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06.12.2025 à 10:39

Donald Trump prédit "l'éffacement civilisationnel" de l'Europe

FRANCE24
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Sonia Dridi, notre correspondante à Washington, décrypte la situation.
Sonia Dridi, notre correspondante à Washington, décrypte la situation.

06.12.2025 à 10:31

L'instant + : l'Italie abritera bientôt le premier sanctuaire marin pour dauphins

FRANCE 24
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Alors que les zoos marins ferment à tour de bras, à la faveur de législations interdisant la captivité des cétacés, le premier sanctuaire marin en Europe dédié aux dauphins ayant vécu en captivité ouvrira en 2026 dans la région des Pouilles. Les premiers pensionnaires pourraient arriver en mai ou juin prochain, a précisé le responsable du "San Paolo Dolphin Refuge".
Alors que les zoos marins ferment à tour de bras, à la faveur de législations interdisant la captivité des cétacés, le premier sanctuaire marin en Europe dédié aux dauphins ayant vécu en captivité ouvrira en 2026 dans la région des Pouilles. Les premiers pensionnaires pourraient arriver en mai ou juin prochain, a précisé le responsable du "San Paolo Dolphin Refuge".

06.12.2025 à 10:29

Drogues: la route, nouvelle voie d'acheminement de la cocaïne en France

FRANCE24
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Selon l'Office antistupéfiants (Ofast), les quantités de cocaïne saisies par les autorités françaises, Marine nationale comprise, ont déjà dépassé le record de 2024: plus de 70 tonnes entre janvier et septembre contre 54 sur toute l'année dernière et 23 la précédente - déjà un record à l'époque. Avec une nouvelle voie d'accès: les routes venant d'Espagne. "On a une réorientation logistique vers la façade atlantique via la côte ibérique", déclare à l'AFP le commissaire divisionnaire Jean-René Personnic, patron du service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) de Bordeaux, qui évoque un "afflux massif". "On a fait de très grosses saisies de cocaïne, qui me laissent penser qu'on a peut-être un changement de flux", confirme le général Tony Mouchet, commandant de la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine. Même si les ports restent l'accès privilégié de la cocaïne (78% des prises françaises en 2024), les douanes soulignent n'avoir "jamais saisi autant de cocaïne sur la route". "Des saisies par centaines de kilos contre des dizaines auparavant", note Corinne Cléostrate, sous-directrice des affaires juridiques et de la lutte contre la fraude au sein des douanes françaises. Cette mutation s'explique par des "mesures de sécurité renforcées" dans des ports comme Le Havre, Anvers ou Rotterdam, qui ont poussé les organisations criminelles à "modifier leur mode opératoire", analyse-t-elle. "Tsunami blanc" À Bordeaux, le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) confirme une "croissance exponentielle du trafic de cocaïne entre l'Espagne et la France par voie terrestre". De janvier à septembre, les douaniers ont saisi près de 1,8 tonne de cocaïne en Nouvelle-Aquitaine (contre 37 kg en 2023 et 360 kg en 2024), dont 600 kg à un péage dans deux camions arrivant d'Espagne et 772 kg dans une cache aménagée à bord d'un poids lourd à la fin de l'été. Symptôme de ce "tsunami blanc" depuis la pandémie de Covid-19, "la perte de matière est intégrée dans le business plan" du narcobanditisme, constate le général Tony Mouchet. "Il y a quelques années, 1,4 tonne de cocaïne, c'était surveillé (par les trafiquants). On avait des voitures ouvreuses, etc... Aujourd'hui, ça se balade comme ça", s'étonne-t-il. La production mondiale de cocaïne, concentrée en Amérique du Sud, n'a jamais été aussi élevée avec 3.700 tonnes en 2023, soit un millier de plus qu'en 2022 et environ quatre fois plus qu'au début des années 2010, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Caches sophistiquées "La saturation des marchés nord-américains fait que le prix de la cocaïne a baissé", relève Corinne Cléostrate. "Donc (les trafiquants) ont tourné leur regard vers le marché européen", avec des méthodes "très industrielles". La responsable décrit des "caches aménagées très sophistiquées" dans des poids lourds, utilitaires et fourgonnettes, d'un niveau d'usinage "impressionnant". En France, la demande de cocaïne n'a jamais été aussi forte: 1,1 million de personnes en ont consommé au moins une fois en 2023, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Le prix au gramme, en outre, a baissé: 58 euros en 2024 contre 66 euros en 2023, d'après l'Ofast, accroissant la concurrence parmi les bandes criminelles. "Le produit est devenu accessible à des organisations qui, avant, travaillaient sur du cannabis", relève Jean-René Personnic, évoquant un marché "très lucratif". "La cocaïne est extrêmement rémunératrice. Elle suscite des convoitises puissantes qui induisent des actes violents prémédités sur fond de rivalités". Et cet afflux "considérable" de poudre blanche s'observe sur les points de deal à Bordeaux: "Là où on saisissait auparavant très majoritairement du cannabis, aujourd'hui, nous avons autant de cocaïne que de cannabis", confirme le procureur Renaud Gaudeul. "Pour la première fois, depuis le début de l'année, nous avons eu plus de morts sur la route à cause des stupéfiants qu'à cause de l'alcool ici en Gironde", déplore le magistrat, qui prévient: "Le fléau numéro un, c'est la drogue."
