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25.04.2024 à 21:19

Sept ans après son discours de la Sorbonne, Emmanuel Macron appelle à une Europe de “puissance”, “prospérité” et “humanisme”

Boran Tobelem

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“Renouer le fil de nos accomplissements et parler de notre avenir”. Tel était l’objectif du discours sur l’Europe d’Emmanuel Macron, prononcé jeudi 25 avril à l’Université de la Sorbonne, à Paris. Un lieu qu’il est loin d’avoir choisi au hasard : en septembre 2017, il y prononçait déjà un discours portant sur ses ambitions pour […]

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Texte intégral (3287 mots)
Emmanuel Macron à la Sorbonne, jeudi 25 avril - Crédits : capture d'écran YouTube
Emmanuel Macron à la Sorbonne, jeudi 25 avril - Crédits : capture d’écran YouTube

Renouer le fil de nos accomplissements et parler de notre avenir”. Tel était l’objectif du discours sur l’Europe d’Emmanuel Macron, prononcé jeudi 25 avril à l’Université de la Sorbonne, à Paris. Un lieu qu’il est loin d’avoir choisi au hasard : en septembre 2017, il y prononçait déjà un discours portant sur ses ambitions pour l’Union européenne, dont le maître-mot était la “souveraineté européenne”.

Depuis sept ans, de nombreux événements ont marqué le Vieux Continent. Brexit, pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine… Les crises se sont enchaînées, appelant l’UE à réagir. A six semaines des élections européennes du 6 au 9 juin, qui seront déterminantes pour l’avenir de l’Europe, Emmanuel Macron tenait donc à dresser le bilan des sept années écoulées. Et surtout à se projeter une nouvelle fois vers le futur de l’UE, à l’aune des changements profonds connus par l’Europe et le monde.  

Après les européennes, se tiendra par ailleurs un sommet des Vingt-Sept, les 27 et 28 juin prochains. Une rencontre qui doit déterminer le prochain agenda stratégique de l’UE pendant cinq ans. L’intervention du président “s’inscrit dans la volonté d’orienter et de peser” sur ces discussions, explique-t-on à l’Elysée. Des débats cruciaux appelés à structurer le programme de travail de la future Commission européenne.

L’unité européenne face aux crises

Depuis 2017, l’Europe a connu “des réussites, en particulier en matière d’unité et de souveraineté, ce qui n’était pas acquis”, a salué Emmanuel Macron. Des accomplissements souvent liés aux crises auxquelles les Européens ont été confrontés. Comme celle du Covid-19, qu’ils ont surmontée avec une unité financière à travers le principe d’un endettement commun, matérialisé par un plan de relance auparavant impensable. Ou encore par l’achat commun de vaccins, politique là aussi inédite.  

La guerre en Ukraine a aussi conduit les Européens à bâtir une unité stratégique dans le domaine de l’énergie, fait valoir le chef de l’Etat. Mais aussi celui de la défense, avec un soutien militaire “massif” à Kiev. Les Vingt-Sept ont aussi posé les fondations d’une “souveraineté technologique et industrielle”, souligne Emmanuel Macron. Une ambition exprimée avec “l’agenda de Versailles”, décidé lors d’un sommet européen extraordinaire en mars 2022, pendant la présidence française du Conseil (PFUE).

L’UE a également avancé sur le climat, avec le Pacte vert, feuille de route vers la neutralité carbone en 2050 présentée par la Commission fin 2019. De même que sur les questions migratoires, avec le Pacte européen sur la migration et l’asile, en passe d’être définitivement adopté. Enfin, le chef de l’Etat a mis en avant les progrès en matière d’élargissement de l’UE, avec les candidatures de l’Ukraine et de la Moldavie et les avancées enregistrés par les pays des Balkans occidentaux. Il a aussi rappelé la création de la Communauté politique européenne, organisation regroupant une Europe élargie, lancée en 2022, à la suite d’une initiative de la France lors de la PFUE.

Mais pour Emmanuel Macron, “la bataille n’est pas encore gagnée, loin de là”. Car l’Europe est confrontée à plusieurs menaces, qui ont évolué depuis 2017. Que ce soit en termes de géopolitique et de sécurité, dans un contexte de réarmement généralisé. En matière économique, avec un risque de “décrochage”, face aux Etats-Unis et à la Chine notamment. Ou encore sur le plan culturel, avec la remise en cause du modèle démocratique européen. Des situations qui appellent à “prendre des décisions stratégiques massives, assumer des changements de paradigme, et y répondre par la puissance, la prospérité et l’humanisme”.

Europe puissance

L’Europe est sortie d’une logique de minorité, où elle allait chercher sa protection chez les autres. Elle doit aujourd’hui s’affirmer majeure”, considère Emmanuel Macron, qui souhaite une forte montée en puissance de la défense européenne.

Celle-ci doit notamment passer par la construction d’un pilier européen de l’Otan, organisation renforcée depuis la guerre en Ukraine, en particulier avec l’entrée de la Suède et de la Finlande. Mais aussi par la création d’un cadre de sécurité commun au sein de la Communauté politique européenne.

En termes humains, le président propose de mettre en place une “Académie militaire européenne”, qui formerait les futurs cadres militaires et civils européens aux enjeux de sécurité et de défense. Il appelle aussi à atteindre d’ici 2025 l’objectif d’une force de réaction rapide de 5 000 militaires, prévue par la “boussole stratégique”, feuille de route de l’UE en matière de sécurité et de défense.

