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10.01.2024 à 17:33

La création médiatique de Gabriel Attal, un autre Macron

Le Monde Moderne

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Nous devons bien évidemment à Emmanuel Macron la nomination de Gabriel Attal. Mais ne devons-nous pas également remercier BFM TV ? Oui, à n’en pas douter. Exemple parfait de la fabrique du consentement et de la manipulation des masses par des opérations de communication ayant depuis longtemps remplacé le plébiscite citoyen et la vitalité démocratique, […]

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Texte intégral (1223 mots)

Nous devons bien évidemment à Emmanuel Macron la nomination de Gabriel Attal. Mais ne devons-nous pas également remercier BFM TV ?

Oui, à n’en pas douter.

Exemple parfait de la fabrique du consentement et de la manipulation des masses par des opérations de communication ayant depuis longtemps remplacé le plébiscite citoyen et la vitalité démocratique, le cas Attal explose tous les scores en terme d’hagiographie laudative.

Nous avions eu un avant-goût de ce que la modernité pouvait nous réserver de pire en politique en décembre 2016 avec la mise sur orbite du Mozart de la finance dont les moindres mots et les moindres actions sans éclat étaient parées des ors de la génialité.

Les recettes sont les mêmes, les jeux sont faits, et la démocratie n’est plus.

Le « du pain et des jeux » romain est devenu à l’aube de cette deuxième année de second quinquennat « des faux chèques alimentaires et du spectacle en réalité virtuelle ».

Car en quarante-huit heures, voici le petit florilège de ce que vous pouviez voir et entendre sur une chaîne dite d’information.

Après un live sur la chaise vide de Gabriel Attal, encore ministre de l’Éducation, devant animer une réunion mardi matin avec les 14 000 chefs d’établissements scolaires, alors que sa nomination à l’Élysée venait de tomber, assumant par ce plan fixe le ridicule d’un suspense d’opérette, tous les pseudo journaleux à la manque furent réquisitionnés et positionnés en des planques dignes des pires téléfilms de fin d’après-midi, devant lieux de pouvoir et autres ministères. Piétinant depuis plus de 24 heures, en comblant le vide du temps par le vide de l’esprit, ils tentaient de nous décrire le rien, nous abrutissant de scoops incroyables tels que la mise en route des phares de la voiture du jeune prodige et les allumages de moteurs des véhicules ministériels. Pour autant, aucun ne fut capable de savoir que Macron et Attal prirent un petit-déjeuner de plus de 2 heures le matin même de la grande annonce. Vinrent-ils déguisés pour se rencontrer ?

Quelle mascarade. Quel théâtre de guignols. Quelle vacuité face aux drames que vivent les français. Comme l’inégalable et trop rapide ministre de l’Éducation allait manquer à ses collègues, si vite conquis, à l’image de cette dame, avouant son amour du personnage et son regret de le voir déjà la quitter. Quelle fébrilité dans ce micro tendu à des lèvres qui prononçaient enfin les mots qu’il fallait, les phrases attendues.

Car Mesdames et Messieurs, à 9 ans, ses camarades le voyaient déjà président de la République. Oui oui oui. Et au coeur de l’Alsacienne en 2007, il organisait des élections, démontrant alors un sens politique innée et rarement vu même au sein de cette prestigieuse école. Par la suite, militant au PS, il coordonnait un comité de soutien à Ingrid Betancourt (et si l’on en croit les intervenants en plateau, obtenait la libération de cette dernière à lui seul.)

Nous nous souviendrons avec émotion de cette professeure d’Histoire écumant les plateaux télé, de la matinale de Télématin jusqu’au show bolloréen du soir, l’arène clownesque et incontournable qu’est devenue TPMP, pour nous narrer les exploits de son cher et divin enfant, le jeune archange Gabriel.

Sur BFM TV, la logorrhée ne peut cesser, car en effet, c’est sur elle que tout repose. Alors, on brode, et petit à petit, on gravit les échelons de l’indécence et de la bêtise la plus crasse, « Gabriel Attal ne coche aucune case des critères précédemment requis pour être un premier ministre d’Emmanuel Macron. Il fait de l’ombre aux personnes avec lesquelles il travaille car il est brillant et très intelligent. » Malgré ce palmarès qui aurait dû inquiéter Jupiter, dieu connu pour craindre par-dessus tout que l’on puisse lui faire de l’ombre, le président, magnanime, ne pouvait passer à côté d’un tel profil et a donc surmonté ses appréhensions de voir le soleil moins l’illuminer, afin de bénéficier d’un homme comme rarement nous en vîmes.

