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23.12.2024 à 18:56

Valls, Retailleau, Darmanin, Rebsamen : Bayrou a son gouvernement de perdants et de revenants

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Bayrou. Le casting des participants à la nouvelle saison de Walking Dead est désormais connu. Le nouveau et pourtant si vieux gouvernement des perdants a été nommé ce soir à 18h30, réuni autour de François Bayrou, déjà acculé, détesté par 76% des Français, jusqu’aux rangs même de la macronie. Valls, Retailleau, Borne, Bergé, Darmanin… Ce nouveau Gouvernement rassemble non seulement des champions de la défaite, mais aussi des sportifs olympiques de la détestation. Deux socialistes au bilan détestable et très droitier, Manuel Valls et François Rebsamen, sont nommés dans cette combinaison de recyclage.

Sans légitimité, ni futur, ce nouveau Gouvernement a sa feuille de route bien établie, connue de longue date, et rappelé par Emmanuel Macron le 5 décembre dernier. Il s’agit de défendre la retraite à 64 ans, couvrir le génocide à Gaza par l’inaction et poursuivre coûte que coûte la même politique en faveur des ultras riches et des multinationales. Le tout en donnant des gages racistes aux surveillants généraux du Gouvernement : Marine Le Pen et Jordan Bardella, ces derniers ayant sauvé Emmanuel Macron de la destitution et Barnier de la première censure insoumise en octobre. Sur l’échiquier politique, l’analyse de LFI est une nouvelle fois confortée : un Gouvernement de macronistes pur jus a été nommé. Les rendez-vous à l’Elysée – que seuls les insoumis ont boycotté dans les rangs du NFP – n’étaient qu’une comédie, avant la farce de ce soir.

Qu’est ce qui attend ce Gouvernement ? Déjà fragilisé par ses catastrophes en série, le Premier ministre Bayrou a désormais une équipe de pyromanes autour de lui. Pour les insoumis, le cap est clair : Bayrou ne passera pas l’hiver, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon. Les mêmes causes produiront les mêmes effets : la censure, pour ensuite réaliser l’exigence de 64% des Français : la démission d’Emmanuel Macron. Tour d’horizon du Gouvernement. Notre article.

Gérald Darmanin, le rouleau compresseur de la répression

Répression féroce à Sainte-Soline, censure des manifestations contre le génocide à Gaza, loi Immigration votée avec le Rassemblement national, la liste des méfaits de Gérald Darmanin est trop longue pour prétendre à l’exhaustivité. Quant aux Gilets Jaunes, l’homme pour qui « le problème de la police, c’est la justice » est co-responsable de la féroce et inouïe répression à leur encontre. Son bilan est connu : 5 mains arrachés, 32 éborgnés et 11 morts.

A chaque mouvement social, Gérald Darmanin s’est illustré dans les bains de sang. En 2021, face aux mouvements sociaux en Guadeloupe, la seule réponse de Gérald Darmanin fut l’envoi de CRS et d’unités du RAID. Sur place, la population ne manque pas de CRS, mais de tout. Chaque année, les enfants guadeloupéens perdent un mois et demi de cours, faute d’accès à l’eau. Mais qu’importe, le ministre Darmanin déployait la troupe.

Tous ces actes sont des décorations dans l’univers macroniste. Pour preuve, Darmanin a une nouvelle promotion et devient ministre de la Justice.

Bruno Retailleau, raciste en chef

Réactionnaire, attaques contre la LDH (aussi) et contre le droit de manifester, vote contre l’interdiction des thérapies de conversion touchant les personnes LGBT+, opposé à la constitutionnalisation de l’IVG, parlant de « Français de papier », de « régression vers les origines ethniques» dans les banlieues d’« apartheid sexuel » au sujet du voile, entre autres. Retailleau est un ministre à l’agenda raciste assumé.

Fervent défenseur de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, il trouvait Manuel Valls trop mou, vis-à-vis du soutien de l’État au projet. Il qualifie les opposants au projet, tenants de la célèbre ZAD éponyme, de « minorité bornée et ultra-violente ». Il s’était alors dit prêt à utiliser la force pour expulser les zadistes.

Bruno Retailleau a été le premier à porter la fameuse loi dite « anticasseurs » au Sénat. Au départ, la loi visait à conférer le pouvoir au préfet d’interdire à une personne de manifester si elle représenterait une « menace pour l’ordre public » (article 3 de la loi). Des formules larges pour une répression maximale. Le Conseil constitutionnel avait fini par censurer la disposition, au grand dam de Bruno Retailleau.

