16.09.2025 à 16:09
Il y a quelques jours, après l’assassinat injustifiable de Charlie Kirk — car, quelles que soient ses positions néofascistes, rien ne pouvait légitimer qu’il soit abattu ainsi — je m’exprimais sur RFI, puis dans Le Figaro et d’autres médias internationaux. J’y formulais mes craintes sur la suite des événements. Cette prise de position me valut aussitôt une avalanche d’attaques et de mails injurieux venus de sympathisants d’extrême droite. Aujourd’hui, les faits semblent me donner raison. Le lundi 15 septembre, lors de l’émission commémorative spéciale du Charlie Kirk Show, le vice-président JD Vance a appelé sans détour à « démanteler » les organisations progressistes et certains think tanks libéraux, accusés de nourrir un climat propice à la violence politique. Il a même cité nommément des institutions comme l’Open Society Foundations et la Ford Foundation, ainsi que des médias tels que The Nation, dirigé par mon ami Don Guttenplan, en visite à l’IRIS plus tôt cette année. Bien qu’aucun élément ne relie à ce jour l’auteur du meurtre à ces acteurs de la société civile, Vance a suggéré que le Department of Justice et le Department of Homeland Security pourraient être mobilisés pour enquêter et sanctionner. Une telle rhétorique, dénuée de preuves tangibles, ressemble moins à une enquête qu’à une tentative assumée de criminaliser les contre-pouvoirs et d’étouffer l’opposition. Depuis plus de six mois, l’administration Trump-Vance s’emploie à affaiblir méthodiquement les garde-fous démocratiques et à installer un régime semi-autoritaire. Elle dispose désormais de son premier « martyr » : Charlie Kirk, que Donald Trump a honoré en ordonnant exceptionnellement la mise en berne des drapeaux — un geste inédit pour quelqu’un qui n’était ni élu, ni ancien dignitaire d’État. Ce signal fort laisse présager que la figure de Kirk deviendra le socle d’un récit victimaire, utilisé pour justifier un durcissement sans précédent. […]
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Il y a quelques jours, après l’assassinat injustifiable de Charlie Kirk — car, quelles que soient ses positions néofascistes, rien ne pouvait légitimer qu’il soit abattu ainsi — je m’exprimais sur RFI, puis dans Le Figaro et d’autres médias internationaux. J’y formulais mes craintes sur la suite des événements. Cette prise de position me valut aussitôt une avalanche d’attaques et de mails injurieux venus de sympathisants d’extrême droite.
Aujourd’hui, les faits semblent me donner raison. Le lundi 15 septembre, lors de l’émission commémorative spéciale du Charlie Kirk Show, le vice-président JD Vance a appelé sans détour à « démanteler » les organisations progressistes et certains think tanks libéraux, accusés de nourrir un climat propice à la violence politique. Il a même cité nommément des institutions comme l’Open Society Foundations et la Ford Foundation, ainsi que des médias tels que The Nation, dirigé par mon ami Don Guttenplan, en visite à l’IRIS plus tôt cette année. Bien qu’aucun élément ne relie à ce jour l’auteur du meurtre à ces acteurs de la société civile, Vance a suggéré que le Department of Justice et le Department of Homeland Security pourraient être mobilisés pour enquêter et sanctionner. Une telle rhétorique, dénuée de preuves tangibles, ressemble moins à une enquête qu’à une tentative assumée de criminaliser les contre-pouvoirs et d’étouffer l’opposition.
Depuis plus de six mois, l’administration Trump-Vance s’emploie à affaiblir méthodiquement les garde-fous démocratiques et à installer un régime semi-autoritaire. Elle dispose désormais de son premier « martyr » : Charlie Kirk, que Donald Trump a honoré en ordonnant exceptionnellement la mise en berne des drapeaux — un geste inédit pour quelqu’un qui n’était ni élu, ni ancien dignitaire d’État. Ce signal fort laisse présager que la figure de Kirk deviendra le socle d’un récit victimaire, utilisé pour justifier un durcissement sans précédent.