Après avoir loué toutes les qualités de ce génie bien né qu’est Gabriel Attal, les éditorialistes de BFM TV devaient faire croire aux français que le sosie de notre président avait aussi des atouts bien à lui. Le réhumaniser en quelque sorte. Et c’est ainsi que son passé au Parti socialiste fut mis à contribution afin de faire de lui, le visage social et de gauche de la macronie. Ce serait même à cause de cela que les membres du gouvernement se seraient opposés à sa nomination. Jamais au grand jamais car eux aussi prétendaient au trône.

Que de couleuvres à avaler en visionnant pendant quelques heures une chaîne de propagande n’ayant rien à envier à la Chine, à la Russie ou à la Corée du Nord. Car honnêtement, où fait-il se situer sur l’échiquier politique pour considérer Gabriel Attal comme un homme de gauche, surtout quand ses dernières décisions le placeraient plutôt bien à droite ?

BFM TV ne se prive pas non plus de faire passer sa nomination comme un éventuel piège tendu par Emmanuel Macron à son plus fidèle lieutenant, pariant sur sa jeunesse pour ne pas être à la hauteur du poste offert et détruisant ainsi toute velléité de présidentialisme pour 2027.

Ici aussi, la ficelle est grosse. On veut simplement nous faire croire que s’il réussit, ce sera d’autant plus incroyable et méritoire, car ne nous trompons pas, ce qui se passe aujourd’hui s’appelle une courte échelle vers une victoire, dont l’orchestration ne fait que commencer, aux prochaines présidentielles.

Comme l’a si bien dit Jean-Luc Mélenchon, voir à la tête du gouvernement un ex porte-parole, démontre la volonté d’Emmanuel Macron de régenter toutes les strates d’un système démocratique totalement corrompu. Le premier ministre ne sera pas un plus, il sera un double, le renforcement de l’hégémonie d’un hyper-président assoiffé de pouvoir.

En 2018, dans Crépuscule, Juan Branco ne faisait pas une fixette sur son camarade de promo. Il savait et nous alertait sur les compromissions d’une République qui trahissait déjà son nom. Il fut raillé. Chaque mois et chaque année qui passent lui redonnent légitimité et vérité. Qu’il ait pu prédire tout ce qui se produisit est la preuve éclatante que le peuple ne décide plus de rien.

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28.07.2023 à 16:02

Du fascisme en France

Alexis Poulin

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Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les institutions ont été mises au service des lobbies et le président de la République a fait usage de tous les rouages de la Vème pour asseoir un pouvoir unipersonnel, dont la marque de fabrique est le mépris de classe et la violence, et qui ne rencontre quasiment aucun contre-pouvoir, ces […]

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Texte intégral (2363 mots)

Depuis l’élection d’Emmanuel Macron, les institutions ont été mises au service des lobbies et le président de la République a fait usage de tous les rouages de la Vème pour asseoir un pouvoir unipersonnel, dont la marque de fabrique est le mépris de classe et la violence, et qui ne rencontre quasiment aucun contre-pouvoir, ces derniers s’amenuisant de jour en jour.

Aidé par un paysage médiatique, propriété des grands industriels et des champions du CAC40, Emmanuel Macron a pu assumer une dérive continue dans l’illibéralisme et l’autoritarisme contraires aux valeurs démocratiques qu’il prétend défendre. En 2017, l’illusion était parfaite, avec un parti fantoche créé pour l’occasion de la présidentielle, un programme sur-mesure pour attirer les investisseurs et condamner la République sociale, et une image de golden boy du Nouveau Monde.

Évidemment, à partir de l’affaire Benalla, qui révélait la création d’une milice présidentielle et les premières dérives autocratiques, la violence déversée sur le premier mouvement social d’ampleur, les Gilets Jaunes, est restée impunie et validée par la classe bourgeoise qui soutient le maintien de l’ordre injuste dans la défense de ses intérêts.

Oubliés, les éborgnés, les mutilés, les morts, les victimes de bavures, ces derniers ayant été bien vite catalogués comme des intouchables, séditieux et factieux, ennemis de la République.

Depuis 2018, nous sommes témoins de la dégradation permanente du niveau de vie de millions de compatriotes, de la caricature grossière macroniste qui se défend de toute dérive fascisante et de la radicalité d’un Young Leader qui a pour feuille de route la dissolution de la région France dans la région EMEA (Europe Middle East & Africa), région marketing des multinationales US.

Mais au-delà de la sympathie pour Pétain et pour les valeurs réactionnaires, mâtinées de wokisme bon marché, Emmanuel Macron a installé un système de conflits d’intérêts au coeur de la République, sans jamais être réellement inquiété par le pouvoir judiciaire mis au pas par un casting ministériel de choix.

Aujourd’hui, il est obligé de céder aux pressions du lobby policier afin de préserver son pouvoir chancelant et antidémocratique. Dernière étape avant l’État policier et un changement de régime assumé.

