveau réunis en Biélorussie s'accordent sur l’organisation d'élections dans les régions séparatistes d’Ukraine et l’octroi d’un statut spécial aux territoires du Donbass. Le 6 octobre, des manifestations importantes ont lieu à Kiev et dans d’autres grandes villes pour dénoncer ce qui est perçu comme un abandon face à la Russie.

L'inauguration présidentielle de Volodymyr Zelensky le 20 mai 2019 - Crédits : Mykhaylo Markiv / Wikimedia Commons
L’investiture de Volodymyr Zelensky le 20 mai 2019 - Crédits : Mykhaylo Markiv / Wikimedia Commons

9 décembre 2019 : nouvelle rencontre au "format Normandie"

La première rencontre officielle entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, aux côtés d'Emmanuel Macron et d’Angela Merkel, vise de nouveau à relancer la mise en œuvre des accords de paix “Minsk II”. Les dirigeants russe et ukrainien s'accordent ainsi sur l’échange de tous les prisonniers avant la fin de l’année 2019, sur une démilitarisation de points de la ligne de front et sur l’ouverture de points de passage entre les régions séparatistes et le reste de l'Ukraine. Quelques jours plus tard, le 29 décembre, un échange d’environ deux cents prisonniers a lieu entre Kiev et les sécessionnistes.

Conférence de presse après la réunion au "format Normandie" du 9 décembre 2019, de gauche à droite : Volodymyr Zelensky (Ukraine), Angela Merkel (Allemagne), Emmanuel Macron (France), Vladimir Poutine (Russie) - Crédits : Service de presse du Président de Russie / Wikimedia Commons
Conférence de presse après le "format Normandie" du 9 décembre 2019, de gauche à droite : Volodymyr Zelensky (Ukraine), Angela Merkel (Allemagne), Emmanuel Macron (France), Vladimir Poutine (Russie) - Crédits : Service de presse du Président de Russie / Wikimedia Commons

31 décembre 2019 : accord sur le gaz entre la Russie et l'Ukraine

Signe d’une détente qui se confirme et d’un certain apaisement de leurs relations, Moscou et Kiev concluent un accord pour le transit du gaz russe à travers l’Ukraine, qui garantit l’approvisionnement de l’Europe en gaz pour cinq années supplémentaires. Cet accord avait été auparavant menacé, en 2009, lors d'une crise majeure à ce sujet lorsque Kiev et la société russe Gazprom ne parvenaient pas à se mettre d’accord sur le prix à payer pour le gaz (Gazprom avait alors réduit, puis même stoppé les livraisons de gaz à l'Ukraine). Par ailleurs, la construction du gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l’Allemagne à travers la mer Baltique doit permettre l’exportation du gaz russe vers l’Europe, qui en est particulièrement dépendante, par d’autres voies.

22 juillet 2020 : nouvel accord de cessez-le-feu aussitôt rompu

L’Ukraine et la Russie signent un nouvel accord de cessez-le-feu dans le Donbass. Il est cependant violé quelques minutes après son entrée en vigueur le 27 juillet par des tirs provenant des territoires séparatistes contre les militaires ukrainiens.

Avril 2021 : mobilisation de troupes russes aux frontières ukrainiennes

Le 1er avril, le président Volodymyr Zelensky accuse la Russie de masser des troupes aux frontières de l’Ukraine, alors que les violations du cessez-le-feu se multiplient dans le Donbass. Les Occidentaux dénombrent 100 000 soldats russes, des manœuvres que la Russie considère comme une réponse à l’Otan et aux “provocations” ukrainiennes (cela fait notamment référence au fait que l'Ukraine affiche sa volonté d'adhérer à l'Otan). Pour Moscou, en réponse aux accusations de Kiev sur l'hypothèse de la préparation d'une invasion en Ukraine, il s'agit simplement de manœuvres en réponse à des "exercices" de l'Otan et des Etats-Unis en Europe. Le 6 avril, Volodymyr Zelensky change de ton vis-à-vis de la Russie - alors qu'il a un temps prôné le dialogue avec elle - et déclare que l’adhésion de son pays à l’Otan est le seul moyen de mettre un terme à la guerre du Donbass. Il se déclare également favorable à une entrée de son pays dans l’Union européenne.

Novembre 2021 : les Occidentaux craignent une offensive russe en Ukraine

Les inquiétudes des Américains et des Européens vis-à-vis des mouvements de troupes russes s'accroissent. Ils craignent un risque imminent d’escalade et d’invasion en Ukraine. En effet, des images satellites publiées début novembre montrent des chars russes et autres véhicules blindés à proximité de la frontière ukrainienne. Pour se défendre de ces mouvements de troupes, le président Vladimir Poutine accuse les Occidentaux de livrer des armes à Kiev et de mener des manœuvres militaires en mer Noire.

7 décembre 2021 : échange entre Joe Biden et Vladimir Poutine

Le 7 décembre, lors d'un échange avec le président américain Joe Biden, le président russe dénonce la volonté de Kiev de rejoindre l’Otan, et demande des "garanties juridiques sûres" contre l’élargissement de l’Alliance atlantique en Ukraine. La Russie exige ainsi à la fois le bannissement de tout nouvel élargissement de l'Otan et le retrait de ses forces dans les pays de l'ex-URSS. Joe Biden prévient néanmoins qu’une offensive militaire russe entraînerait de lourdes sanctions ainsi qu’un renforcement du soutien américain à l’Ukraine, aux pays baltes, à la Pologne et à la Roumanie.

16-17 décembre 2021 : les Vingt-Sept font front commun face à la menace russe

Le 17 décembre, Moscou publie deux projets de traités en vue d'être signés avec les Etats-Unis et l'Otan, dont les revendications sont les suivantes : les pays membres de l'Otan avant son élargissement en 1997 doivent s'engager à ne pas déployer d'armes sur d'autres territoires européens à l'est ; l'Otan doit s'engager à n'intégrer ni l'Ukraine, ni la Géorgie. De leur côté, les Européens s’entretiennent aussi diplomatiquement avec la Russie mais se montrent fermes et la menacent de nouvelles sanctions économiques qui auront de "lourdes conséquences" en cas de nouvelle agression militaire de l'Ukraine. Lors du Conseil européen des 16 et 17 décembre, les Vingt-Sept réaffirment la souveraineté du pays et leur soutien. Par ailleurs, lors de la rencontre des ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères du 12 au 14 janvier 2022, le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borell déclare que les revendications russes pour résoudre le conflit contreviennent aux principes de l’architecture de sécurité européenne.

24-26 janvier 2022 : réponses occidentales aux revendications russes

Entretemps, l'Otan annonce placer des troupes en alerte pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. Le 24 janvier, le président américain Joe Biden assiste à une réunion en visioconférence avec plusieurs dirigeants européens. A l’issue de cette discussion, les Occidentaux appellent la Russie à prendre des mesures de désescalade dans le conflit ukrainien, rappelant que Moscou devra faire face à des "conséquences massives" si elle attaquait à nouveau l'Ukraine. Face aux exigences russes de retrait des forces de l’Otan d’Europe orientale et de l’assurance que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’Alliance atlantique, cette dernière ainsi que les Etats-Unis refusent explicitement ces demandes le 26 janvier 2022. Le secrétaire général de l'Otan rappelle que les questions d’adhésion relevaient uniquement de la responsabilité des Alliés et des pays candidats.

Début février 2022 : la France et l'Allemagne tentent d'apaiser les tensions et un espoir de désescalade s'ensuit

Une nouvelle étape dans le dialogue a lieu d'abord le 7 février lorsque le président Emmanuel Macron rencontre Vladimir Poutine pour discuter de solutions afin de résoudre la crise. Les deux dirigeants affichent alors leur volonté commune d’éviter la guerre et de trouver des compromis. Le chef d'Etat français propose des garanties concrètes de sécurité, dont certaines sont jugées bonnes par le président russe. De la même façon, le chancelier allemand Olaf Scholz se rend à Kiev le 14 février et à Moscou le 15 février pour tenter d'obtenir de la part de Moscou des actes immédiats de désescalade. Alors que la situation paraît très tendue, et que les services secrets américains redoutent une offensive russe le 16 février, Moscou annonce la veille contre tout attente le retrait de militaires russes positionnés à la frontière entre la Biélorussie et l'Ukraine. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avertit tout de même le 16 février que l'Otan ne voit pas encore de signes de réduction des troupes russes et que si Moscou choisissait la violence, les Européens répondraient de manière unie et forte.

21 février 2022 : la Russie reconnaît l'indépendance de Donetsk et de Louhansk et entre sur les territoires séparatistes

Alors que la présidence de la République française annonce le 20 février 2022 que les présidents russe et américain avaient accepté de se rencontrer, Vladimir Poutine signe finalement l'acte de reconnaissance le lendemain des deux territoires séparatistes du Donbass en Ukraine : la République populaire de Donetsk et la République populaire de Louhansk, en violation des accords de Minsk. Dans la nuit du 21 au 22 février, des véhicules blindés et des troupes russes pénètrent dans l'est de l'Ukraine sous couvert de maintien de la paix. L'Europe, les Etats-Unis, l'ONU et la majorité des membres du Conseil de sécurité condamnent cette décision de la Russie, considérée comme une violation du droit international. Les Etats-Unis et l'Union européenne annoncent de nouvelles sanctions à l'encontre de Moscou et la mise en service du gazoduc Nord Stream 2 est suspendue par l'Allemagne. L'Union européenne décide sans attendre de cibler la capacité de la Russie à accéder aux marchés des capitaux et services financiers européens ainsi que les banques qui ont contribué à financer les opérations militaires russes dans le Donbass.

24 février 2022 : la Russie attaque l'Ukraine, l'UE réplique par de lourdes sanctions

Le 24 février, une étape sans précédent est franchie par la Russie. Vladimir Poutine annonce en effet une opération militaire d’envergure sur le territoire ukrainien dans l’objectif, selon lui, de défendre les séparatistes du Donbass. Le chef d'Etat russe invoque également des motifs de "dénazification" et de "démilitarisation" de l’Ukraine. Cette fois-ci, Moscou ne s’arrête pas à l’est de l’Ukraine puisque de puissantes explosions frappent plusieurs grandes villes, et notamment la capitale Kiev. Suite à cette déclaration de guerre, le président Volodymyr Zelensky instaure la loi martiale dans son pays et la communauté internationale condamne cette agression inédite. Dans la foulée, des dizaines de milliers d'Ukrainiens se pressent aux frontières et tentent de fuir leur pays. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se réunissent le 24 février au soir pour un Conseil européen extraordinaire. Face à Moscou, les Vingt-Sept se mettent d’accord sur les mesures de rétorsion les plus sévères jamais mises en œuvre par l’Union européenne : sanctions financières réduisant l’accès aux marchés de capitaux européens (pour atteindre le marché bancaire russe et les principales entreprises publiques), interdiction d’exportation touchant le pétrole ou encore gel des avoirs de Vladimir Poutine…

27 février 2022 : Vladimir Poutine brandit la menace nucléaire tandis que l'UE finance l'envoi d'armes à l'Ukraine

Alors que nous sommes seulement au quatrième jour de l'offensive russe en Ukraine, le chef du Kremlin Vladimir Poutine annonce à la télévision russe mettre les "forces de dissuasion (nucléaire) de l'armée russe en régime spécial d'alerte au combat" (d'autant que la Russie possède le plus important arsenal nucléaire au monde) afin de répondre aux réactions des Occidentaux et des puissances de l'Otan.

En parallèle, pour la première fois de leur histoire, l'UE approuve le financement d'envoi d'armes à l'Ukraine, à travers la Facilité européenne pour la paix. Ainsi, 450 millions d'euros d'armement seront financés, de même que 50 millions d'euros d'équipements de protection et de carburant.

Cette décision s'accompagne de sanctions renforcées à l'égard de la Russie. De manière coordonnée avec les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, les Etats membres donnent leur feu vert à la déconnexion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift. Ce qui devrait compliquer très fortement leurs transactions, et notamment leur capacité à échanger des capitaux à l’international. Toutes les banques ne sont cependant pas concernées, en particulier celles liées au commerce du gaz, dont dépendent beaucoup d'Etats européens. En complément de cette mesure de rétorsion s'ajoute le gel des avoirs de la Banque centrale russe hors de Russie.

L'espace aérien de l'Union est par ailleurs fermé à l'aviation russe. Egalement, afin de lutter contre la désinformation organisée par le Kremlin, les Vingt-Sept donnent leur accord à l’interdiction de diffusion au sein de l’UE des médias Russia Today et Sputnik. Enfin, la Biélorussie, Etat allié de la Russie et d’où l’invasion de l’Ukraine a en partie été lancée, est elle aussi sanctionnée par les Européens, avec les secteurs phares de son économie (hydrocarbures, tabac, ciment, fer et acier) interdits d'exportation vers l'UE. Des sanctions individuelles visant des responsables liés à l'invasion de l'Ukraine sont aussi décidées.

28 février 2022 : l'Ukraine fait une demande d'adhésion à l'UE

Alors que l'objectif d'une intégration à l'UE est inscrit dans la constitution ukrainienne depuis février 2019, et que le président Volodymyr Zelensky exhorte depuis plusieurs mois les Européens à faire adhérer l'Ukraine à l'UE, Kiev signe officiellement une demande d'adhésion. Un jour plus tôt, Ursula von der Leyen s'est prononcée en faveur de cette perspective d'adhésion à terme de l'Ukraine : "ils sont des nôtres et nous les voulons parmi nous". La demande formelle d'entrée de l'Ukraine dans l'UE est signée par Volodymyr Zelensky, le Premier ministre Denys Chmyhal et le président du Parlement Rouslan Stefantchouk. Le chef d'Etat ukrainien souhaite une intégration "sans délai" via "une nouvelle procédure spéciale" pour bénéficier de ce statut qui assurerait une protection à son pays. A ce sujet, le président du Conseil européen Charles Michel explique qu'un avis officiel de la Commission ainsi qu'un accord unanime des Vingt-Sept sont nécessaires.

Le lendemain, le 1er mars, Volodymyr Zelensky s'exprime devant le Parlement européen en visioconférence. Il appelle l'UE à “prouver” qu’elle soutient son pays. “L’Ukraine a fait son choix : le choix de l’adhésion à l’Europe. Et je voudrais qu’aujourd’hui vous confirmiez le choix de l’Europe d’accepter l’Ukraine. […] Sans vous, l’Ukraine sera seule. Nous avons prouvé notre force, nous avons montré que nous sommes vos égaux.”, déclare M. Zelensky. Son allocution est saluée par une ovation des eurodéputés, qui approuvent très majoritairement (637 voix pour, 13 contre et 26 abstentions) une résolution demandant "aux institutions de l’Union de faire en sorte d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’Union européenne".

Pendant ce temps, la guerre fait rage. Le 28 février, l'Onu compte 102 civils tués depuis le début de l'invasion russe, dont 7 enfants, ainsi que 304 blessés, tout en avertissant que les chiffres réels sont sans doute considérablement plus élevés. En outre, plus de 500 000 réfugiés ont déjà fui l’Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky signe la demande formelle d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, aux côtés du premier ministre et du président du Parlement ukrainien - Crédits : @ua_parliament / Twitter
Le président ukrainien  Volodymyr Zelensky, du Parlement Rouslan Stefantchouk (à gauche) et le Premier ministre Denys Chmyhal (à droite) signent la demande d'adhésion formelle de leur pays à l'UE - Crédits : compte Twitter @ua_parliament

2 mars 2022 : l'ONU adopte une résolution contre la guerre en Ukraine et exige le retrait des forces russes

Alors que la guerre se poursuit depuis bientôt une semaine en Ukraine, l'Assemblée générale des Nations unies adopte à la grande majorité de ses membres (141 pays sur 193 ont voté pour) une résolution qui "exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine" et qui "condamne la décision de la Russie d'accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires". A noter que seulement quatre Etats ont ouvertement soutenu Moscou en votant contre cette résolution : la Biélorussie, la Corée du Nord, l'Erythrée et la Syrie. 35 pays, tels que la Chine et l'Inde, se sont par ailleurs abstenus.

Le lendemain, à l'issue d'un nouvel entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, le président français Emmanuel Macron assure que "le pire est à venir", en raison de la "très grande détermination" du chef d'Etat russe à prendre le contrôle de l'ensemble de l'Ukraine.

4 mars 2022 : un incendie est provoqué sur le site de la plus grande centrale nucléaire d'Europe en Ukraine

Quelques jours seulement après la menace brandie par Vladimir Poutine de recourir à son arsenal nucléaire, Kiev accuse Moscou d'avoir recours à la "terreur nucléaire" en Ukraine. Cette accusation fait notamment suite à un incendie dans la plus grande centrale atomique d'Europe, située à Zaporijia dans le centre du pays, provoqué par des frappes de l'armée russe dans la nuit du 3 au 4 mars 2022. L'incendie a cependant pu être éteint après l'intervention des pompiers ukrainiens et les niveaux de radioactivité n'ont pas augmenté sur le site de la centrale. Mais les craintes d'un accident nucléaire lié au conflit demeurent en Ukraine, qui compte au total 15 réacteurs sur son territoire.

Le lendemain, un bilan humain est publié par le Haut-Commissariat de l'Onu aux droits de l'homme (HCDH) qui indique avoir recensé 351 victimes civiles depuis le début de l'offensive russe. Le bilan compte également 707 blessés. La plupart de ces victimes sont causées par des bombardements d'artillerie lourde et des tirs de missiles terrestres et aériens dans les villes ukrainiennes. Encore une fois, le HCDH prévient que les chiffres réels sont sans doute considérablement plus élevés. En parallèle, en seulement dix jours, plus de 1,3 million de personnes ont fui l'Ukraine selon les chiffres de l'Onu.

8 mars 2022 : la Chine soutient la volonté d'aboutir à un cessez-le-feu ; les sanctions à l'encontre de Moscou sont renforcées

Au cours d'un entretien téléphonique avec le président Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, le chef d'Etat chinois Xi Jinping apporte son soutien à l'action de la France et de l'Allemagne pour aboutir à un cessez-le-feu en Ukraine ainsi qu'à la garantie d'un accès à l'aide humanitaire pour les populations. Il souligne l'importance des principes de souveraineté et d'intégrité territoriale.

Le même jour, le président ukrainien Volodymyr Zelensky tempère son positionnement vis-à-vis d'une entrée de son pays dans l'Otan, perspective constituant une ligne rouge pour la Russie. Dans un entretien, le dirigeant affirme ne plus vouloir insister sur l'obtention d'une adhésion de l'Ukraine à l'Alliance atlantique. Il se dit également prêt à "trouver un compromis" sur le statut des territoires séparatistes pro-russes de l'est du pays, dont l'indépendance a été reconnue par Vladimir Poutine.

Ce 8 mars également, les Etats-Unis et le Royaume-Uni décident de sanctionner à nouveau Moscou en imposant un embargo sur les importations de pétrole et de gaz russes. Une décision qui n'est pas répliquée par l'UE, encore très dépendante des hydrocarbures russes. Le lendemain, l'Union européenne annonce en revanche de nouvelles mesures pour sanctionner la Russie ainsi que la Biélorussie. Les Vingt-Sept ajoutent des dirigeants et oligarques russes à leur "liste noire", élargissent la liste des technologies (notamment destinées au secteur maritime) et des biens qui ne peuvent pas être exportés vers la Russie et débranchent trois banques biélorusses du système financier Swift.

Le 9 mars, alors que les combats font toujours rage en Ukraine et que plusieurs villes du pays sont bombardées, Kiev et Moscou s'entendent pour respecter une série de cessez-le-feu dans plusieurs zones de combat afin d'évacuer des civils, par le biais de couloirs humanitaires.

11 mars 2022 : l'UE écarte une intégration rapide de l'Ukraine

Alors qu'ils sont réunis en sommet à Versailles les 10 et 11 mars, les 27 chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne excluent une adhésion rapide de l'Ukraine à l'UE, comme l'avait demandé le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Celui-ci avait appelé à une intégration accélérée via une "nouvelle procédure spéciale". Toutefois, les Vingt-Sept se mettent d'accord pour resserrer les liens de l'UE avec l'Ukraine en renforçant notamment l'assistance politique et financière accordée à Kiev.

Dans le même temps, la catastrophe humanitaire se poursuit en Ukraine, comme en témoigne la barre franchie des 2,5 millions de réfugiés (selon les chiffres de l'Onu), seulement deux semaines après le début du conflit. Selon le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi, il s'agit du flux le plus rapide en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Le nombre de civils tués témoigne aussi de cette situation, la ville de Marioupol, assiégée par l'armée russe, ayant notamment établi un bilan provisoire de 1 207 morts parmi sa population civile au 9 mars.

13 mars 2022 : l'armée russe bombarde une base militaire ukrainienne près de la frontière polonaise

Une base militaire dans l'ouest de l'Ukraine, à Yavoriv, est prise pour cible par l'armée russe, dans une attaque causant la mort d'au moins 35 personnes et plus de 130 blessés. Le terrain d'entraînement pour les forces ukrainiennes où elle a lieu se situe à peine à une vingtaine de kilomètres de la Pologne, membre de l'UE et de l'Otan. La guerre semble alors se rapprocher dangereusement des pays faisant partie de l'Alliance atlantique. A plusieurs reprises, le secrétaire général de l'organisation Jens Stoltenberg et les Etats-Unis ont affirmé qu'ils voulaient éviter un conflit direct contre Moscou.

En parallèle, les villes stratégiques de Kiev et de Marioupol sont toujours assiégées et encerclées par les forces armées russes et le bilan humain ne cesse de s'alourdir. Alors que le port de Marioupol n'est toujours pas accessible, les associations humanitaires craignent un "scénario du pire", comme en alerte la Croix-Rouge. Toutefois, une nouvelle session de négociations se tient le lundi 14 mars entre Moscou et Kiev : tandis qu'un négociateur russe évoque des "progrès significatifs", l'Ukraine indique que la Russie cesse de poser "des ultimatums". Mais l'armée russe n'exclut pas de lancer de nouveaux assauts pour prendre le "contrôle total" des grandes villes ukrainiennes.

16-17 mars 2022 : la Russie est exclue du Conseil de l'Europe et est accusée de "crimes de guerre"

Alors qu'elle avait déjà été suspendue du Conseil de l'Europe au lendemain de l'offensive menée contre l'Ukraine, la Fédération de Russie est exclue le mercredi 16 mars de l'organisation internationale en raison de son "agression injustifiée et non provoquée". Avant cette exclusion, la Cour de Strasbourg comportait 47 pays comptant 830 millions de personnes. A partir de cette date, les citoyens russes n'ont donc plus accès à la Cour européenne des droits de l'homme pour protéger leurs droits fondamentaux.

Dans le même temps, au 22ème jour du conflit en Ukraine, un bombardement russe intervient le 16 mars sur un théâtre de Marioupol abritant des centaines de civils et des tirs d'artillerie russes sont effectués près de Kharkiv, causant au moins 21 morts et 25 blessés. Alors que Moscou multiplie ainsi les attaques contre les civils et les zones résidentielles en Ukraine, les Américains et les Européens dénoncent ces violations du droit international. En effet, l'UE et les Etats-Unis condamnent le 17 mars les "crimes de guerre" que la Russie commet en Ukraine. Josep Borrell déclare que que les attaques contre les populations civiles perpétrées par le Kremlin constituent de "graves violations du droit international humanitaire" et que les auteurs de ces "crimes de guerre" seront tenus responsables. Dans le même temps, Joe Biden qualifie pour la première fois Vladimir Poutine de "criminel de guerre".

