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Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Think tank français spécialisé sur les questions géopolitiques et stratégiques

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21.11.2024 à 17:24

Trump et l’Amérique latine : quels scénarios ?

Déborah Yapi

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Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, dont la politique étrangère est caractérisée par l’unilatéralisme et l’imprévisibilité, pourraient entrainer un certain nombre de bouleversements en Amérique latine. La probable nomination à la tête de la diplomatie américaine de Marco … Suite
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Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, dont la politique étrangère est caractérisée par l’unilatéralisme et l’imprévisibilité, pourraient entrainer un certain nombre de bouleversements en Amérique latine. La probable nomination à la tête de la diplomatie américaine de Marco Rubio, fermement anti-communiste, pourrait avoir des répercussions importantes pour les régimes de gauche opposés aux États-Unis (Venezuela, Nicaragua, Cuba) mais aussi pour les pays de centre-gauche comme le Brésil de Lula, tandis que les gouvernements de droite, à commencer par l’Argentine de Javier Milei, pourraient voir leur assise se renforcer. Le protectionnisme promu par Donald Trump pourrait également impacter le Mexique, premier partenaire commercial des États-Unis, tandis que le durcissement de la politique migratoire et les expulsions de masse auront des repercussions certaines sur les sociétés centre-américaines et caribéennes, d’où les flux de migration proviennent majoritairement.

20.11.2024 à 18:13

Une gouvernance mondiale en crise. Avec Anne-Cécile Robert

Déborah Yapi

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Pascal Boniface · Une gouvernance mondiale en crise. Avec Anne-Cécile Robert | Entretiens géopo
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20.11.2024 à 16:04

Vers une normalisation du régime syrien en Europe ?

Coline Laroche

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Alors que le conflit syrien stagne depuis quelques années sans qu’aucune force de l’opposition au gouvernement n’émerge, le régime de Bachar Al-Assad est parvenu à s’imposer à nouveau comme le seul interlocuteur crédible pour la diplomatie internationale. Cette situation a … Suite
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Alors que le conflit syrien stagne depuis quelques années sans qu’aucune force de l’opposition au gouvernement n’émerge, le régime de Bachar Al-Assad est parvenu à s’imposer à nouveau comme le seul interlocuteur crédible pour la diplomatie internationale. Cette situation a permis au régime de se focaliser non plus sur sa survie, mais sur sa normalisation auprès d’États lui ayant été hostiles dans le passé, en atteste sa réintégration dans la Ligue des États arabes le 7 mai 2023. Reconnaissant la pérennité du régime, plusieurs États arabes ont souhaité renouer le dialogue avec le dirigeant syrien en espérant influer sur certains dossiers stratégiques, tels que l’emprise de l’Iran et le trafic de captagon. Les résultats restent pour le moment maigres : seules quelques actions concrètes ont pu voir le jour malgré de nombreuses rencontres officielles.

Cette absence de collaborations avec le régime reflète l’impuissance des diplomaties arabes qui peinent à proposer des contreparties attractives au régime syrien, tout en révélant un obstacle fondamental : l’internationalisation du conflit et les sanctions envers le régime qui en découlent.

Ainsi, les promesses d’investissements avancées par les États arabes, nécessaires à la reconstruction du pays se heurtent aux sanctions internationales, particulièrement celles des États-Unis. À travers son son projet de Assad Regime Anti-Normalization Act of 2023, complétant le Caesar Act de 2019, l’administration états-unienne a souhaité ajouter des dispositions pour bloquer les efforts de normalisation avec le régime syrien, en sanctionnant tout individu ou entité collaborants avec ce dernier. Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche ne laisse présager aucun changement de politique pour le moment et le maintien de ces sanctions, qui touchent principalement la population civile, ne fait qu’entretenir le statu quo actuel.

Dans ce contexte, quels sont les partisans de la normalisation avec le régime syrien en au sein de l’Europe ? Quelles sont leurs motivations et les limites de leurs approches ?

Quels pays européens se montrent favorables à une normalisation avec le régime de Bachar Al-Assad ? Comment le gouvernement italien compte-t-il influencer l’approche européenne ?

