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09.05.2025 à 21:45

Un juge américain ordonne la libération d'une étudiante turque devenue symbole de la "liberté d'expression"

FRANCE24
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La vidéo de l'arrestation le 25 mars de Rumeysa Ozturk, une doctorante de l'université Tufts dans le Massachusetts, par des agents en civil des services de l'immigration (ICE), visages masqués et pour certains capuche sur la tête, en vue de son expulsion, avait suscité l'indignation. Un juge fédéral de l'Etat voisin du Vermont, dans le nord-est des Etats-Unis, a ordonné vendredi "au gouvernement de la relâcher immédiatement". Le seul motif invoqué par l'administration Trump pour justifier l'expulsion de Rumeysa Ozturk est un article qu'elle avait cosigné en mars 2024 dans son journal universitaire, le Tufts Daily, critiquant la façon dont son établissement gérait le mouvement de protestation contre la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. L'exécutif a eu depuis largement l'occasion de présenter d'autres éléments, mais ne l'a pas fait, a rappelé le juge William Sessions au terme d'une audience à laquelle elle a participé en visioconférence d'un centre de détention géré par ICE en Louisiane (sud) où elle est incarcérée depuis plus de six semaines. "Dans le même temps, la prolongation de sa détention censure la liberté d'expression de millions de personnes qui ne sont pas citoyens de ce pays. N'importe laquelle d'entre elles peut maintenant hésiter à exercer sa liberté d'expression garantie par le Premier amendement (de la Constitution, NDLR) de crainte d'être embarquée vers un centre de détention loin de chez elle", a souligné le magistrat. "Cauchemar constitutionnel" Le juge Sessions a refusé d'assortir cette libération des conditions suggérées par le gouvernement en matière de liberté de mouvement. Rumeysa Ozturk est "libre de retourner chez elle au Massachusetts" et de "se déplacer" au-delà de cet Etat, a-t-il précisé. Il a néanmoins exigé que cette libération soit supervisée régulièrement par un centre municipal de réinsertion des détenus dans le Vermont qui lui en rendra compte. Le magistrat a également proposé que les avocats de Rumeysa Ozturk et des services d'immigration conviennent de "conditions légères" à sa liberté d'aller et venir puisqu'elle reste sous le coup d'une procédure d'expulsion. "Passer plus de six semaines en détention pour avoir écrit une tribune est un cauchemar constitutionnel. Sa libération est une victoire pour quiconque défend la justice, la liberté d'expression et les droits humains fondamentaux", a réagi dans un communique Monica Allard, une avocate de l'influente organisation de défense des droits civiques ACLU. Dans une affaire similaire, un autre juge fédéral du Vermont avait ordonné le 30 avril la libération d'un étudiant palestinien impliqué dans le mouvement à l'université Columbia contre la guerre à Gaza et arrêté en pleine démarche de naturalisation deux semaines auparavant. Mohsen Mahdawi est le cofondateur d'un groupe d'étudiants palestiniens à l'université new-yorkaise Columbia, avec Mahmoud Khalil, figure de la mobilisation estudiantine propalestinienne aux Etats-Unis, que l'administration Trump tente d'expulser depuis son arrestation le 8 mars. Le président républicain Donald Trump a lancé une offensive contre les grandes universités américaines, les accusant de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu'il assimile à des manifestations d'antisémitisme.

09.05.2025 à 21:23

Nucléaire iranien: nouvelle série de négociations dimanche à Oman

FRANCE24
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"L'émissaire spécial Steve Witkoff devrait se rendre à Oman dimanche pour un quatrième cycle de négociations avec l'Iran", a indiqué vendredi une source proche du dossier sous couvert d'anonymat. "Comme par le passé, nous nous attendons à des discussions directes et indirectes", a-t-elle ajouté. Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a confirmé ces discussions dans une vidéo diffusée vendredi par des médias locaux. "Nos amis omanais nous ont proposé la date de dimanche et nous avons exprimé notre accord", a-t-il dit. "Les négociations progressent et, naturellement, plus nous avançons, plus nous avons besoin de consultations et d'examens, et plus les délégations ont besoin de temps pour examiner les questions soulevées", a relevé le ministre. Américains et Iraniens, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé depuis le 12 avril des pourparlers indirects sur l'épineux dossier du nucléaire iranien sous la médiation d'Oman. "Messages contradictoires" Trois sessions se sont déjà tenues à Mascate et à Rome. Un quatrième round avait été pressenti samedi dernier dans la capitale italienne mais avait été reporté pour des "raisons logistiques", selon Oman. Le sultanat d'Oman a déjà servi de médiateur entre les Etats-Unis et les houthis du Yémen qui sont parvenus à un accord de cessez-le-feu cette semaine, le président Trump annonçant l'arrêt des frappes américaines contre ces insurgés. Les pourparlers américano-iraniens visent à conclure un nouvel accord devant empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique - une ambition que Téhéran a toujours nié avoir - contre une levée des sanctions qui paralysent son économie. Le président américain est attendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes unis du 13 au 16 mai. Avant ce déplacement, Donald Trump a indiqué qu'il allait "prendre une décision" sur la manière dont les Etats-Unis désignent le Golfe, après que plusieurs médias américains lui ont prêté l'intention de l'appeler "golfe Arabique" ou "golfe d'Arabie" plutôt que "golfe Persique", ce qui froisserait l'Iran en pleine négociations. "Nos positions sont fondées sur des principes, ont leurs propres fondements et sont donc immuables, mais nous recevons des messages contradictoires de l'autre côté", a déclaré vendredi le ministre iranien, en relevant que "des personnes différentes tiennent des propos différents". Le vice-président des Etats-Unis, JD Vance, avait estimé mercredi que ces négociations avec l'Iran étaient sur la "bonne voie". "Pression maximale" "Nous ne nous soucions pas de savoir si les gens veulent de l'énergie nucléaire. Nous sommes d'accord avec cela, mais vous ne pouvez pas avoir le type de programme d'enrichissement qui vous permet d'obtenir une arme nucléaire, et c'est là que nous fixons la limite", a-t-il insisté. Interrogé pour savoir si l'Iran pouvait maintenir un programme d'enrichissement tant qu'il ne conduit pas à la fabrication d'une arme, le président américain avait déclaré mercredi que cette question restait ouverte. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations, défendant un droit au nucléaire à des fins civiles. Un accord multilatéral conclu en 2015 avec l'Iran, prévoyant un encadrement des activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée des sanctions internationales, est devenu de facto caduc à la suite du retrait des Etats-Unis décidé en 2018, sous le premier mandat de Donald Trump. L'accord, qui expire en octobre 2025, prévoit la possibilité de rétablir les sanctions internationales si l'Iran ne se conforme pas à ses engagements. En attendant, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" sur l'Iran, visant notamment le secteur pétrolier, et presse Téhéran de négocier tout en menaçant de le bombarder en cas d'échec de la diplomatie.

