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19.11.2025 à 10:56

Narcotrafic : émotion à Marseille après le premier "crime présumé d’intimidation"

Jules BOITEAU
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À la une de la presse ce mercredi 19 novembre, le cri du cœur d’Amine Kessaci dans Le Monde, militant contre le narcotrafic dont le petit frère a été assassiné dans un premier crime présumé d’intimidation ; la situation catastrophique dans la jungle de Dunkerque ; les traces du tout premier baiser de l’Histoire remontant à 21 millions d’années et un scandale moral en Chine autour de la cryogénisation d’une défunte dont le veuf a trouvé une nouvelle partenaire.

19.11.2025 à 10:39

Russie: à Saint-Pétersbourg, la mise au pas de la culture rebelle

FRANCE24
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"On ne peut plus écrire comme avant, ni plaisanter sur certains sujets", explique à l'AFP Lioubov Beliatskaïa, patronne de la librairie "Vse Svobodne" (Tous libres, en russe), installée dans le centre de l'ex-Léningrad. "Notre liberté d'expression et d'action est fortement restreinte". Chez Lioubov, le philosophe français Michel Foucault côtoie un livre sur le grunge et Nirvana. Rien que des empêcheurs de tourner en rond - sauf ceux qui pourraient attirer les foudres des autorités russes. "Chaque semaine, nous sommes obligés de retirer des livres de la vente pour une raison ou une autre", dit la libraire. Depuis le début de l'offensive à grande échelle en Ukraine en 2022, les autorités russes ont adopté un arsenal législatif permettant de museler les voix critiquant le conflit. Certains auteurs sont interdits, comme Alexeï Navalny, opposant à Vladimir Poutine, classé "extrémiste" et mort dans des circonstances troubles dans une prison de l'Arctique en février 2024. Ceux qui ne plaisent pas mais sont tolérés à la vente portent la mention "agent de l'étranger", à l'image de l'écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, qui vit en exil en Allemagne. Prix Nobel et rock A Saint-Pétersbourg, ville natale du président russe, cette reprise en main a un goût particulier. La métropole des tsars est traditionnellement à l'avant-garde de l'expérimentation et de la contestation. C'est le berceau du poète et lauréat du Nobel de Littérature Joseph Brodsky, forcé à émigrer en 1972. C'est ici qu'a émergé le groupe de rock Kino et son chanteur Victor Tsoï qui disait vouloir du "changement" dans une chanson de la fin des années 1980. Et de nos jours, les pionniers pétersbourgeois du rock russe Youri Chevtchouk et Boris Grebenchikov font régulièrement part de leur opposition à la guerre en Ukraine. "Il y a cette idée (…) selon laquelle on serait plus libre ici, plus décontracté, moins sujet à la peur, y compris à celle de répression", sourit Dinar Idrissov, militant local pour la défense des droits humains. "Mais je ne crois pas que ce soit le cas". Pour preuve: ce printemps, la librairie pétersbourgeoise Podpisnye Izdaniya (publications sur abonnement), a été condamnée à une amende de 800.000 roubles (environ 8.500 euros) pour avoir mis en vente des livres qui "contiennent des signes de propagande en faveur des relations sexuelles non traditionnelles et des idées du mouvement LGBT interdit en Russie", comme l'expliquait l'agence étatique Tass. Ces jours-ci, la galaxie artistique locale est agitée par l'affaire Diana Loguinova. Cette artiste de rue en est à sa troisième condamnation en quelques semaines. La jeune femme de 18 ans a été interpellée le 15 octobre avec deux membres de son groupe StopTime pour avoir chanté lors d'une performance de rue des morceaux de musiciens russes opposés à la politique du Kremlin. Elle a été emprisonnée une première fois pour "troubles à l'ordre public", puis renvoyée devant le tribunal immédiatement à sa sortie et de nouveau en prison pour "discrédit" de l'armée russe. Elle a été condamnée une troisième fois la semaine dernière à treize jours de prison pour avoir organisé un "rassemblement de masse". "Plus comme avant" "Poursuivre des musiciens de rue pour une chanson - sérieux ?", s'est indigné Seraphim, un étudiant de 21 ans venu au tribunal soutenir Diana Loguinova avec une vingtaine d’autres jeunes, lors d'une audience. Pourtant, malgré l'élan de sympathie envers elle, certains lui en veulent d'avoir attiré l'attention des autorités sur eux. A l'image d'une chanteuse qui ne souhaite pas être identifiée et qui estime auprès de l'AFP que Diana Loguinova et son groupe "savaient qu’ils mettaient en danger tout le monde", après avoir publié des vidéos de leurs concerts sur Telegram. "Les autorités nous ignoraient, mais maintenant les gens hésitent à sortir pour chanter", dit-elle. Pacha, 17 ans, se produit au bord d'un canal en centre-ville et il évoque des "raids de la police contre les musiciens" depuis l'arrestation de Diana Loguinova. Platon Romanov, propriétaire de la librairie Fahrenheit 451, carrefour de la culture underground pétersbourgeoise, juge qu'il faut "simplement comprendre dans quelle époque nous vivons. Chanter les chansons de +personnes interdites+, ça sert à quoi ? Bien sûr qu'ils vont venir et nous faire taire". "Rien n'est plus comme avant. Beaucoup de gens sont partis", dit le libraire.

19.11.2025 à 10:23

Foot: le Panama, Haïti et Curaçao qualifiés pour le Mondial-2026

FRANCE24
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Ils rejoignent les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, co-organisateurs de la prochaine Coupe du monde, parmi les nations directement qualifiées de la région. Les Panaméens ont triomphé dans le groupe A, concluant leur campagne par un 3-0 contre le Salvador, et participeront à la compétition pour la deuxième fois après 2018. "Maintenant, personne ne peut nous arrêter", a déclaré l'entraîneur panaméen, l'hispano-danois Thomas Christiansen, visiblement ému à la fin du match. Curaçao a de son côté tenu la Jamaïque en échec (0-0) dans le groupe B pour rester en tête et devenir avec ses quelque 150.000 habitants le pays le moins peuplé qualifié dans l'histoire de la Coupe du monde. Ce sera la première de la "Blue Wave". La qualification historique de cette île du sud des Caraïbes a été saluée pas des éclats de joie dans les nombreux bars et restaurants de Willemstad, la capitale de Curaçao. "Ca me fait me sentir incroyable, incroyable parce que nous sommes le plus petit pays à avoir jamais atteint la Coupe du Monde ! Nous montrerons à tout le monde que nous sommes petits, mais que nous avons un grand cœur", a expliqué à l'AFP un supporter anonyme de Curaçao croisé dans les rues de la capitale. McClaren jette l'éponge La sélectionneur de la Jamaïque Steve McClaren, qui avait pris les rênes des Reggae Boyz il y a plus d'un an en juillet 2024, a décidé de démissionner après avoir échoué à qualifier directement son équipe. "Diriger cette équipe a vraiment été l'un des plus grands honneurs de ma carrière. Mais le football est un métier basé sur les résultats et ce soir nous n'avons pas atteint notre objectif (...) Il appartient au leader (...) de prendre ses responsabilités", a expliqué en conférence de presse l'ex -sélectionneur de l'Angleterre. La Jamaïque a pourtant encore une chance d'obtenir un billet pour la Coupe du Monde. Avec le Surinam, elle figure parmi les deux meilleurs deuxièmes de la zone Concacaf et participera à ce titre en mars à un tournoi de barrages intercontinental où se disputeront deux ultimes tickets avec l'Irak, la République démocratique du Congo, la Bolivie et la Nouvelle-Calédonie. "Les Grenadiers" haïtiens ont quant à eux battu le Nicaragua (2-0) dans le groupe C, et disputeront leur deuxième Mondial, après 1974.

