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23.12.2025 à 16:05

Wall Street ouvre en ordre dispersé, surprise par le PIB américain

FRANCE24
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Vers 14H45 GMT, le Dow Jones perdait 0,10%, l'indice Nasdaq prenait 0,17% et l'indice élargi S&P 500 progressait de 0,12%. Le marché a accueilli mardi des "chiffres du PIB nettement meilleurs que prévu", commente auprès de l'AFP Sam Stovall, analyste du cabinet CFRA. Les Etats-Unis ont connu une croissance de 4,3% en rythme annualisé au troisième trimestre 2025, une accélération bien plus élevée qu'anticipé par les analystes, selon la publication mardi d'un rapport retardé par la longue paralysie budgétaire qui a touché le pays du 1er octobre au 13 novembre. Par rapport au deuxième trimestre, cela représente une hausse de 1,1%, tirée en particulier par une "accélération de la consommation", souligne l'agence statistique du ministère de l'Economie. Bien qu'une bonne nouvelle en l'état, "avec un PIB aussi fort, la Fed (Réserve fédérale, banque centrale des Etats-Unis) a une nouvelle raison de préférer le statu quo lors de sa prochaine réunion", explique Sam Stovall. Or les marchés financiers espéraient encore une baisse des taux d'intérêt de la Fed le 28 janvier, pour doper davantage la croissance et les bénéfices. Les anticipations concernant un maintient des taux à leur niveau actuel (entre 3,50% et 3,75%) se sont renforcées mardi, selon l'outil de veille CME Fedwatch. Toujours côté indicateurs, les commandes de biens durables se sont repliées plus fortement qu'attendu en octobre (-2,2% contre -1,5% anticipé). La production industrielle des Etats-Unis en novembre a, elle, progressé de 0,2% sur un mois, alors que les consensus des analystes tablaient sur une stagnation. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement de l'emprunt américain à dix ans se tendait à 4,19%, contre 4,16% à la clôture lundi. Hormis les publications macroéconomiques, "l'actualité est plutôt calme ce matin, ce qui n'est pas surprenant compte tenu du calendrier des jours fériés à venir", soulignent les analystes de Briefing.com. La cloche de clôture doit retentir mercredi à 18H00 GMT, soit trois heures plus tôt que d'habitude, et Wall Street sera fermée jeudi, jour de Noël. Au tableau des valeurs, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk était très recherché (+8,98% à 52,42 dollars) après que les autorités sanitaires américaines ont approuvé lundi une première version en comprimé de son traitement anti-obésité phare Wegovy, offrant aux Américains une première alternative aux injections pour perdre du poids. Ce feu vert devrait permettre de faciliter l'accès à ces traitements amaigrissants déjà très populaires et considérés par de nombreux experts comme révolutionnaires. Son concurrent, Eli Lilly, prenait 0,83% à 1.085,39 dollars. La société de logiciels ServiceNow lâchait 2,03% à 153,50 dollars après avoir annoncé mardi le rachat de la start-up de cybersécurité Armis dans le cadre d'une transaction évaluée à 7,75 milliards de dollars. Le producteur d'électricité Dominion - qui développe l'un des plus gros projets d'éoliennes en mer aux Etats-Unis - continuait d'évoluer dans le rouge (-0,26% à 57,07 dollars), après la décision lundi du gouvernement américain de suspendre tous les grands projets d'éolien offshore en cours de construction dans le pays pour des raisons de "sécurité nationale".

23.12.2025 à 16:01

En Equateur, l'agonie dans des prisons frappées par la tuberculose et la violence