09.05.2025 à 21:11

Le concours Lépine récompense un casque "assistant d'écoute" pour personnes mal-entendantes

FRANCE24
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Lors cette 124e édition du concours - qui se déroulait Porte de Versailles au sein de la Foire de Paris (30 avril-11 mai) - un total de 250 inventions étaient en lice et ont été passées au crible par un jury d'une cinquantaine de personnes. Vendredi soir, le prix du président de la République, le plus prestigieux - qui prend la forme d'un vase en porcelaine de Sèvres, maison en activité depuis le XVIIIe près de Paris - a été remis à Raphaël Zakine pour un "assistant d'écoute" baptisé Spokeo. Ce dispositif "permet de rétablir la communication avec une personne mal-entendante: 70% des personnes qui ont une perte d'audition ne portent pas d'appareil auditif, pour plein de raisons différentes, et pourtant à certains moments il faut pouvoir communiquer avec elles sans avoir besoin de répéter ou hausser le ton", résume à l'AFP Michael Uzzan, un des trois co-inventeurs aux côtés de Raphaël Zakine, opticien, et Jonathan Goldminc, audio-prothésiste, et lui-même opticien de profession intervenant en Ehpad. Spokeo prévoit un petit micro-cravate dans lequel l'interlocuteur va parler, et un casque noir, d'allure semblable à ceux utilisés pour écouter de la musique, qui permet au son de se propager par voie aérienne mais aussi "par conduction à travers les os pour arriver jusqu'à l'oreille interne" de la personne mal-entendante "même quand le conduit auditif est obstrué. Cette technologie de bi-conduction est brevetée", précise-t-il. Commercialisé depuis cinq mois, au prix de 598 euros, Spokeo s'adresse principalement aux aidants et aux soignants: "les ophtalmos notamment l'adorent car quand ils opèrent de la cataracte, le patient est conscient et doit pouvoir suivre des consignes" - et donc les entendre - comme "ne pas bouger l'oeil à certains moments", relève Michael Uzzan, 54 ans. Au-delà de la santé, d'autres utilisations "plus généralistes" peuvent être imaginées, relève la directrice du concours Lépine, Barbara Dorey, qui cite "les notaires qui ont besoin de bien se faire comprendre dans le cadre de successions" ou encore "les médecins lors de téléconsultations". Le deuxième prix du concours Lépine est allé à Bruno Tronchi, pour avoir développé une douille d'éclairage électrique, compatible avec les ampoules vissées E14 et E27 (parmi les plus utilisées) et qui intègre un mécanisme de protection empêchant tout risque d'électrocution. "Ce n'est pas forcément que les enfants qui peuvent se faire piéger, mais aussi une mauvaise manipulation par un adulte, moi j'ai été piégé très jeune, à 14 ans, j'ai perdu connaissance", confie Bruno Tronchi, dont la production de cette douille baptisée PAP'S va "bientôt démarrer", pour une commercialisation début 2026 aux alentours de 6 euros pour une ampoule E27, et de 5 euros pour une E14. Enfin, le prix de l'univers connecté du concours a récompensé Christophe Bureau et son dispositif #dotdot, un petit boîtier qui combiné à une appli permet de "partager gratuitement, ou de vendre, des gigas d'accès à l'internet mobile qu'on utilise pas, via la création d'un wifi visible à 100 mètres autour de vous". Vendu 40 euros, le boîtier est commercialisé depuis janvier. Barbara Dorey a évoqué "un cru intéressant" pour 2025, tenant à souligner que "le concours Lépine, ce n'est pas que du rêve, ça se concrétise vraiment, c'est utile, on retrouve les inventions dans notre société".

09.05.2025 à 20:59

Les États-Unis envisagent une aide alimentaire à Gaza, Israël n'y participera pas

FRANCE 24
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Les Israéliens ne participeront pas à la distribution d'aide alimentaire prévue dans le cadre d'une initiative humanitaire américaine dans la bande de Gaza, mais en assurera la sécurité, a indiqué vendredi l'ambassadeur des États-Unis en Israël. Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire côtier palestinien où vivent 2,4 millions de personnes.
Texte intégral (576 mots)
Les Israéliens ne participeront pas à la distribution d'aide alimentaire prévue dans le cadre d'une initiative humanitaire américaine dans la bande de Gaza, mais en assurera la sécurité, a indiqué vendredi l'ambassadeur des États-Unis en Israël. Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n'est autorisée à entrer dans le territoire côtier palestinien où vivent 2,4 millions de personnes.