En ce qui concerne l'évolution du conflit, même si la Russie a déjà conquis plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés du territoire ukrainien, les fronts apparaissent figés et l'offensive russe bloquée. Après quatre semaines de guerre, le Kremlin essuie des revers tactiques importants et l'objectif d'une défaite de l'Ukraine en quelques jours est désormais hors d'atteinte. En effet, pour le moment, aucune des grandes villes du pays n'est occupée par la Russie. Le colonel et historien français Michel Goya analyse dans la revue Le Grand Continent au vingtième jour du conflit que "les forces russes n'ont plus lancé d'attaques de grande ampleur depuis le 4 mars", tout en précisant qu'on "a l'impression que l'armée russe s'est obstinée à poursuivre un mauvais plan jusqu'à se retrouver imbriquée, dispersée et bloquée devant les localités".

20 mars 2022 : 10 millions d'Ukrainiens ont dû fuir la guerre

Le 20 mars, le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés déclare qu'au moins 10 millions de personnes ont déjà dû fuir leurs foyers en Ukraine depuis le début de la guerre, moins d'un mois après son déclenchement. Un nombre qui représente près du quart de la population du pays. Sur ces 10 millions d'exilés, plus de 3,4 millions ont traversé les frontières ukrainiennes et ont été accueillis pour la plupart dans des pays européens. Première destination pour les réfugiés ukrainiens, la Pologne en compte plus de deux millions s'étant installés sur son territoire ou y ayant transité.

24-25 mars 2022 : sommets de l'Otan, du G7 et de l'UE pour répondre à la guerre en Ukraine

Une importante séquence diplomatique s'ouvre en Europe avec la juxtaposition de sommets de l'Otan et du G7 le 24 mars à Bruxelles, puis le Conseil européen les 24 et 25 mars, également dans la capitale belge. Des réunions auxquelles participe le président américain Joe Biden.

Le sommet de l'Alliance atlantique est l'occasion de discuter des moyens mis en place pour mieux prévenir la menace russe en Europe ainsi que de l'aide militaire fournie à l'Ukraine. Les dirigeants des 30 pays membres de l’Otan entérinent la création de quatre nouveaux groupements tactiques à l'est de l'Europe. Des forces opérationnelles seront ainsi déployées en Roumanie, en Bulgarie, en Hongrie et en Slovaquie. Les alliés conviennent en outre d'envoyer des équipements à l'Ukraine pour la protéger des risques "NRBC" : nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques.

Plus tard dans la journée du 24 mars, les pays membres du G7 se disent prêts à mettre en œuvre des sanctions supplémentaires contre la Russie, et indiquent qu'ils sanctionneront les transactions qui impliquent les réserves d'or de cette dernière, afin de l'empêcher de contourner les mesures restrictives déjà en vigueur.

En outre, le Conseil européen, qui se tient après les sommets de l'Otan et du G7, voit les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept adopter la boussole stratégique, “livre blanc” visant à définir les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu’en 2030. Un document qui témoigne de la volonté des Etats membres de renforcer la protection de l'UE face aux menaces externes, dont celles de la Russie. Pour réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou et l'isoler davantage, les Européens s'accordent pour signer un nouveau partenariat avec les Etats-Unis afin d'importer davantage de gaz naturel liquéfié américain. La Commission européenne reçoit aussi mandat des Vingt-Sept pour réaliser des achats groupés de gaz, pour limiter son coût en Europe. Dans leurs conclusions, les pays de l'UE affirment par ailleurs leur détermination à assurer l'approvisionnement en gaz et en électricité de l'Ukraine.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky participant à la table ronde du Conseil européen, le 24 mars 2022, via une visioconférence - Crédits : Conseil européen

29 mars 2022 : pourparlers en Turquie entre Russes et Ukrainiens

Les négociations entre les diplomates russes et ukrainiens semblent progresser le 29 mars, alors que ceux-ci sont invités à Istanbul par le président turc Recep Tayyip Erdoğan. Des avancées entre les deux parties sont relevées lors de ces pourparlers qui donnent lieu pour la première fois à des "discussions substantielles", selon Moscou. En premier lieu, les négociateurs russes annoncent des activités militaires menées par le Kremlin "radicalement" réduites en Ukraine autour de la capitale Kiev et de Tchernihiv. La Russie affirme désormais se concentrer uniquement sur ce qu'elle nomme la "libération" du Donbass (à l'est du pays). Ces annonces sont toutefois accueillies avec circonspection de la part de l'Ukraine et de ses soutiens.

Côté ukrainien, le président Volodymyr Zelensky note des "signaux positifs" à la suite de ces pourparlers. Au cœur des négociations, se pose la complexe question de la neutralité de l'Ukraine, voulue par Moscou. Si l'Ukraine se dit prête à l'accepter, et donc de renoncer à adhérer à l'Otan, elle souhaite voir sa sécurité garantie par un accord international dont seraient signataires plusieurs pays garants, tels que les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Turquie, la France et l'Allemagne. Mais cette solution implique que les pays garants interviennent en cas d'attaque de l'Ukraine, comme le prévoit l'article 5 du traité de l'Atlantique nord qui régit l'Otan. Ce qui pourrait être difficile à accepter pour la Russie. Par ailleurs, l'Ukraine maintient sa demande d'adhésion à l'UE. En plus d'une adhésion ukrainienne à l'Otan, cette perspective constitue également une ligne rouge pour Vladimir Poutine.

Le jour suivant ces pourparlers, Volodymyr Zelensky déclare qu'il ne croit pas aux promesses de Moscou de réduction radicale de son activité militaire autour de Kiev et que l'armée ukrainienne se prépare à de nouveaux combats dans l'est du pays. Le 31 mars, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg considère que les forces russes "ne se retirent pas mais se repositionnent" en Ukraine et affirme que l'organisation s'attend à des "offensives supplémentaires".

4 avril 2022 : après la découverte des massacres de Boutcha, l'UE veut prendre de nouvelles sanctions

Lors du week-end des 2-3 avril, les Russes redéploient leurs troupes du nord vers l'est et le sud de l'Ukraine. Les Ukrainiens reprennent contrôle de la totalité de la région de Kiev, selon la vice-ministre ukrainienne de la Défense.

Le monde découvre alors avec effroi les images de centaines de civils morts et éparpillés dans les rues de la ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev. Le gouvernement ukrainien dénonce un "massacre […] délibéré", Londres et Madrid réclament une enquête pour "crimes de guerre", tandis que le président du Conseil européen dénonce les "atrocités" commises par l'armée russe et assure que "l'UE aide l'Ukraine et les ONG à rassembler les preuves nécessaires aux poursuites devant les tribunaux internationaux". Ce dernier réclame, comme plusieurs dirigeants européens à sa suite (Allemagne, France, Espagne, Pologne…), un renforcement des sanctions à l’encontre de Moscou. Les Etats baltes annoncent par ailleurs cesser d'importer du gaz naturel russe.

Le lundi 4 avril, le haut représentant de l’UE Josep Borrell "condamne" à son tour "les atrocités rapportées commises par les forces armées russes dans plusieurs villes ukrainiennes occupées, qui ont maintenant été libérées". L'Union européenne annonce alors travailler "en urgence" sur de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie.

De son côté, Moscou nie la version des faits et demande une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, afin de statuer sur les "provocations haineuses" commises selon elle par l'Ukraine dans le territoire de Boutcha.

7 avril 2022 : accord des Vingt-Sept sur la cinquième salve de sanctions européennes contre Moscou

Après plusieurs jours de discussions, faisant suite aux propositions de la Commission européenne, les Vingt-Sept s'accordent le jeudi 7 avril pour un cinquième train de sanctions à l'encontre de la Russie. La découverte des dizaines de civils morts à Boutcha a poussé les Européens à renforcer leur réaction face à la guerre en Ukraine. Ainsi, pour la première fois, une mesure concernant l'énergie est prise : celle d'un embargo sur le charbon russe. En revanche, aucune mesure n'est adoptée sur le gaz et le pétrole, alors que le Parlement européen vote (à la très grande majorité : 513 eurodéputés pour, 22 contre et 19 abstentions) lors de la même journée du 7 avril une résolution réclamant l'imposition d'un embargo "total et immédiat" sur les importations "de pétrole, de charbon de combustible nucléaire et de gaz" russes.

En plus de cette sanction sur le charbon, les ports de l'Union sont désormais fermés aux navires russes, ainsi que les routes européennes pour les transporteurs russes et biélorusses. Des interdictions d'exportations vers la Russie, notamment de biens de haute technologie, mais aussi de nouveaux gels d'avoirs de banques russes sont également décidées. D'autres mesures restrictives visant des oligarques et des membres de l'appareil sécuritaire et militaire du secteur industriel et technologique russe sont arrêtées. Enfin, dans le cadre de la Facilité européenne pour la paix, l'UE propose d'augmenter encore de 500 millions d'euros le financement d'envoi d'armes à l'Ukraine, pour porter l'aide militaire européenne à un total de 1,5 milliard depuis le début de la guerre.

Le lendemain, le 8 avril, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell se rendent dans la capitale ukrainienne afin de rencontrer le président Volodymyr Zelensky et de lui exprimer un "soutien indéfectible" et leur solidarité envers le peuple ukrainien. Lors de leur rencontre, un plan de financement européen pour l'Ukraine est notamment discuté.

11 avril 2022 : sixième paquet de sanctions discuté et rencontre du chancelier autrichien avec Vladimir Poutine

Les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent à Luxembourg le 11 avril afin de trouver un accord sur un sixième train de sanctions à l'égard de Moscou. Trouver un consensus devient plus difficile, sur les questions énergétiques principalement et en particulier sur le pétrole et le gaz. Pour autant, des alternatives aux hydrocarbures russes sont recherchées, avec des projets de terminaux méthaniers en Allemagne, en Finlande ou en France, en passant par de possibles nouvelles voies à travers l'Espagne ou l'est de la mer Méditerranée. A côté de ces négociations difficiles, les Européens s'accordent toutefois sur une rallonge de 500 millions d'euros supplémentaires en soutien militaire à l'Ukraine, pour porter le budget total à 1,5 milliard depuis le début de l'offensive russe.

Ce même jour, le chancelier autrichien Karl Nehammer se rend 11 avril à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine. Il s'agit de la première rencontre entre un dirigeant européen et le chef du Kremlin depuis le début de la guerre le 24 février. Après une discussion "franche, ouverte et difficile", le chancelier autrichien se montre pessimiste et déclare qu'il "ne faut pas se faire d'illusions" et que le président russe "est entré massivement dans une logique de guerre".

Sur le front du conflit, la situation apparaît plus désespérée que jamais à Marioupol. Assiégée depuis une quarantaine de jours et amplement détruite, la ville portuaire est sur le point de tomber aux mains des Russes, la 36ème brigade de la marine nationale ukrainienne annonçant le 11 avril qu'elle se prépare à "une ultime bataille" car ses munitions s'épuisent. Dans cette ville stratégique dévastée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky craint qu'il y ait des "dizaines de milliers" de morts depuis le début des combats. Ce même jour, le chef des séparatistes pro-russes de Donetsk affirme que ses forces ont conquis entièrement la zone portuaire de la ville de Marioupol. En parallèle, après le retrait des troupes russes des régions du nord du pays et des alentours de Kiev, l'armée ukrainienne craint une offensive russe "très prochainement" à l'est, dans la région du Donbass qui est devenue la principale cible du Kremlin.

13-15 avril 2022 : la Finlande et la Suède se dirigent vers une adhésion à l'Otan et un grand navire russe coule

Le mercredi 13 avril, les Premières ministres suédoise et finlandaise, Magdalena Andersson et Sanna Marin, se retrouvent pour évoquer la possible adhésion de leur pays à l'Alliance atlantique dans les prochains mois. Historiquement neutres, les deux Etats scandinaves repensent leur doctrine suite au déclenchement de la guerre en Ukraine et face à la menace russe. Concernant le soutien des populations à cette potentielle adhésion à l'Otan, Sanna Marin déclare que "l'état d'esprit des Finlandais comme des Suédois s'est transformé radicalement à cause des actes de la Russie". Le processus d'adhésion étant enclenché en Finlande à partir de ce jour, cela représente un revers important pour Vladimir Poutine.

Face à cet échec géostratégique, le Kremlin réagit, notamment par la voix de son ancien président Dmitri Medvedev. Celui-ci fait clairement savoir que Moscou renforcerait ses moyens militaires en mer Baltique en cas d'adhésion des deux pays scandinaves à l'Otan. M. Medvedev prévient que, si cette hypothèse venait à se confirmer, "les frontières de l'Alliance [atlantique] avec la Russie ferait plus que doubler" et qu'il faudrait les défendre, notamment en déployant des missiles et des armes nucléaires aux portes de la Finlande et de la Suède.

Sur le plan du conflit en Ukraine, les troupes russes essuient un spectaculaire coup dur. Alors que les fronts de la guerre n'évoluaient pratiquement plus depuis plusieurs jours, la flotte du Kremlin subit la perte du Moskva, son principal croiseur, le jeudi 14 avril. Ce navire était l'un des fleurons de la marine russe et était extrêmement puissant. Les Ukrainiens affirment avoir touché le croiseur avec des missiles tandis que les Russes évoquent un incendie à bord… Cet événement fait craindre une nouvelle escalade dans le conflit. En grande difficulté sur le plan militaire, le président Vladimir Poutine pourrait céder à l'utilisation d'armes nucléaires tactiques, c'est en tout cas ce que craignent les renseignement américains.

Le vendredi 15 avril, au lendemain du naufrage du Moskva en mer Noire, Moscou menace d'intensifier ses frappes sur la capitale Kiev. Des représailles qui feraient suite aux accusations par la Russie de bombardements ukrainiens de deux villages sur son territoire. Dans la foulée, le ministère de la Défense du Kremlin annonce avoir bombardé une usine d'armement près de Kiev.

17-18 avril 2022 : une nouvelle offensive russe d'ampleur débute dans l'est de l'Ukraine

Le 18 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonce que l'offensive russe prévue depuis plusieurs jours dans l'est du pays a démarré. "Nous pouvons maintenant affirmer que les troupes russes ont commencé la bataille pour le Donbass, pour laquelle elles se préparent depuis longtemps", affirme-t-il. Mais "peu importe combien de soldats russes sont amenés jusqu'ici, nous combattrons", poursuit-il. Même son de cloche dans la ville de Marioupol, cible d'attaques ininterrompues depuis le début de la guerre, où les derniers résistants rejettent l'ultimatum russe qui exige que les Ukrainiens déposent les armes. Les défenseurs de Marioupol se disent prêts à poursuivre les combats "jusqu'au bout".

Le 17 avril, Moscou avait mené une série de bombardements à Kharkiv, mais aussi à Kiev, les deux plus grandes villes du pays. Le lendemain, c'est la ville de Lviv dans l'ouest qui est également prise pour cible par des missiles russes. Dans le Donbass, où le conflit s'intensifie, le gouverneur ukrainien de la région de Louhansk relate que l'offensive "dont on parle depuis des semaines" a commencé et décrit un "enfer".

Suite à ces frappes russes, l'Union européenne condamne "des bombardements aveugles et illégaux de civils" et le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell avertit qu'il "ne peut pas y avoir d'impunité pour les crimes de guerre".

Le mardi 18 avril, la Russie déclare avoir mené une dizaine de frappes dans l’est de l’Ukraine, entamant la bataille pour le Donbass. Selon le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, il s’agit d’une "nouvelle phase" de la guerre. Dans le même temps, Washington fait savoir que l’Ukraine a reçu des avions de chasse et des pièces détachées pour renforcer son armée de l’air.

Lors d’une réunion virtuelle tenue le même jour, l'Union européenne et les Etats-Unis parviennent à un nouveau consensus sur la nécessité d’accentuer la pression sur le Kremlin, à travers l’adoption de sanctions supplémentaires, en particulier sur l'énergie. Ils conviennent de réduire fortement le recours aux hydrocarbures russes, manne financière considérable pour Moscou.

20-24 avril 2022 : les combats se poursuivent sans trêve à Marioupol, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken à Kiev

Alors que l'offensive russe s'intensifie dans le Donbass, la chute de Marioupol se rapproche. Le 20 avril, le ministre ukrainien de la Défense explique que l'armée russe "concentr[e] l'essentiel de ses efforts sur la prise de Marioupol" et dénonce des "tentatives d'assaut" dans les régions de l'est de l'Ukraine. "La situation se complique d'heure en heure", s'inquiète-t-il. Ce même jour, le président du Conseil européen Charles Michel se rend à Kiev et assure que l'Union fera "tout son possible" pour que l'Ukraine "gagne la guerre", tout en affirmant que les Vingt-Sept continueront à "prendre des décisions tous ensemble".

Pour apporter une nouvelle aide militaire à Kiev, des pays d'Europe de l'Est enverront "dans les prochains jours" des armes lourdes, dont des chars de combats et des véhicules blindés, déclare le 21 avril la ministre allemande de la Défense Christine Lambrecht. Le lendemain, la France annonce aussi la livraison d'armes lourdes à l'Ukraine. Parallèlement, le 21 avril, le président russe Vladimir Poutine affirme "la fin du travail de libération de Marioupol" et juge que ses forces ont pris le contrôle de la ville portuaire stratégique. Une affirmation que le président américain Joe Biden conteste puisque, selon lui, "il n'y a encore aucune preuve que Marioupol soit complètement perdue".

D'après une déclaration du 22 avril d'un responsable militaire russe, le général Roustam Minnekaïev, le Kremlin compte "établir un contrôle total sur le Donbass et sur le sud de l'Ukraine", afin de permettre "d'assurer un couloir terrestre vers la Crimée" et de prendre possession des "ports de la mer Noire". Il poursuit en déclarant que ce contrôle du territoire ouvrirait "un couloir vers la Transnistrie" (menaçant ainsi la Moldavie), région où selon lui "on observe également des cas d'oppression de la population russophone".

Lors du week-end des 23 et 24 avril, l'invasion de l'Ukraine par la Russie franchit le cap des deux mois. Selon le ministre russe des Affaires étrangères, les négociations au sujet du conflit "patinent" entre Kiev et Moscou. Mais le samedi 23 avril, Volodymyr Zelensky appelle de nouveau à rencontrer Vladimir Poutine pour "parvenir à un accord de paix entre la Russie et l'Ukraine". Le lendemain, le dimanche 24 avril, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se rendent à Kiev, ce qui correspond à la première venue de dirigeants des Etats-Unis depuis le début du conflit. M. Blinken souhaite "un retour rapide à la paix" et affirme que les Américains continueront à soutenir les Ukrainiens.

Le lundi 25 avril, au terme de nouvelles négociations, aucun accord n'est conclu pour créer un couloir humanitaire afin d'évacuer les civils à Marioupol. Selon le président ukrainien, il y aurait environ un millier de civils et des centaines de blessés retranchés dans des conditions désastreuses à l'intérieur d'une usine métallurgique. La situation humanitaire continue de s'aggraver, tandis que l'ONU annonce que le nombre de réfugiés ayant quitté l'Ukraine depuis le 24 février a dépassé les 5,2 millions personnes.

4 mai 2022 : la Commission européenne présente un sixième train de sanctions contre la Russie

Après plus de deux mois d'un conflit qui ne semble pas près de se terminer, l'UE cherche à freiner Moscou en lui infligeant des sanctions supplémentaires. Ainsi, l'exécutif européen propose aux Etats membres un sixième paquet de mesures. Celles-ci consistent d'abord en la suspension de trois autres banques russes du système financier Swift, dont Sberbank, la plus importante de Russie. Ensuite, le secteur énergétique est une nouvelle fois concerné puisque Mme von der Leyen suggère aux pays membres de l'Union de mettre en place un embargo progressif sur le pétrole et les produits pétroliers achetés à la Russie. "Nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici à la fin de l'année", a-t-elle déclaré.

Ce sixième train de sanctions pourrait cependant être plus difficilement adopté par les Vingt-Sept que les précédents. Ursula von der Leyen reconnaît que "ce ne sera pas facile" étant donné que "certains Etats sont fortement dépendants du pétrole russe". Dans ce cadre, le projet d'embargo prévoirait une exemption pour la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés qui pourraient continuer leurs achats d’hydrocarbures à la Russie en 2023. Budapest a réagi rapidement à l'annonce de proposition d'embargo européen sur le pétrole russe et a pointe du doigt le fait qu'il n'y aurait aucune "garantie" pour sa sécurité énergétique.

Les nouvelles sanctions viseraient par ailleurs de nouvelles personnalités (58 au total) telles que le patriarche Kirill, le chef de l'Eglise orthodoxe russe et soutien affiché de la guerre contre l'Ukraine, mais également des militaires ou encore la famille du porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La Commission a aussi ajouté que trois grands radiodiffuseurs détenus par l'Etat russe seraient interdits sur les ondes européennes si le nouveau train de sanctions était adopté.

9 mai 2022 : Vladimir Poutine célèbre la victoire de 1945, Emmanuel Macron fête la Journée de l'Europe

Le 9 mai, la Russie et l'Union européenne célèbrent en même temps une journée particulièrement symbolique pour leur unité respective. De son côté, Moscou commémore la défaite de l'Allemagne nazie, le Jour de la Victoire, et M. Poutine profite de cette occasion et de ce grand défilé militaire pour proclamer que son armée ne fait que défendre "la patrie" en Ukraine face à la "menace inacceptable" que représente le camp occidental aux frontières russes.

L'Union européenne, quant à elle, fête sa Journée de l'Europe : l'occasion pour Mme von der Leyen d'annoncer que la Commission rendra son avis en juin sur la candidature de l'Ukraine à l'adhésion européenne. Tout juste réinvesti, Emmanuel Macron appelle à la création d'une "communauté politique européenne" afin de permettre "aux nations européennes démocratiques adhérant à notre socle de valeurs, de trouver un nouvel espace de coopération, en matière de politique, de sécurité, d'énergie, de transport, d'investissement, d'infrastructures, de libre circulation des personnes", tout en rappelant qu'une procédure d'adhésion à l'Union peut prendre à l'inverse "plusieurs décennies". Pour préciser cette proposition, l'Elysée explique qu'en raison du contexte géopolitique, il y a "urgence à ancrer l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, mais aussi les Balkans occidentaux, à l'UE, et à renforcer la nature des relations".

De leur côté, les Etats-Unis souhaitent encore augmenter leur aide militaire à Kiev : après que le président Joe Biden a demandé un paquet de 33 milliards de dollars fin avril, les démocrates du Congrès américain veulent débloquer 40 milliards de dollars d'aide militaire et humanitaire à l'Ukraine.

Sur le territoire ukrainien, l'armée russe n’a jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance : Kherson (dans le sud). L’offensive militaire de la Russie se poursuit "afin d’établir un contrôle total sur les régions de Donetsk, de Louhansk et de Kherson et de maintenir le couloir terrestre entre ces territoires et la Crimée", prévient l’état-major de l’armée ukrainienne. A Marioupol, les résistants assiégés refusent toujours de se rendre. "Capituler n’est pas une option car notre vie n’intéresse pas la Russie", affirme Ilya Samoïlenko, un officier du renseignement ukrainien.