Il a été reconduit ce jour comme ministre de l’Intérieur.

François Rebsamen, figure de proue du parti socialiste et fossoyeur des droits des salariés

Ministre du Travail sous François Hollande, maire de Dijon depuis 2001 (à l’exception d’une parenthèse gouvernementale) et soutien d’Emmanuel Macron en 2022, l’homme est notamment connu pour sa loi sur le « dialogue social » adoptée en 2015. Présentée comme une avancée dans les relations entre salariés et employeurs, elle simplifie les obligations des entreprises et fusionne les instances représentatives du personnel, affaiblissant de fait le pouvoir syndical. Ce cadeau offert au patronat, en pleine offensive contre le Code du travail, s’inscrit dans la lignée des réformes antisociales du quinquennat Hollande, dont la fameuse loi El Khomri.

Maire de Dijon, Rebsamen poursuit dans le même registre. S’il aime se targuer de son bilan local, notamment en matière de rénovation urbaine, ses projets favorisent souvent une vision élitiste de la ville. Sous couvert de modernisation, il a multiplié les partenariats public-privé, renforçant les inégalités sociales et l’exclusion des classes populaires.

Rebsamen est aussi un fervent défenseur d’une laïcité dévoyée, qu’il instrumentalise pour justifier des politiques sécuritaires et discriminatoires. Il se fait le porte-parole d’une ligne « républicaine » qui flirte dangereusement avec les discours de l’extrême droite, appelant à des politiques migratoires restrictives au nom d’un prétendu réalisme. François Rebsamen devient ministre de la décentralisation.

Manuel Valls, la meilleure preuve que le Gouvernement Bayrou ne passera pas l’hiver

Détesté par plus de 90 % des Français, le socialiste et ex Premier ministre Manuel Valls a été nommé dans un Gouvernement à son image. Perdant professionnel et caricature devenu un objet parodique sur les réseaux sociaux, l’ancien Premier ministre a été jusqu’à s’exiler à Barcelone pour tenter de conserver une place d’élu. Il a obtenu la cinquième place aux municipales de Barcelone, une condamnation à 227 000 euros d’amende pour financement illicite de sa campagne, et une chanson parodique dédiée.

Opportuniste professionnel, l’homme est responsable de la casse du droit du travail sous les années Hollande et du rapprochement assumé avec l’extrême droite. Quant aux massacres en Palestine, Manuel Valls est lui aussi, comme de nombreux membres du nouveau Gouvernement, un complice actif du génocide à Gaza. Ami français de Benjamin Netanyahu, il a écrit une tribune en janvier 2024 pour « condamner la convocation indigne d’Israël à répondre à des accusations d’actes génocidaires » face à la Cour internationale de justice.

L’homme que déteste chaque Français devient désormais… ministre des Outre-mer. Ultime preuve de mépris envers les citoyens des Outre-mer et notamment de Mayotte actuellement ravagée par le sous développement après le passage du cyclone.

Sébastien Lecornu, complice actif du génocide à Gaza

Depuis octobre 2023, les bombes du génocide pleuvent sur Gaza. Après avoir témoigné son soutien inconditionnel à Israël, le camp macroniste s’est rendu complice du génocide en acceptant de fournir armes, torpilles, matériel de tirs et autres équipements de guerre au criminel de guerre Netanyahu. Même après les alertes de la Cour internationale de Justice sur le risque génocidaire à Gaza, Sébastien Lecornu défend les exportations françaises vers Israël. Pour lui, aucun risque, ce ne sont que « des composantes élémentaires pour permettre à Israël d’assurer sa défense ».

Il omet de préciser que ces composantes servent également à construire les drones engagés dans l’offensive à Gaza. Le ministre se veut rassurant : ces transferts ne valent que 15 millions d’euros, soit 0,2 % des transferts globaux. Il oublie de préciser que la létalité ne se mesure pas au volume d’argent. Une pièce informatique équipant un drone ou un missile peut causer des centaines, voire des milliers de morts.

Avec une telle lecture, les plus de 200 000 morts Gazaouis (estimation selon les chiffres et la méthode de The Lancet) pourraient presque n’être qu’un chiffre. Amnesty International rappelle à l’ordre : « la France doit respecter un devoir de prévention du génocide ». Cela implique évidemment « de ne pas fournir à Israël des moyens lui permettant de commettre des actes entrant dans le cadre d’un risque de génocide ».

