LePartisan - 1605 vues
MEDIAS REVUES BLOGS
Lien du flux RSS
Chaîne de service public - Actualité internationale.

Accès libre

▸ les 15 dernières parutions

26.11.2025 à 10:12

L'OM renverse Newcastle et conserve ses espoirs de qualification

L'Equipe TV
img
L'Olympique de Marseille a battu Newcastle (2-1) grâce à un doublé de Pierre-Emerick Aubameyang. Les Marseillais sont 19ᵉ et peuvent encore prétendre à une place en barrages.
L'Olympique de Marseille a battu Newcastle (2-1) grâce à un doublé de Pierre-Emerick Aubameyang. Les Marseillais sont 19ᵉ et peuvent encore prétendre à une place en barrages.

26.11.2025 à 10:11

L'astronaute Sophie Adenot "sereine" avant son départ pour l'ISS

FRANCE24
img
"C'est la concrétisation du rêve de la petite fille que j'étais", s'est enthousiasmée devant la presse celle qui va devenir la deuxième femme astronaute française de l'histoire, après Claudie Haigneré qui effectua son premier vol à bord de la station Mir en 1996. "Claudie a été d'une grande, grande inspiration sur mon parcours", a reconnu l'ingénieure et ancienne pilote d'essai de 43 ans, venue présenter à Toulouse les expériences scientifiques préparées par le Centre nationale d'études spatiales (Cnes) qu'elle mènera à bord de l'ISS. A trois mois du décollage, prévu à partir du 15 février avec trois autres astronautes, le "compte à rebours est plus que lancé". Le programme "qui était déjà intense jusqu'à maintenant s'intensifie encore", a-t-elle raconté. "Stress intense" "On va être dans une capsule spatiale en haut d'une fusée qui mesure 70 mètres de haut, qui va accélérer jusqu'à une vitesse de 7,6 km par seconde, puis être en orbite libre autour de la Terre jusqu'à l'amarrage à une station qui va à une vitesse de 28.000 km heure. On va vivre ensemble la vie quotidienne, mais aussi l'intensité des missions, des sorties extravéhiculaires, des manœuvres de bras robotiques. Et ensuite, quand on va rentrer sur Terre, le bouclier thermique va absorber une énergie qui est équivalente à 30 TGV lancés à pleine vitesse", a-t-elle déroulé. Malgré tout, "à ce stade en particulier de l'entraînement, on a toutes les clés pour être serein", a estimé Mme Adenot. "On s'entraîne beaucoup aux situations d'urgence, justement pour être sereins. Qu'est-ce qui se passe s'il y a une dépressurisation d'urgence ? S'il y a un feu à bord ? S'il y a une fuite de plomberie à bord ?", a détaillé l'astronaute. Autre priorité avant le départ, la collecte de données médicales de référence qui serviront à étudier l'effet de la microgravité sur son corps. "Un astronaute vieillit plus que de normale quand il est dans l'espace parce qu'il est soumis à un stress intense. On peut faire beaucoup de recherches qui aident à développer des procédures médicales mais aussi trouver des solutions à des maladies ou comprendre mieux le vieillissement", a-t-elle expliqué. A bord, certaines des expériences développées par le Centre d'aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (Cadmos) viseront justement à recueillir des données physiologiques et à faire des tests cognitifs. Mais aussi à réaliser des échographies en autonomie et sans expertise médicale. Sophie Adenot testera également le prototype d'une nouvelle combinaison intra-véhiculaire développée par le Cnes avec Décathlon et l'entreprise Spartan Space. "Moment historique" D'autres expériences viseront à analyser les bio-contaminations à bord de la station. Une dernière, à visée éducative, consistera à faire germer des plantes en même temps que quelque 260.000 élèves français dans leurs salles de classe. "Curieuse" de découvrir ce qui va lui manquer de la vie sur Terre pendant huit mois, Sophie Adenot a dit avoir "très envie de partager" sa vie à bord, comme Thomas Pesquet, qui avait largement utilisé les réseaux sociaux en orbite. "J'espère être la plus généreuse possible, autant que le temps me le permettra, pour partager pas seulement les aspects technologiques, mais les aspects de vie quotidienne, du côté humain", a-t-elle expliqué. "Je vois cette mission comme une étape qui reçoit l'héritage de toutes les missions spatiales passées" pour l'emmener "vers une exploration plus lointaine", a poursuivi Mme Adenot. A Houston (Etats-Unis) où elle s'entraîne, elle côtoie l'équipage américano-canadien d'Artemis 2, qui doit voyager autour de la Lune dans les prochains mois. "C'est assez magique de vivre ce moment historique de l'aventure spatiale", a-t-elle confié.
Texte intégral (630 mots)
"C'est la concrétisation du rêve de la petite fille que j'étais", s'est enthousiasmée devant la presse celle qui va devenir la deuxième femme astronaute française de l'histoire, après Claudie Haigneré qui effectua son premier vol à bord de la station Mir en 1996. "Claudie a été d'une grande, grande inspiration sur mon parcours", a reconnu l'ingénieure et ancienne pilote d'essai de 43 ans, venue présenter à Toulouse les expériences scientifiques préparées par le Centre nationale d'études spatiales (Cnes) qu'elle mènera à bord de l'ISS. A trois mois du décollage, prévu à partir du 15 février avec trois autres astronautes, le "compte à rebours est plus que lancé". Le programme "qui était déjà intense jusqu'à maintenant s'intensifie encore", a-t-elle raconté. "Stress intense" "On va être dans une capsule spatiale en haut d'une fusée qui mesure 70 mètres de haut, qui va accélérer jusqu'à une vitesse de 7,6 km par seconde, puis être en orbite libre autour de la Terre jusqu'à l'amarrage à une station qui va à une vitesse de 28.000 km heure. On va vivre ensemble la vie quotidienne, mais aussi l'intensité des missions, des sorties extravéhiculaires, des manœuvres de bras robotiques. Et ensuite, quand on va rentrer sur Terre, le bouclier thermique va absorber une énergie qui est équivalente à 30 TGV lancés à pleine vitesse", a-t-elle déroulé. Malgré tout, "à ce stade en particulier de l'entraînement, on a toutes les clés pour être serein", a estimé Mme Adenot. "On s'entraîne beaucoup aux situations d'urgence, justement pour être sereins. Qu'est-ce qui se passe s'il y a une dépressurisation d'urgence ? S'il y a un feu à bord ? S'il y a une fuite de plomberie à bord ?", a détaillé l'astronaute. Autre priorité avant le départ, la collecte de données médicales de référence qui serviront à étudier l'effet de la microgravité sur son corps. "Un astronaute vieillit plus que de normale quand il est dans l'espace parce qu'il est soumis à un stress intense. On peut faire beaucoup de recherches qui aident à développer des procédures médicales mais aussi trouver des solutions à des maladies ou comprendre mieux le vieillissement", a-t-elle expliqué. A bord, certaines des expériences développées par le Centre d'aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales (Cadmos) viseront justement à recueillir des données physiologiques et à faire des tests cognitifs. Mais aussi à réaliser des échographies en autonomie et sans expertise médicale. Sophie Adenot testera également le prototype d'une nouvelle combinaison intra-véhiculaire développée par le Cnes avec Décathlon et l'entreprise Spartan Space. "Moment historique" D'autres expériences viseront à analyser les bio-contaminations à bord de la station. Une dernière, à visée éducative, consistera à faire germer des plantes en même temps que quelque 260.000 élèves français dans leurs salles de classe. "Curieuse" de découvrir ce qui va lui manquer de la vie sur Terre pendant huit mois, Sophie Adenot a dit avoir "très envie de partager" sa vie à bord, comme Thomas Pesquet, qui avait largement utilisé les réseaux sociaux en orbite. "J'espère être la plus généreuse possible, autant que le temps me le permettra, pour partager pas seulement les aspects technologiques, mais les aspects de vie quotidienne, du côté humain", a-t-elle expliqué. "Je vois cette mission comme une étape qui reçoit l'héritage de toutes les missions spatiales passées" pour l'emmener "vers une exploration plus lointaine", a poursuivi Mme Adenot. A Houston (Etats-Unis) où elle s'entraîne, elle côtoie l'équipage américano-canadien d'Artemis 2, qui doit voyager autour de la Lune dans les prochains mois. "C'est assez magique de vivre ce moment historique de l'aventure spatiale", a-t-elle confié.

26.11.2025 à 10:07

Autour de la plus grande île de Hong Kong, le record de deux nageurs marathoniens

FRANCE24
img
Après 20 heures et 56 minutes de nage ininterrompue, Simon Holliday se hisse péniblement sur les marches de la jetée de Disneyland Hong Kong, pour revendiquer une première mondiale. Edie Hu arrive une trentaine de minutes plus tard, un peu fébrile mais tout sourire, achevant sa boucle de 21 heures et 28 minutes. "J'ai commencé à avoir des hallucinations", raconte à l'AFP la quinquagénaire. "J'ai vu Yoda dans les montagnes." Enduits d'une épaisse crème, le Britannique et l'Américaine s'étaient jetés à l'eau jeudi, avec un troisième nageur, Brett Kruse, pour tenter de devenir les premiers à faire le tour de Lantau. Les athlètes étaient accompagnés tout au long de leur périple de trois kayaks et deux bateaux, auxquels l'AFP s'est jointe pour documenter l'aventure. Toutes les 45 minutes, les kayakistes leur livraient un paquet de nourriture contenant tout ce dont ils avaient besoin, des gels énergétiques aux bananes en passant par des analgésiques. Deux observateurs étaient aussi présents pour consigner l'intégralité de la traversée, et rapporter ensuite les résultats à la Marathon Swimmers Federation (MSF). Crampe et abandon Les nageurs n'avaient pas la possibilité de porter de combinaisons, car le règlement de la MSF interdit leur utilisation dans des eaux dont la température est supérieure à 20°C. Jeudi vers 22H00, alors que le trio venait de franchir une section difficile près de l'aéroport international de Hong Kong, Brett Kruse s'est mis à hurler de douleur à cause d'une crampe et a été rapidement hissé à bord du bateau de sécurité. Allongé sur une table, tremblant de froid, il s'est senti contraint d'abandonner le défi. "Je freinais clairement les deux autres et nous ralentissais", a confié Brett Kruse à l'AFP, expliquant avoir vomi à deux reprises. Son abandon a plombé le moral de ses deux compagnons, tandis qu'Edie Hu peinait à suivre le rythme de Simon Holliday. Et tous deux devaient absolument atteindre avant 02H00 du matin le cap de Fan Lau, au sud-ouest de l'île, sans quoi ils auraient été vaincus par les marées. Huit heures plus tard, la situation s'est améliorée: ils avaient largement dépassé le cap en question, le soleil se levait et les courants les portaient. Maggie, l'épouse de Simon Holliday, a rejoint le bateau de sécurité pour assister au dernier chapitre de sa traversée avant d'être déposée à l'embarcadère pour l'accueillir avec une étreinte chaleureuse. "Ça fait vraiment du bien de sortir de l'eau, la dernière partie était tellement difficile", déclare le nouveau recordman à l'AFP, en dévoilant le menu de son repas de réconfort: "Des haricots au fromage sur toast".
Lire plus (451 mots)
Après 20 heures et 56 minutes de nage ininterrompue, Simon Holliday se hisse péniblement sur les marches de la jetée de Disneyland Hong Kong, pour revendiquer une première mondiale. Edie Hu arrive une trentaine de minutes plus tard, un peu fébrile mais tout sourire, achevant sa boucle de 21 heures et 28 minutes. "J'ai commencé à avoir des hallucinations", raconte à l'AFP la quinquagénaire. "J'ai vu Yoda dans les montagnes." Enduits d'une épaisse crème, le Britannique et l'Américaine s'étaient jetés à l'eau jeudi, avec un troisième nageur, Brett Kruse, pour tenter de devenir les premiers à faire le tour de Lantau. Les athlètes étaient accompagnés tout au long de leur périple de trois kayaks et deux bateaux, auxquels l'AFP s'est jointe pour documenter l'aventure. Toutes les 45 minutes, les kayakistes leur livraient un paquet de nourriture contenant tout ce dont ils avaient besoin, des gels énergétiques aux bananes en passant par des analgésiques. Deux observateurs étaient aussi présents pour consigner l'intégralité de la traversée, et rapporter ensuite les résultats à la Marathon Swimmers Federation (MSF). Crampe et abandon Les nageurs n'avaient pas la possibilité de porter de combinaisons, car le règlement de la MSF interdit leur utilisation dans des eaux dont la température est supérieure à 20°C. Jeudi vers 22H00, alors que le trio venait de franchir une section difficile près de l'aéroport international de Hong Kong, Brett Kruse s'est mis à hurler de douleur à cause d'une crampe et a été rapidement hissé à bord du bateau de sécurité. Allongé sur une table, tremblant de froid, il s'est senti contraint d'abandonner le défi. "Je freinais clairement les deux autres et nous ralentissais", a confié Brett Kruse à l'AFP, expliquant avoir vomi à deux reprises. Son abandon a plombé le moral de ses deux compagnons, tandis qu'Edie Hu peinait à suivre le rythme de Simon Holliday. Et tous deux devaient absolument atteindre avant 02H00 du matin le cap de Fan Lau, au sud-ouest de l'île, sans quoi ils auraient été vaincus par les marées. Huit heures plus tard, la situation s'est améliorée: ils avaient largement dépassé le cap en question, le soleil se levait et les courants les portaient. Maggie, l'épouse de Simon Holliday, a rejoint le bateau de sécurité pour assister au dernier chapitre de sa traversée avant d'être déposée à l'embarcadère pour l'accueillir avec une étreinte chaleureuse. "Ça fait vraiment du bien de sortir de l'eau, la dernière partie était tellement difficile", déclare le nouveau recordman à l'AFP, en dévoilant le menu de son repas de réconfort: "Des haricots au fromage sur toast".

