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Chaîne de service public - Actualité internationale.

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09.12.2025 à 10:01

Google visé par une enquête de Bruxelles sur l'utilisation de données pour l'IA

FRANCE24
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La démarche vise à vérifier si Google ne lèse pas les éditeurs en ligne et les Youtubers, lorsque le géant américain utilise leurs contenus pour générer des résultats de recherche faisant appel à l'IA. La Commission européenne s'inquiète également du fait que Google utilise les vidéos publiées sur sa plateforme YouTube pour entraîner des modèles d'IA, sans donner la possibilité à ceux qui les ont créées de s'y opposer ni leur offrir de compensation. Ces pratiques pourraient constituer des abus de position dominante, prévient l'exécutif européen. En outre, Google interdit spécifiquement à ses concurrents de se servir des vidéos diffusées sur YouTube pour des usages similaires, ce qui pourrait là encore constituer une infraction aux règles de la concurrence, estime la Commission. "L'IA apporte des innovations remarquables et de nombreux avantages aux citoyens et aux entreprises partout en Europe, mais ce progrès ne saurait se faire au détriment des principes fondamentaux de nos sociétés", a déclaré la vice-présidente de la Commission européenne chargée de la concurrence, Teresa Ribera. "C'est pourquoi nous enquêtons afin de déterminer si Google a pu imposer des conditions abusives aux éditeurs et aux créateurs de contenu, tout en désavantageant les développeurs de modèles d'IA concurrents, en violation des règles de concurrence de l'UE", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Google n'est pas le seul groupe dans le collimateur de Bruxelles pour ses activités dans l'intelligence artificielle. La semaine dernière, la Commission européenne a ouvert une autre enquête à propos des fonctions d'IA dans WhatsApp, filiale de Meta. La Commission soupçonne que de nouvelles règles d'intégration des "chatbots" (robots conversationnels) faisant appel à l'IA dans WhatsApp, annoncées par Meta, puissent priver d'accès les fournisseurs tiers de services d'intelligence artificielle, au bénéfice de son propre service, baptisé Meta AI.

09.12.2025 à 09:39

Europe: comment peser sur l'Ukraine ?

Raphael KAHANE
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Alors que les Etats-Unis négocient en direct avec Moscou et Kiev, les Européens cherchent à faire valoir leurs préoccupations. Volodymyr Zelensky est une fois de plus chez ses alliés européens ce lundi. On va plus loin avec Niagalé Bagayoko et Anne Corpet.
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Alors que les Etats-Unis négocient en direct avec Moscou et Kiev, les Européens cherchent à faire valoir leurs préoccupations. Volodymyr Zelensky est une fois de plus chez ses alliés européens ce lundi. On va plus loin avec Niagalé Bagayoko et Anne Corpet.