L’Union européenne a globalement soutenu la politique états-unienne et n’a cessé de rappeler la nécessité d’un processus politique conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment à l’occasion de l’aide apportée à la Syrie lors des séismes des 5 et 6 février 2023.

Toutefois, certains États membres ont exprimé leur soutien à un rapprochement avec le régime syrien, essentiellement dans le but de lutter contre l’afflux de réfugiés. Parmi eux, le gouvernement italien se démarque et pourrait jouer un rôle moteur dans ce processus de normalisation. Le 20 septembre 2024, l’Italie a quitté le groupe de l’ONU chargé de surveiller les abus en matière de droits de l’homme en Syrie. Ce geste discret témoigne de la volonté du gouvernement italien de ne plus participer à la critique du régime, afin de pouvoir entamer un rapprochement avec celui-ci. En juillet 2024, l’Italie avait déjà pris des mesures en ce sens en nommant un chef de mission permanent à Damas, avec pour objectif de repenser la stratégie de l’Italie envers la Syrie.Ces initiatives s’inscrivent dans la stratégie de Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italienne, cherchant à inciter les pays de l’Union européenne à conclure des accords avec les pays d’origine ou de transit des migrants. Le gouvernement italien agit en établissant des coalitions avec d’autres pays pour créer un mouvement susceptible de faire évoluer les positions des institutions européennes. Dans cette logique, le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tanjini, accompagné de ses homologues de sept autres pays (Autriche, Croatie, Chypre, République tchèque, Grèce, Slovaquie et Slovénie), a exprimé en juillet 2024 sa volonté de réengager le dialogue avec Bachar Al-Assad. En s’adressant à Josep Borrell, haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, les ministres ont proposé de s’engager envers la Syrie pour créer des « conditions de vie décentes » favorisant un « retour volontaire » des réfugiés.

Plus largement, la stratégie du gouvernement Meloni reçoit un certain soutien au sein de l’Union européenne. Alberto Núñez Feijóo, leader du Partido Popular en Espagne, a par exemple exprimé son soutien à « l’approche italienne envers l’immigration ». La montée des partis souhaitant lutter contre l’immigration pourrait ainsi renforcer cette tendance, marquant une rupture avec la politique de sanction. En dehors de l’Union, le Premier ministre britannique Keir Starmer, semble également favorable à l’approche italienne vis-à-vis de l’immigration, son gouvernement étant enclin à parvenir à un accord avec la Syrie ce qui pourrait contribuer à une dynamique plus globale en faveur du régime de Bachar Al-Assad.

Quelles sont les limites politiques au projet du retour des réfugiés en Syrie ? Pourquoi est-ce que la politique européenne ne répond pas de manière adéquate à la crise syrienne ?

Ces approches centrées sur la question des réfugiés soulèvent des interrogations morales et stratégiques.

Selon la commissaire Hanny Megally, le retour des réfugiés en Syrie n’est toujours pas envisageable dans les conditions actuelles en septembre 2024. En liant les « conditions de vie décentes » au retour des réfugiés, les partisans de la normalisation négligent les raisons politiques et sécuritaires qui poussent à l’exil. Par ailleurs, l’expansion de la guerre à Gaza au Liban a engendré un scénario inattendu : le retour de réfugiés syriens du Liban vers la Syrie, un argument qui permet au régime syrien de présenter un narratif rassurant quant à la sécurité de son pays, un atout dans ses efforts de normalisation.

Sur le plan stratégique, cette crise illustre les défis posés par la gestion des flux migratoires en situation de conflit. Ces flux sont difficiles à contenir et donnent lieu à des abus dans les pays d’accueil. Selon l’ONG Human Rights Watch, les Syriens en Turquie sont victimes de traitements illégaux, tels que la détention et la conduite de forces vers la frontière. Ces mesures vont donc à l’encontre du principe de « non-refoulement » de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, qui interdit aux États de renvoyer un individu vers des territoires où il serait en danger. L’utilisation de pays tiers par l’Union européenne, principalement la Turquie, n’a alors pas porté ses fruits, et les tensions autour des réfugiés dans les pays proches, comme le Liban, limitent les options pour restreindre leur arrivée en Europe.