26.11.2025 à 10:05

Le président taïwanais veut une armée prête face à la Chine d'ici 2027

FRANCE24
img
Pékin revendique Taïwan et n'écarte pas l'option armée pour s'en emparer, la soumettant à une forte pression militaire, économique et diplomatique. Lundi encore, le président chinois Xi Jinping a affirmé par téléphone à Donald Trump que le passage de Taïwan sous le pavillon de la Chine communiste constituait un enjeu international majeur, selon un média d'Etat chinois. Dans ce contexte, Lai Ching-te a annoncé que son gouvernement allait proposer 40 milliards de dollars de dépenses de défense supplémentaires sur plusieurs années, dans un éditorial publié mardi par le journal américain Washington Post. "Nous cherchons à renforcer la dissuasion en ajoutant des coûts et des incertitudes plus élevées au processus de décision de Pékin concernant l'usage de la force", a-t-il écrit. "L'objectif est d'atteindre un haut niveau de préparation des forces de combat interarmées pour dissuader efficacement les menaces de la Chine d'ici 2027", a-t-il ensuite déclaré lors d'une conférence de presse à Taipei. Lai Ching-te, leader du Parti démocratique progressiste, avait précédemment évoqué des projets d'augmentation des dépenses de défense à plus de 3% du PIB en 2026, et de 5% à horizon 2030, répondant aux pressions en ce sens des Etats-Unis, qui restent son soutien le plus puissant et son principal fournisseur d'armes. Le plan de dépenses dévoilé dans le Washington Post s'étalerait sur plusieurs années, et dépasserait celui précédemment détaillé à l'AFP par un responsable du parti présidentiel, qui prévoyait un budget équivalant à 32 milliards de dollars. "Cette enveloppe majeure ne va pas seulement financer de manière significative de nouvelles acquisitions d'armes auprès des Etats-Unis, elle va aussi grandement améliorer les capacités" de Taïwan, a ajouté Lai Ching-te dans le Washington Post. Il a par ailleurs affirmé que ce possible relèvement des dépenses n'était pas lié aux négociations en cours avec Washington sur les droits de douane. Ses déclarations interviennent peu après la validation de la première vente américaine de matériel militaire à Taïwan depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le contrat, approuvé mi-novembre par Washington, porte sur 330 millions de dollars. Selon M. Lai, ce projet de budget doit également permettre d'accélérer le développement du "T-Dome", un système de défense antiaérienne multiple, afin de se "rapprocher de la vision d'une Taïwan imprenable, protégée par l'innovation et la technologie". "Mon message ici est clair: l'engagement de Taïwan pour la paix et la stabilité est indéfectible", a encore lancé le dirigeant. "Prérequis" Il pourrait néanmoins être difficile pour son gouvernement d'obtenir l'approbation du Parlement, où le parti d'opposition Kuomintang, qui souhaite un rapprochement avec Pékin, contrôle les finances avec son allié du Parti du peuple. La présidente du Kuomintang récemment élue, Cheng Li-wun, s'est déjà opposée aux plans de dépenses de défense du camp Lai, soutenant que Taïwan "n'a pas autant d'argent". Les Etats-Unis ont exhorté mercredi les formations politiques taïwanaises à "trouver un terrain d'entente" pour renforcer la défense de l'île. "Que votre priorité soit de préserver la démocratie taïwanaise, de favoriser les conditions d'un dialogue à travers le détroit (de Taïwan, ndlr) ou de maintenir le soutien émanant de la communauté internationale, accroître les capacités de défense de Taïwan est un prérequis", a déclaré Raymond Greene, directeur de l'Institut américain de Taïwan, l'ambassade de fait des Etats-Unis sur place. Les propos de M. Lai s'inscrivent aussi dans un contexte de forte tension entre Tokyo et Pékin au sujet de Taïwan. La Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a récemment dit que des opérations armées contre l'île pourraient justifier une intervention militaire de son pays. La Chine y a vu une provocation.
Texte intégral (668 mots)
Pékin revendique Taïwan et n'écarte pas l'option armée pour s'en emparer, la soumettant à une forte pression militaire, économique et diplomatique. Lundi encore, le président chinois Xi Jinping a affirmé par téléphone à Donald Trump que le passage de Taïwan sous le pavillon de la Chine communiste constituait un enjeu international majeur, selon un média d'Etat chinois. Dans ce contexte, Lai Ching-te a annoncé que son gouvernement allait proposer 40 milliards de dollars de dépenses de défense supplémentaires sur plusieurs années, dans un éditorial publié mardi par le journal américain Washington Post. "Nous cherchons à renforcer la dissuasion en ajoutant des coûts et des incertitudes plus élevées au processus de décision de Pékin concernant l'usage de la force", a-t-il écrit. "L'objectif est d'atteindre un haut niveau de préparation des forces de combat interarmées pour dissuader efficacement les menaces de la Chine d'ici 2027", a-t-il ensuite déclaré lors d'une conférence de presse à Taipei. Lai Ching-te, leader du Parti démocratique progressiste, avait précédemment évoqué des projets d'augmentation des dépenses de défense à plus de 3% du PIB en 2026, et de 5% à horizon 2030, répondant aux pressions en ce sens des Etats-Unis, qui restent son soutien le plus puissant et son principal fournisseur d'armes. Le plan de dépenses dévoilé dans le Washington Post s'étalerait sur plusieurs années, et dépasserait celui précédemment détaillé à l'AFP par un responsable du parti présidentiel, qui prévoyait un budget équivalant à 32 milliards de dollars. "Cette enveloppe majeure ne va pas seulement financer de manière significative de nouvelles acquisitions d'armes auprès des Etats-Unis, elle va aussi grandement améliorer les capacités" de Taïwan, a ajouté Lai Ching-te dans le Washington Post. Il a par ailleurs affirmé que ce possible relèvement des dépenses n'était pas lié aux négociations en cours avec Washington sur les droits de douane. Ses déclarations interviennent peu après la validation de la première vente américaine de matériel militaire à Taïwan depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le contrat, approuvé mi-novembre par Washington, porte sur 330 millions de dollars. Selon M. Lai, ce projet de budget doit également permettre d'accélérer le développement du "T-Dome", un système de défense antiaérienne multiple, afin de se "rapprocher de la vision d'une Taïwan imprenable, protégée par l'innovation et la technologie". "Mon message ici est clair: l'engagement de Taïwan pour la paix et la stabilité est indéfectible", a encore lancé le dirigeant. "Prérequis" Il pourrait néanmoins être difficile pour son gouvernement d'obtenir l'approbation du Parlement, où le parti d'opposition Kuomintang, qui souhaite un rapprochement avec Pékin, contrôle les finances avec son allié du Parti du peuple. La présidente du Kuomintang récemment élue, Cheng Li-wun, s'est déjà opposée aux plans de dépenses de défense du camp Lai, soutenant que Taïwan "n'a pas autant d'argent". Les Etats-Unis ont exhorté mercredi les formations politiques taïwanaises à "trouver un terrain d'entente" pour renforcer la défense de l'île. "Que votre priorité soit de préserver la démocratie taïwanaise, de favoriser les conditions d'un dialogue à travers le détroit (de Taïwan, ndlr) ou de maintenir le soutien émanant de la communauté internationale, accroître les capacités de défense de Taïwan est un prérequis", a déclaré Raymond Greene, directeur de l'Institut américain de Taïwan, l'ambassade de fait des Etats-Unis sur place. Les propos de M. Lai s'inscrivent aussi dans un contexte de forte tension entre Tokyo et Pékin au sujet de Taïwan. La Première ministre japonaise, Sanae Takaichi, a récemment dit que des opérations armées contre l'île pourraient justifier une intervention militaire de son pays. La Chine y a vu une provocation.

