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16.09.2025 à 11:22

Sommet à Doha : l'appel à "revoir" les liens avec Israël, Marco Rubio attendu au Qatar

FRANCE24
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Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière
Les dirigeants arabes et musulmans réunis en sommet à Doha ont appelé lundi à "revoir" les liens avec Israël après l'attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière

16.09.2025 à 11:20

Tour d'Espagne interrompu : Pedro Sánchez redit "sa profonde admiration pour la société civile"

FRANCE24
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Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a redit lundi "sa profonde admiration pour la société civile espagnole qui se mobilise contre l'injustice", au lendemain des manifestations pro-palestiniennes à Madrid qui ont abouti à l'interruption de la dernière étape du Tour d'Espagne cycliste. Celui-ci a aussi annulé un contrat de près de 700 millions d'euros portant sur l'achat de lance-roquettes de conception israélienne.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a redit lundi "sa profonde admiration pour la société civile espagnole qui se mobilise contre l'injustice", au lendemain des manifestations pro-palestiniennes à Madrid qui ont abouti à l'interruption de la dernière étape du Tour d'Espagne cycliste. Celui-ci a aussi annulé un contrat de près de 700 millions d'euros portant sur l'achat de lance-roquettes de conception israélienne.

16.09.2025 à 10:27

Pour Marine Le Pen, la gauche veut "refaire des Juifs des parias"

FRANCE24
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"Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c'est-à-dire refaire des Juifs des parias", a affirmé la présidente des députés d'extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces "propos", ces "actions", "puisent leur source dans un antisémitisme d'une violence inouïe". Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter "peut-être un jour les faire partir". Selon elle, les Juifs "commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu'ils n'ont pas d'avenir dans notre pays", a-t-elle insisté, estimant que "c'est dramatique parce que notre pays est le leur". "On s'attaque à des étudiants parce qu'ils sont juifs, on s'attaque à des chanteurs qu'on veut interdire d'Eurovision parce qu'ils sont juifs, on s'attaque à des gamins parce qu'ils sont dans un avion et qu'on leur demande de descendre", a-t-elle énuméré, convaincue que "tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive". La France doit reconnaître le 22 septembre à l'ONU l'État palestinien, une volonté d'Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un "moment catastrophique". "C'est donner en réalité quitus au Hamas", a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d'Emmanuel Macron. "Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin", a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l'antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien.
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"Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c'est-à-dire refaire des Juifs des parias", a affirmé la présidente des députés d'extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces "propos", ces "actions", "puisent leur source dans un antisémitisme d'une violence inouïe". Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter "peut-être un jour les faire partir". Selon elle, les Juifs "commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu'ils n'ont pas d'avenir dans notre pays", a-t-elle insisté, estimant que "c'est dramatique parce que notre pays est le leur". "On s'attaque à des étudiants parce qu'ils sont juifs, on s'attaque à des chanteurs qu'on veut interdire d'Eurovision parce qu'ils sont juifs, on s'attaque à des gamins parce qu'ils sont dans un avion et qu'on leur demande de descendre", a-t-elle énuméré, convaincue que "tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive". La France doit reconnaître le 22 septembre à l'ONU l'État palestinien, une volonté d'Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un "moment catastrophique". "C'est donner en réalité quitus au Hamas", a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d'Emmanuel Macron. "Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin", a-t-elle déclaré. Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l'antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d'être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d'extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien.

16.09.2025 à 10:17

Nouvelle épidémie d'Ebola en RD Congo : la vaccination a commencé

FRANCE 24
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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dimanche le lancement de la campagne de vaccination contre Ebola en RD Congo. Selon un bilan des autorités sanitaires congolaises publié dimanche, 28 décès et 81 cas ont été enregistrés depuis le signalement du premier cas, le 20 août, sur une femme enceinte de 34 ans admise dans un hôpital.
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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé dimanche le lancement de la campagne de vaccination contre Ebola en RD Congo. Selon un bilan des autorités sanitaires congolaises publié dimanche, 28 décès et 81 cas ont été enregistrés depuis le signalement du premier cas, le 20 août, sur une femme enceinte de 34 ans admise dans un hôpital.

16.09.2025 à 10:11

La Bourse de Paris prudente avant la Fed

FRANCE24
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L'indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d'intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L'issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l'institution monétaire américaine "sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s'il ouvre la voie à une série de coupes", résume John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l'actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d'intérêt de façon à ce que l'inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l'emploi se fragilise mais l'inflation demeure au-dessus de l'objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, "le marché du travail américain s'avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient" et "cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux", marquant "un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed", estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C'est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est "pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme" des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l'ampleur des baisses des taux auxquelles l'institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d'emprunt français au-dessus de l'italien Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, "au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40.
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L'indice vedette CAC 40 reculait de 22,04 points (-0,28%) à 7.874.89 points vers 09H40. Lundi, il a gagné 71,69 points (+0,92%), à 7.896,93 points. Les investisseurs s'attendent à ce que la banque centrale américaine procède à une baisse de 25 points de base (-0,25%) de ses taux d'intérêt, qui sont dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50% depuis décembre 2024. L'issue de la réunion sera connue mercredi soir et le discours du président de l'institution monétaire américaine "sera scruté mot à mot pour savoir si le cycle de baisse est ponctuel ou s'il ouvre la voie à une série de coupes", résume John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank, dans une note. Les investisseurs seront aussi très attentifs à l'actualisation des anticipations de court et moyen termes des membres de la Fed en matière d'évolution des taux. Le mandat du président de la Fed, Jerome Powell, est clair: fixer les taux d'intérêt de façon à ce que l'inflation reste stable (autour de 2%) et que le plein-emploi soit assuré aux Etats-Unis. Or, le marché de l'emploi se fragilise mais l'inflation demeure au-dessus de l'objectif de 2%, rendant l'équilibre entre les deux éléments difficile à trouver. Pour autant, "le marché du travail américain s'avère bien plus faible que ce que les marchés anticipaient" et "cette détérioration est la principale raison pour laquelle la Fed devrait à nouveau réduire ses taux", marquant "un changement de priorité pour ce double mandat de la Fed", estime Carlos de Sousa, gérant de portefeuille de Vontobel. C'est aussi sans compter sur la très forte pression politique que reçoit la banque centrale américaine de la part du président Donald Trump qui réclame à cor et à cri des baisses de taux depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Jerome Powell est "pris en étau entre la pression politique de la Maison-Blanche, les attentes des investisseurs et le scepticisme" des présidents des antennes régionales de la banque centrale américaine, en désaccord sur l'ampleur des baisses des taux auxquelles l'institution monétaire devrait procéder, explique M.Plassard. Le taux d'emprunt français au-dessus de l'italien Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt français à dix ans évoluait à 3,47% vers 09h40, après avoir clôturé la veille à 3,48%, "au-dessus de son équivalent italien pour la première fois depuis 1999" qui, lui, a terminé à 3,47%, soulignent les économistes de Deutsche Bank. Ce dernier évoluait à 3,47% vers 09H40.

16.09.2025 à 10:05

L'influenceuse Miel Abitbol exhorte Macron à ne pas mettre la santé mentale "sous le tapis"

FRANCE24
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La jeune femme de 18 ans, qui compte plus de deux millions d'abonnés sur TikTok et qui a lancé il y a un an Lyynk, une application dédiée à la santé mentale des jeunes, avait déjà interpellé en début d'année le chef de l'Etat à ce sujet. Ce dernier lui avait répondu par réseau social interposé en assurant "essayer d'apporter des réponses avec tous nos soignants pour donner plus de moyens", avant de la recevoir début juillet à l'Elysée. Quelques jours avant, en juin, le gouvernement avait dévoilé un plan santé mentale mais sans convaincre nombre de soignants qui ont regretté des mesures insuffisantes et un flou sur les moyens financiers. "La santé mentale" a été décrétée par le gouvernement "grande cause nationale 2025, on est au mois de septembre et il n'y a pas grand chose qui a été fait", déplore Miel Abitbol. "Il faut qu'il y ait des choses qui soient faites aujourd'hui pour la santé mentale des jeunes, même si c'est un peu le bordel niveau gouvernement", ajoute-t-elle en référence à la période d'incertitude politique ouverte par la démission du gouvernement Bayrou. "On ne peut pas remettre la poussière sous le tapis parce qu'on parle de vies, on parle de jeunes qui vont mal, qui se suicident pour beaucoup", insiste l'influenceuse dont l'application a été téléchargée 300.000 fois et compte 50.000 utilisateurs "quasi quotidiens". La jeune femme, passée par une période de dépression après avoir été victime de harcèlement et de +revenge porn+ alors qu'elle avait 13-14 ans, plaide en faveur de mesures liées notamment à l'école, "gros facteur de stress pour beaucoup". Elle estime en revanche que l'interdiction des réseaux sociaux souhaitée par le gouvernement pour les jeunes de moins de 15 ans n'est "pas la bonne chose à faire", que "modérer les réseaux sociaux et éduquer c'est mieux". Epinglés dans un récent rapport parlementaire, les réseaux sociaux "peuvent déteriorer la santé mentale", admet-elle, et il faut s'attaquer aux "algorithmes toxiques". Mais "pour beaucoup c'est un endroit où (les jeunes) trouvent du lien avec leurs proches avec des amis où ils apprennent des choses, où ils découvrent de nouvelles passions", ajoute-t-elle. Se dire qu'en interdisant les réseaux sociaux, "on a fait ce qu'il fallait pour la santé mentale des jeunes" c'est une erreur, estime-t-elle.
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La jeune femme de 18 ans, qui compte plus de deux millions d'abonnés sur TikTok et qui a lancé il y a un an Lyynk, une application dédiée à la santé mentale des jeunes, avait déjà interpellé en début d'année le chef de l'Etat à ce sujet. Ce dernier lui avait répondu par réseau social interposé en assurant "essayer d'apporter des réponses avec tous nos soignants pour donner plus de moyens", avant de la recevoir début juillet à l'Elysée. Quelques jours avant, en juin, le gouvernement avait dévoilé un plan santé mentale mais sans convaincre nombre de soignants qui ont regretté des mesures insuffisantes et un flou sur les moyens financiers. "La santé mentale" a été décrétée par le gouvernement "grande cause nationale 2025, on est au mois de septembre et il n'y a pas grand chose qui a été fait", déplore Miel Abitbol. "Il faut qu'il y ait des choses qui soient faites aujourd'hui pour la santé mentale des jeunes, même si c'est un peu le bordel niveau gouvernement", ajoute-t-elle en référence à la période d'incertitude politique ouverte par la démission du gouvernement Bayrou. "On ne peut pas remettre la poussière sous le tapis parce qu'on parle de vies, on parle de jeunes qui vont mal, qui se suicident pour beaucoup", insiste l'influenceuse dont l'application a été téléchargée 300.000 fois et compte 50.000 utilisateurs "quasi quotidiens". La jeune femme, passée par une période de dépression après avoir été victime de harcèlement et de +revenge porn+ alors qu'elle avait 13-14 ans, plaide en faveur de mesures liées notamment à l'école, "gros facteur de stress pour beaucoup". Elle estime en revanche que l'interdiction des réseaux sociaux souhaitée par le gouvernement pour les jeunes de moins de 15 ans n'est "pas la bonne chose à faire", que "modérer les réseaux sociaux et éduquer c'est mieux". Epinglés dans un récent rapport parlementaire, les réseaux sociaux "peuvent déteriorer la santé mentale", admet-elle, et il faut s'attaquer aux "algorithmes toxiques". Mais "pour beaucoup c'est un endroit où (les jeunes) trouvent du lien avec leurs proches avec des amis où ils apprennent des choses, où ils découvrent de nouvelles passions", ajoute-t-elle. Se dire qu'en interdisant les réseaux sociaux, "on a fait ce qu'il fallait pour la santé mentale des jeunes" c'est une erreur, estime-t-elle.

16.09.2025 à 09:57

Israël lance son offensive terrestre majeure à Gaza-ville

FRANCE24
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A Genève, une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens. Israël a rejeté un "rapport biaisé et mensonger". L'annonce de l'assaut à Gaza-ville a été faite juste après le départ d'Israël du secrétaire d'Etat Marco Rubio qui a qualifié de "groupe de sauvages" le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre dans la bande de Gaza. Les troupes israéliennes avancent "vers le centre" de la ville de Gaza, la plus grande du territoire, a dit un responsable militaire. "La phase principale de l'offensive a commencé pendant la nuit (...)", a-t-il dit en estimant à "2.000 à 3.000" le nombre de combattants du Hamas opérant dans l'agglomération dont l'armée veut prendre le contrôle. "Les forces ont étendu les activités terrestres à Gaza-ville, le principal bastion du Hamas" dans le territoire palestinien, selon lui. "Gaza brûle. L'armée frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l'armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz. "On peut entendre leur cris"#photo3 Un habitant, Ahmed Ghazal, a fait état à l'AFP de "bombardements massifs et incessants sur Gaza-ville, décrivant de violentes explosions dans les premières heures de mardi. "J'ai couru dans la rue, sur le site d'une frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées. De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris. On peut entendre leurs cris", a-t-il ajouté. Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l'ONU, fuient en grand nombre en direction du sud. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. "Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons que nous avons une très courte fenêtre pour qu'un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu" avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant "probablement quelques jours et peut-être quelques semaines". Il s'exprimait avant son départ d'Israël, où il a promis lundi le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas. M. Rubio, qui est arrivé à Doha, a déclaré que les Etats-Unis préfèreraient une solution diplomatique au conflit qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d'ajouter: "parfois, lorsqu'on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n'est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver". Les familles d'otages "terrifiées" Le Forum des familles des otages a déclaré dans un communiqué que celles-ci étaient "terrifiées" pour leurs proches après l'intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu "fait tout pour qu'il n'y ait pas d'accord et pour ne pas les ramener", a-t-il dit dans un communiqué après une rencontre de familles d'otages avec M. Rubio la veille. Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement. A Doha, il doit exprimer à l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain après la frappe israélienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et un allié des Etats-Unis. Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu'Israël "ne frappera (plus) au Qatar". L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.
Texte intégral (737 mots)
A Genève, une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé Israël de commettre un "génocide" à Gaza avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens. Israël a rejeté un "rapport biaisé et mensonger". L'annonce de l'assaut à Gaza-ville a été faite juste après le départ d'Israël du secrétaire d'Etat Marco Rubio qui a qualifié de "groupe de sauvages" le Hamas, dont l'attaque sans précédent en Israël le 7 octobre 2023 a provoqué la guerre dans la bande de Gaza. Les troupes israéliennes avancent "vers le centre" de la ville de Gaza, la plus grande du territoire, a dit un responsable militaire. "La phase principale de l'offensive a commencé pendant la nuit (...)", a-t-il dit en estimant à "2.000 à 3.000" le nombre de combattants du Hamas opérant dans l'agglomération dont l'armée veut prendre le contrôle. "Les forces ont étendu les activités terrestres à Gaza-ville, le principal bastion du Hamas" dans le territoire palestinien, selon lui. "Gaza brûle. L'armée frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de l'armée se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz. "On peut entendre leur cris"#photo3 Un habitant, Ahmed Ghazal, a fait état à l'AFP de "bombardements massifs et incessants sur Gaza-ville, décrivant de violentes explosions dans les premières heures de mardi. "J'ai couru dans la rue, sur le site d'une frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées. De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris. On peut entendre leurs cris", a-t-il ajouté. Depuis des semaines, les habitants de Gaza-ville et ses environs, estimés à un million par l'ONU, fuient en grand nombre en direction du sud. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties. "Les Israéliens ont commencé à mener des opérations là-bas (Gaza-ville). Nous pensons que nous avons une très courte fenêtre pour qu'un accord (de cessez-le-feu) puisse être conclu" avec le Hamas, a dit M. Rubio, en évoquant "probablement quelques jours et peut-être quelques semaines". Il s'exprimait avant son départ d'Israël, où il a promis lundi le "soutien indéfectible" de son pays à Israël pour éliminer le Hamas. M. Rubio, qui est arrivé à Doha, a déclaré que les Etats-Unis préfèreraient une solution diplomatique au conflit qui verrait une démilitarisation du Hamas, avant d'ajouter: "parfois, lorsqu'on traite avec un groupe de sauvages comme le Hamas, ce n'est pas possible, mais nous espérons que cela puisse arriver". Les familles d'otages "terrifiées" Le Forum des familles des otages a déclaré dans un communiqué que celles-ci étaient "terrifiées" pour leurs proches après l'intensification des frappes à Gaza. M. Netanyahu "fait tout pour qu'il n'y ait pas d'accord et pour ne pas les ramener", a-t-il dit dans un communiqué après une rencontre de familles d'otages avec M. Rubio la veille. Le déplacement de M. Rubio dans la région est intervenu après une attaque israélienne inédite le 9 septembre à Doha contre des chefs du Hamas qui ont survécu selon le mouvement. A Doha, il doit exprimer à l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani le soutien américain après la frappe israélienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et un allié des Etats-Unis. Le président américain Donald Trump, qui a critiqué cette attaque, a assuré lundi qu'Israël "ne frappera (plus) au Qatar". L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne. Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

16.09.2025 à 09:45

Le deuil ultramédiatisé et militant de la veuve de Charlie Kirk

FRANCE24
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Agée de 36 ans, mariée depuis 2021 et mère de deux jeunes enfants, sacrée Miss Arizona en 2012 et installée en famille dans cet Etat de l'ouest du pays, la jeune veuve aux yeux bleus perçants et à la longue chevelure blonde, croix autour du cou, défend la vision de Charlie Kirk, chantre d'une Amérique chrétienne et traditionaliste. Deux jours après que le porte-drapeau de la jeunesse trumpiste, à la tête du mouvement conservateur Turning Point USA, a été tué par balle sur un campus universitaire américain, elle a pris la parole sur les réseaux sociaux pour une déclaration aux airs de profession de foi. "Le mouvement que mon mari a construit ne mourra pas", a-t-elle promis, debout à côté du fauteuil depuis lequel il animait son podcast très écouté. "Ceux qui font le mal et sont responsables de l'assassinat de mon mari n'ont aucune idée de ce qu'ils ont fait, a-t-elle martelé. Ils ont tué Charlie parce qu'il prêchait un message de patriotisme, de foi, et d'amour miséricordieux de Dieu." Foi imprégnée "Vous n'avez aucune idée de ce que vous venez de déclencher. Vous n'avez aucune idée du feu que vous avez allumé à l'intérieur de cette femme. Les larmes de cette veuve vont résonner dans le monde entier comme un cri de guerre", a-t-elle poursuivi, en appelant les jeunes sensibles à son message à rejoindre le mouvement cofondé par son époux et en remerciant personnellement Donald Trump pour son soutien. Le président républicain a annoncé qu'il serait présent à la cérémonie d'hommage organisée dimanche en Arizona, à Glendale, dans un stade de plus de 60.000 places. Les activités d'entrepreneuse et podcasteuse d'Erika Kirk sont imprégnées de sa foi chrétienne revendiquée. Sa ligne de vêtements baptisée "Proclaim" affiche citations de la Bible et imagerie religieuse. Avec "Biblein365", elle propose un accompagnement quotidien pour lire la Bible en un an. Son podcast hebdomadaire ambitionne de "vous permettre de respirer profondément en vous disant +Dieu s'en charge+", décrit-elle sur son site internet. Diplômée en droit, et en science politique et relations internationales, elle dit actuellement faire un doctorat en études bibliques dans une université évangélique. Suivie par plus de 5 millions d'abonnés sur Instagram, Erika Kirk y partage son deuil au plus près. Dans un ensemble de photos et de vidéos posté vendredi, elle s'expose tenant et embrassant la main de son mari décédé, penchée sur son cercueil à demi ouvert. Elle se montre aussi courbée de chagrin sur le tarmac d'un aéroport aux côtés de JD Vance et de sa femme Usha, avant que la dépouille de Charlie Kirk ne soit transportée à bord de l'avion du vice-président américain. Couple modèle L'image publique de leur couple a pu être utilisée par Charlie et Erika Kirk comme produit d'appel pour le mouvement conservateur de l'influenceur proche de Donald Trump. A Dallas en juin, elle accompagnait son époux sur scène au plus grand rassemblement de jeunes femmes conservatrices du pays, organisé par Turning Point USA. "Vous ne gâchez pas votre diplôme quand vous élevez vos enfants dans la sagesse, l'amour et la vérité. Je ne veux pas que vous couriez après un salaire", leur avait adressé Erika Kirk, citée par le New York Times, en considérant que se marier "après trente ans" n'était "pas idéal". "Dieu est tellement merveilleux. Quand j'ai rencontré Charlie, avoir une carrière est devenu le cadet de mes soucis", s'était-elle confiée. "Notre combat n'est pas seulement politique, il est avant tout spirituel", a souligné la veuve de Charlie Kirk vendredi, en s'engageant à ce que son mouvement devienne "plus fort, plus sonore, plus ambitieux, et plus grand que jamais". Signe de la résonance de leur cause commune, des millions de dollars de dons ont été accumulés par diverses initiatives de soutien depuis le jour où le populaire influenceur a été tué.
Texte intégral (694 mots)
Agée de 36 ans, mariée depuis 2021 et mère de deux jeunes enfants, sacrée Miss Arizona en 2012 et installée en famille dans cet Etat de l'ouest du pays, la jeune veuve aux yeux bleus perçants et à la longue chevelure blonde, croix autour du cou, défend la vision de Charlie Kirk, chantre d'une Amérique chrétienne et traditionaliste. Deux jours après que le porte-drapeau de la jeunesse trumpiste, à la tête du mouvement conservateur Turning Point USA, a été tué par balle sur un campus universitaire américain, elle a pris la parole sur les réseaux sociaux pour une déclaration aux airs de profession de foi. "Le mouvement que mon mari a construit ne mourra pas", a-t-elle promis, debout à côté du fauteuil depuis lequel il animait son podcast très écouté. "Ceux qui font le mal et sont responsables de l'assassinat de mon mari n'ont aucune idée de ce qu'ils ont fait, a-t-elle martelé. Ils ont tué Charlie parce qu'il prêchait un message de patriotisme, de foi, et d'amour miséricordieux de Dieu." Foi imprégnée "Vous n'avez aucune idée de ce que vous venez de déclencher. Vous n'avez aucune idée du feu que vous avez allumé à l'intérieur de cette femme. Les larmes de cette veuve vont résonner dans le monde entier comme un cri de guerre", a-t-elle poursuivi, en appelant les jeunes sensibles à son message à rejoindre le mouvement cofondé par son époux et en remerciant personnellement Donald Trump pour son soutien. Le président républicain a annoncé qu'il serait présent à la cérémonie d'hommage organisée dimanche en Arizona, à Glendale, dans un stade de plus de 60.000 places. Les activités d'entrepreneuse et podcasteuse d'Erika Kirk sont imprégnées de sa foi chrétienne revendiquée. Sa ligne de vêtements baptisée "Proclaim" affiche citations de la Bible et imagerie religieuse. Avec "Biblein365", elle propose un accompagnement quotidien pour lire la Bible en un an. Son podcast hebdomadaire ambitionne de "vous permettre de respirer profondément en vous disant +Dieu s'en charge+", décrit-elle sur son site internet. Diplômée en droit, et en science politique et relations internationales, elle dit actuellement faire un doctorat en études bibliques dans une université évangélique. Suivie par plus de 5 millions d'abonnés sur Instagram, Erika Kirk y partage son deuil au plus près. Dans un ensemble de photos et de vidéos posté vendredi, elle s'expose tenant et embrassant la main de son mari décédé, penchée sur son cercueil à demi ouvert. Elle se montre aussi courbée de chagrin sur le tarmac d'un aéroport aux côtés de JD Vance et de sa femme Usha, avant que la dépouille de Charlie Kirk ne soit transportée à bord de l'avion du vice-président américain. Couple modèle L'image publique de leur couple a pu être utilisée par Charlie et Erika Kirk comme produit d'appel pour le mouvement conservateur de l'influenceur proche de Donald Trump. A Dallas en juin, elle accompagnait son époux sur scène au plus grand rassemblement de jeunes femmes conservatrices du pays, organisé par Turning Point USA. "Vous ne gâchez pas votre diplôme quand vous élevez vos enfants dans la sagesse, l'amour et la vérité. Je ne veux pas que vous couriez après un salaire", leur avait adressé Erika Kirk, citée par le New York Times, en considérant que se marier "après trente ans" n'était "pas idéal". "Dieu est tellement merveilleux. Quand j'ai rencontré Charlie, avoir une carrière est devenu le cadet de mes soucis", s'était-elle confiée. "Notre combat n'est pas seulement politique, il est avant tout spirituel", a souligné la veuve de Charlie Kirk vendredi, en s'engageant à ce que son mouvement devienne "plus fort, plus sonore, plus ambitieux, et plus grand que jamais". Signe de la résonance de leur cause commune, des millions de dollars de dons ont été accumulés par diverses initiatives de soutien depuis le jour où le populaire influenceur a été tué.

16.09.2025 à 09:37

"Il n'y a rien ici", faute d'emplois, les jeunes Népalais contraints à l'exil

FRANCE24
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"Au moins 25% de nos jeunes sont déjà partis, laissant derrière eux des maisons vides (...) les personnes âgées se retrouvent seules", explique Shyam Bahadur Khatri, 69 ans. A une heure de route de Katmandou, Pharphing concentre les difficultés qui ont conduit la jeunesse népalaise à laisser éclater sa colère. Selon le dernier bilan officiel, la répression des manifestations puis les émeutes qui ont causé la chute, la semaine dernière, du gouvernement se sont soldées par au moins 72 morts. Des nombreuses revendications des protestataires, l'accès à l'emploi arrive en tête. Les dernières estimations de la Banque mondiale révèlent que plus de 20% des 15-24 ans étaient au chômage en 2024. Faute d'usines, les jeunes de Pharping travaillent dans l'agriculture comme saisonniers, guère plus de deux mois par an. "Ils n'ont pas d'autre choix que de s'exiler", résume M. Khatri. Agé de 31 ans, Santosh Sunar a déjà travaillé un temps à Bangalore, dans le sud de l'Inde. Faute d'avoir trouvé un emploi au pays, il sait qu'il devra sûrement repartir à l'étranger. "C'est difficile de vivre loin de ma femme", serveuse à Dubaï, "et ce sera encore plus dur de quitter ma mère et ma fille", anticipe déjà le père de famille. "Mais il n'y a aucune opportunité ici, même après des études", insiste Santosh Sunar, "partir n'est pas un choix mais une question de survie". "Pas d'autre choix" Chaque année, des centaines de milliers de Népalais sont contraints de s'expatrier pour trouver du travail en Inde ou au Moyen-Orient. L'an dernier, ce nombre a atteint 839.000, selon les statistiques du gouvernement népalais. Les transferts de fonds depuis l'étranger sont devenus vitaux pour l'économie du Népal. En 2024, ils ont représenté un tiers de son produit intérieur brut, soit le quatrième taux le plus élevé au monde, selon la Banque mondiale. A la tête du nouveau gouvernement provisoire chargé de mener le pays à des élections en mars prochain, l'ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, s'est engagée à répondre aux revendications des jeunes contestataires. "Je ne suis pas allé à Katmandou (pour manifester) mais je soutiens pleinement leurs revendications", affirme Santosh Sunar. Sa mère, Maiya Sunar, 48 ans, ne cache pas sa tristesse à l'idée de voir son fils repartir. "Je comprends", s'empresse-t-elle d'ajouter, "les jeunes n'ont pas d'autre choix". Kamala Sunar, sa voisine de 40 ans, s'apprête elle aussi à voir sa fille aînée Rakshya, 27 ans, mère célibataire d'une fillette de deux ans, prendre la route de l'exil. Sa cadette, Diksha, 24 ans, vit déjà à Dubaï où elle est femme de ménage. "Elle m'a conseillé de ne pas suivre son exemple car les horaires sont très lourds et les conditions de vie difficiles", explique Rakshya. "Mais quelle vie puis-je offrir à ma fille ici ? Il n'y a rien". "Si je travaille dur quelques années et que j'économise de l'argent pour lui payer des études", veut croire la jeune femme, "elle aura peut-être un avenir meilleur".
Texte intégral (518 mots)
"Au moins 25% de nos jeunes sont déjà partis, laissant derrière eux des maisons vides (...) les personnes âgées se retrouvent seules", explique Shyam Bahadur Khatri, 69 ans. A une heure de route de Katmandou, Pharphing concentre les difficultés qui ont conduit la jeunesse népalaise à laisser éclater sa colère. Selon le dernier bilan officiel, la répression des manifestations puis les émeutes qui ont causé la chute, la semaine dernière, du gouvernement se sont soldées par au moins 72 morts. Des nombreuses revendications des protestataires, l'accès à l'emploi arrive en tête. Les dernières estimations de la Banque mondiale révèlent que plus de 20% des 15-24 ans étaient au chômage en 2024. Faute d'usines, les jeunes de Pharping travaillent dans l'agriculture comme saisonniers, guère plus de deux mois par an. "Ils n'ont pas d'autre choix que de s'exiler", résume M. Khatri. Agé de 31 ans, Santosh Sunar a déjà travaillé un temps à Bangalore, dans le sud de l'Inde. Faute d'avoir trouvé un emploi au pays, il sait qu'il devra sûrement repartir à l'étranger. "C'est difficile de vivre loin de ma femme", serveuse à Dubaï, "et ce sera encore plus dur de quitter ma mère et ma fille", anticipe déjà le père de famille. "Mais il n'y a aucune opportunité ici, même après des études", insiste Santosh Sunar, "partir n'est pas un choix mais une question de survie". "Pas d'autre choix" Chaque année, des centaines de milliers de Népalais sont contraints de s'expatrier pour trouver du travail en Inde ou au Moyen-Orient. L'an dernier, ce nombre a atteint 839.000, selon les statistiques du gouvernement népalais. Les transferts de fonds depuis l'étranger sont devenus vitaux pour l'économie du Népal. En 2024, ils ont représenté un tiers de son produit intérieur brut, soit le quatrième taux le plus élevé au monde, selon la Banque mondiale. A la tête du nouveau gouvernement provisoire chargé de mener le pays à des élections en mars prochain, l'ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, s'est engagée à répondre aux revendications des jeunes contestataires. "Je ne suis pas allé à Katmandou (pour manifester) mais je soutiens pleinement leurs revendications", affirme Santosh Sunar. Sa mère, Maiya Sunar, 48 ans, ne cache pas sa tristesse à l'idée de voir son fils repartir. "Je comprends", s'empresse-t-elle d'ajouter, "les jeunes n'ont pas d'autre choix". Kamala Sunar, sa voisine de 40 ans, s'apprête elle aussi à voir sa fille aînée Rakshya, 27 ans, mère célibataire d'une fillette de deux ans, prendre la route de l'exil. Sa cadette, Diksha, 24 ans, vit déjà à Dubaï où elle est femme de ménage. "Elle m'a conseillé de ne pas suivre son exemple car les horaires sont très lourds et les conditions de vie difficiles", explique Rakshya. "Mais quelle vie puis-je offrir à ma fille ici ? Il n'y a rien". "Si je travaille dur quelques années et que j'économise de l'argent pour lui payer des études", veut croire la jeune femme, "elle aura peut-être un avenir meilleur".

16.09.2025 à 08:53

Jihad : trois femmes et dix enfants rapatriés en France depuis les camps en Syrie

FRANCE 24
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Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé mardi dans un communiqué le rapatriement en France de trois femmes et de dix enfants depuis les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie. "La France remercie les autorités syriennes de transition ainsi que l'administration locale du Nord-Est syrien qui a rendu possible cette opération", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.
Texte intégral (518 mots)
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé mardi dans un communiqué le rapatriement en France de trois femmes et de dix enfants depuis les camps de prisonniers jihadistes dans le nord-est de la Syrie. "La France remercie les autorités syriennes de transition ainsi que l'administration locale du Nord-Est syrien qui a rendu possible cette opération", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères.

16.09.2025 à 08:47

Ligue des champions: à Madrid, l'OM change de monde

FRANCE24
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Roberto De Zerbi et ses joueurs se sont battus pour ça toute la saison dernière et ils sont là où ils voulaient être, parmi les géants du football européen. Mais ils sont aussi à l'entame d'une semaine qui peut donner le vertige, entre ce déplacement mardi à Madrid et la réception dimanche au Vélodrome du Paris SG champion d'Europe. Deux équipes qui, au cas où quelqu'un aurait des doutes sur leur valeur actuelle, en sont chacune à quatre victoires en quatre matches cette saison. Pour ce qui est de la valeur historique, le Real est incomparable et un rapide passage au centre d'entraînement de Valdebebas le rappelle à chaque pas: tout est démesuré, du nombre de terrains d'entraînement à la taille des panneaux récapitulant le copieux palmarès du club. Alors forcément, l'OM arrive dans la capitale espagnole sur la pointe des pieds, les six points pris en quatre matches de championnat ne l'autorisant de toutes façons pas à rouler des mécaniques. Avec 4000 supporters "Maintenant on doit penser à Madrid et préparer ce match. On a peu de temps et on doit y aller avec humilité, parce que le Real reste le Real et que Bernabeu reste Bernabeu", a d'ailleurs résumé De Zerbi après la victoire de vendredi contre Lorient (4-0). "Mais on doit aussi y aller avec de l'ambition parce qu'on n'a pas un maillot léger. On doit avoir l'ambition de jouer notre match et d'essayer de faire un résultat. C'est ce que nous impose cette ville, ce club et son histoire", a tout de même précisé le technicien italien. L'avantage pour les Marseillais, qui seront accompagnés de 4000 supporters très surveillés, c'est que les points espérés en Ligue des Champions ne sont pas vraiment ceux de Madrid. Et les ambitions pour ce retour en C1 sont mesurées, une qualification pour les 8e de finale n'ayant pas été budgétée par le club. "L'objectif N.1, absolu, c'est une nouvelle qualification en Ligue des Champions la saison prochaine", a ainsi répété la semaine dernière le président Pablo Longoria, qui considère que la première année doit être celle de l'adaptation. La tache marseillaise sera en plus compliquée par l'absence du défenseur central Nayef Aguerd, blessé face à Lorient, un match où il avait montré qu'il avait tout pour s'imposer comme le patron d'une arrière-garde souvent fébrile. Mbappé gourmand En son absence, c'est le capitaine Leonardo Balerdi et Benjamin Pavard qui devraient avoir la pénible mission de contrôler Kylian Mbappé, qui attend cela avec gourmandise. "Ca fait longtemps qu'il n'ont pas joué la Champions League, ça va être sympa de rejouer contre eux et ça va me rappeler de bons vieux souvenirs, j'espère", a-t-il ainsi lâché dimanche, tout sourire, devant les caméras de Téléfoot. Aux côtés de Mbappé, c'est un Real Madrid en pleine révolution tactique sous les ordres de Xabi Alonso, mais déjà bien en place, qui va menacer la nouvelle défense marseillaise. Pressing, intensité... Avec un effectif renouvelé par les arrivées de Dean Huijsen, Alvaro Carreras, Trent Alexander-Arnold et Franco Mastantuono, l'équipe de Xabi Alonso affiche ainsi plus de maitrise dans le jeu. Positionné plus haut, plus protagoniste avec le ballon et plus équilibré sans, le Real reste surtout redoutable en attaque rapide, avec les flèches Mbappé, déjà très affûté et décisif, et Vinicius, lancés par le jeune Turc Arda Guler. "Nous avons un potentiel énorme et je suis convaincu que nous pouvons réaliser de grandes choses, dignes du Real Madrid et de ses 15 Ligues des champions", avait prévenu Xabi Alonso dès sa présentation officielle. C'est à cette montagne que l'OM s'attaque mardi.
Texte intégral (647 mots)
Roberto De Zerbi et ses joueurs se sont battus pour ça toute la saison dernière et ils sont là où ils voulaient être, parmi les géants du football européen. Mais ils sont aussi à l'entame d'une semaine qui peut donner le vertige, entre ce déplacement mardi à Madrid et la réception dimanche au Vélodrome du Paris SG champion d'Europe. Deux équipes qui, au cas où quelqu'un aurait des doutes sur leur valeur actuelle, en sont chacune à quatre victoires en quatre matches cette saison. Pour ce qui est de la valeur historique, le Real est incomparable et un rapide passage au centre d'entraînement de Valdebebas le rappelle à chaque pas: tout est démesuré, du nombre de terrains d'entraînement à la taille des panneaux récapitulant le copieux palmarès du club. Alors forcément, l'OM arrive dans la capitale espagnole sur la pointe des pieds, les six points pris en quatre matches de championnat ne l'autorisant de toutes façons pas à rouler des mécaniques. Avec 4000 supporters "Maintenant on doit penser à Madrid et préparer ce match. On a peu de temps et on doit y aller avec humilité, parce que le Real reste le Real et que Bernabeu reste Bernabeu", a d'ailleurs résumé De Zerbi après la victoire de vendredi contre Lorient (4-0). "Mais on doit aussi y aller avec de l'ambition parce qu'on n'a pas un maillot léger. On doit avoir l'ambition de jouer notre match et d'essayer de faire un résultat. C'est ce que nous impose cette ville, ce club et son histoire", a tout de même précisé le technicien italien. L'avantage pour les Marseillais, qui seront accompagnés de 4000 supporters très surveillés, c'est que les points espérés en Ligue des Champions ne sont pas vraiment ceux de Madrid. Et les ambitions pour ce retour en C1 sont mesurées, une qualification pour les 8e de finale n'ayant pas été budgétée par le club. "L'objectif N.1, absolu, c'est une nouvelle qualification en Ligue des Champions la saison prochaine", a ainsi répété la semaine dernière le président Pablo Longoria, qui considère que la première année doit être celle de l'adaptation. La tache marseillaise sera en plus compliquée par l'absence du défenseur central Nayef Aguerd, blessé face à Lorient, un match où il avait montré qu'il avait tout pour s'imposer comme le patron d'une arrière-garde souvent fébrile. Mbappé gourmand En son absence, c'est le capitaine Leonardo Balerdi et Benjamin Pavard qui devraient avoir la pénible mission de contrôler Kylian Mbappé, qui attend cela avec gourmandise. "Ca fait longtemps qu'il n'ont pas joué la Champions League, ça va être sympa de rejouer contre eux et ça va me rappeler de bons vieux souvenirs, j'espère", a-t-il ainsi lâché dimanche, tout sourire, devant les caméras de Téléfoot. Aux côtés de Mbappé, c'est un Real Madrid en pleine révolution tactique sous les ordres de Xabi Alonso, mais déjà bien en place, qui va menacer la nouvelle défense marseillaise. Pressing, intensité... Avec un effectif renouvelé par les arrivées de Dean Huijsen, Alvaro Carreras, Trent Alexander-Arnold et Franco Mastantuono, l'équipe de Xabi Alonso affiche ainsi plus de maitrise dans le jeu. Positionné plus haut, plus protagoniste avec le ballon et plus équilibré sans, le Real reste surtout redoutable en attaque rapide, avec les flèches Mbappé, déjà très affûté et décisif, et Vinicius, lancés par le jeune Turc Arda Guler. "Nous avons un potentiel énorme et je suis convaincu que nous pouvons réaliser de grandes choses, dignes du Real Madrid et de ses 15 Ligues des champions", avait prévenu Xabi Alonso dès sa présentation officielle. C'est à cette montagne que l'OM s'attaque mardi.

16.09.2025 à 08:43

Athlétisme: vitesse, expérience et chaussures, les raisons de la domination de Duplantis

FRANCE24
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Vitesse, expérience, et nouvelles chaussures sont avancées pour comprendre les raisons de la domination du Suédois, qui a enchaîné son 36e concours victorieux consécutif, invaincu depuis juillet 2023 et une quatrième place à Monaco: . Vitesse Perche en main, "Mondo" est l'athlète le plus rapide du monde. Tous ses concurrents en sont témoins. "Il arrive tellement vite. On ne s'en rend pas compte. Nous, on court vite déjà de base, mais il nous met une pilule. Tu regardes le mec passer, tu te dis qu'il est à 10 sec 30 au 100 m", racontait lundi le Français Ethan Cormont, 11e de la finale. "On joue tous avec nos armes. Lui, c'est la vitesse." "C'est évident que celui qui court le plus vite, celui qui crée donc le plus d'énergie (à l'impulsion) est normalement celui qui va sauter le plus haut", admettait Duplantis avant la compétition. Preuve chiffrée de ses qualités en la matière, Duplantis s'est aligné sur un 100 m non officiel l'année dernière face au détenteur du record du monde du 400 m haies Karsten Warholm. L'avantage était logiquement donné au hurdleur norvégien, plus habitué aux départs en starting-blocks, mais Duplantis avait gagné en 10 sec 37, un chrono qui l'aurait positionné sans entraînement spécifique à la quatrième place aux Championnats de France. Sa vitesse lui permet aussi d'avoir sa technique propre et de pouvoir plier des perches plus dures que les autres, qui renvoient donc plus haut. . Expérience Duplantis a également à 25 ans bien plus de sauts que les autres à son actif. Né dans une famille de perchiste, il a grandi aux Etats-Unis en Lousiane avec une perche à la main et a toujours eu un sautoir dans son jardin. Dans le documentaire "Born to fly", on le voit haut comme trois pommes enchaîner les sauts et finir furieux après chaque tentative ratée. "Il maîtrise son art comme seul peut le faire quelqu'un qui s'entraîne depuis des années à réaliser des sauts techniquement parfaits", estime la double championne du monde Katie Moon. "Il pratique depuis l'âge de huit ans, il a une expérience que la plupart des gens n'ont pas", ajoute l'Américaine, qui explique que le fait qu'il soit parfaitement réglé lui permet de se focaliser beaucoup plus sur le reste - les gains de vitesse notamment - sans perdre trop de temps et d'énergie à sauter à l'entraînement. "A l'entraînement, je fais surtout des séances de sprint, car j'ai déjà passé toute ma vie à sauter", assure Duplantis. . Le matériel Si les perches n'ont pas changé de manière drastique depuis la révolution de la fibre de verre dans les années 1960, les chaussures jouent désormais un rôle clé. "C'est tellement important, a raconté Duplantis lors d'une conférence de presse organisée par son sponsor avant la compétition. Les pointes avec lesquelles je saute actuellement sont tellement différentes de mes premières paires." Duplantis explique qu'il a des nouvelles chaussures spécifiquement pensées pour lui qui ressemblent davantage à des pointes de sprinteurs, plus agressives. "Historiquement, les pointes de perche sont très plates car elles étaient pensées pour le moment de l'impulsion et de décollage, plus que pour la vitesse de la course d'élan", a expliqué le Suédois. "Mais je fais vingt foulées avant de décoller. L'impulsion, c'est seulement le dernier appui. Donc on a essayé d'imaginer une chaussure qui ressemble plus à une chaussure de sprint, avec des ajustements sur la semelle pour être quand même capable de tenir à l'impulsion", a-t-il détaillé. "Mondo" ne les porte toutefois pas à chaque saut. "Je les mets quand je pense que je peux battre le record du monde. Alors, tout le monde sait qu'on passe aux choses sérieuses."
Texte intégral (648 mots)
Vitesse, expérience, et nouvelles chaussures sont avancées pour comprendre les raisons de la domination du Suédois, qui a enchaîné son 36e concours victorieux consécutif, invaincu depuis juillet 2023 et une quatrième place à Monaco: . Vitesse Perche en main, "Mondo" est l'athlète le plus rapide du monde. Tous ses concurrents en sont témoins. "Il arrive tellement vite. On ne s'en rend pas compte. Nous, on court vite déjà de base, mais il nous met une pilule. Tu regardes le mec passer, tu te dis qu'il est à 10 sec 30 au 100 m", racontait lundi le Français Ethan Cormont, 11e de la finale. "On joue tous avec nos armes. Lui, c'est la vitesse." "C'est évident que celui qui court le plus vite, celui qui crée donc le plus d'énergie (à l'impulsion) est normalement celui qui va sauter le plus haut", admettait Duplantis avant la compétition. Preuve chiffrée de ses qualités en la matière, Duplantis s'est aligné sur un 100 m non officiel l'année dernière face au détenteur du record du monde du 400 m haies Karsten Warholm. L'avantage était logiquement donné au hurdleur norvégien, plus habitué aux départs en starting-blocks, mais Duplantis avait gagné en 10 sec 37, un chrono qui l'aurait positionné sans entraînement spécifique à la quatrième place aux Championnats de France. Sa vitesse lui permet aussi d'avoir sa technique propre et de pouvoir plier des perches plus dures que les autres, qui renvoient donc plus haut. . Expérience Duplantis a également à 25 ans bien plus de sauts que les autres à son actif. Né dans une famille de perchiste, il a grandi aux Etats-Unis en Lousiane avec une perche à la main et a toujours eu un sautoir dans son jardin. Dans le documentaire "Born to fly", on le voit haut comme trois pommes enchaîner les sauts et finir furieux après chaque tentative ratée. "Il maîtrise son art comme seul peut le faire quelqu'un qui s'entraîne depuis des années à réaliser des sauts techniquement parfaits", estime la double championne du monde Katie Moon. "Il pratique depuis l'âge de huit ans, il a une expérience que la plupart des gens n'ont pas", ajoute l'Américaine, qui explique que le fait qu'il soit parfaitement réglé lui permet de se focaliser beaucoup plus sur le reste - les gains de vitesse notamment - sans perdre trop de temps et d'énergie à sauter à l'entraînement. "A l'entraînement, je fais surtout des séances de sprint, car j'ai déjà passé toute ma vie à sauter", assure Duplantis. . Le matériel Si les perches n'ont pas changé de manière drastique depuis la révolution de la fibre de verre dans les années 1960, les chaussures jouent désormais un rôle clé. "C'est tellement important, a raconté Duplantis lors d'une conférence de presse organisée par son sponsor avant la compétition. Les pointes avec lesquelles je saute actuellement sont tellement différentes de mes premières paires." Duplantis explique qu'il a des nouvelles chaussures spécifiquement pensées pour lui qui ressemblent davantage à des pointes de sprinteurs, plus agressives. "Historiquement, les pointes de perche sont très plates car elles étaient pensées pour le moment de l'impulsion et de décollage, plus que pour la vitesse de la course d'élan", a expliqué le Suédois. "Mais je fais vingt foulées avant de décoller. L'impulsion, c'est seulement le dernier appui. Donc on a essayé d'imaginer une chaussure qui ressemble plus à une chaussure de sprint, avec des ajustements sur la semelle pour être quand même capable de tenir à l'impulsion", a-t-il détaillé. "Mondo" ne les porte toutefois pas à chaque saut. "Je les mets quand je pense que je peux battre le record du monde. Alors, tout le monde sait qu'on passe aux choses sérieuses."

16.09.2025 à 08:37

Au Sénégal, inquiétudes pour la liberté d'expression sous le nouveau pouvoir

FRANCE24
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Depuis plusieurs mois, les poursuites pour délits d'opinion s'accumulent dans ce pays réputé démocratique et plutôt stable dans une région agitée. L'un des derniers cas concerne le journaliste Doudou Coulibaly. Arrêté le 20 août, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour "offense à un chef d'Etat étranger et à une personne exerçant les prérogatives du chef de l'Etat", après une vidéo où il critiquait vertement le Premier ministre Ousmane Sonko à l'occasion de sa visite au président turc Recep Tayyip Erdogan. Il y a 16 mois, Bassirou Diomaye Faye, élu président dès le premier tour, et son mentor et désormais Premier ministre Ousmane Sonko (charismatique leader du parti souverainiste Pastef) étaient arrivés au pouvoir porteurs d'espoir pour une large partie de la société sénégalaise. Le duo avait promis une rupture avec les anciennes pratiques du régime de Macky Sall (2012-2024), qui avait violemment réprimé des manifestations contre lui. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées et des centaines d'autres blessées entre 2021 et 2024. MM. Faye et Sonko avaient tous les deux été emprisonnés. Le nouveau gouvernement a promis la fin de ces "abus" et organisé en mai 2024 des assises de la justice aux recommandations qui n'ont toujours pas été appliquées. Il n'a cessé depuis de se raidir, selon de nombreux observateurs. Interrogé à deux reprises par l'AFP, le porte-parole du gouvernement n'a pas donné suite. Pour Hamidou Anne, un cadre de l'ex-parti au pouvoir, "il y a une volonté de Pastef de rétrécir l'espace des libertés publiques et démocratiques", a-t-il dit à l'AFP. Parmi les récentes affaires, le journaliste Bachir Fofana, qui commente régulièrement l'actualité dans la presse locale, a été écroué puis jugé après avoir affirmé, avant de se rétracter, qu'un marché de l'Assemblée nationale pour des véhicules neufs à chacun des 165 députés a été attribué à un opérateur économique cité dans une affaire de corruption. Il a été condamné fin juillet pour diffusion de fausses nouvelles et a recouvré la liberté après un mois de détention. "Raser les murs" Au moins deux chroniqueurs sont actuellement en détention pour notamment "diffusion de fausses nouvelles", dont Badara Gadiaga, accusé d'"atteinte à une personne exerçant les prérogatives de chef d'Etat" (Premier ministre). M. Gadiaga avait, lors d'un débat télévisé, repris et expliqué des propos d'un député du pouvoir sur l'accusation de viol ayant visé Ousmane Sonko alors opposant (et qui sera finalement condamné pour "corruption de la jeunesse"). Quant à l'opposant Moustapha Diakhaté, il a fait 45 jours de détention après avoir traité le chef de l'Etat de "gougnafier". Interrogé par l'AFP, le député Guy Marius Sagna, membre de Pastef, assure qu'"il n'y a pas de "restriction des libertés". "Le problème n'est pas pourquoi certains anciens responsables et soutiens insulteurs du parti de Macky Sall sont emprisonnés. Le problème est pourquoi il n'y en a pas plus au vu des crimes économiques, financiers, sociaux et environnementaux" sous l'ex-pouvoir", a-t-il lancé. Pour Hamidou Anne, la liberté d'expression est mise à rude épreuve car "le Premier ministre a affirmé vouloir effacer les voix contraires de l'opposition et des chroniqueurs politiques". Devant les députés le 7 juillet, alors que certains lui reprochaient de ressasser son passé d'opposant brimé, M. Sonko s'est montré peu enclin au débat contradictoire. "Dieu sait pourquoi je ne suis pas président. Si ça ne tenait qu'à moi, l'expression serait réduite au minimum. Seuls s'expriment ceux qui ne doivent pas le faire, ceux qui devraient se taire et raser les murs", avait-il dit, en faisant allusion aux pouvoir précédent. Le directeur d'Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, reconnaît "beaucoup de problèmes en matière de liberté d'expression". Il pointe "de vieilles lois très répressives et à réformer" liées à "des infractions comme l'offense au chef de l'Etat, l'injure publique et la diffamation". De son côté, le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Alassane Seck, met en cause "les pouvoirs toujours exorbitants du procureur" à l'origine des nombreuses détentions préventives. "On s'attendait à des réformes du code pénal et du code de procédures pénales. Mais pour des raisons politiciennes, la situation est laissée en l'état", relève-t-il. Et la nomination le 7 septembre aux ministères de la Justice et de l'Intérieur de deux personnalités très proches d'Ousmane Sonko n'a fait que renforcer les inquiétudes des défenseurs des libertés et de l'opposition.
Texte intégral (788 mots)
Depuis plusieurs mois, les poursuites pour délits d'opinion s'accumulent dans ce pays réputé démocratique et plutôt stable dans une région agitée. L'un des derniers cas concerne le journaliste Doudou Coulibaly. Arrêté le 20 août, il a été condamné à trois mois de prison avec sursis pour "offense à un chef d'Etat étranger et à une personne exerçant les prérogatives du chef de l'Etat", après une vidéo où il critiquait vertement le Premier ministre Ousmane Sonko à l'occasion de sa visite au président turc Recep Tayyip Erdogan. Il y a 16 mois, Bassirou Diomaye Faye, élu président dès le premier tour, et son mentor et désormais Premier ministre Ousmane Sonko (charismatique leader du parti souverainiste Pastef) étaient arrivés au pouvoir porteurs d'espoir pour une large partie de la société sénégalaise. Le duo avait promis une rupture avec les anciennes pratiques du régime de Macky Sall (2012-2024), qui avait violemment réprimé des manifestations contre lui. Plusieurs dizaines de personnes avaient été tuées et des centaines d'autres blessées entre 2021 et 2024. MM. Faye et Sonko avaient tous les deux été emprisonnés. Le nouveau gouvernement a promis la fin de ces "abus" et organisé en mai 2024 des assises de la justice aux recommandations qui n'ont toujours pas été appliquées. Il n'a cessé depuis de se raidir, selon de nombreux observateurs. Interrogé à deux reprises par l'AFP, le porte-parole du gouvernement n'a pas donné suite. Pour Hamidou Anne, un cadre de l'ex-parti au pouvoir, "il y a une volonté de Pastef de rétrécir l'espace des libertés publiques et démocratiques", a-t-il dit à l'AFP. Parmi les récentes affaires, le journaliste Bachir Fofana, qui commente régulièrement l'actualité dans la presse locale, a été écroué puis jugé après avoir affirmé, avant de se rétracter, qu'un marché de l'Assemblée nationale pour des véhicules neufs à chacun des 165 députés a été attribué à un opérateur économique cité dans une affaire de corruption. Il a été condamné fin juillet pour diffusion de fausses nouvelles et a recouvré la liberté après un mois de détention. "Raser les murs" Au moins deux chroniqueurs sont actuellement en détention pour notamment "diffusion de fausses nouvelles", dont Badara Gadiaga, accusé d'"atteinte à une personne exerçant les prérogatives de chef d'Etat" (Premier ministre). M. Gadiaga avait, lors d'un débat télévisé, repris et expliqué des propos d'un député du pouvoir sur l'accusation de viol ayant visé Ousmane Sonko alors opposant (et qui sera finalement condamné pour "corruption de la jeunesse"). Quant à l'opposant Moustapha Diakhaté, il a fait 45 jours de détention après avoir traité le chef de l'Etat de "gougnafier". Interrogé par l'AFP, le député Guy Marius Sagna, membre de Pastef, assure qu'"il n'y a pas de "restriction des libertés". "Le problème n'est pas pourquoi certains anciens responsables et soutiens insulteurs du parti de Macky Sall sont emprisonnés. Le problème est pourquoi il n'y en a pas plus au vu des crimes économiques, financiers, sociaux et environnementaux" sous l'ex-pouvoir", a-t-il lancé. Pour Hamidou Anne, la liberté d'expression est mise à rude épreuve car "le Premier ministre a affirmé vouloir effacer les voix contraires de l'opposition et des chroniqueurs politiques". Devant les députés le 7 juillet, alors que certains lui reprochaient de ressasser son passé d'opposant brimé, M. Sonko s'est montré peu enclin au débat contradictoire. "Dieu sait pourquoi je ne suis pas président. Si ça ne tenait qu'à moi, l'expression serait réduite au minimum. Seuls s'expriment ceux qui ne doivent pas le faire, ceux qui devraient se taire et raser les murs", avait-il dit, en faisant allusion aux pouvoir précédent. Le directeur d'Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, reconnaît "beaucoup de problèmes en matière de liberté d'expression". Il pointe "de vieilles lois très répressives et à réformer" liées à "des infractions comme l'offense au chef de l'Etat, l'injure publique et la diffamation". De son côté, le président de la Ligue sénégalaise des droits humains, Alassane Seck, met en cause "les pouvoirs toujours exorbitants du procureur" à l'origine des nombreuses détentions préventives. "On s'attendait à des réformes du code pénal et du code de procédures pénales. Mais pour des raisons politiciennes, la situation est laissée en l'état", relève-t-il. Et la nomination le 7 septembre aux ministères de la Justice et de l'Intérieur de deux personnalités très proches d'Ousmane Sonko n'a fait que renforcer les inquiétudes des défenseurs des libertés et de l'opposition.

16.09.2025 à 08:23

A bord du Nicolas-Jérémy, la dernière génération d'une lignée de pêcheurs

FRANCE24
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Le chalutier navigue de concert avec le Notre-Dame de Boulogne: les deux navires de 24 mètres pratiquent "la pêche en bœuf": "le filet est tendu entre les deux bateaux, c'est comme une charrue tirée par deux bœufs", explique Nicolas Margollé, capitaine du Nicolas-Jérémy. Les chalutiers ont quitté Boulogne-sur-Mer dans la nuit, emprunté "l'autoroute du détroit" du Pas-de-Calais en direction du sud. Mi-septembre, l'air est doux et la mer calme. Le premier "coup de chalut" est lancé vers 04H15 au large de Berck, à 30 miles marins (environ 50 km) du premier port de pêche français. Remonté trois heures plus tard, le filet est gorgé de sardines de 15 à 20 cm — "énormes par rapport à la petite bretonne", souligne un matelot —, une pêche sélective et compacte, étoilée de méduses bleues, favorisées par la douceur estivale persistante. Pourtant, derrière la joie de la première prise et la passion d'un métier "de liberté" qui "remplit l'assiette", affleure une inquiétude profonde. "C'est un métier difficile, trop de contraintes...", glisse Nicolas Margollé, 45 ans, qui a commencé à naviguer avec son père puis continué avec ses frères: Jérémy (41 ans), second du bateau, et Vincent (33 ans), matelot. "Trompe-l'oeil" Dans la famille, ancrée à Etaples, au sud de Boulogne-sur-mer, "on est marin depuis 1600. Avec mes frères, on est peut-être les derniers à faire ce métier", dit-il. Les fils de Nicolas sont étudiants et n'ont "aucune intention" de devenir marins; Jérémy a trois filles qui n'ont jamais envisagé d'embarquer et Vincent "ne souhaite pas" que ses enfants, encore petits, suivent son exemple. "C'est trop de sacrifices. S'ils veulent être marins, je préfère qu'ils choisissent la marine marchande", sourit le matelot. Lui ne regrette pas son choix, "une passion", mais voudrait que les siens échappent aux nuits hachées, au stress des contrôles, aux caprices de la météo et à la concurrence terrible dans la Manche depuis le Brexit. Après une âpre négociation entre Bruxelles et Londres, les pêcheurs français ont fini par obtenir fin 2022 le renouvellement d'un millier de licences de pêche, leur permettant de travailler dans les eaux britanniques. La bataille a laissé des traces. "Les Anglais, si on les a mis sur une île, c'est qu'il y a une raison", lâche Nicolas Margollé. "On a été parmi les premiers à voir notre licence renouvelée. Mais c'est un trompe-l'œil. Parce qu'en même temps, ils créent des aires marines protégées où ils vont interdire au maximum la pêche, comme par hasard dans les endroits où on va", explique le capitaine, qui réalise "30 à 40%" de son chiffre d'affaires dans les eaux britanniques. Tous le disent: leur terrain de jeu ne cesse de rétrécir. Alors que l'équipage — six personnes à bord — remonte le second filet, vers 10H30, on aperçoit le chantier d'un parc éolien au large des falaises du Tréport (Normandie). "Un espace de plus fermé à la pêche." Leur crainte est aussi de voir les flottilles européennes, en particulier hollandaise, venir frayer du côté français de la Manche. "Il y a déjà trop de bateaux. Les Hollandais pêchent à la senne: en quelques heures, ils ratissent des zones immenses", jusqu'à 3 km². La senne démersale consiste à déployer deux longs câbles autour d'un filet: lorsque les câbles sont resserrés, ils créent un mur de sédiments qui rabat tous les poissons, juvéniles compris, vers le fond du filet. "On l'a pratiquée pendant cinq–six ans, notre chiffre d'affaires a bondi de 30% au début, mais on arrête: on vide la mer, on scie la branche sur laquelle on est assis", raconte Nicolas Margollé, qui a vu les quotas de maquereaux fondre en dix ans. Bannie en Aquitaine, Normandie et Bretagne, cette technique reste pratiquée dans les Hauts-de-France, au grand dam des pêcheurs artisanaux. Devoir "se justifier" Pour rester compétitifs, il faudrait changer de bateau: le Nicolas-Jérémy a bientôt 25 ans. En 2001, il a coûté 2,5 millions d'euros, "aujourd'hui, le même neuf, moins polluant, plus confortable, ce serait plus de 6 millions". L'avenir est "trop plein d'incertitudes" pour justifier un tel investissement, estiment les trois frères. Alors ils améliorent l'existant, viennent d'installer un nouveau sondeur pour repérer les bancs de poissons. Les marins étaplois sont aussi las de devoir "se justifier": après la saison de la sardine, pêchée au filet pélagique, ils pratiquent le chalutage de fond — qui racle les fonds marins — pour chasser l'encornet. "Je passe là où mon père et mon grand-père passaient: si on avait tout détruit, on ne prendrait plus rien", balaye Nicolas Margollé. La quatrième prise est miraculeuse, les marins travaillent d'arrache-pied pour nettoyer et ranger le poisson en cagettes, recouvertes de glace, pour tenir jusqu'au retour au port. Cette nuit-là, les deux chalutiers boulonnais rentrent avec "22 tonnes de sardines". "Ca correspond à notre carnet de commandes, on ne pêche jamais plus."
Texte intégral (855 mots)
Le chalutier navigue de concert avec le Notre-Dame de Boulogne: les deux navires de 24 mètres pratiquent "la pêche en bœuf": "le filet est tendu entre les deux bateaux, c'est comme une charrue tirée par deux bœufs", explique Nicolas Margollé, capitaine du Nicolas-Jérémy. Les chalutiers ont quitté Boulogne-sur-Mer dans la nuit, emprunté "l'autoroute du détroit" du Pas-de-Calais en direction du sud. Mi-septembre, l'air est doux et la mer calme. Le premier "coup de chalut" est lancé vers 04H15 au large de Berck, à 30 miles marins (environ 50 km) du premier port de pêche français. Remonté trois heures plus tard, le filet est gorgé de sardines de 15 à 20 cm — "énormes par rapport à la petite bretonne", souligne un matelot —, une pêche sélective et compacte, étoilée de méduses bleues, favorisées par la douceur estivale persistante. Pourtant, derrière la joie de la première prise et la passion d'un métier "de liberté" qui "remplit l'assiette", affleure une inquiétude profonde. "C'est un métier difficile, trop de contraintes...", glisse Nicolas Margollé, 45 ans, qui a commencé à naviguer avec son père puis continué avec ses frères: Jérémy (41 ans), second du bateau, et Vincent (33 ans), matelot. "Trompe-l'oeil" Dans la famille, ancrée à Etaples, au sud de Boulogne-sur-mer, "on est marin depuis 1600. Avec mes frères, on est peut-être les derniers à faire ce métier", dit-il. Les fils de Nicolas sont étudiants et n'ont "aucune intention" de devenir marins; Jérémy a trois filles qui n'ont jamais envisagé d'embarquer et Vincent "ne souhaite pas" que ses enfants, encore petits, suivent son exemple. "C'est trop de sacrifices. S'ils veulent être marins, je préfère qu'ils choisissent la marine marchande", sourit le matelot. Lui ne regrette pas son choix, "une passion", mais voudrait que les siens échappent aux nuits hachées, au stress des contrôles, aux caprices de la météo et à la concurrence terrible dans la Manche depuis le Brexit. Après une âpre négociation entre Bruxelles et Londres, les pêcheurs français ont fini par obtenir fin 2022 le renouvellement d'un millier de licences de pêche, leur permettant de travailler dans les eaux britanniques. La bataille a laissé des traces. "Les Anglais, si on les a mis sur une île, c'est qu'il y a une raison", lâche Nicolas Margollé. "On a été parmi les premiers à voir notre licence renouvelée. Mais c'est un trompe-l'œil. Parce qu'en même temps, ils créent des aires marines protégées où ils vont interdire au maximum la pêche, comme par hasard dans les endroits où on va", explique le capitaine, qui réalise "30 à 40%" de son chiffre d'affaires dans les eaux britanniques. Tous le disent: leur terrain de jeu ne cesse de rétrécir. Alors que l'équipage — six personnes à bord — remonte le second filet, vers 10H30, on aperçoit le chantier d'un parc éolien au large des falaises du Tréport (Normandie). "Un espace de plus fermé à la pêche." Leur crainte est aussi de voir les flottilles européennes, en particulier hollandaise, venir frayer du côté français de la Manche. "Il y a déjà trop de bateaux. Les Hollandais pêchent à la senne: en quelques heures, ils ratissent des zones immenses", jusqu'à 3 km². La senne démersale consiste à déployer deux longs câbles autour d'un filet: lorsque les câbles sont resserrés, ils créent un mur de sédiments qui rabat tous les poissons, juvéniles compris, vers le fond du filet. "On l'a pratiquée pendant cinq–six ans, notre chiffre d'affaires a bondi de 30% au début, mais on arrête: on vide la mer, on scie la branche sur laquelle on est assis", raconte Nicolas Margollé, qui a vu les quotas de maquereaux fondre en dix ans. Bannie en Aquitaine, Normandie et Bretagne, cette technique reste pratiquée dans les Hauts-de-France, au grand dam des pêcheurs artisanaux. Devoir "se justifier" Pour rester compétitifs, il faudrait changer de bateau: le Nicolas-Jérémy a bientôt 25 ans. En 2001, il a coûté 2,5 millions d'euros, "aujourd'hui, le même neuf, moins polluant, plus confortable, ce serait plus de 6 millions". L'avenir est "trop plein d'incertitudes" pour justifier un tel investissement, estiment les trois frères. Alors ils améliorent l'existant, viennent d'installer un nouveau sondeur pour repérer les bancs de poissons. Les marins étaplois sont aussi las de devoir "se justifier": après la saison de la sardine, pêchée au filet pélagique, ils pratiquent le chalutage de fond — qui racle les fonds marins — pour chasser l'encornet. "Je passe là où mon père et mon grand-père passaient: si on avait tout détruit, on ne prendrait plus rien", balaye Nicolas Margollé. La quatrième prise est miraculeuse, les marins travaillent d'arrache-pied pour nettoyer et ranger le poisson en cagettes, recouvertes de glace, pour tenir jusqu'au retour au port. Cette nuit-là, les deux chalutiers boulonnais rentrent avec "22 tonnes de sardines". "Ca correspond à notre carnet de commandes, on ne pêche jamais plus."

16.09.2025 à 08:17

A Lagos, mourir par manque d'ambulances et excès d'embouteillages

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La maman de Michelin Hunsa a survécu, mais retrouvée inconsciente par ses voisins, elle a d'abord attendu plus de deux heures pour une ambulance et à l'arrivée, le médecin a diagnostiqué "une hémorragie cérébrale". "C'est un problème grave, on a attendu beaucoup trop longtemps", se lamente la jeune femme de 25 ans, désemparée, devant un hôpital public. Contrairement aux personnalités publiques escortées par des voitures de sécurité privée ou la police qui leur ouvrent la voie, les ambulanciers ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Lagos ne dispose quasiment pas de voies réservées aux véhicules d'urgence et malgré leurs sirènes, les raccourcis, leurs talkies-walkies reliés à des mégaphones et une conduite agressive, ils peinent à se frayer un chemin. "La plupart des gens ne veulent pas céder le passage, ce qui affecte notre temps d'intervention", explique Opeyemi Queen Soetan, 33 ans, ambulancière depuis neuf ans. "Quand on est coincé dans les embouteillages et que l'état du patient se dégrade, c'est frustrant. Vraiment frustrant", poursuit-elle. Certains automobilistes comme Anthony Folayinka, estiment que les ambulances utilisent leurs sirènes sans raison. "Je suis sûr que la plupart du temps, ils ne transportent pas de vrais cas d'urgence, c'est pourquoi je ne me bouge pas", explique le chauffeur de VTC de 38 ans. Derrière le volant, l'ambulancier Saheed Ayandeji, 42 ans, confie que le plus difficile, ce sont "les heures de pointe", généralement entre 6h00 et 8h00 le matin, et entre 16h00 et 18h00 l'après-midi. L'Etat de Lagos fournit "35 ambulances" publiques, a indiqué à l'AFP Olusegun Ogboye, secrétaire permanent du ministère de la Santé de la mégalopole, auxquelles s'ajoutent "80 à 90 ambulances" appartenant à des sociétés privées. Soit un ratio d'une ambulance pour 200.000 habitants. Objectif: 8 minutes Depuis sa création en 2021, Eight Médical assure le fonctionnement continu de 34 ambulances, jour et nuit. "Le nom fait référence au délai idéal de 8 à 10 minutes recommandé par les experts pour intervenir en cas d'urgence. À Lagos, nous en sommes encore loin, mais c'est l'objectif visé avec mon équipe", détaille Ibukun Tunde Oni, 36 ans, fondateur de cette start-up et médecin généraliste de formation. Deux de ses oncles sont morts il y a quelques années, l'un d'une crise cardiaque pendant les fêtes de Noël, et l'autre d'une crise d'asthme dans une ambulance. Marqué par ces deux événements, il a aussi été victime d'un accident de la route et attendu l'ambulance trois heures sur la chaussée. Aucune donnée n'est disponible sur le nombre de patients décédés à cause de la circulation chaotique à Lagos. Mais il y en a "beaucoup car 100 ambulances pour Lagos ce n'est pas assez", estime M. Oni. La forte croissance démographique de la mégapole rend la situation encore plus critique. Lagos sera peuplée de 88 millions d'habitants en 2100, ce qui en fera la ville la plus peuplée du monde, d'après une étude du Global Cities Institute de Toronto. Outre le manque de véhicules, les services d'urgences médicales doivent aussi composer avec le mauvais état des routes et la pénurie de personnel médical exacerbée par la crise économique et les piètres conditions de travail. La mauvaise coordination entre hôpitaux et services d'ambulances complique également la connaissance en temps réel des lits disponibles pour l'hospitalisation. En 2022, les autorités de Lagos ont mis en place un bateau-ambulance et une clinique flottante, permettant de desservir "15 des 20 collectivités locales via les voies navigables" de la lagune, et éviter les embouteillages, selon Ibrahim Famuyiwa, chef des opérations de l'autorité des voies navigables de l'État. Mais faute d'argent pour développer cette alternative, la priorité des autorités locales va pour l'instant à l'augmentation du nombre de camions-ambulances, notamment via des partenariats publics-privés.
Texte intégral (658 mots)
La maman de Michelin Hunsa a survécu, mais retrouvée inconsciente par ses voisins, elle a d'abord attendu plus de deux heures pour une ambulance et à l'arrivée, le médecin a diagnostiqué "une hémorragie cérébrale". "C'est un problème grave, on a attendu beaucoup trop longtemps", se lamente la jeune femme de 25 ans, désemparée, devant un hôpital public. Contrairement aux personnalités publiques escortées par des voitures de sécurité privée ou la police qui leur ouvrent la voie, les ambulanciers ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Lagos ne dispose quasiment pas de voies réservées aux véhicules d'urgence et malgré leurs sirènes, les raccourcis, leurs talkies-walkies reliés à des mégaphones et une conduite agressive, ils peinent à se frayer un chemin. "La plupart des gens ne veulent pas céder le passage, ce qui affecte notre temps d'intervention", explique Opeyemi Queen Soetan, 33 ans, ambulancière depuis neuf ans. "Quand on est coincé dans les embouteillages et que l'état du patient se dégrade, c'est frustrant. Vraiment frustrant", poursuit-elle. Certains automobilistes comme Anthony Folayinka, estiment que les ambulances utilisent leurs sirènes sans raison. "Je suis sûr que la plupart du temps, ils ne transportent pas de vrais cas d'urgence, c'est pourquoi je ne me bouge pas", explique le chauffeur de VTC de 38 ans. Derrière le volant, l'ambulancier Saheed Ayandeji, 42 ans, confie que le plus difficile, ce sont "les heures de pointe", généralement entre 6h00 et 8h00 le matin, et entre 16h00 et 18h00 l'après-midi. L'Etat de Lagos fournit "35 ambulances" publiques, a indiqué à l'AFP Olusegun Ogboye, secrétaire permanent du ministère de la Santé de la mégalopole, auxquelles s'ajoutent "80 à 90 ambulances" appartenant à des sociétés privées. Soit un ratio d'une ambulance pour 200.000 habitants. Objectif: 8 minutes Depuis sa création en 2021, Eight Médical assure le fonctionnement continu de 34 ambulances, jour et nuit. "Le nom fait référence au délai idéal de 8 à 10 minutes recommandé par les experts pour intervenir en cas d'urgence. À Lagos, nous en sommes encore loin, mais c'est l'objectif visé avec mon équipe", détaille Ibukun Tunde Oni, 36 ans, fondateur de cette start-up et médecin généraliste de formation. Deux de ses oncles sont morts il y a quelques années, l'un d'une crise cardiaque pendant les fêtes de Noël, et l'autre d'une crise d'asthme dans une ambulance. Marqué par ces deux événements, il a aussi été victime d'un accident de la route et attendu l'ambulance trois heures sur la chaussée. Aucune donnée n'est disponible sur le nombre de patients décédés à cause de la circulation chaotique à Lagos. Mais il y en a "beaucoup car 100 ambulances pour Lagos ce n'est pas assez", estime M. Oni. La forte croissance démographique de la mégapole rend la situation encore plus critique. Lagos sera peuplée de 88 millions d'habitants en 2100, ce qui en fera la ville la plus peuplée du monde, d'après une étude du Global Cities Institute de Toronto. Outre le manque de véhicules, les services d'urgences médicales doivent aussi composer avec le mauvais état des routes et la pénurie de personnel médical exacerbée par la crise économique et les piètres conditions de travail. La mauvaise coordination entre hôpitaux et services d'ambulances complique également la connaissance en temps réel des lits disponibles pour l'hospitalisation. En 2022, les autorités de Lagos ont mis en place un bateau-ambulance et une clinique flottante, permettant de desservir "15 des 20 collectivités locales via les voies navigables" de la lagune, et éviter les embouteillages, selon Ibrahim Famuyiwa, chef des opérations de l'autorité des voies navigables de l'État. Mais faute d'argent pour développer cette alternative, la priorité des autorités locales va pour l'instant à l'augmentation du nombre de camions-ambulances, notamment via des partenariats publics-privés.
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