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10.12.2025 à 11:59

Sarkozy sort son "Journal d'un prisonnier" et le dédicace à Paris

FRANCE24
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L'ouvrage de 216 pages, édité par une maison contrôlée par l'homme d'affaires conservateur Vincent Bolloré, paraît exactement un mois après la remise en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre de l'ex-chef de l'Etat, qui avait été écroué le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé. "Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs", a écrit M. Sarkozy la semaine dernière sur son compte X, ajoutant: "Cela me réjouit tant!" Le contenu du livre a été dévoilé dès le week-end dernier dans plusieurs médias et consulté par l'AFP. Evoquant l'"enfer" carcéral, Nicolas Sarkozy raconte s'être agenouillé pour prier au premier jour de son incarcération, après sa condamnation le 25 septembre à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d'une exécution provisoire pour association de malfaiteurs. "Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice", poursuit-il en se disant de nouveau "innocent" de toute infraction, et en décrivant ses discussions dominicales avec l'aumônier de la prison. Bons et mauvais points Nicolas Sarkozy distribue bons points et piques acerbes à des personnalités politiques. Il salue la fidélité de Sébastien Chenu, ancien élu UMP devenu député RN, notant qu'"il était résolu à m'adresser un courrier de soutien chaque semaine". A l'inverse, il égratigne sa propre famille politique, pointant le manque d'engagement public du président du parti LR Bruno Retailleau, qui l'"appela régulièrement, mais n'en fit publiquement pas davantage". Emmanuel Macron n'est pas épargné, sa dissolution étant jugée comme un "caprice qui faisait autant de mal à la France qu'à son auteur". Il étrille encore l'ancienne candidate PS à l'Elysée Ségolène Royal, qui selon lui ne comprend pas toujours "le sens de ce qu'elle dit. Cela la sauve de la honte". Sur le plan judiciaire, il livre une analyse critique inhabituelle de sa défense historique. "Mon amitié avec Thierry Herzog (son ancien conseil, NDLR) m'avait aveuglé sur la possibilité qui était la sienne d'embrasser un dossier qui avait pris une telle ampleur", écrit l'auteur, des propos très critiqués par des avocats pénalistes sur les réseaux sociaux. Pour relativiser son sort, il évoque ses rencontres avec des enfants malades, notamment à l'institut de traitement du cancer Gustave-Roussy. "Si jeunes et si malades, c'était la définition même de l'injustice. Elle était bien pire que celle que je vivais", écrit-il. "Affligées" Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d'un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d'une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'attentat du DC-10 (170 personnes tuées le 19 septembre 1989). En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire. Un passage du livre est d'ailleurs consacré à l'audition des proches de victimes de l'attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, qu'il qualifie de "moments les plus émouvants" tout en se disant "affecté par la violence de certains propos à (son) endroit". Ces lignes ont provoqué l'indignation du collectif "Les Filles du DC-10". "Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu'il serait la véritable victime", a réagi dans un communiqué ce groupe de filles, mères et sœurs de morts dans l'attentat, "affligées". L'ancien chef de l'État sera jugé à nouveau dans ce dossier du 16 mars au 3 juin par la cour d'appel de Paris. Tous les prévenus y comparaîtront libres, la cour d'appel ayant libéré mercredi sous contrôle judiciaire Alexandre Djouhri, dernier incarcéré dans ce dossier. Nicolas Sarkozy est par ailleurs définitivement condamné dans deux autres affaires, celle dite des écoutes de l'Elysée et Bygmalion.

10.12.2025 à 11:56

"Le général qui a dit non" : quand un officier chinois assume son refus de marcher sur Tiananmen

Mehdi CHEBIL
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La fuite récente de la captation vidéo d’un procès militaire chinois ravive les mémoires autour de la répression meurtrière des manifestations pro-démocratie à Pékin en juin 1989. Xu Qinxian, major général au moment du Printemps de Pékin, y développe les raisons qui l'ont poussé à refuser de mener ses troupes dans la capitale chinoise.
Texte intégral (659 mots)
La fuite récente de la captation vidéo d’un procès militaire chinois ravive les mémoires autour de la répression meurtrière des manifestations pro-démocratie à Pékin en juin 1989. Xu Qinxian, major général au moment du Printemps de Pékin, y développe les raisons qui l'ont poussé à refuser de mener ses troupes dans la capitale chinoise.