Le mirage médiatique

Rien sur l’ingérence des cadres d’un cabinet américain de conseil comme McKinsey dans la création du parti En Marche, rien sur l’affaire Alstom, démantèlement d’un fleuron industriel national au profit de GE, groupe américain, dont les nombreux dirigeants français ont été décorés ou sont passés par le cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy, rien sur les multiples conflits d’intérêts de plusieurs ministres et élus de la majorité, rien sur l’usage systématique de la violence d’État contre les mouvements sociaux. Rien. Comme si Macron avait tous les droits et pouvait tout se permettre.

Et pourtant, la communauté internationale s’inquiète de l’état de la France dans les mains du Mozart de la lacrymo : l’ONU, la Ligue des Droits de l’Homme, Amnesty, Human Rights Watch, le Conseil de l’Europe, la presse internationale et même la Maison-Blanche se sont émus des violences policières en France.

Et en France? Il suffit d’allumer télé et radio pour ne rien voir, ne rien entendre et constater que beaucoup de «journalistes» sont payés pour ne rien dire ou assurer a minima un service après-vente de propagande molle.

Nous vivons au coeur d’une dystopie totalitaire où des BRAV-M harnachées comme des pacificateurs du film Hunger Games sèment la terreur au coeur des manifestations à coups de bastonnades et de tirs de LBD ou de grenades explosives.

À Sainte-Soline, un palier a été franchi avec l’utilisation d’un arsenal pour faire la guerre aux militants écologistes venus dénoncer les bassines : quads, affrontements dignes d’une guérilla et de trop nombreux blessés chez les manifestants et les policiers, avec un jeune manifestant entre la vie et la mort. Tout ça parce qu’il ne doit plus y avoir aucune ZAD (Zone à Défendre) selon le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

Et c’est bien Gérald Darmanin qui a mandat du président pour ouvrir tout grand la fenêtre d’Overton vers une logique fasciste de l’ennemi de l’intérieur, n’hésitant pas à qualifier les manifestants d’«éco-terroristes», les opposants de terroristes intellectuels et globalement, l’ensemble des français opposés à la politique antisociale de Macron, de dangereux radicaux.
Or une ZAD, c’est d’abord un refus de l’ordre injuste actuel, c’est la preuve qu’il existe des alternatives à l’univers impitoyable de la prédation financière et de la violence antihumaniste des fous d’argent.

Une ZAD, c’est défendre l’humain, le droit à la créativité, le droit à la vie fors du profit et de la performance économique, le droit à la solidarité, le droit à l’autogestion, le droit à la protection de la violence de l’État en voie de devenir Big Brother.

«There is no Alternative» était le slogan de Madame Thatcher dans les années 80 pour imposer la dérégulation financière et la violence contre les syndicats. De manière tardive et anachronique, le golden boy Macron est resté coincé dans ces années de la mondialisation forcée et de l’argent roi, il veut nous imposer à notre tour, la fin du modèle français, jugé obscène par les fonds vautours comme BlackRock et Vanguard qui ne tolèrent aucun secteur hors de leur pouvoir absolu.

Ce «there is no alternative» est le néo-fascisme qui nous violente dorénavant. Sans limites politiques, par peur d’utiliser concrètement des concepts politiques, dans un monde du marketing politique.

Du fascisme et pas autre chose

Prenons la définition politique du fascisme par le Larousse :

«1. Régime établi en Italie de 1922 à 1945, fondé sur la dictature d’un parti unique, l’exaltation nationaliste et le corporatisme.

2. Doctrine ou tendance visant à installer un régime autoritaire rappelant le fascisme italien ; ce régime lui-même.

3. Attitude autoritaire, arbitraire, violente et dictatoriale imposée par quelqu’un à un groupe quelconque, à son entourage».

Nous voyons bien la création du parti unique du centre absolu, le ni de droite ni de gauche de Macron qui a permis de rassembler tous les traits des familles politiques en une entité centrale, autonome et autoproclamée «camp de la raison».

L’exaltation européiste a remplacé l’exaltation nationaliste, mais on peut voir dans le fanatisme guerrier et l’affirmation d’une pensée unique sans contradiction, portée par Madame Von der Leyen, une filiation fasciste évidente, mantra de pensée, unité de valeurs communes, niant les particularismes et les opinions personnelles.

Et enfin, le corporatisme a été remplacé par le lobbying, Macron étant la créature de McKinsey adossée au pouvoir oligarchique de l’argent.

Jusqu’où Macron peut-il se radicaliser ?

La tendance visant à installer un régime autoritaire est plus qu’évidente, avec les nombreuses censures des opposants, la violence de la répression contre les mouvements sociaux, et le pouvoir d’un seul sur un parti fantôme de figurants soumis à son autorité.