09.05.2025 à 20:27

Valérie Regnier : "Leon XIV aura la même passion que François de la paix dans le monde"

FRANCE24
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Notre invité, “Au coeur de l’info”, nous parle des espoirs de paix soulevés par le nouveau souverain pontife. Un axe définit dès sa première prise de parole après son élection. Valérie Regnier est présidente de Sant’Egidio en France et vice présidente au niveau international, une communauté présente dans plus de 70 pays, qui œuvre auprès des plus démunie et porte inlassablement un message de paix.
Texte intégral (576 mots)
Notre invité, “Au coeur de l’info”, nous parle des espoirs de paix soulevés par le nouveau souverain pontife. Un axe définit dès sa première prise de parole après son élection. Valérie Regnier est présidente de Sant’Egidio en France et vice présidente au niveau international, une communauté présente dans plus de 70 pays, qui œuvre auprès des plus démunie et porte inlassablement un message de paix.

09.05.2025 à 20:23

Foot: La Coupe du monde féminine passe de 32 à 48 équipes à partir de 2031

FRANCE24
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La décision a été prise à l'unanimité par le conseil de la Fifa "compte tenu des progrès remarquables réalisés récemment par le football féminin à travers le monde", a expliqué l'instance dans un communiqué, avant son 75e congrès qui débute jeudi à Asuncion (Paraguay). Comme les hommes, qui dès 2026 disputeront un premier Mondial à 48 (aux États-Unis, Canada et Mexique), l'épreuve reine des femmes va grossir de moitié à partir du tournoi prévu en 2031 aux Etats-Unis. "Compte tenu des progrès remarquables réalisés récemment par le football féminin à travers le monde, le Conseil de la FIFA a décidé à l'unanimité d'augmenter le nombre de participant de 32 à 48", indique le communiqué. La décision était pressentie puisque la président de la Fifa Gianni Infantino l'avait annoncée lors du dernier Congrès de l'UEFA, en avril à Belgrade. Elle a été formellement adoptée lors d'une dernière réunion en visioconférence avant le 75e Congrès qui commence jeudi dans la capitale du Paraguay. "Il ne s'agit pas seulement d'avoir 16 équipes supplémentaires (...) mais de franchir une nouvelle étape dans le développement du football féminin en général", a expliqué M. Infantino, cité dans le communiqué. Il souhaite "que davantage (de) membres aient la possibilité de profiter du tournoi pour développer leurs propres structures de football féminin". "Accélérer les investissements" Que plus d'équipes puissent "accéder à la compétition d'élite" permettra d'"accélérer les investissements dans le football féminin à travers le monde", précise la Fifa. La prochaine édition de la Coupe du monde féminine, en 2027 au Brésil, reste à 32 équipes. Les éditions suivantes pourraient se tenir en 2031 aux Etats-Unis, seule candidature pour l'heure, et en 2035 au Royaume-Uni, qui a présenté un dossier. Pour organiser l'évènement, les États-Unis pourraient s'associer à "quelques autres membres de la Concacaf", la confédération d'Amérique Centrale, du Nord et des Caraïbes, avait précisé à Belgrade M. Infantino, à l'image de l'organisation à trois du Mondial-2026 masculin. Pour 2035, la fédération anglaise sera associée à celles d'Écosse, du pays de Galles et d'Irlande du Nord. Par ailleurs le conseil de la Fifa a adopté de nouvelles mesures contre le racisme dans le Code de discipline, élevant notamment le montant des amendes maximales, qui passe de un à cinq millions de francs suisses. Les fédérations devront également mettre leur propre Code de discipline en conformité, et la Fifa pourra faire des recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) si elles estime que les sanctions nationales sont insuffisantes, comme c'est le cas en matière de dopage. Cette disposition avait été annoncée en mai 2024 au 74e Congrès de l'instance mondiale à Bangkok. Le conseil de la Fifa a également approuvé la stratégie de soutien aux footballeuses afghanes, qui prévoit la création d'une équipe féminine afghane des réfugiées (AWRT). La Fifa "collabore directement avec les joueuses concernées", précise le communiqué. La fédération internationale "s'engage à donner à chaque fille la possibilité de jouer au football", a souligné Gianni Infantino.
Texte intégral (532 mots)
La décision a été prise à l'unanimité par le conseil de la Fifa "compte tenu des progrès remarquables réalisés récemment par le football féminin à travers le monde", a expliqué l'instance dans un communiqué, avant son 75e congrès qui débute jeudi à Asuncion (Paraguay). Comme les hommes, qui dès 2026 disputeront un premier Mondial à 48 (aux États-Unis, Canada et Mexique), l'épreuve reine des femmes va grossir de moitié à partir du tournoi prévu en 2031 aux Etats-Unis. "Compte tenu des progrès remarquables réalisés récemment par le football féminin à travers le monde, le Conseil de la FIFA a décidé à l'unanimité d'augmenter le nombre de participant de 32 à 48", indique le communiqué. La décision était pressentie puisque la président de la Fifa Gianni Infantino l'avait annoncée lors du dernier Congrès de l'UEFA, en avril à Belgrade. Elle a été formellement adoptée lors d'une dernière réunion en visioconférence avant le 75e Congrès qui commence jeudi dans la capitale du Paraguay. "Il ne s'agit pas seulement d'avoir 16 équipes supplémentaires (...) mais de franchir une nouvelle étape dans le développement du football féminin en général", a expliqué M. Infantino, cité dans le communiqué. Il souhaite "que davantage (de) membres aient la possibilité de profiter du tournoi pour développer leurs propres structures de football féminin". "Accélérer les investissements" Que plus d'équipes puissent "accéder à la compétition d'élite" permettra d'"accélérer les investissements dans le football féminin à travers le monde", précise la Fifa. La prochaine édition de la Coupe du monde féminine, en 2027 au Brésil, reste à 32 équipes. Les éditions suivantes pourraient se tenir en 2031 aux Etats-Unis, seule candidature pour l'heure, et en 2035 au Royaume-Uni, qui a présenté un dossier. Pour organiser l'évènement, les États-Unis pourraient s'associer à "quelques autres membres de la Concacaf", la confédération d'Amérique Centrale, du Nord et des Caraïbes, avait précisé à Belgrade M. Infantino, à l'image de l'organisation à trois du Mondial-2026 masculin. Pour 2035, la fédération anglaise sera associée à celles d'Écosse, du pays de Galles et d'Irlande du Nord. Par ailleurs le conseil de la Fifa a adopté de nouvelles mesures contre le racisme dans le Code de discipline, élevant notamment le montant des amendes maximales, qui passe de un à cinq millions de francs suisses. Les fédérations devront également mettre leur propre Code de discipline en conformité, et la Fifa pourra faire des recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) si elles estime que les sanctions nationales sont insuffisantes, comme c'est le cas en matière de dopage. Cette disposition avait été annoncée en mai 2024 au 74e Congrès de l'instance mondiale à Bangkok. Le conseil de la Fifa a également approuvé la stratégie de soutien aux footballeuses afghanes, qui prévoit la création d'une équipe féminine afghane des réfugiées (AWRT). La Fifa "collabore directement avec les joueuses concernées", précise le communiqué. La fédération internationale "s'engage à donner à chaque fille la possibilité de jouer au football", a souligné Gianni Infantino.