26.11.2025 à 10:01

La Bourse de Paris dans le vert, entre espoirs de paix en Ukraine et baisse de taux de la Fed

FRANCE24
img
Vers 09H40 heure locale, l'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, prenait 28,28 points, soit + 0,35%, à 8.054,08 points. La veille, l'indice avait gagné 0,83% pour atteindre 8.025,80 points. Mardi, une pluie d'indicateurs a brossé un paysage inquiétant sur l'état de l'économie américaine, entre prix à la production toujours en hausse et une confiance des consommateurs en chute libre, ces derniers ajustant leurs dépenses en conséquence. "Les marchés deviennent de plus en plus convaincus que la Réserve fédérale pourrait abaisser ses taux (de 0,25%) lors de sa réunion de décembre, dans deux semaines", commente Daniela Hathorn, analyste de marché chez Capital.com. Les probabilités sont désormais de 85% selon l'outil CME FedWatch, "alors qu'elles étaient encore sous les 20% il y a seulement une semaine", précise l'analyste. En parallèle, les investisseurs européens gardent un oeil sur la situation en Ukraine, esperant "la résolution d’un conflit à leur porte", notent les analystes de Natixis. L'activité diplomatique s'est accélérée pour trouver une issue à la guerre en Ukraine, mais les frappes russes se sont poursuivies mercredi sans répit. L'émissaire spécial américain Steve Witkoff doit se rendre à Moscou "la semaine prochaine" pour discuter avec le président russe Vladimir Poutine, a annoncé le président américain, une visite confirmée mercredi matin par le Kremlin. Les négociations se concentrent sur un projet de plan américain dont une version initiale jugée très favorable à Moscou a été amendée à l'issue de pourparlers dimanche à Genève entre délégations américaine, ukrainienne et européenne. Valneva s'envole Le laboratoire franco-autrichien Valneva s'envolait de 7,44% à 4,07 euros vers 09h40 à Paris, après avoir annoncé mercredi dans un communiqué des résultats finaux positifs de l'étude de phase 2 concernant son candidat vaccin contre la maladie de Lyme, VLA15, transmise par des tiques. "Les résultats confirment les avantages d'une vaccination annuelle avant chaque saison de transmission de la maladie de Lyme" et "aucun problème de sécurité n'a été observé", précise le communiqué.
Lire plus (350 mots)
Vers 09H40 heure locale, l'indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, prenait 28,28 points, soit + 0,35%, à 8.054,08 points. La veille, l'indice avait gagné 0,83% pour atteindre 8.025,80 points. Mardi, une pluie d'indicateurs a brossé un paysage inquiétant sur l'état de l'économie américaine, entre prix à la production toujours en hausse et une confiance des consommateurs en chute libre, ces derniers ajustant leurs dépenses en conséquence. "Les marchés deviennent de plus en plus convaincus que la Réserve fédérale pourrait abaisser ses taux (de 0,25%) lors de sa réunion de décembre, dans deux semaines", commente Daniela Hathorn, analyste de marché chez Capital.com. Les probabilités sont désormais de 85% selon l'outil CME FedWatch, "alors qu'elles étaient encore sous les 20% il y a seulement une semaine", précise l'analyste. En parallèle, les investisseurs européens gardent un oeil sur la situation en Ukraine, esperant "la résolution d’un conflit à leur porte", notent les analystes de Natixis. L'activité diplomatique s'est accélérée pour trouver une issue à la guerre en Ukraine, mais les frappes russes se sont poursuivies mercredi sans répit. L'émissaire spécial américain Steve Witkoff doit se rendre à Moscou "la semaine prochaine" pour discuter avec le président russe Vladimir Poutine, a annoncé le président américain, une visite confirmée mercredi matin par le Kremlin. Les négociations se concentrent sur un projet de plan américain dont une version initiale jugée très favorable à Moscou a été amendée à l'issue de pourparlers dimanche à Genève entre délégations américaine, ukrainienne et européenne. Valneva s'envole Le laboratoire franco-autrichien Valneva s'envolait de 7,44% à 4,07 euros vers 09h40 à Paris, après avoir annoncé mercredi dans un communiqué des résultats finaux positifs de l'étude de phase 2 concernant son candidat vaccin contre la maladie de Lyme, VLA15, transmise par des tiques. "Les résultats confirment les avantages d'une vaccination annuelle avant chaque saison de transmission de la maladie de Lyme" et "aucun problème de sécurité n'a été observé", précise le communiqué.

26.11.2025 à 09:53

Le chinois JD.com a accepté les conditions posées par Bercy en vue d'une entrée indirecte au capital de Fnac Darty, affirme Lescure

FRANCE24
img
Soulignant que Fnac n'était "pas un commerçant comme un autre", Roland Lescure a affirmé s'être entretenu avec le groupe JD.com pour le "sensibiliser au caractère culturel du commerce en question et (...) pour poser des conditions. Ils les ont acceptées". "Ces conditions sont très simples", a-t-il explicité: "ils vont rester un actionnaire (...) dormant, aucun droit de gouvernance, aucun impact sur la gestion de l'entreprise". "On passe d'un actionnaire allemand à un actionnaire chinois, qui n'aura aucun impact ni sur la gestion, la gouvernance", a-t-il ajouté. JD.com, qui veut renforcer sa présence en Europe, est en cours de finalisation du rachat, pour quelque 2,2 milliards d'euros, du distributeur allemand Ceconomy, qui détient 22% du capital du distributeur français, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (28%). En septembre, face à l'arrivée attendue de JD.com au capital de Fnac Darty, le ministère de l'Economie avait demandé au groupe chinois de déposer une demande d'examen au titre du contrôle des investissements étrangers en France (IEF), ce qu'il a fait. Cette procédure visant à préserver les intérêts économiques de la France dans certains secteurs sensibles n'était finalement pas applicable dans ce cas, a expliqué Bercy à l'AFP, ajoutant avoir néanmoins demandé à JD.com de respecter certaines conditions dans le cadre de l'opération. Parmi ces dernières, outre la non intervention dans la gestion, "JD et Ceconomy se sont engagés à ne pas augmenter leur participation au capital de Fnac" et à ne pas en prendre le contrôle, selon le ministère de l'Economie. "La gouvernance de Fnac, qui est composée d’administrateurs indépendants, ne sera pas modifiée", a-t-il ajouté. Le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, a dit mercredi avoir "pris acte des annonces du ministre de l'Economie et des Finances et des garanties obtenues par le gouvernement de la part de JD.com dans l'hypothèse où le rachat de Ceconomy serait mené à son terme". "Ceconomy n'est pas représenté au conseil d'administration et n’aura pas d'influence directe ou indirecte dans la gouvernance de notre groupe, qui pourra ainsi continuer à déployer sa feuille de route stratégique", a-t-il ajouté dans une réaction écrite transmise à l'AFP. JD.com a par ailleurs lancé en France sa plateforme de vente en ligne Joybuy, où l'on trouve tous types de produits, de l'électronique aux vêtements, en passant par de l'alimentaire.
Lire plus (420 mots)
Soulignant que Fnac n'était "pas un commerçant comme un autre", Roland Lescure a affirmé s'être entretenu avec le groupe JD.com pour le "sensibiliser au caractère culturel du commerce en question et (...) pour poser des conditions. Ils les ont acceptées". "Ces conditions sont très simples", a-t-il explicité: "ils vont rester un actionnaire (...) dormant, aucun droit de gouvernance, aucun impact sur la gestion de l'entreprise". "On passe d'un actionnaire allemand à un actionnaire chinois, qui n'aura aucun impact ni sur la gestion, la gouvernance", a-t-il ajouté. JD.com, qui veut renforcer sa présence en Europe, est en cours de finalisation du rachat, pour quelque 2,2 milliards d'euros, du distributeur allemand Ceconomy, qui détient 22% du capital du distributeur français, ce qui en fait le deuxième actionnaire derrière le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (28%). En septembre, face à l'arrivée attendue de JD.com au capital de Fnac Darty, le ministère de l'Economie avait demandé au groupe chinois de déposer une demande d'examen au titre du contrôle des investissements étrangers en France (IEF), ce qu'il a fait. Cette procédure visant à préserver les intérêts économiques de la France dans certains secteurs sensibles n'était finalement pas applicable dans ce cas, a expliqué Bercy à l'AFP, ajoutant avoir néanmoins demandé à JD.com de respecter certaines conditions dans le cadre de l'opération. Parmi ces dernières, outre la non intervention dans la gestion, "JD et Ceconomy se sont engagés à ne pas augmenter leur participation au capital de Fnac" et à ne pas en prendre le contrôle, selon le ministère de l'Economie. "La gouvernance de Fnac, qui est composée d’administrateurs indépendants, ne sera pas modifiée", a-t-il ajouté. Le directeur général de Fnac Darty, Enrique Martinez, a dit mercredi avoir "pris acte des annonces du ministre de l'Economie et des Finances et des garanties obtenues par le gouvernement de la part de JD.com dans l'hypothèse où le rachat de Ceconomy serait mené à son terme". "Ceconomy n'est pas représenté au conseil d'administration et n’aura pas d'influence directe ou indirecte dans la gouvernance de notre groupe, qui pourra ainsi continuer à déployer sa feuille de route stratégique", a-t-il ajouté dans une réaction écrite transmise à l'AFP. JD.com a par ailleurs lancé en France sa plateforme de vente en ligne Joybuy, où l'on trouve tous types de produits, de l'électronique aux vêtements, en passant par de l'alimentaire.