Concernant l’attitude violente, les mauvaises pratiques de management et les nombreuses démissions pour harcèlement, sont légions au sein de la macronie. Dernier drame en date, un employé de l’Élysée, remercié à 50 ans après 23 ans de bons et loyaux services, s’est jeté sous un RER et demeure aujourd’hui dans un état critique. J’avais d’ailleurs alerté dès 2019 sur ce président de la violence qui n’a pas sa place en République.

Il suffit donc de se référer à la définition officielle du fascisme pour se rendre compte que le macronisme est bien un fascisme au sens de sa définition politique.

Il n’est plus nécessaire de se cacher derrière des pudeurs de gazelles pour nommer le mal qui défigure et torture la société française, toute négation serait simplement une condamnation de notre pays à la nuit.

«L’ordre, l’ordre, l’ordre», a donc remplacé «liberté, égalité, fraternité». Macron est un autocrate, qui a trahi son rôle de garant des institutions, pour en devenir le fossoyeur. Il assume sans vergogne ce rôle, en revendiquant l’autorité comme seule forme de ciment de la société française violentée par ses politiques de fracturation.

La faillite des institutions

Le Conseil d’État, institution Potemkine, se révèle incapable de réclamer au ministère de l’Intérieur l’affichage du RIO des policiers, pourtant obligatoire depuis 2014. Conseil d’État qui ne vaut pas mieux que le Conseil Constitutionnel, organe moribond capable de valider un dispositif totalitaire anti-constitutionnel comme le pass vaccinal, et ne jamais revenir sur ses erreurs.

Le parlement est devenu un lieu de spectacle vide de tout pouvoir, où les ministres comme Gérald Darmanin, ou encore Marlène Schiappa, peuvent commettre parjures et mensonges devant des commissions d’enquêtes parlementaires sans jamais être inquiétés.

Les dérives ne sont plus des dérives, mais un mode de gouvernance, par la violence, pour imposer la vision radicalisée d’un seul à tout un peuple réfractaire.

Désolé, mais je n’appelle pas ça une démocratie. Libre aux français de continuer de croire à ce cirque débile, où tous les cinq ans, un pantin de la finance est mis en scène face à une héritière de Jean-Marie Le Pen, c’est ridicule mais malheureusement, l’artifice fonctionne encore à merveille.

Chaque campagne devient une campagne de mensonge et de dissimulation, tout en cherchant à rendre illégitime toute opposition concrète. Extrême droite, complotisme, terrorisme, tout ce qui n’est pas la doxa du parti unique doit disparaître. Et pourtant, les alternatives et les oppositions sont déjà largement invisibilisées par les médias subventionnés et poussées toujours plus loin du jeu politique, qui est un jeu anti-populaire de quelques nantis qui s’amusent à s’opposer. Des bourgeois bourgeonnant entre eux comme le disait si bien Jaurès.

Ce jeu est truqué, et ce sont toujours les mêmes français qui sont perdants. Toujours plus nombreux à être poussés dans la précarité, toujours plus nombreux sous le seuil de pauvreté, toujours plus nombreux broyés par la politique du choix de la pauvreté.

La reprise en main

Nous devrions réécrire la constitution, maintenant, par des comités populaires constituants et assurer enfin que les maltraitants ne se sentent plus intouchables et hors de contrôle.

Il est urgent de recouvrir nos institutions, et d’en chasser les coucous de McKinsey et autres carriéristes sans valeurs qui y ont fait leur nid.

Serons-nous assez nombreux? La réponse est non. Mais l’espoir est déjà plus qu’un espoir, car les médias indépendants se constituent alors en corps nécessaires du sursaut démocratique face à la menace fasciste.

Il s’agit maintenant de rassurer les peureux, de libérer la parole contrainte et de montrer que la démocratie, c’est le peuple et donc le nombre, contre les mirages et les mises en scène des propriétaires des médias mainstream et des sponsors des futurs grands maltraitants.

Les mots ont un sens et le macronisme est le sommet de l’art de vider le langage de tout sens. Et comme le disait Malcolm X, «La presse a un pouvoir de l’image si puissant qu’elle peut faire passer un criminel pour une victime et montrer la victime comme un criminel».

Cet épisode tragique de ce parti comique, où les ministres posent dans Playboy pour cacher leurs turpitudes réelles, où le président de la République se comporte en chef de clan pour diviser et violenter, aura une fin.

Oui, le marcionisme ne survivra pas à Macron. Il faudra du temps pour soigner le pays et apporter enfin le peu de justice que réclament les dépossédés, mais ce temps, nous l’avons, et eux se savent déjà condamnés, d’où leur frénésie à tout massacrer avant l’issue fatale de leur éjection de tout poste de pouvoir.

La revanche de «ceux qui ne sont rien» arrive et elle sera une libération nécessaire et surtout le sauvetage du naufrage fasciste auquel nous pensons assister en spectateur.