10.12.2025 à 11:53

Budget de l'Etat: le gouvernement anticipe une prolongation des débats en 2026

FRANCE24
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La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a reconnu mercredi que les discussions parlementaires se poursuivraient "probablement en janvier" si "un accord est impossible" entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) autour du 19 décembre. Certes, l'objectif de doter la France d'un budget de l'Etat "d'ici au 31 décembre" demeure, selon le gouvernement, mais "la balle est dans le camp du Parlement", et particulièrement "de la droite sénatoriale". Les sénateurs à majorité de droite "ont une part des clés" pour aboutir à un compromis en CMP notamment avec la gauche afin que l'accord puisse être validé ensuite par les deux chambres, a-t-elle insisté à l'issue du Conseil des ministres. Un compromis entre seulement le centre et la droite "serait une provocation pour le PS et ça ne passerait pas à l'Assemblée", a expliqué une source gouvernementale. "L'évidence, c'est que nous n'y arriverons pas dans les délais qui nous sont fixés", avait déjà anticipé mardi soir le patron du PS Olivier Faure. En cas d'échec de la CMP, le Parlement devra, comme l'année dernière, adopter d'ici fin décembre une "loi spéciale" pour autoriser le gouvernement à percevoir les impôts existants et reconduire les dépenses votées en 2025. "La méthode est la bonne" En dépit des demandes de tous bords politiques, de Bruno Retailleau à François Hollande, Sébastien Lecornu persiste dans sa stratégie et semble exclure le recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote d'ici la fin de l'année. Malgré un vote très serré -- à 13 voix -- mardi, "la méthode est la bonne", a jugé sur franceinfo le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous. Mais cette volonté de laisser la main au Parlement risque d'avoir comme prix la prolongation des débats, car les positions sont beaucoup plus éloignées que sur le budget de la Sécu qui devrait être adopté définitivement la semaine prochaine si les députés confirment leur vote de mardi. Sur le budget de l'Etat, l'Assemblée avait en effet rejeté à la quasi-unanimité le volet recettes en première lecture, envoyant ainsi la copie initiale du gouvernement au Sénat. Celui-ci, dominé par la droite, l'a ensuite complètement réécrit et devrait le voter lundi. Les discussions seront d'autant plus difficiles que le gouvernement vise un déficit public à "moins de 5%" du PIB en 2026. Cela implique "de trouver 4,5 milliards" d'euros supplémentaires et de faire "des efforts", selon le ministre de l'Economie Roland Lescure. Défense au menu Pour commencer à rapprocher les positions, le Premier ministre organise une série de débats parlementaires thématiques -- sécurité, narcotrafic, agriculture, énergie, déficit --, à commencer par la défense mercredi. L'idée de ces débats, suivis d'un vote, est de permettre aux députés de se positionner sur des dépenses qui n'avaient pu être examinées après le rejet du volet "recettes" par l'Assemblée. Le gouvernement espère ainsi "cranter des votes sur le budget", selon un cadre du bloc central, et donner un élan positif à l'examen du texte dans son ensemble. Les formations politiques diront mercredi à "si oui ou non elles souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées", avec 6,7 milliards d'euros supplémentaires prévus pour l'an prochain, a expliqué le chef du gouvernement en pointant "des enjeux considérables". Lors d'un débat sans vote sur l'Ukraine en mars dernier, les groupes politiques s'étaient montrés unis dans leur soutien à Kiev, mais avaient exposé des divergences stratégiques sur la défense française et européenne, ou l'intégration de l'Ukraine dans l'UE et l'Otan.