Texte intégral (700 mots)
Selon l'Office antistupéfiants (Ofast), les quantités de cocaïne saisies par les autorités françaises, Marine nationale comprise, ont déjà dépassé le record de 2024: plus de 70 tonnes entre janvier et septembre contre 54 sur toute l'année dernière et 23 la précédente - déjà un record à l'époque. Avec une nouvelle voie d'accès: les routes venant d'Espagne. "On a une réorientation logistique vers la façade atlantique via la côte ibérique", déclare à l'AFP le commissaire divisionnaire Jean-René Personnic, patron du service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) de Bordeaux, qui évoque un "afflux massif". "On a fait de très grosses saisies de cocaïne, qui me laissent penser qu'on a peut-être un changement de flux", confirme le général Tony Mouchet, commandant de la région de gendarmerie de Nouvelle-Aquitaine. Même si les ports restent l'accès privilégié de la cocaïne (78% des prises françaises en 2024), les douanes soulignent n'avoir "jamais saisi autant de cocaïne sur la route". "Des saisies par centaines de kilos contre des dizaines auparavant", note Corinne Cléostrate, sous-directrice des affaires juridiques et de la lutte contre la fraude au sein des douanes françaises. Cette mutation s'explique par des "mesures de sécurité renforcées" dans des ports comme Le Havre, Anvers ou Rotterdam, qui ont poussé les organisations criminelles à "modifier leur mode opératoire", analyse-t-elle. "Tsunami blanc" À Bordeaux, le parquet de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) confirme une "croissance exponentielle du trafic de cocaïne entre l'Espagne et la France par voie terrestre". De janvier à septembre, les douaniers ont saisi près de 1,8 tonne de cocaïne en Nouvelle-Aquitaine (contre 37 kg en 2023 et 360 kg en 2024), dont 600 kg à un péage dans deux camions arrivant d'Espagne et 772 kg dans une cache aménagée à bord d'un poids lourd à la fin de l'été. Symptôme de ce "tsunami blanc" depuis la pandémie de Covid-19, "la perte de matière est intégrée dans le business plan" du narcobanditisme, constate le général Tony Mouchet. "Il y a quelques années, 1,4 tonne de cocaïne, c'était surveillé (par les trafiquants). On avait des voitures ouvreuses, etc... Aujourd'hui, ça se balade comme ça", s'étonne-t-il. La production mondiale de cocaïne, concentrée en Amérique du Sud, n'a jamais été aussi élevée avec 3.700 tonnes en 2023, soit un millier de plus qu'en 2022 et environ quatre fois plus qu'au début des années 2010, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Caches sophistiquées "La saturation des marchés nord-américains fait que le prix de la cocaïne a baissé", relève Corinne Cléostrate. "Donc (les trafiquants) ont tourné leur regard vers le marché européen", avec des méthodes "très industrielles". La responsable décrit des "caches aménagées très sophistiquées" dans des poids lourds, utilitaires et fourgonnettes, d'un niveau d'usinage "impressionnant". En France, la demande de cocaïne n'a jamais été aussi forte: 1,1 million de personnes en ont consommé au moins une fois en 2023, selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Le prix au gramme, en outre, a baissé: 58 euros en 2024 contre 66 euros en 2023, d'après l'Ofast, accroissant la concurrence parmi les bandes criminelles. "Le produit est devenu accessible à des organisations qui, avant, travaillaient sur du cannabis", relève Jean-René Personnic, évoquant un marché "très lucratif". "La cocaïne est extrêmement rémunératrice. Elle suscite des convoitises puissantes qui induisent des actes violents prémédités sur fond de rivalités". Et cet afflux "considérable" de poudre blanche s'observe sur les points de deal à Bordeaux: "Là où on saisissait auparavant très majoritairement du cannabis, aujourd'hui, nous avons autant de cocaïne que de cannabis", confirme le procureur Renaud Gaudeul. "Pour la première fois, depuis le début de l'année, nous avons eu plus de morts sur la route à cause des stupéfiants qu'à cause de l'alcool ici en Gironde", déplore le magistrat, qui prévient: "Le fléau numéro un, c'est la drogue."

