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15.11.2025 à 00:30

Libertariens et plus si affinités ? Chez les patrons français de la crypto, la tentation de l'extrême droite

Nastasia Hadjadji
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Pierre Noizat est à la tête de Paymium, une bourse d'échange en crypto-actifs. Éric Larchevêque a confondé Ledger, fleuron français de la cryptographie. Le premier affiche sa proximité avec Reconquête ! quand le second appelle les entrepreneurs à s'expatrier. Deux piliers de la scène crypto française, deux nuances de radicalité libertarienne, l'une ouvertement alignée sur l'extrême droite et l'autre promettant une « alternative entrepreneuriale radicale ». Portrait en miroir.
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- Extrême Tech /
Texte intégral (4548 mots)

Pierre Noizat est à la tête de Paymium, une bourse d'échange en crypto-actifs. Éric Larchevêque a confondé Ledger, fleuron français de la cryptographie. Le premier affiche sa proximité avec Reconquête ! quand le second appelle les entrepreneurs à s'expatrier. Deux piliers de la scène crypto française, deux nuances de radicalité libertarienne, l'une ouvertement alignée sur l'extrême droite et l'autre promettant une « alternative entrepreneuriale radicale ». Portrait en miroir.

Première partie : Le paléo-libertarien

Clameurs, applaudissements et surchauffe générale au Casino de Paris. En cette soirée du 24 juin 2025, le patron de la crypto Pierre Noizat vient de faire son entrée sur la scène du Sommet des Libertés, le grand rassemblement des droites « libérales » à tendance radicale et extrême (lire notre article).

Le patron de Paymium, l'un des premiers « exchanges » européens pour l'achat et la revente de crypto-actifs, s'exprime ce soir là devant une audience chauffée à blanc par les interventions successives de partisans des « libertés ». Sa prise de parole est précédée d'une vidéo de la plateforme de formation Plan B Network qui promet une initiation à l'investissement en cryptos, « technologies de liberté ». Sur scène, Pierre Noizat siège en majesté et déroule un discours calibré pour résonner avec un public où se mêlent entrepreneurs libertariens et dénonciateurs d'un prétendu « déclin français ». Défense du « pluralisme monétaire » et du droit à choisir sa propre monnaie, dénonciation d'un « endoctrinement monétaire » qui commencerait selon lui « dès l'école », condamnation du monopole de la Banque centrale européenne (BCE), descente en règle de la « planche à billets », une « drogue » responsable de multiples effets indésirables, dont un « étatisme » jugé nocif, surtout lorsqu'il sert à financer « le fameux modèle social »... Brandissant la menace d'une déliquescence avancée de nos économies, précipitée par le chaos monétaire dans lequel se trouverait la France, il avance une solution unique : Bitcoin.

Le contingent « crypto » est particulièrement bien représenté lors du Sommet des Libertés, qui entend poser un jalon pour une hypothétique « union des droites »

Dans la salle, les clameurs fusent. Il faut dire que le contingent « crypto » est particulièrement bien représenté lors de cette soirée qui entend poser un jalon pour une hypothétique « union des droites ». Plan B Network et le média How To Bitcoin figurent parmi les partenaires de l'événement. La maison d'édition Konsensus Network y tenait un stand, et de nombreux entrepreneurs du secteur s'affichent dans le public. C'est le cas de l'ingénieur Emilien Dutang, alias Dark Emi, une figure de la crypto francophone expatrié au Luxembourg, de le fondateur de l'école de formation aux technologies blockchain Alyra, ou encore le propriétaire de la boutique Bitcoin Bazar, une échoppe du 18e arrondissement de Paris qui vend, entre autres, des fausses grenades parées du logo Bitcoin. Tous sont venus applaudir Pierre Noizat ainsi que les figures de l'extrême droite politique et médiatique présentes ce soir là, de Jordan Bardella et Eric Ciotti à Sarah Knafo en passant par Louis de Raguenel et Charlotte d'Ornellas.