Cet article est initialement paru dans la revue «Le Banquet»

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21.07.2023 à 13:07

La déliquescence programmée de l’État social

Bénédicte

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La scène politique… L’arène politique… La politique ne serait que théâtre ou version modernisée des jeux du cirque. Qu’on puisse parler de jeu politique m’est inaudible. Imaginez donc ma contemporaine souffrance. L’oligarchie a remplacé la démocratie. Nos gouvernements n’existent plus. Ils sont devenus des théâtres de marionnettes dans lesquels des pantins s’agitent selon le bon […]

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Texte intégral (3559 mots)

La scène politique… L’arène politique… La politique ne serait que théâtre ou version modernisée des jeux du cirque. Qu’on puisse parler de jeu politique m’est inaudible. Imaginez donc ma contemporaine souffrance. L’oligarchie a remplacé la démocratie. Nos gouvernements n’existent plus. Ils sont devenus des théâtres de marionnettes dans lesquels des pantins s’agitent selon le bon vouloir de quelques multinationales toutes puissantes. Le politique, mort sur l’autel du profit économique et de la collusion systémique, est une coquille vide remplie par les désirs d’une centaine de lobbyistes tels que Total, Air France, LVMH, Renault, L’Oréal, Danone, Saint-Gobain, Nestlé, Engie, Suez… 

Amas de plumes voletant au gré du souffle des fonds d’investissement, des holdings et des actionnaires, les hommes politiques n’ont plus aucune conviction ni aucun idéal. Ils savent très bien dès le départ qu’ils obéiront sans obtenir nul pouvoir. Ceux qui pensent avoir une marge de manœuvre laissée vacante par la corruptibilité de leurs prédécesseurs déchantent très vite. Ils devront participer au cynisme universel. Ils attendront la fin de leur mandat en faisant le moins de vagues possibles. Ceux dont la clairvoyance et l’inhumanité sont totales se lèchent les babines et profitent de la curée avec délectation. Ils sont les amis de ces industriels et cette association de malfaiteurs leur convient parfaitement. Penser pouvoir convertir politiciens ou industriels à une nouvelle forme d’économie vertueuse et équitable est une utopie. Parce que le système ne le permet pas. 

Une fois les élections passées, le peuple redevient esclave. Une fois nos représentants au pouvoir, rien ne les oblige à défendre l’intérêt général et le citoyen ne possède aucun moyen d’action légal pour intervenir sur l’exécutif, le législatif ou le judiciaire. Le citoyen n’a aucun pouvoir sur le politique et le politique est lui-même entravé par le marché et le capital. Qu’importe aux politiciens et aux industriels un monde juste quand ils ont l’assurance qu’ils ne seront jamais impactés par les réformes, les taxes et les pénuries. Personne ne se sent concerné par un fait qui ne l’atteindra pas.

La déliquescence de l’état social imprègne toutes les strates de notre société, et plus grave encore, de ce que nous nommons aveuglément notre civilisation. Le bien commun et l’intérêt général n’existent plus que dans l’esprit de quelques consciences au pire égarées, au mieux tentant de s’organiser dans cette lutte contre le seul obscurantisme qui soit, celui des riches contre les pauvres. En fut-il toujours ainsi ? Certainement. Cela doit-il entraîner un nihilisme néronien ? Absolument pas. L’être humain lutte. Telle est sa nature. 

Ils nous font croire que la décroissance leur fait peur mais c’est faux. Ils veulent nous laisser penser que nous pouvons encore peser dans la balance et inverser la tendance. Feindre la crainte est leur stratégie la plus rentable pour que rien ne change. Nous sommes en train de leur dire que le changement climatique va créer un clivage entre les extrêmement fortunés et les dramatiquement pauvres (Messieurs Bezos et Musk ont respectivement engrangé 100 et 30 milliards de dollars durant les 3 mois estivaux de l’année 2020), générer des guerres civiles, des famines, des morts, des migrations et des exodes massifs. Ils n’attendent que cela et leurs business plans pour en tirer les meilleurs chiffres d’affaires sont déjà prêts. Pensons-nous sincèrement les attendrir avec la pauvreté, la maladie et la mort de millions de personnes ne représentant pour eux que de lointaines données ? Leur système entier a toujours reposé sur ce principe.

Le politique ne doit pas se situer au-dessus de l’humain mais il le peut grâce à un système qui le lui permet. Le politique sous le joug de l’économique nie la vie chaque jour davantage jusqu’au jour où nous trouverons cela normal. Pour beaucoup cela est déjà fait. Pour les autres, le combat est éreintant.  

En une époque où une major pétrolière intègre l’un des plus hauts lieux de savoir de notre pays, et où suite à une pandémie consécutive à notre inconscience écologique, notre gouvernement fait le choix d’injecter des milliards d’euros dans des compagnies alimentant le déclin environnemental tout en creusant le fossé social à coup de plusieurs milliers de licenciements, le doute raisonnable n’est plus permis. 