09.12.2025 à 09:37

En Inde, la lente renaissance des lions d'Asie

FRANCE24
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Un cadeau inespéré pour les visiteurs de la réserve de Gir, dans l'Etat indien du Gujarat (ouest). Quelques photos puis leurs 4x4 s'éloignent. La nuit tombe et la visiteuse du soir n'a pas bougé d'une patte... A Gir, les lions d'Asie sont chez eux. Les 1.900 km2 de savane et de forêt du parc constituent même leur dernier refuge naturel au monde. Un sanctuaire patiemment bâti par des années d'efforts des autorités locales et qui continue à s'étendre. Au point de nourrir quelques craintes sur l'avenir de la cohabitation des félins avec les humains. Patron de la réserve, le Dr Ramratan Nala veut d'abord se réjouir de la démographie galopante de ses lions. "Leur nombre est passé de 627 à 891, une hausse d'un tiers", dit-il en brandissant les résultats du dernier recensement quinquennal paru en mai. "C'est un grand succès pour la préservation de l'espèce, vous ne verrez ça nulle part ailleurs", poursuit fièrement le conservateur en chef des forêts du district de Junagadh. Venus d'Afrique jusqu'en Inde via le Moyen-Orient, les lions d'Asie reviennent de loin. Au début du XXe siècle, ils n'étaient plus qu'une vingtaine. "Nos lions" "Ils ont ressuscité après avoir frôlé l'extinction", victimes de "la chasse, du manque de proies et du rétrécissement de leur habitat naturel", rappelle la biologiste Meena Venkatraman. "Mais aujourd'hui, leur population augmente." En 2008, ils ont même quitté la liste des espèces menacées d'extinction de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour expliquer leur renaissance, le Dr Nala énumère la longue liste des mesures de protection prises par les autorités locales, depuis qu'un prince du Gujarat a décidé, à l'aube de l'Inde en 1947, de sauver "ses" lions. Parapets autour des puits, routes et voies ferrées sécurisées, végétation et villages protégés... Les autorités ont dépensé sans compter. "Si vous leur donnez de l'espace, une protection et des proies, les lions se portent généralement plutôt bien", résume le Dr Andrew Loveridge, de l'ONG de protection des félins sauvages Panthera. D'autant que, contrairement à leurs cousins d'Afrique, les lions d'Asie ne sont pas victimes de braconnage. Aucun cas n'a été rapporté à Gir depuis plus de dix ans, assure le Dr Nala. "Ici, la population participe à la protection." "Ce sont nos lions", renchérit un de ses adjoints, Prashant Tomas, "ils ont une importance religieuse... et économique car ils attirent les touristes". "Les Indiens tolèrent de perdre un peu de bétail", "les conflits avec les humains sont limités", poursuit le Dr Loveridge. Mais pour combien de temps? Car les lions s'aventurent aujourd'hui plus souvent hors du parc, dans une zone de 30.000 km2 selon le dernier recensement. Risques Sans surprise, le nombre d'incidents à bondi. Les statistiques officielles révèlent que le nombre d'animaux domestiques tués par les fauves est passé de 2.605 en 2019-2020 à 4.385 en 2023-2024. Impossible par contre d'en obtenir sur les attaques visant les humains. Des experts évaluent leur nombre à 25 par an, mais rien d'officiel. Parfois, une d'entre elles fait les gros titres de la presse locale, comme en août quand un lion a tué un enfant de 5 ans. "Les lions se déplacent plus loin, ils vont tomber sur des populations qui ne sont pas habituées à voir un gros chat à leur porte", avertit Meena Venkatraman. Même plus nombreux, les lions d'Asie ne sont pas encore totalement sortis d'affaire. Question de concentration et de diversité génétique. "En cas d'épidémie ou de calamité naturelle ou humaine, garder la population en un seul lieu n'est pas bon", explique le Dr Venkatraman. Jalouses de leurs félins, les autorités du Gujarat ont toutefois refusé le transfert d'une partie d'entre eux vers l'Etat du Madhya Pradesh en 2013. Le patron de la réserve de Gir balaie l'argument. "Nous avons plus d'une dizaine de petits groupes hors de la réserve", assure-t-il, "on ne peut pas dire que nous avons tous nos œufs dans le même panier". "C'est vrai, ça limite un peu le risque", concède le Dr Loveridge. "Mais pour diversifier, il faudrait introduire d'autres individus. Je ne crois pas que ce soit envisagé." A ces réserves près, la recette indienne de la protection est la bonne, se réjouit la biologiste Meena Venkatraman, d'autant plus que les efforts dévolus aux fauves "protègent aussi toute la biodiversité autour". Outre ses lions, Gir s'enorgueillit d'accueillir plus de 400 autres espèces d'oiseaux, reptiles et mammifères.