Texte intégral (621 mots)
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a reconnu mercredi que les discussions parlementaires se poursuivraient "probablement en janvier" si "un accord est impossible" entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) autour du 19 décembre. Certes, l'objectif de doter la France d'un budget de l'Etat "d'ici au 31 décembre" demeure, selon le gouvernement, mais "la balle est dans le camp du Parlement", et particulièrement "de la droite sénatoriale". Les sénateurs à majorité de droite "ont une part des clés" pour aboutir à un compromis en CMP notamment avec la gauche afin que l'accord puisse être validé ensuite par les deux chambres, a-t-elle insisté à l'issue du Conseil des ministres. Un compromis entre seulement le centre et la droite "serait une provocation pour le PS et ça ne passerait pas à l'Assemblée", a expliqué une source gouvernementale. "L'évidence, c'est que nous n'y arriverons pas dans les délais qui nous sont fixés", avait déjà anticipé mardi soir le patron du PS Olivier Faure. En cas d'échec de la CMP, le Parlement devra, comme l'année dernière, adopter d'ici fin décembre une "loi spéciale" pour autoriser le gouvernement à percevoir les impôts existants et reconduire les dépenses votées en 2025. "La méthode est la bonne" En dépit des demandes de tous bords politiques, de Bruno Retailleau à François Hollande, Sébastien Lecornu persiste dans sa stratégie et semble exclure le recours au 49.3 pour faire adopter le texte sans vote d'ici la fin de l'année. Malgré un vote très serré -- à 13 voix -- mardi, "la méthode est la bonne", a jugé sur franceinfo le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous. Mais cette volonté de laisser la main au Parlement risque d'avoir comme prix la prolongation des débats, car les positions sont beaucoup plus éloignées que sur le budget de la Sécu qui devrait être adopté définitivement la semaine prochaine si les députés confirment leur vote de mardi. Sur le budget de l'Etat, l'Assemblée avait en effet rejeté à la quasi-unanimité le volet recettes en première lecture, envoyant ainsi la copie initiale du gouvernement au Sénat. Celui-ci, dominé par la droite, l'a ensuite complètement réécrit et devrait le voter lundi. Les discussions seront d'autant plus difficiles que le gouvernement vise un déficit public à "moins de 5%" du PIB en 2026. Cela implique "de trouver 4,5 milliards" d'euros supplémentaires et de faire "des efforts", selon le ministre de l'Economie Roland Lescure. Défense au menu Pour commencer à rapprocher les positions, le Premier ministre organise une série de débats parlementaires thématiques -- sécurité, narcotrafic, agriculture, énergie, déficit --, à commencer par la défense mercredi. L'idée de ces débats, suivis d'un vote, est de permettre aux députés de se positionner sur des dépenses qui n'avaient pu être examinées après le rejet du volet "recettes" par l'Assemblée. Le gouvernement espère ainsi "cranter des votes sur le budget", selon un cadre du bloc central, et donner un élan positif à l'examen du texte dans son ensemble. Les formations politiques diront mercredi à "si oui ou non elles souhaitent s'engager vers un renforcement de nos armées", avec 6,7 milliards d'euros supplémentaires prévus pour l'an prochain, a expliqué le chef du gouvernement en pointant "des enjeux considérables". Lors d'un débat sans vote sur l'Ukraine en mars dernier, les groupes politiques s'étaient montrés unis dans leur soutien à Kiev, mais avaient exposé des divergences stratégiques sur la défense française et européenne, ou l'intégration de l'Ukraine dans l'UE et l'Otan.