Dans les prochains jours, on peut redouter le déploiement accru de la Garde nationale et un renforcement des mesures contre la liberté d’expression, visant en particulier les universités, les médias critiques et les réseaux sociaux. Les menaces explicites des Proud Boys et autres organisations paramilitaires, qui promettent de « venger » la mort de Charlie Kirk, posent une question cruciale : jusqu’où le gouvernement les laissera-t-il aller ? Si la Maison-Blanche devait fermer les yeux — voire « encourager » ces violences — elles offriraient le prétexte idéal pour instaurer un état d’urgence permanent.
Rappelons-le une fois encore : Charlie Kirk incarnait une figure de l’extrême droite américaine — une extrême droite ultra comme il n’en existe pas en France, si ce n’est dans certains groupuscules. Masculiniste, anti-musulman, anti-immigration, anti-avortement, pro-armes, il fut aussi l’un des organisateurs de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Mais rien, absolument rien, ne justifiait son assassinat. Et pourtant, ce meurtre pourrait bien devenir l’étincelle qui embrase l’Amérique — transformant un activiste radical en mythe fondateur d’une croisade autoritaire.
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15.09.2025 à 17:59
La 80e édition du Tour d’Espagne, la Vuelta, s’est achevée hier, 14 septembre, à Madrid dans une atmosphère particulière. La course a été privée de ligne d’arrivée finale et de podium en raison des manifestations propalestiniennes qui ont perturbé son parcours du fait de la participation de l’équipe cycliste Israel-Premier Tech. Depuis, la polémique enfle. D’un côté, le Premier Ministre Pedro Sánchez et son gouvernement se félicitent de la mobilisation du peuple espagnol contre le génocide des Gazaouis. De l’autre côté, l’opposition se dit consternée et déplore des évènements honteux pour l’Espagne. Pascal Boniface revient avec cette vidéo sur cette actualité brulante ainsi que les nombreux questionnements que cela soulève autour de la géopolitique du sport et du sportwashing, en prenant également d’autres exemples comme celui du Mondial de Foot au Qatar en 2022. La Vuelta marque en tout cas un moment décisif et catalyseur dans les manifestations propalestiniennes en Occident pour dénoncer la situation à Gaza et souligne le lien inébranlable entre sport et politique. Quid de la participation d’Israël dans les prochaines compétitions sportives, ou même de l’Eurovision ? Et si la France, le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux reconnaissent la Palestine d’ici quelques jours, comme annoncé, cela changera-t-il la donne ?
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La 80e édition du Tour d’Espagne, la Vuelta, s’est achevée hier, 14 septembre, à Madrid dans une atmosphère particulière. La course a été privée de ligne d’arrivée finale et de podium en raison des manifestations propalestiniennes qui ont perturbé son parcours du fait de la participation de l’équipe cycliste Israel-Premier Tech. Depuis, la polémique enfle. D’un côté, le Premier Ministre Pedro Sánchez et son gouvernement se félicitent de la mobilisation du peuple espagnol contre le génocide des Gazaouis. De l’autre côté, l’opposition se dit consternée et déplore des évènements honteux pour l’Espagne.
Pascal Boniface revient avec cette vidéo sur cette actualité brulante ainsi que les nombreux questionnements que cela soulève autour de la géopolitique du sport et du sportwashing, en prenant également d’autres exemples comme celui du Mondial de Foot au Qatar en 2022. La Vuelta marque en tout cas un moment décisif et catalyseur dans les manifestations propalestiniennes en Occident pour dénoncer la situation à Gaza et souligne le lien inébranlable entre sport et politique. Quid de la participation d’Israël dans les prochaines compétitions sportives, ou même de l’Eurovision ? Et si la France, le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux reconnaissent la Palestine d’ici quelques jours, comme annoncé, cela changera-t-il la donne ?