26.11.2025 à 09:17

Au Canada, l'avenir incertain des bélugas de Marineland menacés d'euthanasie

FRANCE24
img
Dans les allées vides et balayées par le vent de novembre du parc installé à Niagara, près des célèbres chutes à la frontière canado-américaine, le temps semble suspendu. L'époque où tous les enfants connaissaient le jingle publicitaire accrocheur et où le parc attirait les foules paraît bien loin. Officiellement, le parc a fermé pour de graves difficultés et le sort des mammifères marins est plus incertain que jamais, rappelant la saga en France autour des derniers cétacés du Marineland d'Antibes (sans lien avec celui au Canada). Il y a quelques semaines, la direction pensait avoir trouvé une solution en proposant leur exportation vers la Chine dans un grand parc aquatique. Mais cette option a été rejetée par le gouvernement canadien qui refuse que ces mammifères soient de nouveau exploités pour du divertissement. Ulcéré, Marineland a menacé de les euthanasier s'il ne recevait pas de fonds d'urgence. "Nous sommes lourdement endettés et nous manquons cruellement de ressources pour fournir des soins adéquats aux cétacés", écrit le parc dans une lettre adressée au ministère des Pêches et des Océans. Interrogé à plusieurs reprises par l'AFP, le parc s'est refusé à tout commentaire. "Illégal" Pour l'ancien dresseur devenu lanceur d'alerte, Phil Demers, qui a documenté les dérives du parc où il a travaillé pendant plus de dix ans, cette menace d'euthanasie, "c'est du vent". "C'est illégal, et personne ne participerait jamais à une chose aussi horrible". Toutefois, il dénonce l'impasse actuelle: "Marineland recherche le profit. Ils ne veulent que de l'argent et ne se préoccupent pas de l'intérêt des animaux". Rien de nouveau sous le soleil, d'après lui. Depuis 2019, 20 animaux, dont 19 bélugas, y sont morts, selon un décompte de La Presse, journal canadien. Le parc assure qu'il s'agit de "morts naturelles", mais les services de protection animale de l'Ontario enquêtent depuis cinq ans sur de possibles mauvais traitements. Une situation qui n'a fait qu'accentuer une tendance déjà observée dans de nombreux pays: le désintérêt croissant du public pour les spectacles de cétacés, perçus comme une forme d'exploitation animale. C'est d'ailleurs dans ce contexte que le Canada a adopté, en 2019, une loi rendant illégale la détention en captivité des baleines, des dauphins ou des marsouins. Et c'est sur cette législation que le gouvernement s'est appuyé pour rejeter leur transfert vers la Chine. Mais aujourd'hui, "les bélugas ont besoin d'un nouveau foyer. Le ministère a peut-être commis une erreur en rejetant les permis" pour un transfert vers le parc d'attractions Chimelong Ocean Kingdom en Chine, estime Phil Demers, car peu d'installations dans le monde sont capables d'accueillir autant de bélugas. Le temps presse Kristy Burgess a d'abord été serveuse à Marineland et après avoir assisté à la naissance d'un béluga, a décidé de devenir soigneuse. Travailler auprès de ces animaux était le rêve d'une vie et l'imbroglio actuel est, pour elle, un crève-coeur. "Il y a une poignée de baleines, trois en particulier, auxquelles je pense constamment et je me demande comment elles vont, car ce sont des animaux très sociables", raconte-t-elle. "Elles étaient vraiment têtues, mais elles étaient géniales avec moi. Elles me manquent tellement", ajoute l'ex-employée du parc. Alors dans ce contexte, parmi les pistes avancées émerge celle d'un sanctuaire marin, actuellement à l'étude en Nouvelle-Ecosse, dans l'est du Canada. "Nous devons trouver des moyens de collaborer pour offrir à ces animaux un environnement enrichissant, leur permettre de finir leur vie avec dignité", insiste Charles Vinick, directeur du Whale Sanctuary Project. Une solution toutefois rejetée par beaucoup car considérée comme irréaliste, puisque les travaux n'ont pas débuté sur le site prévu. Le gouvernement a assuré mardi à l'AFP être disposé à examiner "rapidement" toute "autre proposition de transferts ou permis d'exportation". Les défenseurs des animaux exhortent Ottawa à agir avant de nouveaux décès.
Texte intégral (683 mots)
Dans les allées vides et balayées par le vent de novembre du parc installé à Niagara, près des célèbres chutes à la frontière canado-américaine, le temps semble suspendu. L'époque où tous les enfants connaissaient le jingle publicitaire accrocheur et où le parc attirait les foules paraît bien loin. Officiellement, le parc a fermé pour de graves difficultés et le sort des mammifères marins est plus incertain que jamais, rappelant la saga en France autour des derniers cétacés du Marineland d'Antibes (sans lien avec celui au Canada). Il y a quelques semaines, la direction pensait avoir trouvé une solution en proposant leur exportation vers la Chine dans un grand parc aquatique. Mais cette option a été rejetée par le gouvernement canadien qui refuse que ces mammifères soient de nouveau exploités pour du divertissement. Ulcéré, Marineland a menacé de les euthanasier s'il ne recevait pas de fonds d'urgence. "Nous sommes lourdement endettés et nous manquons cruellement de ressources pour fournir des soins adéquats aux cétacés", écrit le parc dans une lettre adressée au ministère des Pêches et des Océans. Interrogé à plusieurs reprises par l'AFP, le parc s'est refusé à tout commentaire. "Illégal" Pour l'ancien dresseur devenu lanceur d'alerte, Phil Demers, qui a documenté les dérives du parc où il a travaillé pendant plus de dix ans, cette menace d'euthanasie, "c'est du vent". "C'est illégal, et personne ne participerait jamais à une chose aussi horrible". Toutefois, il dénonce l'impasse actuelle: "Marineland recherche le profit. Ils ne veulent que de l'argent et ne se préoccupent pas de l'intérêt des animaux". Rien de nouveau sous le soleil, d'après lui. Depuis 2019, 20 animaux, dont 19 bélugas, y sont morts, selon un décompte de La Presse, journal canadien. Le parc assure qu'il s'agit de "morts naturelles", mais les services de protection animale de l'Ontario enquêtent depuis cinq ans sur de possibles mauvais traitements. Une situation qui n'a fait qu'accentuer une tendance déjà observée dans de nombreux pays: le désintérêt croissant du public pour les spectacles de cétacés, perçus comme une forme d'exploitation animale. C'est d'ailleurs dans ce contexte que le Canada a adopté, en 2019, une loi rendant illégale la détention en captivité des baleines, des dauphins ou des marsouins. Et c'est sur cette législation que le gouvernement s'est appuyé pour rejeter leur transfert vers la Chine. Mais aujourd'hui, "les bélugas ont besoin d'un nouveau foyer. Le ministère a peut-être commis une erreur en rejetant les permis" pour un transfert vers le parc d'attractions Chimelong Ocean Kingdom en Chine, estime Phil Demers, car peu d'installations dans le monde sont capables d'accueillir autant de bélugas. Le temps presse Kristy Burgess a d'abord été serveuse à Marineland et après avoir assisté à la naissance d'un béluga, a décidé de devenir soigneuse. Travailler auprès de ces animaux était le rêve d'une vie et l'imbroglio actuel est, pour elle, un crève-coeur. "Il y a une poignée de baleines, trois en particulier, auxquelles je pense constamment et je me demande comment elles vont, car ce sont des animaux très sociables", raconte-t-elle. "Elles étaient vraiment têtues, mais elles étaient géniales avec moi. Elles me manquent tellement", ajoute l'ex-employée du parc. Alors dans ce contexte, parmi les pistes avancées émerge celle d'un sanctuaire marin, actuellement à l'étude en Nouvelle-Ecosse, dans l'est du Canada. "Nous devons trouver des moyens de collaborer pour offrir à ces animaux un environnement enrichissant, leur permettre de finir leur vie avec dignité", insiste Charles Vinick, directeur du Whale Sanctuary Project. Une solution toutefois rejetée par beaucoup car considérée comme irréaliste, puisque les travaux n'ont pas débuté sur le site prévu. Le gouvernement a assuré mardi à l'AFP être disposé à examiner "rapidement" toute "autre proposition de transferts ou permis d'exportation". Les défenseurs des animaux exhortent Ottawa à agir avant de nouveaux décès.

26.11.2025 à 09:13

La nostalgie IA, quand de fausses vidéos des années 80 ravissent les réseaux sociaux

FRANCE24
img
Ce faux montage de la chaîne américaine Maximal Nostalgia, qui a récolté près de 600.000 mentions "j'aime" sur Instagram, illustre le phénomène de la nostalgie IA, des créations virtuelles capitalisant sur l'aura de certaines périodes, les années 1980 en particulier. "Je me suis mise à pleurer" en voyant ce petit film IA, "car ces années me manquent", explique Alicia West Fancher, une Américaine, quadragénaire directrice des ventes pour une marque de cosmétiques. "Ce n'est clairement pas une version fantasmée", dit celle qui a vécu cette décennie. "C'était comme ça!" L'arrivée de l'IA générative et de nouveaux logiciels comme Sora d'OpenAI, Veo de Google, Ray de Luma AI ou Gen de Runway AI permettent désormais de créer des vidéos au réalisme saisissant, parfois très difficiles à distinguer de prises de vue réelles. Parmi les centaines de commentaires enthousiastes postés en réaction à ces madeleines IA sur les réseaux sociaux, beaucoup émanent d'internautes n'ayant pas connu ces années-là. "Ce sont des gens qui ont grandi avec les réseaux sociaux et qui se disent: j'aurais bien aimé vivre sans tout ça", estime Tavaius Dawson, jeune entrepreneur américain de 26 ans qui se cache derrière Maximal Nostalgia. Pour ces chaînes Instagram, TikTok ou YouTube, les jeunes de l'Amérique des années 1980 façon IA prenaient le temps, passaient leurs journées dehors, avides de contact. "Les gens ne se parlent plus en face à face" en 2025, glisse un ado généré par IA, le sourire aux lèvres. "Dans les années 1980, on était là, dans l'instant, physiquement avec les autres", renchérit une jeune fille. "Brouiller la frontière" Le décor, similaire sur d'autres chaînes comme Purest Nostalgia ou utopic.dreamer, est celui de banlieues pavillonnaires américaines paisibles ou les rues calmes d'une grande ville baignées d'une lumière tombante. L'esthétique emprunte aux codes de cette ère, avec permanentes volumineuses, cheveux longs, vêtements de couleurs vives, épaulettes, voitures toutes en angles quand les modèles d'aujourd'hui ne sont qu'en arrondis. Cet univers gomme les aspérités d'une décennie aussi marquée par les excès, la montée des inégalités, le sida ou le crack. "On a pu observer ce phénomène de nostalgie collective avant même l'arrivée de l'IA, avec des gens qui voyaient les années 1950 et 1960 avec des lunettes roses, oubliant beaucoup du tumulte de cette époque. Et maintenant, c'est la même chose pour les années 1980", relève Anna Behler, professeure de psychologie à l'université North Carolina State. Tavaius Dawson dit faire une distinction entre son contenu "et un livre d'histoire". "Je n'essaye pas de tromper les gens. Je veux simplement leur offrir un moment agréable." Néanmoins, le réalisme et la qualité graphique des vidéos IA sont désormais telles que "cela pourrait brouiller la frontière" entre le réel et la fiction, souligne Anna Behler, en particulier auprès des jeunes générations. "J'ai des inquiétudes là-dessus." L'IA, vue comme la technologie du futur, parvient à s'appuyer sur le passé pour stimuler la nostalgie, sensation profondément humaine. "Nous réintroduisons de l'humanité dans la machine", clame Simon Parmeggiani, auteur de la chaîne Neptunian Glitter Ball, qui capitalise également sur les années 1980 mais en y introduisant du fantastique. "La nostalgie n'est pas un gadget", martèle l'artiste américain, qui voit un avenir durable pour ce genre marié à l'IA. "C'est de la survie émotionnelle." Tavaius Dawson, de la chaîne Maximal Nostalgia, est plus sceptique. "Il y a des tas de pages qui se mettent à produire le même type de contenu", souligne-t-il. "Cela va se diluer et commencer à passer de mode." Le producteur travaille déjà à un autre projet, une plateforme de programmes vidéo sans IA mais tournés avec un prisme années 1980 ou 1990. Même si la veine du faux vintage estampillé intelligence artificielle s'épuise, "une chose est certaine", affirme-t-il, "la nostalgie restera".
Texte intégral (693 mots)
Ce faux montage de la chaîne américaine Maximal Nostalgia, qui a récolté près de 600.000 mentions "j'aime" sur Instagram, illustre le phénomène de la nostalgie IA, des créations virtuelles capitalisant sur l'aura de certaines périodes, les années 1980 en particulier. "Je me suis mise à pleurer" en voyant ce petit film IA, "car ces années me manquent", explique Alicia West Fancher, une Américaine, quadragénaire directrice des ventes pour une marque de cosmétiques. "Ce n'est clairement pas une version fantasmée", dit celle qui a vécu cette décennie. "C'était comme ça!" L'arrivée de l'IA générative et de nouveaux logiciels comme Sora d'OpenAI, Veo de Google, Ray de Luma AI ou Gen de Runway AI permettent désormais de créer des vidéos au réalisme saisissant, parfois très difficiles à distinguer de prises de vue réelles. Parmi les centaines de commentaires enthousiastes postés en réaction à ces madeleines IA sur les réseaux sociaux, beaucoup émanent d'internautes n'ayant pas connu ces années-là. "Ce sont des gens qui ont grandi avec les réseaux sociaux et qui se disent: j'aurais bien aimé vivre sans tout ça", estime Tavaius Dawson, jeune entrepreneur américain de 26 ans qui se cache derrière Maximal Nostalgia. Pour ces chaînes Instagram, TikTok ou YouTube, les jeunes de l'Amérique des années 1980 façon IA prenaient le temps, passaient leurs journées dehors, avides de contact. "Les gens ne se parlent plus en face à face" en 2025, glisse un ado généré par IA, le sourire aux lèvres. "Dans les années 1980, on était là, dans l'instant, physiquement avec les autres", renchérit une jeune fille. "Brouiller la frontière" Le décor, similaire sur d'autres chaînes comme Purest Nostalgia ou utopic.dreamer, est celui de banlieues pavillonnaires américaines paisibles ou les rues calmes d'une grande ville baignées d'une lumière tombante. L'esthétique emprunte aux codes de cette ère, avec permanentes volumineuses, cheveux longs, vêtements de couleurs vives, épaulettes, voitures toutes en angles quand les modèles d'aujourd'hui ne sont qu'en arrondis. Cet univers gomme les aspérités d'une décennie aussi marquée par les excès, la montée des inégalités, le sida ou le crack. "On a pu observer ce phénomène de nostalgie collective avant même l'arrivée de l'IA, avec des gens qui voyaient les années 1950 et 1960 avec des lunettes roses, oubliant beaucoup du tumulte de cette époque. Et maintenant, c'est la même chose pour les années 1980", relève Anna Behler, professeure de psychologie à l'université North Carolina State. Tavaius Dawson dit faire une distinction entre son contenu "et un livre d'histoire". "Je n'essaye pas de tromper les gens. Je veux simplement leur offrir un moment agréable." Néanmoins, le réalisme et la qualité graphique des vidéos IA sont désormais telles que "cela pourrait brouiller la frontière" entre le réel et la fiction, souligne Anna Behler, en particulier auprès des jeunes générations. "J'ai des inquiétudes là-dessus." L'IA, vue comme la technologie du futur, parvient à s'appuyer sur le passé pour stimuler la nostalgie, sensation profondément humaine. "Nous réintroduisons de l'humanité dans la machine", clame Simon Parmeggiani, auteur de la chaîne Neptunian Glitter Ball, qui capitalise également sur les années 1980 mais en y introduisant du fantastique. "La nostalgie n'est pas un gadget", martèle l'artiste américain, qui voit un avenir durable pour ce genre marié à l'IA. "C'est de la survie émotionnelle." Tavaius Dawson, de la chaîne Maximal Nostalgia, est plus sceptique. "Il y a des tas de pages qui se mettent à produire le même type de contenu", souligne-t-il. "Cela va se diluer et commencer à passer de mode." Le producteur travaille déjà à un autre projet, une plateforme de programmes vidéo sans IA mais tournés avec un prisme années 1980 ou 1990. Même si la veine du faux vintage estampillé intelligence artificielle s'épuise, "une chose est certaine", affirme-t-il, "la nostalgie restera".