09.05.2025 à 20:19

L'Obélisque de Buenos Aires doté d'un ascenseur

FRANCE24
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A l'intersection de la rue Corrientes, où se concentre la scène théâtrale, et 9 de Julio, l'avenue "la plus large du monde" selon les guides touristiques, l'Obélisque de 67,5 mètres de hauteur érigée en 1936 "est le cœur de Buenos Aires", a déclaré jeudi à l'AFP l'architecte Juan Vacas depuis le sommet du monument. C'est là que l'ex-président Raul Alfonsin a clôturé sa campagne électorale lors du retour de la démocratie en 1983. En 2005, l'Obélisque a été couvert d'un préservatif géant lors d'une campagne de prévention du VIH. En 2020, les Argentins y ont pleuré la mort de Diego Maradona, et récemment elle a servi d'écran pour projeter des images du pape François. En 2022, lorsque l'Argentine a remporté la Coupe du Monde de Football au Qatar, alors que des millions de personnes ont convergé autour de l'Obélisque, certains ont fracturé la porte et accédé jusqu'à la pointe par l'escalier de service. "Ils étaient à moitié dehors avec des drapeaux géants, c'était assez téméraire", se souvient M. Vacas. L'ascenseur pour quatre personnes met 55 secondes pour gravir au sommet, soit l'équivalent de vingt étages. Trente-cinq marches restent à emprunter pour atteindre la pointe d'où s'observe au loin le Rio de la Plata. Le projet touristique achevé il y a un peu plus d'un mois a représenté un "grand défi" d'ingénierie, a assuré M. Vacas. Classé monument historique national, la structure ne pouvait être modifiée, et tous les matériaux devaient entrer par l'étroite porte d'accès. "Tout a été fait dans une usine. Monté, démonté, pour être remonté par parties à l'intérieur de l'Obélisque, où il n'y a que peu d'espace", a expliqué l'architecte. L'offre touristique n'est pas encore ouverte. Des ascensions gratuites sont offertes dans le cadre d'essais pilotes et 25.000 personnes sont inscrites pour y participer, a indiqué la ville sur son compte Instagram.
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A l'intersection de la rue Corrientes, où se concentre la scène théâtrale, et 9 de Julio, l'avenue "la plus large du monde" selon les guides touristiques, l'Obélisque de 67,5 mètres de hauteur érigée en 1936 "est le cœur de Buenos Aires", a déclaré jeudi à l'AFP l'architecte Juan Vacas depuis le sommet du monument. C'est là que l'ex-président Raul Alfonsin a clôturé sa campagne électorale lors du retour de la démocratie en 1983. En 2005, l'Obélisque a été couvert d'un préservatif géant lors d'une campagne de prévention du VIH. En 2020, les Argentins y ont pleuré la mort de Diego Maradona, et récemment elle a servi d'écran pour projeter des images du pape François. En 2022, lorsque l'Argentine a remporté la Coupe du Monde de Football au Qatar, alors que des millions de personnes ont convergé autour de l'Obélisque, certains ont fracturé la porte et accédé jusqu'à la pointe par l'escalier de service. "Ils étaient à moitié dehors avec des drapeaux géants, c'était assez téméraire", se souvient M. Vacas. L'ascenseur pour quatre personnes met 55 secondes pour gravir au sommet, soit l'équivalent de vingt étages. Trente-cinq marches restent à emprunter pour atteindre la pointe d'où s'observe au loin le Rio de la Plata. Le projet touristique achevé il y a un peu plus d'un mois a représenté un "grand défi" d'ingénierie, a assuré M. Vacas. Classé monument historique national, la structure ne pouvait être modifiée, et tous les matériaux devaient entrer par l'étroite porte d'accès. "Tout a été fait dans une usine. Monté, démonté, pour être remonté par parties à l'intérieur de l'Obélisque, où il n'y a que peu d'espace", a expliqué l'architecte. L'offre touristique n'est pas encore ouverte. Des ascensions gratuites sont offertes dans le cadre d'essais pilotes et 25.000 personnes sont inscrites pour y participer, a indiqué la ville sur son compte Instagram.