FRANCE24
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Dans le but de libérer le pays de l'emprise des trafiquants de drogue, dont certains opèrent depuis leur cellule, le président Daniel Noboa a fait intervenir l'armée dans 19 prisons en janvier 2024. Selon les familles de détenus et des organisations de défense des droits humains, cette reprise en main n'a pas seulement échoué à enrayer les massacres commis par les gangs dans des pénitenciers surpeuplés, elle y a aussi aggravé la situation humanitaire. "Un crime contre l'humanité est en train d'être commis contre les prisonniers", alerte Billy Navarrete, du Comité permanent pour les droits humains (CDH) de l'Equateur. Les décès de détenus ont augmenté de 137% entre 2024 et 2025, selon Juanita Goebertus, directrice pour les Amériques chez Human Rights Watch, qui a dénoncé le mois dernier "un système défaillant". D'après le CDH, quelque 600 détenus sont morts depuis le début de l'année dans des cas de malnutrition sévère ou de maladies telles que le VIH et la tuberculose au Pénitencier du Littoral à Guayaquil (sud-ouest), qui compte près de 7.100 prisonniers, ce qui en fait la plus grande prison d'Equateur. Santiago Hidalgo, 29 ans, arrêté en 2024 sur des soupçons de trafic de drogue, y est mort de la tuberculose en juillet. "Quand je suis arrivée à la morgue, j'ai trouvé mon fils sur plus de cinq autres cadavres. Il était si maigre, juste la peau sur les os", raconte à l'AFP sa mère, Benigna Dominguez, depuis sa modeste maison dans un quartier défavorisé de Guayaquil. Son corps était couvert d'ecchymoses, ajoute cette quinquagénaire, qui n'a jamais reçu l'autorisation de voir son fils durant ses sept mois d'incarcération. Au moins 663 détenus sont également morts lors d'incidents violents dans les prisons d'Équateur depuis 2020, selon la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH). - "Comme un chien" - Rien qu'en novembre, dix prisonniers sont morts de la tuberculose dans le Pénitencier du Littoral. L'AFP a sollicité les autorités carcérales au sujet de la mortalité dans les prisons, sans obtenir de réponse. Réélu en avril dernier sur la base de ses politiques musclées contre les gangs, le jeune président Noboa a fait construire une prison de très haute sécurité pour les délinquants les plus dangereux d'Équateur. Elle s'inspire largement du tristement célèbre Centre de confinement du terrorisme (Cecot) du président Nayib Bukele au Salvador. L'Equateur est passé en quelques années seulement de l'un des pays les plus sûrs d'Amérique du Sud à une plaque tournante du trafic de cocaïne, en proie à des gangs liés aux cartels mexicains et colombiens. Les militaires se sont retirés de huit des 19 prisons où l'armée avait été déployée l'année dernière, mais restent dans celles jugées les plus dangereuses, dont le Littoral. En quête d'informations, des familles désespérées paient des chefs de gang incarcérés pour pouvoir contacter leurs proches via WhatsApp. Les prisonniers du Littoral décrivent une tuberculose hors de contrôle. Les malades sont mis sur des lits à l'extérieur pour tenter de prévenir la propagation, tandis que les cadavres s'entassent dans la cour de la prison, selon leurs familles. Les conditions sanitaires sont également désastreuses, avec des eaux usées débordant des canalisations. "Ils veulent qu'ils meurent", affirme avec amertume la sœur d'un détenu atteint de tuberculose, interrogée par l'AFP. Elizabeth, qui n'a donné que son prénom, attend de récupérer le corps de son frère, lui aussi emporté par la tuberculose. "Il gît par terre comme un chien dans un bloc de la prison depuis hier, et on ne le laisse pas sortir", dit-elle. Les organisations de défense des droits humains mettent en doute l'efficacité de la répression menée par Noboa. L'Equateur enregistre en 2025 le taux d'homicides le plus élevé d'Amérique latine: 52 pour 100.000 habitants, selon l'Observatoire du crime organisé en Equateur.

23.12.2025 à 15:59

Ligue 1: avec Endrick, Lyon espère être d'attaque après la trêve

FRANCE24
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Un joli coup. L'OL repeuple enfin un secteur offensif saigné cet été avec les départs de joueurs majeurs comme Alexandre Lacazette, Georges Mikautadze, Rayan Cherki ou Thiago Almada. Le club rhodanien n'avait pas le choix, contraint par les restrictions budgétaires imposées par la DNCG, le gendarme financier du football français. Elles ont été assouplies après son audition le 11 décembre, et l'Olympique lyonnais a donc misé sur un prêt sans option d'achat, jusqu'à la fin de la saison. Si Paulo Fonseca s'est dit "très satisfait" de la première partie de saison de son équipe, leader de la phase de ligue de la Ligue Europa et 5e de la L1, avec seulement la neuvième attaque du championnat (22 buts), ce renfort offensif est le bienvenu. Au poste d'avant-centre, la seule recrue de l'été, l'Uruguayen Martin Satriano, prêté par Lens, ne pèse pas assez -il n'a marqué que deux buts en Ligue 1. Opportunité Le directeur technique Matthieu Louis-Jean et ses équipes, qui ont su être inventifs dans leur recrutement estival, n'ont toutefois pas voulu céder à la panique en engageant un attaquant par défaut, préférant attendre le marché d'hiver et une bonne opportunité comme Endrick. Pour l'OL, il s'agit d'un prêt avec prise en charge de la moitié d'un salaire estimé à 400.000 euros mensuels, à régler sous la forme d'une indemnité d'un million d'euros environ au Real, où le joueur n'entrait pas dans les plans de l'entraîneur Xabi Alonso. A 19 ans, Endrick (14 sélections, 3 buts) est présenté comme un futur crack dans son pays natal depuis son premier contrat professionnel signé à 16 ans avec Palmeiras, avant qu'il ne soit transféré pour 47,5 millions d'euros au Real en 2024 selon le site de référence Transfermarkt. Mais cette saison, l'avant-centre n'a disputé que onze minutes en Liga, autant en C1, et il espère, en venant à Lyon, convaincre le sélectionneur du Brésil, l'Italien Carlo Ancelotti, de le retenir pour le Mondial-2026. Il a toutefois peu de chances d'être qualifié pour le déplacement à Monaco, le 3 janvier. Il lui faudra ensuite s'acclimater pour dynamiser l'attaque lyonnaise. Filière brésilienne Celle-ci sera aussi renforcée par le retour de blessure de son fer de lance, le Belge Malick Fofana, sérieusement touché à une cheville en novembre et espéré fin janvier. Il a été bien suppléé par le Portugais Afonso Moreira, arrivé cet été de la réserve du Sporting Portugal. Et Fonseca n'oublie pas le Ghanéen Ernest Nuamah, gravement blessé à un genou au printemps dernier. Tous ces joueurs seront un précieux complément au Tchèque Pavel Sulc, lui aussi recruté en juillet (9 buts toutes compétitions confondues). A Lyon, l'adaptation d'Endrick pourra être facilitée par la présence de son compatriote, le défenseur Abner Vinicius. Il va perpétuer une tradition de recrutement de joueurs brésiliens qui ont contribué à la réputation de Lyon au Brésil, débutée avec Pires Constantino (1956-1959) avant de se développer depuis trente ans avec l'engagement du défenseur Marcelo Kiremidjian (1993-1997). Devenu agent par la suite, celui-ci a su habilement guider l'OL dans ses choix avec notamment les transferts d'Edmilson, Cris, Claudio Caçapa, Fred et bien sûr Juninho, légende de l'OL. Brièvement directeur sportif (2019-2022), ce dernier a, à son tour, recruté Bruno Guimaraes et Lucas Paqueta. Malgré des déceptions relatives (Nilmar, Elber) ou quelques rares échecs (Camilo, Jeffinho, Cleber Anderson ou Fabio Santos), l'OL espère qu'Endrick réussira.