26.11.2025 à 08:57

Aux Etats-Unis, la démission d'une élue expose les lignes de fracture du Parti républicain

FRANCE24
img
La députée ultraconservatrice de 51 ans a provoqué la stupéfaction avec cette annonce qui s'est accompagnée d'une attaque au vitriol contre le début de second mandat du milliardaire et contre les dirigeants républicains, accusés de trahir leur base. Donald Trump a en retour publiquement renié la députée de Géorgie, mise au ban d'un parti qu'il mène toujours d'une main de fer. Le départ de Marjorie Taylor Greene a aussi alimenté les spéculations sur de possibles démissions supplémentaires d'élus républicains. Une perspective dangereuse pour le parti, à la majorité extrêmement fine au Congrès. "La lune de miel est finie", assure Andrew Koneschusky, un ancien conseiller parlementaire du chef démocrate Chuck Schumer, pour qui certains républicains sont désillusionnés par ces dix premiers mois de mandat Trump. "Le mécontentement est à multiples facettes", précise-t-il à l'AFP, citant notamment "la crise croissante du coût de la vie", mais aussi "la concentration du pouvoir dans l'exécutif", et "la diminution des pouvoirs du Congrès". "Bombe à retardement" Dans son communiqué de quatre pages, Marjorie Taylor Greene dénonce un "complexe politico-industriel", plus enclin à servir les élites que les Américains ordinaires. Elle dénonce aussi le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, plus occupé selon elle à soumettre au vote des projets de loi dénués de sens et à tester la loyauté des élus, qu'à tenter réellement de mettre en application les promesses de campagne de Donald Trump. Si Marjorie Taylor Greene a toujours été une figure iconoclaste au sein du parti, notamment en raison de ses déclarations parfois conspirationnistes, sa colère fait cette fois-ci écho aux propres doutes de ses collègues. La députée républicaine Victoria Spartz a déclaré comprendre la décision de Marjorie Taylor Greene de s'enfuir d'une "institution qui a trahi le peuple américain". Déjà 41 élus à la Chambre sur 435 prévoient de ne pas se représenter en novembre 2026, un chiffre inhabituellement élevé à un an de l'échéance. Et selon le média Punchbowl News, spécialiste des affaires du Congrès, ce nombre pourrait gonfler au vu des doléances exprimées en coulisses par les députés républicains. "Le moral n'a jamais été aussi bas", a déclaré l'un d'entre eux de manière anonyme à Punchbowl News, évoquant une "bombe à retardement" concernant ces nouvelles démissions anticipées à attendre. "Deux options" Doté seulement d'une poignée de sièges d'avance à la Chambre, le parti présidentiel ne peut pas se permettre de perdre beaucoup d'élus. Parmi les motivations derrière leur décision de quitter le Congrès, Marjorie Taylor Greene comme l'élu démocrate Jared Golden ont également cité le climat actuel de violence politique, qui ne fait que croître depuis plusieurs années, et a été illustré en septembre par l'assassinat de l'influenceur conservateur Charlie Kirk. Selon une étude du cercle de réflexion indépendant Bipartisan Policy Center, le rôle du Congrès comme garde-fou du pouvoir exécutif s'est érodé depuis plusieurs années. C'est d'autant plus vrai depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, qui gouverne davantage à coup de décrets que de projets de loi adoptés par les deux chambres. Pas facile donc d'être parlementaire actuellement, considère Andrew Koneschusky. "Si vous êtes républicain, vous ne pouvez pas exercer un jugement politique indépendant sans risquer des représailles" de la Maison Blanche, explique ce consultant politique. "De nombreux républicains semblent estimer n'avoir que deux options: accepter cela, ou se retirer de la scène", ajoute-t-il.
Texte intégral (623 mots)
La députée ultraconservatrice de 51 ans a provoqué la stupéfaction avec cette annonce qui s'est accompagnée d'une attaque au vitriol contre le début de second mandat du milliardaire et contre les dirigeants républicains, accusés de trahir leur base. Donald Trump a en retour publiquement renié la députée de Géorgie, mise au ban d'un parti qu'il mène toujours d'une main de fer. Le départ de Marjorie Taylor Greene a aussi alimenté les spéculations sur de possibles démissions supplémentaires d'élus républicains. Une perspective dangereuse pour le parti, à la majorité extrêmement fine au Congrès. "La lune de miel est finie", assure Andrew Koneschusky, un ancien conseiller parlementaire du chef démocrate Chuck Schumer, pour qui certains républicains sont désillusionnés par ces dix premiers mois de mandat Trump. "Le mécontentement est à multiples facettes", précise-t-il à l'AFP, citant notamment "la crise croissante du coût de la vie", mais aussi "la concentration du pouvoir dans l'exécutif", et "la diminution des pouvoirs du Congrès". "Bombe à retardement" Dans son communiqué de quatre pages, Marjorie Taylor Greene dénonce un "complexe politico-industriel", plus enclin à servir les élites que les Américains ordinaires. Elle dénonce aussi le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, plus occupé selon elle à soumettre au vote des projets de loi dénués de sens et à tester la loyauté des élus, qu'à tenter réellement de mettre en application les promesses de campagne de Donald Trump. Si Marjorie Taylor Greene a toujours été une figure iconoclaste au sein du parti, notamment en raison de ses déclarations parfois conspirationnistes, sa colère fait cette fois-ci écho aux propres doutes de ses collègues. La députée républicaine Victoria Spartz a déclaré comprendre la décision de Marjorie Taylor Greene de s'enfuir d'une "institution qui a trahi le peuple américain". Déjà 41 élus à la Chambre sur 435 prévoient de ne pas se représenter en novembre 2026, un chiffre inhabituellement élevé à un an de l'échéance. Et selon le média Punchbowl News, spécialiste des affaires du Congrès, ce nombre pourrait gonfler au vu des doléances exprimées en coulisses par les députés républicains. "Le moral n'a jamais été aussi bas", a déclaré l'un d'entre eux de manière anonyme à Punchbowl News, évoquant une "bombe à retardement" concernant ces nouvelles démissions anticipées à attendre. "Deux options" Doté seulement d'une poignée de sièges d'avance à la Chambre, le parti présidentiel ne peut pas se permettre de perdre beaucoup d'élus. Parmi les motivations derrière leur décision de quitter le Congrès, Marjorie Taylor Greene comme l'élu démocrate Jared Golden ont également cité le climat actuel de violence politique, qui ne fait que croître depuis plusieurs années, et a été illustré en septembre par l'assassinat de l'influenceur conservateur Charlie Kirk. Selon une étude du cercle de réflexion indépendant Bipartisan Policy Center, le rôle du Congrès comme garde-fou du pouvoir exécutif s'est érodé depuis plusieurs années. C'est d'autant plus vrai depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, qui gouverne davantage à coup de décrets que de projets de loi adoptés par les deux chambres. Pas facile donc d'être parlementaire actuellement, considère Andrew Koneschusky. "Si vous êtes républicain, vous ne pouvez pas exercer un jugement politique indépendant sans risquer des représailles" de la Maison Blanche, explique ce consultant politique. "De nombreux républicains semblent estimer n'avoir que deux options: accepter cela, ou se retirer de la scène", ajoute-t-il.