En n’imposant pas de conditions claires pour renouer le dialogue avec Bachar Al-Assad, les États européens ne parviennent pas à offrir des perspectives de sortie de crise au peuple syrien. Dans la mesure où les risques de persécutions persistent, les réfugiés syriens resteront nécessairement hostiles à tout retour. Ces approches sont surtout motivées par des enjeux de politiques internes à ces pays et négligent la complexité de la crise syrienne.

La question de la normalisation avec la Syrie témoigne des ambivalences de la politique étrangère européenne qui ne parvient pas à mettre en œuvre une  position commune et peine à proposer des alternatives constructives.

Que ce soit en maintenant les sanctions ou en renouant le dialogue avec le régime, ces stratégies ne laissent pas présager un changement de nature du pouvoir, qui reste dangereux pour une majorité de la population. Ici, il est essentiel de comprendre la perspective du dirigeant syrien, pour qui le contrôle de la majorité du territoire et la survie de son régime sont prioritaires et ne nécessitent pas de concessions ou de retour des réfugiés.

20.11.2024 à 15:33

Mercosur : Macron peut-il encore torpiller l’accord ?

Déborah Yapi

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Texte intégral (1534 mots)

19.11.2024 à 17:42

Changements climatiques et gestion de l’eau : vers une exacerbation des conflictualités ?

Déborah Yapi

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Mathilde Jourde, chercheuse à l’IRIS au sein du Programme Climat, énergie et sécurité, répond à nos questions sur les possibles conflits liés à l’eau dans le contexte des changements climatiques. – Quelles sont les différentes interactions entre eau et conflits … Suite
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Mathilde Jourde, chercheuse à l’IRIS au sein du Programme Climat, énergie et sécurité, répond à nos questions sur les possibles conflits liés à l’eau dans le contexte des changements climatiques.

– Quelles sont les différentes interactions entre eau et conflits ?
– Dans quelle mesure l’eau est-elle facteur de tensions au sein de conflits transnationaux ?
– À l’échelle intranationale, quels sont les enjeux hydriques en termes de conflictualités ?

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19.11.2024 à 16:55

Trump a peut-être appris quelque chose

Coline Laroche

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Cela fait moins de deux semaines que Donald Trump a été élu président. Son équipe de transition a lancé ses travaux à la vitesse de la lumière. Quelques jours seulement après la fin de la campagne, Trump avait déjà annoncé … Suite
Texte intégral (1910 mots)

Cela fait moins de deux semaines que Donald Trump a été élu président. Son équipe de transition a lancé ses travaux à la vitesse de la lumière. Quelques jours seulement après la fin de la campagne, Trump avait déjà annoncé bon nombre de ses principales nominations au cabinet, et même certaines nominations à des postes importants mais secondaires. Le contraste entre cette transition et celle d’après les élections de 2016 ne pourrait être plus prononcé.

Les premiers mois d’un mandat présidentiel sont souvent les plus productifs, en particulier si le parti du président contrôle le Congrès. Il peut y avoir une certaine période de lune de miel pour les nouveaux dirigeants, et les leaders efficaces savent qu’il faut en profiter. Plus tard dans le mandat, des crises se produisent, une opposition se forme, le président prend presque invariablement une raclée aux élections de mi-mandat, perdant peut-être sa majorité dans l’une ou les deux chambres. Le moment d’agir est le premier jour.

C’est pourquoi la transition, c’est-à-dire cette période crépusculaire entre les élections début novembre et l’investiture du nouveau président le 20 janvier, est essentielle. C’est le moment pour un président élu de se concentrer sur la constitution d’une équipe cohérente et idéologiquement unifiée, l’élaboration d’options concrètes conçues pour mettre en pratique ses promesses de campagne, et le renforcement du soutien pour ses candidats et ses propositions politiques au Congrès. Un président élu qui gère efficacement la transition a une énorme longueur d’avance le jour où il arrive dans le Bureau ovale. Étant donnée l’importance de cette alternance, la loi américaine prévoit un financement gouvernemental et des bureaux pour les équipes de transition.