09.05.2025 à 20:15

Allemagne: décès à 103 ans de Margot Friedländer, rescapée de la Shoah

FRANCE24
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"Avec sa mort, l'Allemagne perd une voix importante de l'histoire contemporaine", a estimé la fondation dans un communiqué. "Depuis son retour dans sa ville natale, après six décennies d'exil à New York, cette citoyenne d'honneur de Berlin s'était engagée sans relâche en faveur de la réconciliation et de la mémoire", a-t-elle ajouté. Margot Friedländer aurait dû recevoir ce vendredi l'une des plus hautes décorations allemandes des mains du chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier, mais la cérémonie avait été annulée au dernier moment en raison de sa santé. "La nouvelle du décès de Margot Friedländer m'emplit d'une profonde tristesse", a déclaré ce dernier. "Elle a offert la réconciliation à notre pays, malgré tout ce que les Allemands lui ont fait subir lorsqu'elle était jeune. Nous ne saurions trop lui être reconnaissants pour ce cadeau", a-t-il dit dans un communiqué. "Nous nous inclinons devant Margot Friedländer, cette merveilleuse Juive allemande de Berlin", a-t-il ajouté. Cette femme d'apparence frêle toujours élégamment vêtue - elle avait posé en Une du magazine de mode Vogue en 2024 - était revenue dans sa ville natale de Berlin pour la première fois en 2003. Elle avait alors dédié sa vie à aller à la rencontre des jeunes pour raconter son histoire et prôner l'empathie comme antidote contre la haine. "Ne regardez pas ce qui vous sépare. Regardez ce qui vous unit. Soyez humains", avait-elle encore plaidé l'an passé. Née Margot Bendheim en 1921 dans une famille de fabricants de boutons, elle a suivi une formation de couturière. Sous le nazisme, elle a perdu ses parents et son jeune frère, assassinés dans les camps de concentration. Elle même fut envoyée en 1944 dans celui de Theresienstadt, en actuelle République tchèque, où elle rencontra son futur mari Adolf Friedländer. Tous deux ont survécu, se sont mariés et sont partis faire leur vie aux Etats-Unis. Après le décès d'Adolf en 1997, elle avait rencontré le producteur allemand Thomas Halaczinsky qui lui avait proposé de venir à Berlin pour tourner un documentaire sur sa vie. En 2010, elle décidera finalement de s'installer définitivement dans sa ville natale.
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"Avec sa mort, l'Allemagne perd une voix importante de l'histoire contemporaine", a estimé la fondation dans un communiqué. "Depuis son retour dans sa ville natale, après six décennies d'exil à New York, cette citoyenne d'honneur de Berlin s'était engagée sans relâche en faveur de la réconciliation et de la mémoire", a-t-elle ajouté. Margot Friedländer aurait dû recevoir ce vendredi l'une des plus hautes décorations allemandes des mains du chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier, mais la cérémonie avait été annulée au dernier moment en raison de sa santé. "La nouvelle du décès de Margot Friedländer m'emplit d'une profonde tristesse", a déclaré ce dernier. "Elle a offert la réconciliation à notre pays, malgré tout ce que les Allemands lui ont fait subir lorsqu'elle était jeune. Nous ne saurions trop lui être reconnaissants pour ce cadeau", a-t-il dit dans un communiqué. "Nous nous inclinons devant Margot Friedländer, cette merveilleuse Juive allemande de Berlin", a-t-il ajouté. Cette femme d'apparence frêle toujours élégamment vêtue - elle avait posé en Une du magazine de mode Vogue en 2024 - était revenue dans sa ville natale de Berlin pour la première fois en 2003. Elle avait alors dédié sa vie à aller à la rencontre des jeunes pour raconter son histoire et prôner l'empathie comme antidote contre la haine. "Ne regardez pas ce qui vous sépare. Regardez ce qui vous unit. Soyez humains", avait-elle encore plaidé l'an passé. Née Margot Bendheim en 1921 dans une famille de fabricants de boutons, elle a suivi une formation de couturière. Sous le nazisme, elle a perdu ses parents et son jeune frère, assassinés dans les camps de concentration. Elle même fut envoyée en 1944 dans celui de Theresienstadt, en actuelle République tchèque, où elle rencontra son futur mari Adolf Friedländer. Tous deux ont survécu, se sont mariés et sont partis faire leur vie aux Etats-Unis. Après le décès d'Adolf en 1997, elle avait rencontré le producteur allemand Thomas Halaczinsky qui lui avait proposé de venir à Berlin pour tourner un documentaire sur sa vie. En 2010, elle décidera finalement de s'installer définitivement dans sa ville natale.