26.11.2025 à 08:51

Promotion record pour le jeune sumotori ukrainien Danylo Yavhusishyn

FRANCE24
img
Âgé de 21 ans, le jeune homme, qui a fui la guerre en Ukraine il y a trois ans, est le lutteur qui a gravi le plus rapidement les échelons depuis l'introduction du calendrier actuel de six tournois par an en 1958, passant du grade le plus bas de rung au statut d'ozeki. Il était déjà devenu le premier lutteur ukrainien à remporter une compétition en s'imposant dimanche lors du Grand Tournoi de sumo de Kyushu. Il est seulement le quatrième Européen à devenir ozeki, après des lutteurs estonien, bulgare et géorgien. "Je vais m'efforcer de viser encore plus haut, d'une manière qui ne déshonore pas le titre d'ozeki", a déclaré Yavhusishyn, aussi connu sous son nom de combattant, Aonishiki, lors de sa cérémonie de promotion. L'Ukrainien a connu une ascension fulgurante dans le monde du sumo depuis ses débuts en juillet 2023. Il a couronné une année exceptionnelle en battant dimanche le grand maître Hoshoryu lors d'un match décisif, remportant ainsi son premier titre après seulement 14 tournois. Yavhusishyn a reçu sa promotion lors d'une cérémonie traditionnelle dans l'ouest de Fukuoka, où il s'est incliné devant d'anciens lutteurs de sumo devant des paravents dorés et des fleurs de célébration. Il a ensuite brandi une grande dorade comme symbole de chance et de célébration. "Je me suis surpris moi-même, mais je n'ai jamais prêté attention à la rapidité avec laquelle les choses évoluent", a-t-il déclaré dans un japonais fluide. "La meilleure chose que j'ai faite est d'écouter attentivement ce que me dit mon maître d'écurie". Yavhusishyn, né dans le centre de l'Ukraine, a commencé le sumo à sept ans, devenant champion national à 17 ans. Son âge lui a permis d'échapper de justesse à la conscription militaire ukrainienne pour les hommes âgés de 18 ans et plus, après l'invasion par la Russie. Avec sa famille ils se sont réfugiés en Allemagne, avant qu'il ne parte s'installer au Japon, sans connaître la langue. Ses parents sont toujours en Allemagne. "Ce que j'apprécie le plus, c'est le soutien qu'ils m'ont apporté avant mon arrivée au Japon", a-t-il déclaré. "Ils étaient vraiment heureux quand j'ai remporté le tournoi et je vais les appeler après la cérémonie".
Lire plus (395 mots)
Âgé de 21 ans, le jeune homme, qui a fui la guerre en Ukraine il y a trois ans, est le lutteur qui a gravi le plus rapidement les échelons depuis l'introduction du calendrier actuel de six tournois par an en 1958, passant du grade le plus bas de rung au statut d'ozeki. Il était déjà devenu le premier lutteur ukrainien à remporter une compétition en s'imposant dimanche lors du Grand Tournoi de sumo de Kyushu. Il est seulement le quatrième Européen à devenir ozeki, après des lutteurs estonien, bulgare et géorgien. "Je vais m'efforcer de viser encore plus haut, d'une manière qui ne déshonore pas le titre d'ozeki", a déclaré Yavhusishyn, aussi connu sous son nom de combattant, Aonishiki, lors de sa cérémonie de promotion. L'Ukrainien a connu une ascension fulgurante dans le monde du sumo depuis ses débuts en juillet 2023. Il a couronné une année exceptionnelle en battant dimanche le grand maître Hoshoryu lors d'un match décisif, remportant ainsi son premier titre après seulement 14 tournois. Yavhusishyn a reçu sa promotion lors d'une cérémonie traditionnelle dans l'ouest de Fukuoka, où il s'est incliné devant d'anciens lutteurs de sumo devant des paravents dorés et des fleurs de célébration. Il a ensuite brandi une grande dorade comme symbole de chance et de célébration. "Je me suis surpris moi-même, mais je n'ai jamais prêté attention à la rapidité avec laquelle les choses évoluent", a-t-il déclaré dans un japonais fluide. "La meilleure chose que j'ai faite est d'écouter attentivement ce que me dit mon maître d'écurie". Yavhusishyn, né dans le centre de l'Ukraine, a commencé le sumo à sept ans, devenant champion national à 17 ans. Son âge lui a permis d'échapper de justesse à la conscription militaire ukrainienne pour les hommes âgés de 18 ans et plus, après l'invasion par la Russie. Avec sa famille ils se sont réfugiés en Allemagne, avant qu'il ne parte s'installer au Japon, sans connaître la langue. Ses parents sont toujours en Allemagne. "Ce que j'apprécie le plus, c'est le soutien qu'ils m'ont apporté avant mon arrivée au Japon", a-t-il déclaré. "Ils étaient vraiment heureux quand j'ai remporté le tournoi et je vais les appeler après la cérémonie".

26.11.2025 à 08:47

En Andalousie, la détresse de femmes atteintes de cancer du sein, "oubliées" du système de santé

FRANCE24
img
"Bon sang, on m'a opérée presque un an après ma mammographie! Et si on l'avait fait plus tôt?", s'interroge aujourd'hui cette ancienne femme de ménage de 52 ans, qui a dû subir une mastectomie et n'a plus qu'un sein. En novembre 2023, elle passe une mammographie de dépistage. "Si on ne te rappelle pas dans les quinze jours, c'est que tout va bien", lui assure-t-on alors, une phrase que toutes les femmes interrogées par l'AFP assurent avoir entendue. Les mois passent et, sans nouvelles, Anabel Cano a l'esprit tranquille, jusqu'à ce qu'elle soit finalement convoquée pour un nouveau contrôle, un an plus tard, qui révélera son cancer. Depuis, elle a été la première victime de ces défaillances sanitaires à déposer plainte contre le Système de santé andalou (SAS) - la santé étant en Espagne, pays très décentralisé, du ressort des régions. 230 cas de cancer recensés En septembre, c'est l'association Amama Andalucia (Association des femmes avec un cancer du sein) qui fait éclater le scandale, après avoir recensé les alertes de ses adhérentes pendant des mois. A ce jour, sa présidente Angela Claverol dit avoir reçu les signalements de quelque 4.000 femmes inquiètes de n'avoir jamais été recontactées après des mammographies. Certains de ces tests révélaient pourtant des anomalies nécessitant un suivi et des contrôles dans les semaines suivantes. Parmi ces cas, au moins 230 femmes ont développé un cancer, et trois sont mortes, selon le dernier décompte, encore provisoire, de l'avocat d'Amama Andalucia Manuel Jimenez. Evoquant d'abord trois ou quatre cas, le gouvernement andalou de droite, mis sous pression par des manifestations devant le Parlement régional ou des hôpitaux, parle désormais de 2.317 femmes concernées par un manque de suivi. En revanche, les autorités locales assurent à l'AFP qu'aucun cas de cancer ou de décès ne lui a été signalé. A Madrid, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a mis en cause le gouvernement régional, lui reprochant d'être responsable d'un "processus de privatisation" de la santé à l'origine d'une dégradation des services: "Il aurait suffi auparavant d'un appel bref pour épargner une immense souffrance à beaucoup de gens, mais cet appel n'est jamais arrivé." "S'ils l'avaient pris en charge à temps, tout ce que je me serais épargné... Avec cette maladie, le temps compte. Et pas qu'un peu", abonde Amparo Perez, une ancienne coiffeuse âgée de 56 ans. Après avoir été dépistée en juin 2023, elle a attendu des mois avant d'apprendre qu'il lui fallait faire des examens complémentaires, puis de devoir subir une double mastectomie en février 2024. Comme beaucoup, Rosario Castro, elle-même victime des défaillances du système de santé andalou et membre d'Amama, s'indigne aussi de la réaction des autorités locales, jugée largement insuffisante: "Comment se fait-il que nous soyons capables de prendre des appels bénévolement et qu'eux n'aient même pas mis un numéro à disposition?" "Personne ne sait" Au siège de l'association, à Séville, les femmes traversant ces épreuves se retrouvent, entre une mosaïque clamant "Haut les seins" pour promouvoir l'autopalpation et des prospectus proposant des cours de flamenco pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie. "Personne ne sait" ce qu'il s'est passé, se lamente sa présidente Angela Claverol. "Omission, négligence ou incompétence, c'est pareil. Cette affaire a révélé l'état de la santé publique andalouse", minée par "les économies, une mauvaise gestion", dénonce-t-elle. Conséquences d'un système "ultra-bureaucratisé" dépendant des bases de données, comme le suggère Rafael Ojeda, président du syndicat de médecins SMA? Effets d'une privatisation du secteur au détriment du service public, comme le pense, à l'instar du gouvernement central, la présidente de l’association Défenseur du patient Carmen Flores, qui a déposé plainte auprès du procureur? L'enquête ouverte par le parquet andalou pour "défauts dans la prestation des services de santé" permettra peut-être de l'éclaircir. Le gouvernement régional a de son côté annoncé un plan d'urgence de 12 millions d'euros, promettant des embauches supplémentaires, et plusieurs responsables ont été contraints de démissionner. Mais la colère est loin d'être retombée, et pourrait coûter cher aux élus locaux, à quelques mois d'élections régionales qui seront très scrutées.
Texte intégral (755 mots)
"Bon sang, on m'a opérée presque un an après ma mammographie! Et si on l'avait fait plus tôt?", s'interroge aujourd'hui cette ancienne femme de ménage de 52 ans, qui a dû subir une mastectomie et n'a plus qu'un sein. En novembre 2023, elle passe une mammographie de dépistage. "Si on ne te rappelle pas dans les quinze jours, c'est que tout va bien", lui assure-t-on alors, une phrase que toutes les femmes interrogées par l'AFP assurent avoir entendue. Les mois passent et, sans nouvelles, Anabel Cano a l'esprit tranquille, jusqu'à ce qu'elle soit finalement convoquée pour un nouveau contrôle, un an plus tard, qui révélera son cancer. Depuis, elle a été la première victime de ces défaillances sanitaires à déposer plainte contre le Système de santé andalou (SAS) - la santé étant en Espagne, pays très décentralisé, du ressort des régions. 230 cas de cancer recensés En septembre, c'est l'association Amama Andalucia (Association des femmes avec un cancer du sein) qui fait éclater le scandale, après avoir recensé les alertes de ses adhérentes pendant des mois. A ce jour, sa présidente Angela Claverol dit avoir reçu les signalements de quelque 4.000 femmes inquiètes de n'avoir jamais été recontactées après des mammographies. Certains de ces tests révélaient pourtant des anomalies nécessitant un suivi et des contrôles dans les semaines suivantes. Parmi ces cas, au moins 230 femmes ont développé un cancer, et trois sont mortes, selon le dernier décompte, encore provisoire, de l'avocat d'Amama Andalucia Manuel Jimenez. Evoquant d'abord trois ou quatre cas, le gouvernement andalou de droite, mis sous pression par des manifestations devant le Parlement régional ou des hôpitaux, parle désormais de 2.317 femmes concernées par un manque de suivi. En revanche, les autorités locales assurent à l'AFP qu'aucun cas de cancer ou de décès ne lui a été signalé. A Madrid, le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez a mis en cause le gouvernement régional, lui reprochant d'être responsable d'un "processus de privatisation" de la santé à l'origine d'une dégradation des services: "Il aurait suffi auparavant d'un appel bref pour épargner une immense souffrance à beaucoup de gens, mais cet appel n'est jamais arrivé." "S'ils l'avaient pris en charge à temps, tout ce que je me serais épargné... Avec cette maladie, le temps compte. Et pas qu'un peu", abonde Amparo Perez, une ancienne coiffeuse âgée de 56 ans. Après avoir été dépistée en juin 2023, elle a attendu des mois avant d'apprendre qu'il lui fallait faire des examens complémentaires, puis de devoir subir une double mastectomie en février 2024. Comme beaucoup, Rosario Castro, elle-même victime des défaillances du système de santé andalou et membre d'Amama, s'indigne aussi de la réaction des autorités locales, jugée largement insuffisante: "Comment se fait-il que nous soyons capables de prendre des appels bénévolement et qu'eux n'aient même pas mis un numéro à disposition?" "Personne ne sait" Au siège de l'association, à Séville, les femmes traversant ces épreuves se retrouvent, entre une mosaïque clamant "Haut les seins" pour promouvoir l'autopalpation et des prospectus proposant des cours de flamenco pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie. "Personne ne sait" ce qu'il s'est passé, se lamente sa présidente Angela Claverol. "Omission, négligence ou incompétence, c'est pareil. Cette affaire a révélé l'état de la santé publique andalouse", minée par "les économies, une mauvaise gestion", dénonce-t-elle. Conséquences d'un système "ultra-bureaucratisé" dépendant des bases de données, comme le suggère Rafael Ojeda, président du syndicat de médecins SMA? Effets d'une privatisation du secteur au détriment du service public, comme le pense, à l'instar du gouvernement central, la présidente de l’association Défenseur du patient Carmen Flores, qui a déposé plainte auprès du procureur? L'enquête ouverte par le parquet andalou pour "défauts dans la prestation des services de santé" permettra peut-être de l'éclaircir. Le gouvernement régional a de son côté annoncé un plan d'urgence de 12 millions d'euros, promettant des embauches supplémentaires, et plusieurs responsables ont été contraints de démissionner. Mais la colère est loin d'être retombée, et pourrait coûter cher aux élus locaux, à quelques mois d'élections régionales qui seront très scrutées.

26.11.2025 à 08:39

Aux Pays-Bas, l'extrême droite loin d'être à terre

FRANCE24
img
Une scène des plus normales à Staphorst, commune néerlandaise restée fidèle au calvinisme dans le nord du pays, où des centaines de femmes portent toujours le costume traditionnel au quotidien. Staphorst est aussi la preuve que l'extrême droite aux Pays-Bas est loin d'être battue, malgré la défaite sur le fil de Geert Wilders lors des élections parlementaires en octobre, remportées d'une très courte tête par les centristes. Car deux autres partis situés très à droite de la sphère politique ont tiré leur épingle du jeu. Une extrême droite donc plus divisée, mais loin d'être à terre. Si le PVV de M. Wilders, une des figures de l'extrême droite en Europe, a perdu une dizaine de sièges au parlement, le Forum pour la démocratie (FvD), parti conservateur et eurosceptique, est passé de trois à sept sièges. Et c'est à Staphorst que cette formation nationaliste, climatosceptique et qui plaide pour un "Nexit", une sortie des Pays-Bas de l'Union européenne, a réalisé son meilleur score. "A la maison, on est fan du FvD", confie à l'AFP Irena Nobel, une habitante de 18 ans, convaincue par le discours de Lidewij de Vos, 28 ans, nouvelle figure de proue du parti. "C'est une femme très intelligente qui ne suit pas l'avis général", ajoute Mme Nobel, dont les parents ont également voté pour le FvD. Tatouages et costume trois pièces Le parti a récolté près de 10% des voix à Staphorst, commune de 18.000 habitants, derrière l'inamovible Parti politique réformé (SGP) - formation protestante traditionnaliste - le PVV et les chrétiens-démocrates (CDA). Les électeurs du Forum pour la démocratie viennent de toutes les classes sociales, explique auprès de l'AFP Remco Roelofs, élu du FvD dans la province d'Overijssel, où se situe Staphorst. "Ils ont des tatouages, sont habillés en costumes trois-pièces ou vont voter avec des sabots en bois" traditionnels, déclare-t-il. Celui qui a fait le plus grand bond aux élections, c'est le parti JA21, issu d'une scission du Forum pour la démocratie. Il est passé de seulement un siège au parlement à neuf. "Le FvD et le JA21 peuvent être considérés comme faisant partie d'un bloc plus large de partis d'extrême droite aux Pays-Bas", observe auprès de l'AFP Stijn van Kessel, professeur de science politique comparée à l'Université Queen Mary de Londres. JA21 étant un parti d'extrême droite plus "modéré", quand le FvD défend une "idéologie plus radicale", note M. Van Kessel. "Idéologie normalisée" "Leur idéologie s'est largement normalisée, et avec le PVV, ils attirent un grand nombre d'électeurs", relève-t-il. Ensemble, ces trois mouvements arriveraient à 42 sièges, sur les 150 que comptent le parlement. Mais le Forum pour la démocratie, qui dit avoir des liens avec le AfD en Allemagne et le mouvement d'Eric Zemmour en France, estime que M. Wilders, qu'il compare à Marine Le Pen, a mis trop d'eau dans son vin pour faire partie des formations politique établies. Son parti, le PVV, a perdu en popularité, et un nombre significatif de ses électeurs se sont tournés vers le FvD et le JA21, note M. Van Kessel. Ces partis attirent des électeurs culturellement conservateurs, comme c'est le cas à Staphorst, explique-t-il. Cela se traduit par des positions anti-immigration et un désir de préserver "l'identité nationale et les valeurs traditionnelles", ajoute le professeur. "Le FvD incarne ces positions +nativistes+ et autoritaires", estime-t-il. Au vu de la percée de l'extrême droite partout sur le continent, les Pays-Bas s'inscrivent dans la tendance européenne. "Mais il est remarquable de constater le nombre de partis d'extrême droite différents représentés au parlement néerlandais", observe M. Van Kessel.
Texte intégral (640 mots)
Une scène des plus normales à Staphorst, commune néerlandaise restée fidèle au calvinisme dans le nord du pays, où des centaines de femmes portent toujours le costume traditionnel au quotidien. Staphorst est aussi la preuve que l'extrême droite aux Pays-Bas est loin d'être battue, malgré la défaite sur le fil de Geert Wilders lors des élections parlementaires en octobre, remportées d'une très courte tête par les centristes. Car deux autres partis situés très à droite de la sphère politique ont tiré leur épingle du jeu. Une extrême droite donc plus divisée, mais loin d'être à terre. Si le PVV de M. Wilders, une des figures de l'extrême droite en Europe, a perdu une dizaine de sièges au parlement, le Forum pour la démocratie (FvD), parti conservateur et eurosceptique, est passé de trois à sept sièges. Et c'est à Staphorst que cette formation nationaliste, climatosceptique et qui plaide pour un "Nexit", une sortie des Pays-Bas de l'Union européenne, a réalisé son meilleur score. "A la maison, on est fan du FvD", confie à l'AFP Irena Nobel, une habitante de 18 ans, convaincue par le discours de Lidewij de Vos, 28 ans, nouvelle figure de proue du parti. "C'est une femme très intelligente qui ne suit pas l'avis général", ajoute Mme Nobel, dont les parents ont également voté pour le FvD. Tatouages et costume trois pièces Le parti a récolté près de 10% des voix à Staphorst, commune de 18.000 habitants, derrière l'inamovible Parti politique réformé (SGP) - formation protestante traditionnaliste - le PVV et les chrétiens-démocrates (CDA). Les électeurs du Forum pour la démocratie viennent de toutes les classes sociales, explique auprès de l'AFP Remco Roelofs, élu du FvD dans la province d'Overijssel, où se situe Staphorst. "Ils ont des tatouages, sont habillés en costumes trois-pièces ou vont voter avec des sabots en bois" traditionnels, déclare-t-il. Celui qui a fait le plus grand bond aux élections, c'est le parti JA21, issu d'une scission du Forum pour la démocratie. Il est passé de seulement un siège au parlement à neuf. "Le FvD et le JA21 peuvent être considérés comme faisant partie d'un bloc plus large de partis d'extrême droite aux Pays-Bas", observe auprès de l'AFP Stijn van Kessel, professeur de science politique comparée à l'Université Queen Mary de Londres. JA21 étant un parti d'extrême droite plus "modéré", quand le FvD défend une "idéologie plus radicale", note M. Van Kessel. "Idéologie normalisée" "Leur idéologie s'est largement normalisée, et avec le PVV, ils attirent un grand nombre d'électeurs", relève-t-il. Ensemble, ces trois mouvements arriveraient à 42 sièges, sur les 150 que comptent le parlement. Mais le Forum pour la démocratie, qui dit avoir des liens avec le AfD en Allemagne et le mouvement d'Eric Zemmour en France, estime que M. Wilders, qu'il compare à Marine Le Pen, a mis trop d'eau dans son vin pour faire partie des formations politique établies. Son parti, le PVV, a perdu en popularité, et un nombre significatif de ses électeurs se sont tournés vers le FvD et le JA21, note M. Van Kessel. Ces partis attirent des électeurs culturellement conservateurs, comme c'est le cas à Staphorst, explique-t-il. Cela se traduit par des positions anti-immigration et un désir de préserver "l'identité nationale et les valeurs traditionnelles", ajoute le professeur. "Le FvD incarne ces positions +nativistes+ et autoritaires", estime-t-il. Au vu de la percée de l'extrême droite partout sur le continent, les Pays-Bas s'inscrivent dans la tendance européenne. "Mais il est remarquable de constater le nombre de partis d'extrême droite différents représentés au parlement néerlandais", observe M. Van Kessel.

26.11.2025 à 08:33

En France, les autorités inquiètes de l'influence de la nébuleuse MAGA

FRANCE24
img
Dans la sphère MAGA, mouvance traversée par d'importantes divergences d'opinions, certains entendent pousser en Europe l'"idéologie nationaliste ultra-conservatrice", souligne Célia Belin, du centre de réflexion ECFR (European Council on Foreign Relations). L'administration américaine elle-même ne se prive pas de s'immiscer dans les affaires du Vieux continent. En juin, Donald Trump affirmait que l'Europe devait agir contre "l'immigration hors de contrôle". Quelques mois plus tôt, en février, son vice-président, JD Vance, avait déjà attaqué avec virulence les pays européens dans un discours retentissant à Munich, avant d'échanger avec Alice Weidel, la dirigeante du parti d'extrême droite allemand AfD, à une semaine d'élections législatives. "Laboratoire" Les contacts des dirigeants américains avec "l'extrême droite internationale" sont beaucoup plus assumés que lors du premier mandat Trump (2017-2021), explique Nina Jankowicz, cofondatrice d'une organisation de lutte contre la désinformation après un court passage dans l'administration Biden en 2022: "Aujourd'hui, c'est une politique officielle". Comme l'Allemagne, la France, qui tient des élections municipales au printemps 2026 puis présidentielle en 2027, fait partie des cibles. Pour Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew (centre), "les éléments de langage de l'extrême droite européenne sont très souvent des copiés-collés de ce que l'on peut entendre du côté des MAGA". Dernier exemple notable en date: l'offensive coordonnée de partis d'extrême droite au Parlement européen pour exiger une minute de silence pour l'Américain Charlie Kirk, l'influenceur MAGA assassiné en septembre 2025, et en proposant son nom pour le prix Sakharov pour la liberté d'expression. Une initiative portée par le groupe de l'eurodéputée française du parti Reconquête, Sarah Knafo. "Nous sommes confrontés à des enjeux très similaires" à ceux des Américains, assume-t-elle, en expliquant à l'AFP entretenir des contacts avec plusieurs acteurs de la sphère MAGA: "Ils sont pour nous un laboratoire de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas". Reconquête en phase, RN plus ambigu Reconquête, dont le candidat Eric Zemmour a obtenu 7% des suffrages à la présidentielle de 2022, est le parti "le plus en phase avec certains pans de la rhétorique MAGA", observe Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite française. Pour Marion Maréchal, autre eurodéputée d'extrême droite et ex-membre de Reconquête, le soutien de la sphère MAGA est "politique et médiatique", affirme-t-elle à l'AFP. "La liberté sur les réseaux sociaux aide à établir ce contact, cette passerelle, et à nous renforcer les uns les autres pour avancer dans nos combats communs", détaillait-elle début novembre, après avoir rencontré à Paris Alex Bruesewitz, conseiller média de la campagne de Trump et figure de la sphère MAGA. Son passage à Paris a été facilité par une association française, la Bourse Tocqueville, qui orchestre rencontres et échanges entre conservateurs des deux côtés de l'Atlantique. L'entité, dirigée par le couple franco-américain Kate et Alexandre Pesey, a notamment organisé une visite début mai à Paris de Kevin Roberts, président du cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, considéré comme le réservoir idéologique de la pensée trumpiste. Kevin Roberts expliquait alors vouloir tisser des liens avec des Européens qui souhaitent s'allier "avec des amis américains, afin de pouvoir ressusciter l'esprit de la civilisation occidentale". Du côté du Rassemblement national, principal parti d'extrême droite français qui ambitionne de conquérir le pouvoir en 2027, l'attitude à l'égard de la sphère MAGA est plus ambiguë. "On a toujours dit qu'on voulait être une voix indépendante, qu'on n'est affilié ni aux uns, ni aux autres", assure à l'AFP le vice-président du RN Louis Aliot, qui a assisté à l'investiture de Donald Trump ainsi qu'à l'hommage rendu à Charlie Kirk en septembre dans le Colorado. "On peut se trouver des points communs sur des thématiques telles que la lutte contre l'immigration et la protection des frontières" ou la dénonciation du "wokisme", détaille M. Aliot. Mais il existe des différences: "Ils sont dans une dynamique qui mêle patriotisme et d'une certaine manière religion, qui nous est totalement étrangère". Pour le camp trumpiste, "avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, c'est plus facile" qu'en France "car leurs partis (nationalistes, NDLR) sont davantage alignés avec l'agenda MAGA", commente une source diplomatique française. Rôle de la "Big Tech" Pour faire circuler les narratifs MAGA en Europe, le rôle des plateformes "Big Tech" (Apple, Alphabet, Meta...) est fondamental, souligne Maud Quessard, spécialiste de politique étrangère américaine et chercheuse à l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire (Irsem). Le patron de Viginum, Marc-Antoine Brillant, a récemment appelé au Sénat à considérer les plateformes comme "des acteurs de la menace informationnelle", capables "d'agir sur le débat public en France au travers de leurs algorithmes" ou de "l'abaissement des politiques de modération". En Allemagne, plus de la moitié des contenus politiques recommandés sur X étaient favorables à l'AfD lors des élections législatives de février, selon l'ONG Global Witness. Le chiffre montait même à 78% sur la plateforme chinoise TikTok. La réponse publique des autorités françaises et européennes, qui craignent d'éventuelles mesures de rétorsion de Donald Trump, reste à ce stade timide. Le ministère français des Affaires étrangères a bien lancé en septembre le compte X "French response", dont l'objectif est de réagir aux fausses informations visant la France sur les réseaux sociaux. Mais "pour l'instant, ce compte a une visibilité limitée" avec moins de 10.000 abonnés, observe le chercheur Julien Nocetti, spécialiste des questions de guerre informationnelle. Pas de quoi faire de l'ombre à l'influence numérique du patron de X, Elon Musk, un temps fervent soutien du président américain. tll-gbh-Dt-dab/sva/hba
Texte intégral (992 mots)
Dans la sphère MAGA, mouvance traversée par d'importantes divergences d'opinions, certains entendent pousser en Europe l'"idéologie nationaliste ultra-conservatrice", souligne Célia Belin, du centre de réflexion ECFR (European Council on Foreign Relations). L'administration américaine elle-même ne se prive pas de s'immiscer dans les affaires du Vieux continent. En juin, Donald Trump affirmait que l'Europe devait agir contre "l'immigration hors de contrôle". Quelques mois plus tôt, en février, son vice-président, JD Vance, avait déjà attaqué avec virulence les pays européens dans un discours retentissant à Munich, avant d'échanger avec Alice Weidel, la dirigeante du parti d'extrême droite allemand AfD, à une semaine d'élections législatives. "Laboratoire" Les contacts des dirigeants américains avec "l'extrême droite internationale" sont beaucoup plus assumés que lors du premier mandat Trump (2017-2021), explique Nina Jankowicz, cofondatrice d'une organisation de lutte contre la désinformation après un court passage dans l'administration Biden en 2022: "Aujourd'hui, c'est une politique officielle". Comme l'Allemagne, la France, qui tient des élections municipales au printemps 2026 puis présidentielle en 2027, fait partie des cibles. Pour Nathalie Loiseau, eurodéputée Renew (centre), "les éléments de langage de l'extrême droite européenne sont très souvent des copiés-collés de ce que l'on peut entendre du côté des MAGA". Dernier exemple notable en date: l'offensive coordonnée de partis d'extrême droite au Parlement européen pour exiger une minute de silence pour l'Américain Charlie Kirk, l'influenceur MAGA assassiné en septembre 2025, et en proposant son nom pour le prix Sakharov pour la liberté d'expression. Une initiative portée par le groupe de l'eurodéputée française du parti Reconquête, Sarah Knafo. "Nous sommes confrontés à des enjeux très similaires" à ceux des Américains, assume-t-elle, en expliquant à l'AFP entretenir des contacts avec plusieurs acteurs de la sphère MAGA: "Ils sont pour nous un laboratoire de ce qui fonctionne et de ce qui ne fonctionne pas". Reconquête en phase, RN plus ambigu Reconquête, dont le candidat Eric Zemmour a obtenu 7% des suffrages à la présidentielle de 2022, est le parti "le plus en phase avec certains pans de la rhétorique MAGA", observe Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite française. Pour Marion Maréchal, autre eurodéputée d'extrême droite et ex-membre de Reconquête, le soutien de la sphère MAGA est "politique et médiatique", affirme-t-elle à l'AFP. "La liberté sur les réseaux sociaux aide à établir ce contact, cette passerelle, et à nous renforcer les uns les autres pour avancer dans nos combats communs", détaillait-elle début novembre, après avoir rencontré à Paris Alex Bruesewitz, conseiller média de la campagne de Trump et figure de la sphère MAGA. Son passage à Paris a été facilité par une association française, la Bourse Tocqueville, qui orchestre rencontres et échanges entre conservateurs des deux côtés de l'Atlantique. L'entité, dirigée par le couple franco-américain Kate et Alexandre Pesey, a notamment organisé une visite début mai à Paris de Kevin Roberts, président du cercle de réflexion conservateur Heritage Foundation, considéré comme le réservoir idéologique de la pensée trumpiste. Kevin Roberts expliquait alors vouloir tisser des liens avec des Européens qui souhaitent s'allier "avec des amis américains, afin de pouvoir ressusciter l'esprit de la civilisation occidentale". Du côté du Rassemblement national, principal parti d'extrême droite français qui ambitionne de conquérir le pouvoir en 2027, l'attitude à l'égard de la sphère MAGA est plus ambiguë. "On a toujours dit qu'on voulait être une voix indépendante, qu'on n'est affilié ni aux uns, ni aux autres", assure à l'AFP le vice-président du RN Louis Aliot, qui a assisté à l'investiture de Donald Trump ainsi qu'à l'hommage rendu à Charlie Kirk en septembre dans le Colorado. "On peut se trouver des points communs sur des thématiques telles que la lutte contre l'immigration et la protection des frontières" ou la dénonciation du "wokisme", détaille M. Aliot. Mais il existe des différences: "Ils sont dans une dynamique qui mêle patriotisme et d'une certaine manière religion, qui nous est totalement étrangère". Pour le camp trumpiste, "avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, c'est plus facile" qu'en France "car leurs partis (nationalistes, NDLR) sont davantage alignés avec l'agenda MAGA", commente une source diplomatique française. Rôle de la "Big Tech" Pour faire circuler les narratifs MAGA en Europe, le rôle des plateformes "Big Tech" (Apple, Alphabet, Meta...) est fondamental, souligne Maud Quessard, spécialiste de politique étrangère américaine et chercheuse à l'Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire (Irsem). Le patron de Viginum, Marc-Antoine Brillant, a récemment appelé au Sénat à considérer les plateformes comme "des acteurs de la menace informationnelle", capables "d'agir sur le débat public en France au travers de leurs algorithmes" ou de "l'abaissement des politiques de modération". En Allemagne, plus de la moitié des contenus politiques recommandés sur X étaient favorables à l'AfD lors des élections législatives de février, selon l'ONG Global Witness. Le chiffre montait même à 78% sur la plateforme chinoise TikTok. La réponse publique des autorités françaises et européennes, qui craignent d'éventuelles mesures de rétorsion de Donald Trump, reste à ce stade timide. Le ministère français des Affaires étrangères a bien lancé en septembre le compte X "French response", dont l'objectif est de réagir aux fausses informations visant la France sur les réseaux sociaux. Mais "pour l'instant, ce compte a une visibilité limitée" avec moins de 10.000 abonnés, observe le chercheur Julien Nocetti, spécialiste des questions de guerre informationnelle. Pas de quoi faire de l'ombre à l'influence numérique du patron de X, Elon Musk, un temps fervent soutien du président américain. tll-gbh-Dt-dab/sva/hba

26.11.2025 à 08:33

Steve Witkoff a conseillé Moscou pour négocier avec Trump sur l'Ukraine, selon Bloomberg

FRANCE24
img
Texte intégral (992 mots)

26.11.2025 à 08:30

Steve Witkoff a conseillé Moscou pour négocier avec Trump sur l'Ukraine, selon Bloomberg

FRANCE 24
img
Une conversation téléphonique a été révélée mardi par Bloomberg, affirmant que Steve Witkoff avait donné des conseils à Iouri Ouchakov sur la manière d'introduire auprès du président américain un plan de règlement du conflit en Ukraine.
Texte intégral (992 mots)
Une conversation téléphonique a été révélée mardi par Bloomberg, affirmant que Steve Witkoff avait donné des conseils à Iouri Ouchakov sur la manière d'introduire auprès du président américain un plan de règlement du conflit en Ukraine.
15 / 15

 

  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
Le Canard Enchaîné
La Croix
Le Figaro
France 24
France-Culture
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP / Public Senat
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  EUROPE ‧ RUSSIE
Courrier Europe Centrale
Desk-Russie
Euractiv
Euronews
Toute l'Europe
 
  Afrique du Nord ‧ Proche-Orient
Haaretz
Info Asie
Inkyfada
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
L'Orient - Le Jour
Orient XXI
Rojava I.C
 
  INTERNATIONAL
CADTM
Courrier International
Equaltimes
Global Voices
I.R.I.S
The New-York Times
 
  OSINT ‧ INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
Global.Inv.Journalism
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
Hors-Serie
L'Insoumission
Là-bas si j'y suis
Les Jours
LVSL
Médias Libres
Politis
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Reseau Bastille
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Curation IA
Extrême-droite
Human Rights Watch
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Liberté de création
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
🌞