Publié par l’association Alter-médias / Basta !
28.11.2025 à 08:56
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Bonne lecture (…)
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Bonne lecture
Reconstruire Notre-Dame, secourir les Restos du Coeur, aider les hôpitaux face à la crise Covid, empêcher des chefs d'oeuvre artistiques d'être rachetés par de riches étrangers… Ces dernières années, les dons des milliardaires et de leurs entreprises ont bénéficié d'une forte médiatisation.
Mais qu'y a-t-il vraiment derrière cet élan de générosité ? C'est ce que nous avons voulu savoir en nous plongeant dans la législation actuelle sur le mécénat et son application.
Aujourd'hui, avec le mécénat, le don d'une entreprise ou d'un milliardaire c'est :
– 60% pour la collectivité sous forme de réduction d'impôt
– 25% pour le « bénéficiaire » en contreparties (généralement secrètes)
– 15% pour le donateur, qui décide où l'argent va et peut s'en arroger tout le mérite.
En réalité, donc, le mécénat coûte relativement peu aux entreprises et leur rapporte beaucoup en termes de publicité et d'influence.
Mais pour l'État et les simples citoyens, il coûte de plus en plus cher : 1,7 milliard d'euros par an en 2024. Et il risque de nuire aux missions d'intérêt général qui devraient être celles des institutions culturelles et d'enseignement supérieur.
Lire Défiscalisation, contreparties, privatisation rampante... Le mécénat, un cadeau de l'État aux entreprises et aux milliardaires ? et Mécénat : derrière la manne d'argent, le silence est d'or
Exemple avec l'omniprésence du groupe LVMH au Louvre. Louis Vuitton dans les appartements d'été d'Anne d'Autriche, Dior dans la Cour carrée, Bulgari dans la salle des Cariatides, Kenzo dans le jardin des Tuileries...
Profitant de la législation très accommodante sur le mécénat, les marques du groupe sont autorisées à s'approprier les lieux et bénéficient de généreux privilèges. Mais sans résoudre le manque criant d'investissements dans la maintenance et la sécurité du musée, dont a témoigné le cambriolage retentissant du 19 octobre dernier.
Lire Comment LVMH a envahi le Louvre
L'année dernière, le secteur américain des cryptomonnaies s'est ouvertement et massivement rallié à Donald Trump et aux Républicains, en finançant leurs campagnes à hauteur de plusieurs millions de dollars. On en a parlé dans cet entretien avec Molly White.
La même dérive vers la droite extrême est à l'oeuvre en France, comme le montre le deuxième volet de notre série « Extrême Tech ».
Le libertarianisme traditionnel du secteur des cryptos prend des tournures de plus en plus radicales, avec des appels à l'exil et à la sécession, tout en se conjuguant à des discours sécuritaires, sexistes et racistes. Certaines figures de la crypto française ont franchi le pas en s'affichant aux côtés de personnalités politiques d'extrême droite, ou encore en participant au « Sommet des libertés » co-organisé par Vincent Bolloré et Pierre-Édouard Stérin en juin dernier, voire carrément en invitant des néo-nazis à s'exprimer dans leurs chaînes YouTube.
Nous l'avons vérifié dans un portrait parallèle de deux patrons emblématiques de la crypto française. Le premier, Pierre Noizat (Paymium), ne cache plus son engagement politique. Le second, Eric Larchevêque (Ledger) garde encore ses distances, tout en écumant les plateaux télévisés (et une émission de téléréalité sur M6 où il participe comme juré) pour dire tout le mal qu'il pense de la taxe Zucman, de l'impôt et de l'État... alors qu'il a lui-même profité d'aides publiques.
Mais ces figures ne sont que la face visible d'une tendance plus profonde. Sur YouTube, en podcast et sur les réseaux sociaux, de nombreuses chaînes pro-crypto recyclent les discours de l'extrême droite et donnent la parole à certaines de ses figures les plus violentes. Appliquant une stratégie éprouvée de l'alt-right américaine, elles ciblent un public d'hommes jeunes qu'elles nourrissent d'idées fascisantes sous couvert de parler de Bitcoin.
Parce que le débat démocratique mérite mieux que la com' du CAC 40.
Faites un donL'extrême droite s'ouvre aux « lobbies bruxellois ». L'extrême droite est en position de force au Parlement européen depuis les élections de 2024. Si ses eurodéputés rencontrent encore relativement moins de représentants d'intérêts que la plupart des autres groupes, les informations disponibles sur leurs rendez-vous montrent un penchant pour les lobbies de l'agroindustrie et de l'énergie, ainsi que pour des think tanks trumpistes ou proches du pouvoir hongrois. Nous nous sommes penchés sur ces données dans cet article : Quels lobbies les eurodéputés d'extrême droite (et les autres) rencontrent-ils à Bruxelles ?.
TotalEnergies s'allie au magnat des hydrocarbures Daniel Křetínský. Le groupe pétrogazier français a annoncé son alliance avec le milliardaire tchèque, propriétaire du groupe EPH, très investi dans le gaz et le charbon (lire notre enquête Daniel Křetínský : une fortune basée sur les énergies fossiles). L'homme d'affaires deviendra à cette occasion l'un des premiers actionnaires de l'entreprise, et celle-ci met la main sur plusieurs actifs énergétiques en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Irlande et en France, notamment dans le gaz. L'acquisition ne concernerait pas la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), dont l'avenir est incertain. Autre avantage : le nouvel actionnaire de TotalEnergies a des intérêts financiers directs ou indirects dans plusieurs médias (Marianne, Libération...) et possède des maisons d'édition, via le groupe Editis.
Mozambique : bras de fer financier et plainte contre TotalEnergies. Le groupe pétrogazier français a confirmé récemment qu'il allait relancer son projet gazier au large du Mozambique, qui avait été interrompu plusieurs années suite aux avancées d'une force insurgée islamiste dans le nord du pays. Mais il demande 4,5 milliards d'euros et une extension de sa concession au gouvernement de Maputo, en raison du retard pris. Ce dernier a rétorqué en annonçant un audit des surcoûts du projet. L'ONG European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) a déposé le 17 novembre dernier une plainte pénale contre TotalEnergies et contre X auprès du Parquet national antiterroriste français pour « complicité de crimes de guerre, de torture et de disparitions forcées ». Dans le contexte du conflit, des civils mozambicains avaient été séquestrés et torturés par des soldats surveillant le site gazier de TotalEnergies (lire notre article).
Catastrophe de Mariana au Brésil : condamnation historique de BHP. En novembre 2015, un barrage minier s'était effondré près de la ville de Mariana, au Brésil, entraînant 19 morts, des centaines de déplacés et une coulée de boue toxique dans toute la vallée du Rio Doce (lire Rupture d'un barrage au Brésil : BHP Billiton et Vale impliqués dans un désastre environnemental historique). La mine était gérée par Samarco, une filiale conjointe de deux groupes miniers, le britannique et australien BHP et le brésilien Vale. La Haute Cour de Londres a jugé BHP responsable de la catastrophe, pour avoir omis d'assurer la sécurité du barrage malgré les alertes. Ce jugement ouvre la voie à l'indemnisation de centaines de milliers de personnes affectées. Il fait suite à un accord de réparation de 28 milliards d'euros signé au Brésil l'année dernière, dont BHP – qui a annoncé son intention de faire appel – estime qu'il est redondant avec la décision du tribunal de Londres.
Cette lettre a été écrite par Olivier Petitjean.