09.05.2025 à 19:59

Dans la cathédrale de Chicago, la "très belle surprise" d'un pape venu de sa banlieue

FRANCE24
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"Il y a trois choses que j'espérais voir dans ma vie : les Cubs (l'une des deux franchises de baseball de Chicago, ndlr) gagner les World Series (le championnat américain), une femme devenir présidente (des Etats-Unis) et un pape américain. J'en suis à deux sur trois ! C'est un bon ratio, non", lance à l'AFP la septuagénaire, originaire de la banlieue sud comme Robert Francis Prevost, élu successeur du pape François par le conclave la veille, dans le secret de la chapelle Sixtine. "C'est merveilleux", apprécie-t-elle à la sortie de la messe. Sous la voûte de bois délicatement ouvragée de la cathédrale de Chicago, au coeur de la métropole du nord des Etats-Unis, l'effervescence de la place Saint-Pierre est très loin. A huit heures, pour la messe en l'honneur du nouveau souverain pontife, les rangs sont plus fournis que pour le premier office du jour, une heure plus tôt, mais ils restent clairsemés. "D'où je viens" Parmi les 200 à 300 fidèles réunis, Alejandro Mendoza, bientôt 25 ans, se sent une certaine proximité avec Léon XIV, dont il écrit l'élection comme une "très belle surprise": lui aussi a grandi dans les quartiers sud de Chicago. "Je dis à tout le monde que le pape vient d'où je viens", sourit le jeune homme. "C’est une fierté particulière." "Il vient de Dolton, j'ai grandi pas très loin", raconte-t-il. "Je suis allé à la paroisse St Rita, lui a enseigné à l'école St Rita. Je sais que j'ai assisté à quelques messes qu'il y a célébrées. Mes amis essaient de trouver des photos, un de mes amis a réussi." "J'ai l'impression de le connaître", poursuit-il. "C'est très spécial. J’ai un lien particulier." Dans les banlieues sud de la ville où soeur Maryjane Okolie, la cinquantaine, oeuvre depuis une quinzaine d'années, "tout le monde est enthousiaste, tout le monde en parle, les gens ont réagi très positivement", salue-t-elle. De Léon XIV, la religieuse, venue spécialement assister à la célébration en son honneur vendredi, espère le voir "marcher dans les pas du pape François, pour les plus démunis et ceux réduits au silence". "Figure prophétique" De passage à Chicago pour la remise de diplôme de son fils, Nate Bacon, diacre de 61 ans dans une communauté du Guatemala depuis une quinzaine d’années, a dans un premier temps "été stupéfait". "A une époque où les Etats-Unis ont une attitude dominatrice, avoir un pape américain m’a semblé un facteur d'inquiétude. Mais quand j'ai appris qu'il avait passé des dizaines d’années au Pérou, que c’était plutôt quelqu’un qui construisait des passerelles et allait poursuivre l’œuvre du Pape François, ça m’a rendu enthousiaste", raconte-t-il, finalement "reconnaissant d'avoir un pape de (son) pays d'origine qui partage (ses) liens avec l'Amérique latine". "Profondément triste de voir la destruction menée" par Donald Trump, il espère "qu’un pape né aux États-Unis sera une figure prophétique de retour aux valeurs de justice, de paix et d'accueil des étrangers, des immigrés et de ceux que la société rejette". Maintenant qu’il est devenu Léon XIV, Robert Francis Prevost est forcément attendu dans sa ville natale. Pour l’évêque de Chicago, Lawrence J. Sullivan, une future visite serait une "joie extraordinaire".
Texte intégral (583 mots)
"Il y a trois choses que j'espérais voir dans ma vie : les Cubs (l'une des deux franchises de baseball de Chicago, ndlr) gagner les World Series (le championnat américain), une femme devenir présidente (des Etats-Unis) et un pape américain. J'en suis à deux sur trois ! C'est un bon ratio, non", lance à l'AFP la septuagénaire, originaire de la banlieue sud comme Robert Francis Prevost, élu successeur du pape François par le conclave la veille, dans le secret de la chapelle Sixtine. "C'est merveilleux", apprécie-t-elle à la sortie de la messe. Sous la voûte de bois délicatement ouvragée de la cathédrale de Chicago, au coeur de la métropole du nord des Etats-Unis, l'effervescence de la place Saint-Pierre est très loin. A huit heures, pour la messe en l'honneur du nouveau souverain pontife, les rangs sont plus fournis que pour le premier office du jour, une heure plus tôt, mais ils restent clairsemés. "D'où je viens" Parmi les 200 à 300 fidèles réunis, Alejandro Mendoza, bientôt 25 ans, se sent une certaine proximité avec Léon XIV, dont il écrit l'élection comme une "très belle surprise": lui aussi a grandi dans les quartiers sud de Chicago. "Je dis à tout le monde que le pape vient d'où je viens", sourit le jeune homme. "C’est une fierté particulière." "Il vient de Dolton, j'ai grandi pas très loin", raconte-t-il. "Je suis allé à la paroisse St Rita, lui a enseigné à l'école St Rita. Je sais que j'ai assisté à quelques messes qu'il y a célébrées. Mes amis essaient de trouver des photos, un de mes amis a réussi." "J'ai l'impression de le connaître", poursuit-il. "C'est très spécial. J’ai un lien particulier." Dans les banlieues sud de la ville où soeur Maryjane Okolie, la cinquantaine, oeuvre depuis une quinzaine d'années, "tout le monde est enthousiaste, tout le monde en parle, les gens ont réagi très positivement", salue-t-elle. De Léon XIV, la religieuse, venue spécialement assister à la célébration en son honneur vendredi, espère le voir "marcher dans les pas du pape François, pour les plus démunis et ceux réduits au silence". "Figure prophétique" De passage à Chicago pour la remise de diplôme de son fils, Nate Bacon, diacre de 61 ans dans une communauté du Guatemala depuis une quinzaine d’années, a dans un premier temps "été stupéfait". "A une époque où les Etats-Unis ont une attitude dominatrice, avoir un pape américain m’a semblé un facteur d'inquiétude. Mais quand j'ai appris qu'il avait passé des dizaines d’années au Pérou, que c’était plutôt quelqu’un qui construisait des passerelles et allait poursuivre l’œuvre du Pape François, ça m’a rendu enthousiaste", raconte-t-il, finalement "reconnaissant d'avoir un pape de (son) pays d'origine qui partage (ses) liens avec l'Amérique latine". "Profondément triste de voir la destruction menée" par Donald Trump, il espère "qu’un pape né aux États-Unis sera une figure prophétique de retour aux valeurs de justice, de paix et d'accueil des étrangers, des immigrés et de ceux que la société rejette". Maintenant qu’il est devenu Léon XIV, Robert Francis Prevost est forcément attendu dans sa ville natale. Pour l’évêque de Chicago, Lawrence J. Sullivan, une future visite serait une "joie extraordinaire".