La première transition de Trump à la fin de 2016 a été désastreuse, et les effets de cette transition mal préparée se sont répercutés sur sa présidence. Trump a d’abord nommé l’ancien gouverneur du New Jersey, Chris Christie, à la tête de son équipe de transition. Christie a connu un départ lent, et avait quelques difficultés politiques, et Trump l’a licencié quelques jours seulement après le début de la transition. Christie a décrit plus tard la nouvelle équipe comme jetant littéralement à la poubelle les mois de travail que lui et ses collègues avaient préparés. Après le remplacement de Christie par le vice-président élu Pence, trois des enfants de Trump, dont aucun n’avait d’expérience de gouvernement, ont assumé des rôles clés dans le vetting des candidats pour la nouvelle administration. Trump lui-même s’est apparemment peu intéressé aux rouages de la planification de la transition. Souvent, il ne connaissait pas bien les personnes qu’il avait nommées et avait peu d’idée de leurs positions politiques. À la suite de ce processus chaotique, Trump s’est retrouvé, sans surprise, avec une série de choix au sein du cabinet et de la Maison-Blanche qui l’ont constamment déçu. Qu’il s’agisse d’un Attorney General qui a refusé d’annuler les enquêtes sur l’ingérence russe dans son élection ou de secrétaires d’État et de la Défense qui ont plaidé en faveur de politiques auxquelles Trump s’opposait, comme l’accord nucléaire iranien, Trump s’est souvent retrouvé dans les premières années de sa présidence bloqué ou opposé par ses propres représentants. Et il a découvert que même un Congrès contrôlé par les républicains pouvait faire preuve d’une indépendance surprenante.

Si l’on se fie aux deux dernières semaines, Trump a tiré de précieuses leçons de cette expérience. Parmi eux :

Agissez rapidement. Étonnamment tôt dans la transition, Trump a déjà désigné des candidats pour les postes clés du cabinet : secrétaire d’État, Défense, Sécurité intérieure, Intérieur, Santé et Services sociaux, Justice, directeur du renseignement national, directeur de la CIA, ambassadeur des États-Unis à l’ONU. Il a déjà nommé des membres clés du personnel de la Maison-Blanche.  Il a même décidé des nominations à des postes secondaires mais influents qui auront un impact sur son agenda, ambassadeur en Israël ou l’Agence de protection de l’environnement par exemple. Le fait que ces dirigeants de l’administration soient déjà identifiés leur laisse deux mois pour se familiariser avec leurs agences, élaborer des propositions politiques avec l’équipe Trump, et faire du lobbying avec le Congrès. Contrairement à la dernière fois, ces personnes seront préparées, et en phase avec Trump, le jour de l’investiture.

Nommez des personnes que vous connaissez, d’une loyauté sans faille. En 2016, Trump a parfois fait ses choix avec peu d’information ou suivant des suggestions d’autres personnes. Trump aimait l’idée de voir un ancien chef d’entreprise comme lui, par exemple, prenne la tête du State Department, mais il a apparemment nommé Rex Tillerson au poste de secrétaire d’État en grande partie sur la base des recommandations d’experts républicains comme Condoleezza Rice et Robert Gates. Une fois Tillerson à Foggy Bottom, cependant, il était de plus en plus clair qu’il y avait beaucoup de lumière entre eux – même lorsqu’il était encore dans son gouvernement Tillerson a qualifié Trump de « crétin » – et Trump l’a licencié par tweet seulement un an environ après son entrée en fonction. Maintenant, Trump a choisi des personnes qu’il connaît et avec lesquelles il a travaillé… Et qui lui ont personnellement démontré leur fidélité. Certains de ses candidats, comme Marco Rubio ou Elise Stefanik, étaient autrefois des républicains traditionnels, mais sont depuis passés à un soutien total et inconditionnel à Trump et aux politiques MAGA. Beaucoup d’autres doivent toute leur carrière à Trump, ou ont au moins été catapultés par Trump de rôles au Congrès ou dans la politique de l’État sous les projecteurs nationaux. Une expérience pertinente en matière de politique ou de gouvernance est facultative pour les personnes nommées par Trump ; la fidélité à Trump ne l’est pas. Le choix de Trump pour le poste de secrétaire à la Défense – l’homme qui supervisera près de 3 millions de militaires et de civils et un budget de 842 milliards de dollars – n’a essentiellement aucune préparation pour ce poste. Les seules qualifications de Pete Hegseth sont son service en tant qu’officier relativement subalterne dans la Garde nationale de l’armée et sa longue et très amicale relation avec Trump en tant que commentateur de Fox News.