19.11.2025 à 10:22

Mondial 2026 de football : première qualification pour la petite île de Curaçao

FRANCE 24
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La petite île de Curaçao est parvenue mardi soir à se qualifier pour la première fois de son histoire à une phase finale de Coupe du monde de football grâce à un match nul face à la Jamaïque dans le groupe B de la zone Concacaf. Panama et Haïti se sont également qualifiés.
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La petite île de Curaçao est parvenue mardi soir à se qualifier pour la première fois de son histoire à une phase finale de Coupe du monde de football grâce à un match nul face à la Jamaïque dans le groupe B de la zone Concacaf. Panama et Haïti se sont également qualifiés.

19.11.2025 à 10:19

À Toulouse, l'opéra "Don Giovanni" de Mozart au prisme d'Agnès Jaoui

FRANCE24
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Après près de quarante ans de carrière et sept césars, la réalisatrice du "Goût des autres" (2000) a expliqué à l'AFP être restée "extrêmement humble vis-à-vis d'une partition sublimissime d'un compositeur de génie". Pour monter le chef d’œuvre du compositeur autrichien, Agnès Jaoui a dû se confronter au personnage sulfureux de Don Giovanni, qui commet dès le lever de rideau une tentative de viol puis tue le père de sa victime. "Ogre" "Don Giovanni, c'est un aristocrate qui est au-dessus des lois, qui se permet ce qui était permis à l'époque, c'est-à-dire de prendre n'importe quelle fille du peuple, de coucher avec et de la jeter après", explique la metteuse en scène, qui a cherché à "comprendre" le personnage, perdu "dans l'addiction" selon elle. "C'est une sorte d'ogre qui fascine et dégoûte, qui provoque, qui fait bouger tout son monde en rapport à lui", analyse-t-elle. "Il cherche sa perte, il cherche la limite, il cherche que quelqu'un lui dise +stop+ (...) jusqu'à ce qu'il tombe en overdose de lui-même." "Comme réalisatrice et comme scénariste, Agnès Jaoui a toujours posé ce genre de sujet, celui des rapports humains, de la séduction, du bien et du mal", explique le directeur artistique de l'Opéra national du Capitole, Christophe Ghristi. Tombée dans le chant lyrique à 17 ans, la comédienne de 61 ans exerce en tant que soprano à ses heures perdues, avec quatre albums à son actif et un Victoire de la musique en 2007. Après "Tosca" de Puccini en 2019 et "L'Uomo Femina" de Baldassare Galuppi en 2024, elle met en scène à Toulouse son troisième opéra, qui sera ensuite joué à Dijon, Montpellier, Marseille et Tours. Elle a voulu son Don Giovanni dans un magnifique décor d'époque, avec pour inspiration "un quartier gothique de Barcelone", et le spectateur découvre ainsi au lever de rideau de sombres ruelles aux murs percés de rosaces et d'alcôves, et dont l'enduit craquelé laisse par endroit apercevoir des briques ocres - clin d’œil à la Ville rose? "J'ai eu envie qu'on ressente ce qui pouvait se passer dans cette société qui était pesante", dit-elle à l'AFP de ce décor monumental. "Si on peut reconnaître une qualité à Don Juan (la graphie espagnole de Don Giovanni, ndlr), c'est qu'il n'a peur de rien et qu'il est quand même très anticonformiste. Les autres sont corsetés par le poids de cette société, des religions, des normes, etc. et lui explose tout ça. C'est en ce sens qu'il est aussi fascinant." "Puni" Au début de cet opéra créé en 1787, Don Giovanni fuit les appartements de Donna Anna, qu'il vient de tenter de violer en se faisant passer pour son fiancé, puis tue son père le Commandeur. Loin de s'en formaliser, il passe ensuite le reste de l’œuvre à mentir et manipuler tout un chacun pour mieux séduire les femmes qui passent à sa portée. "Il faut bien dire que l'opéra n'est pas une chose réaliste et que +Don Giovanni+ n'est pas un cours sur les violences sexistes et sexuelles (...) L'époque est univoque, mais les œuvres ne le sont pas", souligne Christophe Ghristi. Et même si, "à la fin, le débauché est puni" (Don Giovanni est entraîné dans les enfers par le Commandeur revenu d'entre les morts), "le fait qu'il disparaisse ou qu'il soit mis hors d'état de nuire ne résout pas tout. Ça laisse des traces dans la vie de chacun", poursuit le directeur artistique. "Le rapport de force social continue à exister. L'idée, dans la conjugalité, de se servir de la femme pour son plaisir, reste et demeure. Elle est questionnée, mais on voit bien qu'il faut beaucoup de coups de boutoirs pour changer l'ordre des choses", estime Agnès Jaoui. "J'espère que les révolutions féministes successives en arriveront à bout un jour."
Texte intégral (666 mots)
Après près de quarante ans de carrière et sept césars, la réalisatrice du "Goût des autres" (2000) a expliqué à l'AFP être restée "extrêmement humble vis-à-vis d'une partition sublimissime d'un compositeur de génie". Pour monter le chef d’œuvre du compositeur autrichien, Agnès Jaoui a dû se confronter au personnage sulfureux de Don Giovanni, qui commet dès le lever de rideau une tentative de viol puis tue le père de sa victime. "Ogre" "Don Giovanni, c'est un aristocrate qui est au-dessus des lois, qui se permet ce qui était permis à l'époque, c'est-à-dire de prendre n'importe quelle fille du peuple, de coucher avec et de la jeter après", explique la metteuse en scène, qui a cherché à "comprendre" le personnage, perdu "dans l'addiction" selon elle. "C'est une sorte d'ogre qui fascine et dégoûte, qui provoque, qui fait bouger tout son monde en rapport à lui", analyse-t-elle. "Il cherche sa perte, il cherche la limite, il cherche que quelqu'un lui dise +stop+ (...) jusqu'à ce qu'il tombe en overdose de lui-même." "Comme réalisatrice et comme scénariste, Agnès Jaoui a toujours posé ce genre de sujet, celui des rapports humains, de la séduction, du bien et du mal", explique le directeur artistique de l'Opéra national du Capitole, Christophe Ghristi. Tombée dans le chant lyrique à 17 ans, la comédienne de 61 ans exerce en tant que soprano à ses heures perdues, avec quatre albums à son actif et un Victoire de la musique en 2007. Après "Tosca" de Puccini en 2019 et "L'Uomo Femina" de Baldassare Galuppi en 2024, elle met en scène à Toulouse son troisième opéra, qui sera ensuite joué à Dijon, Montpellier, Marseille et Tours. Elle a voulu son Don Giovanni dans un magnifique décor d'époque, avec pour inspiration "un quartier gothique de Barcelone", et le spectateur découvre ainsi au lever de rideau de sombres ruelles aux murs percés de rosaces et d'alcôves, et dont l'enduit craquelé laisse par endroit apercevoir des briques ocres - clin d’œil à la Ville rose? "J'ai eu envie qu'on ressente ce qui pouvait se passer dans cette société qui était pesante", dit-elle à l'AFP de ce décor monumental. "Si on peut reconnaître une qualité à Don Juan (la graphie espagnole de Don Giovanni, ndlr), c'est qu'il n'a peur de rien et qu'il est quand même très anticonformiste. Les autres sont corsetés par le poids de cette société, des religions, des normes, etc. et lui explose tout ça. C'est en ce sens qu'il est aussi fascinant." "Puni" Au début de cet opéra créé en 1787, Don Giovanni fuit les appartements de Donna Anna, qu'il vient de tenter de violer en se faisant passer pour son fiancé, puis tue son père le Commandeur. Loin de s'en formaliser, il passe ensuite le reste de l’œuvre à mentir et manipuler tout un chacun pour mieux séduire les femmes qui passent à sa portée. "Il faut bien dire que l'opéra n'est pas une chose réaliste et que +Don Giovanni+ n'est pas un cours sur les violences sexistes et sexuelles (...) L'époque est univoque, mais les œuvres ne le sont pas", souligne Christophe Ghristi. Et même si, "à la fin, le débauché est puni" (Don Giovanni est entraîné dans les enfers par le Commandeur revenu d'entre les morts), "le fait qu'il disparaisse ou qu'il soit mis hors d'état de nuire ne résout pas tout. Ça laisse des traces dans la vie de chacun", poursuit le directeur artistique. "Le rapport de force social continue à exister. L'idée, dans la conjugalité, de se servir de la femme pour son plaisir, reste et demeure. Elle est questionnée, mais on voit bien qu'il faut beaucoup de coups de boutoirs pour changer l'ordre des choses", estime Agnès Jaoui. "J'espère que les révolutions féministes successives en arriveront à bout un jour."