Texte intégral (778 mots)
Un cadeau inespéré pour les visiteurs de la réserve de Gir, dans l'Etat indien du Gujarat (ouest). Quelques photos puis leurs 4x4 s'éloignent. La nuit tombe et la visiteuse du soir n'a pas bougé d'une patte... A Gir, les lions d'Asie sont chez eux. Les 1.900 km2 de savane et de forêt du parc constituent même leur dernier refuge naturel au monde. Un sanctuaire patiemment bâti par des années d'efforts des autorités locales et qui continue à s'étendre. Au point de nourrir quelques craintes sur l'avenir de la cohabitation des félins avec les humains. Patron de la réserve, le Dr Ramratan Nala veut d'abord se réjouir de la démographie galopante de ses lions. "Leur nombre est passé de 627 à 891, une hausse d'un tiers", dit-il en brandissant les résultats du dernier recensement quinquennal paru en mai. "C'est un grand succès pour la préservation de l'espèce, vous ne verrez ça nulle part ailleurs", poursuit fièrement le conservateur en chef des forêts du district de Junagadh. Venus d'Afrique jusqu'en Inde via le Moyen-Orient, les lions d'Asie reviennent de loin. Au début du XXe siècle, ils n'étaient plus qu'une vingtaine. "Nos lions" "Ils ont ressuscité après avoir frôlé l'extinction", victimes de "la chasse, du manque de proies et du rétrécissement de leur habitat naturel", rappelle la biologiste Meena Venkatraman. "Mais aujourd'hui, leur population augmente." En 2008, ils ont même quitté la liste des espèces menacées d'extinction de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Pour expliquer leur renaissance, le Dr Nala énumère la longue liste des mesures de protection prises par les autorités locales, depuis qu'un prince du Gujarat a décidé, à l'aube de l'Inde en 1947, de sauver "ses" lions. Parapets autour des puits, routes et voies ferrées sécurisées, végétation et villages protégés... Les autorités ont dépensé sans compter. "Si vous leur donnez de l'espace, une protection et des proies, les lions se portent généralement plutôt bien", résume le Dr Andrew Loveridge, de l'ONG de protection des félins sauvages Panthera. D'autant que, contrairement à leurs cousins d'Afrique, les lions d'Asie ne sont pas victimes de braconnage. Aucun cas n'a été rapporté à Gir depuis plus de dix ans, assure le Dr Nala. "Ici, la population participe à la protection." "Ce sont nos lions", renchérit un de ses adjoints, Prashant Tomas, "ils ont une importance religieuse... et économique car ils attirent les touristes". "Les Indiens tolèrent de perdre un peu de bétail", "les conflits avec les humains sont limités", poursuit le Dr Loveridge. Mais pour combien de temps? Car les lions s'aventurent aujourd'hui plus souvent hors du parc, dans une zone de 30.000 km2 selon le dernier recensement. Risques Sans surprise, le nombre d'incidents à bondi. Les statistiques officielles révèlent que le nombre d'animaux domestiques tués par les fauves est passé de 2.605 en 2019-2020 à 4.385 en 2023-2024. Impossible par contre d'en obtenir sur les attaques visant les humains. Des experts évaluent leur nombre à 25 par an, mais rien d'officiel. Parfois, une d'entre elles fait les gros titres de la presse locale, comme en août quand un lion a tué un enfant de 5 ans. "Les lions se déplacent plus loin, ils vont tomber sur des populations qui ne sont pas habituées à voir un gros chat à leur porte", avertit Meena Venkatraman. Même plus nombreux, les lions d'Asie ne sont pas encore totalement sortis d'affaire. Question de concentration et de diversité génétique. "En cas d'épidémie ou de calamité naturelle ou humaine, garder la population en un seul lieu n'est pas bon", explique le Dr Venkatraman. Jalouses de leurs félins, les autorités du Gujarat ont toutefois refusé le transfert d'une partie d'entre eux vers l'Etat du Madhya Pradesh en 2013. Le patron de la réserve de Gir balaie l'argument. "Nous avons plus d'une dizaine de petits groupes hors de la réserve", assure-t-il, "on ne peut pas dire que nous avons tous nos œufs dans le même panier". "C'est vrai, ça limite un peu le risque", concède le Dr Loveridge. "Mais pour diversifier, il faudrait introduire d'autres individus. Je ne crois pas que ce soit envisagé." A ces réserves près, la recette indienne de la protection est la bonne, se réjouit la biologiste Meena Venkatraman, d'autant plus que les efforts dévolus aux fauves "protègent aussi toute la biodiversité autour". Outre ses lions, Gir s'enorgueillit d'accueillir plus de 400 autres espèces d'oiseaux, reptiles et mammifères.

