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07.11.2025 à 08:54

COP30 : pourquoi le Brésil a autorisé des forages pétroliers au large de l'Amazonie

Séverin Lahaye
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Après une série de conférences climat organisées dans des États pétroliers comme Dubaï ou l'Azerbaïdjan, la COP 30 qui s'ouvre au Brésil bénéficie de l'image positive du gouvernement Lula, qui a fait de la protection de la forêt amazonienne une priorité.

- COP30 au Brésil : diplomatie climatique et intérêts économiques / , , , , , , ,
Texte intégral (4408 mots)

Après une série de conférences climat organisées dans des États pétroliers comme Dubaï ou l'Azerbaïdjan, la COP 30 qui s'ouvre au Brésil bénéficie de l'image positive du gouvernement Lula, qui a fait de la protection de la forêt amazonienne une priorité. La décision annoncée il y a quelques jours d'autoriser des forages d'hydrocarbures offshore dans la région illustre cependant les contradictions de la politique brésilienne.

L'annonce a sonné comme un coup de massue pour les associations écologistes brésiliennes. La major pétrolière Petróleo Brasileiro S. A., ou Petrobras, a obtenu, le 21 octobre 2025, l'autorisation d'explorer une parcelle océanique située à 500 km de l'embouchure de l'Amazone, au nord-est du pays. L'entreprise a précisé vouloir « commencer les forages immédiatement », et ce pour une durée de cinq mois. « À la veille de la COP 30, le Brésil se pare de vert sur la scène internationale, mais se couvre de pétrole chez lui », a dénoncé Mariana Andrade, la coordinatrice du front pour les océans de Greenpeace Brésil.

Petrobras, entreprises nationale détenue à 37 % par l'État brésilien, a déjà foré plus de 700 puits dans la vaste zone océanique appelée « marge équatoriale », au large du nord-est du pays. La licence d'exploration récemment obtenue l'autorise à sonder le sous-sol du bassin « Foz de Amazonas » (« bouche de l'Amazone »), le plus au nord. Celui-ci abrite une biodiversité aussi riche que fragile (coraux, mangroves, poissons) dont dépendent les communautés côtières de la région.

Feuilleton de plusieurs années

À la veille de la COP 30, le Brésil se pare de vert sur la scène internationale, mais se couvre de pétrole chez lui.

Depuis plus de dix ans, les projets d'exploration pétrolière dans cette zone se heurtaient à l'Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama), Tout commence en 2013, lorsqu'un consortium formé de TotalEnergies, BP (British Petroleum) et Petrobras acquiert cinq concessions dans le bassin de l'Amazone (lire notre article). Mais les deux majors pétrolières étrangères décident tout à tour de se retirer, en 2020 pour TotalEnergies et en 2021 pour BP, après que l'Ibama a rejeté leurs licences environnementales, les jugeant incomplètes ou non conformes. Petrobras rachète alors les parts des deux entreprises étrangères et réitère sa demande d'exploration auprès de l'Ibama. Après un énième refus en 2023, l'entreprise pétrolière obtient enfin en mai 2025 un accord préliminaire pour l'exploration pour la parcelle FZA-M-59 (ou bloc 59), la plus à risque.

Petrobras a obtenu cette autorisation après la présentation d'un « plan de protection et d'assistance de la faune mazoutée » en cas d'accident (typiquement une marée noire) à l'agence environnementale. Mais d'après le média d'investigation brésilien Sumaúma, l'Ibama n'a pas tenu compte des réserves émises par ses propres experts. Les journalistes ont pu consulter leur rapport, qui évoque une « possible infaisabilité » du plan de protection de Petrobras, « compte tenu des énormes défis logistiques et environnementaux de la région ».

