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06.05.2024 à 10:29

En exil, une historienne dissidente en appelle à la conscience de la société russe

FRANCE24

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Avec pour tout bagage une seule valise, Tamara Eidelman, 65 ans, qui a enseigné l'Histoire pendant plus de 30 ans dans un prestigieux établissement de Moscou avant de devenir éditrice et blogueuse, a rejoint sa fille au Portugal pour un exil sans limite. "Je pars du principe que je ne rentrerai pas. Je me bâtis une vie au Portugal", a-t-elle expliqué lors d'un récent entretien à l'AFP à l'occasion d'une conférence près de Washington. "Je voudrais rentrer, mais si je passe mes journées à me demander quand, je vais devenir folle", confie Tamara Eidelman, qui compte plus d'1,6 million d'abonnés -- dont plus d'un million gagnés depuis l'invasion -- à sa chaîne YouTube diffusant des conférences sur l'histoire de la Russie, de l'Ukraine et du monde. Classée par Moscou "agent de l'étranger", comme des centaines de dissidents, elle fait partie de cette diaspora d'intellectuels et d'artistes russes opposée à la guerre. Pendant les premiers mois, elle s'est jetée à corps perdu dans sa nouvelle vie: la recherche un logement, la reconstitution de son équipe YouTube d'une trentaine de personnes, et des cours de portugais. Mais parfois, Tamara Eidelman se prenait à se dire qu'elle devrait acheter du porto pour en rapporter à sa mère et à ses amis, avant de se rappeler la douloureuse réalité. "J'ai senti un poids énorme quand les choses ont commencé un peu à se calmer et que je me suis rendu compte que j'allais rester dans ce merveilleux pays pour un bon moment", raconte l'historienne, qui soutient l'Ukraine dans le conflit et défend la restitution de tous les territoires, y compris la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. "Bien sûr, le régime s'effondrera, mais je ne sais pas si je serai là pour le voir", ajoute-t-elle. "Echange d'idées" Si plus de 800.000 Russes ont quitté leur pays au cours des deux dernières années, selon les estimations, contrairement aux précédentes vagues d'exilés, les dissidents peuvent se faire entendre de leurs concitoyens restés sur place via les réseaux sociaux, malgré les restrictions des autorités. "Nos liens avec notre patrie n'ont pas été rompus si radicalement", souligne Tamara Eidelman. "Aujourd'hui il y a une possibilité d'échanger des idées. Et malgré toutes les interdictions, à l'intérieur de la Russie, vous avez accès à ce que font ceux qui ont émigré. C'est extrêmement appréciable, il faut l'utiliser et le chérir", poursuit-elle. Si l'influence de ces exilés sur la situation politique en Russie reste faible, ils peuvent jouer, en vue de l'après-Poutine, le rôle de "gardiens des idées et centres d'expertise et d'éducation civique", estime l'analyste Alexander Morozov, enseignant à l'Université Charles, à Prague, dans un article récent. Près de Washington, devant une assistance de plusieurs centaines de russophones, l'historienne s'est interrogée sur la question de la responsabilité et de la culpabilité des nations et des sociétés pour les crimes commis en leur nom, de la Grèce antique à l'Allemagne nazie, dressant un parallèle évident avec la Russie de Poutine. Une fois les responsables de l'invasion de l'Ukraine traduits en justice, la société russe devra se livrer à une exigeante introspection, selon elle. "Je pense qu'il ne peut pas y avoir de responsabilité collective, que tout un peuple ne peut pas être coupable", a expliqué Tamara Eidelman à l'AFP. "Mais il doit quand même y avoir une responsabilité morale, face à sa propre conscience".

06.05.2024 à 10:23

L'UCLA reprend les cours en présentiel après la répression des manifestations propalestiniennes

FRANCE24

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Des manifestations contre la guerre menée par Israël contre le Hamas à Gaza secouent les campus américains depuis des semaines, entraînant des dispersions par la police, des arrestations massives et un sévère rappel à l'ordre de la Maison Blanche. Vendredi, l'UCLA avait indiqué avoir mis les cours en ligne après qu'un important contingent de police eut évacué par la force un campement des étudiants mobilisés. Dans la semaine, la situation s'était progressivement envenimée sur le campus, avec des affrontements entre manifestants pro-palestiniens et pro-israéliens. "Le campus reprendra ses activités normales" ce lundi et "prévoit de les poursuivre ainsi jusqu'à la fin de la semaine", indique un communiqué publié dimanche sur le site web de l'université. "Des forces de l'ordre sont toujours présentes sur le campus pour assurer la sécurité", ajoute le communiqué. Le chancelier de l'UCLA, Gene Block, a annoncé des "changements urgents" dans la gestion de la sécurité du campus, et qu'un nouveau bureau mené par l'ancien chef de la police de Sacramento, Rick Braziel, allait les superviser. "L'UCLA a besoin d'une unité et d'un responsable dont la seule responsabilité est la sécurité du campus pour nous guider dans les moments de tension", a-t-il déclaré dans le communiqué. Plus de 2.000 arrestations ont eu lieu ces deux dernières semaines aux États-Unis, dont certaines au cours de violentes confrontations avec la police, accusée d'y avoir fait un usage excessif de la force. Le président Joe Biden, qui fait l'objet de pressions de tous bords politiques à propos du conflit à Gaza, a souligné que "l'ordre (devait) régner" sur les campus américains. La guerre de Gaza a commencé le 7 octobre lorsque les militants du Hamas ont lancé une attaque massive contre Israël qui a fait plus de 1.170 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres officiels israéliens. Israël mène depuis en représailles une offensive qui a tué plus de 34.600 personnes à Gaza, principalement des femmes et des enfants, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas.