06.12.2025 à 10:25

JO-2026: le relais de la flamme a débuté à Rome

FRANCE24
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Paltrinieri, champion olympique 2016 du 1500 m nage libre, s'est élancé à 10h00 (09h00 GMT) sur le Stadio dei Marmi, enceinte d'inspiration antique surplombée d'imposantes statues de marbre blanc, au pied du Stade olympique. Le nageur, habillé, comme tous les relayeurs d'un bonnet blanc et d'une combinaison blanche avec des parements oranges et jaunes, a couru à petites foulées 200 mètres avant d'embraser une autre torche portée par l'ancienne escrimeuse Elisa Di Francisca. La double championne olympique de fleuret a transmis ensuite le flambeau à un autre grand nom du sport italien Gianmarco Tamberi, sacré à Tokyo en 2021 en saut en hauteur. Le relais de la flamme doit ensuite passer par les sites les plus célèbres de la capitale italienne, la place Saint-Pierre, le Panthéon, les Forums impériaux et le Colisée. L'arrivée de cette première étape aura lieu en début de soirée sur la Piazza del Popolo. La torche olympique, portée par des sportifs, artistes ou anonymes, va parcourir au total 12.000 kilomètres en 63 jours à travers plus de 300 villes du pays, dont Sienne, Agrigente, Pompéi, Florence, Venise et Côme avant d'arriver à Milan le 5 février à la veille de la cérémonie d'ouverture prévue dans le stade de football de San Siro. "Ce relais va être un monumental spot de la beauté de notre pays", a résumé Giovanni Malago, le président du comité d'organisation Milano-Cortina 2026. Comme le veut la tradition olympique, la flamme a débuté son parcours le 26 novembre à Olympie, berceau des Jeux en 776 av. J.-C., où une flamme de secours avait été utilisée en raison des conditions météo défavorables. Ces JO, les quatrièmes organisés par l'Italie, après Rome-1960, Cortina d'Ampezzo-1956 et Turin-2006, marquent un retour dans les Alpes, le berceau original des Jeux d'hiver, après une longue et souvent controversée parenthèse dans des pays sans grande tradition de sports d'hiver. Ils se dérouleront dans le nord et nord-est de l'Italie sur sept sites, entre Lombardie, Vénétie et Trentin Haut-Adige, et doivent marquer un tournant dans l'histoire des JO en utilisant, pour limiter leurs coûts et impact environnemental, majoritairement des installations sportives déjà existantes.
Lire plus (375 mots)
Paltrinieri, champion olympique 2016 du 1500 m nage libre, s'est élancé à 10h00 (09h00 GMT) sur le Stadio dei Marmi, enceinte d'inspiration antique surplombée d'imposantes statues de marbre blanc, au pied du Stade olympique. Le nageur, habillé, comme tous les relayeurs d'un bonnet blanc et d'une combinaison blanche avec des parements oranges et jaunes, a couru à petites foulées 200 mètres avant d'embraser une autre torche portée par l'ancienne escrimeuse Elisa Di Francisca. La double championne olympique de fleuret a transmis ensuite le flambeau à un autre grand nom du sport italien Gianmarco Tamberi, sacré à Tokyo en 2021 en saut en hauteur. Le relais de la flamme doit ensuite passer par les sites les plus célèbres de la capitale italienne, la place Saint-Pierre, le Panthéon, les Forums impériaux et le Colisée. L'arrivée de cette première étape aura lieu en début de soirée sur la Piazza del Popolo. La torche olympique, portée par des sportifs, artistes ou anonymes, va parcourir au total 12.000 kilomètres en 63 jours à travers plus de 300 villes du pays, dont Sienne, Agrigente, Pompéi, Florence, Venise et Côme avant d'arriver à Milan le 5 février à la veille de la cérémonie d'ouverture prévue dans le stade de football de San Siro. "Ce relais va être un monumental spot de la beauté de notre pays", a résumé Giovanni Malago, le président du comité d'organisation Milano-Cortina 2026. Comme le veut la tradition olympique, la flamme a débuté son parcours le 26 novembre à Olympie, berceau des Jeux en 776 av. J.-C., où une flamme de secours avait été utilisée en raison des conditions météo défavorables. Ces JO, les quatrièmes organisés par l'Italie, après Rome-1960, Cortina d'Ampezzo-1956 et Turin-2006, marquent un retour dans les Alpes, le berceau original des Jeux d'hiver, après une longue et souvent controversée parenthèse dans des pays sans grande tradition de sports d'hiver. Ils se dérouleront dans le nord et nord-est de l'Italie sur sept sites, entre Lombardie, Vénétie et Trentin Haut-Adige, et doivent marquer un tournant dans l'histoire des JO en utilisant, pour limiter leurs coûts et impact environnemental, majoritairement des installations sportives déjà existantes.