23.12.2025 à 15:59

Elections en Centrafrique: derrière Touadéra, la main toujours ferme de Wagner

FRANCE24
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L'ambassade de Russie à Bangui a vu dans cette œuvre, où le président russe serre la main de son homologue centrafricain Faustin-Archange Touadéra, un "signe de notre victoire commune sur le chaos et l'instabilité", symbole du rôle clef que le groupe paramilitaire russe Wagner a joué pour aider le président sortant, grand favori de la présidentielle, à stabiliser le pays. "Pour la première fois dans la longue histoire des conflits armés, les Centrafricains ont la possibilité de ne plus avoir peur pour leur vie", a assuré à l'AFP Alexander Ivanov, représentant des paramilitaires russes en Centrafrique, visé par des sanctions européennes et américaines. Pour l'expert russe Sergueï Eledinov, officier militaire à la retraite, les forces Wagner ont contribué à améliorer la sécurité dans le pays. La Centrafrique "a été, en fait, le seul cas couronné de succès" pour les Russes sur le continent africain, dit-il à l'AFP. Autrefois présent au Mozambique, en Libye et au Mali, le groupe paramilitaire n'y a pas eu la même réussite qu'en Centrafrique. Dans ce pays, "la situation sécuritaire s'est améliorée, la stabilité a été rétablie, les routes sont devenues plus sûres", énumère M. Eledinov. Le groupe a largement contribué à repousser les groupes armés hors des grandes villes. Aujourd'hui, près de 90% du pays sont de nouveau sous l'autorité du gouvernement, contre 80% tenus par les groupes armés en 2021 selon divers analystes. "Mais il serait faux de dire que tout le monde est satisfait", ajoute M. Eledinov. Wagner, comme d'autres groupes armés en Centrafrique, est accusé de crimes de guerre par les défenseurs des droits humains et l'opposition. Modèle économique unique Cet État riche en ressources naturelles, situé au cœur de l'Afrique, demeure le dernier bastion de Wagner, qui s'est imposé comme l'un des principaux partenaires sécuritaires du gouvernement en échange de contrats lucratifs. Les mercenaires de Wagner, dont le nombre dans le pays est estimé entre 1.500 et 2.000, ont été déployés en 2017 à la demande du président Touadéra pour soutenir l'armée face aux groupes armés rebelles après plusieurs années de guerre civile. Le soutien russe a "permis d'éviter une nouvelle guerre civile" en 2020-2021, a assuré le président centrafricain lors de sa visite en Russie en janvier, où il a rencontré M. Poutine. En échange de son soutien à Bangui, Wagner a notamment obtenu des licences d'exploitation pour le bois, les mines d'or et de diamants. "Leur départ poserait un vrai problème intérieur pour le gouvernement", explique à l'AFP le politologue Paul Crescent Béninga. La Centrafrique a connu depuis son indépendance en 1960 une succession de guerres civiles, de coups d'État et de régimes autoritaires. Les affrontements avec les groupes armés ont causé des milliers de morts et poussé près du quart des Centrafricains à l'exil depuis 2013. Malgré une stabilisation relative depuis les accords de paix de Khartoum en 2019, des poches de violence persistent, notamment à l'est et au nord-ouest, alors que le pays tient dimanche un quadruple scrutin (présidentielle, législatives, municipales, locales). Les paramilitaires russes, chargés d'assurer la sécurité du vote, prendront "extrêmement au sérieux" toute menace éventuelle et se tiennent prêts à "repousser toute provocation", a précisé à l'AFP M. Ivanov, patron de l'Officers' Union for International Security (OUIS), entité considérée comme une société écran de Wagner par l'UE et les États-Unis. Lui insiste sur le fait que son organisation est distincte, tout en admettant que OUIS emploie des combattants "très expérimentés" de Wagner. "Tensions" Depuis la mort en août 2023 en Russie du chef historique de Wagner, Evguéni Prigojine, qui avait défié l'autorité de Moscou, le ministère russe de la défense cherche à remplacer Wagner par la société privée Africa Corps, avec laquelle il a des liens plus étroits. "Nous sommes un pays fragile. Si des pays amis veulent nous aider, ils sont les bienvenus", a déclaré M. Touadéra dans une interview sur la chaine France 24 en novembre, tout en niant recevoir une quelconque pression du Kremlin pour opérer ce remplacement. "Pourquoi vous parlez de pression? Je dis que nous sommes en discussion", a-t-il ajouté sans vouloir en dire plus. Pour Charles Bouessel, consultant pour le think-tank International Crisis Group (ICG), "les autorités (centrafricaines) craignent qu'Africa Corps soit moins proactif militairement, comme on l'observe au Mali", que Wagner qui semble "mieux implanté, avec des activités économiques solides et un bilan sécuritaire perçu comme positif". Selon une source militaire européenne, "l'intérêt pour Touadéra de garder Wagner, c'est que Wagner se paye sur la bête", notamment avec les mines d'or. Alors que "s'il prend Africa Corps, il devra payer en numéraire". Mais d'après Sergueï Eledinov, Moscou ne se précipiterait pas pour changer une structure qui s'est avérée "efficace". "A court terme", dit-il, "ils ne la démantèleront probablement pas".