15 mai 2022 : les gouvernements finlandais et suédois font part de leur volonté de rejoindre l'Otan

Le 13 avril 2022, les Premières ministres suédoise Magadalena Andersson et finlandaise Sanna Marin s'étaient réunies pour évoquer la possibilité d'une adhésion de leur pays respectif à l'Alliance atlantique. Les choses ont ensuite avancé très rapidement : le 12 mai, Helsinki fait savoir dans un communiqué que la perspective d'adhésion à l'Otan est soutenue par le gouvernement, qui souhaite une intégration "sans délai". Cette candidature représente un bouleversement géopolitique et un revirement pour Vladimir Poutine, notamment parce que la Russie partage plus de 1 300 kilomètres avec le territoire finlandais.

Le dimanche 15 mai, Helsinki présente son projet d'adhésion tandis que le parti social-démocrate suédois, dont Magdalena Andersson est issue, donne son accord pour une candidature commune à l'Otan avec la Finlande. Si la procédure aboutissait, ce serait le premier élargissement de l'alliance militaire à des pays qui n'appartenaient pas à l'URSS depuis l'intégration de l'Espagne en 1982.

Lors d'un appel avec son homologue finlandais Sauli Niinistö samedi 14 mai, le président russe Vladimir Poutine réagit aux annonces de la Finlande en déclarant qu’un renoncement à sa politique de non-alignement “serait une erreur, puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité" du pays. Moscou indique vouloir prendre des mesures "militaro-techniques" en réponse.

Le lundi 16 mai, le gouvernement suédois annonce à son tour sa candidature à l'Otan. La Première ministre évoque une nouvelle "ère" pour son pays. Elle estime que la procédure d'adhésion ne prendra "pas plus d'un an".

Ce même jour, les Ukrainiens annoncent qu'ils sont parvenus à repousser partiellement les forces ennemies en reprenant le contrôle d'une partie de la frontière avec la Russie, dans la région de Kharkiv au nord-est.

Plus symboliquement, Kiev remporte une autre victoire le samedi 14 mai, celle de l'Eurovision grâce au groupe ukrainien Kalush Orchestra. L'Ukraine reçoit donc la charge d'organiser la prochaine édition du concours en 2023. "Notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l’Europe", affirme le président Volodymyr Zelensky.

24 mai 2022 : trois mois après le début du conflit, les Ukrainiens résistent toujours mais sont en difficulté dans le Donbass

Après treize longues semaines de guerre, l'armée russe poursuit ses bombardements à l'est du territoire ukrainien afin de notamment prendre le contrôle de la ville de Sievierodonetsk dans le Donbass. Le 20 mai, Moscou annonce avoir achevé la conquête de Marioupol, la cité portuaire martyre qui a été détruite à 90 % d'après les autorités locales. A la suite des échecs qu'ont représenté les assauts russes dans le nord de l'Ukraine et à Kiev durant les premiers jours de l'invasion, cette conquête représente un succès stratégique majeur du point de vue des Russes, après près de trois mois de conflit intense.

Le 22 mai, le président polonais Andrzej Duda effectue une visite surprise auprès de Volodymyr Zelensky à Kiev, lui apportant un soutien "inconditionnel" pour la candidature de son pays à l'UE. Fidèle à la cause ukrainienne, M. Duda en profite pour critiquer les pays qui continuent de commercer avec la Russie, estimant que tout “business as usual” avec Moscou est impossible après la découverte de massacres de civils en Ukraine. Le chef d'Etat de Pologne salue les peuples qui “versent leur sang” pour appartenir à l’Europe. Concernant l'intégration de l'Ukraine à l'UE, il déclare n'avoir “aucun doute" que cette dernière "fera un tel geste” envers le pays. Mais la position est plus nuancée du côté de Paris. Selon le ministre français des Affaires européennes Clément Beaune, l'adhésion prendra "sans doute 15 ou 20 ans".

Le 23 mai, la première condamnation pour crimes de guerre dans le cadre du conflit tombe. Un soldat russe de 21 ans, du nom de Vadim Chichimarine, reçoit une lourde peine pour avoir tué un civil ukrainien de 62 ans : la prison à vie.

Sur le front, la situation devient "extrêmement difficile" dans la région du Donbass, considère le président ukrainien Volodymyr Zelensky. De manière générale dans le pays, "les prochaines semaines seront difficiles", prévient-il le 23 mai dans son allocution télévisée quotidienne.

30 mai 2022 : les Européens s'accordent sur un embargo partiel des importations de pétrole russe

Après plusieurs semaines de discussions entre les institutions européennes et la Hongrie (qui souhaitait des garanties sur son approvisionnement énergétique avant de lever son veto sur un embargo vis-à-vis du pétrole russe), les Vingt-Sept réunis en sommet européen trouvent un accord le 30 mai pour se couper de la majeure partie du pétrole acheté à Moscou. Ce sont uniquement les importations par bateau dans l'UE qui sont visées dans le cadre de cet accord, mais pas celles par oléoduc qui restent significatives. L'interdiction prend effet six mois plus tard et concerne plus des deux tiers des importations de pétrole russe.

L'Allemagne et la Pologne ont aussi annoncé mettre fin à leurs importations par oléoduc d'ici à la fin de l'année, ce qui permettra à “l’UE [de] tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022″, selon le président du Conseil européen Charles Michel. L'objectif est toujours de sanctionner le Kremlin pour la guerre qu'il mène en Ukraine et ainsi de le couper d'une source de financement dont il bénéficie. L'exemption vis-à-vis des importations par oléoduc bénéficie avant tout à la Hongrie, à la Slovaquie et à la République tchèque, puisque ces pays enclavés continueront d'être approvisionnés par le pipeline russe Droujba. La Bulgarie devrait également être autorisée à se procurer l'hydrocarbure russe pendant un an et demi.

Le sixième train de mesures comprend d’autres sanctions telles que le retrait de la Sberbank, la plus grande banque commerciale de Russie, du système de paiement Swift. Les nouvelles sanctions visent également des militaires russes responsables des massacres commis à Boutcha et dans d’autres villes occupées par les troupes russes. Initialement ciblé, le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et proche allié du président Poutine, est finalement retiré de la liste des personnalités sanctionnées sur demande de la Hongrie lors de l'adoption du sixième train de mesures restrictives au Conseil de l'UE le 2 juin. Les chefs d'Etat et de gouvernement européens ont aussi approuvé l’octroi de 9 milliards d’euros à l'Ukraine pour aider son économie lourdement affectée par la guerre.

7 juin 2022 : la ville de Sievierodonetsk devient le théâtre principal de la guerre entre Russes et Ukrainiens

Depuis plusieurs jours, la bataille pour Sievierodonetsk fait rage dans le Donbass et la ville est en proie à de violents combats entre les forces russes et ukrainiennes. Le 4 juin, le gouverneur de Louhansk Serguiï Gaïdaï reconnaît que la situation dans la région s'avère "extrêmement difficile" et que "les combats se concentrent actuellement à Sievierodonetsk car […] l'armée russe a jeté tout son poids et ses réserves" dans la conquête de cette ville clé.

Alors que Moscou gagnait du terrain dans Sievierodonetsk, Kiev affirme le 5 juin que ses "forces armées ont nettoyé la moitié" des troupes russes qui s'y trouvaient, déclarant que "la moitié de la ville est sous le contrôle [des] défenseurs" ukrainiens. Dans le même temps, plusieurs frappes aériennes russes sont effectuées à Kiev, alors que la capitale n'avait pas été ciblée depuis la fin du mois d'avril. Quatre missiles frappent l'usine de Darnytsia, dans le sud-est de la capitale, annonce le chef de la compagnie publique des chemins de fer ukrainienne Ukrzaliznytsia. Selon lui, l'usine ne s'occupe pas des équipements militaires, mais répare des wagons transportant des céréales exportées.

En parallèle, Vladimir Poutine prévient que Moscou répondrait si les Occidentaux fournissaient des missiles de longue portée à l'Ukraine, jugeant que les livraisons d'armes visaient à "prolonger le conflit". En cas de livraisons de tels équipements, "nous tirerons les conclusions appropriées et utiliserons nos armes […] pour frapper des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent", menace-t-il.

Les Ukrainiens "tiennent bon" à Sievierodonetsk, mais les Russes y sont "plus nombreux et plus puissants", si bien que la situation est "difficile" sur le front oriental, prévient Volodymyr Zelensky. "Les principaux efforts de l’ennemi se concentrent" sur ce centre industriel pour "bloquer" les troupes ukrainiennes dans la région voisine de Lyssytchansk, fait savoir l’armée ukrainienne. Mais le 7 juin, le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou affirme que son armée a "totalement libéré" les zones résidentielles de Sievierodonetsk. Cette affirmation n'est pas confirmée par l'Ukraine. "Ils ne contrôlent pas la ville", rétorque Serguiï Gaïdaï. Sa prise ouvrirait aux Russes la route de Kramatorsk, grande ville de la région de Donetsk, d'autant que Sievierodonetsk est la dernière agglomération encore sous contrôle ukrainien dans la région de Louhansk.

Alors que Sievierodonetsk est "bombardée 24 heures sur 24", le gouverneur de la région Serguiï Gaïdaï envisage un retrait des troupes ukrainiennes vers des positions mieux fortifiées. "Il faudra peut-être se retirer", avoue-t-il. La ville ne devient totalement occupée par les Russes qu’à la fin juin.

16 juin 2022 : Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi se rendent à Kiev

Le 13 juin, le chef d'Etat ukrainien déclare que le "coût humain" de la bataille de Sievierodonetsk s'avère "terrifiant". En parallèle, les autorités ukrainiennes indiquent avoir abandonné le centre-ville suite aux vagues d'attaques par les forces russes, même si les combats se poursuivent.

Le 14 juin, Moscou propose d'instaurer un couloir humanitaire à Sievierodonetsk à partir du 15 juin pour que les civils puissent être évacués "en toute sûreté". Le ministère russe de la Défense appelle également à cesser cette "résistance absurde" qui se concentre dans une grande usine chimique.

Alors que Kiev, par l'intermédiaire de la vice-ministre de la Défense Anna Maliar, regrette n'avoir reçu qu'"environ 10 %" des armes dont les Ukrainiens ont besoin, Washington annonce une nouvelle aide militaire d'un montant d'un milliard de dollars "pour leurs opérations défensives dans le Donbass".

Jeudi 16 juin, les président français, le chancelier allemand et le président du Conseil des ministres italien partent en train depuis le sud de la Pologne en direction de Kiev pour rendre visite à Volodymyr Zelensky. Un déplacement inédit de la part des trois dirigeants depuis le début de l'invasion russe en février, destiné à exprimer le soutien de leur pays, puissances européennes fondatrices de l'UE. Ils sont ensuite rejoints par le chef d'Etat roumain Klaus Iohannis pour rencontrer le président ukrainien.

La France annonce notamment la livraison de six nouveaux canons Caesar à Kiev (en plus des 12 qui ont déjà été envoyés), un système d'artillerie très prisé pour sa précision. Surtout, Paris, Berlin, Rome et Bucarest se prononcent en faveur d'un octroi "immédiat" à l'Ukraine du statut de candidat "immédiat" à l'adhésion à l'Union européenne. "Ce statut sera assorti d'une feuille de route et impliquera aussi que soit prise en compte la situation des Balkans occidentaux et du voisinage, en particulier de la Moldavie", ajoute Emmanuel Macron.

17 juin 2022 : la Commission européenne en faveur de l'octroi à l'Ukraine du statut de candidat à l'adhésion européenne

Le 17 juin 2022, la Commission européenne recommande formellement aux Etats membres d’accorder à l’Ukraine le statut de candidat à l’UE. “La Commission recommande au Conseil, premièrement, de donner à l’Ukraine une perspective européenne et, deuxièmement, de lui accorder le statut de candidat. Ceci, bien entendu, à condition que le pays procède à un certain nombre de réformes importantes”, déclare la présidente de l'institution Ursula von der Leyen.

L'avis de l'exécutif européen est présenté avant le sommet européen des 23 et 24 juin, où l'Ukraine pourra formellement être reconnue en tant que candidate à l'intégration européenne si les Vingt-Sept le choisisse à l'unanimité. A ce sujet, le président Volodymyr Zelensky insiste : "cette semaine sera historique pour notre pays lorsque nous entendrons la réponse de l’Union européenne sur le statut de candidat de l’Ukraine". “Depuis 1991, il y a eu peu de décisions aussi fatidiques pour l’Ukraine que celle que nous attendons aujourd’hui”, affirme-t-il également, en se déclarant “convaincu que seule une réponse positive est dans l’intérêt de toute l’Europe”.

23 juin 2022 : les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept accordent le statut de candidat à l'UE à l'Ukraine

Réunis en Conseil européen à Bruxelles, les dirigeants des Etats membres octroient à l'Ukraine le statut de candidat à l'adhésion européenne, suivant ainsi la recommandation émise par la Commission européenne six jours plus tôt. Un "moment historique" pour le président du Conseil européen Charles Michel. "L'une des décisions les plus importantes pour l'Ukraine depuis son indépendance", salue son chef d'Etat Volodymyr Zelensky. Le pays avait déposé sa candidature le 28 février, soit quatre jours seulement après le début de l'invasion russe.

Dans le même temps, les Vingt-Sept accordent aussi le statut de candidat à la Moldavie, un Etat frontalier de l'Ukraine craignant d'être la prochaine cible de Vladimir Poutine. En revanche, la Géorgie, qui avait candidaté en même temps que les Moldaves le 3 mars, ne voit pas sa candidature officiellement reconnue. En cause notamment : un gouvernement à l'orientation de plus en plus pro-russe et des atteintes répétées à l'état de droit.

4-5 juillet 2022 : à Lugano, les partenaires de l'Ukraine s'accordent sur les principes de la reconstruction du pays

La ville de Lugano a accueilli les 4 et 5 juillet une conférence pour la reconstruction de l'Ukraine, rassemblant des chefs de gouvernements, des acteurs institutionnels ou des ONG. Pour représenter l'UE, Ursula von der Leyen s'est rendue sur place, accompagnée du Premier ministre tchèque Petr Fiala dont le pays exerce actuellement la présidence tournante du Conseil.

Pour certains, l'idée de cette conférence était de fonder un "plan Marsall" pour aider Kiev à se reconstruire après la guerre. Au terme de ces deux journées, il a été décidé que les futures aides financières - conditionnées à la fin du conflit - ne seront versées que si l'Ukraine entreprend des réformes importantes en matière de lutte contre la corruption notamment. Face à cette demande, le Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal a promis de “non seulement combattre la corruption mais la rendre impossible”.

Outre ce dossier, le pays devra réaliser des investissements massifs pour favoriser la confiance des entreprises et réformer sa représentativité démocratique. Plusieurs participants ont également précisé le montant de leur aide : pour l'UE, un nouveau plan impliquant la Banque européenne d’investissement doit mobiliser jusqu’à 100 milliards d’euros.

21 juillet 2022 : l'UE adopte un embargo sur l'or russe

Les Vingt-Sept s'entendent sur un septième train de sanctions. La principale concerne l'interdiction d'importer de l'or en provenance de Russie, y compris les bijoux. Cette sanction a encore une fois pour but d'affaiblir l'économie russe et de limiter la capacité du Kremlin à financer la guerre en Ukraine.

Les actifs de Sberbank, la plus grande banque russe, dans l'UE sont par ailleurs gelés. La liste des personnalités et entités figurant sur la liste noire de l'Union est dans le même temps allongée. Enfin, les ressources de certaines banques originaires de Russie, sanctionnées par les Etats membres mais nécessaires au commerce de produits alimentaires comme le blé, sont débloquées afin que les mesures restrictives de l'UE n'aggravent pas la crise alimentaire liée au conflit en Ukraine.

26 juillet 2022 : accord des Vingt-Sept pour réduire leur consommation de gaz de 15 % afin de prévenir une rupture de l'approvisionnement russe

Et si Moscou décidait de complètement fermer le robinet de gaz ? Alors que l'offre russe a déjà baissé de 30 % par rapport à la période 2016-2021 selon la Commission européenne, les Etats membres de l'UE s'entendent sur une mesure visant à réduire le poids de l'arme énergétique brandie par la Russie, destinée à sanctionner leur soutien à l'Ukraine. Afin d'éviter une pénurie l'hiver à venir, les ministres européens de l’Energie approuvent une réduction de 15 % de leur consommation de gaz entre le 1er août 2022 et le 31 mars 2023 par rapport à leur consommation moyenne au cours de la même période ces cinq dernières années.

L’objectif n’est pas contraignant : chaque gouvernement s'engage à faire “tout son possible” pour l’atteindre et reste libre des mesures à prendre en ce sens. Le Conseil de l’UE, qui regroupe les ministres des 27 Etats membres, peut toutefois déclencher un état d’alerte en cas de rupture grave d’approvisionnement ou de demande très élevée. Auquel cas un certain nombre de pays seront cette fois tenus de respecter cette réduction de 15 %.

La proposition initiale de la Commission avait été sévèrement critiquée par plusieurs pays européens en amont de la réunion du Conseil, dont l’Espagne, le Portugal, la Grèce et la France. En cause : l’uniformité des mesures, qui tenait peu compte de la diversité des situations nationales. Après les négociations, seule la Hongrie a finalement voté contre la proposition.

4 août 2022 : l'UE sanctionne l'ancien président ukrainien Viktor Ianoukovytch

Les Etats membres de l'UE ajoutent à leur liste noire l'ancien chef d'Etat ukrainien Viktor Ianoukovytch, de même que son fils Oleksandr. Ces derniers sont ainsi soumis à une interdiction de visa dans les Vingt-Sept et à un gel de leurs potentiels actifs détenus dans l'Union. Viktor Ianoukovytch est accusé d'avoir pris part à une opération russe visant à remplacer le président Volodymyr Zelensky par lui au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, initiée le 24 février 2022.

Au pouvoir de 2010 à 2014, M. Ianoukovytch avait été renversé par un soulèvement populaire après avoir refusé de signer un accord d'association avec l'UE et s'être rapproché de Moscou. Ce à quoi la Russie avait répondu en annexant la Crimée et en soutenant les séparatistes pro-russes des régions de Donetsk et de Louhansk.

Olekansdr Ianoukovytch est quant à lui sanctionné pour ses liens, notamment financiers, avec les séparatistes du Donbass.

30 août 2022 : feu vert politique des ministres européens de la Défense pour préparer une mission de formation militaire de l'UE en Ukraine

Alors que les Européens ont débloqué 2,5 milliards d'euros destinés à financer l'envoi d'armes à l'Ukraine depuis février, ils pourraient compléter leur soutien en formant directement des forces ukrainiennes. Le 30 août, les ministres de la Défense des Vingt-Sept approuvent le lancement de travaux préparatoires à ce sujet. Ceux-ci visent à définir la forme que pourra prendre une nouvelle mission d'assistance et d'entraînement militaire de haut niveau auprès de l'armée ukrainienne. Si elle est formellement validée, cette initiative viendra s'ajouter aux sept missions militaires actuellement menées par l'UE, quasiment toutes en Afrique et elles aussi principalement tournées vers la formation. Un domaine dans lequel l'Union développe son expertise depuis le début des années 2000.

31 août 2022 : l'UE suspend un accord qui facilitait l'obtention des visas pour les citoyens russes

Les ministres des Affaires étrangères des Etats membres s'entendent pour suspendre un accord de 2007 facilitant l'obtention des visas de court séjour (tourisme) pour les ressortissants russes. Une mesure bien plus radicale est en revanche écartée par les gouvernements européens : l'interdiction totale de ces visas de court séjour pour les citoyens russes.

Réclamée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky et avancée par la présidence tchèque du Conseil, cette dernière mesure était soutenue par plusieurs pays tels que la Pologne, les Etats baltes ou encore la Finlande. Mais d'autres, à l'instar de la France, de l'Allemagne, de l'Autriche ou bien de la Hongrie avaient fait part de leur rejet de la proposition. Josep Borell, haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et notamment chargé de présider les Conseils Affaires étrangères, s'y était également déclaré opposé. L'accord des Vingt-Sept autorise toutefois les pays frontaliers de la Russie à procéder à une telle interdiction des visas.

30 septembre 2022 : en réaction à l'annexion de territoires séparatistes par la Russie, l'Ukraine demande une "adhésion accélérée à l'Otan"

La réponse de Kiev à Moscou ne s'est pas fait attendre. Le jour de la célébration en grande pompe par Vladimir Poutine de l'annexion des oblasts de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijia, à la suite de référendums non reconnus par la communauté internationale, l'Ukraine réplique en demandant une intégration rapide au sein de l'Alliance atlantique. Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait estimé en mars que son pays ne pourrait pas rejoindre l'Otan, la fuite en avant de la Russie dans le conflit a ainsi fait évoluer sa position. Une "adhésion accélérée", comme demandée par Kiev, reste toutefois peu probable à ce stade. L'unanimité des 30 Etats membres de l'organisation est requise, et l'intégration de l'Ukraine pourrait les faire entrer en guerre contre la Russie, un scénario que l'Otan veut éviter.

6 octobre 2022 : l'UE adopte un huitième train de sanctions contre la Russie

Après une proposition de la Commission européenne le 28 septembre, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept s'accordent sur un nouveau paquet de sanctions visant la Russie, afin d'affaiblir davantage la capacité du pays à financer sa guerre contre l'Ukraine. Celles-ci comprennent notamment un plafonnement du prix du pétrole russe à destination des pays tiers. Un accord à venir entre pays du G7 doit déterminer le seuil à appliquer.

Les transactions en cryptomonnaies avec les ressortissants russes sont par ailleurs interdites. De même que le commerce d'armes, d'armes à feu civiles, de munitions, de véhicules militaires et d'équipements militaires. L'import de produits sidérurgiques russes finis et semi-finis est également frappé d'interdiction, avec un manque à gagner pour Moscou estimé à sept milliards d’euros. Et il n'est plus possible de fournir à la Russie des services d'architecture et d'ingénierie, de conseil informatique et de conseil juridique.

Enfin, 30 personnes impliquées dans l'organisation des pseudo-référendums d'annexion dans l'est et le sud de l'Ukraine sont ajoutées à la liste noire l'UE (interdiction de séjour et avoirs gelés), ainsi que sept entités qui soutiennent l'effort de guerre du Kremlin.

20 octobre 2022 : des sanctions contre l'Iran pour son soutien militaire à la Russie

Les Etats membres de l'UE s'entendent pour ajouter à leur liste noire trois personnes ainsi qu'une entité iraniennes impliquées dans la fabrication de drones. Des armes fournies à la Russie et dont le déploiement en Ukraine est meurtrier.

15 novembre 2022 : début d'une mission militaire européenne pour former les soldats ukrainiens

Prévue pour deux ans, la mission doit permettre la formation de 15 000 militaires ukrainiens. Celle-ci a été décidée un mois plus tôt, le 17 octobre 2022, par les Vingt-Sept. La mission d'assistance militaire intitulée EUMAM Ukraine vient répondre à une demande des autorités ukrainiennes, qui cherchent notamment à renforcer leurs compétences en matière de déminage, de défense antiaérienne ou encore d'artillerie. Financée par la Facilité européenne pour la paix, instrument de la politique de sécurité et de défense commune, cette nouvelle initiative s'ajoute aux plus de 3,1 milliards d'aide militaire déjà accordés à Kiev. La mission est commandée par le vice-amiral Hervé Bléjean, militaire français occupant la fonction de directeur général de l'Etat-major de l'UE.