06.12.2025 à 10:19

"Une terre sans lois": en Cisjordanie, des Bédouins fuient le harcèlement de colons

FRANCE24
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Dans le centre de la Cisjordanie occupée, de nombreux membres de la communauté bédouine d'al-Hathrura sont déjà partis, poussés à la fuite par le harcèlement incessant de colons juifs. Aujourd'hui, le petit village de maisons en bois et métal de la communauté bédouine est désert. "C'est très difficile de quitter un endroit où vous avez vécu pendant 45 ans, quasiment toute une vie", raconte M. Kaabneh, venu s'installer avec sa famille dans une maison de fortune au milieu des collines rocailleuses de Jéricho. "Mais que faire ? Ils sont forts et nous sommes faibles, nous n'avons aucun pouvoir". Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967. Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens y vivent aujourd'hui, dans des colonies considérées comme illégales par l'Onu au regard du droit international, parmi quelque trois millions de Palestiniens. Depuis l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023, la violence de certains colons, notamment ceux installés dans des "avant-postes" illégaux selon la loi israélienne, s'est accrue et leurs attaques contre les communautés locales se multiplient. Quelque 3.200 Palestiniens issus de communautés bédouines ont été contraints de quitter leurs maisons depuis octobre 2023, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Octobre 2025 a été le mois le plus violent depuis que les Nations unies ont commencé à recenser les violences des colons en 2006. Les agresseurs ne sont quasiment jamais traduits en justice, relèvent les ONG qui recensent les incidents. En novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait dénoncé les agissements d'une "poignée d'extrémistes qui ne représentent pas les colons en Judée-Samarie (la Cisjordanie, ndlr)". "Terrifiant" Ahmed Kaabneh, quatre de ses frères et leurs familles vivent désormais à 13 kilomètres de leur village, dans des maisons en métal qu'ils ont construites. "Nous sommes dans un endroit où nous n'avons jamais vécu, c'est difficile", soupire le quadragénaire. L'AFP lui avait rendu visite quelques semaines avant son départ forcé. Deux colons surveillaient le hameau depuis une colline surplombant la route poussiéreuse menant au hameau bédouin. Des caravanes et un drapeau israélien marquent l'emplacement de l'avant-poste des colons, installé récemment, comme plusieurs autres dans la région, où les villages locaux sont désormais déserts. "C'est une situation terrifiante", racontait alors M. Kaabneh, décrivant un harcèlement quotidien et un grignotage constant du territoire par des colons. "Ils crient toute la nuit, jettent des pierres... Ils nous empêchent de dormir la nuit et de circuler librement le jour", disait-il. - "Une terre sans lois" - Moins de trois semaines plus tard, seuls des activistes d'ONG et un vieux chat se faufilent dans les vestiges du village déserté, au milieu de vélos d'enfants et de chaussures abandonnés, illustrant un départ précipité. "Nous sommes ici pour garder un oeil sur les propriétés, parce que de nombreux endroits abandonnés sont souvent pillés par des colons", explique Sahar Kan-Tor, un militant de l'organisation israélo-palestinienne de coexistence Standing Together. Au même moment, on pouvait voir des colons installer un canapé et une table à l'endroit où ils avaient édifié leur cabane d'avant-poste, sur la colline. "Ils profitent du chaos", lance M. Kan-Tor. "Dans un sens, c'est une terre sans lois. Il y a bien des autorités dans la zone, mais aucune règle n'est jamais, ou seulement très rarement, appliquée". Les colons agissent "avec l'appui du gouvernement israélien et de l'armée", accusent les ONG israéliennes Peace Now et Kerem Navot. Certains ministres du gouvernement israélien sont eux-mêmes des colons, comme le ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, partisan de l'annexion de la Cisjordanie. La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël. Dans sa nouvelle maison, à l'est de al-Hathrura, Ahmed Kaabneh ne se sent toujours pas en sécurité. Des colons se sont aventurés non loin de chez lui, et surveillent sa communauté depuis une colline. "Ils nous poursuivent partout", lance-t-il.
