LePartisan - 4216 vues
MEDIAS REVUES BLOGS
Lien du flux RSS
Chaîne de service public - Actualité internationale.

Accès libre

▸ les 15 dernières parutions

26.11.2025 à 18:33

CNews dans le viseur de RSF et sous la loupe de "Complément d'enquête"

FRANCE24
img
La gauche la nuit, l'extrême droite le jour : dans une enquête publiée mercredi, RSF estime que la première chaîne d'info de France en part d'audience contourne ses obligations de pluralisme en reléguant les responsables de La France Insoumise, du PS, d'EELV ou du PCF aux heures où "les Français dorment". L'organisation indique à l'AFP qu'elle "va saisir" le régulateur, l'Arcom. Contactée par l'AFP, la chaîne où officient Pascal Praud, Sonia Mabrouk ou Christine Kelly n'a pas réagi. D'après RSF, qui a passé au crible les antennes des quatre chaînes d'information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars à l'aide d'un outil de capture d'écran qui a permis d'analyser 700.000 bandeaux, CNews utilise un stratagème de "rattrapages nocturnes" pour donner "l'illusion du pluralisme politique" auprès de l'Arcom. L'ONG chiffre ce "grand écart vertigineux": aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l'extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d'exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l'extrême droite. Sanctions L'organisation de défense de la liberté de la presse a fait depuis plusieurs années de CNews, qu'elle qualifie de "média d'opinion", l'un de ses chevaux de bataille. A la suite d'une saisine de RSF, le Conseil d'Etat avait sommé l'Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais à l'ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris chroniqueurs. Les données de RSF sont reprises dans l'émission d'investigation "Complément d'enquête" diffusée jeudi à 23h00 sur France 2, et montrée mercredi à des journalistes, dont l'AFP. Cette enquête d'une heure sur "la ligne éditoriale" de CNews s'appuie sur des témoignages et des chiffres. Un de ses anciens reporters, désormais à France 3, affirme qu'en 2021, avant l'élection présidentielle de 2022, un responsable de la chaîne lui a dit: "On ne va plus faire que du muslim, muslim, muslim" (musulman, ndlr). "Entre 2020 et 2024, le mot islam a été utilisé à 30.993 reprises sur CNews, soit au moins deux fois plus que les chaînes concurrentes. Le mot immigration à 69.353 reprises, soit deux à trois fois plus", indique en voix off l'autrice de l'émission, Lilya Melkonian, se basant sur une analyse informatique. "Complément d'enquête" rappelle que la chaîne a fait l'objet de "8 sanctions et 6 mises en demeure" de l'Arcom pour des propos tenus sur son antenne. Conflit ouvert La diffusion de ce "Complément d'enquête" intervient dans un contexte tendu entre l'audiovisuel public et les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré (CNews, Europe 1 et JDD). Début novembre, France Télévisions et Radio France ont attaqué ces médias en justice pour "dénigrement", en leur reprochant un traitement "outrancier" de l'affaire Legrand-Cohen. Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d'une vidéo les montrant au restaurant avec deux de ses responsables. Les médias de la galaxie Bolloré y ont vu un signe de partialité du service public en faveur de la gauche, thème d'une commission d'enquête lancée mardi à l'Assemblée nationale par l'UDR, parti d'Eric Ciotti allié du Rassemblement national. Ce conflit ouvert et la diffusion du "Complément d'enquête" sont des "choses complètement indépendantes", a assuré Lilya Melkonian, en soulignant que le sujet avait démarré il y a huit mois. Selon "Complément d'enquête", aucun présentateur ou responsable de CNews n'a souhaité s'exprimer. Seuls trois chroniqueurs réguliers ont accepté: le député macroniste Karl Olive, l'ancien secrétaire d'Etat socialiste André Vallini et l'avocat conservateur Gilles-William Goldnadel. Avant CNews, "tous les problèmes d'insécurité issus de l'immigration étaient largement mis sous le boisseau", fait valoir ce dernier. "Il me semble que CNews a donné une respiration de liberté particulière dont je sais gré à M. Bolloré."

26.11.2025 à 18:31

Royaume-Uni: l'interdiction critiquée d'un groupe propalestinien devant la justice