19.11.2025 à 10:13

Christie's suspend la vente à Paris de la machine à calculer de Pascal

FRANCE24
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"Dans l'attente du jugement définitif (de la justice administrative, NDLR), compte tenu du caractère provisoire de cette décision et conformément aux instructions de son client, Christie's suspend la vente de la Pascaline, prévue le 19 novembre à 16H00" (15H00 GMT), a expliqué à l'AFP la maison de vente aux enchères. Des scientifiques et des chercheurs avaient saisi en urgence la justice administrative pour interdire l'exportation potentielle de cet instrument, propriété d'un particulier, estimé entre deux et trois millions d'euros. Mardi, le tribunal administratif de Paris a "interdit la sortie de territoire" en attendant un jugement sur le fond. Les requérants souhaitent que l'instrument soit requalifié en trésor national pour éviter qu'il ne soit dispersé à l'étranger. Le ministère de la Culture avait précisé qu'un certificat d'exportation avait été délivré par ses services en mai dans des modalités conformes à ce qui est fait habituellement. Deux experts - l'un du Centre national des arts et métiers et l'autre du musée du Louvre - avaient donné leur accord pour la délivrance du certificat. Selon les délais en vigueur, la décision sur le fond pourrait prendre plusieurs mois. Lors de l'audience, les opposants ont fait valoir la valeur unique de la Pascaline. "Cette machine a dû répondre à une commande particulière faite à Pascal", a détaillé Laurence Plazenet, présidente de la Société des amis de Port-Royal, évoquant Vauban, Artus de Roannez ou les frères Perrault, tous proches du roi Louis XIV.
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"Dans l'attente du jugement définitif (de la justice administrative, NDLR), compte tenu du caractère provisoire de cette décision et conformément aux instructions de son client, Christie's suspend la vente de la Pascaline, prévue le 19 novembre à 16H00" (15H00 GMT), a expliqué à l'AFP la maison de vente aux enchères. Des scientifiques et des chercheurs avaient saisi en urgence la justice administrative pour interdire l'exportation potentielle de cet instrument, propriété d'un particulier, estimé entre deux et trois millions d'euros. Mardi, le tribunal administratif de Paris a "interdit la sortie de territoire" en attendant un jugement sur le fond. Les requérants souhaitent que l'instrument soit requalifié en trésor national pour éviter qu'il ne soit dispersé à l'étranger. Le ministère de la Culture avait précisé qu'un certificat d'exportation avait été délivré par ses services en mai dans des modalités conformes à ce qui est fait habituellement. Deux experts - l'un du Centre national des arts et métiers et l'autre du musée du Louvre - avaient donné leur accord pour la délivrance du certificat. Selon les délais en vigueur, la décision sur le fond pourrait prendre plusieurs mois. Lors de l'audience, les opposants ont fait valoir la valeur unique de la Pascaline. "Cette machine a dû répondre à une commande particulière faite à Pascal", a détaillé Laurence Plazenet, présidente de la Société des amis de Port-Royal, évoquant Vauban, Artus de Roannez ou les frères Perrault, tous proches du roi Louis XIV.

19.11.2025 à 10:12

En Allemagne, l'inquiétude de la communauté LGBT+ face à la hausse des agressions

Louay GHABRA
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Ces derniers mois, l’Allemagne a connu une forte augmentation des crimes haineux visant la communauté queer. D'après les chiffres de l'Office fédéral de la police criminelle et du ministère fédéral de l'Intérieur, 1 765 infractions pénales ont été enregistrées en 2024 dans la sous-catégorie "orientation sexuelle", soit une augmentation d'environ 18 % par rapport à l'année précédente. Une violence imputée essentiellement à l’extrême droite et qui inquiète la communauté LGBTQ+, d’autant que l’Allemagne a longtemps été considérée comme un pays tolérant à l’égard des minorités sexuelles et de genre, notamment à Berlin.
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Ces derniers mois, l’Allemagne a connu une forte augmentation des crimes haineux visant la communauté queer. D'après les chiffres de l'Office fédéral de la police criminelle et du ministère fédéral de l'Intérieur, 1 765 infractions pénales ont été enregistrées en 2024 dans la sous-catégorie "orientation sexuelle", soit une augmentation d'environ 18 % par rapport à l'année précédente. Une violence imputée essentiellement à l’extrême droite et qui inquiète la communauté LGBTQ+, d’autant que l’Allemagne a longtemps été considérée comme un pays tolérant à l’égard des minorités sexuelles et de genre, notamment à Berlin.

