22.10.2025 à 22:10
(Nairobi) – Les autorités du Burkina Faso devraient enquêter d’urgence sur le sort de six magistrats et d’un avocat qui auraient subi des disparitions forcées et rendre leurs conclusions publiques, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.
Les enlèvements de ces magistrats et de cet avocat depuis le 10 octobre 2025 pourraient constituer des disparitions forcées et des enrôlements illégaux dans les forces armées. Leurs cas, ainsi que ceux de quatre journalistes qui ont été détenus puis libérés entre le 13 et le 18 octobre, semblent liés à une vague de répression menée par la junte militaire burkinabè contre le pouvoir judiciaire et les médias.
« La situation des droits humains au Burkina Faso est de plus en plus marquée par des enlèvements, des arrestations arbitraires et des disparitions forcées de détracteurs de la junte et d’activistes, ainsi que par des enrôlements illégaux dans l’armée », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch. « La junte militaire devrait localiser d’urgence les sept personnes disparues, fournir des informations à leur sujet, et les libérer si elles sont détenues sans avoir été inculpées de manière crédible d'une infraction. »
Plusieurs médias et sources bien informées consultés par Human Rights Watch ont rapporté qu'entre le 10 et le 15 octobre, des hommes en civil ont enlevé les magistrats Urbain Meda, Seydou Sanou, Benoit Zoungrana, Moussa Dianda et Alban Somé à leurs domiciles à Ouagadougou, la capitale. Le 13 octobre, Arnaud Sempebré, un avocat, a également été porté disparu.
Ubrain Meda, Seydou Sanou, Benoit Zoungrana et Moussa Dianda travaillaient tous à la Cour d'appel de Ouagadougou, tandis qu’Alban Somé travaillait au Tribunal de première instance de Ouagadougou.
Tous les magistrats ainsi que l'avocat avaient travaillé sur une affaire qui durait depuis trois ans, dans laquelle des commerçants et des douaniers avaient été accusés de contrebande de carburant au profit de groupes armés islamistes. Un collègue des magistrats ainsi que d'autres sources locales ont déclaré que ces enlèvements ont fait suite à une décision rendue en juillet par la Cour d'appel de Ouagadougou qui avait confirmé le verdict du Tribunal de première instance de ne pas poursuivre la procédure pénale. Arnaud Sempebré, l’avocat, représentait les individus acquittés dans cette affaire.
Le barreau burkinabè a déclaré le 20 octobre avoir officiellement demandé des informations sur le sort d’Arnaud Sempebré, en vain. Le barreau a également appelé à sa libération immédiate.
Les médias et les réseaux sociaux ont rapporté que le 20 octobre, des hommes non identifiés avaient enlevé Jean-Jacques Wendpanga Ouedraogo , ancien procureur général de la Cour d'appel de Ouagadougou. Selon les réseaux sociaux, il aurait été libéré le lendemain. Human Rights Watch n'a pas été en mesure de vérifier cette information de manière indépendante. En août 2023, Jean-Jacques Ouedraogo avait ordonné la mise en détention d'Amsétou Nikiéma, connue sous le nom d'Adja, une guérisseuse traditionnelle qui serait proche de l'armée, et qui avait été inculpée pour coups et blessures, entre autres infractions.
Un membre de l’appareil judiciaire burkinabè s'est dit préoccupé par la possibilité que les personnes enlevées l’aient été en guise de punition pour la décision rendue dans l'affaire de contrebande. « Depuis trois ans, les membres des services de renseignement sulfureux enlèvent des détracteurs en toute impunité », a-t-il déclaré.
La junte a déjà pris pour cible des magistrats, selon Human Rights Watch. Dans un discours prononcé en juillet 2024, le chef de la junte, Ibrahim Traoré, a vivement critiqué le secteur judiciaire, attaquant juges et procureurs en accusant certains d’être « corrompus », « vendus » et des « escrocs », et dénonçant les syndicats du secteur judiciaire qui s'étaient publiquement opposés à une modification du Conseil supérieur de la magistrature.