Une fois n’est pas coutume, notre cher (dans le sens coûteux cela va sans dire) Président fut honnête en répétant pendant les trop nombreux confinements que nous étions en guerre. Sa posture déclamatoire vidée de tout sémantisme – comme toujours avec le personnage – possédait en réalité une adéquation parfaite avec la société que ce dernier s’efforce de préserver depuis son mandat : une poignée d’élus associés au secteur privé travaillant à la destruction d’un peuple. Complètement stupides et consanguins, ils s’ingénient à bloquer toute survie du capital humain à la source de leur petit pouvoir mesquin. Leur temps est dédié au blocage de la moindre ouverture pouvant faire émerger un système qui fonctionnerait. Occupés à agir contre et jamais avec, par peur de perdre de maigres intérêts ne les rendant même pas heureux, ils nourrissent des règles définies par eux seuls mais qu’ils prétendent inaltérables et éternelles. Formés à entraver sans réfléchir, ils ne perçoivent pas qu’ils signent leur propre arrêt de mort.  

La transition écologique n’est qu’un exemple représentatif du défi que notre société se doit d’affronter avec déjà trop de retard, celui de changer de focale et d’enfin bousculer des lignes qui ne sont pas issues d’une surpuissance immanente sur laquelle nous n’aurions aucune prise, mais bien établies par nous-mêmes. Démocratie et écologie sont au cœur de notre avenir et la préservation de nos libertés est aujourd’hui plus que jamais entravée par de gigantesques chaînes entretenues par le système et assimilées par nos esprits à un degré tel, que de là naît la difficulté à instaurer le moindre vrai changement. Les stratégies adverses au bien-être des populations, et j’entends par adverses les stratégies gouvernementales, économiques et celles de tous les pouvoirs en place, sont dans ces deux domaines strictement identiques. Il s’agit toujours de diviser pour mieux régner, de faire croire à une complexité tellement tentaculaire, que tout effort serait vain avant que d’être initié.

L’entretien de ces deux idées passe par des outils connus et employés de toute éternité comme la déformation des propos, l’alimentation constante de tout ce qui peut générer des amalgames et créer des tensions entre les communautés, la transmission d’idées nauséabondes, la récupération de craintes fondées sur des chimères, l’infantilisation, le dénigrement des oppositions, et cette liste non exhaustive pourrait encore être allongée. Toutes ces techniques sont excessivement bien rodées, car existantes depuis la nuit des temps, elles ont été patiemment peaufinées.

Face à un système nous paraissant inattaquable, beaucoup se cachent derrière la litanie du « Il aurait fallu mais peu importe il est trop tard » et préfèrent baisser les bras plutôt que s’épuiser. Mais le système n’est pas invincible. Il réussit simplement à encore nous le faire croire. Les signes avant-coureurs de l’imminence d’une chute rendue chaque jour plus inévitable sont légions et la condescendance d’une partie de la bourgeoisie illusoirement établie sur un ersatz de hauteur qui s’écroule chaque jour davantage ne trompe plus personne. Cette classe moyenne ne s’aperçoit même pas qu’elle profite des derniers soubresauts de privilèges qui disparaissent grâce à l’émergence grandissante de l’écart se creusant entre extrême misère et richesse vulgaire. Incapable de réinvention et de modernité, figée dans une temporalité indéfinie, elle ne peut se figurer qu’elle sera bientôt la bénéficiaire de la soupe populaire qui aura été (je l’espère pour elle) conservée par ceux qu’elle dénigre et snobe dans ses années de sénile vieillesse.

Ce sont les mêmes qui choisissent le repos sur la jeune génération par de basses flatteries manipulatrices la décrivant comme plus intelligente, consciente et impliquée. Les parents lèguent le sale boulot à leurs propres enfants en usant contre eux des mêmes tactiques dont se sert le gouvernement envers la population. La honte ne sera pas un garde-fou car elle n’atteint pas les puissants. La honte est encore un cadeau réservé aux peuples. Le régime inégalitaire de la monarchie demeure sous d’autres habits. La ploutocratie mène toujours la danse.

Cependant la résistance contemporaine possède un atout majeur de son côté. Contrairement aux vents de révolte précédents et aux révolutions antérieures, elle peut s’organiser à une vitesse inédite et à une échelle maximale. C’est d’ailleurs ce qu’elle doit faire. Se tenir informée par-delà les frontières, mutualiser les idées, faire front commun constituent ses principaux moyens pour réussir à s’imposer face à une économie déshumanisée. Et ceux que l’on a coutume d’appeler à tort les puissants de ce monde l’ont bien compris. Ils passent chaque minute de leurs piètres existences à tenter de museler la société civile.