FRANCE24
img
La décision d'interdire ce mouvement a été jugée "disproportionnée" par le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, dénoncée par des organisations de défense des droits humains et critiquée par le Conseil de l'Europe. Huda Ammori, cofondatrice de Palestine Action, a introduit un recours en justice pour contester cette interdiction, qui place le mouvement dans la même catégorie qu'Al-Qaïda, le Hezbollah ou l'Armée républicaine irlandaise (IRA). Au premier jour d'audience mercredi, son avocat Raza Husain a dénoncé une décision contraire à la "longue tradition" de défense de la désobéissance civile au Royaume-Uni, "une honorable tradition à la fois dans notre loi et dans toute démocratie". Il a cité l'exemple des suffragettes, militantes pour le droits de vote des femmes au début du XXè siècle, qui selon lui "auraient été passibles d'interdiction" si la loi antiterroriste actuelle avait été en vigueur. La décision relève d'un "abus de pouvoir autoritaire", a-t-il insisté. Une quarantaine de personnes s'étaient rassemblées devant le tribunal pour soutenir le groupe, brandissant des drapeaux palestiniens. Plusieurs d'entre elles, qui tenaient une pancarte "Je m'oppose au génocide. Je soutiens Palestine Action", ont été interpellées par la police. Au moins 2.300 personnes ont été arrêtées depuis juillet dans plusieurs manifestations de soutien au groupe, selon l'association Defend Our Juries qui les organise. Au 20 novembre, 254 avaient été inculpées pour soutien à une organisation terroriste, selon la police. Elles risquent pour la plupart une peine allant jusqu'à six mois de prison. Le gouvernement est notamment critiqué pour avoir pris en compte une définition trop large de ce qui constitue du terrorisme. En juillet, le ministère de l'Intérieur a fait valoir que Palestine Action s'était engagé dans une "campagne de plus en plus intense" qui s'est notamment traduite par des "dégradations volontaires importantes, notamment sur l'infrastructure de sécurité nationale du Royaume-Uni". Yvette Cooper, à la tête du Home Office en juillet, a assuré que certaines personnes soutenant Palestine Action "ne connaissaient pas la véritable nature de l'organisation", sans apporter plus de précision. Base militaire ciblée Créé en 2020, Palestine Action se présentait sur son site internet comme un "mouvement d'action directe engagé à mettre fin au soutien mondial au régime génocidaire et d'apartheid d'Israël". Il visait essentiellement des sites d'entreprises d'armement, notamment du groupe israélien Elbit Systems. Le gouvernement travailliste de Keir Starmer l'a classé comme organisation terroriste début juillet après une intrusion et des actes de vandalisme sur une base de l'armée de l'air britannique, dont les dégâts ont été évalué à 7 millions de livres (7,9 millions d'euros) selon le bureau du procureur. Devant le tribunal, le gouvernement doit notamment démontrer que sa décision n'est pas disproportionnée par rapport au droit à la liberté d'expression garanti par la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH). L'interdiction "n'interfère pas" avec la CEDH et "n'empêche pas les manifestations en faveur du peuple palestinien ou contre les actions d'Israël à Gaza", expliquent ses avocats dans leurs remarques écrites transmises à la Cour. Tom Southerden, d'Amnesty International UK s'inquiète lui qu'une décision en faveur du gouvernement n'"ouvre la voie à l'utilisation de ce genre de mesures par de futurs gouvernements contre d'autres groupes ayant recours à l'action directe". La défense de Mme Ammori a fait valoir que les autorités auraient dû et pu envisager d'autres moyens "moins draconiens" qu'une interdiction, commes celle utilisées vis-à-vis d'autres groupes par le passé. Si la justice donne raison à Huda Ammori, les procédures lancées contre des soutiens de Palestine Action devront être abandonnées. Cela n'aura en revanche pas d'impact sur les procès visant des militants inculpés pour des actions revendiquées par le groupe avant son interdiction. Six d'entre eux sont jugés pour cambriolage aggravé, accusés d'avoir pénétré sur le site d'Elbit Systems, près de Bristol (sud de l'Angleterre), en août 2024. L'examen du recours doit s'achever la semaine prochaine, avant une décision à une date ultérieure.

26.11.2025 à 18:29

Lecornu annonce suspendre d'ici au printemps une hausse envisagée de la taxe foncière

FRANCE24
img
"J'ai demandé aux ministres concernés de dilater ce calendrier pour nous emmener jusqu'au mois de mai ou juin pour permettre cette approche départementale", voire "commune par commune", a déclaré le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement au Sénat. Cette taxe devait augmenter en raison d'une mise à jour de sa base de calcul par le ministère de l'Economie. En moyenne, la hausse de cette taxe, payée par quelque 32 millions de propriétaires, serait de 63 euros par an pour chacun des 7,4 millions de logement concernés. "On est en train de traiter nationalement un sujet qui parfois n'a strictement rien à voir d'un département à l'autre", a expliqué le chef du gouvernement, dénonçant au passage "le procès" lancé par "certains extrêmes ou démagogues" contre les élus locaux qui la perçoivent. "Notre système de revalorisation des bases locatives, tel qu'il existe depuis 1959", est devenu "caduc", a ajouté M. Lecornu, en invitant les élus locaux "à tracer un chemin nouveau sur la révision" de ces bases. La base de calcul de la taxe foncière repose notamment sur des éléments dits "de confort", tels que la présence d'eau courante, d'électricité, de WC ou de lavabos dans le logement, inclus dans les "bases foncières". Or la présence de chacun de ces éléments augmente artificiellement le nombre de mètres carrés pris en compte, et mécaniquement le montant de la taxe. "Lorsque vous rajoutez des règles qui peuvent apparaître complètement déconnectées de toute forme de sens commun, par définition, elles deviennent incompréhensibles. Et ça pose une question plus grave qui est la question du consentement à l'impôt", a fait valoir M. Lecornu. Il répondait au chef de file du groupe Les Républicains Mathieu Darnaud, qui avait dénoncé dans ce mode de calcul "un chef-d’œuvre de cynisme" et rappelé qu'il voulait dans le budget "plus d'économies" et "moins de taxes injustes". Le président du parti Renaissance Gabriel Attal a salué "une excellente nouvelle pour les propriétaires, que nous réclamions depuis le premier jour". Le patron du Rassemblement national Jordan Bardella s'est félicité d'avoir "fait annuler la scandaleuse hausse de la taxe foncière" et "fait respecter la France des propriétaires". Le maire de Saint-Germain-en-Laye et porte-parole du parti Horizons Arnaud Péricard s'est réjoui de cette "décentralisation" de la décision. "Toute modernisation des impôts locaux doit se faire tranquillement, en concertation avec les élus locaux. On ne peut pas balancer comme ça, à la sauvette, des choses qui angoissent nos concitoyens", a réagi Antoine Homé, qui représentait l'Association des maires de France lors d'une réunion organisée à Bercy dans la matinée. "Nous voulons du temps pour comprendre les impacts concrets dans chaque département", a indiqué de son côté Jean-François Debat, maire PS de Bourg-en-Bresse et représentant des villes moyennes. "Les bases de notre taxe foncière sont totalement archaïques et très largement injustes par rapport à la valeur des biens, mais il est sage de renoncer à une réforme forcément très partielle alors qu'on doit préparer une réforme de fond", a estimé Boris Ravignon, maire DVD de Charleville-Mézières.