23.12.2025 à 15:53

Les Français continuent de vider leur livret A fin 2025

FRANCE24
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Mouvement similaire pour les LDDS (livrets de développement durable et solidaire), des livrets quasi-identiques au livret A si ce n'est leur plafond de dépôts : avec 161,8 milliards d'euros d'encours, ils contenaient 300 millions d'euros de moins qu'en octobre. Comme en octobre, les Français ont légèrement vidé leurs livrets, mais pas nécessairement pour consommer. Avec un taux d'épargne record, à 18,7% du revenu disponible, selon les derniers chiffres de la Banque de France, les ménages continuent d'épargner, mais dans d'autres produits financiers que les livrets réglementés. "Le grand gagnant de 2025, c'est l'assurance-vie", selon la Caisse des dépôts. L'encours de l'assurance-vie avait atteint 2.100 milliards d'euros à fin octobre 2025, en hausse de 6,5% sur un an. Dans le même temps, les taux d'intérêt des livrets réglementés ont baissé au cours de l'année écoulée, du fait d'une moindre inflation qui fait partie de la formule de calcul. En janvier, les livrets A et les LDDS proposaient un taux d'intérêt de 3%, taux abaissé en février à 2,4% puis à 1,7% à partir d'août. Ce taux pourrait encore baisser à 1,5% voire 1,4% en février 2026, toujours à cause du ralentissement de l'inflation. Bercy aura toutefois le dernier mot et aura la possibilité d'accorder un coup de pouce au taux finalement appliqué, comme il l'a déjà fait par le passé. Les épargnants ont légèrement augmenté leurs dépôts sur leur livret d'épargne populaire (LEP), un autre livret réglementé réservé aux ménages qui ne dépassent pas un certain montant de revenus, avec un meilleur taux d'intérêt (2,7%). L'encours s'est porté en novembre à 80,9 milliards d'euros, 200 millions d'euros de plus qu'en octobre.

23.12.2025 à 15:51

Taxe chinoise sur les produits laitiers européens : "coup de massue" pour les exportateurs

FRANCE24
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Les droits de douane temporaires imposés par Pékin aux produits laitiers européens sont "un coup de massue" pour les exportateurs français de fromages et de crème, a réagi la Fédération nationale de l'industrie laitière. Reportage France 2
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Les droits de douane temporaires imposés par Pékin aux produits laitiers européens sont "un coup de massue" pour les exportateurs français de fromages et de crème, a réagi la Fédération nationale de l'industrie laitière. Reportage France 2