09.05.2025 à 19:27

Renée et Dédée, 18 ans en 1945: résistantes, déportées et toujours amies

FRANCE24
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La dernière fois qu'elles se sont vues, c'était en avril 1945, à la libération d'un camp de travail dépendant du camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne, où elles ont été déportées en juin 1944, pendant dix mois, pour faits de résistance contre l'occupant allemand. Elles ont échangé de vive voix pour la première fois depuis 80 ans, lors d'un appel en visioconférence organisé en avril, auquel l'AFP a assisté. "Renée, je suis toute émue de te revoir", confie Dédée, d'une voix chevrotante. "Je t'embrasse bien fort ma poulette", lui dit-elle, envoyant un baiser de sa main. "Pour toi aussi, les souvenirs reviennent?", demande Dédée à Renée, qui vit aux Etats-Unis depuis les années 1970. "Oh oui ! Et encore, je suis au loin, mais ça sort pas de ma tête, il y a trop de choses qu'on ne peut pas exprimer". "Agent de liaison" Andrée Dupont est née dans la Sarthe, en 1927. Renée Guette naît la même année, à Paris, et grandit dans le Cher, à 350 km du village d'Andrée. En 1943, âgées de 16 ans, toutes deux issues de familles de résistants, elles rejoignent les réseaux de leur village: Assé-le-Boisne pour Dédée, Beffes pour Renée. "Ca oui, tu avais de beaux cheveux blonds et longs!", s'exclame Renée, du Texas, où elle habite avec sa fille. En 1943, Renée est brune, et tout aussi jolie. Elle est employée des postes et fait passer clandestinement des tickets de rationnement et des messages aux résistants des Forces Françaises de l'Intérieur et des Francs-Tireurs et Partisans communistes. Déportation Le 26 avril 1944, Dédée est arrêtée avec le réseau de son village, 16 personnes en tout, dont son père et sa tante. "Je pliais du linge, il était 10h du soir. J'ai entendu des portières claquer. J'ai compris tout de suite", se remémore-t-elle. Quatre jours plus tard, Renée était arrêtée par un agent français de la Gestapo, lors de la rafle du maquis de Beffes. "Il m'a dit: +alors, jeune fille de bonne famille qui a mal tourné+", se remémore-t-elle. "Et moi, j'ai répondu, pour lui faire comprendre, qu'il avait pas mieux tourné, et il m'a giflée!". Les deux jeunes filles se rencontrent à la prison de Romainville, près de Paris, où elles apprennent le débarquement. "On a cru qu'on était sauvées ! Mais les Allemands avaient besoin de nous pour travailler dans les usines de guerre", explique Renée. Le 25 juin 1944, Renée Guette, matricule 43.133, arrive dans le camp de travail dit "kommando HASAG-Leipzig", dans le même bloc que Dédée - matricule 41.129 - où près de 5.000 femmes ont été déportées pour fabriquer des armes. Elles se souviennent du travail de nuit, du papier journal caché contre leur peau pour se protéger du froid, des cheveux infestés de poux, puis tondus, des passages à tabac par les Allemands, des corps nus entassés, puis envoyés aux fours crématoires, de celles qui n'ont pas survécu. "Ils nous en ont fait, des vacheries", lâche Renée. De leur déportation, elles ont conservé des objets fabriqués en cachette: une broche en fil de fer, des barrettes à cheveux. Hôtel Lutetia Mi-avril 1945, les nazis évacuent le camp de Leipzig. Les déportées partent alors sur les routes et entament les "marches de la mort". Renée raconte avoir marché des jours et des nuits durant, les pieds en sang, chaussés de galoches, se nourrissant de colza et de pommes de terre. Elle se souvient de l'Elbe, dans lequel elle s'est lavée pour la première fois depuis des mois, ainsi que d'une balle de pistolet, tirée près de son oreille gauche lors d'affrontements entre "Boches" et Américains. Arrivée à l'hôtel Lutetia, devenu un centre d'accueil à Paris pour les exilés de guerre, Dédée retrouve sa mère. Son père, déporté lui aussi, est revenu des camps. Sa tante, elle, est morte gazée. Quant à Renée, elle a pris le train pour rentrer à Beffes. "Il y avait des soldats français, j'avais peur. On était très marquées", dit-elle. "Tu sais Dédée, quand je suis arrivée, j'étais pas sûre que j'étais chez moi. Toi aussi ?". "Moi, j'ai su que j'étais revenue quand j'ai vu le clocher de mon village", répond-elle. Renée ne se rend plus en France. Mais elle aimerait revoir Dédée, quitte à arriver "à quatre pattes". "Je t'embrasse Dédée, on se retrouvera peut-être là-haut", dit-elle avant de raccrocher.
Texte intégral (802 mots)