26.11.2025 à 18:23

Le président allemand devant le "Guernica" de Picasso avant une visite historique dans la ville basque

FRANCE24
img
Le chef de l'Etat allemand était accompagnée de sa femme et d'une délégation pour cette visite au musée Reina Sofia, où est accrochée l'imposante toile de Picasso devenue un symbole universel de la lutte contre la guerre et la souffrance des civils innocents, a constaté un journaliste de l'AFP. La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était rendu avec le Premier ministre Pedro Sánchez au même endroit, après avoir comparé par le passé les atrocités vécues par les habitants de la ville il y a près de 90 ans avec l'invasion russe en cours de son pays depuis 2022. Frank-Walter Steinmeier sera vendredi le premier président allemand de l'histoire à se rendre à Guernica, petite ville du pays Basque espagnol (nord) bombardée en 1937 par l'aviation nazie en soutien aux troupes de Franco durant la Guerre civile espagnole. Il sera à cette occasion accompagné du roi Felipe VI pour rendre hommage aux victimes de cette tragédie. Il y a près de 30 ans, en 1997, le président allemand d'alors, Roman Herzog, avait reconnu "l'implication coupable" des forces allemandes dans ce bombardement et demandé pardon au peuple espagnol. Le déplacement de Frank-Walter Steinmeier en Espagne intervient quelques jours après le 50e anniversaire de la mort de Franco, le 20 novembre 1975, après plusieurs décennies de dictature (1939-1975). Avant d'aller au musée Reina Sofia où est exposé "Guernica", le président allemand a été reçu mercredi matin à son arrivée par Felipe VI au Palais royal à Madrid, où les deux hommes se sont entretenus puis ont déjeuné ensemble. Un dîner doit avoir lieu mercredi soir au même endroit. S'exprimant devant le Parlement espagnol, Frank-Walter Steinmeier a alerté dans un discours contre "les mouvements extrémistes et populistes qui s'affirment dans nos sociétés" et qui "s'attaquent aux piliers sur lesquels reposent les démocraties libérales". Jeudi, il doit s'entretenir avec le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, après avoir assisté à un forum économique germano-espagnol. Il doit également remettre une décoration à l'ancien joueur de la sélection allemande et du Real Madrid, le néo-retraité Toni Kroos, au stade Santiago Bernabéu.

26.11.2025 à 18:17

La Bourse de Paris finit dans le vert, entre Fed et Ukraine

FRANCE24
img
Le CAC 40 a pris 0,88%, à 8.096,43 points, en hausse de 70,63 points. La veille, l'indice avait gagné 0,83%. Comme l'ensemble des indices boursiers mondiaux, la place parisienne a été tirée "par le regain d'optimisme vis-à-vis d'une baisse des taux" aux Etats-Unis, relève Fawad Razaqzada, analyste de City Index. Les investisseurs "semblent se détendre et envisager sereinement la suite des événements", relève Andreas Lipkow, analyste indépendant. Plusieurs indicateurs économiques américains, publiés mardi, ont conforté les investisseurs dans leur hypothèse d'un nouvel assouplissement monétaire lors de la prochaine réunion de la Fed en décembre. Certains membres de l'institution avaient déjà évoqué cette possibilité les jours précédents. Les probabilités d'une baisse de taux de 0,25 point de pourcentage atteignent désormais 85%, selon l'outil CME FedWatch, "alors qu'elles étaient encore sous les 20% il y a seulement une semaine", selon Daniela Hathorn, analyste de marché à Capital.com. Par ailleurs, des informations publiées mercredi par Bloomberg, selon lesquelles l'économiste Kevin Hassett pourrait être nommé à la tête de la Fed, en remplacement de Jerome Powell dont le mandat court jusqu'en mai 2026, "ont été bien accueillies, car ce dernier est perçu comme favorable à un cycle d'assouplissement monétaire", ajoute Zakaria Darouich, responsable multi-actifs chez CPR AM, interrogé par l'AFP. Autre point d'attention des marchés: l'évolution des discussions autour d'un accord de paix en Ukraine. Le Kremlin a relevé mercredi certains points "positifs" dans le plan américain pour mettre fin au conflit en Ukraine, après avoir rejeté une contre-proposition européenne, tandis que Kiev et ses alliés continuent de plaider pour une paix "juste et durable". Pour les marchés, "le scénario d'une paix en Ukraine en 2026 se rapproche, et cela devrait être positif pour les économies voisines, à savoir les pays européens", relève Zakaria Darouich. Côté obligataire, le taux d'emprunt à échéance dix ans s'inscrit à 3,40%, au même niveau que la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,67%. Valneva s'envole Le laboratoire franco-autrichien Valneva s'est envolé de 7,60% à 4,08 euros, après avoir annoncé mercredi dans un communiqué des résultats finaux positifs de l'étude de phase 2 concernant son candidat vaccin contre la maladie de Lyme, VLA15, transmise par des tiques. "Les résultats confirment les avantages d'une vaccination annuelle avant chaque saison de transmission de la maladie de Lyme" et "aucun problème de sécurité n'a été observé", précise le communiqué.