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15.09.2025 à 17:03
Comment le ministère des Armées pourrait-il anticiper un arrêt simultané de toutes les infrastructures technologiques ou une super-explosion de gisements pétroliers plongeant la planète dans une nuit carbonique ? Dans ce nouvel épisode, Julia Tasse, directrice de recherche à l’IRIS et Maxime Thuillez, rédacteur en chef du Greenletter Club, s’entretiennent avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas, conseiller prospective et anticipation stratégique au cabinet du Délégué général pour l’Armement et Virginie Tournay, auteure de science-fiction et membre de la RedTeam Défense du ministère des Armées. Ce projet de l’Agence de l’Innovation de Défense réunit depuis 2020 des auteurs et autrices de science-fiction et des experts scientifiques et militaires pour imaginer les menaces pouvant directement mettre en danger la France et ses intérêts à l’horizon 2030-2060. Cet exercice d’écriture de scénarios, remplacé par le programme RADAR depuis 2024 pour y inclure aussi la voix des citoyens, permet de confronter le ministère des Armées à de nouvelles pistes de réflexion concernant des enjeux stratégiques et opérationnels extrêmes, transformant les paradigmes intellectuels et institutionnels actuels. Sur le front climatique · L'anticipation stratégique par l'imaginaire de la science-fiction. Avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas et Virginie Tournay
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Comment le ministère des Armées pourrait-il anticiper un arrêt simultané de toutes les infrastructures technologiques ou une super-explosion de gisements pétroliers plongeant la planète dans une nuit carbonique ? Dans ce nouvel épisode, Julia Tasse, directrice de recherche à l’IRIS et Maxime Thuillez, rédacteur en chef du Greenletter Club, s’entretiennent avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas, conseiller prospective et anticipation stratégique au cabinet du Délégué général pour l’Armement et Virginie Tournay, auteure de science-fiction et membre de la RedTeam Défense du ministère des Armées. Ce projet de l’Agence de l’Innovation de Défense réunit depuis 2020 des auteurs et autrices de science-fiction et des experts scientifiques et militaires pour imaginer les menaces pouvant directement mettre en danger la France et ses intérêts à l’horizon 2030-2060. Cet exercice d’écriture de scénarios, remplacé par le programme RADAR depuis 2024 pour y inclure aussi la voix des citoyens, permet de confronter le ministère des Armées à de nouvelles pistes de réflexion concernant des enjeux stratégiques et opérationnels extrêmes, transformant les paradigmes intellectuels et institutionnels actuels.
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12.09.2025 à 13:07
La nouvelle Revue nationale stratégique (RNS) française a été publiée le 14 juillet dernier. Cetype de document est censé guider toute l’action de l’État en matière de sécurité nationale.Longue d’une centaine de pages, davantage que les deux précédentes versions, elle établitd’abord l’état des menaces visant la France, puis les objectifs stratégiques à atteindre, et enfindes moyens et des méthodes pour y parvenir. La sécurité nationale y couvre un spectre trèslarge de menaces mais aussi de risques. Le continuum sécurité-défense est largement reflété,ainsi que (brièvement certes) le changement climatique et les risques sanitaires, bien que ladéfense nationale y garde une place prépondérante. De nombreux sujets sont évoqués, nous prenons donc ici un angle de vue particulier pouranalyser cette nouvelle stratégie française, qui appelle à une « révolution européenne » :quelles perspectives européennes dans la RNS 2025 ? Comment l’Union européenne (UE) etl’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont-elles traitées ? Quelles sont lesnouvelles ambitions françaises en matière de coopération de défense ? Comment la France seconsidère-t-elle sur le continent européen ? De manière générale : est-ce que la RNS 2025acte pour la France un « pivot vers l’Europe ? ».
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La nouvelle Revue nationale stratégique (RNS) française a été publiée le 14 juillet dernier. Ce
type de document est censé guider toute l’action de l’État en matière de sécurité nationale.
Longue d’une centaine de pages, davantage que les deux précédentes versions, elle établit
d’abord l’état des menaces visant la France, puis les objectifs stratégiques à atteindre, et enfin
des moyens et des méthodes pour y parvenir. La sécurité nationale y couvre un spectre très
large de menaces mais aussi de risques. Le continuum sécurité-défense est largement reflété,
ainsi que (brièvement certes) le changement climatique et les risques sanitaires, bien que la
défense nationale y garde une place prépondérante.