« Mexicanisation de la France »

Au Sommet des libertés. (c) Nestasia Hadjadji

Ingénieur bardé de diplômes (Polytechnique, Telecom Paris et université de Columbia), Pierre Noizat a d'abord fait carrière dans les infrastructures de télécommunication auprès de médias comme France Télévisions, RTL puis Canal+, avant de rejoindre le groupe Orange. En 2011, il lance la plateforme Paymium et devient l'un des pionniers du Bitcoin en France. Il se passionne pour cette « monnaie libre » et ses promesses, notamment celle d'incarner une alternative aux systèmes de paiement traditionnels. Il rédige plusieurs ouvrages sur le sujet, dont deux manuels pratiques pour comprendre et utiliser Bitcoin publiés en 2012 et 2015. En 2024, il publie L'énergie, face cachée de la monnaie, un essai dans lequel il s'alarme de la fragilité de l'euro. Pour lui, l'économie monétaire serait un système thermodynamique dont la survie dépend de sa capacité à rester à l'équilibre, un état que les politiques monétaires expansionnistes menées par la BCE menacent gravement, du fait de leur propension à alimenter la « planche à billets ».

Ces arguments sont repris et développés dans un entretien accordé à la chaîne Thinkerview le 27 mai 2025 et visionné plus de 154 000 fois. Aux côtés de Sébastien Gouspillou, spécialiste du « minage » de Bitcoin avec sa société Big Block, une activité qu'il déploie notamment dans plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, Pierre Noizat défend l'utilité de Bitcoin - un actif pourtant particulièrement vorace en électricité - pour mener la transition énergétique.

La sécurité est un thème que la patron de la crypto évoque fréquemment lors de ses prises de parole publiques.

Plus tard, la discussion glisse vers des considérations d'ordre sécuritaire, un thème que la patron de la crypto évoque fréquemment lors de ses prises de parole publiques. Après que sa fille a été victime d'une tentative d'enlèvement, en plein jour dans les rues du 11e arrondissement de Paris, il s'était déjà alarmé sur BFM d'une « mexicanisation de la France ». Sur Thinkerview, il dénonce une « mise en danger » collective qui serait le fait d'une politique de sécurité trop laxiste. Les deux interviewés prennent pour exemple Nayib Bukele, le président salvadorien pro-Bitcoin autoproclamé « dictateur le plus cool du monde » et architecte de la construction de « méga-prisons » décrites par la presse comme de véritables « enfers » carcéraux. Convaincus de la nécessité d'importer ces méthodes ultra-sécuritaires en France, ils se réjouissent des résultats obtenus par un président salvadorien qui met régulièrement en avant une baisse de la criminalité de « 90% » depuis 2015 au Salvador.

« Afuera ! »

Cette rhétorique l'a rapproché de Reconquête !, le parti d'Éric Zemmour et de Sarah Knafo. Pierre Noizat affiche sa proximité avec cette dernière, qui s'est positionnée en porte-voix politique de l'écosystème crypto français. En juin 2025, ils se sont chaleureusement salués à l'occasion de la conférence internationale annuelle dédiée à Bitcoin à Prague. On voit alors la politicienne d'extrême droite en discussion avec Michael Saylor, l'apôtre américain du Bitcoin, ainsi qu'avec Francis Pouliot, le fondateur de la bourse d'échange Bull Bitcoin et le président de son antenne française, Théo Mogenet. Au mois d'août 2025 encore, Pierre Noizat est intervenu lors des universités d'été de Reconquête !, à Orange. Son discours propose une synthèse entre souverainisme énergétique, ultra-libéralisme et rhétorique sécuritaire.

Lors des universités d'été de Reconquête !, à Orange, Pierre Noizat propose une synthèse entre souverainisme énergétique, ultra-libéralisme et rhétorique sécuritaire.

Le patron de Paymium est également proche du Parti mileiste français, une organisation informelle dont la doctrine se diffuse principalement grâce à un compte X comptant 46 500 abonnés, dont nombre de figures françaises de la crypto. « Afuera ! » (Tous dehors, ndlr) : Pierre Noizat n'hésite pas à faire sien le slogan « dégagiste » du président anarcho-capitaliste d'Argentine, Javier Milei. Sur une boucle Telegram dédiée à la campagne pour les législatives anticipées du candidat pro-Bitcoin Alexandre Stachtchenko [1] – qui a été le directeur de la stratégie de Paymium, pendant près de deux ans –, le patron ponctue les échanges de ce mot d'ordre vengeur. En ligne de mire ? L'État français et ses dépenses inconsidérées qu'il se verrait bien trancher à la tronçonneuse.