Pour aller plus loin : 111 millions d’euros d’armes françaises livrées à Israël, Macron complice du nettoyage ethnique à Gaza

Ce n’est pas la première fois que le ministre des Armées brille par ses déclarations : en juillet 2023, il affirme que l’opération Barkhane n’est « pas un échec ». Pour rappel, l’opération Barkhane est une opération militaire menée au Mali par l’armée française, entre 2014 et 2022. Elle succédait alors à l’opération Serval, étendant sa couverture du seul Mali au Sahel entier. Lancée pour combattre le terrorisme, l’opération Barkhane est abandonnée après 8 ans d’activités et 58 morts français.

Sur cette période, le nombre des violences, des victimes et des groupes armés terroristes ont augmenté. Leur aire d’influence aussi. Partout, la démocratie a reculé. Aucune solution politique n’a été construite. Pas un échec ? À ce stade, presque un franc succès !

Par ailleurs, Sébastien Lecornu s’est fait bien timide lorsque le député de la France insoumise Aurélien Saintoul l’a interpellé sur la présence de militaires français au Tchad. On le comprend bien, il ne faudrait pas fâcher le dictateur Mahamat Déby ! Cette posture coopérative est la honte de la France.

Il a été reconduit ce soir comme ministre des Armées.

Elisabeth Borne, le 49.3 chevillé au corps qui voulait résoudre la crise à Mayotte en distribuant des bouteilles d’eau

Nous sommes le 8 janvier 2024. Elisabeth Borne démissionne de ses fonctions. Emmanuel Macron salue en fanfare son « travail exemplaire ». Quel est son bilan ? Elisabeth Borne, désormais nouvelle ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, détient le record du monde de l’utilisation du 49.3.

À 23 reprises, l’ancienne Première ministre a utilisé cet article pour brutaliser les droits du Parlement, et notamment faire passer en force la réforme des retraites à 64 ans, actant le vol de deux ans de vie à tous les Français. Elle est aussi à l’initiative de l’adoption de la loi immigration, passée en décembre 2023. Une loi qui a repris ligne par ligne les mesures du programme RN/FN, et saluée en ce sens comme « victoire idéologique » par Marine Le Pen.

Elisabeth Borne est aussi connue pour son extrême mépris envers l’Outre-mer où elle considère l’ensemble des habitants comme des sous citoyens. C’est donc sans surprise que le 8 décembre 2023, alors qu’elle débarque à Mayotte, la foule lui scandale « On en a marre, on en a marre ! ». En question ? Sur place, l’eau est devenue une denrée des plus rares. Deux jours plus tôt, la préfecture interdisait partiellement la consommation d’eau du robinet à cause de la présence de métaux lourds, « au-delà des seuils d’alerte ».

Quelle fut l’une des premières annonces d’Elisabeth Borne à Mayotte ? Organiser les distributions d’eau en bouteille « aussi longtemps que nécessaire ». Comprendre : coller des sparadraps à une jambe coupée. Le matin même, la présidente de l’association Mayotte a soif sonnait une nouvelle fois l’alerte : « Ce n’est pas humain, c’est indigne de la France qu’on nous demande d’aller nous entasser par centaines dans des zones de distribution de bouteilles d’eau ». Face à la Première ministre, la colère était vive.

Depuis des années, à Mayotte, lorsque l’eau est consommable, elle n’est disponible qu’un jour sur trois. Telle était la situation en décembre 2023. Un an plus tard, l’abandon politique a continué, et le sous développement alimenté par les politiques macronistes aussi. La nomination de Borne est un énième signal de mépris colonial envers les habitants de Mayotte, privés d’eau, d’électricité et de toit après le passage dévastateur du cyclone Chido.

Catherine Vautrin, homophobe et anti-syndicaliste

En 2013, lors des débats autour du Mariage pour Tous, Catherine Vautrin défile fièrement avec la Manif pour tous. Le 30 janvier, elle monte au perchoir de l’Assemblée pour clarifier sa position. Elle ne se déclare pas contre les homosexuels, bien sûr… Mais on ne va quand même pas les laisser s’occuper des enfants !