19.11.2025 à 10:11

Assassinat de Mehdi Kessaci: "Une lutte à mort est engagée", prévient son frère Amine

FRANCE24
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Le militant écologiste originaire des quartiers Nord, engagé dans la lutte contre les trafiquants de drogue, ne s'était pas exprimé depuis le meurtre de son petit frère de 20 ans, abattu par deux hommes à moto sur un parking en plein jour jeudi, à quelques mètres de l'Hôtel du département. A la mosquée et au cimetière mardi, les obsèques du jeune Mehdi ont été protégées par un important dispositif policier, et Amine Kessaci, menacé depuis des mois, portait un gilet pare-balles, a indiqué une source policière à l'AFP. "Hier j'ai enterré mon frère", commence le jeune militant de 22 ans dans sa tribune au Monde. "Mon coeur n'est que blessure. La douleur m'éparpille. Mais elle n'effrite pas ma lucidité". "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", dénonce Amine Kessaci. Protection policière "Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", prévient-il encore. "Je dirai les carences de l’État, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées", martèle le jeune homme en direction du gouvernement. Mardi, à l'issue d'une réunion d'urgence à l'Elysée sur le sujet, Emmanuel Macron a demandé "d'amplifier" la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour "le terrorisme". Amine Kessaci a été obligé par la police à quitter Marseille en août, raconte-t-il encore dans le Monde, tout en regrettant que la protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'interroge-t-il. Une allusion directe à l'assassinat de son frère Brahim en 2020, alors âgé de 22 ans, dans un règlement de comptes lié au trafic de drogue. Son frère Mehdi, qui voulait devenir policier, était totalement étranger aux trafics. "Je pense que la doctrine d'emploi des forces de l'ordre depuis un an n'a pas été la bonne. Je pense qu'il y a eu un relâchement sur la question du narcotrafic", a de son côté dénoncé Benoît Payan, le maire de Marseille, interrogé mercredi matin sur RTL. "Rendre" les coups L'élu divers gauche a notamment regretté la suppression du préfet de police dans sa ville où il a assuré observer "une forme de reprise, des coups de pression, des tirs... depuis six semaines, je sens que les choses ne vont pas". Comme Amine Kessaci, Benoit Payan a estimé que les narcotrafiquants "cherchent à nous faire taire". "C'est un défi à l'État et l'État doit répondre (...) quand on prend un coup de la mafia, on doit en rendre dix", a-t-il toutefois martelé. Mardi, le Premier ministre a assuré "la solidarité de l'ensemble de la nation" avec la famille Kessaci. Le président Emmanuel Macron a demandé de son côté "d'amplifier" la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour "le terrorisme". Après la mort de Brahim, Amine Kessaci avait fondé l'association Conscience, pour venir en aide aux familles de victimes de narchomicides, avant de rejoindre les Ecologistes. Il s'était présenté aux élections européennes sur la liste de Marie Toussaint pour porter la voix de la jeunesse et des quartiers populaires, sans être élu, avant de perdre de peu aux législatives quelques semaines plus tard, face au Rassemblement National (RN).
Texte intégral (617 mots)
Le militant écologiste originaire des quartiers Nord, engagé dans la lutte contre les trafiquants de drogue, ne s'était pas exprimé depuis le meurtre de son petit frère de 20 ans, abattu par deux hommes à moto sur un parking en plein jour jeudi, à quelques mètres de l'Hôtel du département. A la mosquée et au cimetière mardi, les obsèques du jeune Mehdi ont été protégées par un important dispositif policier, et Amine Kessaci, menacé depuis des mois, portait un gilet pare-balles, a indiqué une source policière à l'AFP. "Hier j'ai enterré mon frère", commence le jeune militant de 22 ans dans sa tribune au Monde. "Mon coeur n'est que blessure. La douleur m'éparpille. Mais elle n'effrite pas ma lucidité". "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", dénonce Amine Kessaci. Protection policière "Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", prévient-il encore. "Je dirai les carences de l’État, les failles de la République, les territoires abandonnés et les populations oblitérées", martèle le jeune homme en direction du gouvernement. Mardi, à l'issue d'une réunion d'urgence à l'Elysée sur le sujet, Emmanuel Macron a demandé "d'amplifier" la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour "le terrorisme". Amine Kessaci a été obligé par la police à quitter Marseille en août, raconte-t-il encore dans le Monde, tout en regrettant que la protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'interroge-t-il. Une allusion directe à l'assassinat de son frère Brahim en 2020, alors âgé de 22 ans, dans un règlement de comptes lié au trafic de drogue. Son frère Mehdi, qui voulait devenir policier, était totalement étranger aux trafics. "Je pense que la doctrine d'emploi des forces de l'ordre depuis un an n'a pas été la bonne. Je pense qu'il y a eu un relâchement sur la question du narcotrafic", a de son côté dénoncé Benoît Payan, le maire de Marseille, interrogé mercredi matin sur RTL. "Rendre" les coups L'élu divers gauche a notamment regretté la suppression du préfet de police dans sa ville où il a assuré observer "une forme de reprise, des coups de pression, des tirs... depuis six semaines, je sens que les choses ne vont pas". Comme Amine Kessaci, Benoit Payan a estimé que les narcotrafiquants "cherchent à nous faire taire". "C'est un défi à l'État et l'État doit répondre (...) quand on prend un coup de la mafia, on doit en rendre dix", a-t-il toutefois martelé. Mardi, le Premier ministre a assuré "la solidarité de l'ensemble de la nation" avec la famille Kessaci. Le président Emmanuel Macron a demandé de son côté "d'amplifier" la lutte contre le narcotrafic en adoptant la même approche que pour "le terrorisme". Après la mort de Brahim, Amine Kessaci avait fondé l'association Conscience, pour venir en aide aux familles de victimes de narchomicides, avant de rejoindre les Ecologistes. Il s'était présenté aux élections européennes sur la liste de Marie Toussaint pour porter la voix de la jeunesse et des quartiers populaires, sans être élu, avant de perdre de peu aux législatives quelques semaines plus tard, face au Rassemblement National (RN).