De nombreux sujets sont évoqués, nous prenons donc ici un angle de vue particulier pour
analyser cette nouvelle stratégie française, qui appelle à une « révolution européenne » :
quelles perspectives européennes dans la RNS 2025 ? Comment l’Union européenne (UE) et
l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) sont-elles traitées ? Quelles sont les
nouvelles ambitions françaises en matière de coopération de défense ? Comment la France se
considère-t-elle sur le continent européen ? De manière générale : est-ce que la RNS 2025
acte pour la France un « pivot vers l’Europe ? ».
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12.09.2025 à 12:44
Future historians (if there are any) will wonder why, in the mid-2020s, humans poured unprecedented resources into preparing to fight each other, while neglecting collective action against obvious planetary threats. If there is to be any hope of survival, a new mindset must take hold. In November 1985, during their first summit in Geneva, US President Ronald Reagan and Soviet President Mikhail Gorbachev slipped away from the official proceedings to speak privately. Only years later did we learn what they discussed. Gorbachev toldthe broadcaster Charlie Rose that Reagan had asked him a startling question: “What would you do if the United States were suddenly attacked by someone from outer space? Would you help us?” Gorbachev replied, “No doubt about it,” to which Reagan responded: “We, too.” Although the two superpowers were locked in a nuclear arms race and staring each other down across Europe, they could still imagine uniting against a common existential threat. Four decades later, humanity finds itself locked in another arms race. The Stockholm International Peace Research Institute reports that global defense spending reached a record $2.7 trillion in 2024 – an inflation-adjusted increase of 9.4% over the previous year. After nine consecutive years of such spending increases, this surge is unprecedented since the end of the Cold War, with little indication that it will slow. Dozens of countries are expanding their militaries, and more governments are making long-term commitments to boost their defense budgets. The reasons are many, and some are understandable. In addition to Russia’s war in Ukraine, there are rising tensions in East Asia and the Middle East, as well as vulnerabilities in cyberspace and space. But more fundamentally, this escalation reflects the collapse of globalization as we knew it – meaning a rules-based order anchored in multilateralism, open trade, and international cooperation. It is easy […]
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Future historians (if there are any) will wonder why, in the mid-2020s, humans poured unprecedented resources into preparing to fight each other, while neglecting collective action against obvious planetary threats. If there is to be any hope of survival, a new mindset must take hold.
In November 1985, during their first summit in Geneva, US President Ronald Reagan and Soviet President Mikhail Gorbachev slipped away from the official proceedings to speak privately. Only years later did we learn what they discussed. Gorbachev toldthe broadcaster Charlie Rose that Reagan had asked him a startling question: “What would you do if the United States were suddenly attacked by someone from outer space? Would you help us?” Gorbachev replied, “No doubt about it,” to which Reagan responded: “We, too.” Although the two superpowers were locked in a nuclear arms race and staring each other down across Europe, they could still imagine uniting against a common existential threat.
Four decades later, humanity finds itself locked in another arms race. The Stockholm International Peace Research Institute reports that global defense spending reached a record $2.7 trillion in 2024 – an inflation-adjusted increase of 9.4% over the previous year. After nine consecutive years of such spending increases, this surge is unprecedented since the end of the Cold War, with little indication that it will slow. Dozens of countries are expanding their militaries, and more governments are making long-term commitments to boost their defense budgets.
The reasons are many, and some are understandable. In addition to Russia’s war in Ukraine, there are rising tensions in East Asia and the Middle East, as well as vulnerabilities in cyberspace and space. But more fundamentally, this escalation reflects the collapse of globalization as we knew it – meaning a rules-based order anchored in multilateralism, open trade, and international cooperation.
It is easy to forget how different the mood was just a decade ago. In 2015 – the high-water mark for the most recent wave of globalization – world leaders delivered three landmark agreements: the Addis Ababa Action Agenda on development financing, the United Nations Sustainable Development Goals, and the Paris climate agreement. Chinese President Xi Jinping and US President Barack Obama shook hands in Washington, signaling – at least to many observers – that a new era of sustainable, inclusive, and resilient globalization was at hand.
But the resulting optimism proved short-lived. Within a few years, trade wars, nationalist and nativist politics, and geopolitical rivalries had undermined the previous consensus. Today, tariffs, subsidies, industrial policies, refugee crises, and the new arms race all attest to a world where cooperation has lost its luster. As the French historian Arnaud Orain argues, the “end of history” thesis has given way to a world once again conceived as finite – as a pie to be divided, rather than expanded. According to this mindset, what’s mine is mine, and what’s yours is negotiable.