10.12.2025 à 11:47

Qui est Eileen Higgins la nouvelle maire démocrate de Miami qui défie Trump sur ses terres ?

Stéphanie TROUILLARD
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Les démocrates ont repris mardi la mairie de Miami pour la première fois en vingt-huit ans, un tournant majeur dans la capitale financière de la Floride, acquise à Donald Trump lors des trois derniers scrutins présidentiels. Eileen Higgins devient la première femme maire de la ville et espère donner à son parti un nouvel élan.
Texte intégral (621 mots)
Les démocrates ont repris mardi la mairie de Miami pour la première fois en vingt-huit ans, un tournant majeur dans la capitale financière de la Floride, acquise à Donald Trump lors des trois derniers scrutins présidentiels. Eileen Higgins devient la première femme maire de la ville et espère donner à son parti un nouvel élan.

10.12.2025 à 11:39

A Lagos, le premier festival de street art offre une vitrine aux graffeurs nigérians

FRANCE24
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Leurs œuvres constituent le cœur du premier festival de street art de la ville de 20 millions d'habitants qui démarre mercredi, pour une durée de cinq jours, dans un pays où la discipline demeure confidentielle. Malgré sa dynamique scène artistique, ses nombreuses galeries et musées qui en font l'un des centres de l'art contemporain africain, Lagos n'a pas encore vraiment intégré le street art à son paysage urbain comme c'est le cas dans d'autres métropoles africaines telles que Le Cap, Dakar ou Cotonou. "Lagos, ville légendaire, ville des rêves" : le thème imposé aux 16 artistes ignore volontairement les défis du pays, écartelé entre crise économique et crise sécuritaire. Il célèbre l'effervescence de la ville et la résilience de ses habitants, que le musicien Fela Kuti avait résumé dans son titre "Shuffering and shmiling" ("souffrir et sourire"), une expression devenue devise du pays le plus peuplé du continent mais aussi l'un des plus inégalitaires. "A Lagos, il y a de la joie, il y a des difficultés, mais même dans les moments difficiles, vous devez rester joyeux. Vous devez être heureux tout le temps", assure Ashaolu Oluwafemi, artiste de 34 ans, devant son pan de mur représentant une femme en train de danser, yeux fermés et bras levés. Même discours chez Babalola Oluwafemi, 32 ans, artiste d'origine nigériane installé à Manchester convié à participer au festival : "les habitants de Lagos aiment faire la fête, aller à des soirées, manger, ils adorent tout simplement être hauts en couleur", explique-t-il devant le visage géant d'une femme accompagnée d'un paon, un oiseau symbolisant la beauté et la fierté souvent représenté dans la tradition picturale nigériane. Depuis longtemps confronté à des problèmes d'insécurité, le Nigeria connaît depuis quelques semaines une recrudescence des kidnappings de masse dans sa moitié nord, ce qui a poussé le chef de l'Etat nigérian à proclamer l'état d'urgence dans le pays. Mais il en faut plus pour entamer le moral de Lagos la bouillonnante qui entame les festivités de son "Detty December", pour "Dirty December" en anglais (littéralement "décembre sale" en français), ce dernier mois de l'année où les Nigérians de la diaspora rentrent au pays et célèbrent les fêtes avec faste. "Tout est différent" "Je n'ai jamais peint comme ça auparavant. Tout est différent à Lagos. Il y a beaucoup de voitures, beaucoup de circulation. Les passants font beaucoup de commentaires et crient +Beau travail !+", décrit avec enthousiasme l'artiste mancunien perché sur son échafaudage. Sur plusieurs dizaines de mètres, les murs noircis de pollution et surmontés de barbelés séparant la voie rapide des résidences 1004 - quatre barres d'immeubles construites dans les années 1970 éprouvées par le temps et le manque d'entretien - se parent désormais de couleurs chatoyantes. Ernest Ibe, artiste de 35 ans, regrette que le street art au Nigeria "ne bénéficie pas de beaucoup de visibilité par rapport à d'autres pays d'Afrique" même s'il reconnaît que "le pays évolue" : "Nous commençons à comprendre l'impact des fresques murales sociales et leur influence sur notre vie sociale et notre environnement en général", estime-t-il. Un espoir dont son œuvre, baptisée "Illumination", se veut le reflet. "Ma peinture représente une jeune adolescente qui regarde vers l'avenir et à qui on a confié le flambeau (…) Derrière elle il y a les gens qui ont lutté, qui ont ouvert la voie", explique-t-il en assurant que "l'avenir est prometteur pour le street art en général, pour la prochaine génération d'artistes de rue nigérians, en particulier à Lagos". C'est d'ailleurs l'objectif de Osa Okunkpolor, Osa Seven de son nom d'artiste, graffeur nigérian à la notoriété installée qui a porté l'organisation du festival : "créer des opportunités et une plateforme" pour les artistes et "faire connaître Lagos dans le monde du street art". "L'art ne doit pas être confiné ou limité aux espaces des galeries, c'est quelque chose que tout le monde devrait pouvoir découvrir", professe le graffeur de 42 ans.