15 novembre 2022 : après une explosion mortelle en Pologne, l'Otan opte pour la prudence

Une explosion liée à un ou plusieurs missiles ou à des débris de missile provoque la mort de deux personnes à Przewodów, village polonais à six kilomètres de la frontière ukrainienne. L'hypothèse d'un tir russe fait craindre un élargissement du conflit, la Pologne étant membre de l'Otan. Réunis autour du président américain Joe Biden le 16 novembre, les dirigeants des pays de l'Alliance atlantique présents au G20 à Bali appellent à éviter toute conclusion hâtive. Pour les Alliés, cet événement serait vraisemblablement lié à un tir accidentel de la défense antiaérienne ukrainienne.

23 novembre 2022 : le Parlement européen qualifie la Russie d'"Etat promoteur du terrorisme"

Les eurodéputés adoptent à une large majorité (494 voix pour, 58 contre et 44 abstentions) une résolution désignant la Russie "comme un Etat promoteur du terrorisme et comme un Etat qui utilise des moyens terroristes". Un texte qui appelle les Vingt-Sept à créer un "cadre juridique européen" permettant de viser les Etats ainsi désignés par de lourdes sanctions. La résolution invite aussi les Etats membres de l'UE à inscrire le groupe Wagner, organisation paramilitaire proche du Kremlin et active en Ukraine, sur la liste européenne des organisations terroristes.

5 décembre 2022 : l'embargo européen sur le pétrole russe entre en vigueur

En application du sixième train de sanctions adopté en juin, les importations de pétrole russe dans l'UE par voie navale sont désormais interdites. Les livraisons par oléoduc ne sont en revanche pas visées. Une mesure prévue pour protéger l'approvisionnement des pays enclavés, tels que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. Autre exemption à l'embargo, la Bulgarie n'est pas tenue de l'appliquer avant un an et demi. L'Allemagne et la Pologne ayant décidé de ne plus recourir au pétrole russe via oléoduc, plus de 90 % des flux de pétrole en provenance de Russie sont cependant coupés.

Parallèlement, un plafonnement du prix du pétrole russe vendu aux pays tiers à 60 dollars le baril a été décidé le 2 décembre dernier successivement par l'UE, puis par le G7 et l'Australie. Le principe du plafond avait été adopté début octobre au niveau européen dans le cadre du huitième train de sanctions.

16 décembre 2022 : neuvième paquet de sanctions européennes contre la Russie

Décidé lors d'un Conseil européen le 15 décembre et formellement adopté par le Conseil le lendemain, le neuvième train de sanctions contre la Russie élargit les mesures restrictives de l'UE aux exportations de biens et technologies à usage civil et militaire permettant jusque-là le renforcement du secteur russe de la défense et de la sécurité. 168 nouvelles entités sont ainsi ciblées par des mesures sectorielles. Dans la ligne de mire de l'Union figurent notamment les produits chimiques clés, les équipements de vision nocturne et de radionavigation, les agents neurotoxiques ainsi que les composants électroniques et informatiques.

D'autres secteurs font aussi l'objet de sanctions. C'est le cas du secteur minier, dans lequel de nouveaux investissements européens sont frappés d'interdiction, avec une exception concernant les matières premières critiques. Les restrictions aux exportations dans le secteurs de l'aviation et de l'espace sont élargies pour y inclure les moteurs de drones, qui ne pourront plus être exportés vers la Russie ou des pays hors Union susceptibles de fournir des drones à Moscou.

Deux banques supplémentaires voient par ailleurs leurs actifs dans l'Union gelés, tandis que la Banque russe de développement régional, détenue par l'Etat, ne peut plus effectuer de transactions avec des sociétés européennes.

Ce neuvième train de mesures restrictives prévoit des dérogations aux sanctions pour préserver la sécurité alimentaire mondiale ou en cas de risque pour l'approvisionnement d'Etats membres en engrais.

Les médias russes sont aussi concernés par le paquet de mesures. Accusées de propager la désinformation et la propagande du Kremlin sur le conflit en Ukraine, les chaînes NTV/NTV Mir, Rossiya 1, REN TV et Pervy Kanal sont dans le viseur des Vingt-Sept, qui ont lancé le processus juridique pour leur interdire d'émettre dans l'UE.

23 janvier 2023 : l'UE accorde 500 millions d'euros supplémentaires d'aide militaire à l'Ukraine

Les Vingt-Sept s'entendent pour financer au niveau européen 500 millions d'euros d'armes et d'équipements militaires à destination des forces armées ukrainiennes. Depuis l'invasion russe en février, l'UE a ainsi débloqué un total de 3,6 milliards d'euros pour soutenir militairement Kiev. Un financement qui s'effectue via la Facilité européenne pour la paix, instrument budgétaire créé en mars 2021 dans le cadre de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Et qui s'ajoute aux aides versées par les Etats membres au niveau national, dont les montants ne sont pas toujours communiqués. Le 23 janvier 2023, les ministres des Affaires étrangères européens ont aussi décidé d'une enveloppe de 45 millions d'euros pour la formation de militaires ukrainiens dans l'UE.

25 janvier 2023 : l’Allemagne annonce la livraison de chars Leopard à l’Ukraine

Alors que la pression s'accentuait sur Berlin, le chancelier Olaf Scholz annonce officiellement la livraison de 14 chars de combat Leopard 2 à l'Ukraine. Ces mêmes blindés détenus par d'autres pays européens - à l'instar de la Pologne, de la Norvège ou encore de l'Espagne - pourront aussi être livrés à Kiev, fait savoir le gouvernement allemand. De quoi fournir un apport technologique et matériel conséquent à l'armée ukrainienne, qui pourrait compter jusqu'à deux bataillons de quarante chars Leopard. D'autant que les Etats-Unis ont de leur côté annoncé la livraison de 31 chars Abrams. La France n'a quant à elle pas encore pris de décision à propos du déploiement de ses chars Leclerc en Ukraine.

3 février 2023 : sommet UE-Ukraine à Kiev

A l'occasion de ce 24e sommet entre les deux parties qui porte notamment sur le processus d'adhésion, l'Union européenne réaffirme son soutien à la candidature ukrainienne. La veille, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, accompagnée de 15 commissaires, a rencontré le gouvernement ukrainien à Kiev pour lui transmettre un message de solidarité et poursuivre le soutien financier apporté au pays. Un partenariat stratégique sur le biométhane, l'hydrogène et d'autres gaz de synthèse renouvelables est conclu afin de réduire la dépendance à l'égard des importations de combustibles fossiles. Par ailleurs, l'UE et l'Ukraine vont créer un bureau d'enquête sur les "crimes d'agression" de la Russie.

5 février 2023 : entrée en vigueur d'un deuxième embargo sur le pétrole russe

Un second embargo de l’UE sur le pétrole issu de Russie, concernant cette fois-ci les achats de produits pétroliers russes par voie maritime, couplé à un prix plafond de ces derniers appliqué par les pays du G7, entre en vigueur. Il s'ajoute aux sanctions en place depuis le 5 décembre sur le pétrole brut.

8-9 février 2023 : Volodymyr Zelensky en tournée européenne

Pour sa seconde sortie officielle hors d'Ukraine depuis l'invasion russe - la première ayant eu lieu aux Etats-Unis fin décembre - le président ukrainien rencontre le Premier ministre britannique Rishi Sunak le 8 février à Londres. Il poursuit sa tournée européenne en rendant visite dans la soirée à Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz, au palais de l'Elysée.

Le 9 février, Volodymyr Zelensky rejoint Bruxelles, en s'adressant d'abord aux eurodéputés réunis au Parlement européen. "Si l’Ukraine tombe, c’est votre mode de vie qui disparaîtra, celui des Vingt-Sept", prévient-il. Enfin, le chef d'Etat ukrainien participe au sommet des 27 chefs d'Etat et de gouvernement le même jour. Le déplacement dans ces trois capitales européennes lui permet de remercier chaudement ses alliés pour leur soutien face à la Russie. Tout en lui offrant une tribune supplémentaire pour les appeler à accroître leur aide, notamment militaire. Après les livraisons de chars de combat, il demande en particulier à recevoir des avions de chasse.

25 février 2023 : un dixième train de sanctions européennes contre la Russie est adopté

Un après le début de l'invasion de l'Ukraine, les Vingt-Sept adoptent un dixième paquet de mesures restrictives contre la Russie. 121 nouvelles personnes et entités, dont des opérateurs iraniens, sont notamment sanctionnées pour leur contribution à l'effort de guerre russe. Parmi elles, des responsables militaires, des propagandistes ou encore des acteurs économiques et financiers, comme les banques Rosbank, Alfa Bank et Tinkoff.

Des restrictions à l'export supplémentaires sont mises en œuvre et visent encore une fois à empêcher la Russie de moderniser et d'approvisionner son armée. Ces mesures touchent, par exemple, les pièces de rechange pour moteurs à réaction et camions, les véhicules spécialisés ou bien le matériel de construction, à l'instar des grues et des antennes. Dans le même temps, des restrictions à l'import dans l'UE sont appliquées à des biens générateurs de revenus importants pour la Russie, le caoutchouc synthétique et l'asphalte en particulier.

Enfin, les citoyens russes ne peuvent plus occuper de postes de direction dans les infrastructures critiques de l'UE. Il est aussi interdit de leur fournir des capacités de stockage de gaz dans l'Union, à l'exception des installations de GNL.

23 mars 2023 : les Vingt-Sept approuvent un plan de livraison d'un million de munitions à l'Ukraine

Réunis en Conseil européen, les chefs d'Etat et de gouvernement valident un plan visant à faire parvenir un million d'obus à l'Ukraine d'ici à 12 mois. Quatre milliards d'euros seront nécessaires pour assurer ces livraisons, dont deux milliards fournis par l'Union européenne via la Facilité européenne pour la paix, un instrument de financement des dépenses communes en matière de défense. Si les Etats membres puiseront dans leurs stocks, ils prévoient aussi de réaliser des achats de munitions ensemble.

L'idée de réaliser des commandes communes avait été proposée cinq semaines plus tôt, en février, par la Première ministre estonienne Kaja Kallas. Le détail du plan européen avait ensuite été approuvé par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept le 20 mars, avant validation finale par les chefs d'Etat et de gouvernement quelques jours plus tard.

4 avril 2023 : la Finlande devient le 31e membre de l'Otan

L'intégration de la Finlande à l'Alliance atlantique est affective. Le pays devient ainsi le 31e membre de l'organisation politico-militaire, et le 22e Etat membre de l'Union européenne à y adhérer.

Depuis plusieurs mois, la Finlande attendait aux portes de l'Otan, après avoir été invitée en juin 2022 à la rejoindre, aux côtés de la Suède. En cause : les réticences de la Hongrie et de la Turquie à ratifier leur intégration. La première semble avoir tenté d'utiliser ce levier comme moyen de pression sur d'autres dossiers. Dans le cadre de ses tensions avec l’UE sur l’état de droit notamment, plusieurs milliards d’euros de fonds européens pour Budapest étant gelés. Quant à la seconde, elle a conditionné son accord à la coopération d'Helsinki et de Stockholm contre le PKK, organisation kurde combattue par l’Etat turc. 

Mais sur ce sujet, les rapports de la Turquie sont plus tumultueux avec la Suède qu’avec la Finlande. Ce qui a ouvert la voie à la ratification turque de la seule adhésion d'Helsinki, précédée le 27 mars par celles des parlementaires hongrois. Si la Finlande est maintenant intégrée à l’Otan, la Suède attend encore les feux verts de la Turquie et de la Hongrie. 

14-16 mai 2023 : en déplacement en Europe, Volodymyr Zelensky appelle ses alliés à intensifier leur soutien militaire

Le président ukrainien réalise une mini-tournée européenne au départ de l'Italie, où il rencontre le président italien Sergio Mattarella et la Première ministre Giorgia Meloni. Après un rendez-vous avec le pape François au Vatican, Volodymyr Zelensky rejoint l'Allemagne, s'entretenant avec le chancelier Olaf Scholz et recevant à Aix-la-Chapelle le prix Charlemagne, qui récompense les acteurs de l'unité européenne. Il s'envole ensuite pour la France pour rendre visite à Emmanuel Macron à l'Elysée. M. Zelensky termine son déplacement européen par le Royaume-Uni, où il est accueilli par le Premier ministre britannique Rishi Sunak.

Ces visites sont notamment motivées par la volonté de l'Ukraine de s'assurer du soutien militaire de ses alliés européens. Si ces derniers promettent de l'accroître en augmentant les livraisons d'armes, ils n'ont pas encore prévu d'envoyer des avions de combat, malgré les demandes répétées de Kiev.

Plus tôt en mai, Volodymyr Zelensky avait déjà réalisé un déplacement début mai en Finlande, dernier pays entré dans l'Otan, où il avait notamment défendu l'entrée du sien dans l'Alliance atlantique. Le voyage s'était poursuivi aux Pays-Bas, Etat dans lequel il avait plaidé pour la création d'un tribunal international spécial afin de juger les responsables de l'invasion russe de l'Ukraine.

21 juin 2023 : l'UE et ses alliés annoncent 60 milliards d'euros d'aide à l'Ukraine pour sa reconstruction

Une aide de 60 milliards d'euros destinés à financer la reconstruction de l'Ukraine est promise au pays, lors d'une conférence internationale consacrée à ce sujet, se tenant à Londres les 21 et 22 juin 2023. L'essentiel de cette aide, 50 milliards d'euros, est prévu par l'Union européenne. Les Etats-Unis annoncent également une nouvelle contribution d'1,2 milliards d'euros, notamment dans l'énergie et les infrastructures. La conférence organisée à Londres correspond aussi au lancement de l'"Ukraine business compact", une initiative invitant le secteur privé dans le monde entier à participer aux efforts de reconstruction.

23 juin 2023 : onzième train de sanctions européennes contre la Russie

Eviter le contournement des précédents paquets de sanctions : tel est l’objectif principal de ce onzième train de mesures restrictives adopté par les Etats membres de l'Union européenne. 

Les semi-conducteurs ainsi que des biens en contenant — réfrigérateurs, imprimantes ou encore calculatrices électroniques — sont notamment visés par des interdictions d’exportation. Car la Russie, qui est dénuée d’industries fabriquant des semi-conducteurs, est soupçonnée de les récupérer dans ces produits et de s’en servir à des fins militaires.

Les navires pouvant avoir enfreint l’embargo sur le pétrole russe n’ont plus le droit d’accéder aux ports et aux écluses des Vingt-Sept. 

Plusieurs entreprises, accusées de jouer un rôle dans l'acquisition par Moscou de biens interdits d’exportation, s'ajoutent par ailleurs à la liste des entités sanctionnées dans l’UE. Il s’agit de trois sociétés russes installées à Hong Kong, d’une compagnie iranienne, de deux firmes localisées aux Emirats arabes unis, de deux autres en Ouzbékistan, d’une en Arménie et d’une dernière en Syrie. 

En réaction à la désinformation russe sur la guerre en Ukraine, cinq médias supplémentaires issus de Russie voient par ailleurs leurs licences de radiodiffusion dans l’Union supprimées. Avec la nouvelle salve de sanctions, un total de 71 personnes et 33 entités rejoignent ainsi la liste noire de l’UE. 

8 novembre 2023 : la Commission européenne recommande aux Vingt-Sept l'ouverture des négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine

Dans son très attendu rapport annuel sur l'élargissement, la Commission européenne préconise aux Etats membres de l'UE l'ouverture des négociations d'adhésion avec Kiev, moins d'un an et demi après l'obtention du statut de candidat par l'Ukraine. L'exécutif formule la même recommandation à l'égard de la Moldavie, également candidate à l'UE depuis le 23 juin 2022 et victime collatérale de la guerre initiée par la Russie. Les Vingt-Sept doivent décider s'ils suivent ou non l'avis de la Commission lors d'un Conseil européen les 14 et 15 décembre à Bruxelles.

14 décembre 2023 : le Conseil européen décide d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine

Après l'avis positif formulé par la Commission européenne le 8 novembre, les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres décident d'ouvrir les négociations d'adhésion à l'UE avec Kiev. La Hongrie, qui avait fait part de ses réticences avant la réunion à Bruxelles, ne prend pas part au vote et ne bloque ainsi pas la décision. Dans le même temps, le Conseil européen ouvre également les négociations avec la Moldavie, victime collatérale de la guerre en Ukraine et elle aussi candidate depuis juin 2022. La Géorgie, autre pays ayant déposé sa candidature à l'UE en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine, obtient officiellement le statut de candidat.

14 décembre 2023 : le Conseil européen adopte le douzième paquet de sanctions contre la Russie

Les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres reprennent les propositions de la Commission européenne, formulées le 15 novembre. Le douzième train de mesures restrictives consiste notamment en une interdiction, prévue le 1er janvier 2024, du commerce de diamants avec la Russie. Un secteur qui rapporte entre 4 et 5 milliards de dollars par an à Moscou. Les sanctions frappant déjà le pétrole russe sont également étendues au gaz de pétrole liquéfié (GPL), comme le butane et le propane utilisés notamment pour le chauffage.

1er février 2024 : les Vingt-Sept accordent une aide de 50 milliards d'euros à l'Ukraine

A Bruxelles, les chefs d'Etat et de gouvernement décident d'un nouveau soutien financier pour Kiev, à hauteur de 50 milliards d'euros pour la période 2024-2027. Dans le détail, il s'agit de 33 milliards d'euros de prêts et de 17 milliards d'euros de dons. Cette aide massive avait été proposée dès juin 2023 par la Commission européenne. Mais elle avait fait l'objet d'un véto de la part de la Hongrie lors d'un Conseil européen en décembre. Resté proche de Moscou, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán avait conditionné son accord au déblocage des fonds européens à destination de son pays, gelés en raison de craintes liées à l'état de droit. Sous pression de l'ensemble des autres Etats membres, Budapest a finalement accepté d'approuver l'aide de 50 milliards d'euros pour l'Ukraine.

23 février 2024 : les Vingt-Sept adoptent un treizième train de sanctions contre la Russie

Adopté à la veille des deux ans de l’invasion russe de l’Ukraine, ce treizième paquet de mesures restrictives contre Moscou cible 106 personnes et 88 entités supplémentaires, dont les avoirs dans l’UE sont gelés et auxquelles les entreprises européennes ne peuvent mettre de fonds à disposition. Les individus concernés ont par ailleurs interdiction d’entrer sur le territoire de l’UE. 

Les personnes et entités ajoutées à la liste noire de l’UE sont pour certaines considérées comme des soutiens au complexe militaro-industriel russe. Parmi elles figurent des sociétés implantées hors de Russie - en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Kazakhstan, en Turquie et en Serbie - qui permettent à Moscou de contourner les sanctions européennes. Des individus responsables de déportations d’enfants ukrainiens sont aussi visés par ces mesures restrictives. 

26 février 2024 : Emmanuel Macron envisage l'envoi de troupes au sol en Ukraine

Lors d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine, organisée à Paris et à laquelle participent une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, le président français affirme que l'envoi de troupes au sol dans le pays ne doit pas "être exclu". Une déclaration inédite de la part d'un dirigeant d'un pays appartenant à l'Otan. Ne précisant pas quelle forme pourraient prendre ces envois de troupes, Emmanuel Macron affirme cultiver une "ambiguïté stratégique". Plusieurs Etats de l'Alliance atlantique - Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pologne, République tchèque, Slovaquie ou encore Hongrie - font toutefois part de leur opposition à cette possibilité au lendemain de la déclaration du chef de l'Etat. Une telle hypothèse ne serait "pas dans l'intérêt" des Occidentaux, commente pour sa part le Kremlin.

Emmanuel Macron profite aussi de la conférence de soutien à Kiev pour annoncer la création d'une "coalition pour les frappes dans la profondeur", alliance capacitaire internationale pour fournir à l'Ukraine des "missiles et bombes de moyenne et longue portée". D'après le Premier ministre tchèque Petr Fiala, une quinzaine de pays dont la France sont par ailleurs favorables à une initiative portée par Prague visant à acheter hors d'Europe des munitions à livrer aux Ukrainiens.

7 mars 2024 : la Suède devient le 32e pays de l'Otan

L'adhésion de la Suède à l'Alliance atlantique, officialisée le 7 mars 2024, marque un tournant majeur dans la politique de sécurité du pays. Largement influencée par l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, cette décision met fin à deux siècles de non-alignement militaire.

Comme la Finlande qui l'a précédée en avril 2023, la Suède a réagi à la menace perçue de la Russie en cherchant à renforcer sa sécurité au sein d'une alliance militaire collective. Ralenti par les tractations avec la Turquie et la Hongrie, le processus d'adhésion a finalement abouti après le vote des parlements turc (en janvier 2024) puis hongrois (en février 2024). La Russie a réagi en promettant des contre-mesures.

18 mars 2024 : les Vingt-Sept adoptent un fonds de cinq milliards d'euros pour soutenir militairement l'Ukraine

A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE adoptent formellement la réforme de la Facilité européenne pour la paix, instrument européen destiné à financer les actions de l'UE en matière de défense. Une décision qui acte la création d'un fonds de cinq milliards d'euros consacrés au soutien militaire de l'Ukraine. Parmi ces cinq milliards d'euros, un milliard doit être réservé à des achats communs d'armes européennes. Deux milliards et demi d'euros sont prévus pour des achats hors d'Europe, si les industries de l'armement européenne ne sont pas en mesure de répondre à la demande des Vingt-Sept. Enfin, l'enveloppe d'un milliard et demi d'euros restante servira à financer la formation de soldats ukrainiens dans les Etats membres.

Le 18 mars 2024, les ministres des Affaires étrangères ajoutent par ailleurs 30 personnes et entités russes à la liste des personnes sanctionnées par l’UE (interdiction de séjour et gel des avoirs dans les Etats membres). Un ajout effectué en raison de leur responsabilité dans la mort d’Alexeï Navalny, l’opposant principal de Vladimir Poutine, décédé dans une prison de l’Arctique russe le 16 février 2024. 

13 juin 2024 : accord de principe du G7 pour un prêt de 50 milliards d'euros à l'Ukraine financé par les avoirs russes gelés

Réunis en Italie, les dirigeants du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie et Union européenne) donnent leur accord à un nouveau prêt de 50 milliards d'euros pour Kiev. Celui-ci doit être financé grâce aux revenus générés par les avoirs russes immobilisés depuis l'invasion de l'Ukraine. Une somme prévue pour soutenir l'effort de guerre ukrainien, de même que l'économie du pays et sa reconstruction.

Les modalités du prêt doivent cependant encore être précisées. Certaines questions ont en effet été laissées en suspens, comme celle du potentiel avancement des sommes promises par les membres du G7, avant d'être remboursés par les dividendes des avoirs russes.

En mai, les ministres des Affaires étrangères de l'UE avaient déjà acté l'utilisation des revenus générés par les avoirs russes gelés dans les Etats membres. Ceux-ci représentent jusqu'à 3 milliards d'euros par an pour l'ensemble des Vingt-Sept.

24 juin 2024 : un quatorzième train de sanctions contre la Russie adopté par les Vingt-Sept

Ce paquet de mesures restrictives concerne notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) russe, qui compte pour 16 % des importations de GNL de l’UE. Il est désormais interdit de le transborder dans les Vingt-Sept, à savoir l’importer puis le réexporter directement vers des pays tiers. Une mesure visant à empêcher la Russie de se servir des ports européens pour exporter son GNL et ainsi financer son effort de guerre en Ukraine. 