Le programme du Parti mileiste français prévoit 670 milliards d'euros d'économies budgétaires et 510 milliards d'euros de baisses d'impôts. Un véritable choc austéritaire qui se promet aussi de mettre les institutions judiciaires à l'os et de construire 100 000 places de prison supplémentaires, financées par une suppression massive des diverses prestations sociales et filets de sécurité de l'État providence. Pierre Noizat, qui n'hésite pas à comparer le système de retraite français à un « Ponzi de la répartition », ne peut qu'applaudir des deux mains.

Bouture idéologique

Reprenant les craintes néo-malthusiennes d'une partie de l'extrême droite, l'homme d'affaires s'inquiète également d'une « crise démographique », avec dans le viseur certains pays d'Afrique où la population serait, selon lui, contrainte de se reproduire afin de financer leur vieillesse, en l'absence d'un système de retraite institutionnel. Une « surnatalité » qui conduirait inévitablement à des dommages écologiques irréparables et trouverait son exutoire en France et en Europe. Le patron de la crypto regarde d'un bon oeil la proposition du Parti mileiste français de se prémunir d'un possible « Grand remplacement » en favorisant une « immigration choisie » [2].

Très influent dans l'écosystème crypto français en vertu de son statut de pionnier, Pierre Noizat – qui n'a pas souhaité répondre aux questions que nous lui avons adressées – illustre la politisation croissante de ce secteur à travers l'adoption et la diffusion de certains discours de l'extrême droite. En définitive, il incarne une version française de la rencontre entre l'ultralibéralisme à tendance libertarienne et le conservatisme identitaire, synthèse que les idéologues Lew Rockwell et Murray Rothbard (ce dernier adulé chez les bitcoiners pour ses positions sur la monnaie et le démantèlement de l'État social) qualifient de paléo-libertarianisme. Une bouture idéologique qui pourrait prendre racine en France dans le sillage d'entrepreneurs de la crypto et de la tech.

Deuxième partie : Le golden boy hayekien

« Ils ont leur petit livre rouge, nous avons le nôtre. » En ce 13 septembre 2025, Éric Larchevêque affiche une mine grave et déterminée. Sur son compte X suivi par environ 76 000 personnes, il vient de poster un portrait de lui tenant un exemplaire rouge sang de La route de la servitude, de Friedrich Hayek, un économiste ultralibéral convaincu que l'intervention de l'État ne peut mener qu'au totalitarisme. Le post est vu plus de 336 000 fois, « liké » 3000 fois et génère quantité de commentaires. Certains croient voir émerger le « Milei français », un « véritable représentant de la liberté en France », quand d'autres moquent cet « Elon Musk du pauvre ».

Avec ce geste symbolique, Éric Larchevêque entend tracer une ligne au sol, affirmer un clivage. Il y a « eux » — les gauchistes, les « socialistes » ou, pire, les communistes. Mais aussi tous les partis coupables, selon lui, de ne pas assez sanctifier les « libertés », au premier rang desquelles, la liberté d'entreprendre sans payer trop d'impôts. Et puis le « nous » — les dissidents, les partisans d'une liberté sans entrave et de l'ordre spontané des marchés. Ceux qui ont d'ores et déjà fait le choix d'avaler la « orange pill », cette « pilule » censée représenter Bitcoin.

Dans les semaines qui suivent, Éric Larchevêque écumera les plateaux télévisés et les pages des magazines pour dire tout le mal qu'il pense de la taxe Zucman, qui pourrait le conduire à reverser 7 millions d'euros par an à l'État français. En réponse aux questions que nous lui avons adressées, l'entrepreneur préfère pourtant jouer la distance avec le jeu politique et médiatique, depuis son domaine de Sologne : « Je vois une France fracturée, épuisée par la dette, l'immobilisme et la défiance. L'État s'occupe de tout, mais ne résout rien. » Alors, après une riche carrière comme entrepreneur, serait-il temps pour lui de changer de trajectoire et d'assumer ce rôle de leader d'opinion ?