Se prononçant en faveur d’une “capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense”, Emmanuel Macron veut aussi développer l’industrie de défense européenne, qui souffre de “sous-investissement”. Il milite notamment pour la mise en place d’une “préférence européenne” dans ce secteur et soutient par ailleurs l’idée d’un emprunt commun, émise par la Première ministre estonienne Kaja Kallas en décembre dernier.

Cette “Europe puissance” doit aussi prendre la voie d’une maîtrise accrue des frontières de l’UE, considère le chef de l’Etat. Avec la mise en œuvre du Pacte asile et migrations et une action déterminée en matière de retours et de réadmissions, en luttant par exemple contre le modèle économique des passeurs et en mobilisant l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières Frontex.

Pour mieux coordonner l’action des Etats membres concernant les questions de sécurité, Emmanuel Macron appelle à transformer le “Conseil Schengen”, instance de pilotage de l’espace Schengen lancée en 2022, en un véritable “Conseil de sécurité intérieure” de l’Union.

Europe de prospérité

Il n’y a pas de puissance sans assise économique solide”, affirme le locataire de l’Elysée, qui désire “un nouveau paradigme de croissance et de production” à l’échelle européenne.

Un nouveau paradigme qui s’illustre en premier lieu par une production plus importante et plus verte. “Il faut cesser d’opposer la décarbonation et la croissance”, considère Emmanuel Macron. Pour lui, l’écologie doit faire office d’accélérateur pour relocaliser les usines en Europe. Il prend l’exemple des batteries, dont celles utilisées en Europe devront être à 100 % européennes d’ici à 2030.

Le président prône aussi une simplification des règles du marché intérieur, dont la complexité pèse sur les entreprises. Cet allègement réglementaire serait couplé à une intensification des investissements dans des domaines stratégiques en particulier, comme la défense et l’espace, qui bénéficieraient d’une préférence européenne. Des dérogations aux règles de concurrence seraient aussi appliquées à l’intelligence artificielle et aux technologies vertes.

Dans cette perspective de “prospérité”, deux secteurs doivent faire l’objet d’une attention particulière, selon le chef de l’Etat : l’énergie et l’agriculture. Pour la première, Emmanuel Macron appelle à une consolidation de l’Alliance du nucléaire, récemment mise en place et qui compte déjà une quinzaine de membres, et à la construction d’une “Europe de l’atome”, le nucléaire étant d’après lui destiné à jouer un rôle majeur en termes de décarbonation. Sur l’agriculture, le président souhaite une simplification du fonctionnement de la Politique agricole commune (PAC) et une meilleure lutte contre les pratiques déloyales subies par les agriculteurs.

Concernant la politique commerciale, Emmanuel Macron veut une stratégie de réciprocité, avec la mise en place systématique de clauses miroirs dans les accords commerciaux signés par l’UE. Des dispositions qui garantissent que les partenaires de l’Europe appliquent les mêmes normes sociales et environnementales et, ainsi, n’exercent pas une concurrence déloyale. Il souhaite aussi que l’empreinte carbone soit affichée sur les produits, pour montrer que les produits “Made in Europe” sont “presque toujours meilleurs pour la planète”.

Le chef de l’Etat avance également des propositions en matière d’innovation et d’investissement. Pour la première, il fixe un objectif de 3 % du PIB consacré à la recherche et ambitionne de créer une “DARPA” européenne, sur le modèle de cette agence américaine qui soutient des technologies de rupture dans le domaine militaire. Concernant l’investissement, Emmanuel Macron considère que des discussions doivent être engagées au niveau européen pour l’augmenter fortement et ainsi au moins le doubler. Pour ce faire, il propose notamment de nouvelles ressources propres pour le budget de l’UE. De même qu’une “Union de l’épargne et de l’investissement”, pour mobiliser l’épargne européenne au service des ambitions collectives des Vingt-Sept.

Europe humaniste

Avec ce dernier axe de sa contribution à l’agenda stratégique européen, Emmanuel Macron appelle à la “défense de cet humanisme européen qui nous lie”. Un objectif qui s’articule en premier lieu par la protection de la démocratie libérale, modèle qui “n’est pas un acquis”, à l’heure où l’état de droit est remis en cause dans plusieurs Etats européens.

Le président préconise à ce titre de renforcer la conditionnalité du versement des fonds européens au respect de l’état de droit. Tout comme la capacité de l’UE à lutter contre les ingérences étrangères visant à désinformer et déstabiliser les démocraties.

Pour consolider la démocratie en Europe, il réitère sa proposition de créer des listes transnationales aux élections européennes, qu’il avait déjà formulée en 2017 mais qui n’avait pas abouti. Ou encore de diminuer le nombre de signatures requises pour réaliser des initiatives citoyennes européennes. Au Conseil de l’UE, Emmanuel Macron désire une extension du vote à la majorité qualifiée, en matière fiscale et de politique étrangère.

Cette “Europe humaniste” se décline aussi à travers le savoir, la culture et la science pour le chef de l’Etat. Que ce soit par l’éducation, par exemple à travers le développement des “universités européennes”, concept lancé en 2017 à la Sorbonne et qui compte déjà 50 établissements d’enseignement supérieur participants en Europe. Mais aussi d’un Erasmus de l’apprentissage et de la formation professionnelle étendu, avec 15 % d’apprentis en mobilité d’ici à 2030. Autres exemples de mesures avancées par Emmanuel Macron, l’européanisation du Pass culture, qui permet aux jeunes d’accéder à la culture, ou encore projeter Arte au-delà de la France et de l’Allemagne, pour en faire une plateforme européenne audiovisuelle de référence.

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