Ce paquet de sanctions a aussi pour objectif d’éviter le contournement par Moscou des précédents trains de mesures restrictives par Moscou. Il ajoute ainsi des obligations aux entreprises européennes afin qu’elles s’assurent que les biens exportés vers des pays tiers ne soient pas réutilisés sur le champ de bataille en Ukraine. Dans le secteur financier, l’utilisation du système SPFS, mis en place par la Russie pour contourner son exclusion du dispositif international de messagerie bancaire Swift, est interdite dans l’UE. 61 nouvelles entités, dont certaines situées dans des pays tiers (Chine, Turquie, Emirats arabes unis, Kazakhstan et Kirghizstan), sont par ailleurs visées par des restrictions à l’exportation de biens susceptibles d’être utilisées à des fins militaires par les autorités russes. 

25 juin 2024 : les négociations d'adhésion de l'Ukraine et de la Moldavie à l'UE débutent officiellement

Deux ans à peine après le dépôt de leurs candidatures respectives auprès de l'UE, précipitées par l'invasion russe de l'Ukraine, Kiev et Chișinău franchissent une étape cruciale dans leur intégration européenne. "Un jour historique", selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui suit le feu vert des chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept aux pourparlers d'adhésion en décembre 2023.

L'UE va donc désormais vérifier la compatibilité des droits ukrainien et moldave au sien et demander le cas échéant une mise en conformité des deux pays. L'Ukraine et la Moldavie devront également garantir que leurs institutions sont démocratiques et stables et qu'elles sont dotées d'une économie de marché viable. Un processus qui prendra des années avant une éventuelle adhésion à l'UE.

5 juillet 2024 : visite de Viktor Orbán en Russie

Le Premier ministre hongrois rencontre le président Vladimir Poutine à Moscou, suscitant la colère des autres dirigeants européens alors que son pays vient de prendre la présidence tournante du Conseil de l'UE. Habitué des provocations, Viktor Orbán a défendu une "initiative de paix" avec le chef d'Etat russe.

"Seules l’unité et la détermination ouvriront la voie à une paix globale, juste et durable en Ukraine", a taclé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a rappelé que cette visite s'inscrivait dans le cadre des relations bilatérales entre la Hongrie et la Russie, Budapest n'ayant aucun mandat de l'UE pour parler au nom des Vingt-Sept.

22 octobre 2024 : les députés européens approuvent un prêt à Kiev financé par les avoirs russes gelés

Réunis en session plénière à Strasbourg, les députés européens approuvent un prêt à l’Ukraine, qui pourra atteindre jusqu’à 35 milliards d’euros. Il sera financé par les recettes des avoirs russes gelés dans l’Union européenne. Un principe qui avait été acté par les pays du G7 au mois de juin. Les ambassadeurs des Etats membres s'étaient accordés sur cet instrument le 9 octobre.

5 novembre 2024 : Donald Trump élu président des Etats-Unis

Donald Trump remporte l'élection américaine, marquant ainsi son retour à la Maison-Blanche en janvier pour un second mandat, huit ans après sa première victoire. Critique à l'égard du soutien militaire et financier des Etats-Unis à Kiev, le milliardaire pourrait redéfinir la politique américaine sur le conflit et ouvre une période d'incertitudes dans les relations transatlantiques.

Donald Trump a notamment menacé de retirer les Etats-Unis de l'Otan si les alliés ne respectaient pas leurs engagements financiers. Il a exigé que les pays membres augmentent leurs dépenses de défense à au moins 2 % de leur PIB, voire 5 %, et affirmé que les Etats-Unis ne protégeraient que ceux qui "paient leurs factures".

17-21 novembre 2024 : escalade des tensions entre la Russie et l'Occident

A partir de la fin du mois d'octobre, 10 000 soldats nord-coréens viennent en renfort de l'armée russe dans la région de Koursk, en Russie. L'Ukraine avait fait une percée surprise sur le sol russe avec une offensive lancée le 6 août 2024. Entre-temps, Donald Trump est réélu à la Maison-Blanche le 5 novembre 2024 et promet de mettre fin au conflit en Ukraine avec un "plan de paix" s'annonçant très favorable à la Russie. Le 17 novembre, à quelques semaines de la fin de son mandat, le président Joe Biden autorise pour la première fois l'Ukraine à utiliser les missiles américains longue-portée pour mener une offensive dans la région de Koursk.

Deux jours plus tard, l'Ukraine frappe en profondeur le territoire russe avec les missiles longue-portée américains (ATACMS) et britanniques (Storm Shadow). Le 20 novembre, les Etats-Unis annoncent également la livraison de mines antipersonnel à Kiev. Le Kremlin accuse alors les Etats-Unis de vouloir "prolonger la guerre" en renforçant les livraisons d’armes à Kiev. En représailles, la Russie tire le 21 novembre un missile balistique intercontinental (ICBM) sur la ville de Dnipro, à l'est de l'Ukraine. Ces armes développées durant la Guerre froide n'avaient jusqu'alors jamais été utilisés au combat. L'escalade sonne comme un avertissement aux yeux de la communauté internationale. Le 27 novembre, le Conseil de sécurité de l'ONU considère que "l’emploi du missile Oreshnik par la Russie représente une grave escalade, susceptible d’aggraver le risque nucléaire".

16 décembre 2024 : l'UE adopte un quinzième paquet de sanctions

Ce paquet de sanctions cible la "flotte fantôme" russe. Il s'agit de navires battant pavillon étranger transportant du pétrole pour le compte de la Russie afin de contourner les sanctions. 52 bateaux s’ajoutent à la liste des interdictions, portant leur total à 79, avec l'interdiction d'accéder aux ports et de fournir des services. Pour la première fois, des sanctions totales (interdiction de voyager, gel des avoirs) frappent des personnalités chinoises et nord-coréennes, ainsi que 32 entreprises (dont 20 russes) liées à l’industrie militaire de Moscou. L’UE renforce aussi les restrictions sur l’exportation de technologies sensibles.

Ce train de sanctions protège aussi les entreprises européennes en interdisant de reconnaître ou d’exécuter certaines décisions dans les litiges entre entreprises russes et européennes. Enfin, il autorise les dépositaires centraux de titres (DCT) de l’UE à libérer des soldes de trésorerie pour honorer leurs obligations clients, et à ne pas verser d’intérêts à la Banque centrale de Russie, sauf ceux contractuellement dus.

14-16 février 2025 : la 61e conférence sur la sécurité à Munich, un tournant pour la sécurité européenne

La conférence annuelle sur la sécurité à Munich, souvent présentée comme l'équivalent diplomatique du forum de Davos, réunit 50 chefs d'Etat et de gouvernement du 14 au 16 février 2025. Cette 61e conférence est marquée par une attitude particulièrement hostile du côté américain. Quelques jours auparavant, Donald Trump avait pris de court les Européens et les Ukrainiens avec l'annonce de pourparlers de paix entre la Russie et les Etats-Unis.

L'objectif affiché de ce sommet informel sur la politique de sécurité est "d'instaurer la confiance et de contribuer à la résolution pacifique des conflits" au sein de la communauté internationale. Lors de son allocution, le vice-président des Etats-Unis J.D. Vance livre un discours virulent contre l'Union européenne, l'accusant au passage de brider la liberté d'expression. L'émissaire américain pour l'Ukraine, Keith Kellog, élude les détails du "plan de paix" proposé par Washington et remet en question l'implication des Européens dans les négociations.

De son côté, Volodymyr Zelensky appelle à un sursaut européen et à la création de "forces armées européennes". "L'UE ne s'en sortira pas toute seule, mais nous non plus", avertit le président ukrainien, selon qui la Russie n'exclut pas d'attaquer les pays de l'Otan. De nombreux diplomates et observateurs présents lors du sommet considèrent que cette conférence est un point de bascule dans la guerre en Ukraine et dans les relations transatlantiques, puisque les Etats-Unis semblent se détourner de leurs alliés historiques au profit de Moscou.

Le 17 février, au lendemain de la conférence, une dizaine de dirigeants européens ainsi que la présidente de la Commission européenne, le président du Conseil européen et le secrétaire général de l'Otan se réunissent en urgence à Paris. L'Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, les Pays-Bas, le Danemark et la France discutent des garanties de sécurité pour l'Ukraine. "La sécurité de l'Europe est à un tournant", rappelle alors Ursula von der Leyen sur le réseau social X à son arrivée dans la capitale française.

A l'issue de cette réunion, les dirigeants réaffirment leur soutien à l'Ukraine, leur volonté de participer activement aux négociations de paix et appellent à augmenter les dépenses de défense pour renforcer la sécurité européenne. Alors que certains pays, comme le Royaume-Uni et la Suède, expriment leur ouverture à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, d'autres comme l'Allemagne réaffirment leur opposition à ce scénario, qu'ils jugent prématuré.

24 février 2025 : l'UE adopte un 16e paquet de sanctions contre la Russie

Approuvé le 19 février au niveau des ambassadeurs de l'UE (Coreper), un 16e train de sanctions de l’Union européenne contre la Russie est officiellement adopté le 24 février 2025, trois ans jour pour jour après le début du conflit. Il comprend plusieurs mesures visant à renforcer la pression économique sur Moscou. A commencer par l'interdiction des importations d'aluminium primaire russe, qui complète les restrictions déjà en vigueur sur certains produits dérivés de ce métal (comme les fils et les tubes). L’aluminium brut en provenance de Russie représente environ 6 % des importations européennes, une part en baisse ces dernières années.

De nouvelles mesures sont aussi adoptées contre la "flotte fantôme russe", déjà visée dans le précédent train de sanctions. Les Vingt-Sept s'accordent sur l'ajout de 73 nouveaux navires à leur liste noire, portant le total à 153 unités interdites d’accès aux ports et services européens. 

Sur le plan financier et médiatique, l’Union convient également de renforcer ses restrictions en excluant 13 banques russes du système SWIFT et en suspendant les licences de diffusion de huit médias pro-Kremlin. 

Ce nouveau train de sanctions intervient alors que les discussions sur une éventuelle négociation autour du conflit ukrainien s’intensifient, notamment sous l’impulsion des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué mardi 18 février la possibilité d’une participation européenne à de futures négociations, tout en soulignant que la pression économique sur Moscou devra se poursuivre tant qu’aucun plan de paix crédible ne se dessinera.

11 mars 2025 : Un cessez-le-feu approuvé par l'Ukraine, rejeté par la Russie

Lors de négociations à Djedda (Arabie saoudite) le 11 mars 2025, les négociateurs ukrainiens ont déclaré être prêts à accepter la proposition américaine d'instaurer un cessez-le-feu immédiat et provisoire de 30 jours avec la Russie. A l'issue de cette réunion, les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé reprendre leur aide militaire à l'Ukraine, que Donald Trump avait suspendue le 4 mars. Cette décision avait été prise quelques jours après un échange houleux opposant le président américain à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans le Bureau ovale et devant les caméras du monde entier.

Washington et Kiev se sont également accordés pour conclure "dès que possible" un accord sur les minerais, qui permettrait aux États-Unis d'accéder aux ressources ukrainiennes. En échange de quoi Volodymyr Zelensky espère obtenir des garanties de sécurité américaines.

Cependant, le président russe Vladimir Poutine exprime des réserves, affirmant que certains points doivent être résolus pour que la Russie soit en mesure d'accepter un cessez-le-feu. Il exige notamment l'arrêt des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine et la reconnaissance de l'annexion de certains territoires ukrainiens par la Russie.

Les négociations piétinent alors, tandis que Moscou intensifie son offensive. Après des frappes meurtrières le 4 avril à Kryvyï Rih, ville natale de Volodymyr Zelensky, une attaque à Sumy cause le décès de 35 personnes le 13 avril.

24 avril 2025 : Kiev subit l'une de ses pires attaques aériennes

Après une brêve trêve pascale, une attaque combinée de missiles et de drones fait 12 morts et 90 blessés à Kiev dans la nuit du 24 avril. "Cela fait 44 jours que l’Ukraine a accepté un cessez-le-feu total et l’arrêt des frappes… Et cela fait 44 jours que la Russie continue de tuer notre peuple", dénonce sur X le président ukrainien Volodymyr Zelensky, ajoutant que "les frappes doivent cesser immédiatement et sans conditions".

Quelques heures avant les frappes meurtrières sur l'Ukraine, Donald Trump fait monter la pression. "Nous sommes très proches d'un accord, mais l'homme qui n'a 'aucune carte à jouer' devrait maintenant, enfin, le faire", déclare le locataire de la Maison-Blanche sur Truth Social, fustigeant le dirigeant ukrainien.

26 avril 2025 : Donald Trump et Volodymyr Zelensky s'entretiennent en marge des funérailles du pape François au Vatican

Fin avril, les prises de parole s'intensifient du côté ukrainien et du côté russe, tandis que Donald Trump montre des signes d'impatience vis-à-vis de Kiev et Moscou. En marge des funérailles du pape François, le 26 avril à Rome, Volodymyr Zelensky s'entretient avec son homologue américain pour la première fois depuis leur altercation dans le Bureau ovale fin février. Une brève entrevue, d'une quinzaine de minutes, mais "très productive", selon un porte-parole de la Maison-Blanche.

Dans le même temps, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pose "comme condition à toute négociation avec Kiev la reconnaissance par la communauté internationale de l'annexion russe de la Crimée et d'autres régions ukrainiennes". Une ligne rouge pour les Ukrainiens comme pour les Européens.

30 avril 2025 : Kiev et Washington signent un accord historique sur l’exploitation des minerais, du gaz et du pétrole ukrainiens

Le 30 avril, un "Accord sur la création d’un fonds d’investissement pour la reconstruction entre les Etats-Unis et l’Ukraine" est signé entre les deux parties à Washington. Présenté à l'origine comme un accord sur les minerais ukrainiens, le texte signé va au-delà des terres rares puisqu'il inclut d'autres ressources comme le pétrole, le gaz naturel, l’or et le cuivre.

Contrairement aux souhaits initiaux de Donald Trump, le document ne prévoit pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine, envers les Etats-Unis, l’aide américaine accordée par son prédécesseur Joe Biden depuis le début de l’invasion en 2022. A l'inverse, les garanties de sécurité demandées par Volodymyr Zelensky en cas de cessez-le-feu ne sont pas inscrites dans l'accord, qui envoie toutefois un signal politique fort.

L'accord est ratifié par le Parlement ukrainien le 8 mai. 338 parlementaires votent en faveur de ce texte, le minimum requis étant de 226. Qualifié d’"historique" par la ministre ukrainienne de l’Economie, il devrait ouvrir la voie à une nouvelle aide militaire américaine pour l’Ukraine.

6 mai 2025 : L'Union européenne dévoile son plan pour mettre fin aux importations d'énergie russe d'ici 2027

Après une forte baisse, les importations de combustibles russes dans l’UE ont rebondi en 2024. Le commissaire européen à l'Energie, Dan Jørgensen, dévoile le 6 mai 2025 une nouvelle série de mesures pour les interdire progressivement. En continuant d'acheter des produits énergétiques russes, l'UE "aura, par ces achats, fourni plus de devises à Moscou que d'aide à Kiev" depuis le début de la guerre en 2022, rappelle le commissaire. L'exécutif européen propose notamment de mettre fin aux nouveaux contrats gaziers avec des fournisseurs russes d'ici à 2027.

10 mai : Les Vingt-sept posent un ultimatum à la Russie

Le 10 mai, Emmanuel Macron, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Premier ministre polonais Donald Tusk, représentants de la 'coalition des volontaires' en soutien à l'Ukraine, se rejoignent à Kiev sur invitation de leur homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.

A l'issue de cette réunion, les dirigeants européens, de concert avec l'Ukraine et les Etats-Unis, adressent un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu "complet et inconditionnel" de 30 jours à compter du 12 mai, faute de quoi la Russie s'exposerait à de nouvelles sanctions.

15 mai 2025 : De nouveaux pourparlers en Turquie, sans la Russie

Après avoir laissé planer le doute, Vladimir Poutine annonce finalement qu'il ne se rendra pas en Turquie pour y rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, en vue de négcciations sur un cessez-le-feu. Même chose du côté des Etats-Unis : un responsable américain a déclaré plus tard dans la journée que le président Donald Trump, qui avait manifesté son intérêt, ne participerait finalement pas à cette réunion à Istanbul.

20 mai 2025 : Dix-septième train de sanctions

Les Vingt-sept approuvent le 20 mai un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible à nouveau des pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, afin de limiter les exportations de pétrole russes. Près de 200 nouveaux navires fantômes utilisés par la Russie, et une trentaine d’entités accusées d’avoir aidé Moscou sont concernées. Au total, près de 345 navires sont dans le collimateur de l’Union européenne à cette date.

De nouvelles sanctions sont par ailleurs envisagées, dans le cas où Moscou refuserait un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux. "Des sanctions européennes seront élaborées 'dans les prochains jourssi Vladimir Poutine ne répond pas à l'ultimatum lancé ce week-end", déclarait Emmanuel Macron lors d'une interview sur TF1, mardi 13 mai. "D'autres sanctions à l'encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère", confirme une semaine plus tard la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

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20.05.2025 à 14:28

Guerre en Ukraine : quelles sanctions de l'Union européenne contre la Russie ?

Lucas Da Silva
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Dès la reconnaissance par la Russie, le 21 février 2022, des zones non contrôlées par le gouvernement des oblasts de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, puis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'Union européenne a adopté des sanctions contre Moscou. Celles-ci visent notamment à limiter le plus possible la capacité du Kremlin à financer […]

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Texte intégral (6309 mots)
L'Union européenne a imposé un embargo sur de nombreux produits russes, notamment énergétiques - Crédits : ffikretow / iStock

Résumé des principales sanctions prises par l'UE contre la Russie depuis février 2022 :

  • Energie : embargos sur le charbon et l'essentiel du pétrole russe, plafonnement du prix du pétrole russe à destination des pays tiers, interdiction du transbordement du gaz naturel liquéfié (GNL) dans l'UE ;
  • Diamants : embargo sur les diamants russes ;
  • Or : embargo sur l'or russe ;
  • Banques et finance : exclusion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift, gel des avoirs de la Banque centrale russe hors de Russie, interdiction des transactions en cryptomonnaies avec les ressortissants russes ;
  • Transports : fermeture de l'espace aérien européen à l'aviation russe, des ports de l'UE aux bateaux russes (y compris la "flotte fantôme"), des routes de l'Union aux transporteurs russes ;
  • Commerce : interdiction de vente d'avions et d'équipements aux compagnies aériennes russes, interdiction d'importer des produits sidérurgiques russes finis et semi-finis, interdiction d'exporter des moteurs de drones, des semi-conducteurs et de plusieurs types de produit en contenant, interdiction d'importer de l'aluminium primaire russe, restrictions à l'exportation de biens et de technologies à double usage ou de pointe pour plusieurs entreprises de pays tiers ;
  • Armes : interdiction de vente d'armes et équipements militaires à la Russie ;
  • Médias : interdiction de diffusion dans l'UE de Russia Today, Sputnik et 11 autres médias ;
  • Individus et entités : interdiction de séjour et gel des avoirs de Vladimir Poutine, d'oligarques russes et d'un large nombre de personnes et entités soutenant l'effort de guerre de la Russie, y compris en Chine et en Corée du Nord.

Dès la reconnaissance par la Russie, le 21 février 2022, des zones non contrôlées par le gouvernement des oblasts de Donetsk et de Louhansk en Ukraine, puis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, l'Union européenne a adopté des sanctions contre Moscou.

Celles-ci visent notamment à limiter le plus possible la capacité du Kremlin à financer la guerre qu'il a déclenchée. Depuis février 2022, 15 trains de sanctions européennes sont entrés en vigueur.

23 février 2022 : premier train de sanctions

La première salve de mesures restrictives contre la Russie entre en vigueur la veille du début du conflit, le 23 février. Ces sanctions sont décidées en réaction à la reconnaissance par le pays de l'indépendance des territoires séparatistes pro-russes de Donetsk et de Louhansk le 21 février, situés dans la région du Donbass, à l'est de l'Ukraine. Une décision qui s'avère être un préalable à l'invasion russe.

En coordination avec d'autres pays occidentaux dont les Etats-Unis, l'UE restreint alors la capacité de la Russie à accéder aux marchés des capitaux et services financiers européens. Parmi les cibles : les banques qui ont contribué à financer les opérations militaires russes dans le Donbass. De nombreuses personnalités politiques, tels l'ensemble des députés de la Douma, sont par ailleurs sanctionnées. En raison de leur rôle dans la reconnaissance des zones sécessionnistes, leur entrée dans l'UE est interdite et leurs avoirs détenus dans l'Union sont gelés.

25 février 2022 : deuxième train de sanctions

Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE se réunissent dès le 24 février au soir pour un Conseil européen extraordinaire à Bruxelles.

Ils s'accordent alors sur une deuxième salve de sanctions, qui entrent vigueur le 25 février et concernent notamment les secteurs financier, de l'énergie et des transports, ainsi que des mesures ciblant certaines personnalités.

Les banques de l'UE ont ainsi l'interdiction d'accepter des dépôts de citoyens russes de plus de 100 000 euros, tandis que plusieurs entreprises étatiques russes se voient empêchées d'accéder aux financements européens.

En ce qui concerne l'énergie, une interdiction d'exportations en matière de technologies rend impossible pour la Russie de moderniser ses raffineries de pétrole. La vente d'avions, de pièces détachées et d'équipements aux compagnies aériennes russes est aussi interdite. L'accès de la Russie aux technologies nécessaires à la fabrication de semi-conducteurs et d'autres technologies de pointe est par ailleurs limité.

Ces mesures ont vocation à augmenter les coûts d'emprunt de la Russie et à éroder sa base industrielle. Les sanctions financières "réduisent l'accès de la Russie aux marchés de capitaux les plus importants. Nous visons désormais 70 % du marché bancaire russe, mais aussi les principales entreprises publiques, y compris dans le domaine de la défense", détaille ainsi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen à l'issue du sommet.

Les Vingt-Sept s'accordent également pour sanctionner le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en gelant les avoirs qu'ils possèdent au sein de l'Union européenne. Ils suppriment aussi la faculté de voyager sans visa dans l'UE pour les porteurs de passeport russe. Concernant les visas, les diplomates et les hommes d'affaires n'ont plus d'accès privilégié à l'Union européenne.

Enfin, les dirigeants européens se mettent d'accord sur l'adoption de mesures de rétorsion individuelles et économiques à l'encontre de la Biélorussie, Etat allié de la Russie et d'où l'invasion de l'Ukraine a été en partie lancée.

28 février 2022 : troisième train de sanctions

Réunis le 28 février, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept approuvent de nouvelles mesures de rétorsion à l'égard de Moscou, en coordination avec les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni. Malgré les réticences exprimées par plusieurs Etats membres, tous s'accordent sur l'exclusion de plusieurs banques russes du système bancaire Swift. Une décision qui complique très fortement les transactions de ces dernières et leur capacité à échanger des capitaux à l'international.

Plus exactement, sept établissements bancaires sur 300 sont alors concernés - ils sont 10 aujourd'hui - dont VTB (la seconde banque de Russie) ou bien Novikombank, un établissement spécialisé dans le financement de l'industrie. Celles qui sont impliquées dans le commerce du gaz, telle que Gazprombank (filiale de la société d'hydrocarbures), sont épargnées en raison des pénuries que leur exclusion pourrait provoquer pour certaines économies particulièrement dépendantes des exportations gazières russes, à l'instar de l'Allemagne ou de l'Italie.