Héritier, juré sur M6 et multi-entrepreneur

Éric Larchevêque est une figure bien connue du grand public. Il participe depuis ses débuts en 2020 à « Qui veut être mon associé ? », un programme de télé-réalité entrepreneuriale à succès diffusé par M6. Membre du jury de cette émission qui entend « mettre en relation des entrepreneurs et des investisseurs », l'homme d'affaires dispose d'une tribune de choix pour célébrer les « valeurs de l'entrepreneuriat » dont il serait l'incarnation. Son père et son grand-père géraient une usine de porcelaine à Vierzon, dont il a hérité une partie du patrimoine. Il devient dans les années 1990 l'un des pionniers du Web français avec sa société Montorgueil SAS, qu'il revend en 2007 contre 25 millions d'euros. Après ce premier coup d'éclat, il s'expatrie en Roumanie où il mène une carrière de joueur de poker professionnel, en parallèle d'activités dans l'immobilier. Il revient à Paris en 2011, année où il fonde Prixing, une société qu'il revend rapidement.

Juré de l'émission « Qui veut être mon associé ? »sur M6, Éric Larchevêque dispose d'une tribune de choix pour célébrer les « valeurs de l'entrepreneuriat » qu'il prétend incarner.

C'est à cette époque qu'Éric Larchevêque tombe dans la marmite Bitcoin. Il est à l'origine de la Maison du Bitcoin, l'un des premiers espaces de discussion autour de ces technologies, alors cantonnées dans des niches pour geeks. Cette structure évoluera pour devenir Coinhouse, une bourse d'échange et néo-banque crypto française qu'il a dirigée jusqu'en 2023. En parallèle, il co-fonde la « licorne » française Ledger qui fournit des portefeuilles physiques (gros comme une clé USB) pour stocker des crypto-actifs. Une entreprise qu'il quittera en 2019, millionnaire en actifs. En bon « story teller », Éric Larchevêque se plaît à raconter l'histoire mouvementée de ce départ, puis de son éloignement définitif d'un entreprise aujourd'hui valorisée entre 1,3 et 1,5 milliard de dollars. L'ancien joueur de poker se consacre aujourd'hui à ses activités de financier au capital d'une trentaine de startups.

En 2025, le patrimoine d'Éric Larchevêque est estimé à 370 millions d'euros, ce qui le place dans les 1% des Français les plus fortunés. L'homme d'affaires se défend pourtant comme un damné d'appartenir à la classe des « riches », revendiquant un revenu annuel de « zéro euro ». Une stratégie commune à nombre d'entrepreneurs qui profitent de ce que leur patrimoine en actions et en actifs divers, dont des crypto-actifs, leur permettent de contracter des prêts avantageux. L'absence de salaires les dispense de payer des impôts sur le revenu. Une stratégie de contournement abondamment documentée que l'on retrouve chez les principaux oligarques de la tech, comme Larry Ellison le patron d'Oracle ou encore Elon Musk. Éric Larchevêque le dit haut et fort : il possède « tous ses avoirs en bitcoins ».

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« Collectivisme français »

L'une de ses plus grandes fiertés reste toutefois son costume de bienfaiteur de Vierzon, la commune du département du Cher qui l'a vu grandir. Cette ville moyenne que d'aucuns se plaisent à caricaturer en épicentre de la diagonale du vide est devenu un véritable poumon économique régional depuis qu'Éric Larchevêque a choisi d'y implanter les sièges des entreprises qu'il a dirigées. Celui de Ledger, baptisé le « LedgerPlex », a ouvert ses portes en 2018, ALGOSUP, l'école d'ingénieur formant les entrepreneurs de demain a été créée en 2022, l'incubateur de startups, B3 Village by CA ouvert en 2023 et le NEST (Nouvel Espace des Sciences et Technologies) a été inauguré en 2024.

L'entrepreneur qui ne rate pas une occasion de pourfendre le « collectivisme » français a bien bénéficié de subsides publiques, notamment de Bpifrance.

Éric Larchevêque est lui même installé avec sa famille au coeur de la forêt de Sologne, à quelques kilomètres de Vierzon, dans un domaine qu'il a acheté en 2020. Tout en revendiquant son choix de vivre loin du tumulte parisien en renouant avec ses racines familiales, il ne fait pas mystère des autres raisons qui ont orienté son choix : « L'accès aux aides, comme à la BPI, sont beaucoup plus simples et faciles en région par rapport à Paris où c'est extrêmement encombré », reconnaît-il auprès du média Paris je te quitte.