19.11.2025 à 09:57

La Bourse de Paris en légère baisse, avant Nvidia

FRANCE24
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Vers 9H30 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,22% à 7.949,65 points, en recul de 18,29 points. La veille, l'indice parisien a cédé 1,86%. "Aujourd'hui, l'attention des marchés est focalisée sur les résultats de Nvidia", a résumé Derren Nathan, analyste d'Hargreaves Lansdown. Ces résultats "détermineront de manière significative la tendance future des marchés boursiers tant aux États-Unis qu'en Europe", a souligné Andreas Lipkow, analyste indépendant. Le spécialiste des puces électroniques doit publier son rapport financier pour le troisième trimestre de son exercice décalé 2025-2026, après la fermeture de Wall Street, à 22H00 (heure de Paris). Il est attendu au tournant, car Nvidia est une figure de proue du mouvement d'investissements massifs des géants de la tech dans l'IA. Les titres des groupes technologiques ont porté les marchés financiers ces derniers mois, poussés par les espoirs que cette technologie ouvre la voie à un nouveau cycle de croissance. Mais des analystes craignent désormais que certaines actions soient allées trop haut, trop vite, et que le secteur ne s'auto-alimente dans un système en vase clos, ayant peu de liens avec le reste de l'économie. "Tout l'écosystème lié à l'intelligence artificielle ressemble à une poignée d’entreprises qui s’échangent des milliards sans qu’on voie vraiment d’argent entrer depuis l’extérieur", a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank. Exemple récent: le partenariat annoncé mardi entre "Nvidia, Microsoft et Anthropic", prévoyant que les "deux premiers investissent 15 milliards de dollars" dans le troisième, qui "achètera de la puissance de calcul" de Microsoft, "alimentée par des puces Nvidia", a relevé cette analyste. Côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt d'Etat français à échéance dix ans, atteignait 3,45% vers 9H30, au même niveau que la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,70%, lui aussi stable. Interparfums dégringole L'action d'Interparfums cédait nettement du terrain à la Bourse de Paris (-8,41% à 24,46 euros, vers 9H30), après que le groupe a annoncé mercredi dans un communiqué ne pas être en mesure d'estimer son chiffre d'affaires pour l'année prochaine, et observé un ralentissement de sa croissance en 2025.
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Vers 9H30 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,22% à 7.949,65 points, en recul de 18,29 points. La veille, l'indice parisien a cédé 1,86%. "Aujourd'hui, l'attention des marchés est focalisée sur les résultats de Nvidia", a résumé Derren Nathan, analyste d'Hargreaves Lansdown. Ces résultats "détermineront de manière significative la tendance future des marchés boursiers tant aux États-Unis qu'en Europe", a souligné Andreas Lipkow, analyste indépendant. Le spécialiste des puces électroniques doit publier son rapport financier pour le troisième trimestre de son exercice décalé 2025-2026, après la fermeture de Wall Street, à 22H00 (heure de Paris). Il est attendu au tournant, car Nvidia est une figure de proue du mouvement d'investissements massifs des géants de la tech dans l'IA. Les titres des groupes technologiques ont porté les marchés financiers ces derniers mois, poussés par les espoirs que cette technologie ouvre la voie à un nouveau cycle de croissance. Mais des analystes craignent désormais que certaines actions soient allées trop haut, trop vite, et que le secteur ne s'auto-alimente dans un système en vase clos, ayant peu de liens avec le reste de l'économie. "Tout l'écosystème lié à l'intelligence artificielle ressemble à une poignée d’entreprises qui s’échangent des milliards sans qu’on voie vraiment d’argent entrer depuis l’extérieur", a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank. Exemple récent: le partenariat annoncé mardi entre "Nvidia, Microsoft et Anthropic", prévoyant que les "deux premiers investissent 15 milliards de dollars" dans le troisième, qui "achètera de la puissance de calcul" de Microsoft, "alimentée par des puces Nvidia", a relevé cette analyste. Côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt d'Etat français à échéance dix ans, atteignait 3,45% vers 9H30, au même niveau que la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, était à 2,70%, lui aussi stable. Interparfums dégringole L'action d'Interparfums cédait nettement du terrain à la Bourse de Paris (-8,41% à 24,46 euros, vers 9H30), après que le groupe a annoncé mercredi dans un communiqué ne pas être en mesure d'estimer son chiffre d'affaires pour l'année prochaine, et observé un ralentissement de sa croissance en 2025.

19.11.2025 à 09:52

COP-30 : Quels sont les sujets qui bloquent ?

FRANCE24
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Amélie Mougey, Directrice de la rédaction de Reporterre fait un point d'étape, alors que les négociations entrent dans leur dernière ligne droite.
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Amélie Mougey, Directrice de la rédaction de Reporterre fait un point d'étape, alors que les négociations entrent dans leur dernière ligne droite.

19.11.2025 à 09:13

Les Bourses européennes ouvrent sans impulsion

FRANCE24
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Vers 8H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris perdait 0,11%, tandis que Londres (-0,01%) et Francfort (+0,03%) restaient à l'équilibre. Milan perdait 0,43%.
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Vers 8H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris perdait 0,11%, tandis que Londres (-0,01%) et Francfort (+0,03%) restaient à l'équilibre. Milan perdait 0,43%.