But the existential threats that inspired Reagan’s thought experiment are still here, and they are more pressing than ever. Climate change, ecosystem collapse, and widening social inequalities endanger us all. They have been thoroughly documented, their consequences are already visible, and strategies to confront them have been elaborated in countless policy documents and experts’ reports. Yet they are perpetually treated as secondary to the immediate fear of aggression by one’s neighbors or rivals.
Future historians – if the profession still exists – will wonder why, in the mid-2020s, Homo sapiens poured unprecedented resources into preparing to fight each other, while neglecting collective action against obvious planetary threats. The sums involved are staggering. The nearly $3 trillion devoted annually to defense could cover a significant portion of the investments needed to decarbonize our economies, adapt to climate change, and preserve biodiversity.
Instead of extending the cooperative logic of globalization to planetary survival, we are re-engineering it with walls, tariffs, and weapons. Call it “barbed-wire globalization.” Humanity will remain interdependent, but relations will be managed not with common institutions but through spheres of influence. Meanwhile, the planet will recede from political consciousness.
As Sophocles warned, “Evil can sometimes seem good to the one whose mind the gods are leading to ruin.” It is mad to obsess over relative geopolitical power while ignoring the absolute reality of planetary boundaries. If there is to be any hope, we must invent something new: not globalization, but “planetarization” – the recognition that preserving our fragile world is the precondition for everything else. Upcoming gatherings, such as the United Nations Climate Change Conference (COP30) in Belém, Brazil, offer opportunities to advance such a perspective, even after this year’s disappointing negotiations to address plastics in our oceans. But the window is closing.
Some will argue that the picture is not so bleak, because humanity is living through an extraordinary period of scientific and technological innovation. Given the progress in artificial intelligence, biotechnology, renewable energy, and advanced materials, why not place our trust in human ingenuity to see us through?
The counterargument is sobering. A century ago, revolutionary discoveries in physics, chemistry, and medicine also promised a golden future, ultimately leading to what the French called the “30 glorious years” after World War II. But before getting there, the world endured a devastating depression, fascism, and a global war waged with those new technologies. The Manhattan Project produced nuclear weapons before the energy contained within the atom had been put to civilian use; the science that gave us modern fertilizer also created chemical weapons.
Today, AI and other breakthroughs may likewise transform society. But if history is any guide, military applications will outpace civilian uses. As ever, we should “follow the money”: defense budgets dwarf climate investments. The danger is not that the technology will fail, but that it will be harnessed first for conflict, not collective survival.
Unlike earlier historical turning points, this one offers no second chances. Resources are finite, the carbon budget is shrinking fast, and planetary boundaries are strained. The choice is stark: Globalization can be reorganized into a militarized array of political blocs, where resources are consumed by trade wars, culture wars, and real wars, or we can embrace “planetarization” and start pursuing strategies to survive together with dignity.
Cet article a été publié au préalable par Project Syndicate.
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10.09.2025 à 18:41
Pascal Boniface · Gaza : l'horreur jusqu'où ? Avec Rony Brauman | Entretiens géopo Deux ans après les attaques du 7 octobre, Gaza s’enfonce un peu plus chaque jour dans l’horreur. Alors que l’offensive se poursuit sur le territoire, les gazaouis sont confrontés à une absence d’eau potable, des conditions d’hygiène catastrophiques et un développement de la famine. Les professionnels de l’humanitaire décrive une situation sur le terrain sans précédent. À l’échelle internationale, les images de famine et malnutrition aigüe semblent choquer encore davantage l’opinion publique que les bombardements en eux même. Face à cette situation, la communauté internationale demeure dans l’incapacité de mettre en place des mécanismes de pression sur le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour faire cesser le conflit. Ainsi, face au nombre de morts continue d’augmenter, une incertitude demeure quant à l’évolution du conflit dans les mois à venir. Quel état des lieux peut-on dresser de la situation à Gaza ? En quoi l’ampleur de la situation humanitaire est-elle inédite ? La famine constitue-t-elle un aspect nouveau de la guerre ? Comment expliquer l’impuissance volontaire de la communauté internationale ? Sur quelles perspectives la guerre à Gaza est-elle susceptible de déboucher ? Jusqu’où l’horreur à Gaza risque-t-elle d’aller ? Autant d’enjeux qu’aborde Rony Brauman, médecin et membre de MSF-CRASH.