Texte intégral (703 mots)
Leurs œuvres constituent le cœur du premier festival de street art de la ville de 20 millions d'habitants qui démarre mercredi, pour une durée de cinq jours, dans un pays où la discipline demeure confidentielle. Malgré sa dynamique scène artistique, ses nombreuses galeries et musées qui en font l'un des centres de l'art contemporain africain, Lagos n'a pas encore vraiment intégré le street art à son paysage urbain comme c'est le cas dans d'autres métropoles africaines telles que Le Cap, Dakar ou Cotonou. "Lagos, ville légendaire, ville des rêves" : le thème imposé aux 16 artistes ignore volontairement les défis du pays, écartelé entre crise économique et crise sécuritaire. Il célèbre l'effervescence de la ville et la résilience de ses habitants, que le musicien Fela Kuti avait résumé dans son titre "Shuffering and shmiling" ("souffrir et sourire"), une expression devenue devise du pays le plus peuplé du continent mais aussi l'un des plus inégalitaires. "A Lagos, il y a de la joie, il y a des difficultés, mais même dans les moments difficiles, vous devez rester joyeux. Vous devez être heureux tout le temps", assure Ashaolu Oluwafemi, artiste de 34 ans, devant son pan de mur représentant une femme en train de danser, yeux fermés et bras levés. Même discours chez Babalola Oluwafemi, 32 ans, artiste d'origine nigériane installé à Manchester convié à participer au festival : "les habitants de Lagos aiment faire la fête, aller à des soirées, manger, ils adorent tout simplement être hauts en couleur", explique-t-il devant le visage géant d'une femme accompagnée d'un paon, un oiseau symbolisant la beauté et la fierté souvent représenté dans la tradition picturale nigériane. Depuis longtemps confronté à des problèmes d'insécurité, le Nigeria connaît depuis quelques semaines une recrudescence des kidnappings de masse dans sa moitié nord, ce qui a poussé le chef de l'Etat nigérian à proclamer l'état d'urgence dans le pays. Mais il en faut plus pour entamer le moral de Lagos la bouillonnante qui entame les festivités de son "Detty December", pour "Dirty December" en anglais (littéralement "décembre sale" en français), ce dernier mois de l'année où les Nigérians de la diaspora rentrent au pays et célèbrent les fêtes avec faste. "Tout est différent" "Je n'ai jamais peint comme ça auparavant. Tout est différent à Lagos. Il y a beaucoup de voitures, beaucoup de circulation. Les passants font beaucoup de commentaires et crient +Beau travail !+", décrit avec enthousiasme l'artiste mancunien perché sur son échafaudage. Sur plusieurs dizaines de mètres, les murs noircis de pollution et surmontés de barbelés séparant la voie rapide des résidences 1004 - quatre barres d'immeubles construites dans les années 1970 éprouvées par le temps et le manque d'entretien - se parent désormais de couleurs chatoyantes. Ernest Ibe, artiste de 35 ans, regrette que le street art au Nigeria "ne bénéficie pas de beaucoup de visibilité par rapport à d'autres pays d'Afrique" même s'il reconnaît que "le pays évolue" : "Nous commençons à comprendre l'impact des fresques murales sociales et leur influence sur notre vie sociale et notre environnement en général", estime-t-il. Un espoir dont son œuvre, baptisée "Illumination", se veut le reflet. "Ma peinture représente une jeune adolescente qui regarde vers l'avenir et à qui on a confié le flambeau (…) Derrière elle il y a les gens qui ont lutté, qui ont ouvert la voie", explique-t-il en assurant que "l'avenir est prometteur pour le street art en général, pour la prochaine génération d'artistes de rue nigérians, en particulier à Lagos". C'est d'ailleurs l'objectif de Osa Okunkpolor, Osa Seven de son nom d'artiste, graffeur nigérian à la notoriété installée qui a porté l'organisation du festival : "créer des opportunités et une plateforme" pour les artistes et "faire connaître Lagos dans le monde du street art". "L'art ne doit pas être confiné ou limité aux espaces des galeries, c'est quelque chose que tout le monde devrait pouvoir découvrir", professe le graffeur de 42 ans.
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