09.12.2025 à 09:37

Marylise Léon (CFDT) appelle à "absolument" voter le budget de la Sécu

FRANCE24
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"Il faut absolument qu'il puisse y avoir l'adoption de ce budget parce qu'il y a la suspension de la réforme des retraites (...) ça concerne des centaines de milliers de personnes qui pourraient partir plus tôt. Il faut pouvoir répondre à cette attente sociale qui est extrêmement forte", a déclaré mardi matin sur France Info Mme Léon. Le vote du budget de la Sécu prévu dans l'après-midi s'annonce extrêmement serré sur la deuxième lecture de ce projet de loi. Face à la menace d'une censure, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait concédé aux socialistes le décalage à janvier 2028 de la réforme des retraites portant l'âge légal de départ à 64 ans. Cinq générations de retraités, soit 3,5 millions de personnes, bénéficieraient ainsi à terme de ce report de la réforme, en gagnant un trimestre par rapport à la loi de 2023. "Ce n'est ni le budget du gouvernement, ni celui du parti socialiste ou d'autres forces qui ont joué le jeu de la négo (négociation, NDLR) et je pense qu'il faut qu'il soit adopté", a insisté la cheffe de file syndicale. "Le vrai sujet, c'est le contenu et moi ma boussole, c'est qu'est-ce que ça a comme impact concret sur les travailleurs. La suspension de la réforme des retraites, ça a un impact très concret dès sa mise en application", a-t-elle défendu. "Je pense qu'il y a un risque à ce qu'il n'y ait pas de budget de la Sécurité sociale", citant notamment "un report des moyens pour les associations de solidarité qui sont déjà en grande difficulté", a estimé Mme Léon.
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"Il faut absolument qu'il puisse y avoir l'adoption de ce budget parce qu'il y a la suspension de la réforme des retraites (...) ça concerne des centaines de milliers de personnes qui pourraient partir plus tôt. Il faut pouvoir répondre à cette attente sociale qui est extrêmement forte", a déclaré mardi matin sur France Info Mme Léon. Le vote du budget de la Sécu prévu dans l'après-midi s'annonce extrêmement serré sur la deuxième lecture de ce projet de loi. Face à la menace d'une censure, le Premier ministre Sébastien Lecornu avait concédé aux socialistes le décalage à janvier 2028 de la réforme des retraites portant l'âge légal de départ à 64 ans. Cinq générations de retraités, soit 3,5 millions de personnes, bénéficieraient ainsi à terme de ce report de la réforme, en gagnant un trimestre par rapport à la loi de 2023. "Ce n'est ni le budget du gouvernement, ni celui du parti socialiste ou d'autres forces qui ont joué le jeu de la négo (négociation, NDLR) et je pense qu'il faut qu'il soit adopté", a insisté la cheffe de file syndicale. "Le vrai sujet, c'est le contenu et moi ma boussole, c'est qu'est-ce que ça a comme impact concret sur les travailleurs. La suspension de la réforme des retraites, ça a un impact très concret dès sa mise en application", a-t-elle défendu. "Je pense qu'il y a un risque à ce qu'il n'y ait pas de budget de la Sécurité sociale", citant notamment "un report des moyens pour les associations de solidarité qui sont déjà en grande difficulté", a estimé Mme Léon.

09.12.2025 à 09:31

Accusé vraisemblablement à tort de l'enlèvement d'espions français, le retour triomphal d'un Somalien expulsé des Etats-Unis

