Au moins 4.000 manifestants, selon la préfecture, 7.000 selon les organisateurs, ont défilé dans un calme seulement interrompu par des détonations de pétards.
Des membres de la Coordination rurale ont craqué des fumigènes jaunes et noirs à leur effigie et, côté FNSEA, le premier syndicat agricole, on se réjouit car "entre 4.000 et 6.000 (participants, ndlr), c'était pour nous une réussite", analyse Jean-Pascal Pelagatti, secrétaire général de la FDSEA de l'Hérault (antenne départementale de la FNSEA).
"Voir toute cette mobilisation, ça fait plaisir mais je sais pas si ça fera avancer les choses. On a l'impression qu'on ne nous écoute pas, qu'on se fout de nous", confie Carole, viticultrice de 51 ans qui produit un vin d'appellation Minervois et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Son exploitation de 17 ha à Pouzzoles, dans l'Aude, est dans la famille depuis trois générations mais elle "ne sait pas si on pourra la léguer à nos enfants, c'est le plus dur". Son fils, Romain, âgé de 16 ans, ne souhaite pas reprendre l'exploitation. "Quand on voit (la situation) maintenant, c'est pas possible de se projeter car ça empire d'année en année. C'est pas vivre, c'est survivre", explique-t-il à l'AFP.
A intervalle régulier, des Biterrois applaudissent de leurs fenêtres. "Merci !", lancent des manifestants émus et les applaudissements se propagent quelques instants au cortège.
"On nous parle aujourd'hui de souveraineté alimentaire. Mais nos politiques la sacrifie sur l'autel du libre-échange. Les vignerons ne se tairont pas. Il nous faut des réponses vite maintenant!".
Le préfet de l'Hérault, Francois-Xavier Lauch, a annoncé qu'une délégation de viticulteurs serait reçue le 24 novembre par le ministère de l'Agriculture, veille du grand salon professionnel Sitevi qui se tient à Montpellier du 25 au 27 novembre, où est attendu la ministre de l'Agriculture Annie Genevard.
Elle avait déjà reçu des représentants le 6 novembre.
Selon le président des Vignerons indépendants Jean-Marie Fabre, "trois leviers" à actionner pour amorcer une sortie de crise avaient été évoqués: un soutien de trésorerie sous la forme notamment de prêts de consolidation, un nouveau plan d'arrachage à hauteur de 35.000 hectares (sur les 780.000 ha de vigne française) et davantage de soutien au plan du commerce international.
2025, mauvais millésime
Consommation de vin des Français en recul, épisodes de gel, de grêle et de sécheresse qui se multiplient, droits de douane de Donald Trump et taxes chinoises sur le cognac et l'armagnac... "Jamais notre secteur n'avait eu à traverser en quatre ou cinq ans autant de crises avec des origines multiples, multifactorielles", souligne Jean-Marie Fabre.
"Dans toutes les zones viticoles de France, c'est compliqué", rappelle Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d'agriculture de Gironde, où il cultive 35 ha de vigne d'appellation Côte-de-bourg.
Les difficultés sont accrues en Occitanie, premier vignoble de France en surface, aux appellations souvent moins renommées, et territoire particulièrement frappé par le changement climatique où les grappes se sont desséchées cet été sous des températures supérieures à 40 degrés.
Signe de l'urgence, FNSEA/JA et Coordination rurale ont mis de côté leurs divergences pour participer ensemble à cette action et porter une vingtaine de revendications comme "la lutte contre les prix du vin abusivement bas pratiqués par les négociants et la grande distribution", la simplification des contraintes administratives, l'accès à l'eau ou encore l'assouplissement de la loi interdisant la publicité pour le vin.
Tous craignent en plus que le millésime 2025 soit d'une maigreur inédite, "la plus petite récolte de vin depuis le gel historique de 2021", selon le président de la chambre régionale d'agriculture d'Occitanie, Denis Carretier. Voire depuis 1957, selon Jean-Marie Fabre, année marquée par un gel important et une fraîcheur estivale.