Cela n'a donc pas empêché l'Ibama d'octroyer le permis d'exploration définitif mardi 21 octobre 2025. Celui-ci était conditionné à la réussite d'un exercice grandeur nature, appelé « test pré-opérationnel », qui consistait à tester en conditions réelles la conformité du plan de protection de la faune soumis par Petrobras. Mais là encore, l'Ibama ne semble pas avoir écouté l'ensemble de ses techniciens présents lors de l'exercice, qui s'est déroulé fin août. D'après une enquête de CNN Brasil, « il n'y avait pas de consensus parmi les techniciens impliqués dans [le test]. […] Pour certains, la simulation a démontré le besoin d'ajustements du plan présenté par Petrobras. »

Associations écologistes et peuples amazoniens s'étaient mobilisés depuis des années afin d'empêcher la major pétrolière d'obtenir la licence d'exploration pour le bloc 59. Après sa délivrance, huit d'entre elles ont d'ailleurs déposé une nouvelle plainte auprès de la cour fédérale de l'État du Pará pour demander son annulation.

La licence d'exploration délivrée mardi 21 octobre 2025 à l'entreprise pétrolière Petrobras se situe dans le bassin de l'Amazone, au nord-est du Brésil. Crédit : Sumaúma.

Pressions politiques

Pour les journalistes de Sumaúma, le changement d'opinion de l'Ibama s'explique par les « pressions politiques » qui pèsent sur l'agence. Et notamment celles qu'exercerait le gouvernement du président Luiz Inácio Lula da Silva. Ce dernier avait promis en mars dernier au sénateur de l'État d'Amapa, David Alcolumbre, qu'il « approuverait l'exploration pétrolière dans la marge équatoriale », rapporte le média CNN Brasil. Il a également critiqué sa propre administration lors d'un entretien à la radio : « L'Ibama est une agence gouvernementale, mais elle semble être une agence contre le gouvernement. » Ce soutien à l'exploration pétrolière transparaissait déjà dans un communiqué de presse du ministère des Mines et de l'Énergie paru en 2023, qui soutenait explicitement « l'octroi de licences environnementales pour les projets d'exploration et de production dans la marge équatoriale [qui] pourraient générer 200 milliards de dollars de recettes pour l'État ».

L'Agence nationale du pétrole a mis aux enchères en juin dernier 19 nouveaux blocs pétroliers dans le bassin de l'Amazone.

D'après les calculs de l'organisation non gouvernementale ClimaInfo, le sous-sol de la marge équatoriale renfermerait l'équivalent de 30 milliards de barils de pétrole qui, une fois consommés, ajouteraient dans l'atmosphère 13,5 milliards de tonnes équivalent CO₂. Soit à peu près ce que le Brésil, sixième pays le plus émetteur de gaz à effet de serre en 2024, émet en dix ans. Mais qu'importe : l'Agence nationale du pétrole (ANP), qui dépend du ministère des Mines et de l'Énergie, a mis aux enchères en juin dernier 19 nouveaux blocs pétroliers dans le bassin de l'Amazone, pour un montant total de 153 millions de dollars. Parmi les acquéreurs, on retrouve les multinationales états-uniennes Chevron et ExxonMobil, le groupe étatique chinois CNPC, et bien entendu Petrobras.

« Alliance stratégique » avec TotalEnergies

Ces enchères témoignent d'un regain d'intérêt des majors pétrolières pour les bassins du nord-est du Brésil, après le retrait de BP et TotalEnergies au début des années 2020. La multinationale française n'y a cependant pas participé, préférant continuer à développer ses activités dans les bassins maritimes de Santos et Campos, au sud-est du Brésil, où elle détient onze concessions. Elle y opère plusieurs champs pétroliers pour une production totale estimée à 200 000 barils de pétrole par jour.

TotalEnergies et Petrobras détiennent conjointement plusieurs concessions pétrolières et gazières au Brésil et dans le reste du monde.

TotalEnergies a annoncé en 2024 l'extension de deux d'entre eux, Atapu et Sépia, qu'elle exploite en partenariat avec Petrobras. En 2018, le groupe français avait également acquis un pourcentage des parts de l'entreprise brésilienne dans les champs de Lara et Lapa, pour un montant total de 2,2 milliards de dollars. TotalEnergiess et Petrobras détiennent aussi conjointement plusieurs concessions pétrolières et gazières dans le reste du monde (Nigéria, Golfe du Mexique, Bolivie…) Le résultat d'une « alliance stratégique » lancée en 2017 entre les deux majors, et saluée par Patrick Pouyanné, le dirigeant de TotalEnergies : « Nous comptons poursuivre le renforcement de notre alliance stratégique avec Petrobras, grâce à notre engagement pour élargir notre coopération technique dans les domaines de l'exploitation, de la recherche et de la technologie. » Un partenariat incontournable pour qui veut investir dans les hydrocarbures au Brésil.

« Le joyau de la couronne de l'État brésilien »

« Au Brésil, le pétrole était considéré comme une ressource d'État qui pourrait permettre de s'émanciper des puissances étrangères, dans une vision post-coloniale », explique l'historienne Nathalia Capellini. « Une campagne intitulée “Le Pétrole est à nous” [« O Petróleo é Nosso »] a émergé dans la société civile brésilienne, après la découverte des premiers puits de pétrole en 1938. Elle rassemblait des professeurs, des scientifiques, beaucoup de femmes, des étudiants aussi, qui s'engageaient pour défendre l'idée que le pétrole devait être nationalisé, et qu'une entreprise nationale de pétrole devait voir le jour », relate la chercheuse. Chose faite avec la création de Petrobras en 1953 par le président Getúlio Vargas, qui confère à l'entreprise « un monopole national sur l'industrie pétrolière », de la prospection à l'exportation.

Après la découverte d'importants gisements de pétrole autour des années 1970, « Petrobras développe ses activités à l'international, principalement en Afrique et au Moyen-Orient », poursuit Nathalia Capellini. Malgré la privatisation d'une partie de son capital dans les années 1990, sous l'impulsion de politiques néolibérales, Petrobras reste encore dans le giron du gouvernement, qui contrôle 37 % de son capital et surtout la majorité des droits de vote au sein du conseil d'administration. « La Petrobras est le joyau de la couronne de l'État brésilien », résume le géographe François-Michel Le Tourneau.

La découverte en 2006 d'immenses gisements offshore a permis au Brésil de doubler sa production de pétrole en 15 ans, faisant de lui le huitième producteur mondial de pétrole. Jusqu'en 2016, Petrobras bénéficiait d'un accès privilégié à ces champs pétroliers situés en eau très profonde, sous une épaisse couche de roches et de sel. La loi brésilienne lui octroyait une participation minimale de 30 % au sein de toutes les concessions.

Scandale de corruption

Ce succès économique a pourtant failli être annihilé en 2016 par un scandale de corruption qui a ébranlé tout le pays, connu sous le nom de « Lava Jato » (« lavage express »). Ce qui n'était initialement en 2014 qu'une simple enquête sur du blanchiment d'argent dans des stations-service a abouti à la condamnation de 174 personnes, dont des responsables publics et des chefs d'entreprise dans toute l'Amérique latine.

L'opération « Lava Jato » a failli mener Petrobras à la banqueroute. Une trentaine de dirigeants de l'entreprise ont été arrêtés.

L'enquête a mis au jour un gigantesque système de corruption dans lequel Petrobras jouait un rôle central : elle surfacturait des chantiers à des entreprises du BTP pour financer des partis politiques. Lula, le président actuel du Brésil, a été condamné à plus de neuf ans de prison avant d'être finalement blanchi en 2021, après qu'une contre-enquête a révélé des irrégularités de procédures et les liens plus ou moins légaux entretenus par les enquêteurs brésiliens avec leurs homologues états-uniens.

Considéré comme « le plus grand scandale international de corruption de l'histoire » par le Département de la Justice des États-Unis, l'opération « Lava Jato » a failli mener Petrobras à la banqueroute. Une trentaine de dirigeants de l'entreprise ont été arrêtés, dont son ancien directeur, Paulo Roberto Costa. Sa dette a explosé, le cours de son action s'est écroulé, les licenciements se sont multipliés. Dans sa chute, Petrobras a entraîné l'entièreté de l'économie brésilienne, plongeant, par ricochet, des millions de Brésiliens au chômage.