Texte intégral (740 mots)
Dans le centre de la Cisjordanie occupée, de nombreux membres de la communauté bédouine d'al-Hathrura sont déjà partis, poussés à la fuite par le harcèlement incessant de colons juifs. Aujourd'hui, le petit village de maisons en bois et métal de la communauté bédouine est désert. "C'est très difficile de quitter un endroit où vous avez vécu pendant 45 ans, quasiment toute une vie", raconte M. Kaabneh, venu s'installer avec sa famille dans une maison de fortune au milieu des collines rocailleuses de Jéricho. "Mais que faire ? Ils sont forts et nous sommes faibles, nous n'avons aucun pouvoir". Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967. Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens y vivent aujourd'hui, dans des colonies considérées comme illégales par l'Onu au regard du droit international, parmi quelque trois millions de Palestiniens. Depuis l'attaque sans précédent du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023, la violence de certains colons, notamment ceux installés dans des "avant-postes" illégaux selon la loi israélienne, s'est accrue et leurs attaques contre les communautés locales se multiplient. Quelque 3.200 Palestiniens issus de communautés bédouines ont été contraints de quitter leurs maisons depuis octobre 2023, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). Octobre 2025 a été le mois le plus violent depuis que les Nations unies ont commencé à recenser les violences des colons en 2006. Les agresseurs ne sont quasiment jamais traduits en justice, relèvent les ONG qui recensent les incidents. En novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait dénoncé les agissements d'une "poignée d'extrémistes qui ne représentent pas les colons en Judée-Samarie (la Cisjordanie, ndlr)". "Terrifiant" Ahmed Kaabneh, quatre de ses frères et leurs familles vivent désormais à 13 kilomètres de leur village, dans des maisons en métal qu'ils ont construites. "Nous sommes dans un endroit où nous n'avons jamais vécu, c'est difficile", soupire le quadragénaire. L'AFP lui avait rendu visite quelques semaines avant son départ forcé. Deux colons surveillaient le hameau depuis une colline surplombant la route poussiéreuse menant au hameau bédouin. Des caravanes et un drapeau israélien marquent l'emplacement de l'avant-poste des colons, installé récemment, comme plusieurs autres dans la région, où les villages locaux sont désormais déserts. "C'est une situation terrifiante", racontait alors M. Kaabneh, décrivant un harcèlement quotidien et un grignotage constant du territoire par des colons. "Ils crient toute la nuit, jettent des pierres... Ils nous empêchent de dormir la nuit et de circuler librement le jour", disait-il. - "Une terre sans lois" - Moins de trois semaines plus tard, seuls des activistes d'ONG et un vieux chat se faufilent dans les vestiges du village déserté, au milieu de vélos d'enfants et de chaussures abandonnés, illustrant un départ précipité. "Nous sommes ici pour garder un oeil sur les propriétés, parce que de nombreux endroits abandonnés sont souvent pillés par des colons", explique Sahar Kan-Tor, un militant de l'organisation israélo-palestinienne de coexistence Standing Together. Au même moment, on pouvait voir des colons installer un canapé et une table à l'endroit où ils avaient édifié leur cabane d'avant-poste, sur la colline. "Ils profitent du chaos", lance M. Kan-Tor. "Dans un sens, c'est une terre sans lois. Il y a bien des autorités dans la zone, mais aucune règle n'est jamais, ou seulement très rarement, appliquée". Les colons agissent "avec l'appui du gouvernement israélien et de l'armée", accusent les ONG israéliennes Peace Now et Kerem Navot. Certains ministres du gouvernement israélien sont eux-mêmes des colons, comme le ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, partisan de l'annexion de la Cisjordanie. La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël. Dans sa nouvelle maison, à l'est de al-Hathrura, Ahmed Kaabneh ne se sent toujours pas en sécurité. Des colons se sont aventurés non loin de chez lui, et surveillent sa communauté depuis une colline. "Ils nous poursuivent partout", lance-t-il.
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