06.05.2024 à 10:19

Les Etats-Unis accélèrent pour une fusion nucléaire opérationnelle d'ici 10 ans

FRANCE24

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"Il ne s'agit plus seulement de science, mais de livrer un produit", résume Dennis Whyte, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), pour caractériser ce qu'il considère comme un "tournant" dans la fusion nucléaire. Si le vieux rêve de générer de l'énergie à la manière du soleil, ce dont est capable la fusion, alimente la recherche fondamentale depuis des décennies, le projet attire désormais le secteur privé. En deux ans, ce dernier a plus que doublé ses investissements, qui atteignaient 5,9 milliards de dollars au total fin 2023, contre seulement 271 millions venus du secteur public. Environ deux tiers des start-up, de plusieurs nationalités, interrogées par l'association de la fusion nucléaire (FIA) voient la première centrale à fusion raccordée au réseau électrique au plus tard en 2035. La jeune société Helion Energy a même passé, l'an dernier, un accord avec Microsoft, portant sur une capacité de 50 mégawatts (MW) opérationnelle en 2029. Outre l'afflux d'argent privé, le secteur est en effervescence parce que "ces deux dernières années, on a démontré scientifiquement que c'était possible", a avancé, lors de la conférence sur l'énergie CERAWeek, Pravesh Patel, de la start-up Focused Energy. "C'est comme lorsque les frères Wright ont décollé", dit-il, évoquant ce qui est considéré comme le premier vol d'un avion à moteur, en 1903. "Avantage pour la commercialisation" Parmi les grandes étapes, l'expérience du Laboratoire national Lawrence Livermore (LLNL), en décembre 2022 en Californie, lors de laquelle l'énergie produite a été supérieure à celle utilisée, une première, est considérée comme la plus marquante. La fusion consiste à assembler deux noyaux d'atomes dérivés de l'hydrogène, le plus souvent le deutérium et le tritium, dans une enceinte confinée, à une chaleur de plus de 100 millions de degrés Celsius. Réunis, ils forment un noyau d'hélium et libèrent des neutrons, qui vont bombarder les parois du réacteur et faire grimper leur température. Cette chaleur sera ensuite convertie en électricité, grâce à la vapeur d'eau produite au contact de l'eau avec l'extérieur du réacteur. La fusion a pour elle de ne pas générer d'émissions, de ne pas risquer d'accident comme sa cousine la fission, sur laquelle elle a aussi l'avantage de produire beaucoup moins de déchets. La majorité des start-up ont choisi la technologie dite du confinement magnétique, celle utilisée par le tokamak, modèle de réacteur le plus connu. Elle diffère de la méthode dite du confinement inertiel, retenue par le LLNL, qui se sert de lasers. Helion, lui, récupère directement l'énergie à l'intérieur du réacteur sans passer par la case vapeur, et son procédé ne produit pas de neutron, ce qui évite les projections sur les parois et leur érosion. Cette approche "nous donne un avantage pour arriver à la commercialisation", indique un porte-parole. Jusque récemment, la viabilité économique de la fusion nucléaire apparaissait incertaine, car le confinement magnétique nécessitait la fabrication d'aimants gigantesques. "La fusion a une chance" Mais des études publiées récemment par des chercheurs du MIT et de la start-up Commonwealth Fusion Systems ont montré que la fusion était possible avec des aimants beaucoup plus petits qu'imaginé initialement. "Du jour au lendemain, cela a divisé par 40 le coût par watt", a réagi Dennis Whyte pour la revue MIT News. "Maintenant, la fusion a une chance" de devenir réalité dans l'offre énergétique, selon lui. Avec ses deux milliards de dollars de capitaux privés, Commonwealth est, de très loin, la société à avoir levé le plus de fonds dans le secteur. Elle prévoit d'activer son réacteur de démonstration, le SPARC, l'an prochain, puis d'ouvrir sa première centrale au début des années 2030. Les aléas sont encore nombreux, mais en cas de réussite, Commonwealth et Helion permettraient aux Américains d'arriver les premiers à la production commerciale d'électricité, étape qu'aucun autre pays ne vise avant 2035, au mieux. "Commonwealth est un bel exemple de ce que le privé peut faire avec un objectif commercial par rapport au secteur public", souligne Pravesh Patel. "Les Etats-Unis ont un avantage, d'une certaine façon", reconnaît Dennis Whyte, qui mentionne la capacité des laboratoires universitaires à "mieux convertir leurs recherches (en produits) que dans d'autres pays" ainsi que la culture forte du capital-risque, qui permet aux jeunes pousses de se lancer. De la révolution des semi-conducteurs à celle d'internet, "les Etats-Unis ont déjà gagné ce genre de course".
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