FRANCE24
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Le post sur X, accompagné d'une photo d'un individu portant un bouc et une chemise à carreaux, surprend dans son pays d'origine, où il est connu comme un influenceur à succès, dont les digressions en ligne sont suivies par 450.000 fans sur Tik Tok. Car si la Somalie se bat depuis 2006 contre les islamistes shebab liés à Al-Qaïda, la guerre faisant encore rage aujourd'hui à 60 km de la capitale Mogadiscio, Mahad Maxamud s'investit surtout dans des joutes verbales entre clans somaliens rivaux et paraît très éloigné des insurgés. L'AFP a enquêté sur cet homme renvoyé en Somalie en novembre, que des sources sécuritaires somaliennes et françaises font percevoir bien davantage comme une nouvelle victime de la politique migratoire de l'administration Trump que comme un protagoniste d'une affaire ayant secoué la France, à laquelle il nie avoir participé. Le 14 juillet 2009, la fête nationale française prend ainsi un goût amer pour la communauté du renseignement hexagonale. Deux agents de la DGSE sont enlevés par un groupe d'hommes armés à leur hôtel de Mogadiscio, le Sahafi international. L'un d'eux, Marc Aubrière, réussira à s'évader un mois plus tard. Mais l'autre, Denis Allex, mourra après trois ans et demi de captivité, en janvier 2013, exécuté par ses geôliers selon Paris alors que des forces françaises tentaient de le libérer. "Pas vrai" D'après le post de la Maison-Blanche, Mahad Maximud, "une ordure de criminel illégal", était "impliqué dans l'enlèvement de responsables français à l'hôtel Sahafi et le meurtre de l'un d'eux par Al Shebab". "Ce n'est pas vrai", répond le principal intéressé, interrogé samedi par l'AFP, qui affirme qu'il vivait de 2008 à 2021 en Afrique du Sud et n'était donc pas matériellement en Somalie au moment des faits. "Je n'étais pas impliqué", poursuit-il, dénonçant des accusations servant "l'agenda" politique des autorités américaines. Si Mahad Maximud ne possède pas de documents administratifs attestant de ses dires, deux de ses proches ont confirmé sa version des faits à l'AFP. Son casier judiciaire est vierge, selon un document établi par la police somalienne le 28 juin 2025, vu par l'AFP. Deux sources sécuritaires somaliennes interrogées par l'AFP jugent également peu vraisemblables les accusations américaines. "Nous n'avons aucun élément le reliant directement aux enlèvements", estime l'une d'entre elles, quand l'autre mentionne, diplomatiquement, "une chance que les Etats-Unis aient eu une mauvaise information". En France, où la DGSE a recherché des années durant les commanditaires du kidnapping de ses deux agents, une source sécuritaire est plus tranchée encore : "Mahad Maxamud n'a pas été impliqué dans l'enlèvement", affirme-t-elle à l'AFP. Dans le post l'incriminant, la Maison-Blanche loue pourtant le "travail héroïque" de ICE, la police fédérale américaine de l'immigration, qui l'a "retiré" des rues de Minneapolis, grande ville du Minnesota (nord des Etats-Unis), où vit une importante communauté somalienne. Plusieurs organisations internationales dénoncent de nombreuses violations des droits humains commises, notamment par ICE, dans le cadre de la politique d'expulsion massive menée par l'administration Trump. "Victime d'une injustice" Le 27 mai, alors qu'il sortait de chez lui et qu'il s'approchait de sa voiture, Mahad Maxamud raconte ainsi avoir été encerclé par des hommes "aux visages masqués et portant des gilets pare-balle" qui "ont pointé un pistolet sur (sa) tête et (l')ont arrêté". S'il dit ne pas avoir été maltraité pendant son interpellation ni durant les plus de cinq mois de détention qui ont suivi, le Somalien, qui affirme être arrivé aux Etats-Unis en 2022, où il a travaillé notamment pour Uber et Amazon, dénonce une "injustice" qui a brisé son rêve. "Trump est responsable de ce qui m'est arrivé, estime-t-il. Mais il n'y a pas que moi. Cela a affecté des millions de gens du monde entier vivant aux Etats-Unis, Somaliens ou non." Sa communauté semble toutefois particulièrement ciblée. Donald Trump s'est fendu de plusieurs tirades à l'encontre des Somaliens, dont les "gangs" terroriseraient selon lui le Minnesota. "Je ne veux pas d'eux dans notre pays", a-t-il lancé début décembre. "Nous irons dans le mauvais sens si nous continuons à accepter des déchets." Mahad Maxamud, qui préfère louer la "dignité" et la "moralité" de son peuple, a finalement été expulsé début novembre à Mogadiscio, via le Kenya, avec sept autres Somaliens. Depuis son retour au pays, le Tiktokeur multiplie les vidéos léchées le montrant au centre de l'attention : posant tel un chef d'Etat à sa descente d'un avion, debout dans un 4X4 fendant une foule dans sa région d'origine, embrassé, adulé... Sa popularité est au plus haut, et 100.000 abonnés supplémentaires le suivent désormais sur TikTok, où l'une de ses vidéos compte 2,5 millions de vues. Mahad Maxamud, qui n'était pas revenu en Somalie depuis son départ en Afrique du Sud en 2008, se dit "très heureux" de cet accueil triomphal. Mais, remarque-t-il, "beaucoup de cela est dû au fait que les gens me voient comme la victime d'une injustice."