La seule réponse viable et souhaitable viendra de la base sans laquelle rien de pérenne ne se fonde. Face à l’immense défi à relever, les gourous nouvelle génération affirmant sentencieusement savoir exactement quoi faire et comment agir, ne m’inspirent qu’une confiance toute relative pour user d’une courtoise litote. Parallèlement à ces individus, les humbles et les conscients peinent à se faire entendre ou ne souhaitent même plus l’être par lassitude et fatalisme à ne pas être suivis. N’attendons pas le messie qui nous sauvera tous, prendra sur lui la totalité du poids des enjeux actuels et nous proposera les dix nouveaux commandements d’un avenir radieux. Laissons les théoriciens poursuivre leurs réflexions sans les critiquer pour leur absence de recommandations concrètes. Les faiseurs n’appliqueraient rien si en amont certains ne faisaient pas le choix qui leur correspond de privilégier le raisonnement à l’action. Et ne forçons pas ceux qui ont ouvert la voie et ont déjà dit tout ce qu’ils avaient à dire à jouer les perroquets. Ne tombons pas à bras raccourcis sur toutes ces consciences nécessaires se situant à mi-chemin du dire et du faire et qui avancent à tâtons. Cessons de critiquer et de juger la moindre initiative personnelle car ces dernières ne le sont pas, leur but étant le bien commun. Ne repoussons pas la bienveillance même maladroite (et bien souvent la bienveillance ne l’est pas, elle bénéficie d’une inspiration globale qui la porte dans la bonne direction). Ne décourageons pas les bonnes intentions. N’ergotons pas sur le réseau de certains. Réseau n’est pas un gros mot. Il faut redéfinir les mots pour ce qu’ils sont et non ce qu’ils sont devenus dans la bouche et sous la plume de nos ennemis. Nous nous trouvons confrontés à une première mondiale. Il est bien évident que des erreurs seront commises. Oublions donc les défauts de notre nature faillible et concentrons-nous sur toutes les avancées allant dans le sens d’un avenir où l’écologie et la démocratie seront au cœur de nos vies quotidiennes. Il n’y a pas de dictateur vert. Les seuls dictateurs sont les dictateurs du billet vert.

Face aux adorateurs de la controverse stérile trouvant leur seule jouissance à évoluer dans des rapports de force, plus souvent énergivores et chronophages que constructifs, et comblant ainsi le vide pathétique de leurs piètres existences dominées par l’ennui, doivent se dresser tous ceux pour qui l’affrontement est un cauchemar. Les doux pacifistes le sont par sensibilité mais également par clairvoyance. Se fier à ses émotions, à ses instincts et à son cœur n’empêche aucunement de savoir consulter son cerveau et de le solliciter bien plus souvent que ceux qui ont perdu leur âme. Et le jour où l’altruisme s’engage, il n’accepte aucun compromis et aucun avilissement jusqu’à ce que la victoire soit acquise. Servir l’intérêt général, c’est préserver l’humanité de ses propres démons, choisir le vivant au lieu des inventions humaines auxquelles nous nous sommes soumis jusqu’à en devenir les prisonniers. Les empêcheurs de tourner en rond, les saltimbanques utopistes, les râleurs systématiques, les révolutionnaires pacifistes, les militants environnementalistes, les faiseurs de paix, les rêveurs du concret, les amoureux du vivant, les pourfendeurs de l’hypocrisie, les voyants impénitents ont une force indestructible, celle de se battre pour tous, y compris ceux qui les détestent, les nient ou les affrontent. Chaque jour que Dieu ne fait pas, ils se réveillent en mer même s’ils partent en réunion, ils sont en montagne même s’ils travaillent derrière un écran, ils pensent à de paisibles prairies depuis des barricades, ils imaginent des vagues au cœur de marées humaines, ils se rêvent en Patagonie en descendant du métro … Cette évasion constante leur est vitale et en rien contradictoire à un faire perpétuel car dans cette lutte, nos gouvernements nous offrent malgré eux un beau cadeau à la valeur inestimable, et c’est bien pour cette seule raison qu’ils nous le font.  En ne faisant rien ou en contrant nos idéaux, ils font de nous des êtres se surpassant quotidiennement. En l’absence de choix, la paresse n’est plus permise et le risque encouru est de voir émerger une génération de petits surdoués et de génies autodidactes. 