Pour compléter cette mesure, les Etats membres - de même que leurs alliés américains, canadiens, britanniques et japonais (membres du G7, qui comprend aussi la France, l'Allemagne et l'Italie) - annoncent aussi le gel des avoirs de la Banque centrale russe hors de Russie. Ce qui restreint fortement la capacité de la banque à puiser dans ses réserves à l'étranger pour contourner les sanctions économiques.

En outre, l'espace aérien européen est fermé à l'aviation russe, qu'il s'agisse des grandes compagnies aériennes ou des jets privés des oligarques.

Par ailleurs, les Vingt-Sept souhaitent aussi lutter contre la désinformation organisée par le Kremlin. Les ministres des Affaires étrangères donnent ainsi leur accord à l'interdiction de diffusion au sein de l'UE des médias Russia Today et Sputnik, accusés de propager de fausses informations au sujet des agissements russes en Ukraine.

La Biélorussie est une nouvelle fois sanctionnée par les Européens. Les secteurs phares de l'économie biélorusse sont visés : les hydrocarbures, le tabac, le ciment, le fer et l'acier. Des sanctions individuelles frappent aussi les responsables impliqués dans l'offensive russe sur le sol ukrainien.

Envoi d'armes à l'Ukraine

Les mesures de rétorsion sont renforcées par une autre décision approuvée par les Etats membres, inédite dans l'histoire de l'UE : le financement de la livraison d'armes aux Ukrainiens.

Les Européens décident le 28 février 2022 de faire parvenir pour 500 millions d'euros d'armements, d'équipements de protection et de carburant à l'armée ukrainienne. Ils utilisent pour cela la Facilité européenne pour la paix, nouvel instrument adopté en mars 2021, qui les autorise à envoyer des armes létales à un pays en guerre.

Progressivement rehaussée, cette contribution atteint désormais 11,1 milliards d'euros.

15 mars 2022 : quatrième train de sanctions

Quelques jours après le sommet de Versailles destiné à traiter des conséquences de la guerre en Ukraine, l'Union européenne décide le 15 mars 2022 d'appliquer un quatrième train de sanctions économiques et individuelles à l'encontre de la Russie.

Les nouvelles mesures arrêtées introduisent notamment l'interdiction de toutes les transactions avec certaines entreprises publiques russes, l'arrêt de nouveaux investissements dans le secteur de l'énergie en Russie ou encore des restrictions commerciales concernant le fer, l'acier et les produits de luxe. L'UE étend également la liste des personnes visées par des restrictions à l'exportation de biens et de technologies, en raison de leurs liens avec les secteurs de l'industrie et de la défense.

7 avril 2022 : cinquième train de sanctions

Le cinquième train de sanctions intervient en réaction à la découverte, le 2 avril, des atrocités commises par l'armée russe dans la ville de Boutcha, en banlieue nord-ouest de Kiev, où des centaines de cadavres de civils sont retrouvés. Le 7 avril, les Vingt-Sept s'accordent pour imposer un embargo sur le charbon à la Russie. Les ports et routes de l'UE sont fermés aux navires et transporteurs russes.

L'exportation vers la Russie de certains biens, de haute technologie notamment, est interdite. En sens inverse, l'UE proscrit l'importation de certaines "matières premières et matériaux critiques".

Plusieurs grandes banques russes voient leurs avoirs dans l'Union gelés. La liste des personnalités sanctionnées est par ailleurs significativement allongée.

Enfin, les Européens envisagent d'accroître encore leur soutien militaire à l'Ukraine, pour le porter à 1,5 milliard d'euros.

2 juin 2022 : sixième train de sanctions

Après plusieurs semaines de blocage causés par la Hongrie (celle-ci souhaitait des garanties sur son approvisionnement énergétique), les Vingt-Sept réunis en sommet européen trouvent un accord le 30 mai pour se couper de la majeure partie du pétrole acheté à Moscou. Les importations par bateau sont visées, mais pas les livraisons par oléoduc. L'interdiction, qui a pris effet le 5 décembre, concerne plus des deux tiers des importations de pétrole russe. L’Allemagne et la Pologne ayant par ailleurs annoncé mettre fin à leurs importations par oléoduc, l'UE diminue de plus de 90 % ses livraisons en provenance de Russie.

L’objectif est toujours de sanctionner le Kremlin pour la guerre qu’il mène en Ukraine et de le couper de ses sources de financement. Tout en préservant l'UE de difficultés trop importantes pour s'approvisionner en énergie. L’exemption concernant les importations par oléoduc bénéficie avant tout à la Hongrie, à la Slovaquie et à la République tchèque. Ces pays enclavés continueront d’être approvisionnés par le pipeline russe Droujba. La Bulgarie est également autorisée à se procurer l’hydrocarbure russe pendant un an et demi. 

Le sixième train de mesures comprend d’autres sanctions telles que le retrait de la Sberbank, la plus grande banque commerciale de Russie, du système de paiement Swift. 70 personnalités russes sont également visées, telles que des militaires responsables des massacres commis à Boutcha ou encore la famille de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin.

Lors du vote de cet accord au Conseil de l'UE le 2 juin, la Hongrie obtient une modification des mesures décidées deux jours plus tôt : le patriarche Kirill, chef de l’Eglise orthodoxe russe et proche allié du président Poutine, ne figure plus sur la liste des personnalités sanctionnées.

21 juillet 2022 : septième train de sanctions

Le 21 juillet, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept approuvent de nouvelles mesures restrictives. La principale concerne l’interdiction d’importer de l’or en provenance de Russie, y compris les bijoux.

Les actifs de Sberbank, la plus grande banque russe, sont dans le même temps gelés au sein de l'UE. La liste des personnalités et entités figurant sur la liste noire de l’Union est aussi allongée.

Enfin, les ressources de certaines banques originaires de Russie, sanctionnées par les Etats membres mais nécessaires au commerce de produits alimentaires comme le blé, sont débloquées afin que les sanctions de l’UE n’aggravent pas la crise alimentaire liée au conflit en Ukraine. 

Le 4 août, les pays de l'UE ajoutent par ailleurs à leur liste noire l'ancien chef d'Etat ukrainien Viktor Ianoukovytch (2010-2014), de même que son fils Oleksandr. Le premier est accusé d'avoir pris part à une opération russe visant à remplacer le président Volodymyr Zelensky par lui au début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le second est sanctionné pour ses liens, notamment financiers, avec les séparatistes du Donbass. Tous deux sont soumis à une interdiction de visa dans les Vingt-Sept et à un gel de leurs potentiels actifs détenus dans l'Union.

6 octobre 2022 : huitième train de sanctions

Après une proposition de la Commission européenne le 28 septembre, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept s'accordent sur un nouveau paquet de sanctions visant la Russie, afin d'affaiblir davantage la capacité du pays à financer sa guerre contre l'Ukraine. Celles-ci comprennent notamment un plafonnement du prix du pétrole russe à destination des pays tiers. Le 2 décembre dernier, un accord à Vingt-Sept a fixé le plafond à 60 dollars par baril. Egalement adoptées par les pays du G7 et l'Australie, ces mesures sur le pétrole russe sont entrées en vigueur le 5 décembre.

Les transactions en cryptomonnaies avec les ressortissants russes sont par ailleurs interdites. De même que le commerce d'armes, d'armes à feu civiles, de munitions, de véhicules militaires et d'équipements militaires. L'import de produits sidérurgiques russes finis et semi-finis est également frappé d'interdiction, avec un manque à gagner pour Moscou estimé à sept milliards d'euros. Et il n'est plus possible de fournir à la Russie des services d'architecture et d'ingénierie, de conseil informatique et de conseil juridique.

Enfin, 30 personnes impliquées dans l'organisation des pseudo-référendums d'annexion dans l'est et le sud de l'Ukraine sont ajoutées à la liste noire l'UE (interdiction de séjour et avoirs gelés), ainsi que sept entités qui soutiennent l'effort de guerre du Kremlin.

16 décembre 2022 : neuvième train de sanctions

Décidé lors d'un Conseil européen le 15 décembre et formellement adopté par le Conseil le lendemain, le neuvième train de sanctions contre la Russie élargit les mesures restrictives de l'UE aux exportations de biens et technologies à usage civil et militaire permettant jusque-là le renforcement du secteur russe de la défense et de la sécurité. 168 nouvelles entités sont ainsi ciblées par des mesures sectorielles. Dans la ligne de mire de l'Union figurent notamment les produits chimiques clés, les équipements de vision nocturne et de radionavigation, les agents neurotoxiques ainsi que les composants électroniques et informatiques.

D'autres secteurs font aussi l'objet de sanctions. C'est le cas du secteur minier, dans lequel de nouveaux investissements européens sont frappés d'interdiction, avec une exception concernant les matières premières critiques. Les restrictions aux exportations dans le secteurs de l'aviation et de l'espace sont élargies pour y inclure les moteurs de drones, qui ne pourront plus être exportés vers la Russie ou des pays hors Union susceptibles de fournir des drones à Moscou.

Deux banques supplémentaires voient par ailleurs leurs actifs dans l'Union gelés, tandis que la Banque russe de développement régional, détenue par l'Etat, ne peut plus effectuer de transactions avec des sociétés européennes.

Ce neuvième train de mesures restrictives prévoit des dérogations aux sanctions pour préserver la sécurité alimentaire mondiale ou en cas de risque pour l'approvisionnement d'Etats membres en engrais.

Les médias russes sont aussi concernés par le paquet de mesures. Accusées de propager la désinformation et la propagande du Kremlin sur le conflit en Ukraine, les chaînes NTV/NTV Mir, Rossiya 1, REN TV et Pervyi Kanal sont dans le viseur des Vingt-Sept, qui les interdisent d'émettre dans l'UE.

25 février 2023 : dixième train de sanctions

Un après le début de l'invasion de l'Ukraine, les Vingt-Sept adoptent un dixième paquet de mesures restrictives contre la Russie. 121 nouvelles personnes et entités, dont des opérateurs iraniens, sont notamment sanctionnées pour leur contribution à l'effort de guerre russe. Parmi elles, des responsables militaires, des propagandistes ou encore des acteurs économiques et financiers, comme les banques Rosbank, Alfa Bank et Tinkoff. Le Conseil impose également des sanctions à l'encontre de personnes responsables de la déportation et de l'adoption forcée d'enfants ukrainiens.

Des restrictions à l'export supplémentaires sont mises en œuvre et visent encore une fois à empêcher la Russie de moderniser et d'approvisionner son armée. Ces mesures touchent, par exemple, les pièces de rechange pour moteurs à réaction et camions, les véhicules spécialisés ou bien le matériel de construction, à l'instar des grues et des antennes. Dans le même temps, des restrictions à l'import dans l'UE sont appliquées à des biens générateurs de revenus importants pour la Russie, le caoutchouc synthétique et l'asphalte en particulier.

Enfin, les citoyens russes ne peuvent plus occuper de postes de direction dans les infrastructures critiques de l'UE. Il est aussi interdit de leur fournir des capacités de stockage de gaz dans l'Union, à l'exception des installations de GNL.

23 juin 2023 : onzième train de sanctions

Eviter le contournement des précédents paquets de sanctions. Tel est l'objectif principal de ce onzième train de mesures restrictives.

Les semi-conducteurs ainsi que des biens en contenant — réfrigérateurs, imprimantes ou encore calculatrices électroniques — sont notamment visés par des interdictions d’exportation. Car la Russie, qui est dénuée d’industries fabriquant des semi-conducteurs, est soupçonnée de les récupérer dans ces produits et de s’en servir à des fins militaires.

Les navires pouvant avoir enfreint l’embargo sur le pétrole russe n’ont plus le droit d’accéder aux ports et aux écluses des Vingt-Sept. 

Plusieurs entreprises, accusées de jouer un rôle dans l'acquisition par Moscou de biens interdits d’exportation, s'ajoutent par ailleurs à la liste des entités sanctionnées dans l’UE. Il s’agit de trois sociétés russes installées à Hong Kong, d’une compagnie iranienne, de deux firmes localisées aux Emirats arabes unis, de deux autres en Ouzbékistan, d’une en Arménie et d’une dernière en Syrie. 

En réaction à la désinformation russe sur la guerre en Ukraine, cinq médias supplémentaires issus de Russie voient par ailleurs leurs licences de radiodiffusion dans l’Union supprimées. Avec la nouvelle salve de sanctions, un total de 71 personnes et 33 entités rejoignent ainsi la liste noire de l’UE.

14 décembre 2023 : douzième train de sanctions

Le douzième paquet de mesures restrictives de l'UE contre Moscou s'attaque cette fois-ci au commerce de diamants. Un secteur qui rapporte entre 4 et 5 milliards de dollars par an à la Russie, premier producteur mondial. Une interdiction du commerce de diamants avec le pays, effective au 1er janvier 2024, est décidée.

Des mesures visant à améliorer l’efficacité des sanctions concernant le pétrole russe sont également incluses dans le train de sanctions. Ces dernières incluent désormais le gaz de pétrole liquéfié (GPL), comme le butane et le propane utilisés notamment pour le chauffage. 

23 février 2024 : treizième train de sanctions

Adopté à la veille des deux ans de l'invasion russe de l'Ukraine, ce treizième paquet de mesures restrictives contre Moscou cible 106 personnes et 88 entités supplémentaires, dont les avoirs dans l'UE sont gelés et auxquelles les entreprises européennes ne peuvent mettre de fonds à disposition. Les individus concernés ont par ailleurs interdiction d'entrer sur le territoire de l'UE.

Les personnes et entités ajoutées à la liste noire de l'UE sont pour certaines considérées comme des soutiens au complexe militaro-industriel russe. Parmi elles figurent des sociétés implantées hors de Russie - en Chine, en Inde, au Sri Lanka, en Thaïlande, au Kazakhstan, en Turquie et en Serbie - qui permettent à Moscou de contourner les sanctions européennes. Des individus responsables de déportations d'enfants ukrainiens sont aussi visés par ces mesures restrictives.

Le 18 mars 2024, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept ajoutent par ailleurs 30 personnes et entités russes à la liste des personnes sanctionnées par l'UE (interdiction de séjour et gel des avoirs dans les Etats membres). Un ajout effectué en raison de leur responsabilité dans la mort d'Alexeï Navalny, l'opposant principal de Vladimir Poutine, décédé dans une prison de l'Arctique russe le 16 février 2024.

Le 21 mai 2024, le Conseil de l'UE a donné son feu vert à l'utilisation des intérêts générés par les avoirs russes gelés en Europe. Ces profits sont reversés à l'Ukraine, essentiellement via la Facilité européenne pour la paix.

24 juin 2024 : quatorzième train de sanctions

Ce paquet de mesures restrictives concerne notamment le gaz naturel liquéfié (GNL) russe, qui compte pour 16 % des importations de GNL de l'UE. Il est désormais interdit de le transborder dans les Vingt-Sept, à savoir l'importer puis le réexporter directement vers des pays tiers. Une mesure visant à empêcher la Russie de se servir des ports européens pour exporter son GNL et ainsi financer son effort de guerre en Ukraine.

Ce paquet de sanctions a aussi pour objectif d'éviter le contournement par Moscou des précédents trains de mesures restrictives. Il ajoute ainsi des obligations aux entreprises européennes afin qu'elles s'assurent que les biens exportés vers des pays tiers ne soient pas réutilisés sur le champ de bataille en Ukraine. Dans le secteur financier, l'utilisation du système SPFS, mis en place par la Russie pour contourner son exclusion du dispositif international de messagerie bancaire Swift, est interdite dans l'UE. 61 nouvelles entités, dont certaines situées dans des pays tiers (Chine, Turquie, Emirats arabes unis, Kazakhstan et Kirghizstan), sont par ailleurs visées par des restrictions à l'exportation de biens susceptibles d'être utilisées à des fins militaires par les autorités russes.

16 décembre 2024 : quinzième train de sanctions

Ce paquet de sanctions a pour objectif de renforcer la lutte contre la "flotte fantôme" russe. Il s'agit de navires battant pavillon étranger mais qui transportent du pétrole pour le compte de la Russie, lui permettant de contourner les sanctions occidentales. En outre, ces navires se livreraient à des livraisons d'armes, des vols de céréales ou participeraient au soutien au secteur énergétique russe, selon le Conseil de l'Union européenne. Les mesures ciblent 52 bateaux, portant le nombre total des inscriptions à 79. Ces derniers sont interdits d'accès aux ports et de fournir des services.

En outre, l'UE impose pour la première fois des sanctions totales (interdiction de voyager, gel des avoirs et interdiction de mettre des ressources économiques à disposition) à l’encontre de personnes et d'entités chinoises, ainsi que de haut-fonctionnaires nord-coréens. Elle ajoute 32 nouvelles entreprises, dont 20 russes, à la liste des entités qui soutiennent le complexe militaire russe, avec des restrictions accrues sur l'exportation de biens et technologies à double usage ou de pointe.

Le 15e train de sanctions renforce par ailleurs la protection des entreprises européennes contre des préjudices illégaux en Russie, en interdisant de reconnaître ou d'exécuter certaines décisions dans les litiges entre entreprises russes et européennes. Enfin, il autorise les dépositaires centraux de titres (DCT) de l'UE à libérer des soldes de trésorerie pour honorer leurs obligations clients, et à ne pas verser d'intérêts à la Banque centrale de Russie, sauf ceux contractuellement dus.

27 janvier 2025 : Les sanctions reconduites pour six mois

Lors d'un Conseil le 27 janvier 2025, les ministres européens des Affaires étrangères ont renouvelé jusqu'au 31 juillet 2025 l’ensemble des sanctions à l’encontre de la Russie. La prolongation de ces mesures vise à maintenir la pression sur Moscou en limitant ses ressources financières nécessaires pour poursuivre ses actions militaires en Ukraine.

Selon certains médias, les Vingt-Sept ont commencé à discuter d’un seizième paquet de sanctions contre la Russie, qu’ils espèrent adopter pour le troisième anniversaire de l’invasion, le 24 février 2025.

24 février 2025 : seizième train de sanctions

Approuvé le 19 février au niveau des ambassadeurs de l'UE (Coreper), un 16e train de sanctions de l’Union européenne contre la Russie est officiellement adopté le 24 février 2025, trois ans jour pour jour après le début du conflit. Il comprend plusieurs mesures visant à renforcer la pression économique sur Moscou. A commencer par l'interdiction des importations d'aluminium primaire russe, qui complète les restrictions déjà en vigueur sur certains produits dérivés de ce métal (comme les fils et les tubes). L’aluminium brut en provenance de Russie représente environ 6 % des importations européennes, une part en baisse ces dernières années.

De nouvelles mesures sont aussi adoptées contre la "flotte fantôme russe", déjà visée dans le précédent train de sanctions. Les Vingt-Sept s'accordent sur l'ajout de 73 nouveaux navires à leur liste noire, portant le total à 153 unités interdites d’accès aux ports et services européens.

Sur le plan financier et médiatique, l’Union convient également de renforcer ses restrictions en excluant 13 banques russes du système SWIFT et en suspendant les licences de diffusion de huit médias pro-Kremlin.

Ce nouveau train de sanctions intervient alors que les discussions sur une éventuelle négociation autour du conflit ukrainien s’intensifient, notamment sous l’impulsion des Etats-Unis. Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a évoqué mardi 18 février la possibilité d’une participation européenne à de futures négociations, tout en soulignant que la pression économique sur Moscou devra se poursuivre tant qu’aucun plan de paix crédible ne se dessinera.

20 mai 2025 : dix-septième train de sanctions

Les Vingt-sept ont approuvé mardi 20 mai un 17e paquet de sanctions contre la Russie, qui cible à nouveau des pétroliers "fantômes" utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, afin de limiter les exportations de pétrole russes. Près de 200 nouveaux navires fantômes utilisés par la Russie, et une trentaine d’entités accusées d’avoir aidé Moscou sont concernées. Au total, près de 345 navires sont désormais dans le collimateur de l’Union européenne.

De nouvelles sanctions sont par ailleurs envisagées, dans le cas où Moscou refuserait un cessez-le-feu de 30 jours déjà accepté par Kiev et réclamé par ses alliés occidentaux. "Des sanctions européennes seront élaborées 'dans les prochains jourssi Vladimir Poutine ne répond pas à l'ultimatum lancé ce week-end", déclarait Emmanuel Macron lors d'une interview sur TF1, mardi 13 mai. "D'autres sanctions à l'encontre de la Russie sont en préparation. Plus la Russie mènera la guerre, plus notre réponse sera sévère", confirme une semaine plus tard la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

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20.05.2025 à 12:43

Cinq ans après le Brexit, le Royaume-Uni et l'Union européenne concrétisent leur rapprochement

Valentin Ledroit
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"Il y a cinq ans, les Britanniques et les Européens échangeaient des noms d’oiseaux, parlaient d’'accord de dernière minute' ou de 'trahison'. Ce lundi [19 mai], ils ont assisté à une débauche d’expressions grandiloquentes et chaleureuses", entame Libération. Réunies à Londres, les deux parties ont conclu "un nouveau pacte de défense et de sécurité, dans […]

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Texte intégral (2138 mots)
La presse souligne que les échanges entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, António Costa, président du conseil européen, et Keir Starmer, Premier ministre britannique, ont été particulièrement courtois
La presse souligne que les échanges entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, António Costa, président du Conseil européen, et Keir Starmer, Premier ministre britannique, ont été particulièrement courtois, tranchant avec l'attitude parfois observée ces dernières années - Crédits : Conseil européen

"Il y a cinq ans, les Britanniques et les Européens échangeaient des noms d’oiseaux, parlaient d’'accord de dernière minute' ou de 'trahison'. Ce lundi [19 mai], ils ont assisté à une débauche d’expressions grandiloquentes et chaleureuses", entame Libération.

Réunies à Londres, les deux parties ont conclu "un nouveau pacte de défense et de sécurité, dans le cadre d’un vaste 'reset' (“réinitialisation” en français) [de leurs] relations", souligne Politico. Ce nouveau "deal" vient "[acter] leur rapprochement, opéré ces derniers mois, notamment en matière de défense et sécurité", précise France info.

"Nous tournons une page et ouvrons un nouveau chapitre, c'est important en ces temps où nous voyons monter les tensions géopolitiques", a indiqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. De son côté, le Premier ministre Keir Starmer a salué l'entrée dans "une nouvelle ère'" des relations entre Londres et Bruxelles [The Times].

Comme à son habitude, la presse britannique reste très divisée sur le sujet. Les journaux conservateurs pro-Brexit dénoncent une "trahison" de la part du chef du gouvernement travailliste en raison de concessions sur la pêche, tandis que les titres généralistes saluent son pragmatisme. "Le 'reset' post-Brexit de [Keir] Starmer présente des avantages évidents, mais il comporte aussi des risques politiques", résume ainsi The Guardian.

Défense, contrôles sanitaires, et plus si affinités

Dans le détail, le nouveau partenariat en matière de défense "formalise la coopération entre les deux parties dans des domaines tels que la guerre hybride, la cybersécurité, la résilience des infrastructures et la sécurité maritime", liste Politico. Autre avantage pour Londres, il "ouvre la voie à la participation du Royaume-Uni à un programme d’achats communs d’armement européen, un point convoité par les Britanniques qui possèdent une industrie de défense lucrative", complète le média.  

