Les nouvelles de la vie Numéro spécial - Jeudi 1er décembre 2022 / Page 1
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JUSTE UN INSTANT « Quand la famille est le seul refuge »... Pendant l’attaque israélienne contre Gaza, en mai 2021, explique la jeune artiste palestinienne Malak Mattar, il n’y avait pas d’abri ni d’endroit sûr où se réfugier. « Nous ne pouvions que rester les uns près des autres en espérant ne pas être tués. C’était très traumatisant, mais cette situation a aussi approfondi les liens au sein des familles. Au milieu de la destruction, il y avait beaucoup d’amour. »
Malak Mattar avait 13 ans à l'été 2014, pendant la « guerre de Gaza » (la troisième de sa vie, déjà). Sous les bombardements, pour tromper la peur et cinquante et un jours d'enfermement, elle prend une boîte d'aquarelles offerte par l'école. Et commence à peindre. C'est le seul moyen qu'elle ait trouvé pour survivre sans devenir folle. Au cours de ces quelques semaines, elle crée des centaines d'œuvres. Un jour, l’adolescente poste la première sur Facebook et attire immédiatement l'attention du monde entier. Très vite, elle les vend et peut en vivre.
Malak Mattar a aujourd'hui 22 ans, étudie à Istanbul et est exposée dans le monde entier. Son œuvre se compose principalement de portraits de femmes mélancoliques aux yeux en amande surdimensionnés qui évoquent parfois Picasso, une source d’inspiration revendiquée. Ses personnages racontent la réalité de Gaza dans des scènes souvent chargées de symboles ; mais il se dégage une sérénité paradoxale de ses toiles aux couleurs souvent chatoyantes et d’une infinie tendresse qui ne peignent pas la guerre et la destruction mais le désir de paix, la chaleur humaine, l’espoir. « Nous devons vivre dans la beauté, dit-elle ; il n’y en avait pas dans la bande de Gaza, alors j’ai créé ma propre réalité. » Malak Mattar est aussi l’auteure d’un livre pour enfant (en anglais) consacré à sa propre histoire, Sitti’s bird. On peut la découvrir davantage sur Instagram et dans cet article.
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Bonne(s) journée(s), chères lectrices et chers lecteurs !
Ce sera dimanche 4 décembre, aux Etats-Unis, la journée nationale de la chaussette et, dans le calendrier traditionnel japonais composé de soixante-douze micro-saisons, nous sommes à la toute fin de Kitakaze konoha o harau, celle où « le vent du nord emporte les feuilles des arbres » ; demain commencera Tachibana hajimete kibamu, celle où « les feuilles des mandariniers tachibana jaunissent ».
Bienvenue dans L'Intimiste, la news-revue de l'infra-ordinaire et des histoires minuscules, qui vous propose un numéro spécial renforcé et un peu plus riche en photographie que d'habitude. C'est notre cadeau pour marquer le premier jour du calendrier de l’Avent.
Inspirée par les convulsions du monde dans lequel nous vivons, cette édition est entièrement consacrée à l'étonnant recours qu'offrent les pratiques et les choses banales face aux événements qui nous violentent, notamment la guerre et ses conséquences.
Pour l'occasion, cette newsletter prend la forme d'un magazine numérique à feuilleter de page en page. Vous pouvez le parcourir grâce au sommaire ci-dessous, ou en cliquant au bas de chaque page pour aller à la suivante. Nous espérons que ces histoires vous toucheront autant qu'elles nous ont touché(e)s
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