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Deux ans après les attaques du 7 octobre, Gaza s’enfonce un peu plus chaque jour dans l’horreur. Alors que l’offensive se poursuit sur le territoire, les gazaouis sont confrontés à une absence d’eau potable, des conditions d’hygiène catastrophiques et un développement de la famine. Les professionnels de l’humanitaire décrive une situation sur le terrain sans précédent. À l’échelle internationale, les images de famine et malnutrition aigüe semblent choquer encore davantage l’opinion publique que les bombardements en eux même. Face à cette situation, la communauté internationale demeure dans l’incapacité de mettre en place des mécanismes de pression sur le Premier ministre Benyamin Netanyahou pour faire cesser le conflit. Ainsi, face au nombre de morts continue d’augmenter, une incertitude demeure quant à l’évolution du conflit dans les mois à venir.
Quel état des lieux peut-on dresser de la situation à Gaza ? En quoi l’ampleur de la situation humanitaire est-elle inédite ? La famine constitue-t-elle un aspect nouveau de la guerre ? Comment expliquer l’impuissance volontaire de la communauté internationale ? Sur quelles perspectives la guerre à Gaza est-elle susceptible de déboucher ? Jusqu’où l’horreur à Gaza risque-t-elle d’aller ?
Autant d’enjeux qu’aborde Rony Brauman, médecin et membre de MSF-CRASH.
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10.09.2025 à 16:49
En menant une attaque à Doha contre la direction politique du Hamas chargée de la négociation du cessez-le-feu et de la libération des otages, Israël a commis une faute qui pourrait être lourde de conséquences pour l’avenir de la relation que le pays a péniblement instauré avec certains États du Golfe et pour les intérêts américains dans la région. Le raid du 9 septembre visait la direction politique du Hamas qui s’était réunie pour étudier la réponse à apporter à « l’ultimatum » de Donald Trump au Hamas. Lors de l’attaque, Khalil al Haya et Khaled Mechaal avec les trois autres membres du comité de direction du Hamas étaient réunis dans l’ancien bureau d’Ismaël Haniyeh (éliminé par un raid israélien à Téhéran). Les dirigeants du Hamas ont échappé aux bombes qui ont frappé le domicile de Khalil Al-Hayya et non le lieu de réunion qui se situait à proximité. Israël a déployé une quinzaine de chasseurs bombardiers pour mener à bien cette opération qui a échoué dans ses objectifs. Quelles seront les conséquences politiques de cette attaque ? Au-delà de l’aspect militaire, ce sont les lourdes conséquences politiques qui doivent être retenues. Cette opération vient démontrer qu’une fois de plus Israël fait fi du droit international et s’autorise à mener des opérations sur le territoire d’un pays étranger. Mener une attaque contre le Qatar est un acte hostile contre un pays qui a été le médiateur principal avec le Hamas ce qui a permis la libération de plusieurs otages du 7 octobre et d’instaurer un premier cessez-le-feu. Ce raid n’est pas le premier signe d’hostilité envers l’Émirat du Golfe : l’élimination délibérée et revendiquée du journaliste d’Al Jazeera, Anas Al-Sharif et de cinq de ses collègues, pourrait être considérée comme un premier épisode. Cette séquence intervient à quelques jours de la session annuelle de […]
L’article Frappes israéliennes au Qatar : l’erreur de trop est apparu en premier sur IRIS.
En menant une attaque à Doha contre la direction politique du Hamas chargée de la négociation du cessez-le-feu et de la libération des otages, Israël a commis une faute qui pourrait être lourde de conséquences pour l’avenir de la relation que le pays a péniblement instauré avec certains États du Golfe et pour les intérêts américains dans la région.