23.12.2025 à 15:49

Grandes manœuvres dans le monde du rhum, l'or brun du Venezuela

FRANCE24
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Récompensé par d'innombrables médailles lors de concours internationaux, apprécié dans les dégustations, en apéritif comme en digestif, le liquide ambré a pourtant eu du mal à percer sur ses terres. "Nul n'est prophète en son pays", dit Diego Urdaneta, critique spécialiste des spiritueux, soulignant que le whisky est la boisson reine dans le pays. "En 1991-92, la consommation de whisky de l'Alazan, un restaurant à Caracas, était supérieure à la consommation de whisky du Pérou!", affirme-t-il. Arrivé avec le boom pétrolier des années 1950, le whisky était signe d'un statut social élevé: "Il y a 15 ou 20 ans, quand tu allais à une fête, si tu demandais du rhum, on disait +qui c'est celui-là ?+", explique M. Urdaneta. Le rhum prend aujourd'hui une plus grande place sur un marché national en pleine effervescence avec l'apparition de "nouvelles marques", de "nouveaux produits" et une "segmentation" tant haut de gamme (vieillissement en futs différents) que bas de gamme (aromatisation), note l'expert. Marques de référence Avec un réussite incontestable. Le géant américain Brown-Forman, propriétaire notamment de Jack Daniel's, a acquis en 2023 le célèbre rhum Diplomatico pour 725 millions de dollars. L'Italien Montenegro a acheté Pampero, rhum historique du pays, en 2024 tandis que La Martiniquaise-Bardinet, propriétaire de Negrita, a mis la main en 2025 sur Cacique et sa célèbre étiquette avec un chef indien. Les montants de deux dernières transactions n'ont pas été divulgués mais sont estimés à plusieurs centaines de millions de dollars. Dans les trois cas, les acheteurs cherchent à se positionner sur le marché du "rhum premium" avec des marques de référence, souligne François Boccalandro, un des fondateurs du Rhum Roble, créé en 2012. "L'importance des transactions prouve la reconnaissance (du rhum vénézuélien) à l'étranger", souligne-t-il. Ironie de l'histoire: l'acte fondateur du rhum vénézuélien, vieilli en fûts, est née d'une affaire aux motivations douteuses en 1954. "En raison de ses faibles ventes et de ses stocks élevés, le président de l'une des entreprises du marché a profité de sa relation étroite" avec le (dictateur) Marcos Perez Jiménez, pour faire changer la loi, écrit dans ses "Mémoires" (2025) Alberto J. Vollmer, ancien président du rhum Santa Teresa. "La tâche de documenter l'ancienneté" des rhums devenait l'apanage de l'Etat: "aucun distillat sans deux ans de vieillissement certifiés par l'organisme officiel ne pouvait s'appeler +rhum+". La marque en question avait pris le soin de faire répertorier ses rhums par l'Etat en amont. "Cela a été un coup très dur pour toutes les distilleries" qui ont dû attendre deux ans pour vendre à nouveau du "rhum". "Mais cette tricherie s'est transformée en une bénédiction, car elle a obligé l'ensemble de l'industrie à rehausser ses niveaux de qualité", souligne Alberto C. Vollmer, son fils et actuel dirigeant de Santa Teresa. "Le rhum vénézuélien est resté longtemps enlisé, jusqu'en 2003", note Diego Urdaneta, qui voit une accélération des changements depuis la fin de la pandémie. En 2003, des producteurs ont créé la dénomination d'origine contrôlée (DOC) avec des règles strictes sur les degrés d'alcool, la canne à sucre, le vieillissement. "Le rhum du Venezuela est probablement le meilleur rhum quand on le compare aux rhums des Caraïbes (...) L'enjeu était de le repositionner comme une catégorie véritablement robuste, avec des notes extraordinaires", explique M. Vollmer. La production vénézuélienne s'élève à environ un million de "caisses" (la mesure standard, une caisse équivalant à 9 litres), selon des estimations de plusieurs acteurs du secteur. D'autres la situent autour de 500.000. Les stratégies diffèrent. Certaines marques se sont lancées uniquement pour l'export ou opèrent sans faire partie de la DOC, tout en présentant des produits de qualité. D'autres moins. "Dollars dans un fût" "C'est un univers très disputé, beaucoup de nouveaux acteurs ont émergé", explique Guillermo Cardenas, le président du Rhum Carupano, selon qui le marché "a clairement grandi". "Faire du rhum (...) c'est comme prendre des dollars, les mettre dans un fût et attendre assis 2, 3, 10, 15 ans, le temps nécessaire". Contrairement à "d'autres spiritueux qu'on distille, qu'on affine et qui vont directement sur le marché". "Le rhum implique des coûts importants, mais c'est un marché qui a suscité l'intérêt de beaucoup", ajoute-t-il. La plupart des marques interrogées exportent entre 20% et 35% de leur production. M. Urdaneta rappelle qu'il y a "des rhums d'autres pays qui sont très bons" mais qu'au "Venezuela, il y a des choses qui améliorent un rhum" comme la température, l'humidité, le terroir, ou les règles de production. "Nous sommes en compétition avec le monde entier", tant avec d'autres rhums qu'avec d'autres alcools (whisky, cognac, eau de vie, vodka...) souligne M. Cardenas, persuadé que le pays, qui dispose des plus grandes réserves d'or noir du monde, est aussi assis sur une source inépuisable d'or brun.
Texte intégral (843 mots)
Récompensé par d'innombrables médailles lors de concours internationaux, apprécié dans les dégustations, en apéritif comme en digestif, le liquide ambré a pourtant eu du mal à percer sur ses terres. "Nul n'est prophète en son pays", dit Diego Urdaneta, critique spécialiste des spiritueux, soulignant que le whisky est la boisson reine dans le pays. "En 1991-92, la consommation de whisky de l'Alazan, un restaurant à Caracas, était supérieure à la consommation de whisky du Pérou!", affirme-t-il. Arrivé avec le boom pétrolier des années 1950, le whisky était signe d'un statut social élevé: "Il y a 15 ou 20 ans, quand tu allais à une fête, si tu demandais du rhum, on disait +qui c'est celui-là ?+", explique M. Urdaneta. Le rhum prend aujourd'hui une plus grande place sur un marché national en pleine effervescence avec l'apparition de "nouvelles marques", de "nouveaux produits" et une "segmentation" tant haut de gamme (vieillissement en futs différents) que bas de gamme (aromatisation), note l'expert. Marques de référence Avec un réussite incontestable. Le géant américain Brown-Forman, propriétaire notamment de Jack Daniel's, a acquis en 2023 le célèbre rhum Diplomatico pour 725 millions de dollars. L'Italien Montenegro a acheté Pampero, rhum historique du pays, en 2024 tandis que La Martiniquaise-Bardinet, propriétaire de Negrita, a mis la main en 2025 sur Cacique et sa célèbre étiquette avec un chef indien. Les montants de deux dernières transactions n'ont pas été divulgués mais sont estimés à plusieurs centaines de millions de dollars. Dans les trois cas, les acheteurs cherchent à se positionner sur le marché du "rhum premium" avec des marques de référence, souligne François Boccalandro, un des fondateurs du Rhum Roble, créé en 2012. "L'importance des transactions prouve la reconnaissance (du rhum vénézuélien) à l'étranger", souligne-t-il. Ironie de l'histoire: l'acte fondateur du rhum vénézuélien, vieilli en fûts, est née d'une affaire aux motivations douteuses en 1954. "En raison de ses faibles ventes et de ses stocks élevés, le président de l'une des entreprises du marché a profité de sa relation étroite" avec le (dictateur) Marcos Perez Jiménez, pour faire changer la loi, écrit dans ses "Mémoires" (2025) Alberto J. Vollmer, ancien président du rhum Santa Teresa. "La tâche de documenter l'ancienneté" des rhums devenait l'apanage de l'Etat: "aucun distillat sans deux ans de vieillissement certifiés par l'organisme officiel ne pouvait s'appeler +rhum+". La marque en question avait pris le soin de faire répertorier ses rhums par l'Etat en amont. "Cela a été un coup très dur pour toutes les distilleries" qui ont dû attendre deux ans pour vendre à nouveau du "rhum". "Mais cette tricherie s'est transformée en une bénédiction, car elle a obligé l'ensemble de l'industrie à rehausser ses niveaux de qualité", souligne Alberto C. Vollmer, son fils et actuel dirigeant de Santa Teresa. "Le rhum vénézuélien est resté longtemps enlisé, jusqu'en 2003", note Diego Urdaneta, qui voit une accélération des changements depuis la fin de la pandémie. En 2003, des producteurs ont créé la dénomination d'origine contrôlée (DOC) avec des règles strictes sur les degrés d'alcool, la canne à sucre, le vieillissement. "Le rhum du Venezuela est probablement le meilleur rhum quand on le compare aux rhums des Caraïbes (...) L'enjeu était de le repositionner comme une catégorie véritablement robuste, avec des notes extraordinaires", explique M. Vollmer. La production vénézuélienne s'élève à environ un million de "caisses" (la mesure standard, une caisse équivalant à 9 litres), selon des estimations de plusieurs acteurs du secteur. D'autres la situent autour de 500.000. Les stratégies diffèrent. Certaines marques se sont lancées uniquement pour l'export ou opèrent sans faire partie de la DOC, tout en présentant des produits de qualité. D'autres moins. "Dollars dans un fût" "C'est un univers très disputé, beaucoup de nouveaux acteurs ont émergé", explique Guillermo Cardenas, le président du Rhum Carupano, selon qui le marché "a clairement grandi". "Faire du rhum (...) c'est comme prendre des dollars, les mettre dans un fût et attendre assis 2, 3, 10, 15 ans, le temps nécessaire". Contrairement à "d'autres spiritueux qu'on distille, qu'on affine et qui vont directement sur le marché". "Le rhum implique des coûts importants, mais c'est un marché qui a suscité l'intérêt de beaucoup", ajoute-t-il. La plupart des marques interrogées exportent entre 20% et 35% de leur production. M. Urdaneta rappelle qu'il y a "des rhums d'autres pays qui sont très bons" mais qu'au "Venezuela, il y a des choses qui améliorent un rhum" comme la température, l'humidité, le terroir, ou les règles de production. "Nous sommes en compétition avec le monde entier", tant avec d'autres rhums qu'avec d'autres alcools (whisky, cognac, eau de vie, vodka...) souligne M. Cardenas, persuadé que le pays, qui dispose des plus grandes réserves d'or noir du monde, est aussi assis sur une source inépuisable d'or brun.