Selon elle, le PACS peut progresser, changer de forme, se rapprocher du mariage, impossible que cela aboutisse à la filiation. Le message est clair : si les personnes homosexuelles peuvent se permettre la fantaisie du couple, il faut que cela reste entre eux, et que les enfants en soient à l’abri. C’est une position alors assez courante parmi les opposants au mariage pour tous, qui se targuent d’accepter les unions homosexuelles sans problème, pour peu qu’ils ne touchent pas à la famille.

Catherine Vautrin fait également partie de ceux qui ont promu, en 2005, le Contrat Première Embauche, celui-là même qui permet d’employer un jeune de moins de 26 ans pendant une « période d’essai » de deux ans avant de le licencier sans explication. Un long essai, ou une exploitation instable de jeunes précaires ? La mobilisation a tranché : la loi est retirée en 2006 suite aux résistances des étudiants et lycéens.

L’enthousiasme que ressentait la nouvelle ministre à l’idée du Contrat Première Embauche tombe sous le sens lorsque l’on connait la suite de sa carrière. En 2024, elle licencie deux inspecteurs du travail stagiaires après dix-huit mois de formation, dont six de stage, sans aucun avertissement. Ils présentaient pourtant de bons résultats, parfois au-dessus de la moyenne de leur classe. Leur engagement syndical à la CGT et leur participation aux grèves contre les dysfonctionnements de leur formation n’y sont surement pour rien non plus ; mais, dans le doute, autant les mentionner.

Aurore Bergé, une parjure nommée ministre déléguée à l’égalité femme-homme

Aurore Bergé, mise en cause pour avoir menti devant la représentation nationale au sujet de ses liens avec le lobby des crèches privées, a été renvoyée devant la justice le 9 octobre dernier. La députée macroniste et nouvelle ministre déléguée avait menti sous serment, devant la commission d’enquête du député LFI William Martinet sur le financement des crèches. Pour rappel, le « faux témoignage » est un délit, réprimé par les articles 434-13 et 434-14 du Code pénal. Elle risque jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

Le 1ᵉʳ octobre 2024, Aurore Bergé déclarait : « Ce qui me met le plus en colère, c’est que l’ère du soupçon et de la rumeur l’emporte sur les faits, sur les actes, sur la vérité », en affirmant entretenir des relations « professionnelles et non-amicales » avec Elsa Hervy,  représentante des crèches privées,. Mensonge en direct ? Deux jours plus tard, Victor Castanet révélait des documents accablants, dont un dans lequel Aurore Bergé parle d’Elsa Hervy en ces termes : « C’est surtout une copine, elle sera très aidante avec moi ». Dans un autre échange, Aurore Bergé parle du lobby des crèches privées comme ses « meilleurs alliés ». Caramba, encore raté. Au tour de la justice de se prononcer.

Un Gouvernement voué à la censure

« Censure, mobilisation, destitution de Macron ». C’est le triptyque rappelé par les insoumis, ce soir, en réaction à la nomination du nouveau Gouvernement. Avec une instabilité politique battant les records de la 4ème République, la 5ème République connait un nouveau Gouvernement dont le caractère éphémère est déjà compris par tout le monde. Interrogé ce soir par BFMTV, ni les journalistes, ni François Bayrou n’auront évoqué l’essentiel : le Premier ministre se soumettra t-il à un vote de confiance comme c’est le cas dans l’ensemble des démocraties du monde ?

https://twitter.com/JLMelenchon/status/1871278358052430224

Une chose est sûre, au vu des catastrophes en série et de la composition recyclage du nouveau Gouvernement, François Bayrou ne passera pas l’hiver. Les insoumis l’avaient prédit pour Barnier, et l’ont annoncé pour le nouveau locataire de Matignon. La motion de censure insoumise sonnera le glas de cette composition gouvernemental d’un niveau de recyclage inédit. Perdants et revenants sont réunis dans une ultime formation d’accompagnement de la chute d’Emmanuel Macron. 64% des Français exigent la démission de l’homme responsable du blocage du pays, ainsi que des personnalités politiques de tous bords.

Sylvain Noel, rédacteur en chef

23.12.2024 à 11:58

Propos racistes, misogynes et homophobes d’Emmanuel Macron : Matignon, nid d’espions

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Macron. Dans son deuxième article sur une série de quatre consacré à Emmanuel Macron, Le Monde a révélé plusieurs propos du Président de la République, tenus en privé. On savait déjà Macron réactionnaire, xénophobe… Les révélations du Monde confirment ce que l’on savait déjà. Sous ses beaux atours, ses manières de bourgeois, il est à l’image de sa classe en pleine droitisation : grossier, raciste, machiste et homophobe jusqu’au trognon.

Depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale en juin dernier, Emmanuel Macron multiplie les mécontents, jusque dans ses propres rangs. Tous ces ministres, députés, Gabriel Attal en tête, furieux d’avoir perdus leurs sièges ont vu leur Président nommer un LR à Matignon, Michel Barnier. Ce dernier a ensuite été censuré, une première depuis 1962, pour laisser la place à François Bayrou (MoDem).

Depuis, Président comme Premier ministre multiplient les sorties catastrophiques, notamment sur l’épouvantable ouragan qui a frappé Mayotte. Au lieu de faire la seule chose susceptible de sauver la démocratie (partir), Macron s’accroche au pouvoir, au peu qu’il lui reste. L’occasion est trop belle pour ses anciens soutiens, qui tentent de s’en émanciper, quitte à le jeter sous le bus. Notre article.

L’« ethos de droite » d’Emmanuel Macron

« Ethos de droite », c’est le joli mot pour dire, contrairement à ce qu’il a pu dire, qu’Emmanuel Macron n’a jamais été un homme « de gauche ». Certes, il a fait ses premières armes en politique au service de François Hollande, ce qui n’est pas un gage de qualité quand on se veut de gauche. Certes l’un de ses mentors fut Michel Rocard, qui dans les dernières années de sa vie avait pleinement adopté les idées néolibérales. Mais Macron demeure un banquier, issu d’une famille bourgeoise et connu pour ses idées et son entourage au moins conservateurs.

Ses hommages à Louis XVI, Napoléon, Pétain ou encore Maurras ont permis de gratter le vernis de l’homme de la « start-up nation », celui de 2016-2017. Au début de son mandat, Macron a réussi à faire croire que néolibéralisme économique et un progressisme « léger » étaient compatibles, ce qui lui a permis de piocher des électeurs autant au PS qu’à LR.

Qu’il semble loin le temps où certains voyaient en Macron un champion du libéralisme. Certains disaient même qu’il était de « centre gauche ». En général, ce sont les mêmes qui font semblant de ne pas se souvenir des propos de Macron sur les « comoréens » en 2017.

L’historien Johann Chapoutot a trouvé une expression pour décrire Macron et ses sbires, des « rebus de BDE [Bureau des étudiants, ndlr] d’école de commerce » (ces associations étudiantes sont souvent pointées pour leurs dérives et leurs scandales). Les deux derniers articles du Monde confirment la véracité de la comparaison. On y lit, effaré, les propos prononcés par le Président, affalé dans un fauteuil, un whisky à la main et entouré de son boy’s club de conseillers.

« Cage aux folles », « rabzouz » et « Mamadou » : les propos intolérables d’Emmanuel Macron

Les scènes évoqueraient presque un film OSS 117, notamment la dernière en date. Suite à l’ouragan qui a touché Mayotte, faisant des milliers de victimes, le Président Macron s’est rendu sur l’île. Devant une foule mécontente du manque de moyens déployés par l’État suite à la catastrophe, mais aussi depuis des années, le Président s’est emporté : « Si c’était pas la France vous seriez 10000 fois plus dans la merde ! ».

Ces propos coloniaux ont provoqué à juste titre la colère des habitants de l’île, mais aussi dans l’Hexagone. Après tout, elle fait ton sur ton avec les déclarations catastrophiques de François Bayrou. Mais ce n’est pas tout.

Les derniers articles du Monde révèlent aussi les tensions en Macron et l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. D’après un ancien conseiller de ce dernier, Macron et ses plus proches conseillers surnommaient Matignon « la cage aux folles » lorsque Attal en était le locataire (étant ouvertement gay), le tout dans une ambiance de « boy’s club ».

C’est dans cette même ambiance que le Président aurait prétendu que le « Le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou », comprendre : les noirs. Son ministre de la Santé de l’époque, le député Place Publique Aurélien Rousseau, se serait contenté de nuancer : « non, ce n’est pas le premier problème de l’hôpital ».

En 2019, Macron avait accordé une interview en privé au magazine d’extrême droite Valeurs Actuelles. Cet entretien est déjà scandaleux en soi, mais la version « officielle » publiée alors a « effacé » quelques phrases échanges entre Macron et le directeur de rédaction de VA de l’époque, G.Lejeune. Comme celle où le Président qualifie les Français d’origine maghrébine de « Rabzouz ». Encore un terme raciste pour désigner des non-blancs.