26.11.2025 à 18:01

Un partenariat entre une entreprise d'IA et le gouvernement sous le feu des critiques

FRANCE24
img
La lettre d'engagement signée mardi par le ministre délégué de la Fonction publique, David Amiel, et le président de Doctrine, Guillaume Carrère, n'est pas passée inaperçue dans le monde de l'édition juridique. D'après cet accord, l'entreprise qui collabore avec le ministère de l'Intérieur et revendique plusieurs centaines d'entités publiques partenaires va fournir aux juristes de l'Etat des outils d'intelligence artificielle pour "simplifier" certaines missions, selon un communiqué du ministère de la Fonction publique et de Doctrine. Les agents bénéficieront de formations dédiées à ces "solutions" technologiques. Toutefois, le coût total de l'opération n'est pas défini, le nombre d'agents équipés n'est pas connu, et les outils mis à disposition n'ont pas été détaillés. En outre, l'assurance du ministère que l'accord n'est "pas exclusif" et l'invitation lancée aux entreprises du secteur à formuler des offres sont loin de rassurer. "Je suis tombé de ma chaise", lâche Denis Berthault, directeur du développement des contenus chez Lexisnexis, joint par l'AFP, tandis que Fabien Girard, président du directoire de Lexibase, y voit "le résultat logique d'un lobbying permanent de cette entreprise auprès des pouvoirs publics". Surtout, ils pointent la récente condamnation de la société qui détient Doctrine.fr pour "concurrence déloyal Données publiques En mai, cinq grands éditeurs juridiques, dont Dalloz, Lexisnexis, et Lexibase, l'avaient emporté en appel, et la justice avait conclu à "des présomptions graves, précises et concordantes" selon lesquelles Forseti, la société exploitante de Doctrine.fr, s'est "procuré des centaines de milliers de décisions de justice des tribunaux administratifs", et "des centaines de milliers de décisions auprès des tribunaux judiciaires de première instance de manière illicite". Ce site internet était accusé par ses concurrents d'avoir pillé leurs bases de données, que ces éditeurs avaient constituées en s'adressant aux greffes des tribunaux. Avec ce partenariat, "on disculpe médiatiquement un acteur qui continue à diffuser des données volées, et on le recommande aux fonctionnaires de l'Etat", estime Denis Berthault, regrettant que la justice n'ait pas demandé à l'entreprise de supprimer ces données, un point que souligne Doctrine auprès de l'AFP. Le "contentieux commercial fait partie de la vie des entreprises à succès", "et nous comprenons que la croissance de Doctrine puisse susciter de l'inconfort", a réagi l'entreprise auprès de l'AFP. "La procédure judiciaire a été clôturée", répond de son côté le ministère de la Fonction publique, assurant que le "respect strict des règles de la commande publique s'appliquera à toute mise en oeuvre future". Mais pour Fabien Girard, le partenariat est de mauvais augure pour de futurs appels d'offres. "Vous imaginez la puissance du postulant (Doctrine, NDLR) étant donné qu'il a une lettre d'intention?", interroge-t-il. L'entreprise pourrait bénéficier "d'informations privilégiées" à la faveur de ce partenariat, mais "tout contrat qui fait plus de 100.000 euros doit passer par un appel d'offres" pour être conforme à la loi, assure une source interne chez Lefebvre-Dalloz, sous couvert de l'anonymat. Pavillon américain Elle estime "choquant qu'on fasse confiance à une entreprise dont la majorité de l'actionnariat est détenue par un fonds américain quand on prône la souveraineté", et évoque des "risques de ventes à d'autres fonds" étrangers. Créé en 2016, Doctrine.fr a connu une forte croissance et a levé 10 millions d'euros en juin 2018 auprès du fonds Otium Venture et de Xavier Niel, le patron d'Iliad, maison mère de Free. En 2023, Forseti, la société exploitante de Doctrine.fr, a annoncé être passé sous le contrôle du fonds d'investissement américain Summit Partners, basé à Boston, qui revendique 45 milliards de dollars d'actifs sous gestion dans le monde. Il déclare être présent au capital de "550 entreprises", notamment dans les domaines de la technologie et de la santé, et compte parmi les plus connues l'américain Uber et le français Veepee (ex Ventes privées.com). "Summit Partners est un fonds américain, mais c'est la partie européenne qui a investi dans Doctrine" qui "n'est aucunement soumise au droit américain", indique l'entreprise.