Utilisez les choix du cabinet pour faire valoir un point politique, avec éclat. En 2016, certaines des nominations les plus importantes de Trump, en particulier en politique étrangère, ont été choisis parmi un groupe standard d’experts républicains du Congrès, de l’armée ou du monde des affaires. Il s’agissait souvent de personnes dont la politique était conservatrice, mais relativement conventionnelle, et qui n’était pas toujours en phase avec les approches idiosyncrasiques de Trump.  Cette fois-ci, Trump a fait des nominations spectaculaires qui s’inscrivent pleinement dans sa rhétorique incendiaire. Son choix de Matt Gaetz, l’un des membres les plus violemment pro-Trump du Congrès, en tête du Département de Justice, par exemple, envoie un message clair comme de l’eau de roche : son ministère mettra fin à toute enquête sur Trump et ses alliés et s’intéressera plutôt à ses adversaires. Le choix de Robert Kennedy Jr. – un célèbre théoricien du complot et anti-vaxxer – à la tête de la santé et des services sociaux est une attaque dramatique contre une agence si notablement en désaccord avec Trump sur le Covid-19 au cours de sa première administration. Cette nomination et d’autres font valoir un point politique qui ne sera pas perdu pour son électorat ou son parti.

Assurez-vous que le processus de confirmation n’entrave pas vos candidats. Trump a maintenant compris qu’un processus de confirmation sans heurts au Sénat pour ses candidats est essentiel. De nombreux postes importants nécessitaient l’approbation du Sénat avant de pouvoir aller de l’avant. Malgré le contrôle du Sénat par son parti, les nominations d’un président ne sont parfois pas acceptées ou font l’objet d’un examen minutieux que le président préférerait éviter.  Certaines des nominations les plus controversées de Trump – Gaetz et Kennedy en premier lieu – pourraient rencontrer des difficultés au cours du processus de confirmation, même avec un Sénat très amical. Il a donc appelé le Sénat à prendre immédiatement ses vacances après l’investiture.  Cela lui permettra de faire des recess appointments, qui ne nécessitent pas la confirmation du Sénat. En vertu de la Constitution, ces nominations sont valables jusqu’à la fin de la session suivante du Sénat. Il n’est pas encore clair que le Sénat acceptera cette abdication de ses responsabilités de surveillance, mais Trump exerce un pouvoir énorme dans le caucus républicain, donc ce n’est pas impensable.

Gardez le Congrès de son côté. Au début de son premier mandat, Trump semblait supposer que les membres républicains du Congrès resteraient loyaux, à un homme et à une femme. Bien qu’un Congrès contrôlé par les républicains à son avènement ait adopté une grande partie de son programme, cela n’a pas toujours été le cas. Et à certains des moments les plus tendus de sa présidence, lors de ses impeachments par exemple ou lors de la certification de la victoire de Joe Biden en 2020, des membres républicains du Congrès ont osé s’opposer à lui. Cette fois, Trump a agi très rapidement pour affirmer sa domination sur son parti au Congrès. Il a été particulièrement impliqué dans le choix du chef de la majorité au Sénat. Mitch McConnell, le dernier dirigeant républicain, était un stratège parlementaire exceptionnel mais avait une relation parfois difficile avec Trump. Trump voulait son propre homme. Ici, il n’a pas entièrement réussi, le Sénat ayant choisi le vétéran républicain John Thune pour être à la tête du Sénat plutôt que le loyaliste de Trump, Rick Scott.

19.11.2024 à 16:03

Guerre en Ukraine : 1000e jour | Les mardis de l’IRIS

Déborah Yapi

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19.11.2024 à 15:31

Ukraine, missiles longue portée… et engrenage ?

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1 000 jours de guerre : quelles perspectives pour l’Ukraine ?

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L’Ukraine à la reconquête de la mer Noire

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