Texte intégral (856 mots)
Le post sur X, accompagné d'une photo d'un individu portant un bouc et une chemise à carreaux, surprend dans son pays d'origine, où il est connu comme un influenceur à succès, dont les digressions en ligne sont suivies par 450.000 fans sur Tik Tok. Car si la Somalie se bat depuis 2006 contre les islamistes shebab liés à Al-Qaïda, la guerre faisant encore rage aujourd'hui à 60 km de la capitale Mogadiscio, Mahad Maxamud s'investit surtout dans des joutes verbales entre clans somaliens rivaux et paraît très éloigné des insurgés. L'AFP a enquêté sur cet homme renvoyé en Somalie en novembre, que des sources sécuritaires somaliennes et françaises font percevoir bien davantage comme une nouvelle victime de la politique migratoire de l'administration Trump que comme un protagoniste d'une affaire ayant secoué la France, à laquelle il nie avoir participé. Le 14 juillet 2009, la fête nationale française prend ainsi un goût amer pour la communauté du renseignement hexagonale. Deux agents de la DGSE sont enlevés par un groupe d'hommes armés à leur hôtel de Mogadiscio, le Sahafi international. L'un d'eux, Marc Aubrière, réussira à s'évader un mois plus tard. Mais l'autre, Denis Allex, mourra après trois ans et demi de captivité, en janvier 2013, exécuté par ses geôliers selon Paris alors que des forces françaises tentaient de le libérer. "Pas vrai" D'après le post de la Maison-Blanche, Mahad Maximud, "une ordure de criminel illégal", était "impliqué dans l'enlèvement de responsables français à l'hôtel Sahafi et le meurtre de l'un d'eux par Al Shebab". "Ce n'est pas vrai", répond le principal intéressé, interrogé samedi par l'AFP, qui affirme qu'il vivait de 2008 à 2021 en Afrique du Sud et n'était donc pas matériellement en Somalie au moment des faits. "Je n'étais pas impliqué", poursuit-il, dénonçant des accusations servant "l'agenda" politique des autorités américaines. Si Mahad Maximud ne possède pas de documents administratifs attestant de ses dires, deux de ses proches ont confirmé sa version des faits à l'AFP. Son casier judiciaire est vierge, selon un document établi par la police somalienne le 28 juin 2025, vu par l'AFP. Deux sources sécuritaires somaliennes interrogées par l'AFP jugent également peu vraisemblables les accusations américaines. "Nous n'avons aucun élément le reliant directement aux enlèvements", estime l'une d'entre elles, quand l'autre mentionne, diplomatiquement, "une chance que les Etats-Unis aient eu une mauvaise information". En France, où la DGSE a recherché des années durant les commanditaires du kidnapping de ses deux agents, une source sécuritaire est plus tranchée encore : "Mahad Maxamud n'a pas été impliqué dans l'enlèvement", affirme-t-elle à l'AFP. Dans le post l'incriminant, la Maison-Blanche loue pourtant le "travail héroïque" de ICE, la police fédérale américaine de l'immigration, qui l'a "retiré" des rues de Minneapolis, grande ville du Minnesota (nord des Etats-Unis), où vit une importante communauté somalienne. Plusieurs organisations internationales dénoncent de nombreuses violations des droits humains commises, notamment par ICE, dans le cadre de la politique d'expulsion massive menée par l'administration Trump. "Victime d'une injustice" Le 27 mai, alors qu'il sortait de chez lui et qu'il s'approchait de sa voiture, Mahad Maxamud raconte ainsi avoir été encerclé par des hommes "aux visages masqués et portant des gilets pare-balle" qui "ont pointé un pistolet sur (sa) tête et (l')ont arrêté". S'il dit ne pas avoir été maltraité pendant son interpellation ni durant les plus de cinq mois de détention qui ont suivi, le Somalien, qui affirme être arrivé aux Etats-Unis en 2022, où il a travaillé notamment pour Uber et Amazon, dénonce une "injustice" qui a brisé son rêve. "Trump est responsable de ce qui m'est arrivé, estime-t-il. Mais il n'y a pas que moi. Cela a affecté des millions de gens du monde entier vivant aux Etats-Unis, Somaliens ou non." Sa communauté semble toutefois particulièrement ciblée. Donald Trump s'est fendu de plusieurs tirades à l'encontre des Somaliens, dont les "gangs" terroriseraient selon lui le Minnesota. "Je ne veux pas d'eux dans notre pays", a-t-il lancé début décembre. "Nous irons dans le mauvais sens si nous continuons à accepter des déchets." Mahad Maxamud, qui préfère louer la "dignité" et la "moralité" de son peuple, a finalement été expulsé début novembre à Mogadiscio, via le Kenya, avec sept autres Somaliens. Depuis son retour au pays, le Tiktokeur multiplie les vidéos léchées le montrant au centre de l'attention : posant tel un chef d'Etat à sa descente d'un avion, debout dans un 4X4 fendant une foule dans sa région d'origine, embrassé, adulé... Sa popularité est au plus haut, et 100.000 abonnés supplémentaires le suivent désormais sur TikTok, où l'une de ses vidéos compte 2,5 millions de vues. Mahad Maxamud, qui n'était pas revenu en Somalie depuis son départ en Afrique du Sud en 2008, se dit "très heureux" de cet accueil triomphal. Mais, remarque-t-il, "beaucoup de cela est dû au fait que les gens me voient comme la victime d'une injustice."
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