26.11.2025 à 17:51

Guinée-Bissau: coup d'état militaire et suspension des élections

FRANCE24
img
A la mi-journée, des tirs avaient été entendus près du palais présidentiel et des hommes en tenues militaires prenaient possession de la principale artère menant vers le palais, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest qui a déjà connu quatre coups d'État et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance. L'Afrique de l'Ouest a connu depuis 2020 une série de coups d'Etat militaires au Mali, Burkina, Niger et Guinée-Conakry. En début d'après-midi, le général Denis N'Canha, chef de la maison militaire de la présidence, assis derrière une table et entouré de militaires armés, a annoncé à la presse au siège de l'état-major, qu'un "Haut commandement pour la restauration de l'ordre, composé de toutes les branches de l'armée" prenait "la direction du pays jusqu'à nouvel ordre", ont constaté des journalistes de l'AFP sur place. "Ce qui nous a poussé à le faire c'est pour garantir la sécurité au niveau national et également rétablir l'ordre", a ajouté le général, évoquant la découverte par les "renseignements généraux" d'un "plan visant à déstabiliser le pays avec l'implication des barons nationaux de la drogue". Les renseignements généraux "ont confirmé l'introduction d'armes dans le pays pour changer l'ordre constitutionnel", a-t-il ajouté. Couvre-feu Le général a également annoncé la suspension de "tout le processus électoral", la fermeture des frontières "terrestres, aériennes et maritimes" et l'instauration d'un "couvre-feu obligatoire". "L'exercice du pouvoir du commandement commence à partir d'aujourd’hui. Le commandement appelle la population au calme", a-t-il ajouté. Dans les rues de la capitale Bissau, quelques rares passants étaient visibles en fin d'après-midi et un calme précaire régnait. A la mi-journée, des centaines de personnes à pied ou dans des véhicules avaient fui la zone du palais présidentiel pour se mettre à l'abri tandis que des tirs nourris avaient retenti à plusieurs reprises. Interrogé par un journaliste de l'AFP, un officier supérieur a confirmé que des arrestations avaient eu lieu. Le président sortant Umaro Sissoco Embalo, qui était donné favori lors de cette élection, se trouve dans un bâtiment derrière l'état-major, "avec le chef d'état-major et le ministre de l'Intérieur", a précisé cet officier supérieur sous couvert d'anonymat. Il n'était pas possible dans l'immédiat de confirmer si le président avait été arrêté. La Commission Nationale des Elections (CNE) a été attaquée par des hommes armés non identifiés mercredi, a indiqué à l'AFP un responsable de la communication de la commission, Abdourahmane Djalo. Mardi, le camp de M. Embalo et celui du candidat de l'opposition Fernando Dias de Costa ont chacun revendiqué la victoire à la présidentielle, alors que les résultats provisoires officiels de ces élections n'étaient attendus que jeudi. La présidentielle, qui s'était déroulée dans le calme dimanche, avait eu lieu sans le principal parti d'opposition, le PAIGC, et son candidat, Domingoes Simoes Pereira. Le PAIGC, parti historique ayant mené le pays à l’indépendance par les armes en 1974, a été exclu - également pour un dossier trop tardif - des législatives, visant à élire les 102 députés du Parlement. L'opposition avait qualifié de "manipulation" l'exclusion du PAIGC des scrutins présidentiel et législatifs. La proclamation des résultats électoraux a souvent donné lieu à des mouvements de contestation en Guinée-Bissau. La précédente présidentielle, en 2019, avait débouché sur plusieurs mois de crise post-électorale, M. Embalo et son adversaire M. Pereira revendiquant tous deux la victoire. Avec près de 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, la Guinée-Bissau figure parmi les pays les plus pauvres au monde. Elle est réputée être une plaque tournante du trafic de drogue entre l'Amérique du Sud et l'Europe, à la faveur de l'instabilité politique.

26.11.2025 à 17:48

Guinée-Bissau : des militaires prennent le "contrôle total du pays"

FRANCE24
img
Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi 26 novembre prendre le "contrôle total du pays", "suspendre le processus électoral" et fermer les frontières, alors que le pays est dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.
Texte intégral (659 mots)
Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi 26 novembre prendre le "contrôle total du pays", "suspendre le processus électoral" et fermer les frontières, alors que le pays est dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.

26.11.2025 à 17:45

Les Bourses européennes terminent en hausse

FRANCE24
img
Paris a pris 0,88%, Londres 0,85%, Francfort 1,11% et Milan 1,01%.
Texte intégral (659 mots)
Paris a pris 0,88%, Londres 0,85%, Francfort 1,11% et Milan 1,01%.