19.11.2025 à 08:53

Santé: un vaste appel à accélérer la lutte contre les aliments ultra-transformés

FRANCE24
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Les industriels appliquent "des tactiques dignes de l'industrie du tabac" pour décrédibiliser les recherches sur les aliments ultra-transformés, a estimé, lors d'une conférence de presse organisée par le Lancet, Chris van Tulleken, l'un des principaux auteurs de l'une de ces études, publiées par la grande revue médicale avec l'ambition de dresser un panorama de référence sur le sujet. Ces trois études s'inscrivent dans un contexte où les inquiétudes sanitaires s'accroissent autour des aliments ultra-transformés, mais où de vives controverses scientifiques demeurent autour de l'ampleur des risques. Selon certains scientifiques, le terme d'aliments ultra-transformés, qui s'applique en gros à des produits résultant de processus industriels complexes et recombinant des ingrédients variés, recouvre une réalité trop floue, au risque d'un certain alarmisme. Selon d'autres chercheurs, ces doutes sont illégitimes en l'état des connaissances et sont instrumentalisés par l'industrie agro-alimentaire afin de bloquer toute mesure visant à réduire la consommation d'aliments ultra-transformés. Les auteurs des études du Lancet s'inscrivent clairement dans ce second camp. Parmi eux figure l'épidémiologiste Carlos Monteiro, créateur d'un système dit Nova pour déterminer si un aliment est ultra-transformé. Cette classification sert largement de référence, mais sa méthodologie ne fait pas l'unanimité. Les critiques pointent notamment le fait que, selon les définitions de Nova, des produits comme des laits végétaux ou du pain pourraient être classés comme ultra-transformés, alors qu'ils sont largement considérés comme sains. M. Monteiro est le principal auteur de la première étude du Lancet, qui compile une centaine de travaux scientifiques pour établir l'état des connaissances sur les risques des aliments ultra-transformés. Elle conclut que leur consommation est associée à de multiples pathologies, comme l'obésité et le diabète, ainsi plus largement qu'une mort prématurée. Interdire la publicité Il existe des "critiques scientifiques valables" de Nova, admettent les auteurs, mais celles-ci sont sans commune mesure avec l'entreprise de déstabilisation menée par l'industrie. Ils appellent à des études plus poussées pour distinguer l'effet de certains processus industriels, comme par exemple ceux qui aromatisent artificiellement les yaourts. La seconde étude fait le point sur la consommation d'aliments ultra-transformés et conclut qu'elle représente déjà plus de la moitié des calories absorbées dans des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. La troisième étude se penche sur les stratégies des grands groupes de l'agroalimentaire - les huit principaux étant Nestlé, PepsiCo, Unilver, Coca-Cola, Danone, Fomento, Economico Mexicano, Mondelez et Kraft Heinz -, les accusant d'avoir agressivement promu depuis plusieurs décennies des produits fabriqués à partir d'ingrédients de médiocre qualité. A l'issue de ce panorama global, les chercheurs concluent tous à l'urgence d'agir contre la consommation d'aliments ultra-transformés, notamment en interdisant les publicités visant les enfants, ou en taxant certains de ces produits. L'argent récupéré pourrait, selon les chercheurs, financer des programmes facilitant l'accès à des produits frais pour les ménages aux plus faibles revenus. Ce vaste dossier a été plutôt salué par des chercheurs n'y ayant pas participé et gardant des réticences quant à certains points méthodologiques. "C'est sûr que les auteurs de ces études sont biaisés en faveur de Nova puisqu'ils l'ont créé", a jugé Hilda Mulrooney, nutritionniste à l'université Kingston de Londres, soulignant que l'on ignorait encore largement par quels mécanismes précis les aliments ultra-transformés pourraient nuire à la santé. Mais "il est largement temps d'agir" face à ces produits, a-t-elle reconnu, citant leur coût élevé "pour les individus, les systèmes de santé et les finances publiques", tout en soulignant que les milieux les plus pauvres sont les plus frappés avec un risque "disproportionné" de maladies chroniques.
Texte intégral (642 mots)
Les industriels appliquent "des tactiques dignes de l'industrie du tabac" pour décrédibiliser les recherches sur les aliments ultra-transformés, a estimé, lors d'une conférence de presse organisée par le Lancet, Chris van Tulleken, l'un des principaux auteurs de l'une de ces études, publiées par la grande revue médicale avec l'ambition de dresser un panorama de référence sur le sujet. Ces trois études s'inscrivent dans un contexte où les inquiétudes sanitaires s'accroissent autour des aliments ultra-transformés, mais où de vives controverses scientifiques demeurent autour de l'ampleur des risques. Selon certains scientifiques, le terme d'aliments ultra-transformés, qui s'applique en gros à des produits résultant de processus industriels complexes et recombinant des ingrédients variés, recouvre une réalité trop floue, au risque d'un certain alarmisme. Selon d'autres chercheurs, ces doutes sont illégitimes en l'état des connaissances et sont instrumentalisés par l'industrie agro-alimentaire afin de bloquer toute mesure visant à réduire la consommation d'aliments ultra-transformés. Les auteurs des études du Lancet s'inscrivent clairement dans ce second camp. Parmi eux figure l'épidémiologiste Carlos Monteiro, créateur d'un système dit Nova pour déterminer si un aliment est ultra-transformé. Cette classification sert largement de référence, mais sa méthodologie ne fait pas l'unanimité. Les critiques pointent notamment le fait que, selon les définitions de Nova, des produits comme des laits végétaux ou du pain pourraient être classés comme ultra-transformés, alors qu'ils sont largement considérés comme sains. M. Monteiro est le principal auteur de la première étude du Lancet, qui compile une centaine de travaux scientifiques pour établir l'état des connaissances sur les risques des aliments ultra-transformés. Elle conclut que leur consommation est associée à de multiples pathologies, comme l'obésité et le diabète, ainsi plus largement qu'une mort prématurée. Interdire la publicité Il existe des "critiques scientifiques valables" de Nova, admettent les auteurs, mais celles-ci sont sans commune mesure avec l'entreprise de déstabilisation menée par l'industrie. Ils appellent à des études plus poussées pour distinguer l'effet de certains processus industriels, comme par exemple ceux qui aromatisent artificiellement les yaourts. La seconde étude fait le point sur la consommation d'aliments ultra-transformés et conclut qu'elle représente déjà plus de la moitié des calories absorbées dans des pays comme les Etats-Unis ou le Royaume-Uni. La troisième étude se penche sur les stratégies des grands groupes de l'agroalimentaire - les huit principaux étant Nestlé, PepsiCo, Unilver, Coca-Cola, Danone, Fomento, Economico Mexicano, Mondelez et Kraft Heinz -, les accusant d'avoir agressivement promu depuis plusieurs décennies des produits fabriqués à partir d'ingrédients de médiocre qualité. A l'issue de ce panorama global, les chercheurs concluent tous à l'urgence d'agir contre la consommation d'aliments ultra-transformés, notamment en interdisant les publicités visant les enfants, ou en taxant certains de ces produits. L'argent récupéré pourrait, selon les chercheurs, financer des programmes facilitant l'accès à des produits frais pour les ménages aux plus faibles revenus. Ce vaste dossier a été plutôt salué par des chercheurs n'y ayant pas participé et gardant des réticences quant à certains points méthodologiques. "C'est sûr que les auteurs de ces études sont biaisés en faveur de Nova puisqu'ils l'ont créé", a jugé Hilda Mulrooney, nutritionniste à l'université Kingston de Londres, soulignant que l'on ignorait encore largement par quels mécanismes précis les aliments ultra-transformés pourraient nuire à la santé. Mais "il est largement temps d'agir" face à ces produits, a-t-elle reconnu, citant leur coût élevé "pour les individus, les systèmes de santé et les finances publiques", tout en soulignant que les milieux les plus pauvres sont les plus frappés avec un risque "disproportionné" de maladies chroniques.

19.11.2025 à 08:41

Climat: le risque d'être "dans le noir" sans satellites américains, avertit un scientifique