De fait, l'entrepreneur qui ne rate pas une occasion de pourfendre la « bureaucratie » et le « collectivisme » français a bien bénéficié de subsides publiques, d'abord grâce à Bpifrance, la banque de l'État français dédiée à l'innovation, et ensuite grâce au soutien de la région Centre-Val de Loire, ainsi que de la Communauté de communes Vierzon-Sologne-Berry. D'une main, Éric Larchevêque en appelle aux deniers publics pour financer ses activités entrepreneuriales, de l'autre il se répand en tirades enfiévrées sur le caractère « punitif » et « confiscatoire » de la fiscalité de cet État français « obèse » qui ne sait pas gérer l'équilibre de ses finances.

« Quitter la France n'est pas une idéologie, c'est un réflexe de survie pour certains »

Dans les pas d'un Peter Thiel qui se passionne pour la pensée de René Girard et sa figure du « bouc émissaire », Éric Larchevêque s'émeut que les nouveaux boucs émissaires soient les entrepreneurs français. « Les forces vives, celles qui entreprennent, sont découragées par un système qui punit le succès au lieu de le célébrer », s'alarme-t-il en réponse à nos questions. À ces sacrifiés sur l'autel du collectivisme français, il prêche une solution radicale : l'expatriation. Un discours sécessionniste particulièrement en vogue chez une partie de l'élite patronale de la tech et de la crypto.

En apparence moins radical que Pierre Noizat et plus rétif aux affiliations partisanes, Éric Larchevêque sait se saisir des médias alternatifs, en particulier de chaînes YouTube, pour diffuser sa rhétorique.

Idéal-type d'un « libéral » en cours de glissement vers le libertarianisme le plus radical, le co-fondateur de Ledger défend d'ailleurs également le port d'armes. « Quiconque s'estimant en danger (peu importe le sujet ou le contexte) devrait avoir le droit de pouvoir porter sur soi une arme de défense légale et accessible comme un spray au poivre », a-t-il ainsi déclaré, après que son ancien associé David Balland et sa femme ont été victimes d'un enlèvement contre rançon en crypto-actifs au mois de janvier 2025.

En apparence moins radical que Pierre Noizat et beaucoup plus rétif aux affiliations partisanes, Éric Larchevêque sait se saisir des médias alternatifs, en particulier du réseau denses de chaînes YouTube dédiées à l'entrepreneuriat, pour diffuser sa rhétorique sécessionniste et radicalement individualiste. Son rond de serviette dans l'émission « Qui veut être mon associé ? » lui offre en parallèle une tribune de choix pour diffuser ces idées auprès d'un public plus large. Tout en affichant sa sympathie pour la pensée de Friedrich Hayek, en particulier ses positions concernant la suppression du monopole étatique sur la monnaie, le patron-bitcoiner refuse pourtant d'endosser explicitement l'étiquette libertarienne. « Je ne suis pas libertarien au sens doctrinal. Je suis un pragmatique attaché à la liberté. Quitter la France n'est pas une idéologie, c'est un réflexe de survie pour certains. Mon combat, c'est que ce ne soit plus une nécessité », se justifie-t-il auprès de l'Observatoire des multinationales.

Après ses années de « golden boy » de l'entrepreneuriat, Éric Larchevêque semble donc s'être choisi une nouvelle voie : guider les masses et les inciter à sortir de la « servitude », un bitcoin après l'autre. L'entrepreneur défenseur des « libertés » se prépare à dévoiler son nouveau grand projet, « une alternative entrepreneuriale radicale », sur scène à Paris, le 24 novembre prochain à l'occasion d'une « keynote immersive ». Bien qu'hostile au jeu politicien, Éric Larchevêque s'affirme plus que jamais comme une figure politique.


[1] Dans le cadre des élections partielles pour la deuxième circonscription de Paris qui se sont tenues les 21 et 28 septembre 2025. Alexandre Stachtchenko a obtenu 34 voix, soit 0,2% des votes exprimés.

[2] Voir ses retweets ici, ici ou .

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