23.12.2025 à 15:47

Londres : un nouveau Banksy apparaît à Londres

FRANCE24
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Un nouveau street-art de Banksy est apparu dans une rue de Londres. Le mystérieux artiste a revendiqué ce nouveau pochoir.
Texte intégral (843 mots)
Un nouveau street-art de Banksy est apparu dans une rue de Londres. Le mystérieux artiste a revendiqué ce nouveau pochoir.

23.12.2025 à 15:32

CAN 2025 : la RD Congo s'impose face au Bénin, le match marqué par une panne de la VAR

Cassandre TOUSSAINT
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Les Léopards de la RD Congo ont réussi leur entrée en lice dans le groupe D de la CAN 2025 en s'imposant face au Bénin (1-0), au stade Al Barid de Rabat, dans un match intense où l'arbitrage a joué un rôle prépondérant.
Texte intégral (843 mots)
Les Léopards de la RD Congo ont réussi leur entrée en lice dans le groupe D de la CAN 2025 en s'imposant face au Bénin (1-0), au stade Al Barid de Rabat, dans un match intense où l'arbitrage a joué un rôle prépondérant.

23.12.2025 à 15:27

France : Lecornu écarte toujours le 49.3, le Parlement doit voter la "loi spéciale"

FRANCE24
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Les parlementaires se retrouvent pour de nouvelles joutes autour d'une "loi spéciale" sur le budget, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.
Texte intégral (843 mots)
Les parlementaires se retrouvent pour de nouvelles joutes autour d'une "loi spéciale" sur le budget, alors que la France est confrontée à un endettement croissant et que les discussions n'ont pas permis de dessiner une trajectoire de réduction des déficits.

23.12.2025 à 15:25

Londres : une pizza pour Noël ?

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Innovations culinaires britanniques : et si le plat de Noël était une pizza ?
Texte intégral (843 mots)
Innovations culinaires britanniques : et si le plat de Noël était une pizza ?

