Le président Donald Trump a de son côté de nouveau pris ses distances avec le défunt homme d'affaires, dont il était pourtant très proche il y a plus d'une vingtaine d'années.
"Je n'ai rien à voir avec ce type", a-t-il déclaré à des journalistes à son départ de Washington pour un voyage en Ecosse.
Il a conseillé aux médias de "s'intéresser plutôt" à des personnalités démocrates comme l'ex-président Bill Clinton ou son ministre des Finances Larry Summers, ex-président de Harvard, assurant pouvoir leur "fournir une liste" de personnalités bien plus liées à Jeffrey Epstein que lui.
Interrogé sur la possibilité d'accorder une grâce présidentielle ou une commutation de peine à Ghislaine Maxwell, condamnée en 2022 à 20 ans de prison pour trafic sexuel, Donald Trump a assuré "ne pas y avoir pensé", mais a souligné qu'il en avait le pouvoir.
La mort de Jeffrey Epstein, riche homme d'affaires retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son jugement pour crimes sexuels, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.
Donald Trump, qui pendant des mois a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris dans son propre camp, depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires.
Le ministère de la Justice et le FBI, la police fédérale, ont conclu qu'il n'existait aucune preuve de l'existence d'une liste secrète de "clients" de Jeffrey Epstein et confirmé qu'il s'était bien suicidé.
"Aucune raison de mentir"
C'est dans ce contexte que Todd Blanche, numéro 2 du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump dans plusieurs procédures pénales, rencontrait vendredi Ghislaine Maxwell au tribunal de Tallahassee, capitale de la Floride, pour une deuxième journée.
L'équipe de Todd Blanche est entrée au tribunal par une porte dérobée, rapportent les médias américains.
De son côté, David Markus, l'avocat de Ghislaine Maxwell, ex-compagne et collaboratrice de Jeffrey Epstein, a brièvement parlé aux journalistes à son arrivée.
"Ghislaine a été traitée injustement depuis plus de cinq ans maintenant", a-t-il déclaré, la qualifiant de "bouc émissaire".
"Tout ce qu'elle dit peut être corroboré et elle dit la vérité. Elle n'a aucune raison de mentir à ce stade et elle continuera à dire la vérité", a ajouté l'avocat, se refusant à la moindre précision sur la teneur de l'interrogatoire.
Ghislaine Maxwell a été condamnée en 2022 pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin qu'Epstein les exploite sexuellement.
"Le ministère de la Justice partagera davantage d'information sur ce que nous avons appris au moment opportun", a affirmé Todd Blanche sur X jeudi soir au terme de la première journée de discussions.
Donald Trump a par ailleurs de nouveau nié être l'auteur d'une lettre salace à l'intention de Jeffrey Epstein en 2003 pour le 50e anniversaire de celui-ci, dont le Wall Street Journal a fait état la semaine dernière. Il poursuit le quotidien en diffamation pour cet article et lui réclame des milliards de dollars.
L'administration Trump et ses alliés font feu de tout bois pour se dépêtrer de cette affaire.
Les dirigeants républicains à la Chambre des représentants ont ainsi envoyé dès mercredi les élus en vacances, soit un jour plus tôt que prévu, afin d'éviter des débats potentiellement explosifs, notamment dans leur propre camp, sur l'éventuelle publication de documents de l'affaire Epstein.