Le monde d’après doit se bâtir sur de nouveaux récits et des idées neuves. Il doit se construire autour de l’écologie car la préservation de notre lieu commun de vie ne saurait être que l’arrière-plan, le décor, ou l’instrument d’un programme, d’un budget, ou d’une feuille de route. Dans cette époque où tous nos repères s’évanouissent, et où nous devons en définir de nouveaux, les principaux écueils seraient de se rendre encore une fois les jouets de notre création ou de voir cette dernière récupérée par l’ancien monde que nous devons détruire et qui fera tout pour prolonger son fonctionnement. Le premier écueil évoqué est un risque qu’une lutte viscéralement humaine peut produire. La préservation de notre Terre commune est une bataille tellement importante, sans doute même la plus importante de l’histoire de l’Humanité, que cette dernière peut basculer vers les travers d’une religion scindant la population mondiale en initiés et en profanes et exacerbant dans chaque camp la propension à vouloir imposer sa vision à l’autre. Le second piège fait déjà partie du décor. Le néolibéralisme, cette hydre aux innombrables têtes repoussant à chaque attaque et ayant une propension innée à dénaturer les plus beaux combats, a déjà procédé à l’ingestion et à la récupération des thématiques écologiques, les pervertissant à un point tel qu’il accélère la disparition de ressources qui lui sont également indispensables. 

Aussi, une vigilance constante assurée collectivement via les médias horizontaux, les tribunes, les rassemblements, les manifestations, les actions de désobéissance civile, doit permettre au peuple de contraindre une stratégie institutionnelle orientant l’attention sur l’anecdotique à assumer ses fonctions régaliennes. Chaque citoyen doit se faire lanceur d’alerte, saisir les associations ou les institutions de contrôle compétentes pour exercer une surveillance permanente sur les dérives journalières d’un système liberticide nous amenant chaque jour davantage à accepter une dictature qui s’installe et ose presque dire son nom en récupérant un langage évocateur des pires heures de notre Histoire. Car si les vieilles ficelles se modernisent, elles n’en demeurent pas moins toujours les mêmes. Il faut se faire violence et prendre le temps de réagir à chaque débordement pouvant sembler minime ou sans intérêt car c’est pas à pas que s’installe l’asservissement total.

Nous naissons libres. Cela ne pose pas de problème à notre société actuelle. Ce qui la gêne est que nous le restions et il est étrange de constater comment on peut être prisonnier en l’absence de barreaux. Sans murs, libre d’aller et venir à notre guise, il est difficile de prendre conscience de notre emprisonnement. Dans cette cellule impalpable, l’évasion est bien plus dure à envisager. Dans nos sociétés, tout fonctionne grâce à l’illusion des apparences réconfortantes et rassurantes pour la plupart de ceux qui ne veulent pas savoir. Pour les pouvoirs en place, le maintien de ces illusions n’a donc pas de prix. Même à un coût exorbitant, la contrepartie demeurera au rendez-vous. Nous n’avons pas fini d’être gavés jusqu’à l’implosion de faux-semblants et d’effets grandiloquents de communications éphémères cachant la vastitude du drame. S’inscrire dans le temps long et dans le long terme est impératif. D’où la nécessité de renouer avec le sens du langage. Ce n’est pas une bataille futile ou secondaire, car ce qui empêche actuellement une redéfinition des valeurs, c’est la déviation constante de la définition première des mots au profit d’un sémantisme contradictoire. Or, pour rendre des notions attractives, il faut retrouver l’art du récit. N’oublions pas que le détournement des mots entraîne celui des idées qui entraîne une vision fausse de notre environnement qui entraîne une mise à distance qui entraîne une léthargie qui entraîne la mort. Inversons la puissance lénifiante d’une langue instrumentalisée pour la remettre au cœur d’une désirable vision d’un monde à construire.

Ce combat planétaire passe par la réappropriation du virtuel qui ne doit plus être l’outil d’une mise à distance égoïste mais le lieu de préparation de la solidarité, le moyen d’enseigner la convergence des luttes. Redonnons au virtuel sa signification profonde de ce qui est seulement en puissance, potentialité à être. Ne confondons pas digital, numérique et virtuel. Utilisons les deux premiers pour bâtir le troisième. Nos écrans peuvent nous offrir une cartographie en temps réel de la planète sur laquelle nous vivons, vision omnisciente que notre individualité nous refuse. Ils doivent nous servir à mesurer l’ampleur des dégâts et leur inexorable progression car occulter certains paramètres par confort est une dérive que nous devons combattre. L’urgence climatique et environnementale actuelle ne peut pas mettre de côté l’importance des enjeux économiques ou politiques pour rendre la situation plus lisible ou facile à appréhender et éviter le découragement car la non prise en compte de cette complexité peut au mieux n’avoir aucun impact et au pire nourrir le système à renverser. 

Le progrès est seulement à redéfinir car nos sociétés veulent nous faire croire qu’une unique forme de progrès, le sacro-saint progrès technologique, est viable, reléguant ainsi dans les abysses les notions humaines, sociales et émotionnelles. Ce progrès n’a rien de sacré ni de saint. Les idoles sont à manier avec prudence car elles ne servent que ceux qui les édifient et sont des chaînes pour les autres. N’oublions jamais que la politique est la plus belle œuvre humaine et qu’elle n’est salie que par une poignée d’individus qui trouvent leur jouissance dans l’avilissement de ce qui les dépasse. 

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