26.11.2025 à 17:43

"Nous sommes prêts à négocier" sur le nucléaire avec Trump, dit le chef de la diplomatie iranienne

Marc PERELMAN
img
Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi affirme que l'Iran est "toujours prêt à négocier" sur le nucléaire avec les États-Unis, mais il déplore l'absence de "désir réel de négociation" du côté américain. Il annonce que l'échange des prisonniers français Cécile Kohler et Jacques Paris devrait avoir lieu "au cours des deux prochains mois". Sur Israël, il assure que "l'Iran est sorti victorieux" de la guerre de juin.
Lire plus (90 mots)
Dans un entretien exclusif accordé à France 24, le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi affirme que l'Iran est "toujours prêt à négocier" sur le nucléaire avec les États-Unis, mais il déplore l'absence de "désir réel de négociation" du côté américain. Il annonce que l'échange des prisonniers français Cécile Kohler et Jacques Paris devrait avoir lieu "au cours des deux prochains mois". Sur Israël, il assure que "l'Iran est sorti victorieux" de la guerre de juin.

26.11.2025 à 17:27

Narcotrafic : le chef du Pentagone en visite en République dominicaine

FRANCE24
img
Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, doit effectuer mercredi une visite en République dominicaine, île proche du Venezuela, ont annoncé les autorités américaines mardi. Les explications de Léa Hurel, correspondante France 24 à Bogota.
Lire plus (90 mots)
Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, doit effectuer mercredi une visite en République dominicaine, île proche du Venezuela, ont annoncé les autorités américaines mardi. Les explications de Léa Hurel, correspondante France 24 à Bogota.

26.11.2025 à 17:17

RSF accuse CNews de "tricher" sur le pluralisme politique et va saisir l'Arcom

FRANCE24
img
Dans une enquête rendue publique mercredi, RSF assure avoir passé au crible les antennes des quatre chaînes françaises d'information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars 2025, à l'aide d'un outil automatique de capture d'écran qui a permis d'analyser 700.000 bandeaux. "CNews, loin de respecter le pluralisme à l'antenne comme elle s'en targue, triche", affirme l'organisation de défense des droits de la presse, en indiquant à l'AFP qu'elle "va saisir" l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel. Selon RSF, la chaîne utilise un stratagème de "rattrapages nocturnes" pour donner "l'illusion du pluralisme politique" et "rendre une copie propre à l'Arcom", chargée de faire respecter l'obligation de pluralisme politique dans les temps de parole. Une "stratégie de contournement" qui passe par des "tunnels" de conférences ou discours de responsables LFI ou PS. "La gauche arrive largement en tête pendant que les Français dorment et l'extrême droite occupe, et de loin, la première position aux heures de forte audience", assure RSF. L'ONG chiffre ce "grand écart vertigineux": aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l'extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d'exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l'extrême droite. D'après RSF, "au cours du mois étudié, aucune autre chaîne n'a opéré une telle différence de traitement". Contactée par l'AFP, CNews, devenue la première chaîne d'information de France en part d'audience, n'a pas réagi. RSF s'est aussi penchée sur les thématiques traitées par les chaînes, et relève qu'au mois de mars, CNews a couvert plus d'une centaine de faits de violence, "deux fois plus que l'ensemble de ses trois concurrentes réunies". Quant à la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants de parlementaires européens le 31 mars, l'analyse de RSF montre que sur CNews, 147 minutes de temps de parole ont été consacrées à la critique de la décision de justice, contre 11 minutes pour la défendre. Sur BFMTV, les temps sont quasiment à l'équilibre (64 minutes de défense, 65 de critique). CNews, chaîne du groupe Canal+ dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est accusée par de nombreux politiques de gauche de promouvoir les idées d'extrême droite, ce dont elle se défend. De leur côté, des politiques de droite et du RN accusent l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France) de partialité en faveur des idées de gauche, une thématique au centre d'une commission d'enquête parlementaire dont le coup d'envoi a été donné mardi. RSF a déjà saisi l'Arcom dans le passé au sujet de CNews, en considérant la chaîne comme "un média d'opinion". A la suite d'une de ses saisines, le Conseil d'Etat avait sommé l'Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais aussi à l'ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs.
Texte intégral (529 mots)
Dans une enquête rendue publique mercredi, RSF assure avoir passé au crible les antennes des quatre chaînes françaises d'information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars 2025, à l'aide d'un outil automatique de capture d'écran qui a permis d'analyser 700.000 bandeaux. "CNews, loin de respecter le pluralisme à l'antenne comme elle s'en targue, triche", affirme l'organisation de défense des droits de la presse, en indiquant à l'AFP qu'elle "va saisir" l'Arcom, le régulateur de l'audiovisuel. Selon RSF, la chaîne utilise un stratagème de "rattrapages nocturnes" pour donner "l'illusion du pluralisme politique" et "rendre une copie propre à l'Arcom", chargée de faire respecter l'obligation de pluralisme politique dans les temps de parole. Une "stratégie de contournement" qui passe par des "tunnels" de conférences ou discours de responsables LFI ou PS. "La gauche arrive largement en tête pendant que les Français dorment et l'extrême droite occupe, et de loin, la première position aux heures de forte audience", assure RSF. L'ONG chiffre ce "grand écart vertigineux": aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l'extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d'exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l'extrême droite. D'après RSF, "au cours du mois étudié, aucune autre chaîne n'a opéré une telle différence de traitement". Contactée par l'AFP, CNews, devenue la première chaîne d'information de France en part d'audience, n'a pas réagi. RSF s'est aussi penchée sur les thématiques traitées par les chaînes, et relève qu'au mois de mars, CNews a couvert plus d'une centaine de faits de violence, "deux fois plus que l'ensemble de ses trois concurrentes réunies". Quant à la condamnation de Marine Le Pen dans l'affaire des assistants de parlementaires européens le 31 mars, l'analyse de RSF montre que sur CNews, 147 minutes de temps de parole ont été consacrées à la critique de la décision de justice, contre 11 minutes pour la défendre. Sur BFMTV, les temps sont quasiment à l'équilibre (64 minutes de défense, 65 de critique). CNews, chaîne du groupe Canal+ dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est accusée par de nombreux politiques de gauche de promouvoir les idées d'extrême droite, ce dont elle se défend. De leur côté, des politiques de droite et du RN accusent l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France) de partialité en faveur des idées de gauche, une thématique au centre d'une commission d'enquête parlementaire dont le coup d'envoi a été donné mardi. RSF a déjà saisi l'Arcom dans le passé au sujet de CNews, en considérant la chaîne comme "un média d'opinion". A la suite d'une de ses saisines, le Conseil d'Etat avait sommé l'Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais aussi à l'ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris les chroniqueurs.