"Des points de tension persistent, derrière les sourires et les accolades", nuance tout de même France Inter. La radio évoque "une ligne rouge posée notamment par la France : hors de question que les Britanniques profitent des milliards d'euros débloqués par l'Union européenne pour les industries militaires, soit 150 milliards de prêts". C'est pourquoi "le texte de l'accord reste assez vague". Ursula von der Leyen a d'ailleurs tenu à préciser qu'"il faudra une nouvelle négociation pour en préciser les détails et donc un nouvel accord".

D'autres points suscitent l'enthousiasme de Keir Starmer. "Nous pouvons vendre des hamburgers britanniques dans l’UE", s’est félicité le chef du gouvernement après l'annonce [Libération]. "Les Britanniques pourront exporter plus facilement leurs produits alimentaires vers le marché européen, grâce à un 'alignement dynamique et rapide' du Royaume-Uni sur les règles sanitaires européennes", rapporte France info. Là encore, l'accord d'hier est avant tout "politique" et "doit servir à lancer des négociations ultérieures plus significatives", souligne Euractiv.

La liste des domaines de coopération pourrait prochainement s'allonger. "Les deux parties ont signé une 'convention d’entente' listant les sujets sur lesquels elles souhaitent améliorer leurs relations dans les mois à venir", note Politico, citant pêle-mêle "l’énergie, la réglementation de l’agroalimentaire, le climat, les migrations et la sécurité, ainsi que […] la mobilité des personnes".

Concessions britanniques sur la pêche

Pour obtenir ces avancées, "le gouvernement britannique a dû lâcher du lest", affirme France Inter. Les Européens ont obtenu "une extension de 12 ans de l’accès aux eaux britanniques, jusqu’en 2038 au lieu de 2026, pour leurs pêcheurs" [Libération].

Une concession qui ne passe pas du côté des conservateurs britanniques. Leur cheffe de file, Kemi Badenoch, a ainsi qualifié l'accord de "capitulation" [BBC]. Même son de cloche du côté de la formation d'extrême droite de Nigel Farage, Reform UK, ainsi que des tabloïds acquis à la cause du Brexit : "Le Premier ministre est déterminé à brader les libertés que le Brexit nous a données", "Trahissez les Britanniques, à vos risques et périls", titrent certains d'entre eux.

"Il est évident que certains éléments […] feront sourciller les critiques", estime The Independent. "Mais si l'on regarde la situation dans son ensemble, on voit un Premier ministre qui, en l'espace de quinze jours, a réussi ce qui, pendant des années, au cours des querelles sur le Brexit, était considéré comme impossible".

D'autant que Keir Starmer "a reconnu, pour la première fois, ce que les gouvernements britanniques successifs ont passé des années à nier, à savoir que le Brexit a nui à la Grande-Bretagne", salue quant à lui The Guardian. En tout état de cause, "cinq ans après le Brexit, le Royaume-Uni est encore bizarrement obsédé par l’Union", titre Le Grand Continent.

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20.05.2025 à 11:45

Qu'est-ce que l'accord d'association entre l'UE et Israël ?

Florian Chaaban
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L’Union européenne peut-elle revoir, voire suspendre, son accord d’association avec Israël ? La question se pose avec acuité depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui ont fait près de 1 200 morts et 252 otages en Israël. En réponse, l’État hébreu a lancé une offensive militaire d’envergure sur Gaza, marquée par de […]

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Texte intégral (1860 mots)
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock
Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'UE et Israël - Crédits : MicroStockHub / iStock

L’Union européenne peut-elle revoir, voire suspendre, son accord d’association avec Israël ? La question se pose avec acuité depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui ont fait près de 1 200 morts et 252 otages en Israël. En réponse, l’État hébreu a lancé une offensive militaire d’envergure sur Gaza, marquée par de nombreuses violations présumées du droit humanitaire.

Ce mardi 20 mai, Jean-Noël Barrot a appelé à trouver des solutions, devenues urgentes. Alors que Gaza est devenu "un mouroir, pour ne pas dire un cimetière" selon ses termes, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères a par ailleurs annoncé que la France soutenait la proposition des Pays-Bas de "réexaminer l’accord d’association entre l’Union européenne". "J’appelle la Commission européenne à examiner cet accord et à montrer si Israël respecte ses obligations. Une fois qu’il est établi qu’une violation est manifeste, il existe une possibilité de suspension", a-t-il plaidé.

Quelle est la base légale de cet accord ?

Signé en 1995 puis entré en vigueur en juin 2000, cet accord constitue la base légale des relations entre l'Union européenne et Israël. Celui-ci facilite les échanges commerciaux dans un cadre de libre-échange dans plusieurs secteurs, notamment industriel et agricole. L'accord vise à fournir "un cadre juridique et institutionnel approprié pour le dialogue politique et la coopération économique entre l'UE et Israël", indique la Commission européenne.

Les liens économiques entre les deux parties sont importants, l'UE étant le premier partenaire commercial d'Israël. En 2022, 24 % des exportations israéliennes étaient dirigées vers les Vingt-Sept, tandis que 31 % des importations provenaient de l'Union, selon un rapport français du Trésor.

Autour de quoi est-il structuré ?

L’article 2 du texte souligne que les relations entre l’Union européenne et Israël reposent sur "le respect des droits de l’Homme et des principes démocratiques", valeurs guidant tant leur politique intérieure qu’extérieure. Cependant, les gouvernements israéliens successifs, notamment celui d’Ariel Sharon (2001-2006) puis celui de Benyamin Nétanyahou, n’ont jamais tenu compte de ces engagements, poursuivant et intensifiant l’appropriation des terres palestiniennes.

Ce n’est qu’en 2012 que l’Union européenne a réagi, non pas en suspendant l’accord, mais en gelant le dialogue politique au niveau ministériel. Ces discussions ont été rétablies en 2022, sans que des avancées concrètes aient été observées depuis.

Comment cet accord a-t-il évolué ?

Cet accord a été progressivement élargi, intégrant Israël à plusieurs politiques communautaires. Le pays est intégré à la politique de voisinage de l'UE, qui vise à assurer de bonnes relations politiques et économiques avec les voisins des États membres. Israël est plus précisément inclus dans le partenariat Euromed, le volet de la politique de voisinage destiné aux pays du pourtour méditerranéen. Dans ce cadre, l’État hébreu fait ainsi partie du programme Erasmus+, qui permet aux jeunes Européens d'effectuer des mobilités en Israël, et inversement.

Aux côtés des Vingt-Sept, de la Palestine et de 14 autres pays, Israël est par ailleurs membre de l'Union pour la Méditerranée (UpM), organisation ayant notamment pour objectif de renforcer Euromed. La coopération entre l'UE et Israël concerne aussi le domaine scientifique. Le pays participe à Horizon Europe, programme de l'UE pour l'innovation et la recherche, doté de plus de 95 milliards d'euros pour la période 2021-2027.

Quelles sont les discussions en cours entre les deux parties ?

Le 24 février 2025, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont rencontré leur homologue israélien Gideon Sa'ar à Bruxelles lors d'une réunion à huis clos initialement destinée à examiner le respect par les autorités israéliennes de ses obligations en matière de droits de l'Homme en vertu de l'accord d'association entre l'UE et Israël.

"Nous avons eu une discussion franche sur des questions d'intérêt mutuel", avait alors déclaré la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité, Kaja Kallas. "Nous suivons de près l'évolution de la situation et ne pouvons cacher notre préoccupation en ce qui concerne la Cisjordanie", a-t-elle ajouté. De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré qu'Israël avait "prouvé qu'il était une force stable et solide" dans une région déchirée par les conflits et appelé à ce que les relations entre Israël et l'UE ne soient pas "prises en otage par les relations israélo-palestiniennes".

Face à une situation toujours aussi fragile sur le terrain, de nombreuses associations et ONG comme Human Rights Watch demandent à ce que cet accord soit révisé. Dans une lettre adressée aux dirigeants de l’UE et de ses États membres, 125 organisations de la société civile ont exhorté l’UE à axer ses discussions avec Gideon Sa'ar sur la possible suspension de l’accord UE-Israël. Cette demande avait déjà été formulée un peu plus tôt, en février 2024. Le 14 février dernier, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, et son homologue irlandais, Leo Varadkar, avaient adressé une lettre à la présidente de la Commission européenne. Leur requête : évaluer d’urgence si Israël respecte les obligations en matière de droits de l’Homme prévues dans le cadre de son accord d'association avec l'UE.

Les ministres des Affaires étrangères de l'UE se réunissent aujourd'hui à Bruxelles pour un Conseil théoriquement axé sur la défense. Les Pays-Bas espèrent que Kaja Kallas, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, inscrira l’accord UE-Israël à l’ordre du jour et qu’il fera l’objet d’un vote.

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19.05.2025 à 17:57

Comment fonctionne l'espace Schengen ?

Rédaction Toute l'Europe
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La coopération Schengen, qui débute en 1985 hors du cadre communautaire, instaure un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires et associés (suppression des contrôles aux frontières intérieures) tout en garantissant une protection renforcée aux frontières extérieures de cet espace. Signée en 1990 par cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas), […]

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Texte intégral (6096 mots)

La coopération Schengen, qui débute en 1985 hors du cadre communautaire, instaure un espace de libre circulation des personnes entre les États signataires et associés (suppression des contrôles aux frontières intérieures) tout en garantissant une protection renforcée aux frontières extérieures de cet espace. Signée en 1990 par cinq pays (Allemagne, Belgique, France, Luxembourg et Pays-Bas), la convention Schengen entre en vigueur en 1995.

Aujourd'hui, l'espace Schengen compte 29 membres :

  • 25 des 27 États membres de l'Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie, Slovénie et Suède.
  • 4 États associés : Islande, Liechtenstein, Norvège et Suisse.

La Roumanie et la Bulgarie ont totalement intégré l'espace Schengen le 1er janvier 2025, date à laquelle les contrôles à leurs frontières terrestres intérieures ont été officiellement levés. Les frontières aériennes et maritimes intérieures n'étaient déjà plus contrôlées depuis le 31 mars 2024, date à laquelle les deux pays avaient alors partiellement rejoint l'espace Schengen.

Carte géographique de l'espace Schengen
Carte de l’espace Schengen - cliquez pour agrandir

La construction de l'espace Schengen

En 1985, cinq pays de la CEE (l'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas) décident de créer entre eux un territoire sans frontières intérieures : l'espace Schengen, qui tire son nom de la ville luxembourgeoise où furent signés les premiers accords.

Signés en 1985 et en 1990, les accords de Schengen assurent la libre circulation des personnes et – à quelques exceptions près – suppriment les contrôles des voyageurs au sein de l'espace constitué par ces États. Des dispositions qui entrent en vigueur en 1995. Inclus dans le traité d'Amsterdam en 1997, les accords de Schengen font depuis partie intégrante du droit communautaire.

Par la suite, la majorité des États membres de l'UE adhèrent progressivement à cet espace, ainsi que 4 États associés : l'Islande (1999), la Norvège (1999), la Suisse (2008) et le Liechtenstein (2011). Ces derniers participent à l'élaboration des décisions concernant la coopération Schengen – mais sans droit de vote – et choisissent les mesures qu'ils souhaitent reprendre.

Signature et entrée en vigueur des accords de Schengen dans chaque État membre

PaysDate de signature des accords de SchengenDate de mise en œuvre de l'espace Schengen
Allemagne 🇩🇪Juin 1985 et juin 1990Mars 1995
Autriche 🇦🇹Avril 1995Décembre 1997
Belgique 🇧🇪Juin 1985 et juin 1990Mars 1995
Bulgarie 🇧🇬-Mars 2024am
Janvier 2025t
Croatie 🇭🇷-Janvier 2023tm
Mars 2023a
Danemark 🇩🇰Décembre 1996Mars 2001
Espagne 🇪🇸Juin 1991Mars 1995
Estonie 🇪🇪-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Finlande 🇫🇮Décembre 1996Mars 2001
France 🇫🇷Juin 1985 et juin 1990Mars 1995
Grèce 🇬🇷Novembre 1992Mars 2000
Hongrie 🇭🇺-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Islande 🇮🇸Décembre 1996Mars 2001
Italie 🇮🇹Novembre 1990Octobre 1997
Lettonie 🇱🇻-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Liechtenstein 🇱🇮Février 2008Décembre 2011
Lituanie 🇱🇹-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Luxembourg 🇱🇺Juin 1985 et juin 1990Mars 1995
Malte 🇲🇹-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Norvège 🇳🇴Décembre 1996Mars 2001
Pays-Bas 🇳🇱Juin 1985 et juin 1990Mars 1995
Pologne 🇵🇱-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Portugal 🇵🇹Juin 1991Mars 1995
République tchèque 🇨🇿-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Roumanie 🇷🇴-Mars 2024am
Janvier 2025t
Slovaquie 🇸🇰-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Slovénie 🇸🇮-Décembre 2007tm
Mars 2008a
Suède 🇸🇪Décembre 1996Mars 2001
Suisse 🇨🇭Octobre 2004Décembre 2008t
Mars 2009a

t : suppression des contrôles aux frontières terrestres
a : Suppression des contrôles aux frontières aériennes
m : suppression des contrôles aux frontières maritimes


Le Protocole (n°2) adopté en 1997 a intégré l'acquis de Schengen dans le cadre institutionnel et juridique de l'Union européenne. Les accords de Schengen sont alors devenus partie intégrante du droit de l'Union. Les pays devenus membres de l'UE après 1997 n'ont pas eu à signer les accords de Schengen, leur participation étant régie par leur acte d'adhésion à l'Union européenne.

Non-membre de l'espace Schengen, l'Irlande bénéficie d'un statut particulier : elle a obtenu de ne participer qu'à une partie des dispositions Schengen (clause d'opting-in) et contribue principalement au Système d'information Schengen (SIS), qui permet d'introduire et de consulter des signalements dans une base de données commune. Elle conserve ainsi le droit de contrôler les personnes à ses frontières et de ne pas intégrer dès leur adoption les mesures concernant les visas, l'asile et l'immigration.

Avant son départ de l'UE en 2020, le Royaume-Uni profitait également d'une clause d'opting-in. L'accord de commerce et de coopération régissant désormais ses relations avec l'UE a établi un nouveau cadre pour la coopération policière et judiciaire en matière pénale et civile.

Les élargissements depuis les années 2000

Le 26 mars 2000, la Grèce a, à son tour, rejoint l'espace Schengen, suivie de cinq États d'Europe du Nord en mars 2001 : le Danemark, la Finlande, la Suède, ainsi que l'Islande et la Norvège, qui ne sont pas membres de l'UE.

Le 21 décembre 2007, neuf nouveaux États membres de l'UE sont entrés dans l'espace Schengen : l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque. Les contrôles aux frontières terrestres et maritimes ont ainsi été levés à cette date. Les contrôles aux frontières intérieures dans les aéroports ont été levés le 30 mars 2008.

La Suisse a quant à elle rejoint l'espace de libre circulation le 12 décembre 2008, imitée par le Liechtenstein le 19 décembre 2011.

La Croatie a intégré l'espace Schengen au 1er janvier 2023. Depuis cette date, les contrôles aux postes frontaliers terrestres et maritimes ont été supprimés. Les contrôles dans les aéroports ont quant à eux disparu le 26 mars 2023.

Conformément à un accord du Conseil datant de décembre 2023, la Bulgarie et la Roumanie ont intégré partiellement l'espace Schengen le 31 mars 2024 : les contrôles aux frontières aériennes et maritimes ont été levés. Puis, le 12 décembre 2024, les États membres se sont unanimement prononcés en faveur d'une adhésion complète des deux pays à l'espace de libre circulation : les contrôles aux frontières terrestres entre ces pays et leurs voisins de l'espace Schengen ont donc officiellement été levés le 1er janvier 2025. Dans les faits, ceux-ci sont maintenus pendant six mois entre la Hongrie et la Roumanie, ainsi qu'entre la Roumanie et la Bulgarie, afin de prévenir d'éventuelles menaces graves pour l'ordre public et la sécurité intérieure causées par ce changement.

À noter que Chypre est actuellement dans le processus pour rejoindre l'espace Schengen. Les contrôles aux frontières intérieures avec Chypre n'ont pas encore été levés, même si l'île a rejoint le système d'information Schengen en juillet 2023.

Les régions ultrapériphériques (RUP) et l'espace Schengen

L'Union européenne compte neuf régions ultrapériphériques, c'est-à-dire des territoires d'outre-mer qui font partie intégrante de l'UE et qui sont soumis au droit européen, avec certaines adaptations liées à leur statut particulier. Parmi elles, seules les Açores (Portugal), Madère (Portugal) et les îles Canaries (Espagne) font partie de l'espace Schengen.

Les six régions ultrapériphériques françaises (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Martin) n'en font, en revanche, pas partie. Des contrôles aux frontières s'y appliquent donc lors des déplacements depuis et vers le reste de l'espace Schengen.

De leur côté, les treize pays et territoires d'outre-mer (PTOM) européens ne font ni partie du territoire européen, ni de l'espace Schengen. Pour la France, il s'agit de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de Saint-Pierre-et-Miquelon, des Terres australes et antarctiques françaises, de Wallis-et-Futuna et, depuis 2012, de Saint-Barthélemy.

États exemptés de visas

Les ressortissants de plus de soixante États hors Schengen sont exemptés de visas lorsqu'ils se rendent dans les pays de l'espace Schengen pour un séjour n'excédant pas 90 jours.

C'est notamment le cas de Chypre et de l'Irlande en raison de leur appartenance à l'UE, du Royaume-Uni conformément à l'accord post-Brexit, de pays candidats à l'UE (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Géorgie, Kosovo, Macédoine, Moldavie, Monténégro, Ukraine, Serbie) ou de pays plus lointains (Brésil, Canada, États-Unis, Japon…).

L'Azerbaïdjan et l'Arménie bénéficient quant à eux de procédures de visas simplifiées.

Système juridique et institutionnel

Depuis l'intégration de l'Acquis de Schengen dans le droit communautaire en 1997, la coopération Schengen rejoint le cadre juridique et institutionnel de l'UE. A chaque mesure prise en application de la Convention de Schengen correspond une base juridique dans les traités européens.

Dans ce domaine, la Commission européenne a le pouvoir d'initiative. Le Conseil des ministres de l'UE décide à la majorité qualifiée et la procédure d'adoption des actes en matière de visa, d'asile et d'immigration est la procédure législative ordinaire.

Créée en 2004, l'Agence Frontex (aujourd'hui Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) aide les États membres de l'Union européenne et de l'espace Schengen à sécuriser leurs frontières extérieures.

L'acquis de Schengen

Les Accords de Schengen (l'Accord signé le 14 juin 1985, ses protocoles ainsi que les accords d'adhésion des États) ont donné lieu à l'adoption d'une convention d'application (Convention Schengen du 19 juin 1990) puis à différentes mesures de mise en œuvre (harmonisation des contrôles aux frontières extérieures, renforcement de la coopération policière et judiciaire). L'ensemble de ces textes constitue l'Acquis de Schengen.

En 1999, l'Acquis de Schengen est intégré dans le cadre de l'UE via un protocole annexé au traité d'Amsterdam, et devient ainsi partie intégrante du droit communautaire. Différentes décisions du Conseil de l'UE du 20 mai 1999 reprennent les principales mesures de l'Acquis et définissent, pour chacune, la base juridique correspondante dans les traités européens.

Ce sont ces règles juridiques que les pays candidats à l'adhésion à l'UE doivent reprendre dans leur législation nationale.

Rétablissement temporaire des contrôles aux frontières

Les États membres de l'espace Schengen ont la possibilité de rétablir temporairement des contrôles à leurs frontières nationales en cas de menaces pour l'ordre public ou la sécurité, pour des périodes renouvelables de 30 jours et, en principe, pour une durée maximale de 6 mois (articles 23 et suivants du "code frontières Schengen").

A la suite des événements du printemps arabe, la France et l'Italie ont obtenu en 2013 la possibilité pour tout membre d'étendre ce délai à 24 mois en cas de "manquement grave d'un État membre à ses obligations de contrôle aux frontières extérieures".

L'augmentation des périodes de contrôle aux frontières

L'arrivée en 2011 de millions de migrants fuyant les révolutions arabes vers le territoire européen, en transitant par l'ile de Lampedusa, amène l'Italie à délivrer des permis de séjour de six mois, les autorisant à circuler dans l'espace Schengen. Mais la France décide de bloquer le 17 avril un convoi de migrants à Vintimille, à la frontière italienne, invoquant un risque de trouble à l'ordre public.

A la suite d'une demande franco-italienne, la Commission européenne propose un règlement pour augmenter la durée maximale de réintroduction des contrôles aux frontières nationales. Celui-ci est adopté en 2013.

Les États membres ont utilisé à plusieurs reprises cette faculté pour réintroduire temporairement la vérification des passeports à leurs frontières nationales. Notamment l'Allemagne lors de la coupe du monde de football en 2006, l'Autriche à l'occasion de l'Euro 2008, la Pologne pour l'Euro 2012, la France pour la COP 21 de 2015 puis à la suite des attentats de novembre 2015, et enfin de nombreux États en raison de la crise migratoire de 2015-2016 puis face à la pandémie de Covid-19. Au 20 décembre 2024, des contrôles d'identité perduraient aux frontières de huit États membres, dont la France.

En vigueur depuis juin 2024, une réforme du code Schengen modifie les règles relatives à la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières.

En cas de menace grave pour sa sécurité, un État peut ainsi autoriser ces contrôles pour une durée maximale de deux ans, renouvelable un an, et doit également étudier des mesures alternatives.

Dans les cas "d'instrumentalisation" des migrants par des pays tiers en vue de déstabiliser l'UE (la Russie et la Biélorussie ont notamment été accusées de recourir à de tels procédés), les États peuvent limiter le nombre de points de passage aux frontières ou réduire leurs heures d’ouverture.

Les frontières extérieures

Si l'on associe le plus souvent l'espace Schengen à la suppression des contrôles aux frontières intérieures, son fonctionnement repose également sur un renforcement des frontières extérieures, qui séparent l'Union européenne des pays tiers. Un volet dont sont avant tout responsables les États membres de l’Union européenne et de l’espace Schengen, notamment ceux situés à la périphérie de l'UE.

L’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex), basée à Varsovie en Pologne, a pour mission de les assister. Elle assure principalement le contrôle aux frontières extérieures de l’Union européenne, ainsi que des tâches liées à la sécurité maritime, aux contrôles de sécurité et aux activités de recherche et de sauvetage.

Présenté quant à lui en 2020, le Pacte européen sur la migration et l'asile a été définitivement adopté en 2024, pour être effectif en 2026. Ambitionnant de réformer la politique migratoire de l’Union, il doit permettre de traiter une partie des demandes d’asile aux frontières extérieures de l’Union et de laisser plusieurs options aux États en cas de nouvelle crise migratoire.

La réforme du code Schengen autorise également un État membre à transférer des ressortissants de pays tiers, arrêtés dans la zone frontalière et séjournant illégalement sur son territoire, vers l’Etat membre d'où ils sont arrivés directement. En cas de nouvelle pandémie ou autre urgence sanitaire de grande ampleur, les éventuelles restrictions au déplacement des ressortissants de pays tiers devront être en partie harmonisées, tandis que les citoyens et résidents de l’UE en seront exemptés.