Cette réforme, lancée en 2023, confère au Conseil le pouvoir de nommer les procureurs, mais uniquement sur recommandation du ministre de la Justice. Les syndicats s'étaient opposés à cette réforme, affirmant qu'elle porterait atteinte à l'indépendance du pouvoir judiciaire et placerait les procureurs sous l'influence du pouvoir exécutif.
« Nous avons un sérieux problème [avec le secteur judiciaire] », avait alors déclaré Ibrahim Traoré. « Nous avons entamé des réformes... certains ont tenté de boycotter tout ce qu’ils peuvent mais... avec ou sans eux nous allons avancer. La bataille [contre les magistrats] sera lancée. »
En août 2024, la junte a illégalement enrôlé sept magistrats dans l'armée, abusant d'une loi d'urgence de 2023. À l'époque, une coalition de trois syndicats du système judiciaire avait réagi avec un communiqué et condamné ces réquisitions comme des « actes d'humiliation et d'intimidation des magistrats ».
Depuis le coup d'État militaire d'octobre 2022, la junte burkinabè a intensifié sa répression contre la dissidence pacifique, l'opposition politique et les médias, réduisant ainsi l'espace civique dans le pays. Les forces de sécurité ont arbitrairement arrêté, détenu, fait disparaître de force et enrôlé illégalement des dizaines de journalistes. Certains d'entre eux ont été libérés, tandis que d'autres sont toujours portés disparus, tel que le journaliste d'investigation Serge Oulon.
Les médias locaux et internationaux ainsi que organisations non gouvernementales ont rapporté qu'entre le 13 et le 16 octobre, des membres des services de renseignement ont arrêté Michel Wendpouiré Nana, rédacteur en chef adjoint du journal Le Pays, Ousséni Ilboudo et Alain Zongo, respectivement directeur des rédactions et rédacteur en chef du journal L' Observateur Paalga, et Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana, directeur de publication du journal Aujourd'hui au Faso.
Les autorités les ont libérés entre le 14 et le 18 octobre. Les raisons de leur arrestation n'ont pas été révélées. Fin septembre, Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana avait participé à une interview avec Ibrahim Traoré. Un activiste burkinabè avait partagé la transcription de l'interview sur les réseaux sociaux avant qu'elle ne soit diffusée à la télévision nationale, ce qui fait craindre que Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana ait été arrêté à la suite de cette fuite.
Le Burkina Faso est un État partie à la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Les disparitions forcées sont définies par le droit international comme l'arrestation ou la détention d'une personne par des agents de l'État ou leurs représentants, suivie du refus de reconnaître la privation de liberté ou de révéler le sort ou le lieu où se trouve la personne.
« Des tribunaux indépendants et des médias libres sont essentiels pour contrôler le pouvoir du gouvernement », a conclu Ilaria Allegrozzi. « Les autorités burkinabè devraient immédiatement cesser toute ingérence dans le système judiciaire, veiller à ce que les magistrats puissent exercer leurs fonctions sans crainte et mettre fin au harcèlement des journalistes et des médias. »
22.10.2025 à 15:55
Le 14 octobre, la presse a révélé que les forces russes ont mené une attaque par drones contre un convoi interagence des Nations Unies qui acheminait de l’aide humanitaire à Bilozerka, dans la région de Kherson, dans le sud de l’Ukraine. Le lendemain, une chaîne Telegram affiliée à l’armée russe a diffusé une vidéo de l’attaque, afin que le monde entier puisse la voir.
Click to expand Image Une colonne de fumée noire s’élevait au-dessus d’un camion du Programme alimentaire mondial (World Food Programme, WFP), frappé par un drone russe près de la ville de Bilozerka située dans la région de Kherson en Ukraine, le 14 octobre 2025. Ce camion faisait partie d’un convoi de quatre véhicules des Nations Unies qui tentait d’acheminer de l'aide humanitaire aux habitants de Bilozerka. © 2025 Oleksandr Prokudin/Administration militaire régionale de KhersonAprès avoir passé la majeure partie de l'année à enquêter sur des attaques similaires menées par des drones russes dans la région de Kherson, à discuter avec des survivants et à analyser des centaines de vidéos comme celle-ci, tournée à Bilozerka, j'ai à nouveau été choqué mais pas surpris.