26.11.2025 à 17:17

Au procès Lafarge pour financement du terrorisme, l'acceptation du "racket" des groupes jihadistes

FRANCE24
img
Le tribunal correctionnel de Paris, qui juge le groupe et huit ex-responsables pour financement du terrorisme et violation d'embargo, a commencé mardi à se pencher sur le volet, central, des flux financiers entre la filiale syrienne de la multinationale, Lafarge Cement Syria (LCS), et des groupes rebelles, parmi lesquels figurent le groupe État islamique (EI) et Jabhat al-Nosra. Lafarge est soupçonné de leur avoir versé en 2013 et 2014 plusieurs millions d'euros - cinq millions selon l'accusation - afin de maintenir l'activité d'une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que les autres multinationales avaient quitté le pays dès 2012. En juillet de cette année-là, les expatriés de LCS sont eux aussi évacués de Syrie et l'usine mise à l'arrêt. Pourtant, quelques semaines plus tard, cette dernière redémarre, avec les employés locaux restés sur place. "Il y avait une volonté des employés de montrer qu'ils étaient capables, sans le retour des expatriés, de redémarrer l'usine", explique Bruno Pescheux, l'ancien directeur général de la branche syrienne. Ils prenaient pourtant de "gros risques", notamment en passant les barrages, observe la magistrate. "Il a été mis en place par notre actionnaire syrien un système qu'on peut appeler une assurance que des passages aux checkpoints des salariés Lafarge se passeraient bien", répond-il. L'actionnaire minoritaire syrien, Firas Tlass, est au centre du dossier, ayant servi d'intermédiaire entre LCS et les groupes armés. Lui aussi renvoyé en procès par la justice française, il est toutefois absent aux débats et donc jugé par défaut. "Ce système particulier avait été accepté par Lafarge avec l'idée aussi que ça n'allait pas durer longtemps", avance Bruno Pescheux. Ce système prévoyait le versement d'argent pour d'une part financer l'acquisition d'intrants destinés à la production de ciment, tels que les hydrocarbures ou la pouzzolane, et d'autre part à assurer des "paiements de sécurité" et permettre aux employés de la cimenterie et aux marchandises de passer les checkpoints. Décortiquant tous les mails et compte-rendus échangés entre les différents protagonistes, la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, appelle successivement, dans une espèce de valse continue, les prévenus à la barre pour les interroger sur tel ou tel point, puis les fait rasseoir avant de leur demander de revenir. "Racket" "Soit on se faisait taxer - c'était pas nouveau, ce système est généralisé au niveau de la Syrie – soit on fermait", déclare de son côté Christian Herrault, ancien directeur général adjoint de Lafarge, qui évoque un système de "racket". En octobre 2013, des camions de LCS sont bloqués à un checkpoint. Et un mois plus tard, le groupe EI apparaît dans la liste des bénéficiaires des versements de LCS. "Il y a une relation entre le blocage des camions et la liste de bénéficiaires", admet M. Pescheux. "C'est le même procédé que pour les factions précédentes qui, par leur pouvoir de nuisance, bloquaient les employés et les camions." "On peut se laver les mains et partir, mais que seraient devenus les salariés de l'usine si nous étions partis ?", demande M. Herrault. "On avait le choix entre deux mauvaises solutions, la pire et la moins pire", ajoute-t-il. "Si on était partis", les groupes jihadistes "auraient démembré l'usine, vendu ou fait tourner l'usine", estime-t-il. Mais si l'ancien cadre admet avoir été au courant de ces paiements, il ne compte pas être le seul à porter le chapeau. Selon lui, le PDG d'alors, Bruno Lafont, qui figure aussi parmi les prévenus, était parfaitement au courant de ces versements. Une affirmation que le principal intéressé dément : "Je n'ai jamais entendu, compris ou suspecté des paiements à des groupes terroristes jusqu'au 27 août 2014". La cimenterie tombera aux mains des jihadistes de l'EI mi-septembre 2014.
Texte intégral (657 mots)