Petrobras s'est alors recentrée sur ce qu'elle sait faire de mieux : exploiter le pétrole offshore. Une stratégie payante, car malgré la cession d'une partie de ses actifs (stations-service, raffineries, pipelines…) sous la présidence de Jair Bolsonaro, ses revenus nets sont repassés dans le vert depuis 2018. En 2022, elle a même enregistré un profit record de 36 milliards de dollars.

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« La plus grande compagnie pétrolière du monde »

La gestion de cette manne financière est un enjeu éminemment politique au Brésil. Les chefs d'État successifs ont toujours cherché à mettre au sommet de Petrobras une personne alignée avec leurs intérêts, quitte à la licencier au moindre écart. En moyenne, les dirigeants de Petrobras ne restent qu'un an et demi à la tête de l'entreprise. Sa dirigeante actuelle, Magda Chambriard, a affirmé dès sa nomination vouloir « continuer l'exploration pétrolière sur la côte brésilienne », allant jusqu'à reprendre le slogan « Drill, baby, drill » du président des États-Unis, Donald Trump.

Ce discours résonne avec le rêve assumé de Lula de faire de Petrobras « la plus grande compagnie pétrolière du monde ». « Lula est l'homme d'une génération qui a baigné dans un nationalisme pétrolier, avance le géographe François-Michel Le Tourneau. Cette idéologie reste très prégnante dans la classe politique de sa génération. Le pétrole a toujours été une priorité pour lui. Ses premiers mandats [de 2003 à 2010] avaient d'ailleurs été marqués par l'essor considérable de l'exploitation pétrolière au large de Rio de Janeiro, pour financer ses politiques sociales. »

La priorité de Lula a toujours été d'améliorer la situation du travailleur brésilien avant toute chose.

Le président brésilien veut désormais utiliser les revenus issus du pétrole pour « financer la transition écologique », comme il l'expliquait en juin dernier dans une interview au Monde. Pour cela, il compte utiliser Petrobras pour investir dans les énergies renouvelables, la pétrochimie ou les engrais. Son ambition est claire pour François-Michel Le Tourneau : « Faire passer un seuil de développement économique au Brésil. Sa priorité a toujours été d'améliorer la situation du travailleur brésilien avant toute chose. »

Pour atteindre cet objectif, Lula compte donc s'appuyer sur les revenus générés par Petrobras, quitte à ce que ceux-ci proviennent des énergies fossiles. D'après une étude publiée par Oil change International, le Brésil compte augmenter sa production de pétrole et de gaz de 36 % d'ici 2035. Pour favoriser cette politique, le gouvernement de Lula a augmenté les exonérations fiscales pour les entreprises du secteur pétrolier. Et même si les subventions aux énergies renouvelables ont elles aussi aussi augmenté, elles restent largement inférieures. D'après une étude de l'Institut d'études socio-économiques (Inesc), « les subventions aux énergies fossiles sont 4,5 fois supérieures à celles dirigées vers les énergies renouvelables ».

Revenus pétroliers et « greenwashing » climatique

Mais c'est surtout le cœur de l'argumentaire de Lula, liant exploitation pétrolière et financement de la transition énergétique, qui soulève le plus d'interrogations. Le chercheur Shigueo Watanabe a tenté de comprendre comment le gouvernement brésilien utilise l'argent issu des hydrocarbures fossiles. D'après ses recherches, l'État a perçu en 2023 environ 240 milliards de réaux brésiliens (soit 45 milliards de dollars) de l'ensemble du secteur pétrolier et gazier, principalement via des redevances (des compensations financières), des impôts, et grâce aux dividendes de Petrobras (15 % du total). Mais seule une infime partie de cette somme alimente le Fonds pour le climat « créé en 2009 pour soutenir les actions d'atténuation et d'adaptation au changement climatique », explique le chercheur. Entre 2018 et 2025, le Fonds a investi moins d'un milliard de réaux brésiliens dans des projets écologiques. Le gouvernement brésilien a alloué en sept ans seulement 0,06 % des ressources issues du pétrole à des projets liés à la transition énergétique. En réalité, d'après Shigueo Watanabe, le gouvernement utilise la majeure partie des recettes pétrolières pour rembourser la dette publique.

Seule une infime partie des revenus du pétrole alimente le Fonds pour le climat.

De son côté, Petrobras a engagé un plan d'investissement de 111 milliards de dollars pour 2025-2029, dont 83 % (92 milliards) est dédié aux hydrocarbures, chiffre l'Observatoire du climat, qui rassemble plusieurs ONG environnementales brésiliennes. Moins de 15 % seront alloués à la transition énergétique. D'après l'initiative CarbonBombs, actualisée lundi 27 octobre 2025, l'entreprise prévoit d'ouvrir dans les années à venir cinq bombes carbone (sites pouvant émettre plus d'un milliard de tonnes équivalent CO₂ sur l'ensemble de leur durée de vie) et 28 nouveaux sites d'extraction d'énergies fossiles.

Pour masquer la réalité de ses investissements, la major pétrolière a lancé une vaste campagne de greenwashing sur les réseaux sociaux, en rémunérant des influenceurs pour parler de ses projets de recherche liés à la transition énergétique. D'après une enquête de Agência Pública, un média d'investigation brésilien, Petrobras a créé une équipe de sept influenceurs qui alimentent les comptes Instagram et TikTok de l'entreprise. « Depuis début juillet, l'équipe d'influenceurs a cumulé plus de 200 millions de vues sur leurs publications Instagram liées au compte de Petrobras », constatent les journalistes. L'objectif ? Verdir l'image de l'entreprise étatique auprès des jeunes Brésiliens, à quelques jours de l'ouverture de la COP 30 à Belém.

« La diplomatie environnementale est stratégique pour le Brésil »

Le soutien du gouvernement brésilien et de son président à la production de pétrole risque de « menacer le leadership environnemental du Brésil lors de la COP », reconnaît le géographe François-Michel Le Tourneau. « Le timing de l'annonce n'est pas bon, admet également Gustavo Westmann, conseiller spécial aux affaires internationales auprès du président Lula. Cela risque de nuire fortement à l'image du gouvernement et de Petrobras. » Pour Marta Torres-Gunfaus, directrice du programme Climat de l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), « le Brésil devrait traiter ce sujet au niveau national avant l'ouverture de la COP 30, pour être crédible au niveau international ».

L'engagement contre la déforestation peine à masquer les contradictions des politiques environnementales brésiliennes.

Surtout que le Brésil compte sur cette COP, prévue du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, pour affirmer sa position de défenseur de l'environnement. « La diplomatie environnementale est un axe de géopolitique stratégique pour le Brésil sur la scène internationale, car elle lui permet de masquer certaines positions plus controversées, comme sur la guerre en Ukraine par exemple », expose François-Michel Le Tourneau. Cette image d'un Brésil pro-environnement persiste grâce notamment à l'action du président Lula en faveur de la forêt amazonienne. Entre août 2024 et juillet 2025, la déforestation de l'Amazonie a reculé de 11 %, soit la baisse la plus faible depuis 11 ans. « Lula a simplement fait appliquer la loi en redonnant des moyens aux agences environnementales », explique le géographe.

Mais cet engagement contre la déforestation peine à masquer les contradictions des politiques environnementales brésiliennes, symbolisée par les déclarations du président de la COP 30, André Corrêa do Lago, au Financial Times : « Nous envisageons un objectif « zéro émission nette » qui inclut la poursuite de l'utilisation du pétrole pendant quelques années. La transition [vers l'abandon des combustibles fossiles] offre une flexibilité considérable. » Sa position tranche avec celle défendue par le secrétaire général de l'Organisation des nations unies (ONU), Antonio Guterres, qui affirmait en juillet dernier que « les pays qui comptent sur les hydrocarbures fossiles pour s'alimenter en énergie sabotent leurs économies ».

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