L'armée russe utilise ces drones quadricoptères équipés de caméras permettant aux opérateurs de voir leurs cibles en temps réel, pour mener une campagne brutale et dévastatrice dans la région de Kherson. Chaque mois, des centaines de civils sont tués ou blessés : des habitants dans leurs foyers, des agriculteurs en plein travail, des équipes médicales en intervention, ou encore des travailleurs humanitaires tentant de venir en aide aux plus démunis.
Dans son dernier rapport mensuel, la Mission de surveillance des droits de l'homme de l’ONU en Ukraine a signalé que les drones à courte portée, similaires à ceux utilisés lors de l'attaque contre le convoi, demeurent la principale cause de pertes civiles dans les zones proches de la ligne de front. En septembre, ils ont fait 54 morts et 272 blessés.
Moins de 24 heures après l'attaque du convoi humanitaire, une vidéo de 4 minutes filmée par l'un des drones a été diffusée sur des chaînes Telegram affiliées à l'armée russe. On y voit en détail comment des opérateurs russes ont piloté au moins trois drones équipés d'explosifs, frappant deux camions d'aide humanitaire clairement identifiés comme appartenant à l'ONU.
Selon une déclaration du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, aucun travailleur n'a été blessé, mais deux des quatre camions ont été endommagés et incendiés.
Click to expand Image Deux images extraites d’une vidéo filmée le 14 octobre 2025 par des drones russes près de la ville de Bilozerka dans la région de Kherson en Ukraine, et diffusée le lendemain par une chaîne Telegram russe. Ces images montrent l’attaque russe contre un convoi de quatre camion des Nations Unies qui tentait d’acheminer de l'aide humanitaire aux habitants de Bilozerka. Les camions de l’ONU étaient clairement identifiables grâce aux initiales UN et WFP (World Food Programme - Programme alimentaire mondial). © 2025 TelegramLes opérateurs russes des drones savaient qu'ils visaient un convoi de l'ONU. Le fait qu'ils aient partagé la vidéo pour que tout le monde puisse la voir indique qu'ils ne pensent pas avoir à en subir les conséquences.
Ils ne devraient pas compter là-dessus. La Cour pénale internationale (CPI), les autorités ukrainiennes et les autorités nationales d'autres pays enquêtent actuellement sur les crimes de guerre et autres atrocités commis en Ukraine. La CPI a émis des mandats d'arrêt contre six hauts responsables russes, dont le président Vladimir Poutine.
Alors que la Russie, les États-Unis et d’autres pays qui craignent que ses dirigeants soient un jour tenus responsables par la Cour tentent d’en saper l’autorité, cette attaque flagrante et illégale devrait rappeler aux gouvernements leur responsabilité de défendre la justice et les institutions qui la garantissent.
21.10.2025 à 18:55
(Washington) – La police et les forces de sécurité équatoriennes ont restreint la liberté de réunion et ont parfois fait usage d'une force excessive dans leur réponse aux manifestations antigouvernementales depuis la mi-septembre, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch.
Depuis le 18 septembre, la principale organisation autochtone du pays organise des manifestations à la suite de la décision du président Daniel Noboa de supprimer les subventions portant sur le diesel. Si certains manifestants ont recouru à la violence, la plupart des rassemblements ont été pacifiques. Le gouvernement a réagi en déployant l'armée, qui a fait usage d'une force excessive à plusieurs reprises contre les manifestants. Le gouvernement a accusé les manifestants de « terrorisme » et a gelé les comptes bancaires de groupes et de dirigeants environnementaux et autochtones.