On se croirait effectivement dans un film OSS 117. A la différence près que dans ces films, le personnage campé par Jean Dujardin est sanctionné pour ses propos racistes, colonialistes… Ici, Macron est élu, réélu et s’accroche au pouvoir. Il continue de banaliser les idées d’extrême droite et de plonger le pays dans une crise démocratique, qu’il a lui-même provoqué.

Ces articles ont fait assez de bruit pour que l’Elysée démente les propos attribués au Président de la République. En retour, Le Monde et les témoins cités maintiennent ces propos.

Règlements de compte

Les révélations du Monde ne doivent tromper personne : ce sont des conflits internes à la macronie qui se jouent derrière. Il fait peu de doute que ce sont Gabriel Attal et ses proches qui ont décidé de « balancer » leur Président. Attal vient de prendre la tête du parti Renaissance (en piteux état), après le groupe des députés du parti (lui aussi réduit depuis la dissolution), et son désaccord avec la décision de dissoudre l’Assemblée en juin dernier est connu.

Depuis, le torchon brûle entre Macron et son ex-Premier ministre. Pour espérer prendre le leadership du macronisme après Macron, Attal tue le père pour mieux s’en distinguer. Comme ailleurs, la course de petits chevaux a commencé chez les macronistes, et risque de faire quelques victimes collatérales.

Ce règlement de compte aura eu le mérite de confirmer les côtés les plus réactionnaires, racistes et homophobes d’Emmanuel Macron. Comme le rappelle Le Monde, Geoffroy Lejeune (ex-Valeurs Actuelles, aujourd’hui au JDD) avait avoué au Président Macron : « Vous êtes très bon quand vous venez sur notre terrain » (celui de l’extrême droite). Réponse de l’intéressé : « C’est celui que je préfère. ». 

22.12.2024 à 11:13

Racisme sur RMC contre Mayotte, ; Le Point qui traque les députés LFI sur Gaza ; Instagram et Facebook qui masquent la visibilité des médias palestiniens – La revue de presse de l’Insoumission

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Racisme sur RMC contre Mayotte, Instagram et Facebook qui masquent la visibilité de médias palestiniens, CNEWS piégée par ses obsessions sur l’attaque à la voiture bélier en Allemagne ; flop de la manifestation de Cyril Hanouna ; Quand le journal Le Point mène « l’enquête » pour savoir si les députés de la France insoumise ne parlent pas trop de Gaza. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.

Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.       

Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse.

Attaque à la voiture bélier en Allemagne : les médias et l’extrême droite tombent dans le piège de leurs obsessions   

Ce 20 décembre à Magdebourg en Allemagne, un attentat à la voiture bélier a fait au moins 5 morts, dont un enfant de 9 ans, et plus de 200 blessés. Dès les premières minutes, l’extrême droite française s’est empressée, sans vérifier aucune information, de dénoncer la responsabilité de l’islamisme. Ainsi Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Zemmour ont tous évoqué sur leurs réseaux sociaux l’Islam et l’immigration. Sur CNEWS, on déclare que l’attaque « rappelle que le terrorisme islamiste demeure une réalité en Europe ».

https://twitter.com/ArnaultRaphael/status/1870382335754944724

Mais problème, on apprend vendredi que l’auteur de l’attaque était en fait un islamophobe partageant régulièrement les positions de l’AfD, principal parti d’extrême droite allemand, allié très récent du Rassemblement National qui siège aujourd’hui au Parlement européen avec le parti d’Éric Zemmour.

Soutenant publiquement de nombreux suprémacistes blancs sur les réseaux sociaux, il est un militant anti-islam acharné, accusant l’Allemagne de conduire un « projet criminel visant à islamiser l’Europe », considérant l’Islam comme un « mal absolu ». Ce terroriste est d’ailleurs intervenu sur le réseau social X (anciennement Twitter) pour exprimer son approbation à des publications de Jean Messiah, soutien successif de Marine Le Pen et Éric Zemmour. Marine Le Pen est d’ailleurs l’une des seules personnalités politiques françaises de premier plan qu’il suit sur X.

Cet attaque n’est rien de moins qu’un attentat terroriste d’extrême droite, un de plus, un de plus que les médias rechignent à qualifier comme tel au prétexte qu’il ne soit pas un attentat islamiste. Ainsi FranceInfo explique de manière hallucinante qu’il est « impossible de qualifier cet attentat de terroriste » car son auteur a agi suivant des motivations anti-islam.

https://twitter.com/S_Legrain/status/1870464493442175481

Les médias de Bolloré tentent quant à eux désespérément de relier cet attentat à l’Islam en évoquant la possibilité d’une dissimulation des motivations réelles du terroriste. Sur Europe 1, même le « journaliste » islamophobe Mohamed Sifaoui a été contraint de rappeler l’absurdité d’une telle hypothèse.

https://twitter.com/Europe1/status/1870537413308625126

De son côté, BFMTV use de tous les guillemets possibles pour évoquer cet attentat terroriste, une précaution systématiquement réservée aux attentats d’extrême droite et dont ne bénéficient que rarement des attaques immédiatement supposées comme liées à l’islamisme. Une fois encore et malgré des preuves implacables, cet attentat rappelle le dévoiement systématique du terme de « terrorisme » dont l’usage dans les médias dominants ne semble réservé qu’à certaines motivations et qu’à une certaine partie de la population.

https://twitter.com/ArnaultRaphael/status/1870461951442059602

Sur CNEWS Geoffroy Lejeune défend les agressions sexuelles sur les mineures âgées de 13 ans 

Séquence ignoble sur CNEWS. Intervenant sur le plateau de Pascal Praud, le directeur d’extrême droite de la rédaction du JDD Geoffroy Lejeune a été l’auteur d’une déclaration abjecte au sujet des agressions sexuelles sur mineurs. Soutien d’Éric Zemmour, il a défendu l’idée que des enfants de 13 ans peuvent être consentants à avoir des relations sexuelles. Alors que même Pascal Praud a dû le recadrer pour cette ignominie, Geoffroy Lejeune a persisté dans la défense des agressions sexuelles sur mineurs, minimisant de telles horreurs en évoquant les « parties fines organisées » des années 50. Ces déclarations sont à vomir.

https://twitter.com/L_insoumission/status/1870101361305759755

La manifestation de soutien au très courageux Cyril Hanouna fait flop

8 passants et Gilles Verdez. Tel était à peu près l’affluence ridicule au rassemblement de soutien à Cyril Hanouna ce 18 décembre suite à la perte de fréquence TNT de la chaîne C8, courroie de transmission de l’extrême droite. Depuis 2012, entre fake news, insultes, publicité dissimulée et attouchements, la chaîne a fait l’objet de près de 40 sanctions par l’ARCOM (anciennement CSA), dont 7 rien qu’en 2024. La veille, à la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris, le très valeureux Cyril Hanouna n’avait pas eu le courage de se rendre à son procès pour injures contre le député de la France insoumise Louis Boyard. 

https://twitter.com/L_insoumission/status/1869413570469048379
https://twitter.com/LouisBoyard/status/1869094855680634983

Dans les « Grandes Gueules » de RMC, déclaration raciste et inhumaine sur les victimes du cyclone Chido à Mayotte 

Dans l’émission des « Grandes Gueules » sur RMC, l’éditorialiste Barbara Lefebvre s’est fendu d’une déclaration raciste inhumaine au sujet des milliers de victimes du cyclone Chido à Mayotte. Celle qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière a déclaré que les victimes du cyclone n’étaient pour une grande partie que des « clandestins » l’ayant bien cherché, et ne méritaient donc pas une minute de silence. Comment peut-on arriver à un tel niveau de racisme et de déshumanisation pour refuser une minute de silence à des personnes décédées ?

https://twitter.com/L_insoumission/status/1869030327680631196

Pour aller plus loin : Mayotte – Abandon des Mahorais et changement climatique : le cyclone Chido est aussi un phénomène politique

La BBC révèle que Facebook et Instagram ont limité la visibilité des internautes et médias palestiniens

Alors que la partialité des médias dominants dans le traitement du génocide en cours à Gaza est flagrante et visible de tous, la BBC révèle que le groupe Meta, dirigé par le milliardaire américain Mark Zuckerberg et auquel appartiennent notamment Facebook et Instagram, a également participé à ce traitement partial de l’information.