FRANCE24
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Peter Thorne, climatologue de l'université de Maynooth (Irlande), est directeur adjoint du Système mondial d'observation du climat (GCOS, en anglais), un programme basé à Genève et soutenu par l'ONU, peu connu mais vital pour la récolte et l'interprétation des données sur l'atmosphère et la météo terrestre et marine. "C'est sans doute la première fois que nous envisageons un recul de nos capacités de surveillance de la Terre, au moment où nous en avons le plus besoin", alerte-t-il. Le sujet s'est invité à la COP30 au Brésil, où une commission technique a souligné "l'importance vitale" d'assurer la continuité de ces données. QUESTION: Où en est-on concernant l'observation par satellite du climat planétaire? REPONSE: "Il ne fait aucun doute que le système mondial d'observation est soumis à des tensions considérables. C'est un avertissement pour le reste du monde. Nous nous sommes repus de la générosité américaine pour financer de grands pans de ce système d'observation de la Terre. Les États-Unis ont aussi apporté des contributions hors norme à la coordination mondiale. Ce n'est pas sexy, mais ça permet que les choses tournent. Le Système mondial d'observation du climat lui-même fermera ses portes fin 2027 sans financement supplémentaire. Il y a déjà de 13 à 16% de ballons-sondes en moins aux États-Unis, du fait de la réduction des effectifs pour les lancer. Cela a des conséquences, pas forcément sur les prévisions en Amérique, mais aussi pour l'Europe et même l'Asie. Votre prévision à cinq ou dix jours ne dépend pas de ce que vous lancez de votre jardin, mais de ce qui est lancé depuis le jardin de l'endroit d'où vient votre météo. Les prévisions pour l'Amérique dépendent de manière cruciale du lancement de ballons au Japon ou à Singapour. C'est pourquoi il nous faut un système d'observation coordonnée et une coopération mondiale". Q: Quelles inquiétudes suscitent les États-Unis ? R: "Si ne serait-ce que la moitié des propositions de leur président sont appliquées, nous aurons un gros, gros problème. Si on regarde la proposition, fondamentalement elle supprime toutes les capacités futures d'observation par satellite de la Terre par la Nasa, et réduit potentiellement celles des satellites de la NOAA (Agence d'observation océanique et atmosphérique). Beaucoup de ces missions de la Nasa n'ont pas d'équivalent évident chez l'ESA européenne, le JAXA japonais, le programme satellitaire de l'Inde ou celui de la Chine. Ce seraient des observations perdues pour toujours, des éléments de compréhension perdus que nous ne rattraperons jamais. Les États-Unis apportent aussi une contribution énorme à la surveillance des océans. Ils représentent grosso modo 50% du programme d'océanographie Argo, qui a diagnostiqué où allait 90% de la chaleur dans le système de la Terre. Il y a aussi les bouées dans le Pacifique, qui sont cruciales pour surveiller et prédire El Niño. C'est capital pour les prévisions saisonnières aux États-Unis en hiver, mais également pour une bonne partie des régions tropicales toute l'année, et pour les prévisions en Afrique qui sont déterminantes dans les décisions de production agricole. Celles-ci risquent d'être beaucoup, beaucoup moins bonnes". Q: D'autres pays peuvent-ils s'investir à la place ? R: "Si un ou plusieurs satellites de la Nasa ou de la NOAA ne sont pas lancés, c'est la garantie d'un trou de plusieurs années, voire décennies, dans les capacités d'observation de la Terre. Nous serons dans le noir quand nous voudrons voir certaines choses quant à la planète, potentiellement. D'autres mènent des missions nouvelles qui nous auraient permis de voir la Terre encore plus clairement. Si l'ESA dit demain: lançons-nous et remplaçons les satellites de la Nasa, on est partis pour au moins 10 ou 15 ans. Je ne peux pas dire ce qui va se passer. Mais il est important que nous observions le système planétaire, parce que c'est notre système de soutien vital. Nous devons le comprendre".
Texte intégral (693 mots)
Peter Thorne, climatologue de l'université de Maynooth (Irlande), est directeur adjoint du Système mondial d'observation du climat (GCOS, en anglais), un programme basé à Genève et soutenu par l'ONU, peu connu mais vital pour la récolte et l'interprétation des données sur l'atmosphère et la météo terrestre et marine. "C'est sans doute la première fois que nous envisageons un recul de nos capacités de surveillance de la Terre, au moment où nous en avons le plus besoin", alerte-t-il. Le sujet s'est invité à la COP30 au Brésil, où une commission technique a souligné "l'importance vitale" d'assurer la continuité de ces données. QUESTION: Où en est-on concernant l'observation par satellite du climat planétaire? REPONSE: "Il ne fait aucun doute que le système mondial d'observation est soumis à des tensions considérables. C'est un avertissement pour le reste du monde. Nous nous sommes repus de la générosité américaine pour financer de grands pans de ce système d'observation de la Terre. Les États-Unis ont aussi apporté des contributions hors norme à la coordination mondiale. Ce n'est pas sexy, mais ça permet que les choses tournent. Le Système mondial d'observation du climat lui-même fermera ses portes fin 2027 sans financement supplémentaire. Il y a déjà de 13 à 16% de ballons-sondes en moins aux États-Unis, du fait de la réduction des effectifs pour les lancer. Cela a des conséquences, pas forcément sur les prévisions en Amérique, mais aussi pour l'Europe et même l'Asie. Votre prévision à cinq ou dix jours ne dépend pas de ce que vous lancez de votre jardin, mais de ce qui est lancé depuis le jardin de l'endroit d'où vient votre météo. Les prévisions pour l'Amérique dépendent de manière cruciale du lancement de ballons au Japon ou à Singapour. C'est pourquoi il nous faut un système d'observation coordonnée et une coopération mondiale". Q: Quelles inquiétudes suscitent les États-Unis ? R: "Si ne serait-ce que la moitié des propositions de leur président sont appliquées, nous aurons un gros, gros problème. Si on regarde la proposition, fondamentalement elle supprime toutes les capacités futures d'observation par satellite de la Terre par la Nasa, et réduit potentiellement celles des satellites de la NOAA (Agence d'observation océanique et atmosphérique). Beaucoup de ces missions de la Nasa n'ont pas d'équivalent évident chez l'ESA européenne, le JAXA japonais, le programme satellitaire de l'Inde ou celui de la Chine. Ce seraient des observations perdues pour toujours, des éléments de compréhension perdus que nous ne rattraperons jamais. Les États-Unis apportent aussi une contribution énorme à la surveillance des océans. Ils représentent grosso modo 50% du programme d'océanographie Argo, qui a diagnostiqué où allait 90% de la chaleur dans le système de la Terre. Il y a aussi les bouées dans le Pacifique, qui sont cruciales pour surveiller et prédire El Niño. C'est capital pour les prévisions saisonnières aux États-Unis en hiver, mais également pour une bonne partie des régions tropicales toute l'année, et pour les prévisions en Afrique qui sont déterminantes dans les décisions de production agricole. Celles-ci risquent d'être beaucoup, beaucoup moins bonnes". Q: D'autres pays peuvent-ils s'investir à la place ? R: "Si un ou plusieurs satellites de la Nasa ou de la NOAA ne sont pas lancés, c'est la garantie d'un trou de plusieurs années, voire décennies, dans les capacités d'observation de la Terre. Nous serons dans le noir quand nous voudrons voir certaines choses quant à la planète, potentiellement. D'autres mènent des missions nouvelles qui nous auraient permis de voir la Terre encore plus clairement. Si l'ESA dit demain: lançons-nous et remplaçons les satellites de la Nasa, on est partis pour au moins 10 ou 15 ans. Je ne peux pas dire ce qui va se passer. Mais il est important que nous observions le système planétaire, parce que c'est notre système de soutien vital. Nous devons le comprendre".

19.11.2025 à 08:31

Ukraine : frappes meurtrières à l'ouest, le pays en état d'alerte

FRANCE 24
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Une frappe russe a tué dans la nuit de mardi à mercredi neuf personnes à Ternopil, dans l'ouest de l'Ukraine, tandis que la région de Kharkiv a une nouvelle fois été la cible d'une attaque de drones qui a fait "36 blessés, dont des enfants", selon les autorités locales. Lors des deux nuits précédentes, des frappes russes de missile avaient déjà fait au moins quatre morts dans la même région, dont une adolescente de 17 ans.
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Une frappe russe a tué dans la nuit de mardi à mercredi neuf personnes à Ternopil, dans l'ouest de l'Ukraine, tandis que la région de Kharkiv a une nouvelle fois été la cible d'une attaque de drones qui a fait "36 blessés, dont des enfants", selon les autorités locales. Lors des deux nuits précédentes, des frappes russes de missile avaient déjà fait au moins quatre morts dans la même région, dont une adolescente de 17 ans.