« Le gouvernement équatorien devrait respecter les droits des manifestants, et répondre aux griefs qui poussent régulièrement les Équatoriens à descendre dans la rue », a déclaré Juanita Goebertus, directrice de la division Amériques à Human Rights Watch. « Les manifestants qui commettent des actes de violence doivent faire l'objet d'enquêtes, mais cela ne justifie pas de stigmatiser les autres manifestants ou de recourir à une force excessive. »
Human Rights Watch a vérifié 15 vidéos de manifestations montrant des soldats ou des policiers dispersant de force des manifestations pacifiques et utilisant sans discernement et de manière imprudente des gaz lacrymogènes et d'autres armes dites « à létalité réduite ». Les chercheurs ont également examiné des documents officiels suspendant un média et ouvrant des enquêtes contre des défenseurs de l'environnement et des personnes autochtones. Ils ont également sollicité les commentaires des ministères de l'Intérieur et de la Défense concernant les allégations de recours excessif à la force et de décès liés aux manifestations.
Le 12 septembre, le président Noboa a supprimé la subvention de longue date sur le diesel, augmentant ainsi le prix du carburant de plus de 50 %. Il a déclaré que cette subvention coûtait près de 1,1 milliard de dollars (monnaie utilisée en Équateur) par an au gouvernement, et compromettait la « viabilité des finances publiques ». À l'instar des mouvements de protestation des années précédentes, diverses organisations et travailleurs ont immédiatement annoncé des manifestations en réponse à cette décision.
Le 16 septembre, le président Noboa a émis un décret présidentiel déclarant l'état d'urgence dans 7 des 24 provinces du pays, invoquant de « graves troubles internes » causés par des manifestants bloquant les routes. Le décret a suspendu le droit à la liberté de réunion, et déclenché le déploiement des forces armées. Le 3 octobre, la Cour constitutionnelle a limité la portée de ce décret à deux provinces ; mais le 4 octobre, le président Noboa a émis un nouveau décret couvrant 10 autres provinces. La Cour n'a pas encore examiné ce décret.
Depuis janvier 2024, le président Noboa a recouru à plusieurs reprises à l'état d'urgence pour déployer l'armée dans les rues de l'Équateur et dans des prisons, ce qui a entraîné une augmentation des signalements de violations des droits humains. Il a également déclaré que le pays était confronté à un « conflit armé interne », afin de justifier un recours plus large et potentiellement plus létal à la force militaire, ce que la Cour constitutionnelle a remis en question.
Le 18 septembre, la Confédération des nationalités autochtones de l'Équateur (Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador, CONAIE) et d'autres mouvements autochtones ont annoncé une grève nationale en réponse à la suppression des subventions sur le diesel, au manque d'accès aux soins de santé et à l'éducation, et à l'extraction pétrolière sur des terres autochtones. Les manifestations se sont étendues à tout le pays, se transformant en mouvement antigouvernemental plus large.
Certains manifestants se sont livrés à des actes de violence, notamment en endommageant des biens publics et privés. En septembre, des personnes autochtones ont apprehendé 17 soldats et les ont détenus pendant trois jours. Le gouvernement a également signalé deux attaques contre des convois officiels transportant le président. Dans un courriel envoyé à Human Rights Watch le 17 octobre, le ministre de la Défense par intérim a fait état d'« agressions mortelles » contre des soldats et de cas d'« enlèvements [et] de torture ».
Au 18 octobre, l'Alliance pour les droits humains en Équateur (Alianza por los Derechos Humanos de Ecuador), une coalition d'organisations de défense des droits humains, avait reçu 377 signalements de violations des droits humains commises pendant les manifestations, qui ont fait au moins 296 blessés et deux morts.
Dans une vidéo vérifiée par Human Rights Watch, on voit des forces de sécurité près de la communauté de Huaycopungo, dans la province d'Imbabura, tirer des grenades lacrymogènes à faible trajectoire sur des maisons où il ne semble y avoir aucune foule. Les grenades lacrymogènes devraient toujours être lancées en arc de cercle vers des zones ouvertes, et la force ne doit être utilisée que lorsque cela est nécessaire pour atteindre un objectif légitime.
Une autre vidéo filmée à Otavalo montre un agent de sécurité tirant à bout portant avec un lance-projectiles directement sur un manifestant qui s'enfuit. Il n'est pas possible d'identifier le type de projectile utilisé. L'utilisation d'armes moins létales de cette manière n'est pas justifiable au regard des normes internationales en matière de droits humains et crée un risque de préjudice grave.
Efraín Fueres est décédé lors des manifestations à Cotacachi, dans la province d'Imbabura, le 28 septembre. Human Rights Watch a vérifié trois vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrant une personne que les organisations de défense des droits humains, les médias et les membres de la communauté ont identifiée comme étant Fueres. Une vidéo, filmée par une caméra de vidéosurveillance fixe et publiée sur X, montre Fueres porté par un groupe de quatre personnes au milieu de dizaines d'autres qui fuient ce qui semble être des gaz lacrymogènes.
Les personnes qui transportaient Fueres l'ont laissé sur le sol et trois d'entre elles ont pris la fuite à l'approche de véhicules blindés. Une personne vêtue d'une chemise bleue est restée auprès de Fueres. Une autre est revenue et semble avoir pratiqué un massage cardiaque, puis a pris la fuite à son tour.
Les véhicules blindés reviennent et cinq personnes en uniforme militaire en sortent et frappent Fueres et l'autre homme pendant plusieurs minutes. Un membre des forces de sécurité tire des gaz lacrymogènes. Les soldats partent ensuite et les manifestants finissent par emporter Fueres.
L'organisation de défense des droits humains Fundación Regional de Asesoría en Derechos Humanos (INREDH), a rapporté que Fueres est décédé des suites d'une blessure par balle dans le dos qui lui a perforé le poumon. Le bureau du procureur général a ouvert une enquête sur l'usage apparemment illégitime de la force qui a causé la mort de Fueres.
L'Alliance pour les droits humains a également signalé qu'au moins 205 personnes avaient été arrêtées. Certains manifestants ont été accusés de terrorisme.
Le gouvernement a également pris des mesures pour porter atteinte à la liberté d'expression et d'association des organisations autochtones et des groupes environnementaux, a déclaré Human Rights Watch.
Le 22 septembre, l'agence de régulation des télécommunications a suspendu pour 15 jours la chaîne UHF Channel 47, exploitée par le média communautaire Mouvement indigène et paysan de Cotopaxi (TV MICC). La décision, que Human Rights Watch a examinée, cite un rapport « secret » indiquant que le média aurait « porté atteinte à la sécurité nationale ». Deux autres médias communautaires ont signalé avoir été temporairement suspendus dans des circonstances similaires.
Depuis le 19 septembre, les autorités ont gelé les comptes bancaires d'organisations et de dirigeants autochtones et environnementaux, apparemment sur la base de rapports de renseignement « secrets ». Le ministère de l'Intérieur a affirmé que ces groupes avaient financé des manifestations violentes. Une nouvelle loi sur la transparence sociale impose une surveillance accrue des organisations non gouvernementales et permet aux autorités de geler leurs comptes bancaires sans décision judiciaire. En vertu de cette loi, le gouvernement peut également dissoudre les organisations qui commettent des infractions « graves », telles que la réalisation de diverses activités non autorisées.
Le 25 septembre, le bureau du procureur général a ouvert une enquête sur « l'enrichissement personnel injustifié » de plus de 50 personnes, dont le président de la Confédération des nationalités autochtones de l'Équateur et des membres d'organisations environnementales telles que Pachamama et Yasunidos.
« Le gouvernement équatorien devrait garantir que les auteurs d'abus rendent des comptes, et reconnaître l'importance des questions soulevées par les manifestants descendus dans la rue », a conclu Juanita Goebertus.
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