Alors que l’audience est supposée augmenter en contexte de conflit, l’enquête montre par exemple que l’engagement moyen de l’audience Facebook avec les médias d’information palestiniens a diminué de 77 % après le 7 octobre 2023. Dans le même temps, l’engagement moyen de l’audience Facebook avec les médias d’information israéliens a quant à lui augmenté de près de 37 %. Alors que le groupe évoque des mesures prises pour « répondre à un pic de contenus haineux », un employé de Meta révèle à la BBC que l’algorithme d’Instagram a été changé, « le rendant plus agressif envers le peuple palestinien ».

https://twitter.com/BBCWorld/status/1869272901792264600

Quand le plateau de BFMTV ne sait plus quoi répondre au député de la France insoumise Hadrien Clouet

Depuis plusieurs jours, les éditorialistes des médias dominants, en chœur le camp présidentiel et ses supplétifs, tentent de faire passer le refus de la France insoumise de participer à la mascarade des invitations à Matignon et à l’Élysée pour une « anomalie démocratique ». Le député de la France insoumise Hadrien Clouet a donc rappelé aux éditorialistes de BFMTV que le programme de François Bayrou est connu, celui de la retraite à 64 ans, de la violence sociale et du chaos néolibéral, et que la France insoumise refuse de participer aux opérations de communication du pouvoir visant à redonner sa légitimité à un homme qui l’a perdu depuis longtemps : Emmanuel Macron.

https://twitter.com/L_insoumission/status/1869390611511439816

Quand le journal Le Point mène « l’enquête » pour savoir si les députés de la France insoumise ne parlent pas trop de Gaza

Multipliant les articles grotesques au sujet de la France insoumise depuis de longs mois, le journal Le Point, propriété du milliardaire français François Pinault, s’est cette semaine ridiculisé avec une article sur les tweets de plusieurs élus de la France insoumise. Partant du constat que de nombreux députés insoumis se mobilisent sur les réseaux sociaux pour montrer chaque jour l’horreur en cours à Gaza occultée par les grands médias, le journal en déduit leur « obsession » pour Israël. Alors que les insoumis se mobilisent pour rompre l’indifférence générale dans laquelle se déroule le génocide documenté des gazaouis, le journal le Point s’illustre jours après jours par son soutien au gouvernement israélien et par la multiplication de fake news.

https://twitter.com/CaronAymericoff/status/1868351114732560488

Condamnation de Nicolas Sarkozy à de la prison ferme : sur les plateaux de la presse bourgeoise, la délinquance en col blanc a de beaux jours devant elle

Définitivement condamné à un an de prison ferme sous bracelet électronique pour « corruption » et « trafic d’influence », Nicolas Sarkozy a malgré tout pu bénéficier de toute la solidarité de classe des plateaux de télévision. Pourtant si prompts à dénoncer le « laxisme » de la Justice quand elle touche le commun des mortels, les éditorialistes de la presse bourgeoise se sont pleinement mobilisés pour dénoncer une justice « politique » et « cruelle » quant à la condamnation de Nicolas Sarkozy.

Pour ne prendre qu’un exemple, l’éditorialiste Isabelle Saporta s’est dite « choquée », non pas des actes dont la Justice vient définitivement de prouver que Nicolas Sarkozy les a commis, mais du fait qu’il ait été condamné pour les avoir commis. Cette séquence, révélatrice s’il en est, n’en est malheureusement qu’une parmi les dizaines qui émaillent les plateaux de télévision ces derniers jours. Dans les médias bourgeois, la délinquance en col blanc a de beaux jours devant elle.

https://twitter.com/LCI/status/1869496572087844943

Quand Cyril Hanouna et ses laquais insultent la Ligue des Droits de l’Homme et demandent un « maximum de crèches dans les lieux publics »

À deux mois de la fin de l’autorisation d’émettre de la chaîne C8 sur la TNT, Cyril Hanouna et sa bande en profitent pour pleinement assumer leur idéologie d’extrême droite. Cette semaine, l’ensemble du plateau de l’émission « Touche pas à Mon Poste » s’est acharnée contre la Ligue des droits de l’Homme (la LDH) association de défense des droits humains qui, selon leurs mots, les « emmerde » et les « fait chier ». Dans le même temps, alors que Cyril Hanouna s’indigne du port du voile, il applaudit et incite à l’implantation de crèches catholiques dans les lieux publics. Un deux poids deux mesures made in Bolloré.

https://twitter.com/IliesDjt/status/1869469500250431687

Par Eliot

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