La dernière fois qu'elles se sont vues, c'était en avril 1945, à la libération d'un camp de travail dépendant du camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne, où elles ont été déportées en juin 1944, pendant dix mois, pour faits de résistance contre l'occupant allemand. Elles ont échangé de vive voix pour la première fois depuis 80 ans, lors d'un appel en visioconférence organisé en avril, auquel l'AFP a assisté. "Renée, je suis toute émue de te revoir", confie Dédée, d'une voix chevrotante. "Je t'embrasse bien fort ma poulette", lui dit-elle, envoyant un baiser de sa main. "Pour toi aussi, les souvenirs reviennent?", demande Dédée à Renée, qui vit aux Etats-Unis depuis les années 1970. "Oh oui ! Et encore, je suis au loin, mais ça sort pas de ma tête, il y a trop de choses qu'on ne peut pas exprimer". "Agent de liaison" Andrée Dupont est née dans la Sarthe, en 1927. Renée Guette naît la même année, à Paris, et grandit dans le Cher, à 350 km du village d'Andrée. En 1943, âgées de 16 ans, toutes deux issues de familles de résistants, elles rejoignent les réseaux de leur village: Assé-le-Boisne pour Dédée, Beffes pour Renée. "Ca oui, tu avais de beaux cheveux blonds et longs!", s'exclame Renée, du Texas, où elle habite avec sa fille. En 1943, Renée est brune, et tout aussi jolie. Elle est employée des postes et fait passer clandestinement des tickets de rationnement et des messages aux résistants des Forces Françaises de l'Intérieur et des Francs-Tireurs et Partisans communistes. Déportation Le 26 avril 1944, Dédée est arrêtée avec le réseau de son village, 16 personnes en tout, dont son père et sa tante. "Je pliais du linge, il était 10h du soir. J'ai entendu des portières claquer. J'ai compris tout de suite", se remémore-t-elle. Quatre jours plus tard, Renée était arrêtée par un agent français de la Gestapo, lors de la rafle du maquis de Beffes. "Il m'a dit: +alors, jeune fille de bonne famille qui a mal tourné+", se remémore-t-elle. "Et moi, j'ai répondu, pour lui faire comprendre, qu'il avait pas mieux tourné, et il m'a giflée!". Les deux jeunes filles se rencontrent à la prison de Romainville, près de Paris, où elles apprennent le débarquement. "On a cru qu'on était sauvées ! Mais les Allemands avaient besoin de nous pour travailler dans les usines de guerre", explique Renée. Le 25 juin 1944, Renée Guette, matricule 43.133, arrive dans le camp de travail dit "kommando HASAG-Leipzig", dans le même bloc que Dédée - matricule 41.129 - où près de 5.000 femmes ont été déportées pour fabriquer des armes. Elles se souviennent du travail de nuit, du papier journal caché contre leur peau pour se protéger du froid, des cheveux infestés de poux, puis tondus, des passages à tabac par les Allemands, des corps nus entassés, puis envoyés aux fours crématoires, de celles qui n'ont pas survécu. "Ils nous en ont fait, des vacheries", lâche Renée. De leur déportation, elles ont conservé des objets fabriqués en cachette: une broche en fil de fer, des barrettes à cheveux. Hôtel Lutetia Mi-avril 1945, les nazis évacuent le camp de Leipzig. Les déportées partent alors sur les routes et entament les "marches de la mort". Renée raconte avoir marché des jours et des nuits durant, les pieds en sang, chaussés de galoches, se nourrissant de colza et de pommes de terre. Elle se souvient de l'Elbe, dans lequel elle s'est lavée pour la première fois depuis des mois, ainsi que d'une balle de pistolet, tirée près de son oreille gauche lors d'affrontements entre "Boches" et Américains. Arrivée à l'hôtel Lutetia, devenu un centre d'accueil à Paris pour les exilés de guerre, Dédée retrouve sa mère. Son père, déporté lui aussi, est revenu des camps. Sa tante, elle, est morte gazée. Quant à Renée, elle a pris le train pour rentrer à Beffes. "Il y avait des soldats français, j'avais peur. On était très marquées", dit-elle. "Tu sais Dédée, quand je suis arrivée, j'étais pas sûre que j'étais chez moi. Toi aussi ?". "Moi, j'ai su que j'étais revenue quand j'ai vu le clocher de mon village", répond-elle. Renée ne se rend plus en France. Mais elle aimerait revoir Dédée, quitte à arriver "à quatre pattes". "Je t'embrasse Dédée, on se retrouvera peut-être là-haut", dit-elle avant de raccrocher.

09.05.2025 à 19:15

Nucléaire iranien : Washington et Téhéran reprennent leurs pourparlers dimanche à Oman

FRANCE 24
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Les États-Unis et l'Iran s'apprêtent à reprendre leurs pourparlers sur le programme nucléaire iranien dimanche à Oman, dans un contexte diplomatique tendu à l'approche de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient la semaine prochaine.
Texte intégral (802 mots)
Les États-Unis et l'Iran s'apprêtent à reprendre leurs pourparlers sur le programme nucléaire iranien dimanche à Oman, dans un contexte diplomatique tendu à l'approche de la visite de Donald Trump au Moyen-Orient la semaine prochaine.
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