Texte intégral (643 mots)
Au moins 4.000 manifestants, selon la préfecture, 7.000 selon les organisateurs, ont défilé dans un calme seulement interrompu par des détonations de pétards.
Des membres de la Coordination rurale ont craqué des fumigènes jaunes et noirs à leur effigie et, côté FNSEA, le premier syndicat agricole, on se réjouit car "entre 4.000 et 6.000 (participants, ndlr), c'était pour nous une réussite", analyse Jean-Pascal Pelagatti, secrétaire général de la FDSEA de l'Hérault (antenne départementale de la FNSEA).
"Voir toute cette mobilisation, ça fait plaisir mais je sais pas si ça fera avancer les choses. On a l'impression qu'on ne nous écoute pas, qu'on se fout de nous", confie Carole, viticultrice de 51 ans qui produit un vin d'appellation Minervois et qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.
Son exploitation de 17 ha à Pouzzoles, dans l'Aude, est dans la famille depuis trois générations mais elle "ne sait pas si on pourra la léguer à nos enfants, c'est le plus dur". Son fils, Romain, âgé de 16 ans, ne souhaite pas reprendre l'exploitation. "Quand on voit (la situation) maintenant, c'est pas possible de se projeter car ça empire d'année en année. C'est pas vivre, c'est survivre", explique-t-il à l'AFP.
A intervalle régulier, des Biterrois applaudissent de leurs fenêtres. "Merci !", lancent des manifestants émus et les applaudissements se propagent quelques instants au cortège.
"On nous parle aujourd'hui de souveraineté alimentaire. Mais nos politiques la sacrifie sur l'autel du libre-échange. Les vignerons ne se tairont pas. Il nous faut des réponses vite maintenant!".
Le préfet de l'Hérault, Francois-Xavier Lauch, a annoncé qu'une délégation de viticulteurs serait reçue le 24 novembre par le ministère de l'Agriculture, veille du grand salon professionnel Sitevi qui se tient à Montpellier du 25 au 27 novembre, où est attendu la ministre de l'Agriculture Annie Genevard.
Elle avait déjà reçu des représentants le 6 novembre.
Selon le président des Vignerons indépendants Jean-Marie Fabre, "trois leviers" à actionner pour amorcer une sortie de crise avaient été évoqués: un soutien de trésorerie sous la forme notamment de prêts de consolidation, un nouveau plan d'arrachage à hauteur de 35.000 hectares (sur les 780.000 ha de vigne française) et davantage de soutien au plan du commerce international.
2025, mauvais millésime
Consommation de vin des Français en recul, épisodes de gel, de grêle et de sécheresse qui se multiplient, droits de douane de Donald Trump et taxes chinoises sur le cognac et l'armagnac... "Jamais notre secteur n'avait eu à traverser en quatre ou cinq ans autant de crises avec des origines multiples, multifactorielles", souligne Jean-Marie Fabre.
"Dans toutes les zones viticoles de France, c'est compliqué", rappelle Jean-Samuel Eynard, président de la chambre d'agriculture de Gironde, où il cultive 35 ha de vigne d'appellation Côte-de-bourg.
Les difficultés sont accrues en Occitanie, premier vignoble de France en surface, aux appellations souvent moins renommées, et territoire particulièrement frappé par le changement climatique où les grappes se sont desséchées cet été sous des températures supérieures à 40 degrés.
Signe de l'urgence, FNSEA/JA et Coordination rurale ont mis de côté leurs divergences pour participer ensemble à cette action et porter une vingtaine de revendications comme "la lutte contre les prix du vin abusivement bas pratiqués par les négociants et la grande distribution", la simplification des contraintes administratives, l'accès à l'eau ou encore l'assouplissement de la loi interdisant la publicité pour le vin.
Tous craignent en plus que le millésime 2025 soit d'une maigreur inédite, "la plus petite récolte de vin depuis le gel historique de 2021", selon le président de la chambre régionale d'agriculture d'Occitanie, Denis Carretier. Voire depuis 1957, selon Jean-Marie Fabre, année marquée par un gel important et une fraîcheur estivale.