Le tribunal correctionnel de Paris, qui juge le groupe et huit ex-responsables pour financement du terrorisme et violation d'embargo, a commencé mardi à se pencher sur le volet, central, des flux financiers entre la filiale syrienne de la multinationale, Lafarge Cement Syria (LCS), et des groupes rebelles, parmi lesquels figurent le groupe État islamique (EI) et Jabhat al-Nosra. Lafarge est soupçonné de leur avoir versé en 2013 et 2014 plusieurs millions d'euros - cinq millions selon l'accusation - afin de maintenir l'activité d'une cimenterie à Jalabiya, dans le nord de la Syrie, alors que les autres multinationales avaient quitté le pays dès 2012. En juillet de cette année-là, les expatriés de LCS sont eux aussi évacués de Syrie et l'usine mise à l'arrêt. Pourtant, quelques semaines plus tard, cette dernière redémarre, avec les employés locaux restés sur place. "Il y avait une volonté des employés de montrer qu'ils étaient capables, sans le retour des expatriés, de redémarrer l'usine", explique Bruno Pescheux, l'ancien directeur général de la branche syrienne. Ils prenaient pourtant de "gros risques", notamment en passant les barrages, observe la magistrate. "Il a été mis en place par notre actionnaire syrien un système qu'on peut appeler une assurance que des passages aux checkpoints des salariés Lafarge se passeraient bien", répond-il. L'actionnaire minoritaire syrien, Firas Tlass, est au centre du dossier, ayant servi d'intermédiaire entre LCS et les groupes armés. Lui aussi renvoyé en procès par la justice française, il est toutefois absent aux débats et donc jugé par défaut. "Ce système particulier avait été accepté par Lafarge avec l'idée aussi que ça n'allait pas durer longtemps", avance Bruno Pescheux. Ce système prévoyait le versement d'argent pour d'une part financer l'acquisition d'intrants destinés à la production de ciment, tels que les hydrocarbures ou la pouzzolane, et d'autre part à assurer des "paiements de sécurité" et permettre aux employés de la cimenterie et aux marchandises de passer les checkpoints. Décortiquant tous les mails et compte-rendus échangés entre les différents protagonistes, la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, appelle successivement, dans une espèce de valse continue, les prévenus à la barre pour les interroger sur tel ou tel point, puis les fait rasseoir avant de leur demander de revenir. "Racket" "Soit on se faisait taxer - c'était pas nouveau, ce système est généralisé au niveau de la Syrie – soit on fermait", déclare de son côté Christian Herrault, ancien directeur général adjoint de Lafarge, qui évoque un système de "racket". En octobre 2013, des camions de LCS sont bloqués à un checkpoint. Et un mois plus tard, le groupe EI apparaît dans la liste des bénéficiaires des versements de LCS. "Il y a une relation entre le blocage des camions et la liste de bénéficiaires", admet M. Pescheux. "C'est le même procédé que pour les factions précédentes qui, par leur pouvoir de nuisance, bloquaient les employés et les camions." "On peut se laver les mains et partir, mais que seraient devenus les salariés de l'usine si nous étions partis ?", demande M. Herrault. "On avait le choix entre deux mauvaises solutions, la pire et la moins pire", ajoute-t-il. "Si on était partis", les groupes jihadistes "auraient démembré l'usine, vendu ou fait tourner l'usine", estime-t-il. Mais si l'ancien cadre admet avoir été au courant de ces paiements, il ne compte pas être le seul à porter le chapeau. Selon lui, le PDG d'alors, Bruno Lafont, qui figure aussi parmi les prévenus, était parfaitement au courant de ces versements. Une affirmation que le principal intéressé dément : "Je n'ai jamais entendu, compris ou suspecté des paiements à des groupes terroristes jusqu'au 27 août 2014". La cimenterie tombera aux mains des jihadistes de l'EI mi-septembre 2014.

26.11.2025 à 17:14

Guinée-Bissau : "J'ai bien été renversé", déclare Embalo à France 24

FRANCE24
img
Texte intégral (657 mots)

26.11.2025 à 17:10

Guinée-Bissau : des militaires "suspendent" le processus électoral

FRANCE24
img
Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi prendre le "contrôle total du pays", "suspendre le processus électoral" et fermer les frontières, alors que le pays est dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.
Texte intégral (657 mots)
Des militaires en Guinée-Bissau ont annoncé mercredi prendre le "contrôle total du pays", "suspendre le processus électoral" et fermer les frontières, alors que le pays est dans l'attente des résultats des élections présidentielle et législatives organisées dimanche.
15 / 15

 

  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
Le Canard Enchaîné
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
Hors-Serie
L'Insoumission
Là-bas si j'y suis
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights Watch
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌞