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16.08.2025 à 12:09

En Tunisie, le puissant syndicat UGTT dans le collimateur du président Kaïs Saïed

FRANCE 24
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La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, considérée comme un pilier de la démocratie, fait face à des attaques inédites du président Kaïs Saied. Ce dernier cherche à affaiblir son influence et à intimider ses membres, alors que l’organisation se prépare à une grande mobilisation.
La puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, considérée comme un pilier de la démocratie, fait face à des attaques inédites du président Kaïs Saied. Ce dernier cherche à affaiblir son influence et à intimider ses membres, alors que l’organisation se prépare à une grande mobilisation.

16.08.2025 à 11:21

Les avions d'Air Canada cloués au sol par une grève des hôtesses et stewards

FRANCE24
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"Nous sommes maintenant officiellement en grève", a annoncé dans un communiqué le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les quelque 10.000 personnels navigants concernés. Air Canada, qui transporte chaque jour environ 130.000 passagers et dessert directement 180 villes dans le monde, a immédiatement réagi en annonçant avoir "suspendu toutes ses opérations", soit 700 vols prévus ce samedi. "Air Canada conseille fortement aux clients concernés de ne pas se rendre à l'aéroport", a ajouté la compagnie dans un communiqué, précisant qu'elle "regrette profondément les répercussions de la grève sur les clients". Le mouvement a débuté vers 01H00 (05H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi, après l'échéance du préavis de 72 heures déposé par le SCFP. Avant même le début officiel de la grève, la compagnie avait progressivement réduit ses opérations. Vendredi soir, elle avait annoncé avoir déjà annulé 623 vols, touchant plus de 100.000 passagers, au cours des derniers jours. Travail au sol non rémunéré Au-delà d'une augmentation de salaire, son personnel navigant réclame aussi d'être rémunéré pour les heures de travail au sol, y compris lors de l'embarquement, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Air Canada avait détaillé jeudi une dernière offre de compromis prévoyant de porter le salaire annuel moyen d'un agent de bord senior à 87.000 dollars canadiens (65.000 USD) d'ici 2027 mais le SCFP avait jugé les propositions insuffisantes au regard notamment de l'inflation. Le syndicat avait également rejeté les demandes de la compagnie et du gouvernement canadien de tenter de résoudre les contentieux en recourant à un arbitrage indépendant. Le conflit, au coeur de l'été, met sous pression Air Canada, principal transporteur du pays basé à Montréal. Interrogé par l'AFP, Rafael Gomez, directeur du Centre des relations industrielles et ressources humaines de l'Université de Toronto et expert en relations professionnelles, a dit ne pas s'attendre à une grève longue. "C'est la haute saison. La compagnie ne veut pas perdre des centaines de millions de dollars de chiffre d'affaires", estime-t-il. L'économie canadienne, bien que montrant des signes de résilience, commence toutefois à éprouver les effets de la guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump, avec des droits de douane affectant des secteurs cruciaux pour le pays comme l'automobile, l'aluminium et l'acier. Dans un communiqué publié avant le début de la grève, le Conseil des affaires canadien, qui regroupe des dirigeants de plus d'une centaine de grandes entreprises, avait mis en garde contre le risque de voir les difficultés aggravées par une grève à Air Canada. "À un moment où le Canada fait face à des pressions sans précédent sur nos chaînes d'approvisionnement économique critiques, la perturbation des services nationaux de transport de passagers et de fret aérien causerait un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens", avait estimé l'organisation.
Texte intégral (502 mots)
"Nous sommes maintenant officiellement en grève", a annoncé dans un communiqué le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les quelque 10.000 personnels navigants concernés. Air Canada, qui transporte chaque jour environ 130.000 passagers et dessert directement 180 villes dans le monde, a immédiatement réagi en annonçant avoir "suspendu toutes ses opérations", soit 700 vols prévus ce samedi. "Air Canada conseille fortement aux clients concernés de ne pas se rendre à l'aéroport", a ajouté la compagnie dans un communiqué, précisant qu'elle "regrette profondément les répercussions de la grève sur les clients". Le mouvement a débuté vers 01H00 (05H00 GMT) dans la nuit de vendredi à samedi, après l'échéance du préavis de 72 heures déposé par le SCFP. Avant même le début officiel de la grève, la compagnie avait progressivement réduit ses opérations. Vendredi soir, elle avait annoncé avoir déjà annulé 623 vols, touchant plus de 100.000 passagers, au cours des derniers jours. Travail au sol non rémunéré Au-delà d'une augmentation de salaire, son personnel navigant réclame aussi d'être rémunéré pour les heures de travail au sol, y compris lors de l'embarquement, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Air Canada avait détaillé jeudi une dernière offre de compromis prévoyant de porter le salaire annuel moyen d'un agent de bord senior à 87.000 dollars canadiens (65.000 USD) d'ici 2027 mais le SCFP avait jugé les propositions insuffisantes au regard notamment de l'inflation. Le syndicat avait également rejeté les demandes de la compagnie et du gouvernement canadien de tenter de résoudre les contentieux en recourant à un arbitrage indépendant. Le conflit, au coeur de l'été, met sous pression Air Canada, principal transporteur du pays basé à Montréal. Interrogé par l'AFP, Rafael Gomez, directeur du Centre des relations industrielles et ressources humaines de l'Université de Toronto et expert en relations professionnelles, a dit ne pas s'attendre à une grève longue. "C'est la haute saison. La compagnie ne veut pas perdre des centaines de millions de dollars de chiffre d'affaires", estime-t-il. L'économie canadienne, bien que montrant des signes de résilience, commence toutefois à éprouver les effets de la guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump, avec des droits de douane affectant des secteurs cruciaux pour le pays comme l'automobile, l'aluminium et l'acier. Dans un communiqué publié avant le début de la grève, le Conseil des affaires canadien, qui regroupe des dirigeants de plus d'une centaine de grandes entreprises, avait mis en garde contre le risque de voir les difficultés aggravées par une grève à Air Canada. "À un moment où le Canada fait face à des pressions sans précédent sur nos chaînes d'approvisionnement économique critiques, la perturbation des services nationaux de transport de passagers et de fret aérien causerait un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens", avait estimé l'organisation.

16.08.2025 à 10:59

Quatre ans après la débâcle à l'aéroport de Kaboul, des familles meurtries à jamais

FRANCE24
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Les images ont fait le tour du monde: des centaines de personnes courent à côté d'un avion militaire sur le point de décoller et certaines s'y accrochent. D'autres vidéos montrent des silhouettes se détachant du C-17, avant de sombrer dans les airs. L'une était celle de Shafiullah Hotak. A 18 ans, il rêvait de devenir médecin mais, faute d'argent pour ses études, était contraint à des travaux journaliers. Le 16 août 2021, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, il se laisse emporter par les rumeurs: les Américains, après 20 ans de guerre, embarquent avec eux des Afghans pressés de déguerpir. "Je pars aux Etats-Unis!", dit-il à ses parents à l'aube, un simple billet de 50 afghanis (moins d'un euro) en poche. L'aéroport est pris d'assaut par des familles venues avec le moindre bout de papier pouvant, rêvent-elles, leur permettre de partir. "Shafiullah avait de l'espoir. Il disait que s'il arrivait aux Etats-Unis, je pourrais arrêter de travailler, qu'il nous rendrait ce que nous avions fait pour lui", relate sa mère, Zar Bibi Hotak. "Je lui ai donné sa carte d'identité et il est parti. Puis on a appris qu'il était mort". Tombés sur un toit Plus de 120.000 personnes ont été évacuées en août 2021 par les pays de l'OTAN, dont 2.000 avaient directement travaillé contre les talibans. Des milliers d'autres ont quitté le pays les mois suivants. "On nous racontait les histoires du précédent régime taliban (1996-2001), que même la farine était difficile à trouver. Avec ces récits en tête, on s'inquiétait. On pensait qu'il n'y aurait plus de travail", explique à l'AFP Intizar Hotak, 29 ans, frère de Shafiullah. Dans leur quartier de l'est de Kaboul, les seuls qui s'en sortent ont de la famille à l'étranger. "Shafiullah disait que la situation ne pourrait pas s'améliorer, qu'il valait mieux partir", se rappelle sa mère, serrant contre elle un portrait du jeune homme. Son corps est tombé sur le toit d'une maison dans le nord de la capitale, à quelques kilomètres de l'aéroport, comme celui de Fida Mohammed Amir, 24 ans. Lui, de l'aveu de son père Payanda Mohammed Ibrahimi, haïssait les talibans. Ce matin-là, il prétexte un rendez-vous dans sa clinique et quitte la maison familiale de Paghman, village proche de Kaboul. En début d'après-midi, ils reçoivent un appel d'un inconnu qui dit être à l'aéroport: "Vous connaissez Fida? Il est tombé d'un avion". Le jeune dentiste avait glissé dans sa poche le numéro de son père. "Je ne comprenais rien" Zar Bibi Hotak a été avertie par des proches qui ont vu la photo de Shafiullah partagée sur Facebook par des témoins à l'aéroport. "J'ai hurlé, j'ai couru comme une folle. Certains voisins étaient gênés, se demandaient comment réagir. Un autre m'a attrapée et ramenée chez moi", raconte-t-elle. "Je ne comprenais rien, je ne savais même pas qu'il était allé à l'aéroport", se remémore Intizar Hotak. C'est lui qui est allé chercher la dépouille de son frère, méconnaissable. "J'espère que Dieu n'imposera jamais à personne de voir une chose pareille", murmure-t-il, le regard fuyant. A ce jour, le nombre de victimes de l'évacuation demeure inconnu. L'armée américaine a blanchi en 2022 l'équipage de l'avion, qui a "décidé de quitter l'aérodrome aussi vite que possible" au vu de la dégradation de la situation sécuritaire et des "centaines de civils encerclant l'appareil", avait rapporté une porte-parole. Insuffisant, jugent toutes les familles interrogées par l'AFP, qui disent leur chagrin aggravé par l'absence d'excuses. "Personne ne nous a appelés: ni le précédent gouvernement, ni les talibans, ni les Américains", s'indigne Zar Bibi Hotak. "Les avions sont équipés de caméras (...), le pilote savait ce qu'il faisait, que c'était dangereux, il aurait pû s'arrêter", accuse Zakir Anwari, dont le frère Zaki a été écrasé par l'avion, sur le tarmac. Cauchemars Jeune espoir du football de 17 ans, Zaki s'était rendu à l'aéroport par curiosité, avec un de ses autres frères. Il aurait ensuite décidé de tenter sa chance, croit Zakir Anwari. "Peut-être qu'il craignait que les talibans interdisent le football", suggère-t-il. Sous leur premier régime, les talibans avaient interdit presque toutes forme de divertissement, et instillé un climat de terreur. a partir de 2021, ils ont progressivement instauré des lois liberticides, visant surtout les femmes. "Tout le monde s'est demandé comment Zaki, aussi intelligent, a pris un tel risque. Mais il n'était pas le seul: j'ai rencontré à l'aéroport un père de six enfants qui disait fièrement qu'il avait essayé par trois fois de s'accrocher à un avion", poursuit Zakir Anwari. De l'aéroport où il s'est rué pour tenter de retrouver son frère, il se rappelle des corps entassés dans un pick-up, du sang au sol et d'être frappé par un taliban. "J'ai eu des cauchemars pendant un an. Impossible d'oublier", confesse-t-il. Payanda Ibrahimi hésite, lui, à reparler de son fils, n'y voyant qu'une façon de "rouvrir la blessure". "Personne ne s'en soucie et personne ne peut comprendre", dit-il, le regard brisé par la douleur. "Fida ne voulait pas mal faire. Comme lui, il y avait des milliers de familles à l'aéroport", argue-t-il. "Elles n'y sont pas allées pour mourir, mais pour fuir. Et survivre".
Texte intégral (920 mots)
Les images ont fait le tour du monde: des centaines de personnes courent à côté d'un avion militaire sur le point de décoller et certaines s'y accrochent. D'autres vidéos montrent des silhouettes se détachant du C-17, avant de sombrer dans les airs. L'une était celle de Shafiullah Hotak. A 18 ans, il rêvait de devenir médecin mais, faute d'argent pour ses études, était contraint à des travaux journaliers. Le 16 août 2021, au lendemain de la prise de Kaboul par les talibans, il se laisse emporter par les rumeurs: les Américains, après 20 ans de guerre, embarquent avec eux des Afghans pressés de déguerpir. "Je pars aux Etats-Unis!", dit-il à ses parents à l'aube, un simple billet de 50 afghanis (moins d'un euro) en poche. L'aéroport est pris d'assaut par des familles venues avec le moindre bout de papier pouvant, rêvent-elles, leur permettre de partir. "Shafiullah avait de l'espoir. Il disait que s'il arrivait aux Etats-Unis, je pourrais arrêter de travailler, qu'il nous rendrait ce que nous avions fait pour lui", relate sa mère, Zar Bibi Hotak. "Je lui ai donné sa carte d'identité et il est parti. Puis on a appris qu'il était mort". Tombés sur un toit Plus de 120.000 personnes ont été évacuées en août 2021 par les pays de l'OTAN, dont 2.000 avaient directement travaillé contre les talibans. Des milliers d'autres ont quitté le pays les mois suivants. "On nous racontait les histoires du précédent régime taliban (1996-2001), que même la farine était difficile à trouver. Avec ces récits en tête, on s'inquiétait. On pensait qu'il n'y aurait plus de travail", explique à l'AFP Intizar Hotak, 29 ans, frère de Shafiullah. Dans leur quartier de l'est de Kaboul, les seuls qui s'en sortent ont de la famille à l'étranger. "Shafiullah disait que la situation ne pourrait pas s'améliorer, qu'il valait mieux partir", se rappelle sa mère, serrant contre elle un portrait du jeune homme. Son corps est tombé sur le toit d'une maison dans le nord de la capitale, à quelques kilomètres de l'aéroport, comme celui de Fida Mohammed Amir, 24 ans. Lui, de l'aveu de son père Payanda Mohammed Ibrahimi, haïssait les talibans. Ce matin-là, il prétexte un rendez-vous dans sa clinique et quitte la maison familiale de Paghman, village proche de Kaboul. En début d'après-midi, ils reçoivent un appel d'un inconnu qui dit être à l'aéroport: "Vous connaissez Fida? Il est tombé d'un avion". Le jeune dentiste avait glissé dans sa poche le numéro de son père. "Je ne comprenais rien" Zar Bibi Hotak a été avertie par des proches qui ont vu la photo de Shafiullah partagée sur Facebook par des témoins à l'aéroport. "J'ai hurlé, j'ai couru comme une folle. Certains voisins étaient gênés, se demandaient comment réagir. Un autre m'a attrapée et ramenée chez moi", raconte-t-elle. "Je ne comprenais rien, je ne savais même pas qu'il était allé à l'aéroport", se remémore Intizar Hotak. C'est lui qui est allé chercher la dépouille de son frère, méconnaissable. "J'espère que Dieu n'imposera jamais à personne de voir une chose pareille", murmure-t-il, le regard fuyant. A ce jour, le nombre de victimes de l'évacuation demeure inconnu. L'armée américaine a blanchi en 2022 l'équipage de l'avion, qui a "décidé de quitter l'aérodrome aussi vite que possible" au vu de la dégradation de la situation sécuritaire et des "centaines de civils encerclant l'appareil", avait rapporté une porte-parole. Insuffisant, jugent toutes les familles interrogées par l'AFP, qui disent leur chagrin aggravé par l'absence d'excuses. "Personne ne nous a appelés: ni le précédent gouvernement, ni les talibans, ni les Américains", s'indigne Zar Bibi Hotak. "Les avions sont équipés de caméras (...), le pilote savait ce qu'il faisait, que c'était dangereux, il aurait pû s'arrêter", accuse Zakir Anwari, dont le frère Zaki a été écrasé par l'avion, sur le tarmac. Cauchemars Jeune espoir du football de 17 ans, Zaki s'était rendu à l'aéroport par curiosité, avec un de ses autres frères. Il aurait ensuite décidé de tenter sa chance, croit Zakir Anwari. "Peut-être qu'il craignait que les talibans interdisent le football", suggère-t-il. Sous leur premier régime, les talibans avaient interdit presque toutes forme de divertissement, et instillé un climat de terreur. a partir de 2021, ils ont progressivement instauré des lois liberticides, visant surtout les femmes. "Tout le monde s'est demandé comment Zaki, aussi intelligent, a pris un tel risque. Mais il n'était pas le seul: j'ai rencontré à l'aéroport un père de six enfants qui disait fièrement qu'il avait essayé par trois fois de s'accrocher à un avion", poursuit Zakir Anwari. De l'aéroport où il s'est rué pour tenter de retrouver son frère, il se rappelle des corps entassés dans un pick-up, du sang au sol et d'être frappé par un taliban. "J'ai eu des cauchemars pendant un an. Impossible d'oublier", confesse-t-il. Payanda Ibrahimi hésite, lui, à reparler de son fils, n'y voyant qu'une façon de "rouvrir la blessure". "Personne ne s'en soucie et personne ne peut comprendre", dit-il, le regard brisé par la douleur. "Fida ne voulait pas mal faire. Comme lui, il y avait des milliers de familles à l'aéroport", argue-t-il. "Elles n'y sont pas allées pour mourir, mais pour fuir. Et survivre".

16.08.2025 à 10:19

Pour la première fois en 20 ans, la Bolivie pourrait basculer à droite

FRANCE 24
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Dans les échoppes du centre de La Paz, même le pain commence à se faire rare, nouveau symptôme d'une crise économique au coeur des préoccupations des Boliviens à l'approche d'une élection présidentielle, dimanche. La droite est favorite pour la première fois depuis 20 ans.
Texte intégral (920 mots)
Dans les échoppes du centre de La Paz, même le pain commence à se faire rare, nouveau symptôme d'une crise économique au coeur des préoccupations des Boliviens à l'approche d'une élection présidentielle, dimanche. La droite est favorite pour la première fois depuis 20 ans.

16.08.2025 à 10:09

Athlétisme: à un mois des Mondiaux, Lyles retrouve Thompson à Chorzow

FRANCE24
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Champion olympique de la distance reine de l'athlétisme, Noah Lyles sera attendu au tournant en Pologne face à Kishane Thompson, qu'il avait battu pour seulement cinq millièmes de seconde à Paris. Un an plus tard, Thompson arrive en Silésie avec le statut de meilleur performeur mondial de l'année après qu'il a claqué un chrono très solide (9.75) dès sa rentrée fin juin. De son côté, Lyles va devoir accélérer pour pouvoir rivaliser : après un début de saison retardé en raison d'une blessure à un tendon, le showman américain n'est pas encore passé sous les 10 secondes au 100 mètres, alors qu'il remet en jeu dans moins d'un mois sa couronne de champion du monde. "Ca va être une course spéciale (samedi), quoiqu'il arrive, tout le monde est là, et le fait que Kishane soit là rend tout ça encore meilleur", a estimé Noah Lyles lors d'une conférence de presse vendredi. "Ces compétitions avec beaucoup d'enjeux, ça me prépare, car je me dis que ça va être de plus en plus intense à mesure qu'on se rapproche de Tokyo (13-21 septembre) et j'ai besoin de me mettre dans cet état d'esprit", a-t-il ajouté. "Etincelles" Cerise sur le gâteau, l'Américain retrouvera aussi au départ à Chorzow son compatriote Kenny Bednarek, deuxième meilleur performeur mondial de la saison (9.79), alors que la rivalité entre les deux hommes est exacerbée depuis les sélections américaines début août. Sur 200 mètres lors des "trials", Lyles s'était imposé (19.63, meilleure performance mondiale de l'année) à l'issue d'une course acharnée contre Bednarek et le regard défiant lancé par le premier à l'arrivée avait suscité la colère du second, qui avait poussé Lyles. "Quand on parle de 100 mètres ou de 200 mètres, il y a une vraie rivalité entre nous et chaque fois qu'on est l'un contre l'autre, il faut s'attendre à ce que ce soit intense, qu'il y ait des étincelles", a affirmé après coup Bednarek. Hodgkinson de retour Le meeting de Chorzow sera également marqué par le retour à la compétition, plus d'un an après son titre olympique sur 800 mètres, de Keely Hodgkinson. La Britannique a dû reporter plusieurs fois sa reprise de la compétition en raison de blessure à un ischio : après avoir mis fin plus tôt que prévu à sa saison 2024, elle n'a finalement pas couru de l'hiver et a déclaré forfait lors du meeting de Londres en juillet. "Ce n'était pas mon plan de reprendre si tardivement donc je suis si heureuse d'être enfin au départ", a raconté Hodgkinson en conférence de presse vendredi. "Ca m'a manqué, l'année a été très frustrante pour l'instant, j'ai juste envie d'y être et de tout donner." Parmi les autres temps forts attendus, le 3.000 m femmes pourrait affoler le chrono puisque la Kényane Faith Kipyegon s'attaque samedi au vieux record du monde de la distance, détenu depuis plus de 30 ans par la Chinoise Junxia Wang (8:06.11 en 1993). Le concours du saut à la perche sera aussi à suivre. Quatre jours après avoir porté son record du monde à 6,29 mètres, le Suédois Mondo Duplantis enchaîne samedi à Chorzow, où, si les conditions sont réunies, il pourrait tenter pour la première fois d'effacer une barre à 6,30 m.
Texte intégral (565 mots)
Champion olympique de la distance reine de l'athlétisme, Noah Lyles sera attendu au tournant en Pologne face à Kishane Thompson, qu'il avait battu pour seulement cinq millièmes de seconde à Paris. Un an plus tard, Thompson arrive en Silésie avec le statut de meilleur performeur mondial de l'année après qu'il a claqué un chrono très solide (9.75) dès sa rentrée fin juin. De son côté, Lyles va devoir accélérer pour pouvoir rivaliser : après un début de saison retardé en raison d'une blessure à un tendon, le showman américain n'est pas encore passé sous les 10 secondes au 100 mètres, alors qu'il remet en jeu dans moins d'un mois sa couronne de champion du monde. "Ca va être une course spéciale (samedi), quoiqu'il arrive, tout le monde est là, et le fait que Kishane soit là rend tout ça encore meilleur", a estimé Noah Lyles lors d'une conférence de presse vendredi. "Ces compétitions avec beaucoup d'enjeux, ça me prépare, car je me dis que ça va être de plus en plus intense à mesure qu'on se rapproche de Tokyo (13-21 septembre) et j'ai besoin de me mettre dans cet état d'esprit", a-t-il ajouté. "Etincelles" Cerise sur le gâteau, l'Américain retrouvera aussi au départ à Chorzow son compatriote Kenny Bednarek, deuxième meilleur performeur mondial de la saison (9.79), alors que la rivalité entre les deux hommes est exacerbée depuis les sélections américaines début août. Sur 200 mètres lors des "trials", Lyles s'était imposé (19.63, meilleure performance mondiale de l'année) à l'issue d'une course acharnée contre Bednarek et le regard défiant lancé par le premier à l'arrivée avait suscité la colère du second, qui avait poussé Lyles. "Quand on parle de 100 mètres ou de 200 mètres, il y a une vraie rivalité entre nous et chaque fois qu'on est l'un contre l'autre, il faut s'attendre à ce que ce soit intense, qu'il y ait des étincelles", a affirmé après coup Bednarek. Hodgkinson de retour Le meeting de Chorzow sera également marqué par le retour à la compétition, plus d'un an après son titre olympique sur 800 mètres, de Keely Hodgkinson. La Britannique a dû reporter plusieurs fois sa reprise de la compétition en raison de blessure à un ischio : après avoir mis fin plus tôt que prévu à sa saison 2024, elle n'a finalement pas couru de l'hiver et a déclaré forfait lors du meeting de Londres en juillet. "Ce n'était pas mon plan de reprendre si tardivement donc je suis si heureuse d'être enfin au départ", a raconté Hodgkinson en conférence de presse vendredi. "Ca m'a manqué, l'année a été très frustrante pour l'instant, j'ai juste envie d'y être et de tout donner." Parmi les autres temps forts attendus, le 3.000 m femmes pourrait affoler le chrono puisque la Kényane Faith Kipyegon s'attaque samedi au vieux record du monde de la distance, détenu depuis plus de 30 ans par la Chinoise Junxia Wang (8:06.11 en 1993). Le concours du saut à la perche sera aussi à suivre. Quatre jours après avoir porté son record du monde à 6,29 mètres, le Suédois Mondo Duplantis enchaîne samedi à Chorzow, où, si les conditions sont réunies, il pourrait tenter pour la première fois d'effacer une barre à 6,30 m.

16.08.2025 à 09:47

Pollution plastique: les pays favorables à un traité ambitieux ont gagné en "force", selon Paris

FRANCE24
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"On n'a pas réussi à trouver un accord, mais (...) près de 120 pays sont aujourd'hui unis pour avoir un traité ambitieux sur le plastique. Et ces dix jours de discussions ont permis de rapprocher les positions entre ces pays unis", a observé la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur la radio France Inter. "Souvent, le bât blesse dans les négociations sur les sujets de financements, là où finalement on est assez proche d'un accord, surtout sur ces sujets-là et ça nous donne de la force pour les rounds potentiels suivants", selon elle. "L'Union européenne appelle de ses vœux à ce qu'on poursuive cette négociation", a souligné la ministre. Dix jours de pourparlers diplomatiques tendus à Genève se sont terminés vendredi à l'aube par un constat d'échec cuisant pour l'environnement et la diplomatie, en l'absence d'accord sur un traité contre la pollution plastique. "Ce qui est nouveau dans cette négociation, c'est que les Etats-Unis ont rejoint le camp de ceux qui ne veulent pas un accord", a remarqué Agnès Pannier-Runacher. "La stratégie de blocage systématique des pays producteurs de pétrole - qu'il s'agisse du Moyen-Orient, de la Russie, donc désormais des Etats-Unis - a fonctionné", selon elle. "En tant que pays consommateur de plastique (...) il y a la capacité à prendre des décisions qui s'imposent aux pays producteurs de pétrole et de plastique. C'est ce que nous avons fait en Europe et c'est sans doute une piste aussi pour remettre de la pression dans le système", a-t-elle encore dit.
Lire plus (268 mots)
"On n'a pas réussi à trouver un accord, mais (...) près de 120 pays sont aujourd'hui unis pour avoir un traité ambitieux sur le plastique. Et ces dix jours de discussions ont permis de rapprocher les positions entre ces pays unis", a observé la ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur la radio France Inter. "Souvent, le bât blesse dans les négociations sur les sujets de financements, là où finalement on est assez proche d'un accord, surtout sur ces sujets-là et ça nous donne de la force pour les rounds potentiels suivants", selon elle. "L'Union européenne appelle de ses vœux à ce qu'on poursuive cette négociation", a souligné la ministre. Dix jours de pourparlers diplomatiques tendus à Genève se sont terminés vendredi à l'aube par un constat d'échec cuisant pour l'environnement et la diplomatie, en l'absence d'accord sur un traité contre la pollution plastique. "Ce qui est nouveau dans cette négociation, c'est que les Etats-Unis ont rejoint le camp de ceux qui ne veulent pas un accord", a remarqué Agnès Pannier-Runacher. "La stratégie de blocage systématique des pays producteurs de pétrole - qu'il s'agisse du Moyen-Orient, de la Russie, donc désormais des Etats-Unis - a fonctionné", selon elle. "En tant que pays consommateur de plastique (...) il y a la capacité à prendre des décisions qui s'imposent aux pays producteurs de pétrole et de plastique. C'est ce que nous avons fait en Europe et c'est sans doute une piste aussi pour remettre de la pression dans le système", a-t-elle encore dit.

16.08.2025 à 09:31

Au Pakistan, la mousson fait plus de 340 morts en 48 heures, les secours cherchent les corps ensevelis

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Ces deux derniers jours, des pluies diluviennes sont tombées dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, dans le nord du pays, qui a enregistré à elle seule 307 décès, soit environ la moitié des morts de cette saison de mousson, indique l'Autorité de gestion des catastrophes. La plupart des victimes ont été emportées par des crues subites, sont mortes dans l'effondrement de leur maison, ont été électrocutées ou frappées par la foudre. Les pluies devraient encore s'intensifier ces deux prochaines semaines, préviennent les autorités. L'Autorité de gestion des catastrophes du Khyber-Pakhtunkhwa a déclaré "sinistrés" de nombreux districts, où plus de 2.000 secouristes ont été déployées en renfort. "Mais les fortes pluies, les glissements de terrain et les routes bloquées empêchent les ambulances d'accéder et les secouristes doivent se déplacer à pied", a dit samedi à l'AFP Bilal Ahmed Faizi, porte-parole des secours de la province. Vendredi, un hélicoptère des secours s'est écrasé, faisant cinq morts supplémentaires. "Prisonniers des décombres" Les secours "veulent évacuer les survivants, mais très peu acceptent de partir car ils ont perdu des proches, encore prisonniers des décombres", poursuit M. Faizi. "Ce matin, quand je me suis réveillé, la terre que notre famille cultivait depuis des générations — et le petit terrain où nous jouions au cricket depuis des années — avaient disparu", témoigne auprès de l'AFP Muhammad Khan, un habitant du district de Buner, qui compte 91 morts. "On dirait que toute la montagne s'est effondrée, la région est recouverte de boue et d'énormes rochers", ajoute l'homme de 48 ans, racontant avoir extrait "19 corps des décombres". "Nous continuons à chercher des proches. Chaque fois que l'on découvre un corps, on ressent une profonde tristesse mais aussi un soulagement car on sait que la famille pourra récupérer la dépouille", explique-t-il. "Les habitants récupèrent les dépouilles et organisent des prières funéraires", mais "nous ne savons toujours pas qui est mort ou vivant", raconte Saifullah Khan, un enseignant de 32 ans. "J'ai retrouvé les corps de certains de mes élèves et je me demande ce qu'ils ont fait pour mériter ça", se désole-t-il. Dans le district de Swat, les routes et plusieurs véhicules étaient recouverts d'une coulée de boue samedi matin et les poteaux électriques gisaient au sol. Onze autres personnes ont trouvé la mort dans le Cachemire pakistanais, tandis que dans le Cachemire administré par l'Inde, au moins 60 victimes ont été recensées - et 80 personnes sont toujours portées disparues. Enfin, cinq personnes sont mortes dans la région touristique du Gilgit-Baltistan, à l'extrême nord du Pakistan, particulièrement prisée l'été des alpinistes venus du monde entier et que les autorités recommandent désormais d'éviter. "Phase active de la mousson" Au total, depuis le début, fin juin, d'une mousson estivale qualifiée d'"inhabituellement" intense par les autorités, 657 personnes, dont une centaine d'enfants, ont été tuées, et 888 blessées. Pour Syed Muhammad Tayyab Shah, de l'Autorité nationale de gestion des catastrophes, "plus de la moitié des victimes sont mortes à cause de la mauvaise qualité des bâtiments". Il recommande de nettoyer les gouttières des maisons pour éviter une accumulation d'eau qui pourrait faire céder les toitures, soulignant que la "phase active de la mousson", qui se poursuit généralement jusqu'à la mi-septembre, vient seulement de commencer. Le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé au monde, est l'un des plus vulnérables aux effets du changement climatique. Les 255 millions de Pakistanais ont déjà subi ces dernières années des inondations massives et meurtrières, des explosions de lacs glaciaires et des sécheresses inédites, autant de phénomènes qui vont se multiplier sous l'influence du dérèglement climatique, préviennent les scientifiques. En juillet, le Pendjab, où vivent près de la moitié des Pakistanais, a enregistré des précipitations 73% supérieures à celles de l'année précédente. Durant ce seul mois, la province a recensé plus de morts que sur la totalité de la mousson précédente. La mousson apporte 70 à 80% des précipitations annuelles en Asie du Sud et est vitale pour la subsistance de millions d'agriculteurs dans une région qui compte environ deux milliards d'habitants.
Texte intégral (734 mots)
Ces deux derniers jours, des pluies diluviennes sont tombées dans la province montagneuse du Khyber-Pakhtunkhwa, dans le nord du pays, qui a enregistré à elle seule 307 décès, soit environ la moitié des morts de cette saison de mousson, indique l'Autorité de gestion des catastrophes. La plupart des victimes ont été emportées par des crues subites, sont mortes dans l'effondrement de leur maison, ont été électrocutées ou frappées par la foudre. Les pluies devraient encore s'intensifier ces deux prochaines semaines, préviennent les autorités. L'Autorité de gestion des catastrophes du Khyber-Pakhtunkhwa a déclaré "sinistrés" de nombreux districts, où plus de 2.000 secouristes ont été déployées en renfort. "Mais les fortes pluies, les glissements de terrain et les routes bloquées empêchent les ambulances d'accéder et les secouristes doivent se déplacer à pied", a dit samedi à l'AFP Bilal Ahmed Faizi, porte-parole des secours de la province. Vendredi, un hélicoptère des secours s'est écrasé, faisant cinq morts supplémentaires. "Prisonniers des décombres" Les secours "veulent évacuer les survivants, mais très peu acceptent de partir car ils ont perdu des proches, encore prisonniers des décombres", poursuit M. Faizi. "Ce matin, quand je me suis réveillé, la terre que notre famille cultivait depuis des générations — et le petit terrain où nous jouions au cricket depuis des années — avaient disparu", témoigne auprès de l'AFP Muhammad Khan, un habitant du district de Buner, qui compte 91 morts. "On dirait que toute la montagne s'est effondrée, la région est recouverte de boue et d'énormes rochers", ajoute l'homme de 48 ans, racontant avoir extrait "19 corps des décombres". "Nous continuons à chercher des proches. Chaque fois que l'on découvre un corps, on ressent une profonde tristesse mais aussi un soulagement car on sait que la famille pourra récupérer la dépouille", explique-t-il. "Les habitants récupèrent les dépouilles et organisent des prières funéraires", mais "nous ne savons toujours pas qui est mort ou vivant", raconte Saifullah Khan, un enseignant de 32 ans. "J'ai retrouvé les corps de certains de mes élèves et je me demande ce qu'ils ont fait pour mériter ça", se désole-t-il. Dans le district de Swat, les routes et plusieurs véhicules étaient recouverts d'une coulée de boue samedi matin et les poteaux électriques gisaient au sol. Onze autres personnes ont trouvé la mort dans le Cachemire pakistanais, tandis que dans le Cachemire administré par l'Inde, au moins 60 victimes ont été recensées - et 80 personnes sont toujours portées disparues. Enfin, cinq personnes sont mortes dans la région touristique du Gilgit-Baltistan, à l'extrême nord du Pakistan, particulièrement prisée l'été des alpinistes venus du monde entier et que les autorités recommandent désormais d'éviter. "Phase active de la mousson" Au total, depuis le début, fin juin, d'une mousson estivale qualifiée d'"inhabituellement" intense par les autorités, 657 personnes, dont une centaine d'enfants, ont été tuées, et 888 blessées. Pour Syed Muhammad Tayyab Shah, de l'Autorité nationale de gestion des catastrophes, "plus de la moitié des victimes sont mortes à cause de la mauvaise qualité des bâtiments". Il recommande de nettoyer les gouttières des maisons pour éviter une accumulation d'eau qui pourrait faire céder les toitures, soulignant que la "phase active de la mousson", qui se poursuit généralement jusqu'à la mi-septembre, vient seulement de commencer. Le Pakistan, cinquième pays le plus peuplé au monde, est l'un des plus vulnérables aux effets du changement climatique. Les 255 millions de Pakistanais ont déjà subi ces dernières années des inondations massives et meurtrières, des explosions de lacs glaciaires et des sécheresses inédites, autant de phénomènes qui vont se multiplier sous l'influence du dérèglement climatique, préviennent les scientifiques. En juillet, le Pendjab, où vivent près de la moitié des Pakistanais, a enregistré des précipitations 73% supérieures à celles de l'année précédente. Durant ce seul mois, la province a recensé plus de morts que sur la totalité de la mousson précédente. La mousson apporte 70 à 80% des précipitations annuelles en Asie du Sud et est vitale pour la subsistance de millions d'agriculteurs dans une région qui compte environ deux milliards d'habitants.

16.08.2025 à 09:29

Contre les "zombies", des experts du feu à la rescousse des pompiers

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Dans leur laboratoire, au-dessus d'un bac en acier rempli de sable, Anthony Collin et Idir Khaldi positionnent un panneau chauffant, pour simuler le passage d'un incendie sur cette surface. A mesure que la surface chauffe, des capteurs de température posés à différentes profondeurs leur indiquent comment la chaleur se propage. Depuis plusieurs années, les chercheurs de l'Université de Lorraine font leurs expériences dans un ancien bâtiment agricole, dans la campagne autour de Nancy. Cette fois, leur objectif est de savoir si le sol peut devenir trop chaud à une profondeur où l'on peut trouver des obus - environ 50 à 60 centimètres, estiment les démineurs, en tenant compte de la matière organique qui s'est accumulée en un siècle. Même après avoir éteint le panneau chauffant, la température mesurée par les capteurs continue de monter, par inertie, à quelques centimètres au-dessous de la surface. "La question à laquelle on doit répondre, c'est: est-ce que j'ai de la chance d'avoir 100, 120 degrés à 50 centimètres au-dessous de la surface de la terre, et si oui, dans quel temps, sous quelles conditions?", expose Anthony Collin. La préfecture de la Meuse leur a commandé plusieurs recherches pour "modéliser les risques" propres aux "zones rouges", marquées par les stigmates de la Grande Guerre. La menace de Verdun La plus importante est celle des forêts au nord de Verdun, où eut lieu la terrible bataille de 1916, qui fit plus de 300.000 morts et 400.000 blessés en dix mois de combats. Les très nombreux obus toujours enterrés empêchent des interventions normales en cas d'incendie. "C'est dans l'intérêt de la protection des personnels, on ne s'engage pas directement dans le bois", explique le lieutenant-colonel Sylvain Grumbach, des pompiers de la Meuse. "Le risque prédominant, ce sont les obus explosifs qui, suite au passage d'un feu, peuvent détoner jusqu'à 48 heures après le passage du sinistre." Les chercheurs espèrent étendre leurs expériences aux feux souterrains, dits "zombies", quand ce sont des tourbières ou des veines de charbon en sous-sol qui brûlent sans émettre de flammes. Ces feux, extrêmement difficiles à éteindre, peuvent couver pendant tout l'hiver et causer à nouveau des incendies en surface en été. Par exemple, le gigantesque incendie de Landiras (Gironde) en 2022 avait touché une veine de lignite affleurant à la surface, causant un feu zombie qui n'a été totalement éteint qu'en... 2025! Les chercheurs envisagent de placer un combustible comme de la tourbe à une certaine profondeur dans leur bac, voire de faire des essais dans de vrais sols, afin de mesurer selon quels paramètres il peut s'embraser, même lorsqu'il n'est pas directement en contact avec la matière qui brûle. "Si on est dans cette situation-là, où notre combustible qui est en dessous n'est pas en contact direct, est-ce que c'est possible que l'incendie se transfère de l'un à l'autre?", résume Anthony Collin. Pour les pompiers, la prévention des feux souterrains est capitale, tant la lutte contre ceux-ci est fastidieuse. "On a des temps de mobilisation de moyens sur ce genre de feux qui sont énormes, du fait de la difficulté technique d'aller chercher l'eau pour noyer le feu, de faire les contrôles derrière, de repasser...", détaille le pompier Sylvain Grumbach.
Texte intégral (556 mots)
Dans leur laboratoire, au-dessus d'un bac en acier rempli de sable, Anthony Collin et Idir Khaldi positionnent un panneau chauffant, pour simuler le passage d'un incendie sur cette surface. A mesure que la surface chauffe, des capteurs de température posés à différentes profondeurs leur indiquent comment la chaleur se propage. Depuis plusieurs années, les chercheurs de l'Université de Lorraine font leurs expériences dans un ancien bâtiment agricole, dans la campagne autour de Nancy. Cette fois, leur objectif est de savoir si le sol peut devenir trop chaud à une profondeur où l'on peut trouver des obus - environ 50 à 60 centimètres, estiment les démineurs, en tenant compte de la matière organique qui s'est accumulée en un siècle. Même après avoir éteint le panneau chauffant, la température mesurée par les capteurs continue de monter, par inertie, à quelques centimètres au-dessous de la surface. "La question à laquelle on doit répondre, c'est: est-ce que j'ai de la chance d'avoir 100, 120 degrés à 50 centimètres au-dessous de la surface de la terre, et si oui, dans quel temps, sous quelles conditions?", expose Anthony Collin. La préfecture de la Meuse leur a commandé plusieurs recherches pour "modéliser les risques" propres aux "zones rouges", marquées par les stigmates de la Grande Guerre. La menace de Verdun La plus importante est celle des forêts au nord de Verdun, où eut lieu la terrible bataille de 1916, qui fit plus de 300.000 morts et 400.000 blessés en dix mois de combats. Les très nombreux obus toujours enterrés empêchent des interventions normales en cas d'incendie. "C'est dans l'intérêt de la protection des personnels, on ne s'engage pas directement dans le bois", explique le lieutenant-colonel Sylvain Grumbach, des pompiers de la Meuse. "Le risque prédominant, ce sont les obus explosifs qui, suite au passage d'un feu, peuvent détoner jusqu'à 48 heures après le passage du sinistre." Les chercheurs espèrent étendre leurs expériences aux feux souterrains, dits "zombies", quand ce sont des tourbières ou des veines de charbon en sous-sol qui brûlent sans émettre de flammes. Ces feux, extrêmement difficiles à éteindre, peuvent couver pendant tout l'hiver et causer à nouveau des incendies en surface en été. Par exemple, le gigantesque incendie de Landiras (Gironde) en 2022 avait touché une veine de lignite affleurant à la surface, causant un feu zombie qui n'a été totalement éteint qu'en... 2025! Les chercheurs envisagent de placer un combustible comme de la tourbe à une certaine profondeur dans leur bac, voire de faire des essais dans de vrais sols, afin de mesurer selon quels paramètres il peut s'embraser, même lorsqu'il n'est pas directement en contact avec la matière qui brûle. "Si on est dans cette situation-là, où notre combustible qui est en dessous n'est pas en contact direct, est-ce que c'est possible que l'incendie se transfère de l'un à l'autre?", résume Anthony Collin. Pour les pompiers, la prévention des feux souterrains est capitale, tant la lutte contre ceux-ci est fastidieuse. "On a des temps de mobilisation de moyens sur ce genre de feux qui sont énormes, du fait de la difficulté technique d'aller chercher l'eau pour noyer le feu, de faire les contrôles derrière, de repasser...", détaille le pompier Sylvain Grumbach.

16.08.2025 à 08:45

La vigne, un coupe-feu naturel qui s'estompe dans les Corbières

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Au lendemain du départ du feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation et détruit 36 maisons aux alentours de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Bastien Cabal, président de la cave coopérative Cellier des Demoiselles, a reçu un SMS d'une voisine reconnaissante, et le montre à qui-veut, fièrement. "Salut Baptiste, lui écrit-elle, je ne te remercierai jamais assez d'avoir une vigne derrière chez nous, elle a permis de sauver la maison (et d'autres) du feu qui la menaçait. Encore une fois merci. (...) Sans cette vigne, le lotissement brûlait". "On a vu des flammes de dix mètres de haut, c'était impressionnant, mais on se sentait protégés par la vigne. La vigne, je la vénère", confie un habitant de la commune de Tournissan, Pascal Pamart, un retraité de 71 ans. Un incendie de cette magnitude était "inimaginable il n'y a pas si longtemps", tous les villages et les habitations isolées étaient "défendus" par la vigne qui les entourait, assure Fabien Vergnes, 52 ans, viticulteur à Tournissan. D'environ 100.000 hectares en 1980, la superficie des vignes dans l'Aude est désormais de 60.000 hectares. "Inévitable" Lors de sa venue le 6 août, le Premier ministre François Bayrou a remarqué le rempart dressé par la vigne. "Ce qu'on a vu là, et qui est très frappant, c'est que partout où il y avait des vignes, pour l'essentiel, le feu a été arrêté, a-t-il dit. Et là où il n'y avait plus de vignes, là où les taillis, les broussailles, les garrigues avaient pris la place (...) un accroissement de la catastrophe". Élus locaux et viticulteurs s'alarment des conséquences de l'arrachage. "Le réchauffement climatique augmente considérablement le risque d'incendie. Les vignes bien entretenues peuvent jouer un rôle crucial en tant que coupe-feu naturel", observe l'œnologue et expert de l’Organisation de la vigne et du vin, Joël Rochart. Comme la consommation chute, pour éviter une surproduction et soutenir le cours du vin, l’État a subventionné une campagne d'arrachage, qui s'est chiffré à 5.000 hectares dans l'Aude, dont 2.500 dans les Corbières. "La politique d’arrachage est inévitable, admet-il, mais il faudrait introduire une gouvernance territoriale, qui prend en compte le risque incendie pour qu’il y ait une réflexion à l’échelle du territoire, et sur les PLU, suivie d’actions opérationnelles". Gorgé d'eau, le feuillage des vignes freine la propagation, "comme du bois humide", précise-t-il. Si on arrache les vignes, "il n’y a plus l’effet d’écran et les anciennes vignes sont souvent en friche", ce qui facilite la propagation du feu. Double impact Pour remédier à cette problématique, il cite l’initiative subventionnée par la commune de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales, "où des ceintures de vignes anti-feu ont été créées, elles constituent un écran" face aux flammes, sur des parcelles qui surplombent cette coquette station balnéaire méditerranéenne. "C’est un problème qui va s’aggraver, prévient l’œnologue. Qui dit élévation des températures, dit plus de sécheresse, donc des végétaux plus sensibles aux départs et à la transmission du feu". Dans le paysage, aux abords des 16 villages parcourus par les flammes, des taches vertes formées par les vignes tranchent avec les terres cendrées, jonchées d'arbres calcinés. Pour Jean-Paul Baylac, chef du service Feux de forêt au Sdis de l'Aude, "l'impact de la disparition des vignes est double. D'une part, les discontinuités viticoles font que les feux peuvent passer d'un massif à l'autre, parcourir des surfaces beaucoup plus importantes". "Et ensuite, ajoute-t-il, en périphérie de zones urbaines, où les vignes assuraient, jusque dans les années 80, une protection, parce qu'il y avait des ceintures viticoles pratiquement autour de toutes les villes du département." Président de la chambre d'agriculture de l'Aude, Ludovic Roux tire la sonnette d'alarme. "Aujourd'hui, dit-il, il reste 60.000 hectares, il faut maintenir et sauver la viticulture et pourquoi pas un un jour réimplanter des vignes sur des zones stratégiques. La vigne est vitale".
Texte intégral (688 mots)
Au lendemain du départ du feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation et détruit 36 maisons aux alentours de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Bastien Cabal, président de la cave coopérative Cellier des Demoiselles, a reçu un SMS d'une voisine reconnaissante, et le montre à qui-veut, fièrement. "Salut Baptiste, lui écrit-elle, je ne te remercierai jamais assez d'avoir une vigne derrière chez nous, elle a permis de sauver la maison (et d'autres) du feu qui la menaçait. Encore une fois merci. (...) Sans cette vigne, le lotissement brûlait". "On a vu des flammes de dix mètres de haut, c'était impressionnant, mais on se sentait protégés par la vigne. La vigne, je la vénère", confie un habitant de la commune de Tournissan, Pascal Pamart, un retraité de 71 ans. Un incendie de cette magnitude était "inimaginable il n'y a pas si longtemps", tous les villages et les habitations isolées étaient "défendus" par la vigne qui les entourait, assure Fabien Vergnes, 52 ans, viticulteur à Tournissan. D'environ 100.000 hectares en 1980, la superficie des vignes dans l'Aude est désormais de 60.000 hectares. "Inévitable" Lors de sa venue le 6 août, le Premier ministre François Bayrou a remarqué le rempart dressé par la vigne. "Ce qu'on a vu là, et qui est très frappant, c'est que partout où il y avait des vignes, pour l'essentiel, le feu a été arrêté, a-t-il dit. Et là où il n'y avait plus de vignes, là où les taillis, les broussailles, les garrigues avaient pris la place (...) un accroissement de la catastrophe". Élus locaux et viticulteurs s'alarment des conséquences de l'arrachage. "Le réchauffement climatique augmente considérablement le risque d'incendie. Les vignes bien entretenues peuvent jouer un rôle crucial en tant que coupe-feu naturel", observe l'œnologue et expert de l’Organisation de la vigne et du vin, Joël Rochart. Comme la consommation chute, pour éviter une surproduction et soutenir le cours du vin, l’État a subventionné une campagne d'arrachage, qui s'est chiffré à 5.000 hectares dans l'Aude, dont 2.500 dans les Corbières. "La politique d’arrachage est inévitable, admet-il, mais il faudrait introduire une gouvernance territoriale, qui prend en compte le risque incendie pour qu’il y ait une réflexion à l’échelle du territoire, et sur les PLU, suivie d’actions opérationnelles". Gorgé d'eau, le feuillage des vignes freine la propagation, "comme du bois humide", précise-t-il. Si on arrache les vignes, "il n’y a plus l’effet d’écran et les anciennes vignes sont souvent en friche", ce qui facilite la propagation du feu. Double impact Pour remédier à cette problématique, il cite l’initiative subventionnée par la commune de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales, "où des ceintures de vignes anti-feu ont été créées, elles constituent un écran" face aux flammes, sur des parcelles qui surplombent cette coquette station balnéaire méditerranéenne. "C’est un problème qui va s’aggraver, prévient l’œnologue. Qui dit élévation des températures, dit plus de sécheresse, donc des végétaux plus sensibles aux départs et à la transmission du feu". Dans le paysage, aux abords des 16 villages parcourus par les flammes, des taches vertes formées par les vignes tranchent avec les terres cendrées, jonchées d'arbres calcinés. Pour Jean-Paul Baylac, chef du service Feux de forêt au Sdis de l'Aude, "l'impact de la disparition des vignes est double. D'une part, les discontinuités viticoles font que les feux peuvent passer d'un massif à l'autre, parcourir des surfaces beaucoup plus importantes". "Et ensuite, ajoute-t-il, en périphérie de zones urbaines, où les vignes assuraient, jusque dans les années 80, une protection, parce qu'il y avait des ceintures viticoles pratiquement autour de toutes les villes du département." Président de la chambre d'agriculture de l'Aude, Ludovic Roux tire la sonnette d'alarme. "Aujourd'hui, dit-il, il reste 60.000 hectares, il faut maintenir et sauver la viticulture et pourquoi pas un un jour réimplanter des vignes sur des zones stratégiques. La vigne est vitale".
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