Autre avancée notable : le renouvellement en mars 2023 du système d'information Schengen, pour le doter de nouveaux types de signalements et de fonctionnalités améliorées.

Enfin, en vertu du système ETIAS, certains voyageurs souhaitant rejoindre l'UE auront peut-être bientôt à demander une autorisation de voyage et à s'acquitter d'une taxe de 7 €. Ils s'agit des ressortissants d'une soixantaine de pays aujourd'hui dispensés de visas Schengen pour accéder à l'UE, âgés de 18 à 70 ans. En vigueur depuis 2018, ce système a vu son application retardée à plusieurs reprises, et pourrait être effectif en 2026.

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19.05.2025 à 17:00

Qu'est-ce que le Pacte vert pour l'Europe ?

Arthur Olivier
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Officiellement présenté par l'exécutif européen en décembre 2019, le Pacte vert (ou "Green deal") a été défini par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen comme "la nouvelle stratégie de croissance" de l'UE destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, "tout en créant des emplois et en améliorant notre […]

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Texte intégral (4348 mots)
Retrouvez les informations essentielles sur le Pacte vert européen
Le Pacte vert engage les États membres vers la réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre, avec l'objectif de les réduire d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990 - Crédits : Sarayut / iStock

Officiellement présenté par l'exécutif européen en décembre 2019, le Pacte vert (ou "Green deal") a été défini par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen comme "la nouvelle stratégie de croissance" de l'UE destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre, "tout en créant des emplois et en améliorant notre qualité de vie". Il s'agissait de la priorité n°1 de son premier mandat (2019-2024).

Depuis, de nombreux textes ont été adoptés, touchant (presque) tous les secteurs de la société. Aujourd'hui, la Commission européenne explique se concentrer sur la mise en œuvre du Pacte vert, mais a également proposé quelques aménagements aux textes adoptés en repoussant par exemple leur application.

Pourquoi la Commission européenne a-t-elle proposé un Pacte vert ?

Depuis plusieurs années, les scientifiques du Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC) alertent sur la nécessité d'agir pour lutter contre le changement climatique. Dans son rapport de 2018, le groupe d'experts relevait que la hausse des température mondiales devait être contenue à 1,5°C pour limiter les événements météorologiques extrêmes et le développement annoncé de catastrophes naturelles.

Les élections européennes de 2019 ont vu une relative poussée des partis écologistes sur le continent. Proposée par les Vingt-Sept au poste de présidente de la Commission à l'issue du scrutin, Ursula von der Leyen a défendu devant les nouveaux eurodéputés en juillet 2019 l'idée selon laquelle "notre défi le plus pressant [était] la protection de la planète". "C'est la plus grande responsabilité et la plus grande chance que nous ayons aujourd'hui", avait-elle ajouté.

Le Pacte vert est un ensemble de politiques qui visent notamment à concrétiser les engagements de l'UE sur la scène internationale. Les Vingt-Sept comme l'Union européenne, en sa qualité d'organisation régionale, sont signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC), entrée en vigueur en 1994, et du protocole de Kyoto de 1997 qui rend cette précédente convention opérationnelle. Celui-ci engage les pays les plus développés à limiter leurs émissions de gaz à effet de serre.

L'accord de Paris, signé en 2015 lors de la COP21, est venu compléter cet arsenal d'accords mondiaux. Il ambitionne de limiter le réchauffement planétaire à moins de 2 °C, et idéalement à 1,5 °C.

Quels objectifs fixe le Pacte vert ?

L'objectif principal du Pacte vert est que l'Europe parvienne à la neutralité climatique à l'horizon 2050. Cela signifierait que la totalité des émissions de gaz à effet de serre, qu'il s'agit de réduire considérablement, seraient captées ou absorbées par les forêts, les sols ou encore les océans, qu'on appelle "puits de carbone".

Cœur battant du Pacte vert, la loi européenne sur le climat a définitivement été adoptée en juin 2021. Elle a fixé l'objectif de neutralité climatique dans la législation européenne, de même que la cible intermédiaire d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre de l'UE d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. L'UE s'engage également à renforcer ses puits de carbone.

Chine, Royaume-Uni, États-Unis : quels engagements vers la neutralité carbone ?

Outre l'Union européenne, plusieurs pays parmi les principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre ont prévu d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 (Japon, Royaume-Uni, Canada…). La Chine vise quant à elle 2060, et l'Inde 2070.

Tous ont également fixé des objectifs intermédiaires de réduction des gaz à effet de serre. Pour le Royaume-Uni, le chiffre atteindrait au moins 68 % d'ici à 2030, et par rapport aux niveaux de 1990 (le 12 novembre 2024, le pays a annoncé un nouvel objectif de 81 % de réduction d'ici à 2035). Pour la Chine, c'est l'intensité carbone (émissions par unité de PIB) qui doit diminuer de 65 % d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2005.

En 2021, sous l'impulsion du président Joe Biden, les États-Unis se sont également engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Une décision mise à mal par son successeur. En janvier 2025, à peine 24 heures après sa prise de fonction, Donald Trump a signé un décret pour retirer les États-Unis de l'Accord de Paris, compromettant les chances américaines d'atteindre cet objectif.

De quoi est composé le Pacte vert ?

"Toutes les actions et politiques de l’UE devront contribuer à atteindre les objectifs du Pacte vert pour l’Europe". Dès l'introduction du document de référence de cette nouvelle politique européenne, la Commission a affiché une ambition claire : tous les domaines de compétence de l'Union sont concernés par le Pacte vert. En décembre 2019, une cinquantaine d'actions ont été proposées, touchant aux secteurs de l'énergie comme à ceux des déchets, des mobilités ou de l'agriculture.

Seconde grande étape du Pacte vert, l'exécutif européen a présenté en juillet 2021 un ensemble de propositions afin d'aligner les politiques et la législation de l'UE sur l'objectif de neutralité climatique, en fixant un objectif intermédiaire de réduction des émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Ce paquet appelé "Ajustement à l'objectif 55", ou "Fit for 55", comprend une série de mesures sur les énergies renouvelables, l'efficacité énergétique ou encore la mise en place d'une "taxe" carbone (appelée mécanisme d'ajustement carbone) aux frontières de l'UE.

Plusieurs feuilles de route sectorielles ont aussi été adoptées par la Commission. En mars 2020, elle a publié son nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire, qui encourage l’utilisation durable des ressources, en particulier dans les secteurs du numérique, du textile et de la construction. En mai 2020, la Commission a ensuite fait connaître "De la ferme à la table", une stratégie pour bâtir un système alimentaire respectueux de l’environnement. Un plan pour la biodiversité, destiné à protéger et à restaurer les écosystèmes européens, a été présenté au même moment.

Au niveau financier, le Pacte vert s'inscrit dans le budget habituel de l'Union – avec le cadre financier pluriannuel (CFP) – mais mobilise également les crédits du plan de relance européen NextGenerationEU, l'outil destiné à remettre sur les rails l'économie européenne après la pandémie de Covid-19. 37 % de ces financements doivent être fléchés vers les actions de lutte contre le changement climatique.

Où en est-on dans la mise en place du Pacte vert ?

Les États membres, réunis au sein du Conseil, et les eurodéputés, siégeant au Parlement européen, se sont saisis des différentes propositions législatives de la Commission. De nombreux sujets sensibles ont fait l'objet d'accords, à l'image de la fin de la vente des voitures thermiques neuves en 2035 ou de la répartition entre États membres des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En général, les dossiers liés à l'énergie et au climat ont avancé plus rapidement que ceux liés à la biodiversité ou à l'agriculture. Ce décalage s'explique notamment par le déclenchement de la guerre en Ukraine, en février 2022. Alors que le Vieux Continent est frappé de plein fouet par la crise énergétique qui résulte de l'invasion russe et du chantage du Kremlin sur l'approvisionnement en gaz, la question est devenue incontournable pour les Européens. La Commission a ainsi publié son plan REPowerEU pour sortir de la dépendance européenne aux énergies fossiles russes. L'exécutif européen a par ailleurs mis à l'agenda des réformes imprévues, à l'image de la révision du marché de l'électricité, finalement adoptée en mars 2023 et destinée à endiguer la volatilité des prix.

Sur le plan économique, une stratégie de long terme a aussi été publiée en février 2023. Ce "plan industriel du Pacte vert", qui répond notamment à la loi sur la réduction de l’inflation des États-Unis (Inflation Reduction Act), vise à renforcer la compétitivité de l'industrie européenne engagée vers la neutralité carbone. Il doit favoriser le développement des technologies "vertes" et assurer l'approvisionnement en matières premières du continent européen. Plusieurs de ses mesures phares ont été adoptées en 2024 : c'est le cas du règlement pour une industrie à zéro émission nette, qui vise à intensifier la fabrication de technologies vertes sur le continent européen, ou de la législation sur les matières premières critiques, laquelle doit garantir l'approvisionnement européen en matières premières essentielles utilisées dans des secteurs stratégiques (énergies renouvelables, industrie, numérique, espace, défense…). En février 2025, la Commission européenne a présenté son successeur, le Pacte pour une industrie propre.

Côté alimentation en revanche, l'Union européenne n'a pas pu atteindre ses ambitions. Alors que l'agriculture représente environ 10,5 % des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE et agit directement sur la biodiversité, la grande majorité des textes de la stratégie "de la ferme à la table" ont été ralentis voire abandonnés. Citons par exemple l'abandon de la proposition de réglementation sur les pesticides qui prévoyait une baisse de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires d’ici à 2030, ou encore du projet de système d’étiquetage nutritionnel calqué sur le "nutriscore". Cette stratégie a été remplacée par une "vision de l'agriculture et de l'alimentation" présentée en février 2025 et moins ambitieuse sur le plan écologique.

Enfin, le bilan concernant la biodiversité est mitigé. Les États membres et les eurodéputés se sont toutefois entendus en novembre 2023 pour doter l'UE d’une loi sur la restauration de la nature (moins ambitieuse que la proposition initiale de la Commission européenne). Celle-ci a finalement été adoptée par les ministres au Conseil après de multiples rebondissements. Destinée à améliorer l'état des écosystèmes terrestres et marins, elle avait suscité de vifs débats dans les sphères européennes.

A l'occasion des élections européennes de juin 2024, la rédaction de Toute l'Europe avait consacré deux articles au bilan du Pacte vert durant le premier mandat d'Ursula von der Leyen (2019-2024).

Le Pacte vert est-il remis en cause ?

Priorité n°1 du premier mandat d'Ursula von der Leyen, le Pacte vert semble être relégué au second rang depuis le renouvellement de l'Allemande à la tête de la Commission européenne.

Tout d'abord, l'expression n'est plus explicitement citée dans les priorités de l'exécutif européen pour la période 2024-2029, ni dans les intitulés des portefeuilles des commissaires (contrairement au mandat précédent). L'adjectif "propre" semble s'être substitué à "vert", comme en témoigne la présentation du Pacte pour une industrie propre en février 2025. Un terme plus en phase avec la grande priorité de la Commission sur ce début de mandat : la compétitivité.

Régulièrement interrogée en conférence de presse à ce sujet, Ursula von der Leyen continue cependant d'affirmer que "l'UE maintient ses objectifs du Pacte vert". Un constat partagé par le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjouné, qui nous affirmait en mars 2025 que "compétitivité et décarbonation [n'étaient] pas opposées".

Pourtant, certains textes du Pacte vert ont déjà fait l'objet d'assouplissements ou de délais dans leur mise en œuvre, à l'image d'un règlement sur la déforestation. Celui-ci interdit l'importation de bois, de bétail, de cacao, de café, de soja, d'huile de palme ainsi que de certains de leur dérivés (cuir, chocolat…) s’ils proviennent de zones déforestées après le 31 décembre 2020. Son application, qui devait débuter le 30 décembre 2024 a ainsi été repoussée d'un an. Deux autres textes ont connu un destin similaire. En avril dernier, l'UE se prononçait pour un report de l'application de règles sur le développement durable des entreprises.

D'autres pourraient également connaître le même sort. Des discussions sont ainsi en cours pour alléger les obligations du mécanisme d'ajustement carbone tandis que certains États membres ou entreprises font pression pour aménager ou reporter la révision du marché carbone européen ainsi que la fin de la vente des voitures neuves dotées d'un moteur thermique en 2035. Ce dernier texte fait d'ailleurs l'objet d'une "clause de révision" en 2026.

Comment la Commission s'assure-t-elle du respect des engagements climatiques européens ?

La loi climat européenne a instauré un conseil scientifique consultatif, composé d’experts jugeant de la conformité des initiatives législatives européennes avec les ambitions déterminées dans l'accord de Paris et la stratégie environnementale de l'UE. La Commission doit ainsi s'efforcer d'aligner chaque nouvelle mesure sur l'objectif de neutralité climatique. Si ce n'est pas le cas, elle doit motiver cette absence de cohérence dans son étude d'impact.

La loi climat crée de fait un système de suivi des progrès des États membres sur la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce même règlement prévoit que la Commission évalue tous les cinq ans les efforts menés par les États membres en matière d'adaptation au changement climatique et de neutralité carbone.

Deux instruments pour limiter les conséquences sociales de la transition écologique

Certaines industries vont disparaître, ce qui pose des problèmes économiques et sociaux dans de nombreux territoires européens. Avec l'abandon progressif du charbon par exemple, plusieurs régions de Pologne ou de République tchèque devraient être confrontées à un déclin de leurs industries présentes depuis longtemps. Adopté en juin 2021, le Fonds pour une transition juste (FTJ) est un outil qui vise à faciliter la mise en œuvre du Pacte vert. Il représente 17,5 milliards d'euros, dont 10 milliards proviennent du plan de relance européen. Ce FTJ fournit essentiellement des subventions pour soutenir les secteurs en déclin ou qui sont appelés à se transformer avec la transition écologique.

Un Fonds social pour le climat verra également le jour en 2026. Celui-ci doit aider spécifiquement les ménages à basculer vers des mobilités propres et des systèmes de chauffage moins énergivores. Le budget de l'UE contribuerait à hauteur de 65 milliards d'euros à ce nouveau fonds sur la période 2026-2032, qui atteindrait un montant total de 86,7 milliards d'euros en comptant le cofinancement par les États membres.

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19.05.2025 à 13:32

Le palmarès du concours Eurovision de la chanson

Rédaction Toute l'Europe
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Organisé par l'Union Européenne de Radio-Télévision, le concours Eurovision de la chanson (communément appelé "Eurovision") se tient chaque année depuis 1956. De 7 membres à sa création, l'événement a gagné en importance. Il a regroupé 37 candidats lors de l'édition 2025 organisée à Bâle (Suisse). Le 13 mai dernier, l'artiste autrichien JJ a remporté le […]

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Texte intégral (2535 mots)
L'Autriche remporte l'Eurovision 2025, représentée par JJ interprétant la chanson "Wasted love" - Crédits : Sarah Louise Bennett / EBU
L'Autriche remporte la 69e édition de l'Eurovision, représentée par JJ interprétant la chanson "Wasted Love" - Crédits : Sarah Louise Bennett / EBU

Organisé par l'Union Européenne de Radio-Télévision, le concours Eurovision de la chanson (communément appelé "Eurovision") se tient chaque année depuis 1956. De 7 membres à sa création, l'événement a gagné en importance. Il a regroupé 37 candidats lors de l'édition 2025 organisée à Bâle (Suisse). Le 13 mai dernier, l'artiste autrichien JJ a remporté le concours, avec sa chanson "Wasted Love".

L'Union Européenne de Radio-Télévision (UER) est la plus importante association professionnelle de radiodiffuseurs nationaux dans le monde avec 113 membres actifs dans 56 pays (dont les 27 États membres de l'UE), et 31 affiliés sur les continents africain, asiatique et américain.

Irlande et Suède, les plus titrés

Depuis la première émission en 1956, l'Irlande et la Suède comptent le plus grand nombre de victoires : sept au total. La dernière victoire irlandaise, en 1996, revient à Eimar Quinn avec "The Voice". Tandis que les Suédois, représentés par Loreen et sa chanson "Tatoo", ont triomphé en 2023. Cette dernière avait déjà remporté le titre en 2012.

On retrouve ensuite 4 pays à 5 victoires. Parmi eux, figure la France dont le compteur est bloqué depuis 1977 et la victoire de Marie Myriam pour sa chanson "L'Oiseau et L'Enfant". Le Royaume-Uni, le Luxembourg, et les Pays-Bas sont les autres Etats à atteindre ce total.

L'Italie, le Danemark et l'Autriche comptent chacun 3 victoires.

Pays membres ayant accumulé le plus de victoires de 1956 à 2025

Fortunes diverses pour la France

La première victoire française à l'Eurovision intervient en 1958. Elle revient à André Claveau pour "Dors mon amour". Depuis 1977 et la prestation de Marie Myriam, aucun Français n'a remporté le titre, même si certains artistes ne sont pas passés loin de la victoire, à l'image de Barbara Pravi (deuxième en 2021) ou encore de Slimane (quatrième en 2024). En 2025, la France, représentée par Louane, est arrivée septième dans le classement.

Gérard Lenorman (1988), Amina (1991), Patrick Fiori (1993), Natasha Saint Pier (2001), Les Fatals Picards (2007) et Sébastien Tellier (2008) figurent également parmi les candidats français au concours de l'Eurovision.

Notons également que France Gall a remporté le concours en 1965… pour le Luxembourg.

Des vainqueurs mémorables

11 des 27 États membres de l'Union européenne n'ont jamais remporté l'Eurovision : la Bulgarie, Chypre, la Croatie, la Hongrie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie.

Tous les ans, une euphorie doucement kitsch s'empare de l'Europe à l'occasion du concours. Pour autant, les gagnants de l'Eurovision ont des profils très différents. Victorieuse en 2014 avec son titre "Rise like a Phoenix", la drag-queen autrichienne Conchita Wurst a permis à son pays d'accueillir le concours l'année suivante. Tandis qu'en 2006, le groupe de métal finlandais Lordi a remporté la compétition avec son titre "Hard Rock Hallelujah".

Parmi les gagnants marquants de ces dernières années notons également le groupe de rock italien Måneskin en 2021. Une victoire qui leur a assuré une renommée internationale et de nombreuses distinctions.

D'autres ne remportent pas l'Eurovision mais restent malgré tout dans les annales. Entre autres : la Moldavie et son célèbre "Saxo-guy" pour l'édition de 2010.

Le concours est éminemment politique. Quelques semaines après avoir été envahie par la Russie, l'Ukraine obtient la victoire en 2022 avec le groupe Kalush Orchestra et sa chanson "Stefania". Le morceau, repris comme un hymne par l'armée ukrainienne, évoque les événements auxquels sont confrontés les habitants du pays. "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites", chante ainsi l'interprète.

Le palmarès de l'Eurovision, année par année

AnnéePays vainqueurInterprète(s)Représentant français (classement)
1956SuisseLys AssiaMathé Altéry, Dany Dauberson (classement non connu)
1957Pays-BasCorry BrokkenPaule Desjardins (2e)
1958FranceAndré ClaveauAndré Claveau (1er)
1959Pays-BasTeddy ScholtenJean Philippe (3e)
1960FranceJacqueline BoyerJacqueline Boyer (1ère)
1961LuxembourgJean-Claude PascalJean-Paul Mauric (4e)
1962FranceIsabelle AubretIsabelle Aubret (1ère)
1963DanemarkGrethe & Jørgen IngmannAlain Barrière (5e ex æquo)
1964ItalieGigliola CinquettiRachel (4e ex æquo)
1965LuxembourgFrance GallGuy Mardel (3e)
1966AutricheUdo JürgensDominique Walter (16e)
1967Royaume-UniSandie ShawNoëlle Cordier (3e)
1968EspagneMassielIsabelle Aubret (3e)
1969Espagne / France / Pays-Bas / Royaume-UniSalomé / Frida Boccara / Lenny Kuhr / LuluFrida Boccara (1ère ex æquo)
1970IrlandeDanaGuy Bonnet (4e)
1971MonacoSéverineSerge Lama (10e)
1972LuxembourgVicky LeandrosBetty Mars (11e)
1973LuxembourgAnne-Marie DavidMartine Clémenceau (15e)
1974SuèdeABBADani (retrait)
1975Pays-BasTeach-InNicole Rieu (4e)
1976Royaume-UniBrotherhood of ManCatherine Ferry (2e)
1977FranceMarie MyriamMarie Myriam (1ère)
1978IsraëlIzhar Cohen &
The Alphabeta
Joël Prévost (3e)
1979IsraëlGali Atari &
Milk and Honey
Anne-Marie David (3e)
1980IrlandeJohnny LoganProfil (11e)
1981Royaume-UniBucks FizzJean Gabilou (3e)
1982AllemagneNicoleRetrait de la France
1983LuxembourgCorinne HermèsGuy Bonnet (8e)
1984SuèdeHerreysAnnick Thoumazeau (8e)
1985NorvègeBobbysocksRoger Bens (10e)
1986BelgiqueSandra KimCocktail Chic (17e)
1987IrlandeJohnny LoganChristine Minier (14e)
1988SuisseCéline DionGérard Lenormand (10e)
1989YougoslavieRivaNathalie Pâque (8e)
1990ItalieToto CutugnoJoëlle Ursull (2e)
1991SuèdeCarolaAmina (2e)
1992IrlandeLinda MartinKali (8e)
1993IrlandeNiamh KavanaghPatrick Fiori (4e)
1994IrlandePaul Harrington &
Charlie McGettigan
Nina Morato (7e)
1995NorvègeSecret GardenNathalie Santamaria (4e)
1996IrlandeEimear QuinnDan Ar Braz &
l'Héritage des Celtes (19e)
1997Royaume-UniKatrina and the WavesFanny (7e)
1998IsraëlDana InternationalMarie Line (24e)
1999SuèdeCharlotte NilssonNayah (19e)
2000DanemarkOlsen BrothersSofia Mestari (23e)
2001EstonieTanel Padar,
Dave Benton &
2XL
Natasha St-Pier (4e)
2002LettonieMarie NSandrine François (5e)
2003TurquieSertab ErenerLouisa Baïleche (18e)
2004UkraineRuslanaJonatan Cerrada (15e)
2005GrèceHelena PaparízouOrtal (23e)
2006FinlandeLordiVirginie Pouchain (22e)
2007SerbieMarija ŠerifovićLes Fatals Picards (22e)
2008RussieDima BilanSébastien Tellier (19e)
2009NorvègeAlexander RybakPatricia Kaas (8e)
2010AllemagneLena Meyer-LandrutJessy Matador (12e)
2011AzerbaïdjanEll & NikkiAmaury Vassili (15e)
2012SuèdeLoreenAnggun (22e)
2013DanemarkEmmelie de ForestAmandine Bourgeois (23e)
2014AutricheConchita WurstTwin Twin (26e - dernier)
2015SuèdeMåns ZelmerlöwLisa Angell (25e)
2016UkraineJamalaAmir (6e)
2017PortugalSalvador SobralAlma (12e)
2018IsraëlNettaMadame Monsieur (13e)
2019Pays-BasDuncan LaurenceBilal Hassani (14e)
2020Édition annulée à cause de la pandémie de Covid-19
2021ItalieMåneskinBarbara Pravi (2e)
2022UkraineKalush OrchestraAlvan & Ahez (24e)
2023SuèdeLoreenLa Zarra (16e)
2024SuisseNemoSlimane (4e)
2025AutricheJJLouane (7e)

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