23.12.2025 à 15:25

A Hong Kong, le réalisateur Kiwi Chow dit sa "solitude" face à la censure

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La carrière de ce cinéaste de 46 ans, qui a débuté en 2015 avec le récit primé d'un Hong Kong dystopique, illustre la manière dont l'industrie cinématographique de la ville, autrefois réputée pour son audace et son humour sarcastique, s'est peu à peu bridée. Son dernier projet, "Deadline", raconte l'histoire d'une école d'élite secouée par des avertissements de suicide imminent, a expliqué Kiwi Chow à l'AFP dans une interview mercredi. Il a annoncé cette semaine sur ses les réseaux sociaux l'"interdiction" de ce thriller qu'il décrit comme une allégorie, tourné à Taïwan mais se déroulant dans un "monde imaginaire". Les autorités "ont estimé qu'il était +contraire aux intérêts de la sécurité nationale+... Mais en quoi? Personne n'a donné d'explication", a déclaré le réalisateur à l'AFP, qualifiant cette décision d'"absurde". Pékin a imposé à Hong Kong une loi sur la sécurité nationale en 2020, après d'importantes et parfois violentes manifestations prodémocratie. Les textes sur la sécurité nationale prévoient des peines de prison pouvant aller jusqu'à la perpétuité pour des infractions telles que la trahison et l'insurrection. Ils ont mis fin à une grande partie des libertés et garanties juridiques dont bénéficiait Hong Kong, territoire sous domination britannique jusqu'à sa rétrocession à la Chine en 1997, dont elle est désormais une région à statut administratif spécial. Dans la foulée, en 2021, les règles de censure cinématographique ont été renforcées. "Si cela concerne la situation politique réelle de Hong Kong, absolument personne ne fera de film à ce sujet", a déclaré M. Chow, ajoutant que l'autocensure s'était aussi renforcée dans l'industrie du cinéma. Interrogé au sujet de "Deadline", le Bureau de l'administration des films, journaux et articles de Hong Kong n'a pas souhaité faire de commentaires. Hong Kong n'avait interdit aucun film entre 2016 et 2020. Mais les autorités ont interdit 13 films pour des raisons de sécurité nationale entre 2021 et juillet 2025, tandis que 50 films ont été "contraints d'être modifiés", a déclaré le Bureau à l'AFP. Pour M. Chow, son film n'a probablement pas été écarté en raison de son contenu, mais ses années passées à faire fi des interdits de Pékin l'auraient placé sur une liste noire officieuse. Pendant le tournage de "Deadline", "je me suis senti très seul", a-t-il confié. Prêt "à aller en prison" Film fait de cinq court-métrages, "Ten Years" est sorti le 17 décembre 2015 à Hong Kong. Il dépeignait une version dystopique de la ville qui s'inspirait du sentiment de malaise général face à l'autorité croissante de Pékin. Dix ans plus tard, M. Chow, qui a réalisé l'un de ces court-métrages, se souvient des foules qui se pressaient aux projections communautaires lorsque des cinémas grand public ont refusé de diffuser l'oeuvre, primée en 2016 à Hong Kong. "Pour beaucoup de gens, +Ten Years+ dépeignait la situation difficile de Hong Kong (...) et la manière dont les libertés pouvaient être perdues," explique Kiwi Chow. La partie qu'il a réalisée, intitulée "Self-immolator" ("Celle qui s'immole), se termine par une scène montrant une femme âgée s'asperger d'essence et allumer un briquet. "L'auto-immolation était un symbole de sacrifice. Je voulais demander aux Hongkongais: +Dans quelle mesure êtes-vous prêts à vous sacrifier pour des valeurs telles que la liberté et la justice ?+", a-t-il expliqué. Les manifestations prodémocratie de 2019 furent sa réponse. D'une ampleur et d'une violence sans précédent dans la ville, elle ont conduit à plus de 10.200 arrestations et plus de 200 condamnations en justice. M. Chow, alors occupé par un drame romantique, a toutefois tourné de nombreuses séquences des manifestations, qui allaient devenir le documentaire "Revolution of Our Times". Le film a été présenté en avant-première à Cannes en juillet 2021, mais Kiwi Chow n'a jamais essayé de le projeter à Hong Kong et a conservé l'anonymat de toute l'équipe de production. "Après avoir réalisé +Revolution of Our Times+, je m'attendais à ne plus pouvoir faire de films pendant assez longtemps et j'étais mentalement préparé à aller en prison", a-t-il déclaré. "Je n'abandonne pas M. Chow n'est pas allé en prison, mais investisseurs et collaborateurs lui ont tourné le dos, condamnant presque "Deadline". Aucune école hongkongaise n'a accepté d'accueillir son tournage, l'obligeant à déplacer la production à Taïwan, où le film est sorti le mois dernier. Des soutiens hongkongais de Kiwi Chow se sont rendus à Taïwan pour assister à des projections spéciales de "Deadline". L'un des organisateurs a déclaré avoir été fouillé par les douanes à son retour. Interrogées, les douanes de Hong Kong ont refusé de commenter. Malgré la censure de plus en plus courante à Hong Kong, M. Chow a déclaré qu'il ne voulait pas "abandonner" la ville. "Je devrais peut-être réduire mon budget ou modifier le scénario", a-t-il déclaré. "Tant que (mon film) peut être tourné à Hong Kong, je n'abandonne pas."
Texte intégral (846 mots)
La carrière de ce cinéaste de 46 ans, qui a débuté en 2015 avec le récit primé d'un Hong Kong dystopique, illustre la manière dont l'industrie cinématographique de la ville, autrefois réputée pour son audace et son humour sarcastique, s'est peu à peu bridée. Son dernier projet, "Deadline", raconte l'histoire d'une école d'élite secouée par des avertissements de suicide imminent, a expliqué Kiwi Chow à l'AFP dans une interview mercredi. Il a annoncé cette semaine sur ses les réseaux sociaux l'"interdiction" de ce thriller qu'il décrit comme une allégorie, tourné à Taïwan mais se déroulant dans un "monde imaginaire". Les autorités "ont estimé qu'il était +contraire aux intérêts de la sécurité nationale+... Mais en quoi? Personne n'a donné d'explication", a déclaré le réalisateur à l'AFP, qualifiant cette décision d'"absurde". Pékin a imposé à Hong Kong une loi sur la sécurité nationale en 2020, après d'importantes et parfois violentes manifestations prodémocratie. Les textes sur la sécurité nationale prévoient des peines de prison pouvant aller jusqu'à la perpétuité pour des infractions telles que la trahison et l'insurrection. Ils ont mis fin à une grande partie des libertés et garanties juridiques dont bénéficiait Hong Kong, territoire sous domination britannique jusqu'à sa rétrocession à la Chine en 1997, dont elle est désormais une région à statut administratif spécial. Dans la foulée, en 2021, les règles de censure cinématographique ont été renforcées. "Si cela concerne la situation politique réelle de Hong Kong, absolument personne ne fera de film à ce sujet", a déclaré M. Chow, ajoutant que l'autocensure s'était aussi renforcée dans l'industrie du cinéma. Interrogé au sujet de "Deadline", le Bureau de l'administration des films, journaux et articles de Hong Kong n'a pas souhaité faire de commentaires. Hong Kong n'avait interdit aucun film entre 2016 et 2020. Mais les autorités ont interdit 13 films pour des raisons de sécurité nationale entre 2021 et juillet 2025, tandis que 50 films ont été "contraints d'être modifiés", a déclaré le Bureau à l'AFP. Pour M. Chow, son film n'a probablement pas été écarté en raison de son contenu, mais ses années passées à faire fi des interdits de Pékin l'auraient placé sur une liste noire officieuse. Pendant le tournage de "Deadline", "je me suis senti très seul", a-t-il confié. Prêt "à aller en prison" Film fait de cinq court-métrages, "Ten Years" est sorti le 17 décembre 2015 à Hong Kong. Il dépeignait une version dystopique de la ville qui s'inspirait du sentiment de malaise général face à l'autorité croissante de Pékin. Dix ans plus tard, M. Chow, qui a réalisé l'un de ces court-métrages, se souvient des foules qui se pressaient aux projections communautaires lorsque des cinémas grand public ont refusé de diffuser l'oeuvre, primée en 2016 à Hong Kong. "Pour beaucoup de gens, +Ten Years+ dépeignait la situation difficile de Hong Kong (...) et la manière dont les libertés pouvaient être perdues," explique Kiwi Chow. La partie qu'il a réalisée, intitulée "Self-immolator" ("Celle qui s'immole), se termine par une scène montrant une femme âgée s'asperger d'essence et allumer un briquet. "L'auto-immolation était un symbole de sacrifice. Je voulais demander aux Hongkongais: +Dans quelle mesure êtes-vous prêts à vous sacrifier pour des valeurs telles que la liberté et la justice ?+", a-t-il expliqué. Les manifestations prodémocratie de 2019 furent sa réponse. D'une ampleur et d'une violence sans précédent dans la ville, elle ont conduit à plus de 10.200 arrestations et plus de 200 condamnations en justice. M. Chow, alors occupé par un drame romantique, a toutefois tourné de nombreuses séquences des manifestations, qui allaient devenir le documentaire "Revolution of Our Times". Le film a été présenté en avant-première à Cannes en juillet 2021, mais Kiwi Chow n'a jamais essayé de le projeter à Hong Kong et a conservé l'anonymat de toute l'équipe de production. "Après avoir réalisé +Revolution of Our Times+, je m'attendais à ne plus pouvoir faire de films pendant assez longtemps et j'étais mentalement préparé à aller en prison", a-t-il déclaré. "Je n'abandonne pas M. Chow n'est pas allé en prison, mais investisseurs et collaborateurs lui ont tourné le dos, condamnant presque "Deadline". Aucune école hongkongaise n'a accepté d'accueillir son tournage, l'obligeant à déplacer la production à Taïwan, où le film est sorti le mois dernier. Des soutiens hongkongais de Kiwi Chow se sont rendus à Taïwan pour assister à des projections spéciales de "Deadline". L'un des organisateurs a déclaré avoir été fouillé par les douanes à son retour. Interrogées, les douanes de Hong Kong ont refusé de commenter. Malgré la censure de plus en plus courante à Hong Kong, M. Chow a déclaré qu'il ne voulait pas "abandonner" la ville. "Je devrais peut-être réduire mon budget ou modifier le scénario", a-t-il déclaré. "Tant que (mon film) peut être tourné à Hong Kong, je n'abandonne pas."

