La société de bug bounty en affaire avec ce qui se fait de pire dans le cyber
L’un des leaders français du bug bounty (chasse aux failles informatiques) est au mieux avec le Dr. Al Kuwaiti, président du Cyber Security Council des Émirats Arabes Unis, un homme impliqué dans de nombreuses entités étatiques ou para-étatiques versant dans le cyber-offensif et donc, la chasse aux opposants politiques avec des répercussions violentes en termes d’atteintes aux droits de l’homme.
Le secteur de la cybersécurité est une machine à broyer les grands idéaux des hackers. Le bien commun, l’amélioration de la sécurité, la technologie qui libère, les droits de l’Homme, tout s’efface au profit de deals juteux. L’argent, ici autant qu’ailleurs, détruit les concepts moraux et éthiques et parfois même pousse ses membres à s’asseoir sur le droit.
Les affaires se suivent et se ressemblent. Parmi celles documentées au fil des ans par Reflets, il y a eu Blue Coat qui vendait des outils permettant d’opérer la censure du Web (et de pourchasser les opposants) à la Syrie de Bachar el Assad. Mais aussi Amesys, devenue Nexa/Advanced Systems qui avait, elle, vendu à la Libye de Kadhafi, à l’Égypte du maréchal Al-Sissi, au Qatar, au Maroc, au Gabon, à l’Arabie Saoudite, un système d’interception des communications via Internet ayant servi à arrêter des opposants. L’entreprise est depuis poursuivie pour complicité de torture devant un tribunal français. Il y a aussi eu Qosmos, qui vendait des sondes pour les systèmes d’interception globale. Moins connu, Ercom s’est fait prendre le doigt dans le pot de confiture en Syrie, en Mauritanie, en Égypte aux Émirats Arabes Unis, en Arabie Saoudite, à Sao Tome, au Yémen, au Sénégal, on en passe. Reflets s’est également intéressé à la société NSO et son cheval de Troie Pegasus ou à Avisa Partners, devenue Forward Global et ses penchants pour la désinformation.
Une constante dans tous ces deals, des pays clients très, très, très...