19.11.2025 à 08:29

L'Irlande, pilier européen de l'informatique, face au coût énergétique de l'IA

FRANCE24
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L'Irlande accueille aujourd'hui plus de 80 centres de données, essentiellement dans de grands entrepôts autour de Dublin, une des plus fortes concentrations au monde, selon le cabinet spécialisé américain Synergy. Au service de géants de la tech dont Meta, Amazon, Google et Microsoft, ils consomment déjà un cinquième de la production électrique nationale, alimentant les craintes pour la stabilité du réseau et pour le respect des objectifs environnementaux du pays, faute d'énergies renouvelables en quantité suffisante. Ces centres, et les investissements et emplois hautement qualifiés qu'ils attirent, contribuent certes à l'économie irlandaise: le secteur numérique dans son ensemble représente 13% du PIB du pays, selon l'organisation patronale irlandaise IBEC. Mais certains se demandent si leur coût environnemental en vaut vraiment la chandelle. Pour Rosi Leonard, porte-parole irlandaise de l'organisation écologiste Friends of the Earth spécialiste de ces centres, ils sont "complètement insoutenables pour nos vies, nos écosystèmes et nos budgets carbone". Selon les statistiques officielles, la part des centres de données dans la consommation totale d'électricité du pays atteignait 22% en 2024, contre seulement 2 à 3% en moyenne dans l'UE. - Des signes de faiblesse - L'opérateur national du réseau électrique, EirGrid, prévoit qu'elle atteindra 30% d'ici 2030, soit la consommation annuelle des 2 millions de foyers irlandais, indiquait en juillet la société d'analyse énergétique Wood Mackenzie. Le réseau montre déjà des signes de faiblesse, poussant certains centres à recourir en complément à des générateurs — qui fonctionnent habituellement au pétrole ou au gaz. Rosi Leonard accuse les géants de la tech d'"utiliser leur influence pour demander des connexions au réseau gazier et pour augmenter la pollution et les émissions". Si les données manquent pour évaluer l'impact précis des centres de données sur les émissions, elle prône "un moratoire sur l'extension des centres de données, tant qu'il ne sera pas prouvé qu'ils ne menacent pas le climat et les budgets carbone". Alors que "nous peinons déjà à réduire les émissions à un rythme correspondant à nos engagements et aux lois que nous avons adoptées, développer un secteur qui va encore substantiellement augmenter nos émissions n'a pas de sens", souligne aussi Barry McMullin, expert en réduction d'émissions à l'université de Dublin City. La compatibilité des centres de données avec les objectifs d'émissions "est peu probable avant dix ans," selon lui. Certains responsables locaux ont déjà mis le holà. L'an dernier, un conseil municipal de Dublin a bloqué l'extension d'un centre de Google, invoquant "une capacité insuffisante" du réseau et "le manque de (production) d'énergie renouvelable substantielle sur le site". Dès 2022, le gouvernement appelait les centres de données à montrer "la voie vers la décarbonisation" et à concevoir à l'avenir des centres avec "un bilan net zéro" en matière d'émissions. "Frustrations" Pour les industriels et investisseurs, en revanche, la priorité est d'augmenter la capacité du réseau, dont les problèmes créent des "frustrations", déplore Maurice Mortell, responsable de Digital Infrastructure Ireland (DII), groupement professionnel qui défend les entreprises du secteur numérique. L'"avance irlandaise" dans l'informatique en nuage "est en danger, les investissements se dirigent ailleurs", avertit-il. Le réseau national EirGrid prévoit des mises à niveau de capacité et une diversification régionale pour mieux répartir la demande des centres de données à l'échelle nationale. Mais les experts doutent que ces plans soient réalisés à temps pour répondre à la demande des investisseurs. En attendant, quelques solutions ponctuelles pour limiter l'impact négatif des centres de données ont vu le jour. Ainsi, un projet pilote lancé en 2023 en partenariat avec les autorités de Dublin permet d'utiliser la chaleur résiduelle générée par un centre de données d'Amazon pour chauffer et fournir en eau chaude des bureaux et une bibliothèque. Des centaines de foyers et un hôpital pourraient suivre. "D'autres centres de données pourraient faire de même, c'est une situation gagnant-gagnant", affirme Admir Shala, l'ingénieur qui coordonne le projet. Le professeur McMullin est plus sceptique: "le projet reste limité, nous n'avons pas de réseaux de chauffage auxquels raccorder cette chaleur perdue et les centres tournent toute l'année, alors qu'on a besoin de chauffage que six mois par an", dit-il.
Texte intégral (735 mots)
L'Irlande accueille aujourd'hui plus de 80 centres de données, essentiellement dans de grands entrepôts autour de Dublin, une des plus fortes concentrations au monde, selon le cabinet spécialisé américain Synergy. Au service de géants de la tech dont Meta, Amazon, Google et Microsoft, ils consomment déjà un cinquième de la production électrique nationale, alimentant les craintes pour la stabilité du réseau et pour le respect des objectifs environnementaux du pays, faute d'énergies renouvelables en quantité suffisante. Ces centres, et les investissements et emplois hautement qualifiés qu'ils attirent, contribuent certes à l'économie irlandaise: le secteur numérique dans son ensemble représente 13% du PIB du pays, selon l'organisation patronale irlandaise IBEC. Mais certains se demandent si leur coût environnemental en vaut vraiment la chandelle. Pour Rosi Leonard, porte-parole irlandaise de l'organisation écologiste Friends of the Earth spécialiste de ces centres, ils sont "complètement insoutenables pour nos vies, nos écosystèmes et nos budgets carbone". Selon les statistiques officielles, la part des centres de données dans la consommation totale d'électricité du pays atteignait 22% en 2024, contre seulement 2 à 3% en moyenne dans l'UE. - Des signes de faiblesse - L'opérateur national du réseau électrique, EirGrid, prévoit qu'elle atteindra 30% d'ici 2030, soit la consommation annuelle des 2 millions de foyers irlandais, indiquait en juillet la société d'analyse énergétique Wood Mackenzie. Le réseau montre déjà des signes de faiblesse, poussant certains centres à recourir en complément à des générateurs — qui fonctionnent habituellement au pétrole ou au gaz. Rosi Leonard accuse les géants de la tech d'"utiliser leur influence pour demander des connexions au réseau gazier et pour augmenter la pollution et les émissions". Si les données manquent pour évaluer l'impact précis des centres de données sur les émissions, elle prône "un moratoire sur l'extension des centres de données, tant qu'il ne sera pas prouvé qu'ils ne menacent pas le climat et les budgets carbone". Alors que "nous peinons déjà à réduire les émissions à un rythme correspondant à nos engagements et aux lois que nous avons adoptées, développer un secteur qui va encore substantiellement augmenter nos émissions n'a pas de sens", souligne aussi Barry McMullin, expert en réduction d'émissions à l'université de Dublin City. La compatibilité des centres de données avec les objectifs d'émissions "est peu probable avant dix ans," selon lui. Certains responsables locaux ont déjà mis le holà. L'an dernier, un conseil municipal de Dublin a bloqué l'extension d'un centre de Google, invoquant "une capacité insuffisante" du réseau et "le manque de (production) d'énergie renouvelable substantielle sur le site". Dès 2022, le gouvernement appelait les centres de données à montrer "la voie vers la décarbonisation" et à concevoir à l'avenir des centres avec "un bilan net zéro" en matière d'émissions. "Frustrations" Pour les industriels et investisseurs, en revanche, la priorité est d'augmenter la capacité du réseau, dont les problèmes créent des "frustrations", déplore Maurice Mortell, responsable de Digital Infrastructure Ireland (DII), groupement professionnel qui défend les entreprises du secteur numérique. L'"avance irlandaise" dans l'informatique en nuage "est en danger, les investissements se dirigent ailleurs", avertit-il. Le réseau national EirGrid prévoit des mises à niveau de capacité et une diversification régionale pour mieux répartir la demande des centres de données à l'échelle nationale. Mais les experts doutent que ces plans soient réalisés à temps pour répondre à la demande des investisseurs. En attendant, quelques solutions ponctuelles pour limiter l'impact négatif des centres de données ont vu le jour. Ainsi, un projet pilote lancé en 2023 en partenariat avec les autorités de Dublin permet d'utiliser la chaleur résiduelle générée par un centre de données d'Amazon pour chauffer et fournir en eau chaude des bureaux et une bibliothèque. Des centaines de foyers et un hôpital pourraient suivre. "D'autres centres de données pourraient faire de même, c'est une situation gagnant-gagnant", affirme Admir Shala, l'ingénieur qui coordonne le projet. Le professeur McMullin est plus sceptique: "le projet reste limité, nous n'avons pas de réseaux de chauffage auxquels raccorder cette chaleur perdue et les centres tournent toute l'année, alors qu'on a besoin de chauffage que six mois par an", dit-il.
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