23.12.2025 à 15:23

Histoire : les grandes découvertes de 2025

FRANCE24
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Histoire : à la recherche de nos origines à travers les grandes découvertes de 2025
Texte intégral (846 mots)
Histoire : à la recherche de nos origines à travers les grandes découvertes de 2025

23.12.2025 à 15:22

Royaume-Uni : un nouveau street-art signé Banksy dévoilé à Londres

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Un nouveau Banksy apparaît dans une rue de Londres. Le mystérieux artiste a revendiqué l'œuvre sur son compte Instagram.
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Un nouveau Banksy apparaît dans une rue de Londres. Le mystérieux artiste a revendiqué l'œuvre sur son compte Instagram.

23.12.2025 à 15:20

CAN 2025 : entrée en lice du Sénégal, un grand favori

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"Conquérir une deuxième étoile". Le Sénégal, prochain adversaire de l'équipe de France au Mondial 2026, lance mardi à Tanger face au Botswana sa Coupe d'Afrique des nations dont il est l'autre favori avec le Maroc, pays organisateur. Correspondance de Elimane Ndao à Dakar
Texte intégral (846 mots)
"Conquérir une deuxième étoile". Le Sénégal, prochain adversaire de l'équipe de France au Mondial 2026, lance mardi à Tanger face au Botswana sa Coupe d'Afrique des nations dont il est l'autre favori avec le Maroc, pays organisateur. Correspondance de Elimane Ndao à Dakar
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