Le raid du 9 septembre visait la direction politique du Hamas qui s’était réunie pour étudier la réponse à apporter à « l’ultimatum » de Donald Trump au Hamas. Lors de l’attaque, Khalil al Haya et Khaled Mechaal avec les trois autres membres du comité de direction du Hamas étaient réunis dans l’ancien bureau d’Ismaël Haniyeh (éliminé par un raid israélien à Téhéran). Les dirigeants du Hamas ont échappé aux bombes qui ont frappé le domicile de Khalil Al-Hayya et non le lieu de réunion qui se situait à proximité. Israël a déployé une quinzaine de chasseurs bombardiers pour mener à bien cette opération qui a échoué dans ses objectifs.
Au-delà de l’aspect militaire, ce sont les lourdes conséquences politiques qui doivent être retenues. Cette opération vient démontrer qu’une fois de plus Israël fait fi du droit international et s’autorise à mener des opérations sur le territoire d’un pays étranger.
Mener une attaque contre le Qatar est un acte hostile contre un pays qui a été le médiateur principal avec le Hamas ce qui a permis la libération de plusieurs otages du 7 octobre et d’instaurer un premier cessez-le-feu. Ce raid n’est pas le premier signe d’hostilité envers l’Émirat du Golfe : l’élimination délibérée et revendiquée du journaliste d’Al Jazeera, Anas Al-Sharif et de cinq de ses collègues, pourrait être considérée comme un premier épisode.
Cette séquence intervient à quelques jours de la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU. Au cours de cette session, la reconnaissance de l’État de Palestine devra être actée par des pays européens dont la France. Israël sera mis en cause pour son action à Gaza. La politique expansionniste de Benjamin Netanyahou est en passe d’isoler encore plus son pays sur la scène internationale.
Il est difficile d’imaginer qu’une telle opération ait été menée sans l’assentiment (au moins) tacite des États-Unis. La Maison-Blanche a reconnu avoir été informée de l’opération et Donald Trump a twitté « qu’il n’était pas ravi », sans pour autant condamner l’opération.
Cette attitude laissera des traces profondes dans la relation des États-Unis avec la région. Après la tournée triomphale et mercantile du président américain dans la région en mai dernier et des centaines de milliards de promesses d’achats et d’investissement récoltées auprès des souverains du Golfe qui ont fait preuve de rivalité pour être les meilleurs clients/élèves de la classe. Le Qatar ayant poussé la complaisance jusqu’à offrir à Donald Trump un nouvel avion présidentiel d’une valeur de 400 millions de dollars.
Sur le plan géopolitique, le Qatar abrite l’une des bases américaines les plus importantes au monde. La base Al-Udeid où sont stationnés une dizaine de milliers de soldats américains est aussi le centre opérationnel du Commandement central « CentCom » dans la région. Une perte de confiance durable en la capacité américaine d’assurer la sécurité de l’Émirat serait très dommageable pour les États-Unis.
Les autres pays de la région ne pourront qu’observer l’alignement aveugle des Américains sur la politique aventuriste de Benjamin Netanyahou. Cette politique n’est pas nouvelle mais l’attaque du 9 septembre 2025 sur le territoire d’un pays allié des États-Unis et avec l’assentiment de leurs instances dirigeantes poussera sans doute ces pays à réfléchir sur l’avenir de cette relation.
L’ordre mondial issu de la Seconde Guerre mondiale est en pleine évolution. La démonstration de force du 3 septembre 2025 à Pékin et la capacité des dirigeants chinois de réunir autour d’eux des alliés comme Vladimir Poutine ou Kim Jong-un mais également Narendra Modi, dont la proximité avec la Chine n’est pas démontrée, est le signe de l’évolution des équilibres mondiaux. L’administration Trump semble tout faire pour s’aliéner les puissances jusqu’ici amies. L’exemple très médiatisé de l’arrestation des ouvriers coréens employés dans les usines Hyundai n’est pas de nature à rassurer les alliés les plus fidèles des États-Unis sur la pérennité de leurs engagements.
Il en va de même pour les pays de la région du Moyen-Orient qui ont unanimement et très fermement condamné l’opération israélienne. L’autre élément à prendre en compte est la susceptibilité des souverains de la région qui prennent cette action comme une humiliation de plus de la part d’Israël et un manquement aux obligations des États-Unis.
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